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8 novembre 2017 3 08 /11 /novembre /2017 06:00
« Le bio a-t-il tout faux ? » très bonne question du 1 d’Éric Fottorino, mais seul les urbains y répondent.

Dans la vie que je vis depuis que je suis en vacances éternelles je n’ai jamais de temps à perdre puisque j’ai tout mon temps.

 

Avec l’été indien que nous venons de connaître j’ai passé beaucoup de temps à la terrasse de café à lire.

 

Lire le 1 d’Éric Fottorino en terrasse exige de l’espace car une fois déployé – c’est aussi compliqué qu’une notice d’Ikea – c’est un peu comme si vous veniez de hisser le spi de votre trimaran.

 

Mais, lorsqu’on est né comme moi à quelques encablures des Sables d’Olonne c’est jouable…

 

En buvant une Parisienne j’ai donc épluché ce 1 comme un oignon.

 

Je n’ai pas pleuré mais je dois avouer que j’ai trouvé l’ensemble bien léger, c’est le bio vu par des urbains, des experts certes, avec jusque ce qu’il faut de people avec l’ami Passard qui, j’en conviens, avec ses jardins à raison d’insister sur la saisonnalité.

 

Ce qui me gêne c’est que le 1 ne se soit pas adressé à un des derniers maraîchers de la ceinture parisienne, ou d’une grande ville, un Bérurier (voir ci-dessous) par exemple, un gars qui a les mains dans la terre, qui s’est accroché pour défendre les derniers îlots maraîchers.

 

ICI 

 

et ICI 

 

Depuis toujours je fais mes courses et j’ai toujours privilégié un approvisionnement, à la fois de proximité, et respectant au plus près l’environnement et la santé des paysans.

 

Je fréquente donc, pour certains produits, pas les fruits et légumes car je préfère Terroir d’avenir, Biocoop, je souscris donc à ce que déclare Claude Gruffat, président du réseau Biocoop :

 

« Si les enseignes bio se développent rapidement en France, si les consommateurs sont de plus en plus nombreux à plébisciter les produits bio, le risque d’un bio industriel, hors-sol, de faible qualité nutritive, est bien réel. »

 

« Pour lui, la Bio est un projet de société qui porte une cohérence globale sur toute la chaîne de valeurs. Elle garantit « une vision de la place de l’humain et de son empreinte sur la planète, une vision du lien entre les acteurs de la filière de la fourche à la fourchette, une vision de la consommation responsable. »

 

« Si le bio, porté par un règlement, un label et des obligations de moyens, se doit de respecter un cahier des charges, il ne se préoccupe pas de la relation homme-animal, ni des conditions de travail du paysan, ni de la santé des sols. « C’est une approche règlementaire et non systémique ».

 

Je souscris des deux mains mais s’en remettre à la seule distribution, aussi vertueuse soit-elle, pour imprimer une nouvelle révolution verte c’est maintenir les paysans dans une forme de servitude. Les bons samaritains, ceux qui veulent faire le bonheur des autres en leur lieu et place, les exemples dans le monde agricole sont lourds : le mutualisme, la coopération ont été confisqués par la technostructure, n’emportent pas mon adhésion.

 

Ma remarque initiale prend ici tout son sens, cette nouvelle révolution verte si elle n’est que le fait des experts, de ceux qui constituent la chaîne de distribution, produira les mêmes effets que celle née de la Révolution silencieuse chère à Michel Debatisse petit paysan du Massif Central.

 

Pour l’avoir vécu dans ma famille, en cette Vendée bocagère, crottée, pauvre, massacrée par le remembrement, je suis d’une sensibilité extrême sur les causes simplistes mis en avant par nos sachants urbains.

 

Lire ICI Le glyphosate, la tomate et la forêt, Catherine Bernard vigneronne reprend la plume pour nous donner du grain à moudre afin de comprendre l’enjeu de cet herbicide 

 

Bref, je m’enflamme sans pour autant affirmer que ce numéro du 1 est dépourvu d’intérêt. Loin de là, mais ça me rappelle la commission agricole du PS d’avant 1981, peuplée d’experts, où les paysans se comptaient sur les doigts d’une main. Sitôt au pouvoir, les deux de l’Ouest : Bernard Thareau producteur de cochons puis Georges Garot producteur de lait (son fils sera vaguement Ministre délégué avec Ayrault) devinrent députés européens.

 

Je ronchonne, je ronchonne mais le 1 c’est tout de même mieux que le rien qui règne dans la presse généraliste.

 

Merci Éric Fottorino, encore un effort et j’applaudirai des deux mains.

 

Et puis, rien que pour la Salade de Pierre de Ronsard mes 2,80 euros sont un bel investissement.

 

 

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7 novembre 2017 2 07 /11 /novembre /2017 06:00
Je choisis les vins comme les livres : avec amour ! Alors chaque 7 du mois je vous confierai mes émois amoureux…

« L'amour est un remède à tous les maux »

 

« L'amour est le remède à tous les mots. »

 

Mazouz Hacène, réflexion

 

Comme je suis en vacances éternelles alors je glande en des lieux où je tombe amoureux avec mes yeux, on tombe toujours amoureux avec ses yeux, alors je touche, je caresse, parfois même je sens, j’effleure, j’effeuille page à page, je goûte des morceaux choisis, je choisis.

 

Je n’achète pas, j’épouse, avec les livres je suis un polygame fidèle, mes élans se cumulent, m’enchaînent, ma bibliothèque est un harem d’aimés un peu, beaucoup, passionnément, à la folie ou pas du tout…

 

L’amour, même lorsqu’il est déçu, comme l’écrit Jean Echenoz, dans Les Grandes Blondes : « L'amour, tu vois, lui a-t-il expliqué, c'est vraiment comme la neige à Paris. C'est bien joli quand ça vous tombe dessus mais ça ne tient pas. Et ensuite c'est foutu, soit que ça vire à la boue, soit que ça vire à la glace, très vite c'est plus d'ennuis que d'émois. », reste un bel élan vers, un grand saut dans l’inconnu, une échappée belle, une bouffée d’oxygène…

 

L’après c’est après mais, aussi bref que soit le temps de l’amour, c’est si merveilleux de tomber amoureux, des livres, bien sûr.

 

À propos de l’amour entre humains je suis très Paul Valéry :

 

« L'amour consiste à pouvoir être bêtes ensemble. »

 

Acheter avec amour des livres, comme des bouteilles de vin, qui sont des objets inanimés, fruits de l’imagination d’un(e) auteur(e) pour les uns, du concubinage de la nature et de l’homme pour les autres, n’exige nul élan de leur part, c’est moi qui les choisis, même si le plus souvent je choisis un livre pour son auteur, un vin pour le vigneron ou la vigneronne.

 

Le talent est le dénominateur commun...

 

Mais, pour le vin il y a mais…

 

Je m’explique.

 

Au risque de décevoir mes nombreux et inconditionnels admirateurs, même si je choisis mes bouteilles avec amour, je ne suis pas un amoureux du vin, je n’éprouve aucune passion dévorante pour lui mais, paradoxalement j’aime qu’on me le fasse aimer.

 

C’est un sentiment très récent.

 

Pendant très longtemps mes relations avec le vin ne furent que sociales, sans affect, j’achetais peu de vin, je buvais le plus souvent en société.

 

Et puis vint le temps où je troquai mes costumes, mes chemises, mes cravates, mes Richelieu pour des jeans, des sweet-shirt et des Veja ; je coupai sans regret les cordons avec ma vie d’avant ; je me dévergondais.   

 

Le vin, doucement mais sûrement, quitta ses oripeaux sociaux pour s’orner des attributs de la fête et du plaisir.

 

Mes amies, oui avec un e, prirent mon destin en mains, je plongeai dans le naturisme avec passion, les vins nu bien sûr, tel un roi fainéant sur son char à bancs je découvrais le plaisir de ne pas choisir.

 

Oui, ça va surprendre mes détracteurs, j’adore me faire guider dans mes choix, qu’elle me prenne par la main, qu’elle me fasse partager des découvertes, qu’elle me surprenne…

 

Voilà, c’est écrit, et comme je suis un partageux, chaque 7 du mois, très chers lecteurs, je vous ferai part de mes émois en vous proposant son vin du mois.

 

Novembre est un mois triste, peuplé le 1er de chrysanthèmes aux portes des cimetières à la Toussaint, d’une fête des morts le 2 dont tout le monde se fout, d’un 11 novembre point final à la première grande tuerie du XXe siècle ; le gris s’installe sur Paris, faut passer ses moufles pour faire du vélo.  C’est le temps où la végétation se repose, c’est un temps de pot-au-feu, de vin chaud et de bûches dans la cheminée…

 

C’est ce que je lui dis.

 

Pour toute réponse elle me mit dans les bras un Pinot noir Weingarten de Julien Albertus au domaine Kumpf-Meyer à Rosheim.

