Anime di verto.Falene per il commissario Ricciardi
Traduction: Odile Michaut.
Vin & Cie, en bonne compagnie et en toute liberté ...
Extension du domaine du vin ...
Chaque jour, avec votre petit déjeuner, sur cet espace de liberté, une plume libre s'essaie à la pertinence et à l'impertinence pour créer ou recréer des liens entre ceux qui pensent que c'est autour de la Table où l'on partage le pain, le vin et le reste pour " un peu de douceur, de convivialité, de plaisir partagé, dans ce monde de brutes ... "
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Bonne journée à tous, ceux qui ne font que passer comme ceux qui me lisent depuis l'origine de ce blog.
Attendu que je ne regarde jamais la télé en déjeunant, ni en dînant d’ailleurs.
Attendu que je ne regarde jamais les journaux télévisés de la télé.
Jamais, jamais au grand jamais je me suis payé la tronche de Jean-Pierre Pernaut encadré dans sa maison de maçon.
Attendu que j’ai suivi la trace de Houellebecq depuis ses premiers écrits car je l’avais repéré en tant que diplômé de l’Institut National Agronomique et qu’Extension du domaine de la lutte se déroulait dans les eaux du Ministère de l’Agriculture ICI
7 novembre 2006
Une caricature de socialiste agricole
Attendu que j’ai lu tous ces romans jusqu’à l’instant où Soumission m’est tombé des mains…
Attendu qu’Houellebecq est devenu une caricature de lui-même, que tout au fond il câline l’extrême-droite (1)
Attendu que j’ai bien aimé son roman La Carte et le Territoire, et que je me tamponne de son bavardage politique, et de son mariage bourgeois, je ne puis que rappeler que dans ce roman Michel Houellebecq proclamait le «génie» de Jean-Pierre Pernaut.
Le personnage principal Jed se présente à une soirée organisée dans l’hôtel particulier de Jean-Pierre Pernaut. À l’entrée, «des paysans vendéens armés de fourches montaient la garde de chaque côté du porche». Et dans les salons, s’activaient «une dizaine de sonneurs de biniou bretons, qui venaient de se lancer dans un morceau celtique torturé, interminable, d’une audition presque douloureuse». Le présentateur finira même par faire un coming out en direct...
«Un précurseur génial»
Mais la goguenardise de Houellebecq ne contredit pas son admiration. Dans une interview menée par Nelly Kaprièlian des Inrockuptibles, l’auteur affirmait ainsi en 2010: «Pernaut, c’est l’avenir économique de la France: le terroir français, qui vaut très cher et que les étrangers vont nous acheter très cher». Pêle-mêle, la gastronomie, les hôtels de charme, les villages typiques et les artisanats. Ce qui fait de l’animateur un «précurseur génial», selon l’amer Michel, «très important dans l’histoire de la télévision et dans l’histoire de la France». Il aurait senti le vent tourner, celui qui souffle sur les provinces reculées et gardiennes de notre identité, où les étrangers viennent dépenser leurs deniers.
À l’époque, Jean-Pierre Pernaut s’était flatté des éloges de l’illustre écrivain, affirmant dans Le Parisien que «Houellebecq s’est aperçu que ce qu’on appelle de manière péjorative la France du passé est une France extrêmement présente, avec un artisanat fier de son savoir-faire».
Ça sent un peu le Gilet Jaune…
Le fameux Terroir français massacré, sacrifié, ces haies arasées, ces vignes roundupées, ces animaux mal élevés…
Dans Sérotonine, Houellebecq raconte ainsi le drame des agriculteurs, ce «plan social secret, invisible, où les gens disparaissent individuellement, dans leur coin». Parfois pour y mourir.
(1) Pour beaucoup, il est désormais établi que Michel Houellebecq est un écrivain de droite, qu’il faudrait presque ranger dans sa bibliothèque avec Joseph de Maistre, Maurras, Drieu la Rochelle. Certains le qualifient de « conservateur », d’autres de « réactionnaire ». On le dit parfois, moins souvent, d’extrême droite. D’un point de vue mondain et biographique, sa trajectoire politique est sans ambiguïté. Il suffit de se reporter à l’index de ses « Interventions 2020 », le recueil d’essais et d’entretiens qu’il vient de publier. L’ouvrage compte 46 textes, parus de 1992 à nos jours, et pour la plupart déjà réédités plusieurs fois. On y voit, sur près de trente ans, Houellebecq migrer de la presse communiste à la presse raciste.
On distingue aisément quatre périodes : les débuts dans « les Lettres françaises », le supplément littéraire de « l’Humanité » ; l’époque « Inrocks », dans les années 1990 ; le passage au « Figaro », au début des années 2000 ; et enfin, depuis 2018, le lien affinitaire qu’il entretient avec « Valeurs actuelles », l’hebdomadaire lepéniste et identitaire. On sait que Houellebecq a envisagé, en privé, d’appeler la France à élire Marine Le Pen. Aujourd’hui, il ne perd aucune occasion de louer le travail historique d’Eric Zemmour. Il fréquente les agitateurs de « Valeurs actuelles » : Charlotte d’Ornellas, pasionaria de la droite identitaire, et Geoffroy Lejeune, directeur du magazine. « Soumission », sa politique-fiction d’une France islamisée, est une référence.
Yves Robert le réalisateur 10 mai 2002
Danièle Delorme Marthe Dorsay 10 octobre 2015
Ça fait très monument aux morts mais avec la mort de Claude Brasseur ils sont tous au Paradis, sauf Marthe Villalonga, Mouchy la mère de Simon, 88 ans, bon pied, bon œil.
C’est une page de l’histoire du cinéma qui se tourne. Le mardi 22 décembre, Claude Brasseur est décédé « dans la paix et la sérénité entouré des siens »
À 84 ans, il laisse derrière lui une longue carrière, riche de deux César. Le premier, celui du meilleur acteur dans un second rôle, il l’a remporté pour le film “Un éléphant ça trompe énormément”, en 1977. Le second fut celui du meilleur acteur pour “La guerre des polices”, trois ans plus tard.
Jean DEUTSCH - 22 déc. 2020 dans L’Alsace ICI
Si vous aviez 11 ans en 1980, vous faites partie de cette génération qui aurait adoré avoir Claude Brasseur comme beau-papa, simplement parce qu’il était le père de Sophie Marceau dans la « Boum » cette année-là.
Vous aviez 14 ans trois ans plus tard quand Claude Brasseur a gagné le Paris - Dakar en tant que copilote, à une époque où le rallye partait réellement de Paris pour arriver vraiment à Dakar.
Et vous êtes de toute façon de cette génération qui ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire quand vous repensez au double de tennis mythique entre Claude Brasseur, Jean Rochefort, Guy Bedos et Victor Lanoux - paix à leur âme - dans « Un éléphant ça trompe énormément ».
[…]
Savez-vous enfin pourquoi on vous raconte tout ça ? Parce qu’on est un peu triste, bien sûr, d’avoir perdu Claude Brasseur. Parce qu’on ne peut s’empêcher de penser aussi que Brasseur, Rochefort, Bedos et Lanoux vont continuer le match qu’ils disputaient dans « Nous irons tous au paradis », la suite de « Un éléphant… »
Et après, ils iront boire un coup. Parce qu’au paradis, c’est sûr, le bar est ouvert, sinon il n’y aurait pas autant de monde.
Claude Brasseur, en août 2015 à Angoulême. YOHAN BONNET / AFP
Le monde de la culture a rendu hommage à l’acteur octogénaire, qui a su marquer plusieurs générations de spectateurs, au théâtre et au cinéma.
Alain Souchon chante « On avance, on avance, on avance
C'est une évidence
On a pas assez d'essence
Pour faire la route dans l'autre sens
On avance
On avance, on avance, on avance
Tu vois pas tout ce qu'on dépense On avance
Faut pas qu'on réfléchisse ni qu'on pense
Il faut qu'on avance
Pour le glyphosate round-upien aussi, comme Félicie dans la chanson de Fernandel.
1 - SYNTHÈSE DU RAPPORT DE LA MISSION D’INFORMATION COMMUNE SUR LE SUIVI DE LA STRATÉGIE DE SORTIE DU GLYPHOSATE 15 DECEMBRE 2020 MISSION D’INFORMATION COMMUNE SUR LE SUIVI DE LA STRATÉGIE DE SORTIE DU GLYPHOSATE ICI
Synthèse Vitisphère ICI
2- Environnement : la SNCF a enfin trouvé son alternative au glyphosate pour désherber les voies par Sudouest.fr avec AFP
Publié le 18/12/2020
Grande utilisatrice de glyphosate pour désherber ses voies et leurs abords, la SNCF a enfin trouvé une alternative, un herbicide composé à plus de 95% d’acide pélargonique (produits naturels)
"On a trouvé une solution!" Soulagement à la SNCF, qui cherchait depuis plusieurs années une alternative abordable au glyphosate, dont elle est une grande utilisatrice pour désherber ses voies et leurs abords immédiats.
