Vin & Cie, en bonne compagnie et en toute liberté ...
Extension du domaine du vin ...
Chaque jour, avec votre petit déjeuner, sur cet espace de liberté, une plume libre s'essaie à la pertinence et à l'impertinence pour créer ou recréer des liens entre ceux qui pensent que c'est autour de la Table où l'on partage le pain, le vin et le reste pour " un peu de douceur, de convivialité, de plaisir partagé, dans ce monde de brutes ... "
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Bonne journée à tous, ceux qui ne font que passer comme ceux qui me lisent depuis l'origine de ce blog.
Pour une fois nous ne serons pas pointés du doigt, moqués par les provinciaux, mis au piquet juchés d’un bonnet d’âne. Rappelez-vous le début de la première vague, les bobos fuyant la capitale dans leurs superbes autos pour gagner leurs maisons de campagne, étaient tenus pour responsables de la propagation du Covid-19. Au printemps, les pneus crevés et les voitures immatriculées en Île-de-France vandalisées en Vendée ou à l’intérieur des remparts de Saint-Malo.
Et voilà t’y pas qu’au 19 novembre 2020, Paris est l’un des départements ayant passé le plus vite le pic de la deuxième vague du coronavirus. Mieux : les taux de positivité et d’incidence y sont parmi les plus faibles du pays.
Comment l’expliquer ?
Éventail de réponses, même si les hôpitaux encore saturés avant Noël attendent la fin réelle de la deuxième vague.
Paris dans les dix départements de France les moins touchés
D’abord, les chiffres : après avoir explosé le 26 octobre les plafonds du taux d’incidence, qui est monté jusqu’à 615 cas pour 100 000 habitants quand le seuil d’alerte est à 50, la baisse a été rapide. Au 19 novembre, ce taux d’incidence est à 113 cas pour 100 000 habitants. Paris est dans les dix départements les moins touchés, avec le Finistère et le Calvados.
En parallèle, par logique, même scénario sur le taux de positivité des tests : après un pic à 20,2 % de tests positifs le 26 octobre, la baisse a permis de s’approcher du seuil d’alerte des 10 % de tests positifs le 19 novembre, avec un taux de positivité à 10,9 %. En France, le taux est à 14 % et la région Auvergne-Rhône-Alpes demeure la plus durement touchée.
Enfin, à l’hôpital : alarmistes, toutes les strates de direction du système hospitalier avaient prévu une « deuxième vague pire que la première », ou « des tentes de tri devant les hôpitaux ». Au final : deux fois moins de malades en réa qu’au printemps et un pic le 10 novembre.
La deuxième vague de l'épidémie de coronavirus a débuté début octobre 2020 à Paris . Depuis, les données relatives à la population et aux hôpitaux n'ont cessé d'empirer. Début novembre,...
Je suis atteint d’une étrange maladie compulsive qui n’a pas de nom officiel mais qui se traduit par l’excès, l’accumulation, une version humaine des réserves pour l’hiver de la fourmi, une boulimie d’achat de livres, les petits, les gros, les lourds, les sérieux, les joyeux, les qui parfois me tombent des mains, les polards, les étrangers, les nouveaux, les vieux, les qui ont des éditeurs qui n’ont pas pignon sur rue, les inconnus, les d’une ou d’un auteur qui m’a plu, les riens sur le vin, tout j’achète de tout, je suis une moissonneuse-batteuse insatiable qui fait la fortune des libraires…
Si vous souhaitez faire la nique à AMAZON appliquez la recommandation de COLUCHE :
« Quand on pense... Qu'il suffirait que les gens ne les achètent plus pour que ça se vende pas ! »
Misère de Coluche
Sans doute sont-ils si fatigués, leur cul posé sur leur siège face à leur écran, pour ne pas pouvoir prendre le temps de se rendre dans une librairie.
Tout ce laïus pour dire que je viens d’acheter, entre autres, l’Histoire de la fatigue du Moyen Âge à nos jours, Éditions du Seuil, 480 p., 25 € de Georges Vigarello
Précisément, comment qualifieriez-vous la fatigue de notre époque ?
L’évolution de la lexicologie au fil des siècles est passionnante. On passe de l’accablement, au surmenage, au stress (dont la première occurrence date de 1936 !), puis enfin au burn out, une forme de fatigue majeure de nos contemporains. Je serais tenté de vous dire qu’Internet est le responsable. Nous sommes en position de veille permanente sur notre écran, et nous rognons sur notre quota de sommeil. Mais plus encore, c’est notre narcissisme qui nous fatigue. Notre ego s’est dilaté : on nous promet que «nous le valons bien», que nous pouvons devenir ce que nous voulons. Cet excès de liberté, cet hyperchoix nous épuisent littéralement, et nous éprouvons, pour reprendre un mot d’Alain Ehrenberg, la «fatigue d’être soi».
Quand vient le soir au bout d’un jour de confinement je m’assois parfois face à l’écran plat de la TV pour regarder l’émission animée par Yves Calvi, en clair sur Canal + je ne suis pas abonné, L’Info du vrai. C’est ce que j’ai trouvé de moins mauvais. « Notre ambition est d’être une référence en matière d’actualité » proclame l’animateur. Les intervenants sont souvent pertinents et les reportages d’assez bonne facture.
Lundi dernier, l’un de ces intervenants, Vincent Maréchal, professeur de virologie à Sorbonne Université. Chercheur au Centre de recherche Saint Antoine (Inserm), entrait sans contestation dans la catégorie de ceux qui informent sans effets de manche, dans un langage accessible. Il m’a fait découvrir le réseau « Obépine ».
« Ce n’est pas dans le marc de café, mais dans les eaux usées des grandes agglomérations que nous pourrons peut-être prédire la dynamique de l’épidémie de covid-19. À l’occasion d’une conférence de presse organisée le 16 novembre, le réseau Obépine (pour OBservatoire EPIdémiologique daNs les Eaux usées), créé à l’initiative du laboratoire Eau de Paris, des chercheurs de Sorbonne Université et de l’Institut de Recherche Biomédicales des Arméespour détecter la charge virale du SARS-CoV-2 dans les eaux des stations d’épuration, a présenté un point d’étape sur son déploiement.