 

 

Elle me l’enveloppa avec du papier soie et me dis avec son joli sourire maintenant « c’est à toi de le présenter à tes chers lecteurs.»

 

Ainsi va la vie que je vis.

 

Commençons par le commencement , comme je ne connais pas Julien je laisse le soin à une référence dans le domaine du vin, Sandrine Goeyvaerts de le présenter :

 

« Julien est un chouette gaillard, avec qui on peut causer: de la place des natures dans le monde du vin, de l’Alsace qui se bouge et progresse, de ses aspirations de vigneron. Je ne bouge pas d’une ligne: il faut le suivre. Certes, il ne dispose pas forcément des plus jolis terroirs, certes y a du taf à faire, certes, certes. Mais l’énergie est là, et les années devant lui.

 

 

2013, Julien est un jeune homme souriant et discret qui veut aller vers le nature, ne sait pas encore bien par quel chemin: ce n’est pas « son » domaine, il y a la clientèle classique à apprivoiser, une autre à conquérir, il faut aussi penser bio à la vigne. Le travail est colossal, l’envie est énorme. Cela se sent, mais avec les défauts d’une entreprise qui débute: les pinots noir sont déjà remarquables de joliesse et de fruit, les blancs manquent encore un poil de précision. De mise en place.

 

2015, Julien est toujours jeune, et toujours souriant mais un poil plus affirmé peut-être. Il a bossé, s’est aguerri, frotté à quelques vignerons plus expérimentés, a échangé avec eux. Là où on le sentait marchant sur des œufs, tâtonnant, il est plus réfléchi, plus apaisé peut-être ? »

 

 

Pour la fiche technique c’est facile :

 

Terroir : argilo calcaire mêlé à des oxydes de fer

 

Rendement : 45hl/ha

 

Macération : 14 jours, 70% égrappé – 30% grappe entière, 1 remontage par jour

 

Élevage : 12 mois en barriques

 

Particularités : Sans sulfite ajouté et non filtré

 

Le domaine Kumpf et Meyer

 

Le domaine Kumpf et Meyer se situe à Rosheim en Alsace sur la route des vins, et s’étend sur 16 hectares, soit près de 70 parcelles sur 6 communes différentes. 2 grands terroirs, le lieu-dit Westerberg « Mont de l’ouest » à Rosheim et le grand cru Bruderthal « Vallée des frères » à Molsheim.

 

 

Vous n’allez tout de même pas me demander de vous livrer mes commentaires après buvaison ; c’est hors de question !

 

Achetez et buvez en confiance !

 

Rendez-vous en décembre, le 7, pour une nouvelle découverte…

 

 

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5 novembre 2017 7 05 /11 /novembre /2017 06:00
Selon l’ex « capitaine de pédalo » il faut introniser Macron et Mélenchon dans la confrérie du melon, je suis pour.

Dur, dur de quitter l’Elysée lorsqu’on est une jeune ex, Valéry ne s’en est jamais remis, Sarkozy s’emmerde et Hollande fait semblant d'inventer l'ancien président normal…

 

La déprime de la défaite post-électorale  « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés », tel les animaux malades de la peste, même notre Mélenchon national, multirécidiviste, après avoir mal digéré sa 4e place, les fameuses 700 000 voix près, retrouvé le moral avec les ordonnances travail, baisse à nouveau pavillon face à Macron : « Pour l’instant, c’est lui qui a le point. Faut pas chercher à le cacher, parce que si on raconte des histoires, on n’est pas crédible », a-t-il commenté samedi 28 octobre, au micro de France Info alors qu’il était en déplacement à Athènes.

 

« Son propos est doublement intéressant car Jean-Luc Mélenchon ne se contente pas de faire chapeau bas, du moins provisoirement. Il avoue aussi son étonnement face à une situation qui ne pouvait, croyait-il, lui échapper. « Normalement l’avalanche devrait avoir lieu, mais elle n’a pas lieu », s’étonne-t-il en invoquant « l’état surcritique » du pays et « les mécanismes de résistance sociale que la France a toujours développés dans le passé face aux assauts libéraux », le dernier exemple en date remontant à moins de deux ans avec la mobilisation contre le projet de loi El Khomri. »

 

ICI 

 

Et pendant ce temps-là Macron, qui dévisse dans les sondages, en gardant son socle de droite, selon le JDD, qualifie, en privé, le « capitaine de pédalo » de « zigoto » lorsque celui-ci trouve que son ex-poulain martyrise le petit peuple de gauche.

 

Plus cinglant encore, notre Jupiter, excellent tennisman, face aux balles molles de son ex-boss, balance un revers le long de la ligne : « Il serait étrange que l'impossibilité qui a été la sienne de défendre son bilan devant les Français puisse motiver une tentation (...) de le justifier devant les journalistes » (longue interview au Point). Il enfonce le clou sur TF1, le 15 octobre, en critiquant la taxe à 75% et en indiquant ne pas vouloir incarner « une présidence bavarde » - allusion à peine voilée au style de son prédécesseur.

 

Celui-ci, pendant ce temps-là, craint une « synthèse molle » (sic) au futur Congrès d’un PS subclaquant, sans doute pour faire plaisir à son poulain qui lorgne vers le poste de 1er Secrétaire, le grand Le Foll qui se refait une virginité verte avec son bouquin La Première Graine.

 

Sans encore être réduit à inaugurer les chrysanthèmes notre père François a été, pour faire plaisir à son ami et ex-éphémère ministre de l’écologie, le président PS du Conseil départemental du Gers, Philippe Martin, a été intronisé dans la célèbre confrérie du melon de Lectoure dans le Gers. Il faut dire que le Gers n’est pas terra incognita pour François Hollande. Il y séjourne en effet régulièrement dans le château que possèdent les parents de Julie Gayet à Berrac, près de… Lectoure !

 

Je sens, qu’à ce stade de ma chronique, vous allez m’inculper de divagation sur la voie publique : où vais-je ? Où vais-je vous amener ?

 

Tout simplement à m’interroger : être blogueur expose à un risque majeur comme l’écrit un confrère :

 

« Le blog, ça te donne l'impression d'exister et d'être puissant, et de là à te prendre le melon. »

 

Ai-je, le melon ?

 

Pour un confrère, barbotant dans le pinard, la réponse est assurément oui, il me taille un costar  « Le premier témoin appelé à la barre est Jacques Berthomeau. Cet ancien directeur de cabinet ministériel, bloggeur compulsif qui a travaillé auprès de Michel Rocard se présente comme un «témoin privilégié de la vie de l’INAO». Ses détracteurs disent de lui que si l’ego était une énergie fossile, Jacques Berthomeau en serait une source inépuisable. »

 

Je suis très mal placé pour en juger mais, là où j’étais, j’aurais pu faire, plus encore reluire, mon ego en plongeant dans la politique active, tel un Stéphane Le Foll, me faire élire : c’était jouable, briguer comme lui un poste ministériel, c’était possible, bref accéder au Graal de la vraie notoriété.

 

Ça ne m’a jamais tenté pour une raison très simple, en dépit d’une dose d’orgueil raisonnable, je tiens par-dessus tout à ma liberté. N’en déplaise au sieur Bettane, ma mise au placard n’a duré que 6 mois, n'étant pas adepte de la double peine je me suis battu pour que le Ministre Gaymard, en loucedé, me  remette le pied à l’étrier. J’ai même travaillé pour Bruno La Maire. La République ne m’a jamais payé à ne rien faire, j’ai accepté des missions où je remisais mon melon au vestiaire mais je n’ai jamais cédé un pouce de ma liberté.

 

Entrer en politique c’est aliéner sa liberté, c’est se soumettre, ou alors se démettre comme de Gaulle, aux humeurs de la fameuse opinion publique, à la versatilité des électeurs, au poids des lobbies, à l’immobilisme du peuple de gueulards que nous sommes.

 

Alors pour accéder à la plus haute marche il faut de la moelle, une bonne dose d’inconscience, une confiance en soi hors-norme, un ego surdimensionné, tous les grands politiques ont le melon, la palme revenant sous la Ve République à de Gaulle et à Mitterrand qui avaient une certaine idée de la France.

 

Mélenchon et Macron sont de ce bois-là...

 

Je ne suis pas fait de ce bois là, j’aime trop la vie pour aller me fourrer dans un tel merdier.