35 à 38 tonnes de glyphosate par an
Pour SNCF Réseau, désherber constitue un impératif de sécurité: la végétation pourrait retenir l’eau et déformer la plateforme (et donc les rails) de ses 30 000 km de lignes. Les touffes d’herbe pourraient en outre gêner les rayons laser vérifiant l’écartement des voies ou perturber les tournées d’inspection des cheminots.
Quant aux pistes longeant les voies, elles doivent impérativement être dégagées pour que les agents puissent se déplacer rapidement et le cas échéant évacuer les voyageurs en cas de problème.
Pour occire cette végétation indésirable, des "trains désherbeurs" passent au printemps. Ils aspergent les voies et les pistes d’une solution à base de glyphosate, un produit accusé de provoquer des cancers.
La SNCF en utilise entre 35 à 38 tonnes par an, ce qui en fait la plus grande utilisatrice de France… avec 0,4% du total.
Généralisation en 2022
Le groupe public s’est lancé dans la recherche d’alternatives au glyphosate depuis 2016, dans la perspective d’une interdiction du produit. Et l’annonce de l’arrêt de son utilisation fin 2021 commençait à donner des sueurs froides à ses ingénieurs… et aux comptables, alors que SNCF Réseau manque de moyens pour entretenir le réseau.
« On a trouvé une solution qui reste herbicide", explique Jean-Pierre Pujols, responsable de la maîtrise de la végétation chez SNCF Réseau.
« On va commencer à utiliser ce nouveau mélange l’année prochaine, et le généraliser en 2022 », ajoute-t-il.
Il s’agit d’un produit composé à plus de 95% d’acide pélargonique, un produit de biocontrôle (utilisant des produits naturels) et d’une molécule de synthèse de la famille des sulfonylurées, « puisque l’acide pélargonique seul ne fonctionne pas », détaille-t-il.
"Ça donne un mélange qui s’approche du glyphosate sans l’atteindre », ce qui imposera de passer deux fois par an avec des matériels plus précis.
Plus cher et plus visqueux la suite ICI
Mon propos à propos du passe-temps des vaches est fondé : Le mélange sera uniquement utilisé sur les voies et les pistes, mais pas sur leurs abords—à plus de 3 mètres, à proximité des habitations—, qu’il faudra faucher, conformément à la récente loi Egalim.
À plus long terme, « on essaie de trouver des solutions qui nous permettraient de sortir des produits phytosanitaires de synthèse », note Jean-Pierre Pujols.
france-2 diffusé le mardi 22.12.20 à 23h10 disponible jusqu'au 23.01.21 avec : Anémone, Thierry Lhermitte, Marie-Anne Chazel, Gérard Jugnot, Christian Clavier, Bruno Moynot, Martin Lamotte
Félix, mi-clochard, mi-ivrogne, s'est querellé avec Josette, son amie, enceinte jusqu'aux dents, qu'elle a d'ailleurs proéminentes. Josette vient se réfugier au local de "SOS détresse-amitié", où Thérèse et Pierre assurent la permanence en cette belle nuit de Noël. Une deuxième âme en peine, Katia, un travesti désespéré, vient également y chercher un peu de chaleur humaine. Mais Félix, qui veut récupérer Josette, n'a pas dit son dernier mot. Tandis que Thérèse et Pierre poursuivent leur flirt et décrochent de plus en plus rarement le téléphone, Félix, revêtu d'un déguisement de Père Noël, surgit arme au poing, dans les locaux de "SOS détresse-amitié"...
24 décembre 2011
Le Père Noël supplicié : brûlé devant des enfants des patronages sur le parvis de la cathédrale de Dijon, le député-maire s’est abstenu de prendre parti. ICI
24 décembre 2016
Comme le père Noël était déjà une ordure à Dijon le 23 décembre 1951 où il fut pendu aux grilles de la cathédrale et brûlé. ICI
Je plaisante à peine « Évidemment, si l’on vous dit qu’il y a de l’ALC-0159 et du phosphate dibasique de sodium déshydraté dans le vaccin contre le coronavirus des laboratoires Pfizer/BioNTech, ça ne va pas beaucoup vous aider. Si l’on vous dit qu’il y a des lipides, un peu de sel, du sucre et de l’eau, ça sera déjà plus clair. Allons donc jeter un œil à l’intérieur d’un petit flacon de vaccin anti-Covid. »
Un peu de sel, des matières grasses, du sucre : voici ce que contient le vaccin anti-Covid de Pfizer ICI
Ouest-France Hervé HILLARD. le 16/12/2020
Vous voulez connaître la composition du vaccin contre le Covid-19 de Pfizer/BioNTech ? C’est très facile : il suffit de deux ou trois clics sur Internet, car tout est en accès libre, par exemple ici, sur le site de la Food and Drug Administration (FDA) américaine. C’est très facile, mais c’est aussi horriblement compliqué : les noms des ingrédients sont abscons pour le commun des mortels. Si l’on se penche sur leur « traduction » en langage courant, comme l’a fait Futura Sciences , tout devient beaucoup plus clair.
Allons donc voir ce qu’il y a dans une petite fiole de vaccin anti-Covid.
Le principe actif
Et on va bien entendu commencer par le principe actif. Un principe actif, c’est une substance qui possède des propriétés thérapeutiques – elle sert à la « guérison ». Pour un vaccin, c’est un antigène particulier, spécifique au type de virus dont on veut protéger le corps.
En l’occurrence, comme on l’a déjà vu, le vaccin Pfizer/BioNTech (comme celui de Moderna) utilise la technique de l’ARN messager (ARNm). Cette technique innovante fait appel à l’acide ribonucléique (ARN), proche de l’ADN. Comment ? Grâce à un « messager » que l’on injecte au patient et qui va transmettre des instructions génétiques à ses cellules. Objectif : que celles-ci fabriquent elles-mêmes un antigène du coronavirus, afin de déclencher une réponse du système immunitaire.
Fabriqué en laboratoire, ce messager s’insère donc (pacifiquement) dans la machinerie de nos cellules pour leur faire fabriquer des antigènes spécifiques du coronavirus.
Ces antigènes, inoffensifs en eux-mêmes, vont être libérés par nos cellules et livrés au système immunitaire, qui va alors produire des anticorps. Ces anticorps vont ensuite rester, montant la garde, capables de reconnaître et de neutraliser le coronavirus s’il venait à nous infecter.
Une fois lu, l’ARN messager est rapidement éliminé. En aucun cas il ne peut être « intégré » à l’ADN de nos cellules.
Les lipides
Seulement voilà, on ne peut pas injecter tel quel un petit code génétique dans l’organisme d’un être humain : il serait immédiatement détruit dans le milieu extracellulaire, indique Futura Sciences. On l’habille donc d’une enveloppe de lipides, de matières grasses, qui favorisent sa pénétration dans nos cellules.
La composition de ces particules, d’environ 100 nanomètres de diamètre (un millimètre divisé par 100 millions), est propre à chaque laboratoire.
Ce sont ces matières grasses qui donnent au liquide du vaccin un aspect blanc à blanc cassé.
Les sels
Eh oui, il faut rajouter du sel à la recette. Le vaccin de Pfizer en contient quatre différents, dont l’un n’est autre que du banal sel de cuisine (chlorure de sodium). Pas pour donner du goût, évidemment, mais pour équilibrer le pH (la salinité ou l’alcalinité) de la solution, afin qu’elle se rapproche le plus possible du pH naturel de notre corps.
Toujours dans le même but : augmenter l’acceptabilité du vaccin par l’organisme.
Le sucre
Des lipides, du sel, et maintenant du sucre : on se dit que ce n’est pas vraiment équilibré comme menu. Ici, le saccharose est utilisé pour deux raisons : servir de conservateur (comme le sucre des confitures pour les fruits) et éviter que les nanoparticules du vaccin ne se collent entre elles durant la congélation.
Précisons que les vaccins à ARNm n’ont pas besoin d’adjuvants, contrairement aux vaccins classiques. Toujours ça de gagné.
L’eau
Enfin, et évidemment, pour lier le tout, il faut de l’eau.
Quid des effets secondaires ?
Vu la liste des ingrédients, il apparaît que les effets secondaires sont surtout le fait du principe actif souligne Futura Sciences. Et, vous vous en souvenez peut-être, deux personnes ont fait une grave réaction allergique à l’injection du vaccin de Pfizer au Royaume-Uni. On en ignore encore la cause exacte.
