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29 janvier 2018 1 29 /01 /janvier /2018 06:00
Mes amis, si Dieu me prête vie, après mardi je sonnerai aux portiques des aéroports.

J’ai pris ma décision avant Noël, mon arthrose de la hanche droite, diagnostiquée en janvier 2017, me faisait trop souffrir et m’handicapait de plus en plus. Le seul endroit où j’étais bien c’était sur mon vélo, mais je ne pouvais vivre en permanence sur mon fier destrier.

 

Donc, opération et pose d’une articulation titane-céramique à la clinique spécialisée Arago au sein de l’hôpital Saint-Joseph dans le 14e tout près de la porte de Vanves.

 

J’entre ce lundi à 15 heures pour une opération le lendemain.

 

Si je vous fais ces confidences c’est pour vous informer que j’abandonnerai pendant quelques jours, une semaine ou deux, je ne sais, ça dépendra de mes facultés de récupération.

 

Je ne ferai pas écran blanc, une reprise de mon petit roman du dimanche l’occupera.

 

Si vous souhaitez correspondre avec moi utilisez le formulaire de correspondance du blog ou mon e-mail berthomeau@gmail.com

 

Je poste pour votre info deux vidéos : une sur l’opération elle-même ; l’autre sur les risques encourus.

 

À bientôt, j’espère, sur mes lignes…

 

PS : c’est le titane qui fera sonner les portiques, mon chirurgien me dotera d’un certificat en français et en anglais.  

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26 janvier 2018 5 26 /01 /janvier /2018 06:00
Photo d’Armand Borlant ®

Photo d’Armand Borlant ®

À Saint-Émilion mon ami François était une institution avec son Envers du décor, enfant du pays, il cassait les codes, bousculait les ego, aubergiste avenant, vigneron original, grand conteur et plume acérée ; j’écris était parce le François s’est fait la malle, il a quitté son Saint-Émilion.

 

Pour ceux d’entre vous qui souhaitent en savoir plus sur François lisez ce que j’écrivais le 21 août 2009François des Ligneris ou L’® de rien qui en dit long sur le vin ICI

 

François vient de nous écrire je vous livre sa lettre qui n’a rien de personnelle :

 

Chers ambassadeurs de mes vins,

 

 

En ce début d’année 2018, permettez-moi de vous présenter mes meilleurs vœux, des vœux aux mains ouvertes et pleines d’espoirs !

 

En ce début d’année 2018, je viens aussi vers vous pour vous transmettre quelques informations…

 

Vous le savez sans doute, en février dernier, j’ai cédé mon restaurant L’Envers du Décor à mes voisins Chantal et Gérard Perse, propriétaires du Château Pavie et du Relais & Châteaux L’Hostellerie de Plaisance aux deux macarons Michelin.

 

J’avais ouvert L’Envers du Décor en Février 1987, trente ans avant de le céder après plus d’un million de personnes servies en ce lieu. Ces trente années furent source de grandes joies, de beaucoup de très belles rencontres, d’innombrables instants de partage… Il demeure en moi des souvenirs que le temps n’effacera pas ! C’est avec passion que je me suis investi dans cette belle aventure. Chantal et Gérard souhaitaient compléter leur offre gastronomique à Saint-Emilion et j’ai donc accepté avec joie qu’ils prennent le relais de mon long et beau parcours en ces lieux.

 

N’étant plus vigneron depuis quelques années déjà et n’étant maintenant plus aubergiste à Saint-Emilion, j’ai décidé de quitter cette cité aux évolutions humaines et touristiques de plus en plus éloignées de mes valeurs personnelles (certains qui me connaissent bien vont dire que je deviens très diplomate avec l’âge. Il y aurait, en effet, d’autres façons moins délicates de dire les choses !...).

 

Je viens de faire l’acquisition d’une petite île avec une maison et des bâtiments industriels sur la Seugne à Pons (Charente-Maritime) et vais essentiellement vivre en ce nouveau lieu. C’est là que je vais travailler pour de nouvelles activités professionnelles (constituer une large famille d’acteurs du monde agricole et alimentaire autour de la notion de respect) et personnelles (mise en place d’un lieu avec ma collection personnelle d’art contemporain : sculptures, dessins, tableaux).

 

Ludovic Migeon, mon assistant pendant vingt ans et avec qui vous étiez en relation directe est maintenant l’assistant de mon ami Pierre Chariol de l’excellent Château de Lescours (Saint-Emilion grand Cru). Du fait de mon départ de Saint-Emilion, de mon amitié avec Pierre et de la présence de Ludovic à ses côtés, nous avons décidé que la diffusion des vins qu’il me reste à commercialiser se fera grâce à une société de négoce de vins que Pierre possède en plus de son domaine viticole.

 

Du fait du travail important qui m’attend pour mes nouvelles activités, je dois prendre toutes les dispositions nécessaires pour pouvoir consacrer mon temps et mon énergie à un nombre relativement limité d’occupations… Garder la diffusion de mes vins ne m’aurait pas permis de pouvoir me consacrer pleinement à mes nouveaux projets. Aussi, sauf avis défavorable de votre part, je me permettrai de transmettre à Pierre et Ludovic votre contact email afin qu’ils puissent vous transmettre les disponibilités et les tarifs en cours pour mes vins. Je souhaiterais que Pierre puisse aussi vous transmettre les propositions pour sa propre gamme de vins. Depuis de nombreuses années, L’Envers du Décor avait toujours un vin du Château de Lescours prêt à être servi au verre aux amateurs. Nous étions, chaque jour et avec bonheur, les ambassadeurs des vins du Château de Lescours à Saint-Emilion. Je ne pouvais alors nullement savoir qu’un jour, Pierre serait au service de mes vins pour les distribuer avec l’aide précieuse de Ludovic. Tout cela est vraiment « Une Affaire de Familles »…

 

Si vous le souhaitez, vous pouvez dès à présent prendre contact avec Ludovic au Château de Lescours :

 

Téléphone : 05-57-24-74-75

 

Email : contact@chateaudelescours.com

 

J’espère que ma proposition recevra votre accord. Je serais très heureux de garder, par mes vins, un lien avec vous et heureux aussi que les vins du Château de Lescours puissent agréablement se joindre aux bouteilles déjà présentes en votre cave !

 

Vous remerciant de votre confiance et de votre fidèle soutien, je vous prie de croire en l’expression de mes meilleures salutations,

 

François des Ligneris

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21 janvier 2018 7 21 /01 /janvier /2018 07:00
La mort fait vendre, l’art de la nécrologie, les blogueurs vin l’ont bien compris.

Après avoir tourné les dernières pages de La saga des Coughlin, atteint la dernière : 1694, posé le pavé, j’ai consulté sur mon petit crapaud ma boite mail, mes comptes Face de Bouc et Twitter.

 

Gérard Collomb @gerardcollomb

 

Paul Bocuse est mort, la Gastronomie est en deuil.

Monsieur Paul, c’était la France. Simplicité & générosité. Excellence & art de vivre.