 

Aujourd’hui ma philosophie, sur Face de Bouc et ailleurs, est simple : « Les amis de l'heure présente ont le naturel du melon ; il faut en essayer cinquante Avant d'en rencontrer un bon. »

 

J’adore le melon et, comme j’ai le melon, j’étale ma culture comme de la confiture, paix aux mannes de Jacques Sauvageot de la bande des 3 de 68 (les 2 autres étant Cohn-Bendit et Geismar, en vous citant ce superbe texte de James Joyce Ulysse 1922 :

 

« Les signes visibles de présatisfaction ? Une approximative érection, une intense attention, une graduelle élévation, un geste d'élévation, une silencieuse contemplation. Ensuite ? Il embrassa les ronds mamelons melliflons de sa croupe, chaque rond et melonneux hémisphère à son tour, et leur sillon minon marron, avec une osculation ténébreuse, prolongée, provocante, melon-odorante. »

 

Mais comme je suis officiellement estampillé blogueur-vin je vous offre en chute une chronique du 27 février 2012

 

J’ai un faible pour les Maisons Familiales Rurales : elles n’ont pas le melon même si certaines en font en Bourgogne…

 

Vous y découvrirai tout un pan de votre Taulier au melon hypertrophié :

 

« Pour le reste rien à dire si ce n’est que ce Melon de Bourgogne est un fieffé coquin puisque d'origine bourguignonne  il est peu utilisé dans sa région d'origine, il très répandu du côté de chez moi sous le nom de Muscadet. Ce sont les hollandais au XVIIe (rires) qui ont poussés à sa culture en ces lieux où il s'est définitivement imposé après l'hiver 1709 par sa résistance relative au terrible froid qui gela la mer. Cette année-là, -23,1 °C fut relevé à Paris les 13 et 14 janvier. »

 

Je propose que cette chronique entre au Guinness des records et si vous me demandez pourquoi je vous répondrai que la réponse est dans ma proposition : melon un jour, melon toujours !

 

 

 

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4 novembre 2017 6 04 /11 /novembre /2017 06:00
Les dégustations m’ennuient, certaines s’apparentent à un salon de précieux ridicules « pensez au quatrième nez : sentir le verre vide… »

Le 6 juillet  2012, j’ai participé, en tant qu’intervenant, aux premières Journées Internationales des Amateurs Éclairés de Vins au Château du Clos Vougeot. Y’avait sur le podium que des stars Bernard Burtschy, Pierre-Henri Gagey, Jacky Rigaud, Jean-Robert Pitte, Aubert de Villaine et Bernard Pivot et, j’y fus le vilain petit canard noir, l’ignare de service, l’iconoclaste pur jus, je déplus.

 

Ça j’en ai l’habitude, au 1er Davos du vin, où je fus aussi invité comme intervenant, le grand organisateur compris très vite que j’étais une erreur de casting.

 

Dans les deux cas, ça ne m’a ni dérangé, ni vexé, j’adore mettre mes gros sabots dans les beaux plats ; en revanche, être dans l’obligation d’y passer toute ma sainte journée, 2 au soi-disant Davos mais c’était à la villa d’Este, fut pour moi un sommet d’ennui, et je suis gentil et poli, ces amateurs éclairés ont l’art de tuer toute forme de convivialité, leur jargon en béton, leur prétention à une soi-disant objectivité scientifique, sont de véritables « tue-l’amour » du vin.

 

Triste !

 

Vous allez me dire que j’exagère, je suis prêt à en convenir, mais je vous propose de découvrir dans L'art de déguster, autrement ... cette fiche de DÉGUSTATION GEO-SENSORIELLE.

 

 

À vous de juger mais l’analyse de la texture de vin, moi le fils de couturière, m’a vraiment fait penser  aux « Précieuses Ridicules »

 

J’ai titré Précieux Ridicules car la gente masculine y est majoritaire et navigue, comme moi, dans le 3ième âge.

 

L’étoffe du vin, le toucher de bouche, la soie, le taffetas, le velours, l’organza, le tulle, la toile de jute

 

« Le tulle n'est pas « tissé »: il est fait de milliers de petits trous. L'organza, quant à lui, est tissé ce qui le rend donc beaucoup plus raide. En général on l'utilise sur les robes et non pour un voile. L'organza est beaucoup plus cher que le tulle. »

 

« Que diriez-vous… d’un défilé de mode, au cours de votre dégustation, où chacune des robes déclinera les vins dégustés et leur texture…ou encore de déguster en musique, en admirant une exposition d’œuvre… »

 

ICI 

 

« L’étoffe des Terroirs » vous invite à entrer dans l’univers de la dégustation des grands vins, autrement ... Convivialité, plaisir de goûter et d’apprendre, telle est notre devise.

 

ICI 

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2 novembre 2017 4 02 /11 /novembre /2017 06:00
Après les 10 commandements de Cécil B DeMille voici les 18 commandements pour la cuisine moderne de Yannick Alléno

Edouard Amoiel du journal suisse Le Temps est dans ses petits souliers :

 

« Difficile de contenir sa joie avant de rencontrer le grand Yannick Alléno dans les salons feutrés du Pavillon Ledoyen, légendaire temple de la haute gastronomie parisienne situé à deux pas du Petit Palais. Mélange d’Alain Delon époque La Piscine et de Jacques Dutronc période «Cactus», Yannick Alléno appartient au club très fermé des chefs deux fois triplement étoilés au Guide Michelin, dans ses établissements de Courchevel et de Paris. »

 

Yannick Alléno remet la sauce titre-t-il

 

Le grand chef parisien veut ressusciter la grandeur de la cuisine française. Comment? En redonnant aux sauces leurs lettres de noblesse

 

Revenir aux fondamentaux

 

« Yannick Alléno se trouve alors à un carrefour de sa vie. Loin de se considérer comme un messie, il souhaite néanmoins redorer le blason de la haute gastronomie hexagonale, belle endormie sur son lit de lauriers. «Il fallait apporter une forme de structuration et une certaine codification. Afin que les nouveaux venus dans le métier puissent suivre des lignes de conduite plus claires.» Sa vision? Revenir aux fondamentaux en donnant de la grandeur aux sauces pour faire évoluer la cuisine. Glace, crème, ganache, sucré, salé… Tout y passe! »

 

18 commandements pour la cuisine moderne, par Yannick Alléno

 

1 – Des produits frais, tu serviras

 

2 – Les saisons, tu respecteras

 

3 – Les produits de cueillette, tu mettras en avant

 

4 – Au végétal, tu t’intéresseras

 

5 – Du déroulé du repas gastronomique des Français, tu t’inspireras

 

6 – De l’apéritif, tu feras un instant fort

 

7 – Du service du pain, tu feras un moment particulier

 

8 – Un plat principal commun, tu imposeras comme centre du repas

 

9 – Le fromage, tu travailleras à ta façon pour faire un lien entre le salé et le sucré

 

10 – Dans les desserts, les saveurs tu rassembleras

 

11 – Tu ne revisiteras pas, mais tu inventeras, tu créeras

 

12 – Les nouvelles techniques, tu favoriseras

 

13 – Les outils de cuisson révolutionnaires, tu utiliseras

 

14 – Des extractions pour faire des jus, tu mettras au point

 

15 – Plutôt que d’évaporer, tu concentreras

 

16 – Tu fermenteras, tu faisanderas, tu marineras quand cela s’imposera

 

17 – Du service en salle, tu feras une priorité

 

18 – L’accord mets-vins, tu sublimeras

 

Après lecture j’avoue, très humblement, ne pas avoir été très impressionné, tel Moïse sur le Mont Sinaï, même s’il y a du Charlton Heston, (Moïse dans le film de Cécil B DeMille) chez Alléno. Ça sent les éléments de langage élaboré par un cabinet de com, rien que des concepts qui surfent sur les tendances, des évidences pour n’importe quel chef de cuisine qu’il soit en haut ou qu’il soit du populo, un petit côté sentences ouverture de portes ouvertes genre livre rouge de Mao pour gogos abonnés à Atabula…

 

J’exagère à peine, on nous prend vraiment pour des truffes !

 

Bien évidemment, le 18e commandement me met dans un tel état de ravissement proche de l’extase mais comme le disait Zazie « Tu causes, tu causes, c'est tout ce que tu sais faire. »

 

Et vous, qu’en pensez-vous ?

 

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25 octobre 2017 3 25 /10 /octobre /2017 06:00
2004-2017 : Catherine Bernard « Dans les Vignes » Chroniques d’une reconversion, j’ose l’écrire, réussie…

La reconversion dans les vignes c’est très tendance, même qu’Ophélie Neiman donne dans le Monde le mode d’emploi en prenant en exemples Marthe Henry, qui « a 27 ans quand elle décide, en 2013, d’abandonner sa vie de journaliste parisienne pour la vigne en Bourgogne. Elle entame en alternance un brevet professionnel de responsable d’exploitation agricole. » et Fabrice Le Glatin qui « a choisi une reconversion en douceur. En parallèle de son BTS par correspondance, il exerce toujours son emploi de professeur d’anglais. »

 

Tendance certes, mais Marthe Henry fait tomber les fantasmes : le travail est dur. « Physiquement, c’est terrible, j’ai changé de morphologie. Et on passe les trois quarts de son temps à la vigne, or, en Bourgogne, le temps est pourri. Parfois, il faut avoir le moral bien accroché ! »

 

Se reconvertir en vigneron, mode d’emploi

 

Votre serviteur, au long court de sa longue vie a eu la chance de croiser une reconvertie : Catherine Bernard qui, née dans un coin de vaches laitières et de ciel gris, vivais depuis 1999 sous un ciel d’azur et dans un océan de vignes, en Languedoc, près de Montpellier.