Dans la foulée, l’Agence britannique de régulation du médicament a publié une mise en garde déconseillant aux personnes ayant des antécédents de crises allergiques aiguës de se faire vacciner. Le Canada a fait de même.
La liste détaillée et publique des ingrédients ne suffira pas à éviter les problèmes qui ne manqueront pas de se poser lors des vaccinations de masse.
SOINS
Les formulations de Moderna et de Pfizer/BioNTech contiennent chacune des matières grasses, un principe actif, des sels et du sucre. Chaque composé joue un rôle essentiel et est largement accessible au sein de l’industrie ICI
Publié vendredi 18 décembre 2020
Un comité consultatif d'experts a recommandé, jeudi, l'autorisation d'urgence aux Etats-Unis du vaccin de la société Moderna. Après cet avis non contraignant, ce sera à l'agence américaine des médicaments (FDA) d'accorder son feu vert, ce qui devrait intervenir très rapidement et ferait de Moderna le deuxième vaccin à être autorisé dans un pays occidental.
Les vaccins de Moderna et de Pfizer/BioNTech sont à ARN messager (ARNm), une technologie étudiée depuis des décennies mais qui n’avait jamais été mise sur le marché avant le 8 décembre dernier, quand la campagne de vaccination de Pfizer/BioNTech a débuté au Royaume-Uni. Elle consiste à transmettre à des cellules du corps humain un code génétique, l’ARNm, qui permet aux ribosomes de synthétiser une protéine à même de déclencher une réponse immunitaire face au virus.
Le vaccin de Moderna contient, en plus d’un principe actif, quatre types de lipides et des additifs comme des sels et du saccharose, un sucre. La liste des ingrédients du vaccin de Pfizer/BioNTech est similaire. Les proportions et les recettes, tenues secrètes, doivent par contre différer.
Nombreux lipides
Prenons l’exemple de la formulation de Pfizer/BioNTech. Elle repose sur la construction d’un assemblage supramoléculaire contenant le principe actif (BNT162b2, une séquence d’ARNm) et des lipides. L’architecture de base de cet assemblage se présente sous la forme de particules de dimensions nanoscopiques (de l’ordre d’un dixième de millionième de mètre). L’enveloppe de ces nanoparticules est composée de deux lipides, un phospholipide et du cholestérol et se présente sous forme d’une membrane similaire à celle d’une cellule biologique anodine.
Un troisième lipide, recensé sous l’abréviation ALC-0315, possède des groupes aminés capables de présenter une charge positive: ces lipides cationiques s’associent à l’ARNm (car il est chargé négativement), ce qui facilite l’incorporation de l’ARNm dans les nanoparticules lipidiques et sa délivrance au sein du cytoplasme cellulaire. Un quatrième lipide (ALC-0159) comporte notamment un polymère hydrophile qui stabilise les nanoparticules.
Ces nanoparticules lipidiques (LNP) évoluent dans un milieu aqueux, dit tampon phosphate salin, composé de chlorure de sodium, de dihydrogénophosphate de potassium, d’hydrogénophosphate de sodium et de chlorure de potassium. Ces différents sels permettent de contrôler l’acidité du milieu, à une valeur proche de la neutralité.
On y trouve aussi une grosse quantité de saccharose. Ce sucre cryoprotectant permet au vaccin d’être conservé à basse température sans risque qu’il ne se détruise, en particulier lors de sa décongélation. Le vaccin de Pfizer/BioNTech peut ainsi être conservé à -70°C. Le saccharose s’associe aux molécules d’eau et les empêche de former des cristaux de glace. Elles restent dans un état vitreux préservant l’organisation des lipides et de l’ARNm au sein des LNP.
Le rôle des nanoparticules lipidiques
Les LNP servent de transporteur non toxique pour l’organisme et de protecteur de la substance active lors de son administration. La substance active (l’ARNm) est ainsi véhiculée jusqu’au compartiment intracellulaire selon un processus dit d’endocytose (inclusion de la nanoparticule entière dans un endosome, sorte de petite poche formée à partir d’un fragment de membrane cellulaire), où elle est libérée sous sa forme intègre et donc active. «Réussir à conditionner cet ARNm au sein d’une formulation contrôlée propice à être captée par les cellules du corps humain sans perte de son activité est la grande plus-value de ces vaccins», estime Sylviane Lesieur, une chimiste spécialisée en lipides au CNRS.
Les ingrédients utilisés pour la formulation de ces vaccins figurent parmi les composants déjà identifiés pour la fabrication de dispersions aqueuses de LNP administrables dans l’organisme. La plupart d’entre eux sont aisément accessibles, le verrou technologique reposant surtout sur le conditionnement et le rendement d’incorporation de l’ARNm au sein des LNP tout en préservant la fonctionnalité de ce dernier en tant qu’agent codant.
Sus aux haies, vive le remembrement !
Au temps de mes lointaines jeunes années, dans mon pays bocagé, nos ingénieurs du génie rural, ceux des chambres d’agriculture, tous les conseilleurs de tous poils, n’y sont pas allé de main morte, place aux grosses machines, arasons, déblayons le paysage, que les quintaux pleuvent, y’a tant de bouches à nourrir !
Ces années furent qualifiées de Glorieuses, ce cher Edgard Pisani, qui n’aimait guère être contredit, se fit le chantre de la modernité en compagnie du petit paysan du Massif Central, Michel Debatisse, la Révolution fut silencieuse, certains crièrent « moins d’hectares plus de voisins ! », et là où il n’y avait pas assez d’hectares on pratiqua l’élevage hors-sol.
De la polyculture on passa à la monoculture, on parqua les vaches, les cochons et les poules pour leur faire bouffer des mixtures venus d’ailleurs : soja, résidus de maïs ; on gava les champs de NPK ; on les arrosa de toutes sortes de mixture baptisées pesticides ; adieu herbe et coquelicot…
Et puis, dans le monde mondialisé on commença à se réveiller, fallait-il encore courir après les quantités que d’autres, les anciens pauvres, savaient mieux que nous produire ? Dans les vignes d’abord, où l’on se gargarisait matin et soir avec du terroir, certains commencèrent à renâcler face aux océans de ceps ouvert à tous les maux.
Sus à la monoculture !
On esquissa un nouveau mot : permaculture.
Vive la haie !
La haie, on a longtemps écrit haye, Marcel Lachiver dans son dictionnaire du Monde Rural la décrit longuement : « Clôture formée d’arbustes, de plantes buissonnantes, d’épines entrelacées, parfois quelques arbres (haie arborée), et destinée à limiter et protéger un champ, un jardin (…) Dans les pays de champs clos, elles entourent les parcelles, dans les pays de champs ouverts, on en trouve souvent le long des chemins (…) Au Moyen Âge , la haie n’est pas seulement une clôture végétale ; c’est une zone boisée formant une frontière aux limites d’un domaine, d’un terroir, une véritable barrière forestière. »
Chez moi, ces haies nous les appelions des buissons, ils étaient profonds et, l’hiver, comme il n’y avait pas grand-chose à faire, le pépé Louis y faisait du bois, des fagots pour la cheminée. Le buisson fut pour mes copains et moi un merveilleux lieu de cachette, l’été nous y cueillons des mûres, bien juteuses, qui prospéraient dans l’entrelacs des ronces.
Bref, loin de moi de glorifier ce temps-là mais, sans faire machine arrière toute, ne serait-il pas temps de réfléchir, de se poser des questions, d’y apporter des réponses loin des slogans du type indépendance alimentaire, se dire que nous devrions mieux produire, retrouver des équilibres rompus. Les chantres du surtout ne changez rien, ceux qui s’accrochent aux vieux schémas, ceux qui ne voient pas que ceux qui mangent et boivent commencent à se poser des questions.
Bref, j’en viens à ce titre qui fera sourire les accros aux poudres diverses, les journalistes haut-parleurs de la FNSEA :
Des haies dans les vignes pour attirer les chauves-souris et bannir les insecticides ICI
Une quinzaine de vignerons angevins des appellations chaume et quarts de chaume ont entamé une opération collective de plantations de haies. Ils parient sur la biodiversité pour se passer des insecticides.
Avec l’appui technique de la chambre d’agriculture, une quinzaine de vignerons et vigneronnes de l’Anjou conduisent une opération collective de plantation d’arbres dans le vignoble.
Xavier BONNARDEL.
Publié le 18/12/2020
Sous le crachin, une quinzaine de vignerons et vigneronnes manient pelles, bêches et pics à la frontière des domaines de Belargus et du château de Suronde. Nous sommes dans la commune de Rochefort-sur-Loire (Maine-et-Loire), au cœur des appellations chaume et quarts de chaume, classées respectivement premier cru et grand cru, pour l’exposition sud de leurs coteaux surplombant le Layon et la fraîcheur suave de leurs blancs liquoreux.