Celui-ci regroupe une cinquantaine de laboratoires français qui analysent des échantillons d'eaux usées de plus de 100 stations d'épuration. Dans ces dernières, il est possible de rechercher des fragments de code génétique via la technique dite de réaction en chaîne par polymérase, ou PCR, qui permet de dupliquer en grand nombre une séquence d'ADN. Or, le virus du Covid-19 est justement rejeté dans les eaux usées via les selles humaines.
« Bien que nous retrouvions des traces du virus dans les eaux usées, celui-ci est très largement non-infectieux », rassure Vincent Maréchal, virologue à Sorbonne Université et cofondateur d’Obépine, « Nous trouvons essentiellement des traces du génomes, mais le passage dans les selles et l’environnement des eaux usées malmènent le SARS-CoV-2 ».
« En moyenne, les données Obépine ont 6 à 7 jours d'avance sur les autres indicateurs », confirme Laurent Moulin, responsable du laboratoire de recherche et développement à Eau de Paris. Ces données sont si fiables, ajoute le microbiologiste, qu'on a pu observer « très clairement sur les courbes les effets du premier confinement, le début de la deuxième vague, mais aussi les effets du couvre-feu et du second confinement ».
L’analyse des eaux usées constituent un indicateur puissant pour apporter des réponses adaptées aux réalités du terrain. Cependant, il manque un historique à cette étude et il est impossible de remonter plus loin que le mois de mars pour trouver des traces du SARS-CoV-2 dans les eaux. « Contrairement aux Italiens qui ont pu déterminer que le virus circulait chez eux dès le mois de décembre 2019, grâce à des échantillons d’eaux usées qui avaient été conservés, il nous est impossible de remonter aussi loin. Nous ne savons pas quand le virus est arrivé. L’information a été perdue », déplore Vincent Maréchal. Dans le cadre du projet Obépine, les chercheurs vont mettre en place une banque d’eaux usées pour conserver des informations essentielles.
Très intéressant mon cher Watson, l’anticipation dans la gestion des mesures pour faire régresser le Covid 19 est essentielle car elle permet, ou permettra, d’éviter l’alternance que nous avons connue : confinement sévère/relâchement suite au premier confinement, à la sortie de celui-ci.
Voilà, vous pouvez vous instruire en lisant ceci ICI
Covid-19 et eaux usées : le réseau Obépine s’étend et peaufine ses modèles prédictifs
J’ai plongé dans les profondeurs de mon blog pour retrouver cette chronique ICI où Lapaque cite Marc Sibard, le pochtron des caves Augé de sinistre mémoire, à propos des talents de Périco pour conduire les autos, plus particulièrement celle de JFK.
Pour rassurer tout le monde, Périco et madame je sais tout son épouse : Natacha Polony, Sébastien Lapaque qu’est une langue de pute et Marc Sibard le salopard, ne font pas partie de mes amis. Si j’exhume cette chronique c’est pour mettre en exergue le côté lourdingue et gras de certains mâles dans le petit monde du vin.
Ainsi Périco Légasse, chroniqueur gastronomique attitré de Marianne, s'en prenant dans un article de mai 2003 aux vins de « chefs de clans, de gourous et autres sectes ou membres de clubs apocalyptiques ». Parmi quelques vignerons livrés à la vindicte publique, Périco Légasse citait évidemment Marcel Lapierre. Cela s'appelle le complexe d'Erostrate*. La volonté de laisser son nom dans l'histoire parce qu'on a brûlé et détruit plutôt que par ce qu'on a construit. Périco Légasse, qui a naguère totalement raté l'élevage et la mise en bouteilles d'un Touraine Azay-le-Rideau « non chaptalisé, non filtré, non soutiré et faiblement soufré » (sic), fait penser à ces critiques littéraires qui descendent les bons romans parce qu'ils ont été incapables d'en écrire un seul correct (1).
Il en aurait mieux fait de s'en tenir à son emploi d'origine et de rester le chauffeur de son patron, le sémillant Jean-François Kahn. « Périco Légasse me semble plus habilité à conduire une caisse qu'à prendre des caisses », s'amusait un jour Marc Sibard, tandis que nous moquions l'impudent en vidant quelque splendide flacon de « bio-piquette » aux caves Augé ; sacré Sibard ! Toujours prêt à réhabiliter l'antique manière, lumineuse, fraternelle et roborative de déconner. La manière française, celle à laquelle seront toujours étrangers les collectionneurs d'étiquettes qui se font une opinion sur les vins en suivant leur cotation sur les marchés japonais et américain. Les malheureux ont du souci à se faire. Le morgon de Lapierre s'y porte bien.
(1) Me vient le souvenir d'une brève parue dans Marianne laissant entendre que j'avais conclu un pacte avec Josyane Savigneau, directrice du Monde des Livres, et donc rallié le système Sollers. Le naïf rédacteur de cette information courageusement signée sous pseudonyme (Périco Légasse ? Jean-François Kahn ? Un ou une de leurs domestiques ?) aurait dû comprendre qu'il me manquera toujours quelque chose pour cela. Je ne bois jamais de bordeaux.
Ceux qui me lisent depuis longtemps savent que je ne suis pas un fan de Périco, ni un lecteur de Marianne, mais ce cher Lapaque qui n'a commis qu'un malheureux roman - mauvais d'ailleurs - lui claque le bec avec une suffisance qui me déplaît (le coup des domestiques aussi m'est resté sur l'estomac). Surtout lorsqu'il s'appuie sur une note en bas de page tout à fait dans le ton des "petits soucis" de la gent littéraire parisienne. Quant à la déconnade qu'il place dans la bouche de Sibard elle est sous sa plume, au fond, très méprisante et méprisable. Ainsi va le monde où tailler des costards à des gus, qui le portent déjà fort mal, est facile.
Détail des Très Riches Heures du duc de Berry, Septembre (Musée Condé à Chantilly)
Voilà-t-y pas qu’un gus gominé, qui se la pète dans ses vignes, pour le Bojolo Nouvo, s’est permis d’écrire qu’un de ses copains, qui lui brosse ses poils huilés dans le bon sens, était le dernier blogueur de vin ; la moutarde m’est montée au nez et j’ai décidé de laver l’outrage en abordant un sujet rarement traité : le vin remède qui guéri toutes les écrouelles.
Selon Hippocrate, « le vin est chose merveilleusement adaptée à l’homme. »
Pour Galien au IIe siècle « s’il est bu avec mesure, le vin pour la digestion, la distribution des sucs, la production du sang et la nutrition, contribue grandement à rendre notre âme plus douce et en même temps courageuse.