 

Nous nous sommes connus en 2001, sur la place de la Comédie, à Montpellier, à la terrasse d’un café où elle m’a « torturé » pendant des heures pour me tirer les vers du nez à propos de mon fichu rapport.

 

Montpellier alors sous la férule du Senator-Mayor Georges Frèche, qui avait chamboulé la ville endormie, Catherine y était arrivée comme journaliste, correspondante de La Tribune de l’Economie et Libération, après un long séjour dans les rédactions de la capitale, ce qui lui valait dans le Midi l’indélébile étiquette de « Parisienne ».

 

En 2004, virage à 180°, sans filet :

 

« À 40 ans, j’ai passé un BPA de viticulture-œnologie. Je cultive depuis 3,60 hectares de vignes et je fais du vin, 5136 bouteilles précisément cette année. »

 

Le 19 avril 2006, je pondais une chronique : Vin de vigneronne.

 

« Hier, j'ai gravi avec humilité la montagne Ste Geneviève. Rassurez-vous, en dépit du renouveau des chemins de croix, ce n'était pas un Golgotha après l'heure. Tout au contraire, juché sur mon grand destrier noir, je contournais le Panthéon pour me rendre 2 rue de l'Ecole Polytechnique afin d'y déjeuner au bistrot Les Pipos ; un troquet qui serait bien trop p’tit pour accueillir en congrès nos joueurs de pipos mais qu'a une grande et belle ardoise de vins.

 

C'est le nouveau-né de Catherine, le 2005, son premier, que je suis allé découvrir sur les hauteurs de Lutèce.

 

Elle a bien tourné notre Catherine puisque la voilà aujourd'hui vigneronne à Castelnau-le-Lez dans l'Hérault. Elle a remis son sarrau, la théorie et la pratique, et c'est la bouteille de son premier vin qu'on posait sur la nappe à carreaux rouge et blanc.

 

 Du côté habillage c'est à son image, sans fanfreluches, une étiquette qui annonce sa bannière : COTEAUX DU LANGUEDOC avec en-dessous Appellation Coteaux du Languedoc Contrôlé et encore au-dessous, en discret, Catherine Bernard. 

 

J'suis un peu ému, trouver mes mots. Pas de cinéma, je goûte ! Bon faut que je me lance : j'aime ! J’aime beaucoup ! Un vin rieur, d'un grand rire franc, qui vous donne plaisir, il a un petit air de chez nous Catherine, la patte de la vigneronne, de la belle ouvrage, fine et aérienne, la touche de légèreté qui vous réanime la tête.

 

Désolé les puristes, je n’ai pas le vocabulaire ad hoc, j’suis qu'un faiseur de rapport qu'aime le vin, le bon. Bravo et chapeau Catherine la vigneronne, on te pardonne d'avoir abandonné ta plume pour la pipette, passer des mots aux actes : un difficile mais beau chemin.

 

Je ne suis pas le seul à aimer, les clients sont sur la même longueur d'ondes me dit la serveuse. Moi je repars avec ma bouteille rebouchée sous le bras afin d'éviter un contrôle positif par les uniformes forts nombreux en ces temps dans le périmètre de la Sorbonne. Le plus grand plaisir c'est de faire durer le plaisir. »

 

Depuis de l’eau a coulé sous les ponts de la Seine et la semaine passée notre Catherine, avec son agent, a fait la tournée des « grands ducs » à Paris et ses dépendances.

 

Nous avons, à déjeuner, cassé une petite graine à ma cantine chez Giovanni Passerini. Catherine m’a dit  « vous ne trouvez pas qu'on est vraiment vieux jeu à se vouvoyer depuis le temps, et pourtant je ne sais même pas si j'arriverais maintenant à vous dire tu tu tu). Topez-là maintenant on se tutoie !

 

 

Mais revenons à sa reconversion qu’elle a traduit dans un livre «Dans les Vignes» Chroniques d’une reconversion, où elle nous parle sans fard de la taille :

 

« C’est au cours des mois d’hiver que l’on entre en intimité avec la vigne. La taille est le premier geste de la saison et le tout premier geste vigneron  au sens où c’est une promesse de ce qui est à venir, un arbitrage entre la récolte qui se prépare et la pérennité de la souche, un geste singulier dans un ensemble d’autres gestes, un tête à tête qui devient un face à soi, et pour moi cet hiver-là, une première approche de la solitude. Jamais, avant ce mois de février, je n’avais éprouvé le sentiment de solitude. Jamais, je crois, je n’avais éprouvé un tel dénuement.

 

Quand je suis remontée dans la voiture, j’ai mis le chauffage et la musique à fond. C’est à ce moment-là que j’ai su que, toute la journée, des pensées avaient défilées dans ma tête, comme les nuages poussés par le vent du nord. Maintenant, elles pouvaient s’accrocher. Elles étaient claires. Je dis souvent : quand je rentre des vignes, je pense droit, comme si les vignes avaient la vertu ou le secret de me remettre la tête sur les épaules. Une nuit j’ai rêvé que j’étais un cep, enraciné dans la terre, le feuillage abandonné au gré du vent. »

 

« Après ma première journée de taille, j’avais les joues en feu. Sur la voie en face, les gens rentraient à la queue leu leu de leur bureau en ville dans leur pavillon à la campagne. Je faisais le chemin inverse. C’est la tombée de la nuit qui a sonné la fin de ma journée de travail, en même temps que mon entrée dans la force des choses.

 

Le lendemain matin, je me suis réveillé les doigts gourds, les articulations saillantes. Il en a été ainsi, de pire en pire, au fil de la saison. L’année suivante, je ne pouvais déplier les doigts au matin. Je me suis fait opérer d’un tendon à l’auxiliaire de la main droite et je me suis équipée d’un sécateur électrique, comme tout le monde. »

 

Avec Catherine, comme nous sommes mauvaises langues, et que nous avons côtoyé les grands chefs de la vigne du Midi qui passaient plus de temps à Paris que dans leurs vignes, nous aimions énumérer leurs formules magiques comme celle-ci « c’est un projet exemplaire monsieur le Ministre… » qui, traduit dans leur langage signifiait « subventions, subventions, subventions » Ces projets ont pratiquement tous pris le bouillon.

 

Conclusion : n’est exemplaire que ce qui a réussi, la reconversion y compris.

 

Je trouve étonnant que les journalistes n’aillent jamais faire leur job dans les vignes de celles et ceux qui ont réussi leur reconversion.

 

Catherine va se marrer… elle qui fut une vraie journaliste…

2004-2017 : Catherine Bernard « Dans les Vignes » Chroniques d’une reconversion, j’ose l’écrire, réussie…
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20 octobre 2017 5 20 /10 /octobre /2017 06:00
AOC, Drôlement Soif, Atabula… de nouveaux « micromédia » numériques appliquent le « Si tu veux consulter faut raquer ! »

La gratuité d’utilisation, la liberté d’accès à une infinité de contenus et la «tradition» du téléchargement illégal sont pour ainsi dire consubstantielles au web et désormais bien ancrées dans les habitudes des consommateurs. Au point d’être devenues de véritables dogmes.

 

Dès 2008, Chis Anderson annonçait « Le Web est devenu le monde de la gratuité » prophétisant l’extension du principe : « Les coûts sur Internet vont tous dans la même direction : vers zéro. Il est désormais clair que tout ce que le numérique touche évolue vers la gratuité ».

 

Et Olivier Bomsel, professeur d’Economie industrielle à l’Ecole des Mines de Paris complétait : « Le gratuit va continuer de s’étendre, ne serait-ce que parce que l’économie numérique  suscite de plus en plus d’information, laquelle engendre de plus en plus de publicité, laquelle a vocation à subventionner des utilités nouvelles (…) Pour initier ces effets, il faut subventionner les premiers consommateurs. Il y aura donc de plus en plus de gratuit, mais aussi moins de lisibilité sur le prix des produits ».

 

Cette destruction radicale de valeur a provoqué des dégâts « collatéraux » sur les industries de création : l’édition, le commerce des produits culturels : films, musique…, la presse quotidienne et hebdomadaire…

 

L’habitude était née, celle d’un accès universellement gratuit aux contenus de création, des professions entières se sont trouvé face à l’obligation de proposer des alternatives crédibles et rentables pour pérenniser leurs activités.

 

Un exercice plus que difficile, les grands groupes de presse tentent encore d’imposer et de viabiliser leur nouveau modèle économique et la complémentarité offline-online, les pure players de la presse numérique tels que le Huffington Post, Rue 89, Slate… leur font une sérieuse concurrence.

 

Ces nouveaux acteurs s’appuyant largement sur la participation gratuite de nombreux contributeurs externes exploitent sans vergogne l’expertise et les compétences rédactionnelles de professionnels en manque d’exposition. Une concurrence presque déloyale faite aux journalistes et pigistes dont cette activité reste le gagne-pain, d’après Pascal Béria : « Notoriété et visibilité sont ainsi devenues les nouveaux opiums du peuple connecté qui altèrent mécaniquement le prix d’un travail que d’autres ont aujourd’hui du mal à se faire rémunérer ».

 

Économiquement coûteuse, notamment pour les secteurs de la création et pour les nombreux pure players qui ne réussissent jamais à trouver le chemin de la rentabilité (du fait de business models intenables), la gratuité est aussi coûteuse socialement et en termes de libertés individuelles.

 

Au point pour Pascal Béria de livrer ce jugement sans appel : « Loin de nous apporter la liberté, la gratuité nous conduit par de multiples chemins à une dépendance profonde à quelques grands majors à qui nous offrons informations personnelles, codes de carte bleue, fichiers informatiques et à qui nous communiquons les produits que nous consommons et parfois même les détails les plus intimes de nos existences en l’échange de quelques services dont nous avons aujourd’hui du mal à nous passer (…) L’utopie de la gratuité ne rend pas libre. Elle est au contraire devenue une cause d’aliénation ».

 

Alors, face aux mastodontes du Net , Google tout particulièrement, ne trouvant plus leur place dans la presse traditionnelle, certains tentent d’émerger en fondant leur petite entreprise personnelle en pariant sur l’abonnement pour la faire vivre.

 

Ainsi, l'ex-journaliste de Libération Sylvain Bourmeau va lancer un "micromédia" numérique mettant en valeur des opinions d'auteurs, un site payant qui proposera chaque jour des textes longs sur des sujets culturels ou sociétaux, a-t-il indiqué lundi à l'AFP. Pensé comme une variation des pages "débats" des quotidiens, le site dénommé AOC publiera à partir de janvier 2018 trois longs articles par jour en semaine: une analyse, une opinion et une critique d'auteurs variés, trois genres dont les initiales donnent leur nom au site. Un grand entretien sera publié le samedi, un texte de fiction le dimanche. "On veut remettre un peu de verticalité dans l'espace public, à un moment où tout est nivelé, où toutes les informations ont tendance à se valoir", souligne Sylvain Bourmeau, actuellement producteur d'une émission sur France Culture et professeur associé à l'École des hautes études en sciences sociales, après avoir été directeur adjoint des Inrocks et participé au lancement de Mediapart. "La consigne pour chaque auteur sera de produire un texte qui va faire référence, qu'on aura envie de partager, avec lequel on n'est pas forcément d'accord. Le but est de faire écrire les bonnes personnes dans les 48 heures qui suivent une actualité", a souligné le journaliste. Entourés d'un petite équipe d'éditeurs, les auteurs seront rémunérés environ 500 euros le texte. Sylvain Bourmeau est accompagné à la direction du site par Raphaël Bourgois, également présentateur sur France Culture, et d'Hélène Fromen, ex-responsable du site du Monde puis de Mediapart.   Accessible sur abonnement (douze euros par mois), AOC sera un "micromédia haut de gamme" qui atteindra son équilibre financier avec 10.000 abonnés, a précisé Sylvain Bourmeau, qui réfléchit aussi à publier régulièrement ces textes en librairie et à organiser des évènements.

 

Tout beau tout neuf, Tellement Soif est un nouveau média lancé samedi 17 juin. 100% vin, 100% vidéo, il entend bouleverser l’offre médiatique et porter une parole singulière et indépendante. Entretien avec le rédacteur en chef de Tellement Soif, Antoine Gerbelle.

 

Atabula – Vous venez de lancer Tellement Soif, média 100% vidéo dédié au vin. Pourquoi ?

 

Antoine Gerbelle – Notre choix de créer Tellement Soif s’inscrit dans une tendance forte, celle de la montée en puissance de la vidéo sur Internet en tant que véritable média. C’est un mode d’expression qui est enfin mature. Nous le voyons déjà très bien avec les médias créés par Michel Onfray ou Natacha Polony. D’ailleurs, c’est le même groupe – Le Magasin Numérique/Téléparis – qui assure toute la partie technique des trois médias. Quant au contenu, notre ambition est de permettre au vin et à son approche critique de sortir du ghetto, d’échapper à un entre-soi terrible dans lequel vivent les journalistes et les vignerons. Tellement Soif doit décloisonner cet univers passionnant pour qu’il s’ouvre au plus grand nombre. D’où le parti-pris de permettre aux internautes de liker les sujets qu’ils souhaitent voir traiter. Cette interaction est aujourd’hui nécessaire et salutaire. Autre élément obligatoire : la liberté de traitement de l’information. Sur Tellement Soif, nous serons libres de traiter tous les sujets comme nous le voulons, sans autres impératifs que notre avis. Et ça, c’est révolutionnaire ou presque.

 

La suite ICI 

 

Après plus de sept années d’existence, le média Atabula développe une nouvelle offre. À partir du 1er septembre, Atabula+ va apporter encore plus d’informations et plus de services à nos lecteurs. Cette offre – dont vous pouvez découvrir tous les avantages en cliquant ICI – sera réservée aux abonnés.

 

En faisant ce choix du payant pour une partie de son contenu éditorial, Atabula vise un double objectif. D’abord, le souci d’une plus grande indépendance. Cette indépendance est au cœur de la démarche d’Atabula. C’est grâce à elle que le média peut continuer son travail d’information en toute liberté et aborder tous les sujets sans concession. Cette diversification de nos sources de revenus va logiquement renforcer la qualité et la pertinence de notre production éditoriale. L’équipe va s’agrandir pour assurer notre développement et garantir aux 250 000 visiteurs uniques mensuels un contenu toujours plus pointu et tourné vers les professionnels de la restauration. C’est pour eux qu’Atabula+ a été pensé.

 

Ensuite, ce choix économique va donc nous permettre de développer nos offres. Dès le mois de septembre, vous trouverez des rubriques renouvelées, des dossiers thématiques, des benchmarks, une nouvelle plateforme de présentation des acteurs des arts de la table et une application mobile pour un plus grand confort de lecture. Dans les prochains mois, les abonnés auront également accès à des bases de données exclusives.

 

Dès le 1er septembre, le contenu éditorial d’Atabula sera mixte : des articles gratuits et des articles payants. Le « gratuit » sera dédié à des contenus courts (fil info, actualités diverses). En cela, Atabula restera une vigie d’information pour tous. Le « payant » sera principalement consacré à des analyses, du décryptage et, plus largement, à du contenu à forte valeur ajoutée.

 

L’ambition d’Atabula est claire : proposer toujours plus d’informations et de services aux professionnels de la restauration, et répondre à leurs multiples attentes dans un secteur en mutation perpétuelle.

 

Très bien tout ça mais j’avoue que ça ne s’adresse pas à moi, je ne suis pas le coeur de cible et mon budget abonnements + livres est déjà très important et, pour l’heure, à l’exception de l’AOC de Bourmeau, les contenus de Tellement Soif et d’Atabula n’entrent pas dans le champ de mon intérêt pour l’information.

 

Pour autant la naissance de tout nouveau média doit être saluée avec intérêt, donc bon vent à eux.

 

Ma seule interrogation tient au bassin de chalandise que Tellement Soif et Atabula souhaitent toucher en ayant l’ambition de sortir de l’entre-soi du petit milieu du vin et de la gastronomie. Ambition louable certes mais les sujets abordés me semblent être ceux que l’on brasse depuis toujours dans le marigot et qui n’intéressent que les accros du marigot.

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18 octobre 2017 3 18 /10 /octobre /2017 06:00
L’illusion du prix de revient moyen et du contrat-béton qui fait s’évanouir les rapports de forces dans les grandes filières agricoles, celle du lait en premier

L’enfer est pavé de bonnes intentions.

 

La crise laitière qui a mis au grand jour ce qu’est devenu ce secteur pour sa plus grande part : la collecte d’un minerai dont le prix est fonction de la conjoncture laitière internationale. Depuis la disparition des quotas laitiers les économistes du secteur use d’une formule agréable : la volatilité des prix.

 

L’illusion de la régulation, sans outils physiques de régulation, a fait long feu.

 

En août 2016 le Monde découvrait l’eau chaude : « Dans le secteur laitier, c’est l’acheteur qui fixe les prix. Depuis deux ans, les prix d’achat du lait chutent, au détriment des producteurs ».