Opération collective de longue haleine
À deux pas du hameau de Chaume, une guerre picrocholine se préparerait-elle sur ces terres imprégnées de tradition médiévale, où le seigneur réclamait le quart de la récolte à ses sujets ?
Qu’on se rassure : nulle intention belliqueuse dans ces travaux d’excavation. Les vignerons plantent des arbres.
Cet après-midi, une centaine de troènes, cornouillers sanguins, lantane viorne et saules sont plantés en quinconce de part et d’autre d’un fossé, décrit Armelle Vinet, ingénieure de la chambre d’agriculture, venue apporter son appui technique. Les plants sont soigneusement paillés par une litière de copeaux de bois afin d’étouffer les mauvaises herbes et de limiter les affres de la sécheresse estivale.
Les vignerons des appellations chaume et quarts de chaume sont de plus en plus convaincus de la nécessité d’accroître la biodiversité dans leurs vignes.
Les vignerons des appellations chaume et quarts de chaume sont de plus en plus convaincus de la nécessité d’accroître la biodiversité dans leurs vignes.
C’est le démarrage d’une opération collective de restauration du maillage bocager au sein du vignoble, appelée à se poursuivre et à s’amplifier sur le long terme, poursuit Armelle Vinet. Une initiative bâtie sur une conviction de plus en plus partagée parmi les vignerons : l’arbre et la vigne font très bon ménage pour la qualité du vin, la qualité des paysages, le respect de la biodiversité.
Rompre la monoculture de la vigne la suite ICI
Prodotti dei Monti Lattari
En confiné, en déconfiné sous couvre-feu, en retraité à nouveau en liberté, tu as soudain une petite faim, que tu n’as pas fait tes courses, qu’en plus c’est l’hiver, les fruits et légumes de saison sont rares, alors en quelques minutes chrono, tu te fais de la pasta.
Si tu as envie d’égayer ta pasta tu lui offres une sauce tomate, mais comme les tomates proposés sur les étals sont des produits de serre, il te faut te rabattre sur de la conserve. Alors, tu as le choix entre celle du commerce, pas forcément mauvaise, mais peu goûteuse, celle que tu que tu as fait en saison, pas simple en appartement de stériliser des bocaux, ou celle que tu te fais sur le pouce avec des petites tomates de Corbara.
C’est un luxe, je l’admets, le bocal de 500g n’est pas donné.
Mais, il suffit pour vous convaincre de lire la réponse de mon ami Daniele de Michele dit Don Pasta à la question : « C’est quoi le secret de la vraie sauce tomate? » ICI
« Elle concentre toutes les règles de la vraie cuisine. Elle doit être faite avec des produits de saison, en achetant des tomates auprès de paysans dont le travail est payé à sa juste valeur.
Une bouteille de sauce tomate renferme la mémoire du temps passé à la faire, rappelle à tout moment la valeur exacte de chaque chose. Peut-être coûte-t-elle un petit peu plus que celle du supermarché. Mais elle contient bien plus que ce produit dont on ne connaît pas le vrai prix.
Au final, l’addition est validée par le goût. Avec lui on ne peut pas tricher. C’est un patrimoine hérité d’une grand-mère qui peut-être ne savait pas lire mais qui possédait la mémoire du goût. Et il a aussi une valeur économique car, en le possédant, on ne se fait pas arnaquer par des produits qui ne sont pas ce qu’ils devraient être. »
Ce cher Daniele, lorsqu’il vient en France, passe des bouteilles de sauce tomate au nez et à la barbe des douanier, façon de parler puisqu’il n’y a plus de douanes entre l’Italie et la France sauf pour les migrants de Cédric Herrou.
Les tomates qui poussent à Corbara (pomodorino di Corbara), à proximité du Vésuve et du Golfe de Salerne sont exceptionnelles car elles sont dépourvues d’acidité et ont un goût sucré savoureux. On peut les déguster dans de nombreux plats de pâtes et autres préparations régionales.
Cette petite tomate de Corbara est traditionnellement cultivée sur les pentes du massif montagneux des Monts Lattari (Monti Lattari) ou se trouve la ville de Corbara.
Rarissime variété de petites tomates rouges de saison simplement conservées dans de l’eau salée selon un principe qui exhale les saveurs du fruit. La peau est si fine que la tomate explose en bouche révélant un goût puissant. À déguster telles quelles ou à concasser.
Pomodoro di San Marzano
Ces tomates proviennent d'un village dénommé, San Marzano situé sur les flancs du Vésuve. Cette tomate avait complètement disparu et depuis quelques années, des petits producteurs ont réussi à retrouver des graines et à les replanter tout autour du Vésuve dont la terre est très fertile.
Pomodorini di collina di Corbara
Ces petites tomates cerise sont issues d'une petite production située aux environs de Salerne. Elles sont parfaites pour préparer les poissons et fruits de mer.
Pomodorini del piennolo
Ces tomates proviennent exclusivement du Vésuve et ont la particularité d'avoir un parfum très prononcé et une peau naturellement épaisse qui permet une très longue conservation naturelle. Il est très fréquent de voir sur les balcons à Naples, ces branches de tomates ficelées en grosse grappe.
Pomodoro giallo di Francesco Vastola de la Masseria Maida
Cette tomate jaune est la toute première tomate arrivée en Italie au XVe siècle. Elle était utilisée à l'origine à des fins décoratives. Elle a disparu avec l'arrivée des tomates rouges. L'origine du nom pomodoro provient de cette tomate jaune de couleur, or.
Mort d’Andrea Camilleri, père du « giallo », le polar à l’italienne
Il écrivait dans une langue riche, mélange d’italien et de sicilien, et avait créé son propre genre. Il est mort à Rome à l’âge de 93 ans.
Par Abel Mestre
Il fut plus qu’un écrivain. Andrea Camilleri, mort mercredi 17 juillet, à l’âge de 93 ans, à Rome, inventa un genre : le polar à l’italienne (« giallo »). Salvo Montalbano, son personnage taciturne, gourmet et d’une intelligence rare, offrit certes un succès tardif à l’auteur sicilien, mais permit surtout à la littérature transalpine de trouver un second souffle.
Difficile de dissocier l’œuvre de l’auteur, tant Montalbano (le patronyme est un hommage au Catalan Manuel Vazquez Montalban, père du détective Pepe Carvalho) est un double de Camilleri. Ses nombreuses enquêtes (vingt-six ont été traduites en français, au Fleuve noir, sur trente-deux livres) se déroulent dans un village imaginaire baptisé Vigata. La bourgade n’est qu’un décalque littéraire de Porto Empedocle, à l’est de la Sicile, où le « maestro » est né le 6 septembre 1925.
Richesse d’écriture
D’ailleurs, le maire de la ville souhaiterait accoler « Vigata » au nom de la cité, pour rendre hommage à l’écrivain devenu un phénomène en Italie. La série télévisée inspirée des aventures du commissaire Montalbano (1999-2017) a rencontré un tel succès qu’un feuilleton dérivé (« spin-off ») a même été créé, mettant en scène l’inspecteur à ses débuts.
Homme de gauche, l’écrivain met les thèmes de la corruption, de la mafia et de la crise migratoire au cœur de son œuvre
Camilleri ne s’est, cependant, pas fait connaître uniquement grâce à ses romans policiers drôles et politiques − homme de gauche, l’écrivain met les thèmes de la corruption, de la mafia et de la crise migratoire au cœur de son œuvre − mais aussi grâce à une langue. En version originale, ses livres sont écrits dans un mélange de dialecte sicilien et d’italien, parfois déroutant pour un Milanais ou un Vénitien. « A la maison, nous avions toujours parlé un dialecte constamment enrichi d’italien, et la distinction établie par Pirandello me convenait parfaitement : la langue italienne exprime le concept, tandis que le dialecte exprime le sentiment », expliquait-il en 2000 à Livres Hebdo.
Cette richesse d’écriture a été mise en mots en France par Serge Quadruppani. Grâce à ce travail impressionnant de traduction, empruntant au « français du Midi », la complexité des multiples influences culturelles siciliennes est rendue intelligible pour le lecteur de l’Hexagone. « Le “camillerien” n’est pas la transcription pure et simple d’un idiome par un linguiste, mais la création personnelle d’un écrivain, à partir du parler de la région d’Agrigente », explique le traducteur dans un « avertissement » présent dans chaque volume.
