Vin & Cie, en bonne compagnie et en toute liberté ...
Extension du domaine du vin ...
Chaque jour, avec votre petit déjeuner, sur cet espace de liberté, une plume libre s'essaie à la pertinence et à l'impertinence pour créer ou recréer des liens entre ceux qui pensent que c'est autour de la Table où l'on partage le pain, le vin et le reste pour " un peu de douceur, de convivialité, de plaisir partagé, dans ce monde de brutes ... "
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Bonne journée à tous, ceux qui ne font que passer comme ceux qui me lisent depuis l'origine de ce blog.
Qui connaît encore Pierre Vassiliu, qui écoute encore sa chanson culte ?
Pas grand monde en dehors des vieux cons de mon espèce, elle est revenue dans ma tête lorsque je suis tombé, en feuilletant TINTIN À la rencontre des peuples du monde dans l’œuvre de Hergé aux éditions moulinsart, sur la photo que j’ai placée à la Une de cette chronique ?
Qui c’est celui-là ?
La réponse d’un vrai tintinophile c’est dans le Lotus Bleu, Tintin déguisé en général de l’armée japonaise, Milou faisant office de bedaine-postiche.
Mais pour moi, qui ai l’esprit mal tourné, ça me fait penser à quelqu’un d’autre, un accro des réseaux sociaux qui exècre les parigots, les bobos et les vins plein de défauts...
Qui, me direz-vous ?
Ça, comptez dessus et buvez de l’eau (1), je ne vous le dirai pas.
Trouvez-le tout seul !
Le problème c’est, qu’en dépit de son omniprésence sur Face de Bouc et Twitter, peu d’entre vous le connaissent en chair et en os, plutôt en chair d’ailleurs.
Vous pouvez jouer à donner des noms, via les commentaires qui ne sont publiés que lorsque j’ai vérifié qu’ils ne mettent pas en cause ma responsabilité.
Origine
À l'origine, à la fin du XVIIIe siècle, l'expression est simplement « compte là-dessus ».
Bien sûr, il s'agit d'une formule ironique puisque sa signification est à l'opposé de ce qu'elle peut laisser croire, comme quand on dit à un ami à qui on promet de rendre un service « tu peux compter sur moi ».
L'ajout « et bois de l'eau », parfois complété par l'adjectif « fraîche » (peut-être par mélange avec « vivre d'amour et d'eau fraîche »), est attesté en 1823 chez Paul-Émile Debraux dans « Voyage à Sainte-Pélagie ».
Certains l'analysent comme une formule sacrificielle où il faut comprendre : tu peux toujours te sacrifier en allant jusqu'à ne boire que de l'eau (au lieu d'un excellent vin), n'espère quand même pas obtenir quoi que ce soit.
J’adore « Dédé la science » y rate pas une occasion de moucher les morveuses et les morveux qui ramènent leur petite science de bobos parisiens ou girondins.
Incollable qu’il est le gars sur les produits de collage, avec lui pas de souci, j’ai l’impression de contempler l’armoire à pharmacie de mémé marie : tu acidifies avec de l’acide tartrique ou tu désacidifies avecdu carbonate de calcium, du tartrate de potassium ou encore du bicarbonate de potassium…
Y me fait penser aux fonctionnaires du Ministère, ceux de la protection des végétaux, les vétérinaires-inspecteurs, les contrôleurs de tous poils, qui sont des bibles règlementaires, y peuvent te réciter le paragraphe 3 de l’article 5 tiret 4 modifiant le règlement communautaire n° avec plein de chiffres derrière.
Attention, je ne raille pas, y sont payés pour ça et le Fuster lui aussi pour vendre ses poudres faut bien qu’il sache où il met les pieds.
Donc, le Dédé, bordelais type non révisé, du genre à susciter le fameux Bordeaux bashing, est un sachant qui a viré un chouia sa cuti très récemment, normal voilà t’y pas que des Palmer, Latour virent à la biodynamie faut coller à la tendance.
La preuve :
« Bon, tout ça pour dire - encore une fois - que non non pas de souci : il y a plein de questions qui méritent d'être posées tant à propos des techniques viti vinicoles que de tel ou tel produit qui peut être (qui peut être, pas qui est systématiquement) utilisé pour telle ou telle raison dans telle ou telle circonstance.
Des questions méritent d'être posées, et appellent réponses. De vraies réponses. »
Ouais, ouais, j’adore, je savoure, je jouis, mais avant d’atteindre l’extase permettez-moi un retour en arrière.
Un de mes maîtres, grand professeur de Droit, m’avait donné ce conseil pour choper une bonne note : « faites une bonne introduction et une bonne conclusion, entre les deux c’est du remplissage… »
Fuster adopte la technique :
Il commence par moucher « la petite nana » de Sud-Ouest
Ça attaque fort :
« L’offre des vins dépourvus de produits chimiques se multiplie. Voici ce qu’il faut savoir pour s’y retrouver dans le casse-tête des dénominations et des labels »
Oui, c'est l'entame d'un papier récemment paru dans Sud-Ouest.
Grâce à Dédé vous saurez tout sur tout même ce que c’est que le goût, le sien bien sûr.
La conclusion « Sur ce je vais m'oxygéner en allant boire un joli Jurançon sec dont je ne sais pas s'il est bio ou pas (et dont je causerai peut-être plus tard dans un billet un rien moins énervé mais aussi vachement moins drôle). Remarque vu qui me l'a vendu, bio peut-être l'est-il ? Mais on s'en branle un peu, en fait, car je bois pas du pinard pour sauver le Monde ni pour donner des leçons de philo, seulement pour y prendre du plaisir. »
J’espère, puisqu’il s’en branle, que ce n’est pas un plaisir solitaire réprouvé par le clergé, mais pour lui la messe est dite : retour à la case départ, il faut se poser les bonnes questions pour y donner de vraies réponses, surtout pas toucher au grisbi.
Ma pomme simple consommateur de vin, je ne vois pas au nom de quoi, dans les vignes, pour produire un objet non alimentaire de pur plaisir, on balance des produits toxiques (tête de mort sur les bidons) qui mettent en danger ceux qui les épandent, s’écoulent dans le sol et la nappe phréatique… Le sieur Fuster n’en vend pas, je crois, mais il s’en branle tout simplement. Ses produits à lui ne sont pas toxiques, ce sont de simples ajouts pour remettre des vins debout, moi ça ne me dérange pas je n’en bois pas (ces vins-là), mais pourquoi ne dit-on pas au cochon de payant, comme sur tous les autres produits alimentaires, ce qu’il y a dans le vin ? L’histoire de la surcharge de la contre-étiquette est une plaisanterie car il existe aujourd’hui des moyens simples pour que le consommateur désireux de s’informer puisse consulter.
Conclusion de cette petite passe d’armes girondine : comme le père Fuster va se branler de ce que je viens d’écrire, je jouis, vieux con que je suis !
Désolé, je trouve ça d’un ridicule achevé lorsque je lis que « les représentants du vignoble et du négoce, ont sommé le chef de l’État et son gouvernement de clarifier la place du vin dans la société française avant d’en recevoir la stratégie de développement. »
Moi, si j'étais Emmanuel et Edouard, je dirais chiche !
Vu l’angle choisi pour définir cette stratégie, ça épargnerait au chef de l’État et à son Premier Ministre de se farcir une synthèse du type PS hollandais.
Seul le Travers comprendrait vu qu'il a fait toutes ses classes dans la boutique en naviguant dans tous les courants.
Tout y sera sauf les vrais choix.
Serais-je mauvaise langue ?
Absolument pas, ce sont des multirécidivistes, des adeptes du compromis mou, des immobilistes patentés.
De toute façon je vous fiche mon billet que, comme le dit l’immense Jérôme Despey, le président du Conseil Vin de FranceAgriMer, ils n'attendent qu'un signal et alors, comme un seul homme, ils iront, tels les bourgeois de Calais, déposer leur jus de tête aux pieds d’Emmanuel.
Moi je serais Emmanuel je ferais du dégagisme en rayant d’un trait de plume tous ces organismes parasites où nichent des présidents et des qui font des voyages à Paris.
Puisqu’on parle d’États Généraux de l’Agriculture, donc de la viticulture, il faudrait au préalable faire le ménage, cesser de mettre la poussière sous le tapis, donner congé sans solde à cette engeance et en appeler vraiment au peuple des vignerons pour espérer redonner de l’élan et de l’oxygène à la représentation de la vigne France.
Quant à la place du vin dans la société française, n’en déplaise à ces messieurs (les dames y'en a pas), c’est un sujet qui n’intéresse pas que les vignerons, nous les citoyens, consommateurs ou non, avons aussi notre mot à dire.
Que cessent les postures, camp contre camp, la Santé contre la Viticulture, qui permettent de tenir des discours inopérants depuis des décennies.
J’ai suffisamment œuvré et dénoncé ici sur ce blog les prohibitionnistes masqués pour avoir le droit de dire aux dignes représentants de la vigne, qui se disent préoccupés eux aussi par notre santé, qu’ils ont mis beaucoup de temps à s’engager dans la défense du consommation dite responsable et surtout qu’ils se refusent toujours, se noyant dans des arguties, à aller jusqu’au bout du bout de leur souci de Santé Publique en étant bien timides, et même parfois hostiles, aux demandes sociétales sur les pesticides.
« On ne peut pas déposer de stratégie tant que la plus autorité ne s’est pas exprimée sur la stigmatisation dont la filière viticole fait l’objet au ministère de la santé. On attend un signal avant ce 15 décembre » c’est signé Jean-Bernard de Larquier, représentant d’une région assez peu vertueuse dans le domaine de l’environnement.
Allons,allons, messieurs sortez de votre casemate, en poussant des cris d'orfraies vous faites le jeu de vos adversaires qui ont beau jeu de vous accoler l'étiquette infâme de lobby.
Ce qui me frappe dans c’est que les chiffons rouges de madame Buzyn, s’ils fâchent à juste raison les vignerons, n’ont guère d’effets auprès de la population des buveurs excessifs, premiers concernés normalement, et que le raffut du CNIV est contreproductif car il donne un écho à une campagne, l’histoire du tire-bouchon, qui n’a aucun impact.
Bref, tout ça c’est de la politique, un rideau de fumée pour masquer l’incapacité des chefs du vin de proposer des choix clairs pour l’avenir de la vigne France.
Carl von Clausewitz (1780 - 1831)
La stratégie est un art militaire
Qu’est-ce que la stratégie ?
« La stratégie est basée sur une démarche d'anticipation en vue d'un objectif. Elle vise à choisir des actions, à les mettre en oeuvre et à les coordonner afin d'obtenir un résultat. Dans cette optique de manœuvre qui peut dériver, seul le but recherché compte »
STRATÉGIE :
Nom féminin emprunté d'abord (1562) au latin impérial strategia, du grec stratêgia, le sens de "gouvernement militaire d'une province", sorti d'usage.
Réemprunté au début du XIXe siècle ; au dérivé du grec stratêgia "commandement d'une armée", "charge de stratège" et "aptitude à commander une armée", il désigne (1803, Bloch et Wartburg, puis 1812) l'art de faire évoluer une armée sur un théâtre d'opérations jusqu'au moment où elle entre en contact avec l'ennemi, puis, spécialement (1876), la partie de la science militaire qui concerne la conduite générale de la guerre et l'organisation de la défense d'un pays.
Dans ces deux valeurs, le mot est opposé à tactique. Comme ce dernier, stratégie s'emploie par figure pour parler d'un ensemble d'actions coordonnées ; d'abord par métaphore du sens militaire (Pourquoi la paix n'aurait-elle pas sa stratégie ? E. de Girardin), ce sens ne s'est lexicalisé que plus tard par exemple dans stratégie électorale (stratège, en ce sens se répand peu avant 1914) ; par extension, il s'est introduit dans le vocabulaire de l'économie (1973, stratégie défensive), de la publicité (stratégie de communication) et désigne généralement la manière d'organiser une action pour arriver à un résultat.
Ce qui est indiqué ci-dessous ne me semble pas être de nature à permettre de définir une stratégie de développement de la vigne France ; c’est un gros catalogue des préoccupations du moment doublé d’un savant dosage pour satisfaire la plus ample palette de présidents.
Attendre et voir, après les rodomontades d’usage viendra le temps de l’accouchement et nous verrons si le bébé a la tête de l’emploi.
Quatre axes et dix présidents
Faisant suite à la stratégie de filière de 2014, le plan de la filière vin serait composé de quatre axes :
- La création et le partage de la valeur, dans un groupe de travail animé par Stéphane Héraud (Assemblée Générale des Producteurs de Vin) et Jean-Bernard de Larquier (trésorier du Comité Pineau des Charentes).
- L’export est suivi par Georges Haushalter (ancien président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux) et Thomas Montagne (président des Vignerons Indépendants de France).
- La résilience des entreprises aux crises économiques et climatiques est co-animée par Didier Peterman (le président du Conseil Interprofessionnel des Vins d’Alsace) et Jérôme Volle (vice-président de la FNSEA).
- La Responsabilité Sociale et Environnementale des entreprises est suivie par Michel Carrére (vice-président de l’Interprofession Vins du Sud-Ouest) et Bernard Farges (président de la CNAOC).