 

Belle découverte, comme si le secteur laitier était une exception, tous les secteurs agricoles, dans une économie ouverte de matières premières, depuis que les outils de régulation des politiques communes de l’Union ont été jetés aux orties, sont soumises à l’état des marchés mondiaux, régionaux et nationaux.

 

Rien ne ressemble plus à un litre de lait collecté ici qu’un litre de lait collecté là, même le lait bio est soumis à la confrontation offre demande, les collecteurs privilégient donc la ressource la moins coûteuse. Il existe un marché spot du lait.

 

Pendant tout un temps la conjonction d’une gestion régionalisée des quotas laitiers, privilégiant les zones de montagne, et d’une fixation par le CNIEL d’un prix national du lait a permis à la France laitière de préserver encore un équilibre entre un Grand Ouest hyper-productiviste et des zones moins privilégiées.

 

Mais, patatras la Commission Nationale de la Concurrence a mis le holà, il est interdit de fixer un prix plancher du lait.

 

Alors nos beaux esprits de la rue de Varenne et d’ailleurs n’ont eu de cesse de nous vendre deux concepts qui allaient permettre de réguler ce bel ensemble soumis à la concurrence : la contractualisation et les organisations de producteurs.

 

En soit ils sont satisfaisant sauf qu’ils se heurtent aux dures réalités de terrain qui font que les producteurs sont depuis des décennies entre les mains de leurs collecteurs privés et coopératifs et que beaucoup d’entre eux, au vu des échecs économiques des groupements de producteurs, des coopératives incapables pour la plupart de bien valoriser le lait, répugnent à se lier dans ses fameuses OP.

 

Pour avoir passé 18 mois en tant que médiateur entre les producteurs et les grands opérateurs laitiers je puis vous assurer que les réactions des producteurs sont parfois déroutantes et n’entrent pas dans les clous de la rationalité économique développée par nos hauts-fonctionnaires.

 

La contractualisation, chère à Bruno Le Maire, a consolidé la main ferme des grands collecteurs. sur leurs producteurs.

 

Alors, changeons, inversons les facteurs, faisons en sorte que ce soient les producteurs qui fixent leurs prix en fonction de leur prix de revient.

 

Génial !

 

Moi je veux bien mais pour rendre opérante la réforme il va falloir lever deux obstacles de taille : le prix de revient moyen recouvre de fortes disparités régionales et régionaliser le prix d’achat du lait risque d’accélérer la déprise laitière ; le poids des entreprises laitières qui, en dépit de l’inversion, garderont la main sur la conclusion du contrat.

 

Le coût de la production laitière pondéré en fonction du volume de lait produit par exploitation, a été calculé pour neuf régions laitières (voir graphique).

 

Vu les différences de structure d’une région à l’autre, les résultats finaux des coûts de production pour les neuf  régions laitières varient entre 34 centimes par kilo de lait dans les régions côtières (Grand Ouest) et 49  centimes dans les régions montagneuses (Sud-est).

 

Dans l’ensemble, le coût de production du lait dans les régions laitières en 2013 s’élevaient à environ 40 – 45 centimes d’euros par kilo de lait (Grand Est, Nord-Picardie, Normandie, Poitou-Charentes, Sud-Ouest.

 

 

Mettre en avant les obstacles, les difficultés ce n’est pas faire preuve de défaitisme mais prendre en compte la réalité qui ne cadre pas souvent avec les bonnes intentions des discours.

 

Pour lever ces obstacles, ce qui est possible et souhaitable, il faut commencer par le commencement et remettre le droit de la concurrence sur de bons rails, ceux permettant une forme de protection pour les producteurs des zones en déprise. Traiter un producteur sous-smicard comme un agro-éleveur intensif relève de l’ineptie.  Attention aussi à ne pas tomber dans le miroir aux alouettes de la montée en gamme, de la valorisation par les fameux signes de qualité, des circuits courts pour ses producteurs à la ramasse. Ces segments sont déjà occupés par des producteurs bien implantés commercialement et s’imposer sur ces marchés exige des ressources humaines, financières, techniques qui ne sont pas à la portée de beaucoup d’entre-eux.

 

Donc tout est possible mais de grâce ne pas croire ou faire accroire que l’on peut, dans les secteurs dominés par de grands groupes, d’une production de minerai mondialisé, de commodities, à une production artisanale de valeur, sans ériger des protections, des outils de régulation. La PAC avait beaucoup de défauts, normal ce sont des hauts-fonctionnaires français qui l’ont couché dans les textes, mais elle avait un grand mérite c’est de constituer une exception dans les rapports de force mondiaux. C’est bien pour cette raison que les USA n’ont eu de cesse, au travers du GATT d’abord, puis de l’OMC de la détruire.

 

Le virage amorcé par Emmanuel Macron ne pourra s’effectuer dans de bonnes conditions que si l’on sort de la logique mortifère dans laquelle la Commission Européenne, avec la complicité des Ministres de l’Agriculture et des Finances des pays membres, s’est engagée. Le verdissement des aides n’est qu’un leurre. La cohabitation entre une agriculture ferraillant sur les marchés mondiaux avec une agriculture paysanne ou artisanale exige que l’on mette en place des outils physiques de régulation.

 

Si le Comté se porte si bien c’est qu’il se protège, détermine les quantités à produire en fonction des débouchés, n’oublions jamais que les AOC étaient lors de leur création des instruments de protection, et non comme la vulgate stupide le proclame aujourd’hui des outils de promotion de la qualité.

 

Mais pour que l’imagination, qui prévalait à cette époque préhistorique où les dirigeants se plaçaient devant la troupe pour l’entraîner, soit au pouvoir un nécessaire ménage est à effectuer dans les grandes organisations corporatistes. La CNAOC est plus mobilisée sur le tire-bouchon de madame Buzyn que sur ce nécessaire aggiornamento.

 

J’ai, en 2000, fâché beaucoup de monde dans mon Rapport, qui n’avait rien de révolutionnaire, mais pendant un court moment le monde du vin s’est soumis à une intense réflexion mise ensuite sous le boisseau par Hervé Gaymard sur injonction de l’Elysée où Jacques Gravegeal régnait en maître.

 

Les Assises voulues par le Président de la République souffrent du mal que génèrent les technostructures publiques comme privées, le conservatisme lié à leur incapacité à prendre des risques, à anticiper, à innover.

 

       - JeanFrançois Fortin, maître du lait

PHILIPPE LEGUELTEL 16/10/2017 ICI 

 

                      - Combien coûte la production d’un litre de lait ?

LE MONDE | 23.08.2016 par Cécile Bouanchaud ICI 

 

 

        - Le coût de la production laitière en France European Milk Board ASBL 2013 ICI 

 

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L’illusion du prix de revient moyen et du contrat-béton qui fait s’évanouir les rapports de forces dans les grandes filières agricoles, celle du lait en premier
  • Etats Généraux : carton plein d'Emmanuel Macron à quelques réserves près Pierre Christen |  16 Octobre 2017 | ICI  

 

Un accueil favorable, y compris de la part de Michel-Edouard Leclerc

 

Du côté des transformateurs, l’accueil se révèle – sans surprise – favorable. « C’est le socle d’un sursaut positif pour toute la filière avec une volonté commune inédite de mettre fin à la guerre des prix », a commenté Jean-Philippe Girard, président de l’Ania, porte-parole de l’industrie alimentaire. Unanimité aussi pour les agriculteurs, de la FNSEA à la Confédération paysanne en passant par la Coordination rurale. Les distributeurs ont aussi globalement bien accueilli le discours du Président. La FCD (qui représente Carrefour, Géant Casino,…), par la voix de son secrétaire général Jacques Creyssel, s’est déclarée satisfaite que le président ait repris ses propositions. Pour les Mousquetaires, « plusieurs mesures vont dans le bon sens » , affirme Didier Duhaupand, président du groupement. Serge Papin, le p-dg de Système U, se montre lui-aussi satisfait que les propositions des ateliers aient été reprises. D’autant qu’il co-présidait l’atelier 5. Plus surprenante est la réaction de Michel-Edouard Leclerc, qui, à quelques jours de l’intervention présidentielle, a mené une vive campagne contre la hausse du SRP. Il s’est déclaré soulagé et satisfait. Soulagé car le Président a réservé le relèvement du SRP aux seuls produits alimentaires. Et satisfait, car le cap est mis sur « l’indispensable montée en gamme de la production agroalimentaire française ». Il s’est même déclaré plutôt favorable à l’encadrement des promotions : « Ce n’est pas une satisfaction mais une position issue d’un consensus devant une situation devenue un peu incontrôlée ».

 

La partie est loin d'être gagnée

 

On l’aura compris, aucun acteur clef n’a voulu jouer le rôle du vilain petit canard. Michel-Edouard Leclerc a bien saisi le risque d’isolement médiatique. Mais cette unanimité pourrait sembler étrange, si elle ne masquait pas quelques réserves, voire même quelques réticences qui n’ont pas tardé à s’exprimer.

 

Preuve que rien n’est joué dans cet ambitieux projet de transformation du modèle agricole français, Emmanuel Macron a suscité des sueurs froides dans les rangs de la FNSEA, en opposant le bio et les signes de qualité, « qu’il faut développer » et des modèles productivistes « qu’il faut arrêter ». Il a ainsi remis en cause la pertinence de certaines productions, qui ne pourront plus être compétitives face à la concurrence internationale. Et cité l’exemple des volailles destinées aux marchés moyen-orientaux, faisant une référence implicite aux difficultés de Doux. Il a également pointé l’immobilisme de la filière porcine, déplorant que le bio ne pèse que 0,5 % de la production. Pour la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, Emmanuel Macron a été « parfois caricatural ». Coop de France a réagi en soulignant que « ce n’est pas uniquement en inversant la construction du prix dans les contrats agricoles que l’on traitera de l’enjeu central de la compétitivité et de la performance ». Pour les coopératives agricoles et agroalimentaires, l’écart avec les compétiteurs européens est un pré-requis indispensable à l’analyse des références de prix de revient français à la production.En clair, le système français ne doit pas être déconnecté des prix mondiaux, s'il veut rester compétitif.

 

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17 octobre 2017 2 17 /10 /octobre /2017 06:00
Adhésion /obligation les 60 interprofessions agricoles sont, pour les grandes, plus des théâtres d'expression politique que des lieux de décisions sur les marchés.

Je n’ai pas compté le nombre de fois où Emmanuel Macron, dans son discours de Rungis, a utilisé les mots filières et interprofessions.

 

La notion de filière n’est guère opérante économiquement car elle n’est que le constat physique de l’imbrication des opérateurs économiques qui produisent, transforment, distribuent les biens alimentaires. Elle permet d’agréger des chiffres, de publier des statistiques permettant d’évaluer le poids des uns et des autres. Il n’y a pas à proprement parler de pilotes dans une filière, elles sont dominées par les industriels eux-mêmes soumis au diktat de la GD.

 

Comme nous sommes un peuple génial, pour « piloter » ces ensembles nous avons inventés les interprofessions et, pour faire bon poids, les avons fait financer par des Cotisations Volontaires Obligatoires, les CVO.

 

La CVO c’est simple comme une volonté exprimée par des organisations dites représentatives, pour faire joli on les nomme familles professionnelles, un vote accouchant d’un prélèvement rendu obligatoire par la puissance publique : arrêté conjoint du Ministère de l’Agriculture et du Ministère de l’Économie et des Finances.

 

Conséquence : tout le monde paye sans pour autant se sentir représenté par les organisations professionnelles, c’est surtout vrai du côté des agriculteurs de tous poils, je  dis ça pour les vignerons qui ont toujours tendance à se croire différents des paysans.

 

Ce système a été inventé par un énarque, membre du cabinet de Christian Bonnet, qui fut mon patron à l’ONIVIT sur la base d’un raisonnement simple, celui que font les fiscalistes, plus l’assiette est large plus le rendement est bon. Cette manne permettra de faire fonctionner des zinzins où les OPA pourront piloter la filière.

 

Ce fut assez vrai dans le secteur laitier tant que l’Interprofession fixait le prix d’achat du lait mais tout l’édifice s’est lézardé lorsque la Commission Nationale de la Concurrence a mis le holà. Dans le secteur des grandes cultures, ils ont mis en place des fonds financiers : Unigrains et Sofiprotéol qui leur ont permis d’intervenir économiquement. Unigrains par  exemple a permis la constitution du groupe Bigard en lui cédant ses parts dans Socopa. Sofiprotéol devenu le groupe Avril opère dans le biodiesel, les semences Limagrain,  les aliments du bétail, les œufs…

 

Dans le secteur des viandes ça n’a jamais fonctionné, comme pour les fruits et les légumes.

 

Dans le secteur du vin, les interprofessions ont essentiellement agit en placardant des affiches et en finançant de la publicité. Le pilotage de la filière s’opérant soi-disant dans la section spécialisée vin de FranceAgrimer sous la houlette d’un apparatchik Jérôme Despey pur produit du syndicalisme majoritaire (ex-président des JA et VP de la FNSEA).

 

L’article ci-dessous de Marie-Josée Cougard dans les Échos fait un assez bon état des lieux.

 

Multiples, les interprofessions agricoles sont, pour les plus grandes d’entre elles, devenues des théâtres politiques.

 

Ultra organisée, l'agriculture française regorge de représentations dans tous les secteurs de production, dont beaucoup ne sont plus adaptées à une Europe désormais largement ouverte sur le monde. La plupart ont été créées dans les années soixante ou soixante-dix. C'est le cas des interprofessions, dont le fonctionnement a été codifié par la loi du 10 juillet 1975 pour que se concertent les agriculteurs et leurs clients, industriels, négociants, etc. Emmanuel Macron demande au monde agricole d'en faire de véritables instances de décision économique.

 

Les interprofessions ou filières sont aujourd'hui plus de soixante. Toutes au départ avaient l'ambition de partager des décisions d'ordre économique. Elles ont à vrai dire longtemps rempli leurs objectifs, jusqu'au moment où il a été décidé de réformer la politique agricole européenne (PAC). Cela s'est fait par vagues successives, jusqu'à mettre l'agriculture communautaire en prise directe sur les marchés mondiaux. D'une logique de négociation politique sur les aides à l'agriculture, l'Union européenne est passée à une logique économique, qui ne s'est pas toujours imposée dans les cénacles agricoles.

 

Conflits

 

Tant et si bien que les grandes interprofessions, comme celles de  la viande ou du lait, sont souvent devenues davantage des théâtres d'expression politique que des lieux de décisions sur les marchés. Résultat, de belles empoignades entre producteurs et industriels, et des conflits impossibles à dénouer. Au point que les impétrants ont fini par prendre l'habitude de faire appel au ministre de l'Agriculture en place pour tenter de dénouer les conflits. Dans de nombreux cas, les situations se sont avérées si complexes qu'il a fallu trouver un médiateur et les plus grands groupes industriels les boycottent fréquemment.

 

A l'inverse, les interprofessions plus restreintes dans leur champ d'action fonctionnent parfaitement. C'est le cas du CIVC, le comité  interprofessionnel du vin de champagne: les vignerons trouvent chaque année un accord sur les prix du raisin et ils s'entendent avec les maisons de champagne sur un rendement à l'hectare et un niveau de stock. C'est également vrai de l'interprofession du comté ou du roquefort où les industriels acceptent de rémunérer sans sourciller le lait à des prix deux fois supérieurs à celui que reçoivent les autres. De crise on ne parle jamais. Les marchés sont circonscrits et les intérêts de chacun bien compris. Une logique à méditer.

 

Marie-Josée Cougard

@CougardMarie

 

Pour donner une couleur viticole à cette chronique je vous livre l’état d’un conflit qui oppose le négoce bourguignon à la CAVB organe représentatif des vignerons bourguignons.

 

A l’attention des Président-e-s d’ODG et des membres des commissions du BIVB représentant la CAVB

 

Mesdames, Messieurs,

 

Lors de la conférence de presse sur le millésime 2017, organisée par le BIVB le 20 septembre dernier, son Président, Louis-Fabrice Latour, a annoncé aux journalistes son souhait de se voir reconduire, ainsi que le Président délégué représentant la viticulture, à la tête de l’interprofession.

 

Ainsi, il a délibérément et publiquement ignoré le vote démocratique organisé par la CAVB au mois de juillet dernier qui a vu notre Conseil d’administration élire Jean-Michel AUBINEL représentant de la viticulture à la future présidence du BIVB.

 

Par la suite, Jean-Michel AUBINEL a rencontré Louis Fabrice LATOUR et Pierre-Henri GAGEY. Au cours de cet entretien, ces derniers lui ont fait savoir qu’ils ne le laisseraient pas accéder à la présidence du BIVB.

 

Les vignerons du Conseil d’administration du BIVB ont souhaité avoir un débat sur cette ingérence dans la vie interne de la CAVB lors du dernier Conseil d’administration du BIVB.

 

Malgré plusieurs demandes, le Président du BIVB n’a pas voulu aborder cette question importante.

 

Les vignerons ont donc décidé de quitter la salle et ont tous écrit un courrier à l’attention de Président du négoce, Frédéric Drouhin, dénonçant cette attitude et sollicitant une discussion sur cette situation inacceptable. En effet, il est urgent de savoir si cette initiative malheureuse est le fait de quelques personnes ou la position de la famille du négoce. Ce qui provoquerait une véritable rupture dans le contrat qui lie nos deux familles, à savoir le respect des décisions de chacune des deux composantes de l’interprofession.

 

Dans l’attente, la viticulture ne participera plus aux réunions (Comité Permanent, Conseil d’administration, Assemblée générale et commissions) du BIVB.

 

Vous trouverez ci-joint le courrier envoyé vendredi dernier à Frédéric DROUHIN, Président du négoce bourguignon, signé par tous les vignerons, membres du Conseil d’administration du BIVB.

 

La CAVB tiendra un Conseil d’administration la semaine prochaine qui débattra notamment des suites éventuelles.

 

Il paraissait important que chacun-e d’entre vous soit informé-e.

Je reste à votre disposition pour toute information complémentaire.

 

Bien cordialement

 

Thomas NICOLET

Directeur

06 99 74 03 73 / t.nicolet@cavb.fr

 

Affaire à suivre, je ne parle pas des chicayas du BIVB mais du pilotage des filières par les Interprofessions pour mener à bien les fameuses montées en gamme chères au Président Macron.  

 

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16 octobre 2017 1 16 /10 /octobre /2017 06:00
Que vient faire Ausone avec le brochet qui, écrit avec un grand B, comme Emmanuel Brochet est une pépite de champagne ?

Pour les grands amateurs, style LPV, ceux qui se lamentent sur les prix pharaoniques atteint par les GCC de Bordeaux et leurs cousins de Bourgogne, Ausone c’est un château de Saint-Émilion propriété de la famille Vauthier qui a atteint les sommets sans avoir recours, comme le chante Alain Souchon, aux jupes des filles.

 

Les lettrés, de plus en plus nombreux sur  Face de Bouc grâce à la consultation assidue de Wikipédia, savent qu’Ausone, né à Bordeaux, Decimus Magnus Ausonius, fit ses études à Toulouse pour revenir dans sa ville natale, où il enseigna la grammaire, puis la rhétorique. Appelé à Trèves pour être précepteur du futur empereur Gratien, Ausone fut élevé au consulat (379). Après l'assassinat de Gratien (383), il revint définitivement à Bordeaux, où il mourut.

 

« Le contenu chrétien de ces poèmes est assez mince, et d'autres sont franchement païens. On a pu se demander si Ausone était païen ou chrétien. Sans doute était-il de ces esprits qui, comme il y en eut beaucoup au IVe siècle dans les milieux cultivés, étaient au fond assez indifférents en matière religieuse, et dont le christianisme ne fut peut-être qu'un opportunisme. » Pierre Thomas CAMELOT

 

Ce cher Ausone, dans son hymne à la Moselle, atteste que le nom du brochet en latin c’est lucius.

 

Ce nom serait un emploi métaphorique du prénom romain Lucius. En effet, Ausone, a qualifié le brochet de « poisson plaisamment désigné par un prénom latin ». C’est controversé mais le fait que Lucius Licinius Murena, consul romain défendu par Cicéron à propos de la murène, ait été un gros poisson de la politique apporterait un argument suffisant pour en faire l’origine du nom de ce poisson.

 

En gaulois, ce nom est formé sur l’adjectif latin brocc(h)us « aux dents proéminentes »

 

 

« Les traits morphologiques les plus remarquables, chez le brochet, sont la gueule, si parfaitement conçue pour la capture des proies, et le corps, si bien profilé pour l'attaque surprise. La gueule en bec de canard, large, aplatie, et arrondie, s'ouvre démesurément pour montrer un armement impressionnant de plus de 700 dents, acérées et coupantes, se répartissant en deux catégories ayant chacune sa fonction : celles qui garnissent les mâchoires, les moins nombreuses mais les plus grosses et les plus longues, servent à saisir et à clouer la proie; les autres, fines et serrées en massifs, tapissent le palais et la langue et, inclinées vers l'intérieur, ont pour rôle de conduire la proie vers le fond de la gorge en l'empêchant de ressortir.

 

Le corps, parfaitement hydrodynamique, avec une nageoire dorsale rejetée loin vers l'arrière et une caudale large et puissante, n'est pas conçu pour une nage à grande vitesse prolongée, comme celui du saumon par exemple, mais pour le rush foudroyant à partir de l'immobilité de l'affût afin d'intercepter la proie qui passe à bonne portée.

 

 

La robe du brochet est d'ailleurs parfaitement mimétique grâce aux couleurs et aux motifs (taches, zébrures) qui lui permettent de se confondre avec son environnement; d'un milieu aquatique à l'autre, ces couleurs peuvent varier considérablement: jaune paille et gris argenté à verdâtre sur le corps, avec des nageoires orangé à brun rouge, très vives et contrastées dans des eaux claires acides et très pâles et affadies dans les eaux opaques. La femelle peut atteindre une longueur de 1,50 m pour un poids de 35 kg en Europe et, selon certains auteurs, jusqu'à 65 kg en Sibérie - ce qui le placerait bien au-dessus du fameux muski (masquinonge) nord-américain, brochet géant qui ne dépasse pas (!) 2 m de long pour une quarantaine de kilos. Mais chez nous, des sujets de 15 à 20 kg sont déjà de très gros brochets. Les mâles sont sensiblement plus petits, n'atteignant qu'exceptionnellement une dizaine de kilos. »

 

Bien qu'essentiellement chasseur de proies vivantes - et, plus rarement, dans des conditions normales, «ramasseur» de proies mortes -, le brochet est loin d'être ce féroce prédateur pour lequel il a longtemps passé. Il a des cycles d'activité alimentaire espacés de plusieurs jours (parfois huit à dix), entre lesquels il reste totalement apathique, ce qui fait qu'il est bien loin, au total, de manger «son propre poids de poisson par jour», comme l'on disait dans le temps.

 

Loin d'être un nuisible, il assume une fonction indispensable dans la régulation des équilibres interspécifiques du milieu où il vit, en limitant les espèces à fort pouvoir de reproduction, et aussi dans la sélection de chacune en éliminant les sujets les plus faibles ou malades. Dans les plans d'eau ou cours d'eau où il n'est pas en densité suffisante, il peut se produire des perturbations graves, comme le nanisme des perches, dont il est le prédateur limitant naturel (les premières proies des tout jeunes brochets sont les alevins de perche qui, nés après eux, sont à la bonne taille juste au bon moment) ou bien l'installation d'une maladie sur une espèce donnée, sa dégénérescence, etc.

 

Il vit en solitaire, sur un territoire dont l'étendue est fonction de ses besoins et de la densité en poisson-fourrage. Tout concurrent qui s'y aventure fait l'objet d'une agression; si le plus faible ne fuit pas, il peut être mangé par le plus fort: ce cannibalisme constitue également une régulation et une sélection de l'espèce par elle-même. Toutefois, ces territoires ne sont pas fixés une fois pour toutes et s'il se produit, à un moment quelconque, une grosse concentration de proies, les brochets peuvent accepter une cohabitation sans agressivité du fait de l'absence de concurrence alimentaire. »

 

LIRE ICI 

 

Pour faire la transition avec le réel objet de cette chronique j’évoquerai le brochet au beurre blanc de maman.

 

En effet, ce plat de communion solennelle, aurait aimé se marier avec le splendide Les Hauts Meuniers 2010 d’Emmanuel Brochet.

 

Mais qui est Emmanuel Brochet ?

 

Les amis de Mi-fugue mi-raisin écrivent :

 

« Emmanuel Brochet a eu la chance de récupérer de ses parents une parcelle de 2.5 hectares louée auparavant à d’autres vignerons. Il est donc le premier vigneron de la famille et n’est pas lié par un contrat de fermage. Son approche et sa philosophie font penser à un autre vigneron, Richard Leroy: les deux sont passionnés et préfèrent vivre simplement tout en élaborant des vins de rêve. Leur  priorité est de rentrer des raisins sains et équilibrés leur permettant d’aller le plus loin possible dans la vinification.

 

La parcelle est située à quelques kilomètres à l’ouest de Reims, sur des sols argilo-limoneux en surface et crayeux en sous-sols. On obtient donc des vins secs d’une grande minéralité, mais avec un très beau fruit. Paradoxalement, on est  à la fois sur un Champagne d’esthète, précis, minéral, pur  et sur un vin de (grand!) plaisir. »

 

J’ai découvert Emmanuel Brochet et ses rares pépites il y a 3 ans à Aÿ.

 

Depuis j’arpente Paris en espérant kidnapper l’un de ses flacons.

 

Il était au Paul Bert en compagnie d’une belle poignée de vignerons, les champenois y étant majoritaires, et j’ai découvert la dernière de ses merveilles Les Hauts Meuniers 2010 100 % pinot meunier. (1180 bouteilles)

 

Question au gentil et discret Emmanuel : où le trouver ?

 

Réponse : aux caves Legrand rue de la Banque !

 

Dès le lendemain matin j’ai enfourché mon fier destrier pour m’y rendre.

 

Le trésor était bien caché, il a fallu aller le chercher à la cave.

 

 

Mon enlèvement réussi je suis reparti le cœur léger « quand on aime on ne compte pas »

 

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