Voir aussi Sur les traces du commissaire Montalbano en Sicile
« Polar du terroir »
Le phénomène Montalbano a surtout ouvert la voie à toute une jeune génération de « polardeux » italiens. Carlo Lucarelli, Marcello Fois, Loriano Macchiavelli, Massimo Carlotto… Tous doivent énormément à Camilleri, qui a défriché et modernisé la littérature de genre, codifiant presque un style roman policier à l’italienne : les intrigues comptent moins que l’étude des travers de la société transalpine et les héros sont presque tous bourrus, fins gourmets, torturés et solitaires. L’humour et l’autodérision sont également omniprésents. Surtout, grâce aux aventures de Montalbano, Camilleri a été précurseur d’une sorte de « polar du terroir ». A l’image du Sicilien, presque tous les auteurs placent leurs intrigues dans des régions particulières. Résultat : le roman policier italien est profondément enraciné dans l’histoire et la géographie de la Péninsule.
La première partie de sa vie, Camilleri la consacra au théâtre, à la poésie et à la télévision
Il serait injuste de résumer l’œuvre impressionnante de Camilleri aux seuls « gialli » qui ont bâti son succès à partir de 1994 (La Forme de l’eau, traduit en français en 1998 chez Fleuve noir, le Sicilien avait alors 69 ans). La première partie de sa vie, Camilleri la consacra au théâtre, à la poésie et à la télévision. Il vivait alors à Rome, et mit en scène plus de 150 pièces de théâtre. Il multiplia les mises en scène de Luigi Pirandello, cousin de sa mère. En 1958, il fut le premier en Italie à faire découvrir Samuel Beckett. Pour la Radiotelevisione Italiana (RAI), il produisit des téléfilms et des séries adaptés des romans de Georges Simenon. Les enquêtes du commissaire Maigret ont eu une réelle influence sur celles de Montalbano.
Mais l’envie d’écrire des romans le brûlait. Il avait bien un manuscrit, mais il fut refusé par toutes les maisons d’édition pendant une dizaine d’années. Heureusement, son ami l’écrivain Leonardo Sciascia veillait et le motivait. Son livre parut en 1982 (Un filet de fumée, Fayard, 2002). Plus d’une quarantaine ont suivi, la plupart dans une veine historique et toujours à Vigata.
Un regard négatif sur le pouvoir berlusconien
Dans ce pan de l’œuvre camillerienne, une sorte de fresque historique de son pays, les livres traitant de l’Italie fasciste ressortent du lot. Ils sont le prétexte à une critique féroce de l’Italie postmoderne, où une sorte de « démocrature » est à l’œuvre. Camilleri jette ainsi un regard extrêmement négatif sur le pouvoir berlusconien, qui s’accompagne de l’arrivée de l’extrême droite et des populistes aux manettes. Il tira de cette période un roman magistral, Privé de titre (Fayard, 2007) qui démonte les mécanismes du mensonge d’Etat et de la fabrication d’un coupable. Ou encore La Prise de Makalé
« Le fascisme est un virus, dont on a cru se débarrasser en pendant le chef par les pieds, mais qui revient depuis des décennies, sous des formes différentes », confiait-il en 2006 au Monde. Il en savait quelque chose : la famille Camilleri était mussolinienne. Son père, inspecteur des ports de Sicile méridionale, avait participé à la marche sur Rome, et sa mère, quoique un peu moins impliquée, était sympathisante. Si bien qu’à 10 ans, juste après le début de la guerre d’Ethiopie, le petit Andrea n’avait qu’un désir : « Tuer des Abyssins » − ambition dont il fit part au Duce dans une lettre enflammée. « Il m’a répondu, le cornuto, que j’étais trop petit pour faire la guerre, mais que les occasions ne manqueraient pas dans l’avenir, se souvenait-il près de soixante-dix ans plus tard. Le jour où elles se sont présentées, bien sûr, je ne voulais plus. »
Lire notre entretien avec Andrea Camilleri : « La majorité des Italiens ont adoré Mussolini, et cette volonté d’obéissance n’a jamais disparu »
Andrea Camilleri en quelques dates
6 septembre 1925 – Naissance à Porto Empedocle (Sicile)
1982 Un filet de fumée
1994 La Forme de l’eau, premier livre de la série du commissaire Montalbano
2003 La Prise de Makalé
2005 Privé de titre
2018 Ne me touche pas
17 juillet 2019 Mort à Rome
Maurizio de Giovanni, le père de l’étrange commissaire Ricciardi, il voit, comme en un flash, les derniers instants des morts, leurs dernières paroles, comme souvent dans ses romans ICI nous fait goûter un peu de la cuisine napolitaine.
Dans Des phalènes pour le commissaire Ricciardi, pour moi le plus abouti de la série, « Maurizio de Giovanni excelle à perdre son héros dans cette farandole de sentiments confus, inavoués ou à peine dévoilés, parfois importuns, puissants, il s’attache tour à tour, au fil des chapitres, à un personnage, puis l’autre, revient à l’intrigue, relatant d’une plume aérienne la finesse des nuances, la minceur des espoirs et l’épaisseur des déceptions. La traque du coupable devient presque subalterne, si ce n’est pour le brigadier Maione qui gratifie le lecteur, à chaque nouvelle enquête, d’une visite des bas-fonds de Naples en ce milieu des années trente, et qui va s’ériger, une fois de plus, en protecteur de son supérieur, et ami. L’intrigue policière n’est pourtant pas à dédaigner. Elle rebondit de témoignages en constatations, l’esprit agile de Ricciardi devra encore réaliser des prouesses afin d’en dénouer tous les pièges, pour nous livrer un dénouement stupéfiant. »
Très grand roman dans la Naples des années 30, mais aussi de subtiles histoires d’amour, dans l’affreux contexte du fascisme mussolinien. De la superbe littérature. »
Les femmes y tiennent aussi une place exceptionnelle : les habituelles, Livia la Diva folle de Ricciardi, Enrica la douce et sage amoureuse de Ricciardi qui la repousse au nom de sa folie tout en l’aiment, la nouvelle : la superbe et trop sage Bianca Palmieri di Rosccaspina, au cœur de l’intrigue.
Je précise que le commissaire Luigi Alfredo Ricciardi, fils d’une bonne famille du Cilento, est baron de Malamonte, il vit seul avec la nièce de sa tante Rosa décédée récemment. Pas de femme, pas de sorties, une vie simple que personne ne comprend : l’homme est riche, dans la force de l’âge.
Mais chez Maurizio de Giovanni la nourriture tient une place qui n’a rien d’anecdotique. Hormis la défunte Rosa, qui l’a élevé, l’obligeant à enfourner ses plats roboratifs, c’est souvent Lucia, l’épouse du brigadier Maione qui nous livre le secret de ses plats napolitains.
J’adore le brigadier Raffaele Maione, un géant balourd, enquêteur de terrain, il connaît le Naples profond comme sa poche avec son lot d’indics, telle la Bambinella, ronchon, bon père de famille, il couve le commissaire Ricciardi comme une poule ses poussins.
Puisqu’officiellement Vin&Cie est un espace du bien manger et du bien boire je vais vous offrir un petit couplet sur le polpettone de Lucia :
Polpette, polpettone…
J’ai mangé des polpettes chez Giovanni Passerini. Je vous ferai un petit dessin sur elles plus loin.
« Lucia avait préparé le polpettone : c’était un petit événement familial toujours bien reçu et fêté en conséquence.
Sa réalisation prenait du temps et son coût était assez élevé, car il fallait tenir compte de l’appétit des jeunes loups qui n’avaient d’enfants que les apparences, et celui de Raffaele qui rentrait le soir tenant à peine debout, et qui aurait été capable de dévorer un bœuf à lui tout seul. Mais quand on voulait, on voulait, et comme ce merveilleux mois de septembre, Maione avait reçu une belle gratification sur proposition de Ricciardi, Lucia avait décidé de fêter l’événement en famille.
[…]
« Elle avait passé son après-midi à rassembler les ingrédients nécessaires à son fameux polpettone, sous le regard attentif de Benedetta et de Maria, ses filles, qui l’observaient avec des yeux de mère de famille. Devant elles, Lucia avait pris l’habitude de commenter ses moindres gestes de cuisinière.
Il faut prendre une belle tranche de viande maigre, vous voyez ? Elle doit être grande mis tendre. Vous devez bien l’aplatir mais sans la briser, sinon la farce risquerait de s’échapper. On la sale et on la poivre. À côté, il faut faire un hachis très fin de jambon, d’ail, de persil avec un peu de marjolaine. Pas trop, la marjolaine est très forte et si on en met trop on ne sentira qu’elle. Maintenant, la mie de pain : il faut la presser après l’avoir laissée tremper dans de l’eau avec deux jaunes d’œufs. On mélange tout ça pour obtenir une pâte bien lisse qu’on étale sur la viande. On parsème de pignons de pin et de raisin secs.