La synthèse est portée par Jérôme Despey (président du conseil vin FranceAgriMer) et Jean-Marie Barillère (président du CNIV).
Ça doit chauffer dur à Laval chez Lactalis, le jeune Emmanuel Besnier, l'Howard Hughes du fromage, qui n’aime pas se faire photographier, doit être furax de la tournure que prend l’affaire des laits infantiles contaminés.
Cette maison a un goût immodéré du secret, elle n’aime pas qu’on vienne mettre son nez dans ses affaires, sa ligne de défense : nous sommes les plus fort, les plus professionnels, circulez y’a rien à voir !
Dans ma vie antérieure j’ai fréquenté papa Besnier, Michel, avec qui j’ai eu des relations musclées lors de la faillite de l’Union Laitière Normande. Il voulait faire main basse sur le lait normand, passer en force, jusqu’à la dernière minute il ne lâcha rien. Son grand rival, le discret, l’ex-séminariste, Jean-Noël Bongrain, l'homme du Caprice des Dieux, du Boursin et autres spécialités fromagères, l'homme des marques, fondateur et patron du groupe laitier éponyme créé dans une petite laiterie de Haute-Marne, va emporter le morceau.
Cette partie de bras de fer perdue me valut de sa part une forme de « respect » et je dus, une fois par mois, dîner en sa compagnie et celle de Jean Pinchon, alors président de la Société des Caves de Roquefort. Ce dernier alimentait la conversation. Je n’étais pas dupe de ces attentions, le père Michel lorgnait sur ce joyau et voulait m’amadouer. L’affaire était bien différente, les pouvoirs publics ne détenaient pas les clés, c’est le Crédit Agricole qui fera basculer cette société dans son escarcelle en dépit de notre opposition.
Bref, de ces dîners je ne garde qu’un seul souvenir : la cérémonie du plateau de fromages où Michel Besnier officiait. Je n’ai jamais mangé autant de fromages qu’à ce moment-là.
Michel Besnier était comme son père André, un fromager et son génie fut de rassembler sous l’étendard Président ses joyaux de l’époque : le camembert et le beurre.
Tout ça pour vous dire que l’affaire de la pénurie de beurre ne fut que le énième épisode de la guerre des gros beurriers, Lactalis en tête, contre la GD, Leclerc tout particulièrement.
En 2011, Leclerc ayant refusé les hausses de prix demandées, Lactalis a cessé de livrer ses supermarchés pendant près d’un an ! Après avoir montré les muscles, les Besnier ont néanmoins fini par signer la paix des braves.
« Il y a une forme de blocage entre les transformateurs et les distributeurs. Je ne peux être que contre cette guerre des prix » dixit le Travert qui a toujours du retard à l’allumage.
« À la fois conjoncturelle et structurelle, cette crise du beurre n’est qu’une nouvelle manifestation de la crise plus profonde que connaît la filière laitière en France depuis la fin des quotas laitiers européens, qui permettait de réguler à la fois les volumes et les prix », souligne de son côté Xavier Hollandts, professeur à la Kedge Business School.
Le cours du beurre s’est envolé sous l’effet d’une demande mondiale, notamment en Asie, qui progresse en moyenne de 2,5 % par an. Tiré par les marchés émergents, le prix du beurre est ainsi passé de 2 500 € à 6 500 € la tonne entre avril 2016 et octobre 2017.
« D’où la demande des industriels de revoir à la hausse des prix fixés en février dernier. Ce que la grande distribution française se refuse à faire, au contraire de ce qui s’est passé en Allemagne où le prix de la plaquette en rayon a augmenté de 100 % à 150 %. Dans ces conditions, les groupes laitiers français se tournent tout naturellement vers les marchés exports, plus rémunérateurs », explique Xavier Hollandts.
Moi je n’ai jamais manqué de beurre car mon beurre je l’achète là où il faut l’acheter c’est-à-dire loin des marques et de la GD.
C’est dans mon ADN de natif du Bourg-Pailler où le matin je m’éveillais au son de la sonnette de l’écrémeuse que moulinait la tante Valentine dans la souillarde. Dans le grand tarrasson de grès la crème mousseuse s’épandait pendant que le petit lait s’évacuait dans un seau. Dès qu’elle se serait refroidie la crème recevait une poignée de gros sel et la tante Valentine allait, dans sa dorne, la baratter à la main. C’était lent. Tout à la fin elle plaçait la motte de beurre dans un moule en bois ovale dont une face était évidée en forme de fleur.
C’est avec ce beurre que j’ai grandi en âge et en sagesse alors pourquoi irais-je arrondir la pelote de ces gros beurriers qui veulent le beurre et l’argent du beurre ?
Pourquoi voulons-nous le beurre et l'argent du beurre?
Elvire von Bardeleben dans le Monde pose la bonne question mais je ne suis pas sûr qu’elle y donne les bonnes réponses.
En effet, comme trop souvent chez les journalistes parisiennes ou parisiens, elle ne tend son micro qu’aux chefs star de la bistronomie.
Normal, me direz-vous, ce sont eux,Yves Camdeborde, Inaki Aizpitarte,Bertrand Grébaut, Pierre Jancou, Sven Chartier, Giovanni Passerini…, qui ont qui ont permis l’érection du concept…
Le concept en notre temps post-moderne c’est la pierre philosophale qui transforme le plomb en or.
« Concept né dans les années 1990 de la contraction des mots « bistrot » et « gastronomie ». Le principe : les chefs, souvent formés dans des établissements prestigieux, ouvrent un restaurant plutôt accessible en prix. Les bistronomes mettent le paquet sur l’assiette, inventive, composée avec soin et élaborée avec des produits d’excellente qualité – pour compenser, le décor et le confort sont souvent minimalistes. La plupart des restaurants n’ont pas de carte, mais un menu unique (aussi appelé « carte blanche »), où le chef improvise selon son inspiration cinq, six ou sept plats. Souvent, leur contenu n’est dévoilé qu’à table, lors de longues explications de la part du serveur qui raconte d’où viennent les produits, comment ils ont été cuisinés et dans quel but. »
Mais plus encore qu’au temps de la Nouvelle Cuisine, tout s’accélère, le nouveau vieilli vite, les concepts comme la pile Wonder, s’usent parce que l’on s’en sert, trop !
« Il faut se réinventer, passer à l’étape suivante. » lâche d’entrée Bertrand Grébaut de l’emblématique Septime, où il faut subir un parcours du combattant pour espérer une table.
Vertige des sommets, lassitude, le champ des possibles n’est pas infini. « Je ne sais pas encore ce qu’on va faire. On pourrait nourrir beaucoup de monde, ouvrir sept jours sur sept et être très abordable. Ou décider que Septime devient 100 % végétarien. Quoi qu’on choisisse de faire, on le fera d’ici deux ans. »
Pierre Jancou, multirécidiviste,La Crèmerie, Vivant, Heimat, Achille… met le doigt là où ça fait mal « Forcément, la formule a fait des émules, dans la capitale puis en Province. Certains ont copié, tantôt avec succès, tantôt sans se donner les moyens de leurs ambitions. « Paris a un style qui a fait école : un super décor, toujours un peu brut, de la ferraille, des vieilles tomettes et de la pierre à nu. Une cuisine axée sur le produit et des vins nature. Le revers de la médaille, c’est le manque d’originalité, les mêmes fournisseurs, la même mode de tout cramer au chalumeau ».
Il a mis les voiles pour aller se réfugier dans son Diois « Je n’ai plus grand-chose à raconter à Paris, je ne vois pas comment apporter quelque chose d’original. Tout y est devenu moins convivial et tellement pointu. J’ai envie de faire la cuisine à des gens normaux », rigole-t-il.
Happé par le succès, l’anticonformisme des pères fondateurs s’est dilué, codifié, rigidifié, pour n’être plus chez certains qu’un conformisme de plus dans un univers moutonnier qui prend, jette, se lasse vite.
En fait, on assiste dans l’univers de la bistronomie à un phénomène classique dans une économie hyperconcurrentielle : dans premier temps floraison des entreprises, deuxième temps une hiérarchie s’installe chez les consommateurs – peu aidés par la nullité de la critique qui encense tout le monde, c’est le bouche à oreille du net surtout – enfin arrive le temps du tri, de la chute des moins bien gérés, de ceux qui n’ont pas su ou pu s’imposer.
Bertrand Grébaut, en est bien conscient la multiplicité de l’offre a aiguisé les attentes des clients : « Ils sont devenus plus exigeants, ils ont plus d’éléments de comparaison. Aujourd’hui, presse et clients te tombent dessus dès le premier jour. Il y a sept ans, on laissait aux restaurants le temps de s’installer ».
Le voilà qui revient en force : LE CLIENT !
Pour ma part, qui ne suis qu’un cochon de payant à la différence de ceux qui vivent sur la bête, je considère que dans le monde des bistronomes un chef va dans le bon sens, c’est Giovanni Passerini.
Je le suis depuis qu’il s’est installé rue Traversière, je déjeune au bar tous les mercredis.
Il a rétabli la carte parce qu’il estimait que c’était à lui, « aux gens de [s]a génération d’inventer une nouvelle formule ». Il dit en baver : « Aujourd’hui, ma carte est schizophrénique, elle oscille entre la trattoria rustique et les plats élaborés que je faisais chez Rino. C’est le bordel dans ma tête » – au final, c’est très bon dans l’assiette.
La carte présente aussi selon lui l’avantage de « remettre la nourriture à sa juste place. Avec un menu imposé, le serveur interrompt sans cesse la conversation pour expliquer le plat que les clients se sentent obligés de commenter parce que c’est cher… Quand tu fais des spaghettis, le service n’est pas intrusif. C’est important pour moi d’arrêter de me la péter ».
Giovanni sent, écoute ses clients, il se renouvelle excellemment en proposant des entrées qui sont souvent des petites merveilles, sa pasta est classique mais en perpétuel renouvellement, ses plats à partager mettent une touche de convivialité aux repas entre amis qui n’ont nul besoin de baratin autour des plats, le service du vin est précis, pro, et même les desserts de Gio ont le droit à mon brevet de satisfaction. Enfin le service est au top.
Reste, pour terminer mon papier d’économiste non distingué, sur l’usure du modèle bistronomique, à donner la parole, sur le culte du chef, à Pierre Jancou, qui parle d’expérience.
« Le menu, c’est moins de boulot que de gérer une carte et ça flatte plus l’ego. Mais à la fin, j’en pouvais plus de montrer ma gueule, de relever mes manches de chemises pour qu’on photographie mes tatouages, de répondre aux mêmes questions des journalistes. »
Oui, oui, je n’ai aucun souci avec mon ego qui, sur l’échelle de Richter des ego, est au plus haut, il luit, éblouit, mes groupies affamées qui, me supplient de les régaler avec mon fameux et tendre riz au lait…
Jeudi matin, sur France Inter, j’écoutais la jactance vindicative de la présidente de la FNSEA, au détour d’une phrase elle concéda que ses gros cochons prisonniers elle ne les vendait pas au charcutier du coin pour faire du boudin mais à la coopé du coin qui les fourguait à la GD qui sème la terreur chez les agriculteurs. Main sur le cœur elle jurait que, si ces cons de consommateurs changeaient d’avis, elle nourrirait ses gorets de glands, qu’ils feraient du bon gras en gambadant et en se vautrant dans l’herbe fraîche des pâtis.
Sur la seconde partie de son intervention j’ai un peu romancé le propos de Christiane Lambert. Dans cette histoire d’intensification de l’agriculture c’est l’éternelle histoire de la poule et l’œuf : qui a commencé à mettre en œuvre les élevages hors-sol de volailles, de cochons ? Pas le Saint Esprit mais des fabricants d’aliments du bétail privés et coopératifs. Qui qu’a vendu à pleine pelletée des engrais, des pesticides, des antibiotiques aux agriculteurs et aux éleveurs ? Pas Dieu le père dans son infinie bonté mais les mêmes coopés propriétés de ces mêmes agriculteurs et éleveurs.
Pendant ce temps-là à la suite du père Edouard de Landerneau, de Carrouf et autres érecteurs d’hypermarchés, ont attiré dans leurs rets des pousseurs de caddies soi-disant amateurs de bas-prix. Ce fut la ruée dans des aires bitumés aux portes des villes. Bubons infâmes promus par des maires en chasse de taxes et parfois de bakchich, pots de vin en français.
Tout le monde s’y est mis au temps de la lutte contre l’inflation, le moins cher du moins cher devenait le slogan populaire.
Bref, en dépit des ébraiements de Jean-Pierre Coffe sur la malbouffe, c’est de la merde, de qui a mal fini chez Leader Price (voir plus loin), le panier de la ménagère de plus de 60 ans s’est empli de barquettes, de plats dits cuisinés, de trucs et de machins très chers au kilo et de promos à jet continu.
La mal est fait.
Miss Lambert a raison sur ce point : stigmatiser les agriculteurs et les éleveurs est parfaitement injuste. Pour autant, elle se contente de nous jouer l’éternelle partition de la FNSEA majoritaire représentant tous les éleveurs et les agriculteurs.
C’est la vérité des chiffres aux élections des Chambres d’Agriculture mais pour autant c’est créer de l’illusion de fourrer tout le monde dans le même sac. La FNSEA reste, de par son fonctionnement national tenue par ses grands financeurs que sont les associations des grandes cultures et par une poignée de dirigeants professionnels que l’on retrouve dans les CA des grandes coopés et des anciens organismes mutualistes.
Ce complexe économico-politico-syndical n’est guère porté vers les remises en cause, il se défend, se préserve, subit les évolutions, s’adapte vaille que vaille mais reste toujours à la traîne des demandes sociétales.
C’est dit et si j’ai choisi un riz au top, donc plus couteux au kilo c’est pour refaire la démonstration qu’avec des plats simples : riz au lait, pot-au-feu, poule au riz, saucisses purée, on défend son pouvoir d’achat tout en s’offrant une matière première de qualité.
Ce dernier est cultivé, raffiné et confectionné en Italie dans la Tenuta Colombara qui est la propriété de la famille Rondolino.
C'est un riz unique au monde parce qu’il est vendu à l'état encore brut, affiné durant au moins un an et raffiné lentement suivant une méthode unique.
C'est un riz unique au monde parce qu’il est vendu à l'état encore brut, affiné durant au moins un an et raffiné lentement suivant une méthode unique.
De type Carnaroli, le riz Acquerello est classifié "Extra" pour sa qualité, et c'est afin de le conserver dans des conditions optimales qu'il est confectionné sous vide, que ce soit en paquet ou en boîte.
Il est parfaitement adapté pour chaque recette de riz grâce à ses grains intégraux qui sont plus durs, plus égrenés et plus savoureux que la normale. Ils ne collent pas, absorbent mieux les assaisonnements et durant la cuisson il ne perdent pas d'amidon, ni de protéines ou de vitamines. Avec le riz Acquerello on ne rate jamais un risotto. »
Les ramenards habituels, qui me reprochent de vivre dans le luxe, d’ignorer le populo qui pousse son caddie chez Lidl, vont pousser des cris d’orfraies : l’Acquerello vaut la peau du cul.
L’Acquerello de base c’est cher…21,30 € / kg
Riz carnaroli 7 ans Acquerello c’est très cher...44,40 € / kg
Achat moins cher en Gros ICI12,48 euros le kg et 20,8 euros le kg
Pure provocation mais dans mon petit calcul de prix de revient d’un riz au lait au top de la qualité, je suis compétitif :RIZ au lait cru de vache jersiaise dit Berthomeau :
1 Litre de lait cru de vaches jersiaises : 1,92 euros/l
100 g de riz Acquarello : 1,24 euros
½ gousse de vanille bourbon : 1 euro
100 g de sucre roux Bio : 0,29 euro
Total : 4,45 euros/kg
Le RIZ au lait Saveur Vanille la Laitière NESTLE leader du marché
Prix au kg constaté : Carrefour-Leader Price entre 4,33 euros/kg et 4,46 euros/kg
À dessein j’ai poussé le bouchon au plus haut, si vous utilisez un riz de qualité moins couteux que l’Acquarello vous obtenez un riz au lait qui vous revient à 2,50 euros le kilo.
À vous de choisir entre un riz au lait fait avec du bon lait, du bon riz et un riz au lait fait avec des cochonneries (pardon Christiane Lambert)
Étant retiré des voitures, contrairement au cheptel politique que j’ai longtemps accompagné, y’a pas de sot métier disait ma mémé, je tiens toujours mes promesses, au 7 du mois, pour une raison connue que par moi, je vous propose le vin du mois.
Pour ce faire, c’est clair, le nez en l’air, flâneur sur les chemins de traverse, petit buveur ordinaire, je puise à la meilleure source, au plus près de la nature, mon beau jaja du mois.
Un de mes maîtres me disait toujours « Si tu veux réussir dans la vie, soit toujours la bonne personne au bon endroit… »
Je ne sais si j’ai réussi dans la vie mais ce que je sais c’est que j’ai eu la « chance », me dit-on souvent, d’y croiser des personnes avec qui j’ai aimé travailler.
De la « chance », je ne crois pas, ces rencontres ont eu lieu sur un chemin que j’avais choisi avec une idée bien claire en tête, celle que mon père m’avait inculquée par son exemple, un goût immodéré de la chose publique.
Maintenant que je suis en vacances éternelles, au lieu de chausser mes pantoufles comme me le conseille Hervé Bizeul, je maraude, je cherche et je trouve.
Démonstration :
Sans être un pilier de bar j’aime, tous les mercredis, déjeuner à celui de Giovanni Passerini. 3 couverts seulement, parfois je lie conversation avec mon ou mes voisins ou voisines. Je papote avec Julie, Justine et Cécile qui me bichonnent aux petits oignons comme un coq en pâte.
Heureux homme que je suis sur ces terres fertiles en vins nature, ce nectar exécré par l’engeance officielle, vilipendé par les stipendiés de la plume, parfois bien exploité par certains de ses zélotes.
Bref, je n’ai strictement aucun mérite à jouer les conseillers en nectar de terroir ayant échappé au massacre des temps modernes.
Contrairement à la RVF qui ne sait plus où donner de la tête pour surnager ou du duo d’amortis B&D ou du Figaro qui les a rachetés, je ne suis ni sponsorisé et je n’offre rien.
Donc, mercredi de la semaine passée, un jeune homme faisait déguster à Cécile la sommelière ses flacons. Tout à la fin je m’enquis auprès de lui d’où il venait.
Renaud Guettier est installé dans la vallée du Loir à Bueil-en-Touraine, petite commune de l’Indre-et-Loire. C’est un ingénieur agronome, y’en a qui tournent bien, qui a toujours voulu s’installer comme vigneron. En 2004 il dégote et baptise son domaine La Grapperie.
Depuis l’origine Renaud élabore ses cuvées sans soufre. Aujourd’hui, avec 6 hectares, il cultive la totalité du vignoble en agriculture biologique avec autant de blancs que de rouges.
Donc, sitôt sa dégustation terminée, Renaud a traversé la rue pour présenter ses vins à une bouche experte. Avant qu’il ne parte j’ai fait une petite photo d’une de ses étiquettes, à mon âge j’ai besoin de cultiver ma mémoire.
Je n’ai donc pas dégusté mais il m’est dit que « ses blancs issus du cépage chenin sont d’une grande complexité aromatique et sublimés par de longs élevages. Les rouges, issus des cépages pineau d’Aunis, gamay, grolleau et cot, sont fins, charnus et d’une fraicheur étonnante. »
Alors, dans mon immense sagesse, j’ai traversé la rue, je suis entre en conclave avec mon oracle et enfin la fumée blanche s’est épandu dans le ciel gris de Paris : le vin du mois sera La Désirée, un vin blanc de chenin, produit de vieilles vignes de 40 à 80 ans, vinifié naturellement, Vin de France, sans sulfites ajoutés.