Le pape des gastronomes nous quitte. Puissent nos chefs, à Lyon, comme aux quatre coins du monde, longtemps cultiver les fruits de sa passion. »

 

Normal Collomb fut maire de Lyon.

 

bernard pivot @bernardpivot1

Avec la mort de Paul Bocuse, la poularde n'est plus demi-deuil, elle est inconsolable et en grand deuil.

 

Normal Pivot est né dans le Beaujolo qui coula à flot à Lyon

 

C’est le déluge, ça dégouline de partout, et Claude Askolovitch @askolovitchC résume assez bien mon sentiment :

Je ressens, pauvre Bocuse, comme une indigestion de perte, de deuils, d'hommages nationaux et d'odes au meilleur de la France qui nous quitte.

 

Passons puisque les réseaux sociaux sont des tuyaux rien d’étonnant tout un chacun y va de son complet plus ou moins bien tourné.

 

Tout le monde s’y met :

 

In Memoriam Paul Bocuse

 

20/01/2018 par Les 5 du Vin ICI 

 

Il inventa le chef.

20/01/2018 par ideesliquidesetsolides. ICI 

 

Pourquoi donc cet appétit pour la nécrologie ?

 

« Le sujet passionne les Anglo-Saxons. Depuis 1995, l'anthologie annuelle des meilleures nécros, publiée par le Daily Telegraph, figure régulièrement dans les meilleures ventes de livres. Au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis, les grands de ce monde ne sont pas les seuls dont on célèbre la vie. Les personnalités locales - un homme d'affaires, un gangster, une philanthrope - ont droit eux aussi à cet hommage.

 

Les nécros sont même devenues une arme dans la lutte entre quotidiens. «Au milieu des années 1980, quand les quotidiens de qualité se sont lancés dans la course pour accroître leurs parts de marché et trouver un plus éditorial, note The Economist, le potentiel inexploité des nécrologies, source d'histoires passionnantes sur le plan humain, a été découvert.» La mort fait vendre.

 

Tous les grands journaux ont alors recruté des plumes. Jamie Fergusson, un ancien spécialiste des livres anciens, engagé par The Independent, et son collègue du Telegraph, Hugh Massingberd, ont transformé le genre. «Grâce à eux, les nécros ont un style moins ampoulé, elles ont souvent de l'humour, explique Carolyn Gilbert. Et elles reflètent au plus près la vérité sur la vie du défunt.» Au point d'être parfois un peu trop explicites. Un ancien ministre britannique a ainsi été décrit comme «pingre» et comme «un orateur médiocre, dépenaillé». Avantage des nécros: le sujet n'est plus là pour s'offusquer. »

L'art de la nécrologie
 Par Stehli Jean-Sébastien, publié le 

 

Daniel Druet sculpteur

Daniel Druet sculpteur

Première question: qu’est-ce qu’une nécrologie dans un média?

 

C’est un texte qui ne se contente pas d’énoncer des faits (date de naissance et de mort, principales actions notables du défunt, circonstances de son décès), mais qui entreprend un travail complexe d’inscription dans un rapport au passé –qui il a été, pourquoi il a compté, en quoi il a joué un rôle significatif— et au présent –ce qu’il convient d’en garder, en quoi, même mort, il est «toujours là», par ce qu’il laisse et ce qu’il symbolise (voir, sur cet aspect, dans la revue Questions de communication, l'article d'Alain Rabatel et Marie-Laure Florea, «Re-présentations de la mort dans les médias d’information», et, de Marie-Laure Florea seule, «Dire la mort, écrire la vie. Re-présentations de la mort dans les nécrologies de presse»).

 

Contradiction entre nécrologie et critique

 

Deuxième question: dans quelle mesure le rédacteur d’une «nécro» est-il supposé faire part de son opinion personnelle, même quand elle est négative ou mitigée à propos de la personne disparue?

 

La seule réponse honnête est : cette opinion personnelle transparaîtra de toute façon, dès lors précisément que la nécrologie n’est pas un pur exercice mécanique, la rédaction d’une dépêche formatée, mais la construction par un rédacteur d’un lien entre le mort et les vivants.

 

Cette question, qui concerne toutes les personnalités disparues (politiques, savants, grands patrons…) se complique lorsque le mort était connu pour ses  activités dans un domaine qui relève de la critique. Comment un critique, qui a eu l’occasion de dire à de nombreuses reprises le peu d’estime qu’il portait aux œuvres du défunt, se mettrait-il à en rédiger un portrait élogieux? Sauf à affirmer qu’il convient de toujours dire du bien des morts. A cela, il n’y a pas de réponse absolue: une nécrologie réservée ou négative peut être pénible pour les proches ou les admirateurs, mais la raison d’être d’un article dans un média n’est pas de contribuer au travail de deuil des proches.

 

On est là en face d’une véritable contradiction. La nécrologie est un exercice qui a une fonction importante de construction du «commun», elle est une des formes modernes de pratiques archaïques du rapport aux morts –plutôt qu’à «la» mort. Il y a de la pensée magique (formule employée ici sans la moindre ironie) dans l’injonction de ne pas dire du mal des morts, mais au contraire de se réunir autour d’eux.

 

L’écriture critique est, elle, une manifestation de la revendication moderne du moi, de la subjectivité. Cette manifestation n’est pas un acte d’égoïsme ou d’arrogance, contrairement à ce que proclament les contempteurs des journalistes de Télérama et de L’Express, mais la possibilité, à partir du partage de son propre ressenti et de ce qu’on est capable d’en écrire, d’ouvrir à d’autres leurs propres réflexions, leurs propres constructions de sens. Qui a dit qu’il y avait une résolution générale à toutes les contradictions?

 

Jean-Michel Frodon — 22.08.2012

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19 janvier 2018 5 19 /01 /janvier /2018 06:00
Vitisphère-La Vigne brandit un carton rouge à Audrey Bourolleau : la main de la FNSEA !

C’est dans l’air du temps, les rédactions des médias du vin se la jouent les Oscars d’Hollywood ou les Césars françois, sauf que dans ces deux cas le corps électoral est constitué par les professionnels du cinéma.

 

« Rédigés par les journalistes de Vitisphere et La Vigne et réalisé par les équipes techniques de Vitisphere, les 20 du vin réunit les hommes et femmes qui ont fait l'actualité de la filière viti-vinicole hexagonale en 2017. Cette liste compte aussi bien des stars établies que des personnalités émergentes, des techniciens comme des entrepreneurs... Tous étant influents sur des questions qui animeront les millésimes à venir. Y compris « la déception de l'année », ayant récompensé la personnalité n'ayant pas tenu ses promesses. »

 

Franchement je me gondole, comme on le dit chez Carrouf, quelle prétention de leur part, qui sont-ils donc pour avoir l’arrogance de décerner des trophées, ou pire, dans le cas de Vitisphère-La Vigne un carton rouge à la personnalité n'ayant pas tenu ses promesses. »

 

En l’occurrence Audrey Bourolleau venue tout droit de Vin&Société pour murmurer dans l’oreille du Président.

 

Triomphe absolu d’un lobbyisme de 4 sous, bien à la hauteur de gens appartenant à un groupe de presse contrôlé par la profession agricole.