Les fillettes étaient à elles seules un spectacle, les yeux écarquillés et la bouche ouvert. Maria, la plus gourmande, allongeait parfois un doigt pour goûter, tandis que Benedetta, la fille adoptive, absorbait enseignements et conseils comme une éponge.
Maintenant, il faut rouler la viande et la ficeler, mais vous savez que ce n’est pas fini. Dans la poêle, on va mettre le saindoux, le lard, quelques rondelles d’oignon, le céleri et la carotte. Voilà. Et puis un verre d’eau et une petite cuillerée de concentré de tomate.
Le terme de polpette, boulette de viande, apparaît pour la première fois dans un livre de recettes italiennes du milieu du XVe siècle, écrit par Mastro Martino, qui confirme ainsi la paternité italienne de cette préparation.
Il faut dire qu'à la fin du Moyen Âge, selon les recettes de cet habile cuisinier, les boulettes de viande étaient préparées d'une manière différente de celle d'aujourd'hui : au lieu de déchiqueter la viande et de la mélanger avec d'autres ingrédients savoureux, Mastro Martino dit en fait de battre la tranche de veau, en enlevant les nerfs et en les aplatissant, puis en les farcissant et en les repliant sur eux-mêmes, avant de les rôtir à la broche.
Cependant, il faudra attendre un autre siècle pour que les boulettes de viande deviennent plus similaires à celles que nous préparons aujourd'hui: au milieu du XVIIe siècle, Vincenzo Tanara introduit la pratique de hacher la viande pour préparer des boulettes de viande, qu'il appelait les reines de la nourriture. Antonio Latini dans son livre de recettes indique de faire bouillir et rôtir le veau, puis de le hacher finement pour créer des boulettes de viande, allongées et grosses, semblables aux polpettone, pains de viande.
Entre le milieu du XVIIe et le XVIIIe siècle, dans la préparation des boulettes de viande c’est le triomphe de la base de viande hachée, connue dans les recettes sous le nom de "piccatiglio", les cuisiniers commencent à expérimenter différents types de pâtes et d'ingrédients pour le parfumer et le parfumer.
Alors qu'au XVIe siècle, suivant la mode de l'époque, on préférait faire mariner les tranches de viande dans un mélange de vinaigre et de poivre, puis les farcir d'un mélange d'herbes aromatiques, en utilisant des jaunes d'œufs battus comme liant, à partir du XVIIe siècle on rencontre deux nouvelles tendances : certains, suivant le style de la cuisine napolitaine, choisissent de mélanger la viande avec des ingrédients sucrés et sucrés tels que des raisins secs, des pignons de pin, des écorces de citrouille confites, de la poudre de génoise et même massepain, tandis que d'autres préfèrent une pâte plus parfumée et épicée.
Dans la seconde partie du XIXe siècle, Artusi définit désormais les boulettes de viande comme «un plat que tout le monde sait faire, à commencer par l'âne, qui fut peut-être le premier à les modeler pour l'humanité».
Dans une proposition d'économie stricte, ses boulettes de viande sont faites avec des restes de viande bouillie mais « si vous voulez les simplifier ou avec de la viande crue, vous n'avez pas besoin de beaucoup d'assaisonnement ».
En revanche, Artusi ne renonce pas aux raisins secs et aux pignons de pin ajoutés à la pâte, comme si un siècle d'expériences renouvelées n'avait pas laissé de trace dans sa culture culinaire.
Le polpettone, pain de viande, comme les boulettes de viande, est un plat pauvre né dans les milieux modestes parce qu'au départ, il est confectionné à partir de restes.
D'où vient le nom de pain de viande ?
Certains soutiennent que le nom dérive de «pulpe», le nom des parties les plus molles des animaux, qui ont été utilisées mélangées à d'autres restes. Ce n'est qu'au XIXe siècle, cependant, que les premières recettes de pain de viande apparaissent dans les manuels de cuisine.
Ce plat est typique de Naples, mais il se cuisine également dans d'autres régions. La seule différence est que le pain de viande napolitain contient des ingrédients uniques: des œufs, du salami et du provolone et une fois cuit, de la sauce tomate est ajoutée.
Anime di verto.Falene per il commissario Ricciardi
Traduction: Odile Michaut.
Trump in tv e il bisonte di Pelosi
Il polpettone racconta l’America ICI
Frank Bruni del «New York Times» e il libro sul piatto più amato negli Usa
di Massimo Gaggi
NEW YORK (traduction automatique)
Le pain de viande préféré du chef de la majorité républicaine au Congrès, Paul Ryan, a un goût sauvage: «Un pain de viande à base de venaison sur la table d'un dirigeant politique qui à Washington parle principalement de réforme fiscale, mais qui revient dès qu'il le peut dans les bois de son Wisconsin où il déchaîne sa passion pour la chasse, la nature et l'activité sportive. Il chasse le cerf qui devient alors la viande de son plat préféré ».
Frank Bruni, chroniqueur politique du New York Times(journal pour lequel il était également correspondant d'Italie), il nous parle de son nouveau livre, "A Meatloaf in Every Oven", sorti hier aux Etats-Unis. L'auteur d'essais sur la présidence Bush et sur certaines fausses promesses des mythiques universités américaines, cette fois avec une autre journaliste politique, Jennifer Steinhauer, signe un livre sur les pains de viande, décliné en 49 recettes différentes: de celle de Mom Leslie à la très sophistiquée pain de viande proposé par Mario Batali, le chef le plus célèbre d'Amérique.
Viande et poisson
Un choix curieux mais pas trop, étant donné que Bruni a une grande passion pour la cuisine et que pendant quelques années, entre son expérience à l'étranger et celle de commentateur politique, il a été le critique gastronomique du Times, le juge suprême des restaurants new-yorkais. Des miches de viande de tous types de viande et même de poisson, qui imitent des plats de différentes cuisines, comme les tacos mexicains, jusqu'au légume du chef Daniel Patterson qui transforme un plat de mauvaise cuisine en une composition complexe à base de lentilles, courgettes et orge . Mais le contexte politique des deux auteurs les pousse à tenter de retracer le tempérament des démocrates et des républicains même dans la préparation d'un plat aussi populaire.
Le leader démocratique
«La tendance du leader démocratique Chuck Schumer à toujours essayer de plaire à tout le monde - dit Bruni - se retrouve dans son pain de viande dans lequel on trouve du bœuf, du porc et du poulet: un vrai pain de viande« omnibus »». Mais il y a aussi le bipartisme : c'est très simple, tout basé sur le boeuf, et c'est fait par la sénatrice Susan Collins, l'une des rares républicaines qui, pendant des années de politique mur à mur, tente de collaborer avec les démocrates. Ensuite, il y a l'ancienne présidente démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi, qui, dans une tentative de combiner ses origines italiennes avec la Californie, l'État qu'elle représente au Parlement, a inventé (avec la collaboration de Bella, sa petite-fille) pain de viande à base de veau, bison, pain ciabatta, romarin et coriandre.
Origines italiennes
Mais pourquoi cet hommage à un plat qui n'est pas particulièrement raffiné comme le pain de viande? L'origine italienne de Bruni y est-elle pour quelque chose? «A la maison, quand j'étais enfant, on mangeait aussi italien, mais le pain de viande est très américain. Dans le livre, il y en a aussi avec une saveur italienne, avec de la pancetta et du pecorino, par exemple. Mais le plat lui-même a le goût de l'Amérique: il est simple mais peut être décliné de plusieurs manières, rappelant de nombreux endroits et moments de notre vie. Pour moi, commencer par Leslie était une façon de célébrer ma mère décédée il y a vingt ans. Et pour revenir à mon enfance ».
Président
Et Trump ?
Le livre, sorti hier mais livré à l'éditeur il y a six mois, le touche à peine, mais aussi le nouveau président, qui a accompagné Melania il y a des années pour préparer un pain de viande dans le programme culinaire de Martha Stewart, a célébré à sa manière le pain de viande de son mère, en l'insérant dans les menus des restaurants de ses hôtels. Mais pourquoi Bruni, qui, en plus d'être un critique gastronomique, cuisine aussi très bien, dit se sentir vraiment en sécurité en cuisine seulement quand il fait du pain de viande? «Parce que j'ai commencé à cuisiner très tard dans la vie: quand j'étais petit, les poêles étaient réservés aux femmes. J'ai une expérience limitée et le pain de viande en plus d'être un jeu d'enfant, une chose qui me fait me sentir à nouveau enfant, c'est le seul plat qui tolère une bonne marge d'erreur: on peut faire des erreurs, corriger et récupérer ».