Ordonnances du Dr Berthomeau (je le suis docteur…)
« Le vin dans lequel on aura cuit du gingembre et du cumin est bon contre les douleurs d’estomac dues à des ventosités et facilite la digestion. »
« Qui a la voix rauque et mal à la gorge et dans la poitrine fera cuire du bouillon-blanc (ou molène) et du fenouil en poids égaux dans du bon vin et en boire et en boira souvent après l’avoir tamisé. (important pour éviter d’avoir l’impression d’avaler « du poil à gratter. »
« Qui fait bouillir de la lavande avec du vin et du miel et en boit souvent tiède soulagera les douleurs de son foie et de ses poumons aussi que l’oppression de sa poitrine, purifiera son savoir et clarifiera ses pensées. »
Pour ceux qui souffre de la rate : « Le vin où l’on a plongé et refroidi des pièces d’or rougies au feu apporte soulagement ; ceux qui n’auraient point de pièces d’or peuvent utiliser des pièces d’acier » (Neuves de préférence !)
« Si l’on doit couper ou cautériser quelque membre ou y porter le fer, que le patient boive une demi-once de mandragore dans du vin et il dormira jusqu’à ce que le membre soit coupé, sans éprouver de douleur. »
Important aussi pour conserver les dents, il suffit « de les laver deux fois par mois avec du vin dans lequel aura bouilli une racine de thym »
« si tu souffres de maux de tête, broie des baies dans un mortier en y versant un peu de vin et enduis ensuite avec ce vins le sommet de ton crâne, ton front et tes tempes ainsi que la tête entière ; ensuite, couvre ton chef pour qu’il soit chaud et mets-toi au lit. Les douleurs peuvent avoir été aussi fortes qu’elles le veulent, elles faibliront. »
Les nénupharssur les mares de ma jeunessequi donnaient l'impression de flotter sur l'eau avec leurs grandes feuilles ovales se divisant en deux lobes laissant pointer de très belles fleurs aux coloris variés, qui ont beaucoup de pétales avec des étamines au centre. Leurs fruits sont semblables à des baies, me fascinaient.
Les Nymphéasde Claude Monet, série de 250 tableaux commencées en 1895, ont certainement contribué à l'intérêt que l'on porte pour ces fleurs de bassin, de différentes couleurs, avec de larges feuilles ovales et arrondies, très esthétiques.
La Victoria regia, fut découverte en 1801 par un botaniste venu de Bohème, Thaddeüs Haenks qui en rédigea une description très détaillée. Il mourut sur le bateau du retour terrassé par une mauvaise fièvre tropicale. Ses confrères botanistes jetèrent son travail au panier « Allons soyons sérieux ! Une fleur géante ! Des feuilles sur lesquelles un enfant peut rester assis ! Ce pauvre Thaddeüs ne savait plus ce qu’il disait, c’est évident ! »
18 ans, c’est le temps qu’il fallut pour que sa découverte soit réhabilitée lorsqu’Aimé Bonplan, un botaniste français, corrobora ses écrits.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là : « La première exposition universelle ouvrit ses portes le 1er mai 1851 à Londres, au sud de Hyde Park. Elle se tenait sous une gigantesque verrière, une serre de fer et d’acier, 560 m de long et une surface de 8 ha édifiée par 5000 ouvriers.
Tel était le Crystal Palace, conçu par un jardinier, Joseph Paxton. ICI
La racine de ce projet grandiose et un peu fou plonge dans les eaux c’une rivière sauvage ; en bref, la Crystal Palace n’aurait jamais existé sans le Victoria regia, le nénuphar géant de l’Amazonie.
Quatre ans plus tôt, un certain Thomas Bridges en rapporte quelques graines. Ses prédécesseurs en ont fait autant, elles n’ont pas survécu au voyage. Lui, il a l’idée de les installer dans une boîte remplie d’argile humide. Le jardin botanique de Kew lui en achète 22, en vend quelques-unes à Joseph Paxton, le jardinier du château de Chatsworth, propriété du duc de Devonshire.
Créateur : National Portrait Gallery London | Crédits : National Portrait Gallery London
Le 9 novembre 1849, le premier Victoria regia anglais s’épanouit sous la grande serre dessinée par Paxton pour ses plantes tropicales ; une dizaine d’autres vont suivre pendant tout le mois. Kew doit attendre le 21 pour l’imiter : sur toutes ses graines, deux seulement ont levé.
Les fleurs géantes sont escortées par des feuilles démesurées, capables de porter Annie, 7 ans, la fille de Joseph : l’expérience fut tentée par le duc lui-même, le jour où lady Newburg vint lui rendre visite, émit quelques doutes sur leur robustesse ; la petite fille se tint debout, les mains croisées, attendit bien sagement que les grandes personnes finissent de jouer avec elle afin qu’elle puisse revenir à ses poupées.
Quand l’Angleterre décida d’organiser cette première exposition universelle, Paxton proposa les plans d’un pavillon orné d’une sorte de rosace au-dessus de l’entrée. Une rosace dont les armatures métalliques copient à la perfection le dessin des nervures d’une feuille de Victoria regia. L’eau ne menaça jamais l’édifice ; c’est le feu qui le détruisit, en 1936.
À l’issue du concours lancé en 1850 par le prince Albert, époux de la reine Victoria, pour la construction d’un palais destiné à recevoir les plus récentes inventions technologiques, industrielles ou artistiques des nations invitées, aucun des 245 projets reçus ne convainc le jury. Joseph Paxton, horticulteur et jardinier, propose alors de soumettre un projet qu’il dessine en une semaine. Désigné comme l’architecte du palais de l’exposition, il s’inspire de la construction des serres et imagine un bâtiment en verre, en fer et en fonte, de 564 mètres de long, atteignant jusqu’à 34 mètres de hauteur et offrant une surface de 92 000 mètres carrés. L’édifice est construit en six mois seulement grâce à l’emploi de matériaux préfabriqués et montés sur place, introduisant une nouvelle façon de concevoir et de bâtir. Déplacé dans la périphérie de Londres en 1852 et agrandi, il est malheureusement détruit lors d’un incendie en 1936.
verso de la feuille de Victoria Regia
Victoria regia de son vrai nom Victoria cruziana, découverte en Amazonie en 1838 et baptisée en l'honneur de la reine Victoria, est une plante aquatique aux feuilles si grandes (jusqu'à 1,50 mètre de diamètre) qu'elles peuvent supporter le poids de deux enfants.
Victoria Nilüferi, Victoria Regia, Victoria Amazonic
Victoria amazonica, ICI le nénuphar géant ou la victoria d’Amazonie est l’une des plus fascinantes plantes aquatiques flottantes appartenant à la famille des Nymphéacées. Ce géant est originaire des zones inondées résiduelles après la crue de l’Amazonie, dans ce milieu la victoria d’Amazonie devient rapidement une espèce dominante. Elle est présente en Guyane, Brésil et Bolivie. Ramenée en Europe en 1800, les divers jardins botaniques d’Europe n’ont eu de cesse de réussir sa culture : magnifique, elle représente l’exotisme dans toute sa démesure. Il fallut néanmoins près de 50 ans pour maîtriser sa culture loin de sa latitude.
Rare en France car difficile à cultiver, il est toutefois possible d'en voir dans la serre de Chaumont-sur-Loire ou celles de la Tête d'Or à Lyon, au jardin botanique de Nancy ou encore à l'arboretum du Canet-en-Roussillon.
Paul Morand chez lui en 1964. (André Bonin/archives Gallimard)
Je suis le fil de mon intérêt de l’heure et je suis favorisé par l’actualité :
« Il faut lire ce dernier opus du journal de guerre de Paul Morand. Cet antisémitisme de classe, cet antisémitisme politique et littéraire, cet antisémitisme ordinaire de témoins conscients et privilégiés des réalités de la collaboration qui ont conduit au désastre et au déshonneur… »
Me Éric Morain le 22 novembre.
Disons-le d’emblée, la publication de ce Journal de guerre accablera les fans de Paul Morand, et donnera du grain à moudre à ses adversaires, par ce qu’elle révèle de la corruption morale de la collaboration. Quarante-quatre ans après sa mort, quatre-vingts ans après les faits, le célèbre romancier (1888-1976) nous offre l’un des plus édifiants témoignages jamais parus sur le régime de Vichy et Pierre Laval, son chef à la fois tout-puissant et aboulique entre 1942 et 1944.
[...]
« A cette aune, la lecture des événements de juin 1940 par l’écrivain est sans surprise : le général de Gaulle, qu’il méprise, incarne une dissidence truffée d’aventuriers et de juifs ratatinés ; la communauté française à Londres est déchirée en deux blocs antagonistes, déterminés, selon Morand, par la race et l’esprit de parti (les juifs et la gauche du côté de De Gaulle, les bons Français soutenant Pétain). Le 1er août 1940, c’est donc en triomphateur que le romancier, naturellement rallié au nouveau régime, prend l’initiative de se rendre à Vichy. Dénonçant, dans son dernier rapport, ses collègues anglophiles de l’ambassade, il s’attend à des félicitations et à une belle promotion. Mais, dans l’entourage du Maréchal et au sein du ministère des affaires étrangères, on déplore la bassesse du procédé et la désinvolture de son auteur. Son poste lui est retiré ! Mortifié, le diplomate en disgrâce rejoint Paris, délaisse la politique pour la littérature et attend son heure. »
[…]
A 54 ans, l’écrivain arrivé se sent rajeuni par l’atmosphère de Vichy. Plein d’enthousiasme, tout heureux de se trouver au cœur du pouvoir, il tient son Journal avec assiduité et renoue avec ses ambitions de grand mémorialiste des temps nouveaux. Près de 600 des quelque 730 pages du Journal proprement dit se rapportent à son expérience auprès de Laval.
Qu’en dire ? Abasourdi, le lecteur se demande s’il lit les notes d’un esprit faux enclin à l’inversion permanente des valeurs (Mauriac et Duhamel, qui supportent mal l’Occupation, sont d’amers hystériques, les adversaires de la collaboration sont des destructeurs, l’agitateur antisémite Darquier de Pellepoix est un homme « intelligent, courageux, de bon sens », ceux qui s’indignent du traitement infligé aux juifs à l’été 1942 font preuve d’une « violence inouïe »…) ou d’un romancier égaré et candide qui croit tous les ragots qu’on lui rapporte et les consigne scrupuleusement dans ses carnets.
« Journal de guerre. Tome I. Londres, Paris, Vichy (1939-1943) » : Paul Morand, pétainiste pressé
Le Journal des années de guerre de l’écrivain est enfin publié. Un premier tome (1939-1943) le découvre défaitiste à Londres, vichyste à Paris puis à l’Hôtel du Parc, antisémite partout et toujours.
Journal de guerre. Londres - Paris - Vichy (1939-1943)
Édition de Bénédicte Vergez-Chaignon
Collection Les Cahiers de la NRF, Gallimard
Parution : 05-11-2020
Le Journal de guerre de Paul Morand était un objet mythique dont l'existence même était sujette à caution. Au vrai, l'écrivain avait bien conservé ses notes prises durant la guerre et avait même commencé à en préparer la publication. Il en avait déposé le manuscrit à la Bibliothèque nationale, parmi un vaste ensemble de papiers personnels.
Ce journal paraît pour la première fois, sans retouches ni coupes, et même complété des ajouts et des annexes prévus par Paul Morand lui-même et de quelques textes contemporains de sa rédaction.
On se rappelle peut-être que Paul Morand, diplomate, était en mission à Londres le 18 juin 1940 et qu'il fut nommé ambassadeur en Roumanie en 1943. On découvre au fil des pages que, à défaut de s'être rallié en Angleterre au général de Gaulle, il choisit de se présenter à Vichy à l'été 1940, où il est mis d'office en retraite. Il décide alors de s'installer dans Paris occupé avant de rejoindre au printemps 1942 Vichy et le Cabinet de Pierre Laval, chef du gouvernement, en qualité de chargé de mission, poste qu'il occupera seize mois durant.
À Londres, à Paris et à Vichy, de la déclaration de guerre de septembre 1939 à août 1943, Paul Morand a tenu son journal sans filtre ni censure, prenant note de ce qu'il voyait, de ce qu'on lui disait et de ce qu'il comprenait. C’est l'œuvre d'un témoin conscient d'être placé aux premières loges de l'Histoire, observateur privilégié des réalités de la collaboration d'État et de la participation française à la mise en œuvre de la Solution finale.
Ce Journal de guerre est un document exceptionnel pour l'Histoire.
1040 pages, 152 x 240 mm
« 20 novembre 1942. Vendredi.
Monté à cheval sur les bords de l’Allier. Rentré avec fièvre. Me suis couché et ne suis redescendu que pour déjeuner à la popote : Laval, Achenbach, Scapini, Villar, Chambrun, Brinon et Abel Bonnard, après le déjeuner sont venus tour à tour s’asseoir à la table Guérard, Bonnafous, Rochat, Bousquet, Ménétrel, le ministre Krug, l’amiral Platon.
– Si vous ne défendez pas l’Afrique du Nord, ce seront l’Italie et l’Espagne qui l’auront, dit Achenbach.
– Il y a une chose dont les Français ne veulent pas entendre parler, c’est la mobilisation », répond Laval.
(Ces propos sont la suite d’une conversation à deux dans le bureau du Président et qui se continue à table.)
– Ne me faites pas de blagues avec Paul Reynaud et les autres, dit Laval à Achenbach. Je préfère les garder moi-même.
(Il est question ici de leur mise en lieu sûr par les Allemands.)
– Je vais faire une légion de combattants français et mettre Darnand à sa tête, dit Laval, pour aller reconquérir l’Afrique du Nord. Je l’annoncerai dès demain. Ceci dit, Achenbach, laissez-moi faire, n’excitez pas la presse parisienne contre moi.
(…)
On parle des pâturages en montagne. Je dis à Laval que je viens d’en acheter un.
– Combien ?
– Soixante-quatorze hectares.
– Non, combien l’avez-vous payé ?
– Trois cent soixante mille.
– Vous avez fait une affaire d’or, c’est moi qui vous le dis.
Le Président est à la fois content de voir que j’aime son pays et furieux de voir que j’ai payé le domaine si bon marché.
– C’est un prix de 1938, me dit-il. Ce n’est pas possible. Vous êtes un vicieux. Il doit y avoir quelque chose là-dessous.
– Je vous assure que ce n’est pas un bien juif.
– Il n’y en a pas en Auvergne, me répond-il fièrement. »
Journal de guerre, pages 605-606
Le « Journal de guerre » de Paul Morand, un témoignage capital sur le rôle de Vichy dans l’extermination des juifs ICI
Des notations de première main qui révèlent l’état d’esprit du gouvernement de Vichy, accablant, mêlant cynisme hâbleur, mauvaise conscience agressive et humour poisseux.
Par Laurent JolyPublié le 05 novembre 2020
A qui douterait de l’inanité historique de la théorie du « moindre mal » (en vertu de laquelle le gouvernement de Vichy n’aurait livré les juifs apatrides aux nazis à l’été 1942 que pour sauver les juifs français exigés par l’occupant et en ignorant le sort fatal qui attendait les déportés), on ne pourrait que conseiller de se reporter aux pages duJournal de guerrede Paul Morand (Tome I. Londres, Paris, Vichy.1939-1943,Gallimard, « Les cahiers de la NRF », 1028 p., 27 €) consacrées au« problème juif ». D’une authenticité incontestable, ces notations de première main révèlent un état d’esprit accablant, mêlant cynisme hâbleur, mauvaise conscience agressive et humour poisseux. Le vase clos de Vichy dans ce qu’il avait de pire.
Antisémite chevronné
C’est Laval défendant froidement sa politique en petit comité le 15 août 1942 :« L’alignement du problème juif français sur le problème juif allemand(…)ne nous coûte rien et n’a pour nous que des avantages. Le sol seul compte. »
C’est Bousquet, le chef de la police de Vichy, pérorant à la« popote »de l’Hôtel du Parc, le 31 août 1942 :« Je ne les poursuis[les juifs]que comme antigouvernementaux. Je les sonne dur pour qu’ils comprennent. J’en ai liquidé treize mille et continuerai jusqu’à ce qu’ils se calment. »Puis, réagissant à la remarque d’un collaborateur de Laval au sujet des exemptions pour certains juifs, de s’exclamer :« Dès qu’on fait une exception, tous y passent. »
Lire aussi, sur « L’Etat contre les juifs », de Laurent Joly (2018) :Vichy, coupable
Morand, antisémite chevronné (son roman de 1934,France la Doulce,a eu l’honneur d’une traduction dans l’Allemagne d’Hitler dès 1936), suggère alors qu’il faudrait empêcher toute exemption en faveur des soldats juifs de la guerre 1939-1940, car, dans ces combats contre l’Allemagne nazie,« leur intérêt s’est conjugué avec l’intérêt national »(son tour d’esprit pervers considère qu’ils n’ont aucun mérite à avoir porté les armes face à Hitler). Et la conversation de rouler sur la protestation des évêques (une demi-douzaine de prélats ont condamné publiquement les rafles de juifs) : Bousquet et Morand, indignés, égrènent les mesures de rétorsion envisageables contre l’Eglise.
Avec hargne
La popote encore, le 30 octobre 1942. Entouré de collaborateurs et de quelques ministres, Laval résume les propos qu’il a tenus au cardinal Gerlier, primat des Gaules, qu’il vient de recevoir en audience :« Vous faites votre métier en défendant les juifs et le point de vue humain ? C’est tout. Moi, je fais le mien en les chassant.
Tel était, véritablement, l’état d’esprit à Vichy, en 1942. Il n’est alors nullement question d’une pression allemande insoutenable à laquelle il faudrait parer en désignant certaines victimes pour en sauver d’autres. Seuls sont invoqués des motifs sécuritaires, antisémites et xénophobes, avec une hargne qu’on ne soupçonnait guère, mais qui, tout compte fait, est terriblement logique. Dans le fond, Laval et Bousquet savent qu’ils prennent part à un crime :« Quant aux juifs il n’en reste presque plus. On dit à Vichy couramment qu’ils ont été gazés dans leurs baraquements »,note Paul Morand, le 23 octobre 1942. Pour que leur conscience ne leur reproche rien, tout doit être de la faute des victimes, qu’il faut donc« sonner dur », « chasser »…L’antisémitisme le plus débridé était la conséquence fatale du choix de la collaboration d’Etat.
Sans être comme mes voisins de la Santé, privé totalement de liberté, je dois tout de même occuper mes journées : je lis, entre autres, Français, on ne vous a rien caché: La Résistance, Vichy, notre mémoire de François Azouvi, je regarde des vieux films, des documentaires, Melville, le dernier samouraï de Cyril Leuthy.
Melville, c’est d'abord une voix. Posée, grave, littéraire. Sans un mot d’argot. Une voix qui enveloppe, réchauffe, rassure. Qui semble dire : « Entrez, je vais vous faire un café. » Une voix dont on ne se lasse pas, qu’on écouterait des heures lire Proust. Ou l'annuaire. Autant ses héros sont taiseux, autant Melville est volubile et ne rechigne pas à se mettre en scène face à la caméra. N’oublions pas qu'il a d’abord été acteur. Il est l’un des deux journalistes perdus dans New York et la voix off veloutée de Deux Hommes dans Manhattan (1959). Sur les images d'archives réunies dans le merveilleux portrait diffusé sur Arte, Melville prend un plaisir communicatif à expliquer ses manies, comme le système de volets mis au point pour faire le noir dans son bureau et perdre la notion de jour et de nuit quand il entre en écriture. »
Arte rend hommage à Melville, ce misanthrope qui préférait le cinéma à la vie Jérémie Couston
« Si Melville est considéré comme le roi du polar français, traversé par l’ombre de la tragédie grecque, ce fut avant tout un autodidacte inclassable, qui se forma lui-même et tourna ses premiers films intuitivement, hors des studios, sans suivre aucune des règles de la profession, pas même celles du thriller. Son premier film découle de ses expériences de guerre, de sa participation à la Résistance : l’adaptation du Silence de la mer, roman de Vercors. Une réflexion poétique sur la guerre et la culpabilité, autoproduite et tournée avec de la pellicule achetée au marché noir, hors des systèmes de production. Les libertés esthétiques et techniques que Melville se permit étaient inouïes à l’époque, où le cinéma était hyper corporatiste. »
Me revoilà dans replongé dans le temps incertain de l’Occupation, je repense à L’Armée des ombres tournée en plein Mai 68, une ode à la patrie, L’Armée des ombres, sans doute son plus beau film, le plus sombre aussi. Difficile de faire moins en phase avec l'air du temps.
« Après la liberté un peu sauvage de ses premiers films, Melville se rêve patron de major hollywoodienne et fonde son propre studio à Paris, rue Jenner, dans le XIIIe. Il y tournera la plupart de ses films à partir de 1954. Là, il refaçonnera son fantasme hollywoodien à l’aune de la réalité française. Le cinéaste deviendra un peu l’inverse du jeune fou de septième art ruant dans les brancards qu’il avait été au départ. Rue Jenner, son cinéma se sédentarisera et il y deviendra méticuleux jusqu’à l’excès. Il y a du Kubrick chez Melville. Il était comme lui un “control freak”. »
L'homme aime soigner son apparence et adore qu'on le reconnaisse.
« Un Stetson vissé sur son crâne d'œuf, une paire de Ray-Ban fumées pour dissimuler ses yeux abimés par les nuits trop courtes. « Il s'était composé à la ville comme à la scène un personnage sorti tout droit de son amour, infini, du cinéma américain. Cet homme était devenu une citation vivante. Il était finalement le meilleur acteur de son propre rôle. » estimait le cinéaste et critique André S. Labarthe. »
Melville, odieux et tyrannique
Si la production lui a imposé un acteur ou si une "vedette" comprend mal ses directives, il peut se montrer vexant, odieux, invivable, parfaitement tyrannique.
Lino Ventura en fera les frais.
Au cours du tournage de L'armée des ombres, les deux hommes ne communiqueront que par assistant interposé.
Au vu du résultat, (un chef d'oeuvre où la tension va crescendo), on peut se demander si tout cela ne relève pas d'une ruse tordue de la part du cinéaste : instaurer cette mauvaise ambiance pour mettre "au diapason" l'acteur principal et cela, afin de mieux servir l'angoisse du film.
Humiliant l'acteur Charles Vanel, le harcelant avec une cruauté malsaine parce que celui-ci pointe les invraisemblances du script et qu'il n'est pas d'accord avec une clause de son contrat, le vieil acteur, très malmené, ne devra son salut qu'à Jean-Paul Belmondo, qui fera valdinguer Melville. Et les deux acteurs abandonneront carrément le tournage de l'Aîné des Ferchaux.
J’ai habité un temps dans le XIIIe et aujourd’hui je vis à la limite entre le XIVe et le XIIIe, la rue Jenner est à 8 mn à vélo de chez moi via le boulevard Blanqui, place d’Italie puis Boulevard de l’Hôpital, Les studios de Melville étaient rue Jenner, adossés à la rue Gustave Mesureur. Démolis peu après la mort de Melville, les studios Jenner (Paris 13e) ont été remplacés par un vaste ensemble d'immeubles. L'entrée des studios se situait au 25bis, à 20 mètres environ en amont sur le trottoir de droite.
Ci-dessus, deux vues du mur de la rue Jenner, derrière lequel on voit l'hôpital de la Pitié. Un peu plus bas se trouve l'entrée de la section maternité de l'hôpital.
Fumée, pompiers, sirènes… en arrivant au studio le 29 juin 1967, je découvre le ravage. Melville, le réalisateur, erre en pyjama. C’est la mort du film qui va offrir un de ses grands rôles à Delon.
Ce matin-là, je file en voiture sur le tournage du « Samouraï », heureux à l’idée de retrouver les acteurs, Alain Delon et son épouse Nathalie, François Périer, Cathy Rosier, et mes amis techniciens. Nous avons travaillé depuis de longs mois avec mon équipe pour réaliser les décors de ce film, en tournage depuis quatre semaines. Tous les intérieurs ont été construits rue Jenner, sur les plateaux du réalisateur Jean-Pierre Melville, seul cinéaste à posséder son propre studio, une sorte de capharnaüm vétuste avec des fils électriques qui pendouillent comme des lianes.
Mais ce fameux 29 juin 1967, la vie est moins drôle. En arrivant rue Jenner, j’aperçois une immense colonne de fumée. De nombreuses voitures de pompiers me croisent, toutes sirènes dehors. Je découvre le studio ravagé par le feu, détruit de fond en comble. Melville, encore en pyjama, totalement trempé par les lances à incendie, déambule hagard au milieu des débris fumants. Il serre dans ses bras sa chatte Griffaulait, le seul bien qu’il a pu sauver du désastre. Je n’oublierai jamais cette image d’un homme défait, s’accrochant à son petit animal hirsute, lui qui affichait toujours une élégance sévère, imposante. En quelques minutes, des jours et des nuits de travail sont réduits à néant. Tout est foutu, plus de film. Melville baisse les bras. « Débrouille-toi », me dit-il quand je le presse de reprendre le tournage.
La suite ICIJ'ai sauvé "Le Samouraï" ! Par François de Lamothe.
Né à égale distance des ports des Sables-d’Olonne (La Chaume) et de Saint-Gilles-Croix-de-Vie le poisson était au menu, de même que les coquillages et les crustacés, et pas seulement le vendredi.
Je suis donc POISSON (pas le signe astrologique) !
À Paris nous sommes gâtés nous avons dans tous les quartiers de belles poissonneries, je fréquente celle de la rue Daguerre qui est très bien achalandée...
Dénomination commerciale, nom scientifique, méthode de production : « pêché », « pêché en eaux douces » ou « élevé », zone de pêche ou du pays d’élevage,la catégorie de l’engin de pêche (« senne », « chalut », « filet maillant »…), la mention « décongelé ».
Selon l'association UFC-Que Choisir, la majorité des poissons présents sur les étals de la grande distribution ne serait pas issue de la pêche durable, à l'insu du consommateur. ICI
Je suis très attentif à la manière dont sont pêchés les poissons, privilégiant le poisson pêché à la ligne.
Vous comprendrez donc que la campagne de l'association des ligneurs de la pointe Bretagne «Non au délit de sale gueule!», pour vanter les poissons «oubliés» m’a touché au cœur (c’est très Vendéen cette histoire de cœur, double)
«La vieille? c'est plein d'arêtes! le congre? juste bon pour la soupe!...»
Les ligneurs bretons entendent tordre le cou aux préjugés sur certains poissons mal-aimés ou «oubliés» des consommateurs avec une campagne vantant leurs qualités gustatives.
Avec cette campagne, l'association des ligneurs de la pointe Bretagne entend «faire tomber les préjugés et inciter les consommateurs à diversifier leurs choix en matière de poisson»,
Et pourtant… un joli tacaud de ligne pêché de la veille, mis en filet par votre aimable poissonnier, cuisiné le soir même juste poêlé avec une persillade – ail, persil, sel, poivre, huile d’olive ou beurre – à feu vif pas plus d’une minute ou deux par face vous offre des arômes de noisettes torréfiées avec une texture de chair fine et fondante. Le saumon d’élevage peut rentrer dans sa cage, et on l’espère, pour de bon !
À l’opposé, vous trouvez le saumon d’élevage, majoritairement importé, près de 23 000 tonnes pour 417 millions d’euros…
Un océan les sépare donc, si ce n’est plus. Et pourtant, le tacaud est, de l’avis de nombreux amateurs, le représentant le plus fin et le plus savoureux de la famille des gadidés, à laquelle appartiennent le lieu jaune ou le cabillaud par exemple. C’est un poisson sauvage, pêché sans antibiotiques ni OGM, localement, dans la proche bande côtière par des pêcheurs artisans embarqués sur des bateaux de moins de 12 mètres, ancrés sur leur territoire. Un modèle de l’économie sociale et solidaire à l’exact opposé du modèle industriel et ultra-capitalistique de l’industrie du saumon d’élevage…
Parmi les poissons «oubliés», le congre, la vieille, mais aussi le tacaud, le chinchard ou encore le grondin. «On aimerait s'associer avec des chefs cuisiniers, des poissonniers pour communiquer sur les méthodes pour préparer ces poissons», indique à l'AFP Ken Kawahara de l'association qui regroupe 70 ligneurs.
«Au niveau de la ressource, on ne risque pas de faire des dégâts car elle est bonne», estime Régis Moal, pêcheur à la ligne de Plougasnou (Finistère). «Ce sont des poissons qui ne sont pas trop chers et qui sont gustativement bons», note-t-il.
Le prix moyen de vente en criée du tacaud était en 2018 de 84 centimes d'euros le kg, avec 3.000 tonnes débarquées pour 2,5 millions d'euros, indique l'association, qui souligne qu'il ne s'agit pas de tacaud de ligne, dont le prix moyen de vente est un peu plus élevé. Mais cela «montre bien à quel point de nombreuses espèces sont dévalorisées, dans tous les sens du terme», estime-t-elle.
Le consommateur peut trouver aisément ces différents poissons directement auprès de son pêcheur ou son poissonnier, le plus souvent à un prix très abordable. Soyez juste intraitable sur la qualité du poisson, mais cela vaut aussi bien pour le tacaud que pour le turbot ! A ce jeu, il est vrai que la technique de la ligne, en capturant les poissons un par un, vivants, permet de ne pas écraser le poisson et de préserver la qualité de sa chair, ce qui est primordial pour des espèces relativement fragiles comme le tacaud ou le maquereau par exemple.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Le 9 novembre 2020
Non au délit de sale gueule ! Lancement d’une campagne pour la promotion des poissons oubliés ICI
Association des Ligneurs de la Pointe Bretagne ICI
21 rue du Phare 29120 Sainte-Marine Tél. 06 25 10 32 95
Marseille : l'OM, ses bars, Nanar le "burné", Dédé, RLD et le millésime 93
Pour une fois dans les bars de Marseille, le champagne a détrôné le pastis pour fêter le sacre tant attendu de l'OM ! Je vais Droit au But : cette chronique est typique de l'esprit berthomesque : elle va, elle vient et elle revient pour chuter sur l'essentiel : le millésime 93.
Reste la star du COVID le Pr Didier Raoult qui accuse ses collègues médecins « Vous portez une responsabilité dans les mesures déraisonnables prises contre la ville, par le ministre de la santé. » Dans un courrier très sec daté de jeudi 24 septembre, le professeur Didier Raoult accuse ses collègues de l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) de diffuser des « messages alarmistes qui ne reflètent absolument pas la réalité » et d’avoir déclenché en partie les nouvelles contraintes sanitaires annoncées par Olivier Veran et qui ont provoqué de violentes réactions à Marseille dans les milieux politiques et économiques.ICI
J’ai fait fin juillet un bref séjour à Marseille :
1 septembre 2020
Mon meilleur dîner depuis des lustres : La Mercerie 9, cours Saint-Louis, Marseille (Ier) m’a fait chavirer, extase, épectase… ICI
Pour compléter le tableau je vous propose un podcast :
Chaque jour dans les Matins, la chronique de l'écrivain Aurélien Bellanger.
MARSEILLE
Le 01/03/2018
Quand Netflix s’est lancé en France et que l’entreprise a annoncé que son produit d’appel francophone serait une série appelée Marseille, j’ai un peu ri. La bande-annonce — Depardieu en Jean-Claude Gaudin, Magimel en Renaud Muselier — était abominablement outrancière, pleine de mots d’auteurs, de postures viriles et de personnages secondaires plus truculents que des voyous dans un Julie Lescaut. Marseille, c’était Châteauvallon trente ans plus tard. Châteauvallon : le grand feuilleton d’Antenne 2 qui racontait des luttes de pouvoir dans une ville imaginaire qui ressemblait à Toulouse mais qui était située au bord de la Loire. Châteauvallon au générique inoubliable et à l’histoire tragique, quand son héroïne, Chantal Nobel, manqua d’être tuée, au sortir de l’émission Champs Elysées, dans la Porsche de Sacha Distel qui fonçait vers le sud. C’était juste avant qu’ils ne franchissent la Loire et il y a dans cet accident comme une revanche de la géographie malmenée par le feuilleton.
Une cruauté spatiale particulière, aussi, celle de la course vers le soleil, celle du passage du vaudeville au tragique grec — ce moment dans le train, où l'on s’aperçoit que les collines bourguignonnes ont laissées la place à un calcaire rugueux qui finira en à pic au niveau des calanques. Mais le sud était peut-être là dès Paris — dès la porte du studio ouverte, dès la portière de la Porsche escaladée. Marseille et Paris sont tout proches dans la géographie imaginaire de la France. Comme sont proches, dans l’imaginaire des séries, la puissante Washington de House of Cards et l’ingouvernable Baltimore de The Wire. Marseille est la seule ville de France dont les parisiens reconnaissent en général l’existence. La Provence était d’ailleurs déjà là tout entière à ma fenêtre hier — les toits bleutés en zinc comme une mer implacable, les cheminées en terre cuite orange comme les petits mas provençaux d’une crèche traditionnelle. Rongées par la rouille, les antennes râteaux formaient une garrigue convenable et les paraboles exotiques évoquaient cette façon subliminale qu’a trouvé la fiction télévisée française de convoquer un imaginaire oriental en les filmant suffisamment de profil pour qu’on puisse les confondre avec le croissant de l’islam. Marseille est un cliché à peine meilleur.
C’était une blague populaire dans les années 80 : quelle est la première ville africaine traversée par le Paris-Dakar ? C’était Marseille, évidemment. J’avais un oncle qui se mettait en colère, au volant, dès qu’il voyait le numéro 13 sur une plaque de voiture. La ville du décentralisateur Defferre était ainsi violemment rejetée du corps national, rétrogradée de comptoir grec à colonie africaine. La France aurait pu avantageusement s’arrêter à Aix. Ici prenait fin le pays réel et commençait les terres de la caricature. C’était évidemment à Marseille qu’il fallait que Netflix vienne tourner sa première série géographique. Il n’existe aucun autre endroit en France aussi propice à l’extraction industrielle de ce qui fait l’essence des bonnes séries mainstream : l’irrépressible usage du cliché. J’ai pour ma part longtemps confondu, à cause d’une vieille histoire de Spirou et Fantasio, le Vieux Port et le vallon des Auffes, ce qui m’a demandé, en arrivant pour la première fois au bout de La Canebière, un véritable effort pour remettre toute la ville à l’échelle — et j’y ai mis une certaine opiniâtreté, en rejoignant à pied la calanque de Sormiou. C’est ainsi que j’ai presque frôlé le syndrome de Stendhal en atteignant une crête blanche qui s’enfonçait dans la mer et en me retournant soudain sur la ville entière : je n’avais jamais vu de ville à la géographie aussi prodigieuse, je n’avais jamais vu de ville aussi belle — même dans GTA.
Vue prise en février 2001 du petit port de pêche du Vallon des Auffes au coeur de Marseille•Crédits :GERARD JULIEN-AFP
J’ai fini par m’abonner à Netflix, par paresse, essentiellement : l’offre illégale commençait à être trop mauvaise et, enfant de la télévision, du film du dimanche et de la série policière France 2 du vendredi soir, je déteste me demander ce que j’ai envie de voir. J’ai suivi le deuxième ou le troisième choix de l’algorithme : j’ai regardé la série Marseille. C’est Magimel qui m’a le plus surpris : il n’y a pas une réplique, aussi grotesque soit-elle, qu’il n’arrive pas à transcender. Magimel, j’en ai eu la révélation soudaine, est un acteur de génie. Aucun “Putain, qu’est-ce que j’aime cette ville” ne le ridiculise. Un voyou des quartiers nord, à un moment, réchappe d’une poursuite en voiture et tire de bonheur sur la voûte immaculée du tunnel du Prado : on est là en revanche dans une représentation du syndrome de Stendhal qui ridiculise nettement les larmes de joie que j’ai versé sur le calcaire blanc des calanques.
Votre Taulier ne rechigne jamais, même pendant les mois d’été, à explorer les plis et les replis de la libido du buveur. Mais, comme il est aussi un fieffé ramier, il ne crache pas sur le recyclage de chroniques anciennes. Pour sa défense, celle que je...
Puisque certains n'ont pas compris mes conneries de la saison 1 ICI link j'en remet une louchée. C’est donc l’histoire d’un mec qui passait sa vie avec les bandits manchots dans les casinos. Il jouait à tout. Il pariait sur tout. Il grattait. Il se faisait...
Fenêtre sur cour, L’amour Est un crime parfait, Des mots noirs De désespoir Jetés sur un petit carnet. Mère au foyer sans foyer À nue Toute nue. Sur sa peau lisse tout glisse. Ses grains de beauté Fixés sur mes clichés volés. Sente blanche de ses hanches...
1- J'adore les mecs, le cul vissé sur le siège de leur scooter, qui m'invectivent parce que sur mon vélo je ne démarre pas assez vite aux feux tricolores... Bienheureux les beaufs ! 2- J'adore les nanas, les fesses posées sur le cuir des sièges de leur...
Sur la Toile faut s’attendre à tout lorsqu’on est comme moi un VB, vieux blogueur, un VC, vieux con, un VD, vieux débile qui crache sa bile comme dirait l’immense Mimi, mais un qui a aussi le bras très long, un influenceur de Première League, un gars...
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