 

« Le Groupe France Agricole est racheté en 2011 par le groupe d'informatique agricole Isagri et son partenaire le groupe Avril (nouvelle dénomination de Sofiprotéol). En juin 2014, Isagri reprend le capital du Groupe France Agricole à hauteur de 95 %. »

 

C’est vraiment faire injure à Audrey Bourolleau que de réduire son engagement politique à la défense des intérêts du monde du vin. Par ailleurs, je ne vois pas au nom de quoi elle aurait retourné sa veste car l’histoire du tire-bouchon de madame Buzyn n’excite que les grands chefs du vin. Ça leur permet de masquer leur incapacité à définir ensemble une ligne stratégique claire.

 

Pour les nominés positifs je me garderai bien de commenter mais parler d’influence pour certains c’est drôle. Enfin, ils font ce qu’ils peuvent à  Vitisphère-La Vigne mais ils peuvent peu… il y a chez eux un côté Chapron, l'arbitre ayant brandit le rouge à la face de Diego Carlos, joueur du FC. Nantes après lui avoir fait un croche-pied. Petit et mesquin...

 

Les élus 

ICI

 

 

 

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17 janvier 2018 3 17 /01 /janvier /2018 06:00
Poulet * très confidentiel à mon Hercule Poirot gaulois…

Est-ce que j’eusse dû l’écrire à l’encre sympathique ce poulet ?

 

Nul besoin, mon Hercule Poirot est unique, il est mien et se reconnaîtra sans peine même si j'eus aimé que son patronyme chutât du côté d’un légume cher à mon cœur de Commandeur du Mérite Agricole.

 

En revanche l’emploi du « Plus-que-parfait » du subjonctif pour mon interrogation lui sied parfaitement, c’est un as, un peu maniaque, de la concordance des temps.

 

Cet amour immodéré le rapproche de la belgitude de l’Hercule Poirot d’Agatha Christie qui se serait inspirée d'un gendarme belge, Jacques Hornais, réfugié au Royaume-Uni pendant la Première guerre mondiale pour lui donner naissance.

 

Mon Poirot à moi a sucé le lait du Grevisse.

 

 

Rappelons aux petites louves et petits loups ignares que le Grevisse, Le Bon usage est une grammaire descriptive et prescriptive du français, publiée pour la première fois en 1936 par Maurice Grevisse.

 

Belge comme Poirot, né à : Rulles, le 07/10/1895 et mort à : La Louvière, le 04/07/1980

 

Biographie :

 

« Maurice Grevisse naît d’un père forgeron et d’une mère couturière. En obtenant son diplôme d’instituteur, il s’écarte de la voie professionnelle paternelle.

 

Il devient alors successivement régent littéraire, professeur et, enfin, accède en 1925 au titre de docteur en philosophie et lettres à l’Université de Liège.

 

Ayant accepté de refondre une grammaire scolaire existante, il rédige une œuvre originale, Le Bon Usage, qui paraît en 1936 et deviendra le centre de toute une vie.

 

Les plus grands grammairiens et écrivains de l’époque, dont André Gide, vont saluer ce travail minutieux. Il publie également une série de manuels reconnus pour l’enseignement secondaire.

 

Plusieurs distinctions viendront ponctuer une carrière admirable, comme le prix De Keyn de l’Académie royale de Belgique en 1939 et la médaille d’or de l’Académie française en 1946.

 

Maurice Grevisse disparaît le 4 juillet 1980 après avoir confié les rênes du Bon Usage à son gendre, André Goosse. »

 

J'ai moi aussi tété le Bon Usage mais, avec l'âge, je me laisse aller cher monsieur Poirot et c'est la Bérézina.

 

Alors, lorsque je vous croise, cher lecteur, vous ne manquez jamais, avec une délectation gourmande, de me cribler de flèches, je suis votre Saint-Sébastien, à l’encre rouge vous soulignez tous mes manquements au Bon Usage.

 

J’en conviens aisément mais, comme il est difficile d’en placer une avec vous, je n’irai pas jusqu’à dire que je m’en tamponne car ça offenserait ma défunte mère très soucieuse de la bonne orthographe et mademoiselle Brye mon institutrice qui aimait tant mes zéro fautes en dictée.

 

 

Tout fout le camp mon bon monsieur Poirot, tout décline, je ne suis qu'un vieillard indigne qui ne relit jamais ses chroniques. La gratuité a un coût cher Poireau et je suis tout disposé à vous accueillir comme correcteur en appliquant le même principe.

 

Mon image d’Hercule Poirot est celle de Peter Ustinov dans le  film Mort sur le Nil film britannique de John Guillermin, sorti en 1978.

 

 

La moustache en plus et la calvitie en moins j’y retrouve un peu  de vos rondeurs, un peu de vous qui, tel un Giscard face à un Mitterrand, aimez tant me poser des colles sur lesquelles je sèche sans honte puisque je n’ai nulle envie de répondre.

 

Ma devise « Sur mon lisse, tout glisse...» m'a permis de sortir indemne du marigot politique, je suis blindé.

 

Je vais vous faire un aveu, ou plus exactement je vous lance un défi : venez donc, sur un sujet de votre choix, exercer vos talents de plume – je ne suis pas ironique – et votre orthographe impeccable sur mon espace de liberté. J’en serais ravi.

 

Bien évidemment j’accueillerai, avec plaisir, toutes vos corrections à ce poulet.

 

Pour la chute j’ai opté pour la dernière dictée de Bernard Pivot Les bienfaits de la gymnastique.

 

Comme je suis toujours à l'extrême pointe de la tendance j'enfourche celle du renouveau de la dictée sous le règne du jeune Macron et de son Ministre Blanquer.

 

«Il s'agissait d'une dictée difficile, d'un niveau qui n'a probablement jamais été aussi élevé », estimait Bernard Pivot qui signait là la dernière émission des Dicos d'Or, lancés en 1985 avec le soutien du Crédit Agricole, France 3, Larousse et Lire. « C'est une décision que nous avons prise ensemble avec nos partenaires. Il faut savoir arrêter une belle émission… Je préfère laisser des regrets plutôt que d'être poussé vers la sortie»

 

187 finalistes étaient réunis, dont le Ministre de la Culture de l’époque Renaud Donnedieu de Vabres,  sous le chapiteau en dur de l'académie Fratellini, centre de formation aux arts du cirque près du Stade de France

 

Seuls trois finalistes, un professeur de lettres classiques, un informaticien et un typographe retraité parvinrent au « zéro faute », sur un texte mêlant calembours, termes liés à l'exercice physique, mais pas seulement.

 

La dictée lue ICI 

 

Allez, cher Poirot, soyez sport, jetez-vous à l’eau, empoignez votre porte-plume doté d'une plume sergent major, trempez-la dans l’encre violette et tapez-vous cette dictée.

 

Bonne journée et large soif comme le proclame le Roger Feuilly !

 

*Poulet : Familier. Lettre galante ; billet doux.