En cette fin de matinée d’un lundi ensoleillé, affamé, je pensais avoir enfin terminé mon ouvrage pour vous offrir de quoi rassasier vos appétits de nourritures spirituelles, lorsque je me suis dit « et si je leur proposais une 7ième fournée ? »
1977
Guillermo Saccomanno
304 pages
Éditeur : ASPHALTE (05/03/2020)
2 juin 2020
Aux « nous sommes en dictature » lire 1977 de Guillermo Saccomanno l’Argentine de Videla les mères de la Place de Mai ICI
Buenos Aires en 1977. La dictature militaire s’est installée depuis plusieurs années, certains résistent, des femmes défilent chaque jeudi pour rappeler qu’un de leurs proches, leur fils ou leur fille dans la plupart des cas, a «disparu» ; des voitures peintes en vert, comme un uniforme, bien reconnaissables, patrouillent, et la majorité des habitants essaie d’adapter sa vie aux circonstances.
… la terreur répondait toujours présente. Les militaires avaient mis en garde : « Nous éliminerons d’abord les subversifs, puis leurs complices, ensuite leurs sympathisants et enfin les indifférents et les tièdes. »
Toute la lumière que nous ne pouvons voir
Anthony Doerr
Valérie Malfoy
600 pages
Éditeur : ALBIN MICHEL (29/04/2015)
Anthony Doerr: une lumière dans la nuit ICI
En suivant le destin d'une petite aveugle et d'un jeune orphelin, emportés dans le tourbillon du second conflit mondial, le romancier américain Anthony Doerr signe un texte aussi inattendu que réjouissant, du Paris de l'Occupation aux joies de la Libération.
Un parfum de Débarquement flotte sur les librairies françaises. Alors qu'on fêtait, l'an passé, le soixante-dixième anniversaire du D-Day, arrive en effet dans nos contrées un roman événement, appelé à devenir l'un des best-sellers de l'été : Toute la lumière que nous ne pouvons voir, par Anthony Doerr. Finaliste du National Book Award, sacré meilleur livre de l'année par la presse américaine, ce pavé de 600 pages s'est déjà écoulé à plus d'un million et demi d'exemplaires aux Etats-Unis - performance incroyable pour un auteur jusque-là parfaitement inconnu du grand public.
"C'est mon cinquième livre, et je n'avais connu que quelques succès critiques. Jamais je n'aurais pu envisager un tel raz de marée", avoue d'ailleurs sans mal cet écrivain au crâne lisse, au regard rieur, presque enfantin.
21 février 2016
CHAP.15 opération Chartrons, ICI
Me revoilà installé dans l’attente d’elle, une attente tranquille, apaisée. Le temps m’est compté alors je vis au présent, au fil de mon indolence et comme l’hiver est enfin venu, sous ma couette, je lis au lit le Prix Pulitzer « Toute la lumière que nous ne pouvons voir. » d’Anthony Doerr.
« … de nouvelles opportunités se présentent, et le Gros Claude n’est pas homme à les laisser passer. Des paysans de Cancale lui procurent de la viande d’agneau et des lapins. Claude transporte lui-même à Paris, en prenant le train, cette viande dans les valises en vinyle assorties de son épouse. Argent facile : certaines semaines il peut se faire jusqu’à cinq cents francs. Loi de l’offre et de la demande. Il y a toujours des contretemps forcément : un maillon de la chaîne qui flaire quelque chose et veut sa dîme. Il faut un cerveau comme le sien pour démêler les complexités de cette affaire-là… »
« Ce que racontent ces femmes dans la cuisine de Mme Manec est terrible et difficile à croire. Des cousins de Paris dont personne n’avait entendu parler depuis des lustres écrivent à présent des lettres pour supplier qu’on leur envoie des chapons, des jambons, des poules. Le dentiste vend du vin par la poste. Le parfumeur égorge des agneaux et les trimballe en train jusqu’à Paris, où il les vend à prix d’or.
À Saint-Malo, les habitants sont condamnés à des amendes pour avoir fermé leurs portes à clé, élevé des colombes, stocké de la viande. Le champagne disparaît. Plus de contact visuel. Plus de bavardage sous les porches. Plus de bains de soleil, plus de chansons, plus de promenades d’amoureux sur les remparts, le soir – ces règles ne sont pas édictées, mais c’est du pareil au même. »
L'espion inattendu
Ottavia Casagrande
272 pages
Éditeur : LIANA LÉVI (06/02/2020)
« L’Espion inattendu » (Quando si spense la notte), d’Ottavia Casagrande, traduit de l’italien par Marianne Faurobert, Liana Levi, 272 p., 19 €.
« L’espion inattendu », d’Ottavia Casagrande : mon grand-père, ce héros ICI
Histoire d’un livre. « L’Espion inattendu », d’Ottavia Casagrande, romance la vie de Raimondo Lanza di Trabia en 1939-1940. Mais à peine, tant le personnage est romanesque.
Dans la famille Lanza di Trabia, il y a Raimondo, Raimonda, sa fille, et Ottavia, sa petite-fille. Pourquoi cette dernière s’est-elle immergée dans la vie de son aïeul au point d’y consacrer deux livres, dont ce formidable Espion inattendu qui paraît aux éditions Liana Levi ? D’une façon indirecte où le hasard, si l’on y croit, joue pour beaucoup. « Au départ, il y avait une légende familiale, raconte la jeune femme, de passage à Paris. Nous, les enfants, savions que notre grand-père maternel était un homme flamboyant, connu pour son charme et son esprit. “C’est simple, nous disait-on, quand Raimondo entrait dans une pièce, tout le monde s’arrêtait pour le regarder.” C’était un homme qui laissait une empreinte. »
Un visage à la Cary Grant
Sur la brochure qui accompagne la sortie du livre, les photos montrent en effet un homme au physique hors du commun. Ici, un visage à la Cary Grant. Là, un corps d’athlète bronzé au soleil de Capri. Et le reste à l’avenant. Raimondo Lanza di Trabia a tout d’un héros de film ou de roman. D’abord, une naissance aristocratique, en 1915 (mais cachée, car hors mariage, Raimondo étant en fait un prince sicilien rejeté par sa famille jusqu’à l’âge de 12 ans). Ensuite, une existence qui a toutes les caractéristiques de la dolce vita (le prince pratique la course automobile, compte de nombreux amis dont Aristote Onassis, Reza Pahlavi ou Giovanni Agnelli, il est aimé des plus belles femmes de son époque, parmi lesquelles Joan Fontaine ou Rita Hayworth). Une mort mystérieuse enfin, à seulement 39 ans – un suicide, selon la version officielle.
Lucky Boy
Walter Mosley
332 pages
Éditeur : LIANA LÉVI (18/01/2007)
Un regard noir sur l'Amérique ICI
Par CHRISTOPHE MERCIER
Publié le 15/02/2007
WALTER Mosley, apparu tardivement dans le paysage de la littérature américaine - il avait près de 40 ans, en 1990, lors de la publication de son premier roman, Le Diable en robe bleue - a mis, depuis, les bouchées doubles : Easy Rawlins, son héros récurrent, est maintenant au centre de neuf livres. L'auteur, depuis, a aussi écrit des romans non policiers, des récits de science-fiction, des essais, des livres pour enfants, des nouvelles.
Depuis que Bill Clinton, en 1992, a dit son goût pour les aventures d'Easy Rawlins, Mosley est, dans sa catégorie, l'un des auteurs les plus vendus aux États-Unis. Il est aussi l'un des plus respectés, souvent comparé à Raymond Chandler (le Los Angeles de Rawlins, le privé noir, dans les années d'après-guerre, prend pour ainsi dire la suite de celui de Philip Marlowe), ou à Chester Himes. Il enseigne aujourd'hui à l'université de New York.
On découvre simultanément en France deux romans récents, Noirs baisers (2005), la neuvième aventure d'Easy Rawlins, et Lucky Boy (2006), un roman non policier que la presse américaine a salué avec enthousiasme. À la lecture successive des deux livres, il est évident que, Rawlins ou pas Rawlins, Mosley est le maître d'un univers et de thèmes romanesques constants. Qu'il montre, dans Noirs baisers, la Californie hippie des années 1960, ou, dans Lucky Boy, le Los Angeles des premières années du XXIe siècle, il peint toujours une Amérique profondément ségrégationniste, dans laquelle les gens de couleur restent perpétuellement des exclus. En ce sens, il est avant tout un écrivain engagé, un militant de la cause noire. C'est ce qui donne à ses livres leur force de conviction, leur désenchantement, mais aussi, parfois, un aspect quasiment pédagogique. Très documentés, les romans de la série Easy Rawlins décrivent un Los Angeles disparu, ce qui fait leur charme parfois suranné mais leur donne un côté quelque peu «fabriqué ». C'est sans doute pour échapper à ces limites, et parler de l'Amérique d'aujourd'hui (car Rawlins, censé être né aux alentours de 1920, peut difficilement être mis en scène dans une intrigue située en 2000), que Mosley a renoncé à son héros favori pour peindre, dans Lucky Boy, les États-Unis au tournant du millénaire.