Buvez en confiance
Désirée : la désirée est une bouteille de vin de 50 cl
Désiré
Signification de ce prénom masculin qui peut facilement se féminiser avec l’adjonction d’un e muet : Désirée
Du latin desideratus, « souhaité, désiré ».
Ce prénom était aussi attribué aux nouveau-nés par des parents qui souhaitaient prouver que l'enfant était voulu et non un accident.
Désiré Ferry (1886-1940) homme politique français. Ministre de la IIIe République, en 1924 et 1930.Ministre de la Marine dans le Gouvernement Frédéric François-Marsal en juin 1924, puis, le 2 mars 1930, ministre de la Santé Publique dans le cabinet de Tardieu.
Désiré a pour saint patron un évêque de Bourges qui organisa la formation du clergé sous les règnes de Clotaire et Childebert aux Ve et VIe siècles.
Jean d’Ormesson, l’élégant immortel, puis Johnny Halliday que l’on croyait éternel, nous ont quittés. Déluge d’hommages sur les réseaux sociaux avec un focus sur les citations Wikipédia et les références moi avec d’Ormesson. J’avoue humblement que je n’ai jamais ouvert un livre de Jean d’Ormesson et que je n’étais pas un fan de Johnny. Ceci écrit j’ai toujours le plus grand respect pour ceux qui restent, la famille, les proches, les amis, qui pleurent à juste raison le disparu.
De Johnny, le seul 45 tours de lui que j’ai acheté c’est Retiens la Nuit.
Comment Jean-Philippe Smet est devenu Johnny Hallyday
C'est l'histoire d'un enfant de la balle appelé à devenir une star qui un jour trouva un sens à sa vie devant un film d'Elvis. Il entra alors dans le rock'n'roll comme on entre en religion. Retour sur ses années d'avant la gloire.
Avec la froidure, après mes envies de pot-au-feu viennent celle de poule au pot.
Comme je suis graphomane j’ai déjà écrit le 13 février 2013 :
Dès que le mercure se paye une déprime, qu’il dévisse au-dessous de zéro, un temps d’engelures que je n’ai jamais eu, qu’on se caille les miches ou les glaouis, me prends des envies, des folies de viande bouillie : au choix le pot-au-feu ou la poule au riz. L’avantage avec la viande bouillie c’est que par définition elle te permet de faire du bouillon, du bouillon gras avec plein de zieux dedans. Comme dirait les génies du marketing, genre Findus revisité par le couple débile de chez le jeune Leclerc, c’est un 2 en 1. Chez moi c’est encore plus car j’y mitonne des suppléments.
Mais, comme en ce moment nous nous écharpons gravement sur le masculin qui l’emporte sur le féminin je propose à votre sagacité de masculiniser toutes les expressions ou proverbes où la poule tient une belle place.
Plus sérieusement vous pouvez lire l’excellent article d’Alain Rey sur le sujet : « Faire changer une langue, c’est un sacré travail ! »
Le linguiste et lexicographe revient sur les récentes controverses autour de la place du féminin dans le français. En fin de compte, rappelle cet amoureux des mots, « c’est l’usage qui a raison ».
Mais, pire encore, je me dois de rappeler qu’une poule dans le langage du populo, et celui des bourges aussi, c’était une femme, fille de conquête facile, le plus souvent entretenue. Synonyme de cocotte.
Mayol « Viens poupoule »
Viens poupoule, viens poupoule, viens !
Quand j'entends des chansons ça m'rend tout polisson
Ah ! viens poupoule, viens poupoule, viens !
Souviens-toi qu'c'est comm'ça que j'suis dev'nu toi.
Maurice Chevalier « Ah si vous connaissiez ma poule »
Brice Lalonde puis Ségolène furent mes interlocuteurs environnementaux lorsque j’occupais le bureau ovale du 78 rue de Varenne, au premier étage.
Souvenir du premier lors du déjeuner avec le nouveau Ministre, Louis Mermaz, un mitterrandien du premier cercle, un politique pur sucre, ce brave Brice, la bouche en cœur, se félicitant d’avoir un interlocuteur à sa hauteur et non un techno comme Nallet « maqué » avec le père Raymond Lacombe, le boss de la FNSEA, l’ancienne maison du Henri.
Le maire de Vienne pratiqua selon sa méthode favorite : « l’anesthésie locale » et Lalonde, le pauvre, repartit ravi. Mon cher Louis, avec son humour pince sans rire, me dit « toi, le rocardien, tu ne peux pas comprendre… Je ne vais pas faire de la peine à monsieur Lacombe qui est un si brave homme pour un type qui ne représente rien…»
Après Brice vint Ségolène, et là la méthode changea, Louis Mermaz, alors en charge des investitures, avait propulsé la jeune Royal dans les Deux-Sèvres où elle fit son nid et il lui appliqua la méthode Solférino « t’es de mon courant donc tu as parti liée… »
Ça faisait enrager Ségolène mais elle ne ruait pas dans les brancards. C’est sûr moi qu’elle passait ses nerfs comme ce jour où, dans le grand amphi de l’école polytechnique montagne Sainte Geneviève, pour la conférence de lancement du sommet de Rio, en compagnie du charmant Ministre de la Recherche, Hubert Curien, je représentais Louis qui, de par la hiérarchie gouvernementale devait prendre la parole en dernier, elle me toisa « Il est encore absent… j’approuvai… tu n’interviendras donc pas… j’approuvai… Curien se fit médiateur… Ségolène tourna les talons, pris place à la tribune où j’allai me placer à sa gauche. La suite fut plus terre à terre, je pris la parole sous la condition de tuyauter Ségolène sur le barrage du Petit Saut (Guyane). Ce que je fis. Pragmatique la Ségolène…
La situation présente n’a plus rien à voir avec celle des années 90, l’Environnement pèse plus lourd dans la balance même si le Ministère de l’Agriculture reste toujours celui des agriculteurs.
Sous la Macronie, l’heure est pourtant au balayage de l’ancien monde, et pourtant face à la star des sondages Nicolas Hulot le locataire du 78 rue de Varenne est un pachyderme caricatural du concubinage du Ministère avec la FNSEA.
Le Stéphane Travert ne fait pas dans la dentelle, en bon normand qu’il est, la subtilité et lui font deux, il y a du Hervé Morin (le président de la région Normandie, maire d’Epaignes) sauf que Travert ne se vante pas d’avoir vu débarquer les Alliés en 1944 lire ICI
Le gars sait, comme tout bon socialiste, louvoyer : « Il milite pour le “non” au référendum sur le traité établissant une constitution pour l'Europe. Lors du congrès de Reims en 2008, il soutient Benoît Hamon puis Martine Aubry.Il rejoint en 2014 le camp des frondeurs en ne votant pas la confiance au Premier ministre Manuel Valls. Il ne vote pas de nombreux textes économiques ou budgétaires comme la sécurisation de l'emploi ou le pacte budgétaire européen. En mai 2014, Mediapart le situe à l'« aile gauche du PS, tendance Hamon »
Et puis, traversée ultra-rapide de l’échiquier : « Il est l'un des premiers à soutenir Emmanuel Macron, qu'il rencontre à la fin de l’année 2014, au moment de l’examen à l’Assemblée de son projet de loi dont il est désigné rapporteur2,6, contre l'avis de Bruno Le Roux, président du groupe socialiste7. Il est nommé délégué du mouvement En marche ! Le 26 octobre 2016. »
C’est ainsi qu’on récolte le hochet, très ancien monde cher Emmanuel !
Plus étonnant, sur une photo Twitter, ci-dessous,
Christophe Castaner Compte certifié @CCastaner
29 nov.
Mobilisés autour d' @EPhilippePM au sein du comité de la majorité pour transformer en profondeur le pays.
Que vois-je ?
Stéphane Travert à la gauche de Rugy, dans sa position favorite les mains jointes devant sa bouche.
Et pas de Hulot ?
Alors, le défenseur des carottes de Créances peut-être goguenard lorsqu’on lui pose la question :
Certains glosent sur votre départ du gouvernement. Qu’en est-il ?
Cela me fait sourire. Dans ce ministère, il faut savoir affronter des tempêtes, les pieds bien plantés dans la terre. Je n’ai pas d’états d’âme.
Alors, ça sent le double langage, d’un côté le Président qui brandit un tweet comme quoi le glyphosate sera jeté à la décharge en France d’ici 3 ans et de l’autre, le Travert qui se réjouis de la décision européenne de le prolonger pour 5 ans.
@EmmanuelMacron
J’ai demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans 3 ans. #MakeOurPlanetGreatAgain
18:10 - 27 nov. 2017
Glyphosate : France ou Allemagne, il y a un problème avec les ministres de l'Agriculture
Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert à Paris, le 8 novembre. (JOEL SAGET / AFP)
« Des deux côtés du Rhin, les ministres de l'Agriculture sont soupçonnés d'être à la botte des puissants lobbies agroalimentaires. Ils se sont opposés aux ministres de l'Environnement et n'ont pas vraiment été en phase avec les expressions de leurs présidents dans la crise du glyphosate. Pourtant, ni Stéphane Travert ni Christian Schmidt ne seront vraisemblablement débarqués par Emmanuel Macron et Angela Merkel. »
Serait-ce un bel exemple du « En même temps » ? Cher au président Macron ? Une synthèse entre écologie et agrobusiness ?
Exercice d’une grande complexité, une synthèse molle chère à ce cher François Hollande, du Le Foll sans la pratique de la doxa de l’ex-premier secrétaire ?
Mais alors, qu’adviendra-t-il du grand discours fondateur d’Emmanuel Macron à Rungis ?
Quand on lit, le texte ci-dessous, de Travert, publié vendredi 3 novembre, faisant le point sur l’état d’avancement des travaux dans les « ateliers » qui débattent aux Etats généraux de l’alimentation, ça sent la « bouillie pour les chats » congelée à la mode « langue de bois »
Ce texte lumineux comme un fanal de char à bancs nous apprend que ce jour-là « les représentants des acteurs économiques des filières agro-alimentaires se sont réunis au ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation en présence de Stéphane Travert, pour finaliser un projet de charte d’engagement (…) Cette charte entend porter la volonté des acteurs de poursuivre le travail constructif qui s’est amorcé dans le cadre des Etats généraux, notamment dans les négociations commerciales qui vont se dérouler ces prochaines semaines entre les maillons de la chaîne agro-alimentaire (…) La réunion de travail de ce jour a permis aux parties prenantes d’avancer vers une rédaction commune. L’objectif partagé est que la charte puisse être signée dans les prochains jours par l’ensemble des acteurs volontaires ».
Sans déconner, en décodant ce charabia, si Travert espère que cette« charte puisse être signée dans les prochains jours par l’ensemble des acteurs volontaires », c’est que tous les acteurs (j’adore ce terme qui laisse accroire que les entreprises jouent un rôle écrit par d’autres) ne seront pas forcément «volontaires».
En clair, ça s’appelle un effet d’annonce très ancien monde, ce qui doit plaire à Michel-Édouard Leclerc qui, très probablement, ne la signera pas ou la considérera comme un chiffon de papier qu’il offrira à Travert pour se torcher.
Suis vulgaire mais, au-delà de la fixation sur le glyphosate, le grand chantier de l’Alimentation reste en jachère au 78 rue de Varenne. Le « parler vrai » n’est pas la langue de Travert, je le regrette…
Semaine de la viande rouge chez le taulier qui, dans la panoplie de ses activités diverses et « avariés » diront ses détracteurs, à commis en avril 2011 en compagnie de 3 de ses collègues bien plus compétents que lui un RAPPORT sur l’Analyse stratégique de la filière bovine française par bassins de production.
Ce n’est pas tout neuf mais les grandes tendances restent les mêmes, elles tordent le cou aux âneries répandues par les grands médias et certaines ONG.
« Avec les résultats du Kantar Worldpanel. Selon les données de ce panel, la consommation globale des ménages de viande de bœuf a chuté de 8% entre 2005 et 2009 avec cependant une évolution divergente entre la viande hachée qui progresse légèrement et une baisse de 12% de la viande en morceau. Les consommateurs privilégient les produits dont « l’assurance tendreté » est la meilleure et les moins chers, le haché frais valant 9,11€/kg en 2009 contre 12,43€/kg pour la viande en morceau.
Qu’importe la qualité, le consommateur veut du steak haché… titrait le journal Sud-Ouest du 26 avril 2017 »
« Le marché de la viande bovine offre un triste constat : les mauvaises bêtes sont particulièrement prisées quand la vache d’exception peine à trouver preneurs »
« Plus de 52 % de la viande transformée provient des vaches de races laitières contre 28 % pour celles issues de races à viande et 15 % de jeunes bovins. Et faute d’animaux légers disponibles sur le marché intérieur, les industriels n’hésitent pas à s’approvisionner à l’étranger en carcasses et en découpes d’animaux légers.
La France est ainsi le principal importateur de vaches laitières européennes des Pays Bas, d’Irlande et d’Allemagne essentiellement. Elles représentent 80 % des volumes de viande achetés.
Les viandes bon marché d’origine polonaise ont de plus en plus la côte mais aussi les jeunes bovins élevés en France et initialement destinés à l’export. Déclassifiée et devenue bon marché, leur viande pauvre en matière grasse, n’en est pas moins appréciée.
La baisse du pouvoir d’achat n’explique pas à elle seule cette vogue pour ces produits de « premier prix ». La hausse de la consommation de viande hachée en frais, en surgelé ou en préparation de près d’un point par an traduit avant tout un changement d’habitude alimentaire et de gout des consommateurs tant le phénomène prend de l’ampleur. Commercialisés dans des supermarchés (42 % de la viande bovine vendue) et dans des chaines de restauration rapide, ces produits sont tout à fait adaptés au mode de vie actuel.
En restauration hors domicile, la consommation de viande hachée est dynamisée par l’explosion du burger. Aussi bien en restauration rapide qu’en restauration traditionnelle où les restaurants dégagent de meilleures marges qu’avec leurs plats de viandes en morceaux. »
En 2009, les ménages ont réalisé 72% de leurs achats de viande fraîche de bœuf dans les Hypermarchés et supermarchés. Avec le hard-discount la part des grandes surfaces atteint 80%. Une part des consommateurs reste attachée aux magasins spécialisés mais ils n'y achètent que 15% de leur viande fraîche de bœuf. Cette répartition évolue peu dans le temps mais la part du hard-discount progresse : 6 % en 2003, 8 % en 2009.
Cette évolution s'inscrit dans une tendance lourde du budget « alimentation » dont la part est toujours plus comprimée soit pour des raisons économiques (explosion de certains postes de dépenses : logement, énergie transports) ou des raisons culturelles (loisirs, TIC). De plus les besoins alimentaires sont saturés et la crise renforce les arbitrages. Les consommateurs dans leurs comportements quotidiens développent une vigilance accrue sur les prix, opèrent des achats plus réfléchis, et ont plus d'exigence vis-à-vis de l'innovation. Leur sensibilité aux promotions est très grande. Ils privilégient de plus en plus simplicité et rapidité : plats préparés ou pré-préparés surtout chez les jeunes.
Les ménages les plus jeunes (- 35 ans) se détournent des viandes qu'ils estiment nécessiter un savoir-faire culinaire. Ils privilégient la viande hachée fraîche et surgelée tout comme les produits élaborés qui sont commodes, faciles à préparer et appréciés par les enfants. Ils consomment trois fois moins de viande de bœuf en morceau que leurs aînés.
Cette situation est préoccupante car elle rapproche le modèle de consommation français de viande rouge de celui des anglo-saxons.
En contrepoint de cette évolution le repas à la française résiste: persistance des 3 repas, maintien du plat principal à base de viande ou de poisson, importance de la convivialité et de la dimension plaisir renforcée par la crise. Le retour du « fait maison », le développement de la culture de tribu autour d'instants de consommation, la percée du « bio » et du local et la cuisine hobby surtout le week-end tendent à conforter les habitudes de consommation spécifiquement françaises.
Sur la base des données de 2010 la segmentation du marché des gros bovins produits en France ou importés s'établit comme suit (en milliers de tec d'après SSP, douanes, Franceagrimer, Kantar-World- panel) :
Consommation des ménages 1123 (en milliers de tonnes équivalent carcasse)
Hyper et Supermarchés 765
Hard-Discount 106
Bouchers détaillants 155
Autres 97
Consommation collective 280
Exportation 314
Total 1717
Ces marchés sont approvisionnés par trois ressources différentes :
Viande du troupeau laitier 544
Viande du troupeau allaitant 808
Importation 365
Total de la ressource 1717
Sous l'effet de la progression de la demande en steak haché, le volume du marché pour les viandes standards, d'origine laitière ou importées progresse légèrement (+ 1500 tonnes). Les viandes importées se substituent aux viandes du troupeau laitier. Les viandes du troupeau allaitant subissent de plein fouet la baisse du marché et diminuent de 93 000 t soit 11,5 % de leur production. Cette baisse représente l’équivalent de l’activité de 24000 exploitations élevant des vaches allaitantes en système « naisseurs » soit 20 20% du total de cette catégorie d’exploitations.
Le steak haché, star controversée du rayon viandes
« Inventé par l’armée, « le » produit de référence du rayon boucherie a vu sa réputation entachée par plusieurs crises. Retour sur une histoire houleuse.
La viande hachée ? Archi-connue depuis l’Antiquité ! À l’époque, on la cuisine surtout en farce et en boulettes. Les premières traces de viande hachée « façon steak » remontent au XIIe siècle, lorsque les chevaliers mongols, partis à la conquête du monde à dos de poney, prennent l’habitude de transporter de la viande hachée, placée sous la selle, pour l’attendrir. Notre sacro-saint steak haché à la française, de forme ovale, naît bien plus tard, dans les années 60, sous l’impulsion de l’armée de terre. Celle-ci lance un appel d’offres pour fournir à ses soldats une ration de protéines calibrée et un produit sûr en termes sanitaires et bactériologiques. Les industriels fournissent le steak haché tel que nous le connaissons avec sa forme ovale et ses stries, qui servent à renforcer l’aspect grillé de la viande une fois poêlée. Très vite, il sera aussi décliné pour la grande distribution, dans les années 60-70.
D’emblée, le produit rencontre un succès majeur. Car la ménagère, sortie de ses fourneaux pour entrer dans le monde du travail, n’a plus le temps de faire mijoter des heures durant des plats à base de bœuf. Le steak haché représente donc un produit pratique, et économique.
Pour les industriels, c’est aussi une bénédiction : pour la première fois, on se sert de morceaux à bouillir, situés à l’avant de l’animal, pour en faire un produit à griller, cuisson destinée normalement aux parties plus nobles de l’animal, à l’arrière.
La confiance ébranlée
Premier coup de frein sur le steak haché en 1996, avec la crise dite de la vache folle. En 2005, des steaks hachés porteurs de la bactérie E. coli sont retirés des rayons surgelés chez Leclerc : des dizaines de personnes sont hospitalisées pour avoir consommé ces produits. En 2011, 2012 et 2013, le haché est de nouveau pointé du doigt : des produits sont retirés dans plusieurs enseignes. En ligne de mire : la bactérie Escherichia coli. Des morts, des images chocs dans les médias, le produit star devient objet de crainte…
Votre Taulier ne rechigne jamais, même pendant les mois d’été, à explorer les plis et les replis de la libido du buveur. Mais, comme il est aussi un fieffé ramier, il ne crache pas sur le recyclage de chroniques anciennes. Pour sa défense, celle que je...
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Sur la Toile faut s’attendre à tout lorsqu’on est comme moi un VB, vieux blogueur, un VC, vieux con, un VD, vieux débile qui crache sa bile comme dirait l’immense Mimi, mais un qui a aussi le bras très long, un influenceur de Première League, un gars...
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