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13 janvier 2018 6 13 /01 /janvier /2018 06:00
En champagne le modèle dit des grandes maisons reproduit par la grande coopérative Nicolas Feuillatte est-il encore pertinent ?

Cette question me turlupine depuis un moment, en effet le modèle traditionnel, qui a fait le succès et la longévité de l’appellation par l’incorporation massive de marketing dans les bouteilles des grandes marques, donc dans leur prix, résistera-t-elle à un double phénomène : l’offensive de manants effervescents type Prosecco et l’émergence des champagnes de vignerons qui redonnent au champagne des lettres de noblesse plus proche de son origine, la parcelle, plus soucieux de l’environnement, de l’authenticité que d’un process bien maîtrisé par les chefs de cave des grandes maisons ?

 

Poser la question ne signifie pas que ce modèle soit devenu obsolète, loin de là, mais il s’essouffle en termes d’image auprès des nouveaux consommateurs comme d’une part des anciens, qui sur le base de l’échelle des prix : pour les plus bas ils se disent, qu’au même prix, d’autres effervescents sont bien meilleurs ; pour les plus hauts le doute s’instaure face à une offre de champagnes plus authentiques le différentiel de prix apparaît injustifié.

 

Pour l’heure, la notoriété de l’appellation champagne lui permet de résister, mais se contenter de résister peut-il constituer une stratégie à long terme pour une appellation qui va étendre son aire ?

 

Qu’on ne me reproche pas de remettre en question un modèle qui gagne ce n’est pas mon but mais je suis en droit de douter que le côté rouleau compresseur du : je produis des kilos de raisins dans les conditions économiques optimales  sans me préoccuper des nouvelles attentes des consommateurs en termes d’environnement et de goût soit une vision d’avenir. Cette attitude me semble assez  proche de de celle, à une certaine époque, des vins de Bordeaux, ceux du bas comme du haut qui a entretenu l’ambiguïté entre la grande masse et les GCC.

   

Reste à aborder la place des grosses coopératives en Champagne qui, ont adopté le modèle des grandes maisons.

 

Le petit milieu des grandes maisons, de plus en plus petit depuis que le petit Bernard a compacté des marques, longtemps a chuchoté que ces gueux de la coopé, fleurant bon à l’origine le rouge, mordrait la poussière, serait tout juste bon à écouler leurs roteuses dans la grande distribution ; ce qui ne les empêchait pas de s’approvisionner à la coopé.

 

La plus emblématique des grosses coopé est le Centre vinicole-Champagne Nicolas Feuillatte.

 

Dans le journal le Monde le journaliste s’extasie :

 

« La plus grande coopérative de champagne, troisième marque la plus vendue au monde, rivalise avec les maisons de renom. »

 

« Aujourd’hui, Feuillatte, union de 82 caves ­coopératives et de quelque 5 000 vignerons, peut revendiquer la première place sur le ­marché ­national du champagne et la troisième au monde. Les chiffres et les volumes claquent comme dans une superproduction américaine : 10,4 millions de bouteilles vendues en 2016 dont 80 % de brut sans année, 45 % des volumes vendus à l’international, 70 à 80 millions de cols en stock, 2 250 hectares d’approvisionnement ­­­­­ – 40 % en ­pinot meunier, 35 % en pinot noir et 25 % en ­chardonnay –, 202 millions d’euros de chiffre ­d’affaires… « Aujourd’hui, dans nos ­cuves, on a la possibilité de vinifier l’équivalent de toute la production de la Champagne dans les années 1950, soit une trentaine de millions de bouteilles », annonce Laurent Panigai, directeur ­général adjoint du CV-CNF. »

 

Il s’interroge aussi :

 

« La question brûle les lèvres. Quelle peut être l’identité d’un tel mastodonte ? Les plus réservés ne manquent pas de souligner la trop grande ­diversité des cuvées, près de vingt. « Ça part dans tous les sens, on ne sait pas ce qu’est Feuillatte », ­disent les plus critiques. Réponse de la présidente de la ­maison, Véronique Blin, qui a pris cette charge en juin 2012, quarante ans après que son père a créé avec d’autres le centre vinicole. « Notre identité repose d’abord sur des valeurs collectives, sur ­l’assemblage de ­savoir-faire et de terroirs, sur les compétences d’hommes qui se sont unis », avance cette ­viticultrice qui produit aussi son propre ­champagne à ­Brugny-Vaudancourt, village de 500 habitants, au sud d’Epernay. Et de mettre en avant le ­nouveau slogan : « Une marque accessible qui ­reflète un luxe émotionnel. »

 

Le titre de son article est révélateur de l’état d’esprit du mastodonte :

 

Champagne Feuillatte, association de bienfaiteurs

 

D’abord satisfaire ses adhérents

 

« Première union de producteurs de la région, Feuillatte se doit d’abord de rendre service à ses adhérents et, accessoirement, de leur faire ­gagner de l’argent. Sur les 20 millions de bénéfices ­enregistrés en 2016, 5 leur ont été redistribués. Le projet est explicite : « Une rémunération optimale et immédiate des raisins par rapport au marché », des prestations de qualité à un coût compétitif, le développement de la marque et le relationnel avec les adhérents. »

 

La réponse du Président aux questions que je me pose est sans ambigüité

 

« Difficile aussi, devant l’étendue des approvisionnements, d’évoquer les parcelles, si célébrées aujourd’hui par les vignerons ou ­grandes maisons. « Dans la Champagne ­moderne, celle qui se crée au début du XIXe siècle, on ne parle pas de parcelles ni même de ­lieux-dits. L’identité repose sur le village, le cru. On assemble des cépages et des ­années, c’est ça l’identité champenoise, répond ­Laurent Panigai. La Champagne, son authenticité historique, c’est un territoire de 150 km d’est en ouest et du nord au sud. Le parcellaire, c’est pour la Bourgogne. » Derrière la puissance de la marque Feuillatte, ce dernier rappelle qu’il n’y a pas de ­cotation en Bourse et que le lien avec la ­vigne reste la priorité : « Nous sommes condamnés à réussir avec les adhérents sur leur territoire. »

 

Voilà, c’est dit mais comme au temps de mon rapport où j’avais rencontré, suite à sa publication, le Président de Nicolas Feuillatte, je ne suis pas sûr que les dirigeants des grandes coop, comme ceux des grandes maisons soient disposés à entamer un débat…

 

« Sûr d’eux-mêmes et dominateurs… » comme le disait le général sur un tout autre sujet.

 

 

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12 janvier 2018 5 12 /01 /janvier /2018 06:00
Rassurez-moi monsieur l’abbé, embrasser le métier de vigneron n’est pas un sacerdoce.

Ma sainte mère voulait faire de moi un prêtre, je fus donc soumis à un pilonnage en règle de la part du haut clergé : chaque année celui que l’on surnommait « le grand inséminateur » nous visitait à l’école Sainte Marie pour susciter des vocations. À la fin de son prêche il nous faisait remplir un petit papier sur lequel nous devions indiquer ce que nous souhaitions faire dans la vie.

 

Las de ces sollicitations un jour je répondis « vidangeur » ce qui me valut de me faire tirer les oreilles.

 

Tout ça pour que vous compreniez que lorsque j’entends ou je lis, le plus souvent sous la plume du petit monde qui volette autour des vignerons, que le métier de vigneron relèverait d’un sacerdoce, je sors ma sulfateuse et je pulvérise.

 

De plus c’est un sacerdoce tendance silice qui, je le rappelle, pour les petites louves et les petits loups, est une tunique, une ceinture de crin ou d'étoffe rude, garnie éventuellement de clous ou de pointes de fer à l'intérieur et portée sur la chair par mortification. À ne pas confondre avec la Silice de corne (501) qui est une préparation essentielle pour l'agriculture biodynamique, elle est complémentaire et agit en polarité avec la bouse de corne (500). Elle ne s’adresse pas au sol mais à la partie aérienne des plantes durant leur période végétative.

 

S’ajoute à ce don absolu et désintéressé de soi, pour la plus haute sanctification du vin, un léger relent du : « seul le terroir ne ment pas », trime, donne-toi de la peine, courbe l’échine, contente-toi de peu, vis chichement, mais donne-nous ou presque, le fruit de ton labeur désintéressé puisque tu ne vis que pour l’élévation de ton sacerdoce et que ton bonheur sera dans un autre monde.

 

J’exagère ?

 

À peine, car je ne vois pas au nom de quoi le métier de vigneron relèverait de la forme la plus élevée des métiers de la terre.

 

Je suis né dans un pays où le froment comptait plus pour la vie des gens de peu que le vin qui, affreuse piquette à base de Noa fabriquait beaucoup d’alcooliques.

 

Le pain c’était sacré. Avant de l’entamer on traçait une croix sur sa face plane et le dimanche le curé distribuait pendant la messe du pain béni.

 

Alors je ne vois pas pourquoi le cep conférerait à celui qui le bichonne un statut sacré haut dessus de la piétaille.

 

Vigneronne et vigneron c’est un métier ; un métier difficile soumis aux aléas du climat, aux maladies, qui, certes peut s’exercer avec passion, mais qui reste comme on dit « un gagne-pain ».

 

Entendez-moi, ou lisez-moi bien, ce qui confère au métier de vigneronne et de vigneron une supériorité, c’est la capacité qu’ils ont, s’ils l’ont choisi, d’être les artisans d’un produit fini, le vin. Par rapport à leurs consœurs ou confrères  agriculteurs ou éleveurs, trop souvent producteurs de minerai broyé dans la chaîne agro-alimentaire (confère le lait infantile Lactalis), elles et ils peuvent rester maîtres de la naturalité de leur produit.

 

Mais là encore il faut tracer des lignes de partage, le statut d’artisan n’est pas un sésame, beaucoup de vigneronnes et vignerons, dit indépendants, sous les conseils de ceux qui gravitent autour d’eux, reproduisent des schémas cousins germains de ceux utilisés par la grande cavalerie.

 

Bourlinguant depuis des années dans le milieu du vin je suis de plus en plus excédé par celles et ceux, y compris certains néo-vignerons, qui entonnent ces psaumes ridicules qui alimentent une littérature qui relève de la Terre qui meurt de René Bazin, dégoulinant de bons sentiments vécus sur le dos des autres.

 

Compatissant ils sont, dégoulinant  de compassion !

 

L’intégrale de la Terre qui meurt ICI 

 

 

 

« L’irritation qu’il avait ressentie des menaces du garde s’atténuait. Il n’avait qu’à se souvenir, pour ne rien craindre du marquis de la Fromentière. N’étaient-ils pas tous deux de noblesse, et ne le savaient-ils pas l’un et l’autre ? Car le métayer descendait d’un Lumineau de la Grand’Guerre.

 

Et, bien qu’il ne parlât jamais de ces aventures anciennes, à cause des temps qui avaient changé, ni les nobles ni les paysans n’ignoraient que l’aïeul, un géant surnommé Brind’Amour, avait conduit jadis dans sa yole, à travers les marais de Vendée, les généraux de l’insurrection, et fait des coups d’éclat, et reçu un sabre d’honneur, qu’à présent la rouille rongeait, derrière une armoire de la ferme. Sa famille était une des plus profondément enracinées dans le pays. Il cousinait avec trente fermes, répandues dans le territoire qui s’étend de Saint-Gilles à l’île de Bouin, et qui forme le Marais. Ni lui, ni personne n’aurait pu dire à quelle époque ses pères avaient commencé à cultiver les champs de la Fromentière. On était là sur parole, depuis des siècles, marquis d’un côté, Lumineau de l’autre, liés par l’habitude, comprenant la campagne et l’aimant de la même façon, buvant ensemble le vin du terroir, quand on se rencontrait, n’ayant, ni les uns ni les autres, la pensée qu’on pût quitter les deux maisons voisines, le château et la ferme, qui portaient le même nom. Et certes, l’étonnement avait été grand, lorsque le dernier marquis, monsieur Henri, un homme de quarante ans, plus chasseur, plus buveur, plus rustre qu’aucun de ses ancêtres, avait dit à Toussaint Lumineau, voilà huit ans, un matin de Noël qu’il tombait du grésil : « Mon Toussaint, je m’en vas habiter Paris : ma femme ne peut pas s’habituer ici. C’est trop triste pour elle, et trop froid. Mais ne te mets en peine ; sois tranquille : je reviendrai. » Il n’était plus revenu qu’à de rares occasions, pour une journée ou deux. Mais il n’avait pas oublié le passé, n’est-ce pas ? Il était demeuré le maître bourru et serviable qu’on avait connu, et le garde mentait, en parlant de renvoi. »

 

 

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11 janvier 2018 4 11 /01 /janvier /2018 06:00
 États généraux de l’alimentation : Docteur Jekyll et M. Hyde/Philippe Mauguin, PDG de l’INRA/Olivier Mével, enseignant-chercheur à l’université de Bretagne-Loire

Souvenir du gagatorium lors du règne de Nicolas Sarkozy, en langue officielle c’est le CGAER : conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux regroupant la fine fleur des hauts fonctionnaires du Ministère de l’Agriculture : Ingénieurs Généraux, Vétérinaires-Inspecteurs, Inspecteurs Généraux…

 

Je signale à tous, à Hervé BIZEUL tout particulièrement, que je n’ai jamais été ni haut, ni fonctionnaire, car un fonctionnaire est un individu des 2 sexes ayant passé avec succès un concours et qui accède au statut de la Fonction Publique, grand sac qui regroupe aussi bien les gars et les filles du haut et qui donne droit au régime des pensions de l’État.

 

Ma pomme ayant passé 40% de son temps dans le privé et 60 % dans le public bénéficie d’une retraite émanant de 5 caisses : MSA, CNAV, Agirc-Arcco et Ircantec.

 

On m’avait rattaché au gagatorium pour que je puisse mettre mes neurones au service de ce cénacle où, en dépit de mon statut de manant, mes collègues ne me prenaient pas de haut car j’étais le seul à avoir été Directeur de cabinet du Ministre (à l’époque celui qui actait leur tableau d’avancement).

 

Je m’enorgueillis, oui, oui, d’être une bizarrerie sous la Ve République où les titulaires de ce poste non fonctionnaire se comptent sur les doigts d’une main.  

 

Donc, au gagatorium, au temps du Petit Nicolas, nos chefs et une bonne partie de mes collègues  commençaient quasi-systématiquement leurs interventions lors de nos réunions mensuelles par « Comme l’a dit le Président… » et renouvelaient la référence dans le fil de leur propos.

 

Comme j’ai mauvais esprit je ne pouvais m’empêcher de penser au fils de Tonton, Jean-Christophe, lorsqu’il était le « monsieur Afrique » surnommé « Papa m’a dit… »

 

Ce qui suit, sous la plume du fort sympathique et médiatique, Philippe Mauguin, ex-directeur de cabinet de Stéphane Le Foll, propulsé comme PDG de l’INRA, est une version moderne du « Comme l’a dit le Président… » à propos des États généraux de l’alimentation de notre sémillant Président Macron.

 

En face de lui, un enseignant-chercheur Olivier Mével, de l’université de Bretagne-Loire, donc un emmerdeur qui n’a nul besoin de se livrer à la génuflexion face à la statue présidentielle.

 

Avant de leur donner la parole,  encore un petit insert personnel, dans la tradition des haut-fonctionnaires un Directeur de Cabinet suit ensuite une voie royale, celle des désignés en Conseil des Ministres, à la discrétion du gouvernement. Votre serviteur s’est toujours refusé à accepter ce type de proposition, non par vertu, mais tout bêtement parce que je n’avais nulle envie de me faire virer à la première alternance. De même être intégré à un Grand Corps, un jour François Villeroy de Galhau, alors Directeur de cabinet de DSK, aujourd’hui Gouverneur de la Banque de France, me proposa l’Inspection des Finances, lieu hautement prestigieux. Je ne l’ai pas accepté, sans en tirer aucune gloire, pour garder ma liberté et je n’ai aucun regret.

 

Philippe Mauguin, Président-directeur général de l’INRA, membre de l’Académie d’agriculture de France

 

Innover collectivement pour transformer notre agriculture et notre alimentation

 

Pendant 6 mois, les Etats généraux de l’alimentation lancés par le Président de la République ont permis un dialogue franc, riche et fructueux entre tous les acteurs de l’amont à l’aval et la société pour dessiner les contours d’un nouveau contrat social et productif pour notre pays.

 

Des systèmes agricoles et alimentaires plus durables et adaptés aux défis du monde, de nouvelles voies pour créer de la valeur et mieux la répartir, des producteurs valorisant mieux leurs savoir-faire et leurs pratiques sont désormais des objectifs partagés par l’ensemble des acteurs des filières et de la société.

 

Ce nouveau contrat social et productif dont nous avons collectivement tracé les contours passera par une mutation à grande échelle de nos systèmes de production et de consommation vers l'agroécologie et la multi-performance. Tout cela est non seulement souhaitable mais c’est surtout possible à grande échelle.

 

Au cœur de ces nouveaux systèmes de production et de consommation se pose très naturellement la question centrale de la baisse des intrants et en particulier des produits phytosanitaires ce qui nécessite une véritable transformation des systèmes et des modèles de production mais aussi bien sûr une agriculture plus intensive en savoir, en connaissances et donc en recherche. Nous devrons collectivement innover pour transformer notre agriculture et notre alimentation.

 

Naturellement la recherche jouera tout son rôle pour accompagner cette transformation et permettre une accélération du transfert des connaissances mais il nous faudra aussi innover en repensant les modes d’organisation traditionnels de la production et de la commercialisation.

 

Avec les Etats généraux la voie est tracée, les bases solides, les atouts nombreux et les acteurs volontaires et exigeants : le temps est désormais celui d’un changement profond. Dans cette période qui s’ouvre, il faudra être volontaire et optimiste, tout en étant conscient que le chemin de la transition sera long et pourra sembler difficile à certains.

 

Mais les leviers sont là pour obtenir des résultats concrets et regagner la confiance dans un environnement compétitif, qui doit redevenir une force de progrès pour tous.

 

États généraux de l'alimentation

 

OLIVIER MÉVEL : CES ÉTATS GÉNÉRAUX SONT « UNE PRIME À LA VIOLENCE COMMERCIALE »

PAR PIERRE-YVES BULTEAU - LUNDI 08 JANVIER 2018

 

Suppression du seuil de revente à perte, révision en profondeur de la loi dite de modernisation de l’économie ou responsabilisation des distributeurs et des industriels, pour Olivier Mével, enseignant-chercheur à l’université de Bretagne-Loire et spécialiste des filières agroalimentaires voilà quelques-uns des défis à côté desquels sont passés les États généraux de l’alimentation.

 

  • L’une des promesses phares de ces États généraux était de trouver des solutions pour  payer au prix juste les agriculteurs. A-t-elle été tenue ?

 

  • Clairement non. Et ce n’est pas avec la hausse de 10 % du seuil de revente à perte sur les produits alimentaires que la guerre des prix va s’arrêter. Avec cette annonce, on nous fait croire que les distributeurs vont automatiquement acheter 10 % plus cher leurs produits aux industriels qui, eux-mêmes, vont proposer une revalorisation de 10 % à leurs producteurs… Dire cela, c’est nier la fonction même de la grande distribution qui est de dégager un maximum de profit, en jouant sur les marges. Même un étudiant en première année d’économie comprendrait que ce schéma ne tient pas. Pour assurer un rééquilibrage financier aux producteurs, l’État aurait dû affirmer qu’il jouerait à plein son rôle de régulateur et donc de protecteur des quinze filières alimentaires françaises en souffrance. Au lieu de cela, cette réforme du code du commerce renforce davantage l’emprise des grandes et moyennes surfaces (GMS) sur les agriculteurs. C’est une prime donnée à la violence commerciale.

 

  • La loi de modernisation de l’économie (LME) de 2008 était pourtant censée corriger les travers de la loi Galland de 1996 sur « la loyauté et l’équilibre des relations commerciales ». Elle n’est rien d’autre que « la loi du plus fort » dîtes-vous. En laissant de côté la LME, les États généraux ont-ils évité de s’attaquer à la concentration des centrales de distribution ?

 

  • Pour répondre à votre question, il faut faire appel à la mémoire de vos lecteurs. Et se souvenir qu’Emmanuel Macron n’était autre que le rapporteur de la Commission Attali mise en place en 2007 par Nicolas Sarkozy, à la demande de Michel-Edouard Leclerc. Et que disait ce rapport ? « Qu’il fallait instaurer le principe de liberté tarifaire dans la distribution et le commerce de détail, en levant les interdictions de revente à perte et de discrimination tarifaire. » Une application qui, depuis 2008 et le vote de la LME, a pillé comme jamais le travail des paysans français…

 

… Un principe de « liberté tarifaire » sur lequel sont revenus les États généraux en annonçant, par exemple, la limitation des promotions à 34 % sur la valeur des produits alimentaires (de type trois produits pour le prix de deux) et à 25 % en volume annuel. Deux mesures qui vont être mises en place, à titre expérimental et sur deux ans, pour donner de meilleurs repères de prix aux consommateurs…

 

Bien, mais cela n’atténue en rien la puissance des GMS. Elle reste la même, avant et après les États généraux. Cela parce que ces derniers n’ont rien opposé au principe de « liberté contractuelle », établi en 2008 par la LME, qui a permis et permet toujours aux fournisseurs de vendre à des prix différents à chaque distributeur. Or, tant que les GMS pourront dire : « Je n’ai pas besoin de vous acheter, mais vous avez besoin de me vendre », le rapport de force sera prédominant et le partage de la valeur ajoutée, déséquilibré. C’est cela que les États généraux auraient dû réformer. Au lieu de quoi, ils ont sacralisé la domination du prix sur la qualité des produits.

 

  • Dans la deuxième partie du projet de loi, portant sur le code rural, Édouard Philippe a évoqué l’idée de la « contractualisation inversée ». Soit le contrat proposé par le producteur et non plus par l’acheteur…

 

  • Si cette annonce est suivie d’effet, avec la volonté de développer une réelle filière bio française, elle sera l’une des rares avancées de ces États généraux. En réalité, depuis qu’ils ont été annoncés et dès leur mise en route, on a pris les choses du mauvais côté en focalisant uniquement sur la guerre entre distributeurs et fournisseurs et en oubliant totalement les producteurs. C’est une injustice totale. Prenez le lait demi-écrémé UHT. Lactel et Candia, les deux principales marques de lait disponibles dans les linéaires, commercialisent la brique d’un litre à 84 centimes d’euro. Face à eux, le lait équitable Faire France ou la marque « C’est qui le patron ? » propose un lait à 99 centimes. Or, à l’intérieur de la brique, c’est le même lait ! Comment peuvent-elles atteindre ce prix alors que les deux leaders du secteur vendent le litre 15 centimes moins cher ? Par la répartition des marges en défaveur des producteurs.

 

De cette guerre des prix, découle un autre aspect auquel on ne pense pas toujours : l’extension mécanique de l’outil commercial en France. Des milliers de mètres carrés supplémentaires sont créés, chaque année, alors même que le pouvoir d’achat des consommateurs n’augmente pas. Et, même s’il tend à diminuer, le chiffre d’affaires annuel au mètre carré reste tout bonnement intolérable. Entre 12 000 et 15 000 euros pour un simple hypermarché. Avec de tels chiffres, le rapport de force reste, lui aussi, intolérable. Renforçant d’autant la violence des négociations commerciales. Je le redis, les États généraux auraient dû rééquilibrer ce rapport de force et empêcher les GMS de capter aussi facilement la valeur ajoutée.

 

  • Au-delà des conclusions des États généraux de l’alimentation, quel rôle peuvent jouer les consommateurs dans ces relations entre producteurs, fournisseurs et distributeurs ?

 

  • Un rôle immense. Aujourd’hui, le consommateur consacre 10 % de son revenu disponible à son alimentation. Or, la tendance est au « consommer mieux » et à l’alimentation socialement et écologiquement responsable. De plus en plus, il veut de la transparence sur les filières, de l’intégrité concernant les conditions de vie des agriculteurs et de la qualité au niveau des produits qu’il achète. Le consommateur est le premier soutien d’une innovation agricole locale qui voit un grand nombre de marques régionales émerger, jusque dans les rayonnages des supermarchés. Si ce sont encore les GMS qui fixent les prix, au final, c’est au consommateur de choisir ce qu’il veut manger et de les faire évoluer.

 

 

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7 janvier 2018 7 07 /01 /janvier /2018 07:00
Des mielleux, mielleuses, des fielleux, fielleuses… sur les réseaux sociaux.

« Ce fut dit, sous les ors de l’Élysée, avec le sourire carnassier, le regard d’acier mais le ton mielleux du président de la République française : la Turquie du président Erdoğan ne saurait plus avant prétendre rallier l’UE « au vu des évolutions récentes ».

 

C’est signé  ANTOINE PERRAUD dans Médiapart, et je trouve que celui-ci) un ton fielleux.

 

Lincoln disait : « Une vieille et sage maxime nous assure qu’une goutte de miel attrape plus de mouches qu’une pinte de fiel ».

 

Commençons par la goutte de miel des mielleux et des mielleuses :

 

Les premières et les premiers j’en ai rencontré des flopées dans les allées du pouvoir lorsque j’y détenais une bien mince parcelle de ce pouvoir. À noter que le masculin l’emportait largement sur le féminin, peu de femmes occupaient des postes de responsabilité dans les organisations agricoles.

 

Ça mettait en colère l’un de mes Ministres qui me confiait furibard, lorsque ses interlocuteurs venaient tout juste de quitter son bureau, après l’avoir assuré la faridondaine de bordées de « bien sûr monsieur le Ministre… », de « nous sommes d’accord avec vous monsieur le Ministre… », de « vous avez raison monsieur le Ministre… », de « nous vous appuierons monsieur le Ministre… »

 

« Tel que tu les vois, ils vont me chier dessus devant les journalistes qui les attendent dans la cour… »

 

Et c’était très souvent le cas.

 

Un jour je lui répondis, pince-sans-rire, « Tu devrais leur dire et je te fiche mon billet qu’ils te répondraient : « nous sommes d’accord avec vous Monsieur le Ministre… »

 

Ça le fit beaucoup rire, sa tête de turc était le Président de l’APCA, originaire de la même région que lui, qui était un modèle-type de jésuitisme à la sauce centriste.

 

Le CRNTL définit le mielleux :

Qui est doucereux; qui montre, qui affecte une douceur hypocrite.

 

« Cette figure mielleuse, régulière et un peu fausse, ne lui convint pas » Balzac, Annette, t.1, 1824, p.108.

 

Mauvaise pioche je n’apprécie pas particulièrement le sucre… j’apprécie plutôt l’acidité.

 

Mais l’acidité n’a rien à voir avec le fiel, la bile des animaux.

 

Sur les réseaux sociaux, les fielleuses et les fielleux sont légion.

 

Le CNRTL toujours pour fielleux :

  1. Qui est plein de fiel, d'amertume; jaloux, calomnieux.

 

« Un discours, un sourire fielleux; insinuations, paroles fielleuses. Témoignages fielleux de ceux qui auront méconnu Gide, ou l'auront calomnié » Martin du Gard, Notes A. Gide, 1951, p. 1414).

 

 

  1. Qui manifeste de la haine, de la méchanceté, plus ou moins ouvertement.

 

« Une hargne fielleuse. Je ne vois que (...) des bouches fielleuses crispées par la haine » Mirbeau, Journal d’une femme chambre, 1900, p. 62)

 

« ... la physionomie du mauvais prêtre, du prêtre fielleux, du prêtre diabolique et qu'on pourrait opposer à la physionomie bonasse de Renan, dont toute la personne me rappelle le curé aux confitures ... Goncourt, Journal, 1886, p. 532.

 

J’ai très tôt découvert visuellement ce qu’était le fiel en observant ma mémé Marie lorsqu’elle vidait les poulets qu’elle tuait pour le compte de tout le quartier. Tout au bord du foie, la petite poche de fiel, toute verdâtre, elle la désenclavait avec délicatesse afin d’éviter de la crever ce qui aurait gâté le foie en lui donnant un goût très amer.

 

Ce liquide amer, verdâtre est contenu dans la vésicule biliaire.

 

Gamin je ne comprenais pas à quoi pouvait bien servir cette poche contenant ce truc dégueulasse collée au foie et, ignorant que j’étais, j’ignorais  que j’en étais doté d’une comme ce malheureux poulet.

 

À quoi sert la bile, le fiel pour les animaux ?

 

« Au moment du passage du bol alimentaire dans le duodénum elle va se contracter et permettre de fournir un volume de bile important afin de faciliter l'absorption des aliments et particulièrement celle des graisses au sein de l'intestin… »

 

Attention se faire de la bile n’a rien à voir avec les fielleux et les fielleuses.

 

« La théorie antique des 4 humeurs, formalisée en grec par Hippocrate, nous apprend que la bile noire correspond à la mélancolie, la tristesse, le souci, alors que la bile jaune était associée à la colère.

 

Les fielleux sont donc des gens, qui sont toujours très en colère contre la terre entière, qui déversent leur bile jaune dans les tuyaux des réseaux sociaux.

 

Ce sont des amers.

 

Parfois, en parcourant leurs écrits, je ne peux m’empêcher de penser « … ils doivent être bien malheureux dans leur vie pour en être ainsi réduit à déverser ainsi leur fiel sur celles et ceux qui ne pensent pas comme eux…

 

Bel exemple de fiel, celui des Inrocks à l’égard de Manuel Valls :

 

Ce vendredi, le magazine les Inrocks met en avant sur son compte Twitter un article intitulé « L'alcool pourrait causer des dommages génétiques irréversibles ». Et pour illustrer le propos... une photo de Manuel Valls, un verre de vin rouge à la main.

 

 

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6 janvier 2018 6 06 /01 /janvier /2018 06:00
Je suis fou des Pousses de Claires… je suis 1 « merivore »

Affinée en Claires ça sonne bien, ça m’enchante, allez savoir pourquoi ?

 

Au Bourg-Pailler, mon frère et mon père étaient accros aux huîtres ce qui n’était pas mon cas, je trouvais que ça ressemblait à des glaviots, je préférais les palourdes que mon ramassions avec un râteau dans le Gois de Noirmoutier ou que nous achetions chez Mousseau le poissonnier.

 

Mon père rêvait d’avoir un parc à huîtres.

 

Aujourd’hui j’aime toujours les palourdes mais je suis friand d’huîtres, tout particulièrement les Pousses de Claires qui sont dotés d’une IGP Label Rouge. 

 

« La claire possède un environnement très minéral, riche en nutriments, qui permet un développement de la nourriture de l’huître, le phytoplancton. Les huîtres profitent efficacement de la ressource nutritive spécifique à la claire et assimilent cette nourriture en quelques heures. L’huître renouvelle ses tissus cellulaires et acquiert à son tour les caractéristiques de ce milieu particulier.

 

Localement, la paroi de certaines claires peut se recouvrir d’une algue appelée « navicule bleue » qui produit naturellement un pigment bleu. L’huître, en filtrant l’eau de la claire pigmente à son tour ses branchies qui se teintent alors en vert (Jaune pâle des branchies plus le bleu de l’algue). »

 

Vous pouvez aussi lire une chronique du 18 mai 2012

 

De la sexualité des huîtres, des vins généreux qui accompagnaient celles de Néron, de l’ostréiculture si bien décrite par Ausone ICI 

 

Mais pourquoi diable affirmer que je suis un « merivore » ?

 

 

La réponse c’est que je suis un héritier de M. Flood qui « depuis presque six décennies, n’a pratiquement rien mangé d’autre que du poisson, des langues de morues frites, des palourdes, du crabe, du poulpe, du homard, de l’anguille et tout ce qui est vendu au marché aux poissons de Fulton Street. » et qui se définit comme un « fruit-de-merivore »

 

Sa principale préoccupation, alors qu’il avait 93 ans, était d’atteindre l’âge de 113 ans.

 

Il logeait au Hartford Hotel et quand un des résidents âgé se plaignait de se sentir pas bien, sa réponse était cinglante :

 

« Oh, taisez-vous. Peste soit votre docteur ! Je vais vous dire quoi ce qu’il faut faire. En sortant d’ici, foncez donc chez Libby’s, le marchand de fruits de mer, et expliquez-lui que vous voulez déguster des plus grosses huîtres. Inutile de vous asseoir. Restez debout devant le comptoir de marbre, comme ça vous pourrez voir l’écailler les ouvrir avec son couteau. Et insistez sur le fait que vous avez bien l’intention de boire le jus ; il les ouvrira par le dessus de façon à ne pas le renverser. Et assurez-vous que ce sont bien des très grosses. Prenez-les tellement grosses que vous serez forcé de faire un pas en arrière pour les déglutir ; il faut qu’elles aient la taille de celles que les restaurateurs font frire ou cuisinent en ragoût. Dieu leur pardonne cette stupidité. Exigez des huîtres de Robbins Island, de Matttituck, de Cape Cod ou de Saddle Rock. Et abstenez-vous de mettre dessus de la sauce rouge, cette sauce de cocktail, cette bouillasse, cette diarrhée. Demandez à l’écailler un demi-citron, faites-le rouler en appuyant dessus une ou deux fois pour libérer le jus, et pressez-le au-dessus des huîtres. Prenez la première qu’il ouvrira et humez-la, comme vous le feriez avec une rose parfumée ou de votre verre de cognac. Cette senteur salée, cette odeur d’algue vous éclaircira l’esprit, elle vous fouettera le sang. Et ne vous contenterez pas d’en manger six. Prenez-en une douzaine, deux douzaines, trois, quatre douzaines. Laissez à l’écailler un pourboire généreux et courez acheter un cigare à cinquante cents, inclinez légèrement votre chapeau vers l’avant et promenez-vous en descendant Bowling Green. Regardez le ciel ! N’est-il pas d’un bleu immaculé ? Et regardez les jeunes filles qui passent avec leurs jolis petits pieds et leurs talons qui claquent sur la chaussée. Ne sont-elles pas les plus adorables créatures que vous ayez jamais rencontrées, les plus souples, les plus cambrées, les plus souriantes ? N’éprouvez-vous pas quelque honte à dépenser votre bel argent pour payer un bon à rien de médecin ? Et surveillez-vous. Vous risquez de vous sentir tellement plein de vigueur que vous ne pourriez bien être tenté de donner une claque dans le dos à des étrangers, de briser une fenêtre d’un coup de pied, de vous battre avec un flic, ou encore de sauter sur la ridelle d’un camion qui passe pour faire un petit tour gratuitement. »

 

Joseph Mitchell New Yorker 1944

 

 

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