La cabane du métayer
Jim Thompson
Noël Chassériau (Traducteur)
256 pages
Éditeur : GALLIMARD (25/05/2007)
CasusBelli 07 juillet 2019
Je suis décidément et définitivement fan de Jim Thompson !
Ce livre que l'on trouve aussi sous le titre de "Deuil dans le coton" raconte l'histoire de Tom Carver, un jeune homme de 19 ans, fils de métayer à l'avenir tracé d'avance, il trimera dur toute sa vie et restera pauvre car dans ce coin d'Amérique les destins sont inéluctables et on doit l'accepter avec fatalité.
Tom Carver est un garçon docile et obéissant, et comme il a été adopté, il est également reconnaissant, malgré la grande sévérité de "Pa".
Cela dit Tom a de la chance car il fréquente Donna, une fille superbe, qui a tout de même un énorme "défaut", elle est la riche héritière du plus gros propriétaire terrien du comté qui se trouve être le plus proche voisin de Tom, cette relation est donc clandestine et doit le rester à tout prix.
Tom est un maelstrom d'émotion à cet instant de sa vie, il supporte de plus en plus difficilement l'injustice de son destin, l'injustice de "Pa", car il est peut-être un "paysan", mais il n'est pas dénué de sensibilité ni d'intelligence.
Jim Thompson nous offre ici un récit d'une grande force émotionnelle, sa lecture des rapports humains, de leurs interactions est d'une vérité et d'une précision saisissante, le scénario est pour tout dire passionnant et tout à fait imprévisible.
J'ai aimé tout ce que j'ai pu lire de cet auteur, et c'est pour l'instant le livre qui m'aura marqué le plus, une plongée en apnée dans les méandres de l'âme humaine, je remonte un peu secoué pour mon plus grand plaisir de lecteur.
Critiques ICI
Vis-à-vis
Peter Swanson
Éditeur : GALLMEISTER (06/02/2020)
« Vis-à-Vis » de Peter Swanson: Deux solitudes face à l'altérité dans un suspense palpitant ICI
« Et maintenant c’est ma vie à moi qu’elle a saccagée. Avant de rencontrer Henrietta Mazur, j’avais deux vies toutes les deux très simples, chacune rassurante et gratifiante à sa manière. Et voilà qu’elle débarque de nulle part et fait fusionner ces deux existences en une seule. Un foutu sac de nœuds. »
Le vis-à-vis vénéneux de Peter Swanson ICI
ParKaren Lajon
LA VIE EN NOIR - Quelle mouche a piqué Gallmeister. Publier un page-turner. Pas vraiment leur marque de fabrique jusqu'ici. Mais Peter Swanson vaut bien que l'on délaisse quelques temps notre élitisme de polardeux chatouilleux. Cinquième roman de l'écrivain américain, "Vis-à-vis" est un thriller psychologique à l'intrigue tordue à souhait, basée sur un des fondamentaux de la psychiatrie. On est toujours deux dans une relation. Aussi frelatée, soit-elle.
Histoire de la fatigue : Du Moyen Age à nos jours
Georges Vigarello
480 pages
Éditeur : SEUIL (03/09/2020)
26 novembre 2020
Georges Vigarello, historien des «petites choses» explore la perception de la fatigue du Moyen Âge à nos jours ICI
« Histoire de la fatigue », de Georges Vigarello : du pèlerin harassé au cadre en burn-out ICI
A travers son nouvel essai, l’historien éveille dix siècles d’archives rares ou familières et secoue même, ce faisant, sa discipline. Enthousiasmant.
Par Florent Georgesco « Histoire de la fatigue. Du Moyen Age à nos jours », de Georges Vigarello, Seuil, « L’univers historique », 474 p., 25 €, numérique 18 €.
Il faut imaginer Sisyphe épuisé, renonçant à rouler sa pierre : nous nous en sentirions plus proches. L’humanité a toujours rêvé les actions les plus extravagantes, les plus grandioses, dans tous les ordres. Et toujours, accablée, a laissé le repos succéder à l’exploit. Nous sommes des animaux fatigués. Cette expérience universelle des limites n’avait pourtant jamais donné lieu à une étude aussi vaste et intellectuellement ambitieuse que celle que lui consacre Georges Vigarello dans Histoire de la fatigue. Ce qui va de soi nous glisse si facilement entre les doigts. Il est presque miraculeux d’en prendre soudain conscience.
Questions inattendues
Ainsi le travail de l’historien relève-t-il parfois d’une forme de relecture créatrice. On change d’angle, on reprend tout ; tout apparaît sous un jour nouveau. Comment l’Occident a-t-il éprouvé, décrit, pensé la fatigue ? Par quels expédients a-t-il tenté d’y remédier ? Du Moyen Age à notre temps, du pèlerin harassé s’engageant sur un sentier de montagne au cadre sombrant dans le burn-out, ou à ce Sisyphe rouge que fut Alekseï Stakhanov (1906-1977), ouvrier soviétique infatigable, modèle mythifié d’un « “homme nouveau” toujours plus endurci », Georges Vigarello soumet figures familières, documents bien connus, archives plus rares à des questions inattendues, dont on découvre à mesure l’ampleur, la pertinence, l’enthousiasmante capacité à cerner une part peu explorée de la vie humaine.
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Diffractée en une multitude d’approches, l’enquête, au passage, prend l’allure d’une revue générale des problématiques et des moyens de la discipline historique. Histoires religieuse, militaire, scientifique, culturelle, histoires des techniques, des sensibilités, des idées, de la littérature, du corps se combinent ou s’opposent, s’agencent plus ou moins, ajoutent lumières sur lumières dans un savant désordre. L’objectif n’est manifestement pas d’unifier ces ressources : l’amateur de système, de vérité au bout du chemin devra passer le sien. Il y a mieux à trouver ici. Des pistes sont ouvertes. Des fils tirés à travers les siècles. Le lecteur, en les suivant, sillonne sa propre histoire comme une terre inconnue.
Représentations du corps
Le Moyen Age, par exemple, connaît le noble éreintement du combattant ou la lassitude du marcheur, mais le « vilain » s’épuisant dans les champs rencontre plus souvent le mépris que la compassion. Il faudra une lente évolution, dont l’historien déroule les étapes, pour que les fatigues du travail commencent à faire l’objet d’évaluations, de tentatives de rationalisation, puis, à partir du XIXe siècle, de revendications, et d’abord d’une conscience plus lucide. Laquelle rebondit vers une autre piste, qui croise l’enjeu du labeur sans s’y résumer : l’histoire de la physiologie. L’auteur du Corps redressé (Delarge, 1978), qui dirigea avec Alain Corbin et Jean-Jacques Courtine une décisive Histoire du corps (Seuil, 2005-2006), excelle à relier l’approche de la fatigue aux représentations du corps, que celui-ci paraisse gouverné par les humeurs, les nerfs, les hormones, qu’il faille, pour le reposer, rafraîchir le sang, renforcer les fibres, augmenter le taux de testostérone ou mesurer l’impact de nos états psychologiques sur nos lassitudes.
Les couleurs de nos campagnes
Jean-Marc Moriceau
235 pages
Éditeur : LES ARÈNES (10/10/2020)
8 décembre 2020
Journal d’1 flâneur demi-confiné en semi-liberté (11) les conseils du papy Jacques pour le Noël des petits mouflons urbains : les couleurs de nos campagnes de Jean-Marc Moriceau ICI
Les goûts et les couleurs du monde
Marc-André Selosse
352 pages
Éditeur : ACTES SUD (02/10/2019)
6 juillet 2020
LeRouge&leBlanc devrait étendre sa palette à l’orange en suivant 1 histoire naturelle des tannins de M.A. Selosse… ICI
Marc-André Selosse dans son chapitre VII De vins en diffusions : des tannins assainissants puisés à diverses sources, raconte comment « au détour d’un dîner avec un ami à Normale sup, un jour de 1987, le vin fit irruption dans sa vie. »
C’était chez Jean-Baptiste Besse caviste sur la Montagne Sainte Geneviève à Paris qui leur avait « recommandé un clos-vougeot alors vieux de cinq ans » qu’il leur avait « cédé pour une poignée de francs tant il tenait à ce que nous commencions par ce bourgogne notre éducation au vin. »
Vin & Co ... en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ...