Vin & Cie, en bonne compagnie et en toute liberté ...
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Bonne journée à tous, ceux qui ne font que passer comme ceux qui me lisent depuis l'origine de ce blog.
Voilà une date qui n'a pas fait la une des journaux. Et pourtant c'est un moment décisif de l'histoire de la gauche dont cette année marque le centenaire : le Congrès de Tours (25-30 décembre 1920).
Quelques événements ont quand même permis de revenir sur cet événement majeur, notamment une journée d'étude à l'Université Paris-Est Créteil le 10 décembre, mais aussi une série de publications de la Fondation Jean-Jaurès.
Il y a cent ans donc, les cassures de la Première Guerre mondiale qui ont donné lieu à la Révolution russe en octobre 1917 se cristallisent en une scission au sein de la SFIO. La majorité des militants quitte le parti pour fonder la Section française de l'Internationale communiste (SFIC), bientôt connue sous le nom de Parti communiste.
Commence alors une relation complexe entre socialistes et communistes faite d'unions circonstancielles et de débats parfois violents.
Très jeune, Michel Rocard lit les dissidents communistes comme Viktor Kravchenko. Il n'éprouvera donc jamais la fascination de beaucoup des jeunes de gauche de sa génération pour le communisme. Au PSU, il renvoie dos à dos aussi bien la SFIO délégitimée selon lui par l'action de Guy Mollet que le PCF, trop associé au totalitarisme soviétique.
En 1972, il signe Questions à l'Etat socialiste qui fait une critique sévère, mais lucide, du modèle soviétique. Il devient dès lors l'objet d'attaques récurrentes du PCF qui l'accuse de dérive droitière.
Proche des mouvements antitotalitaires dans les années 1970, il s'est rallié à l'Union de la gauche en rejoignant le PS en 1974, mais continue de critiquer la "danse des sept sabres" effectuée par François Mitterrand à l'égard de son partenaire. C'est ce qui amène Michel Rocard à rejeter les propositions jusqu'au-boutistes de révision du programme commun avancées par le PCF en 1977. Pour lui, l'union de la gauche est préférable dans le cadre des institutions de la Vème République, mais elle ne peut se faire à n'importe quel prix. A partir de 1977, il marque clairement son rejet de la stratégie mitterrandienne qui consiste à « être unitaire pour deux ».
Au pouvoir, ses relations avec les communistes resteront compliquées. Le Parti communiste est clairement hostile à la politique qu'il conduit à Matignon. Plusieurs grèves sont lancées par la CGT, notamment à l'automne 1988 dans les transports. Michel Rocard accuse les députés communistes d'utiliser la pression sociale pour négocier en position de force dans les alliances en vue des municipales de 1989 : « Les aspirations sociales ont droit à mieux qu’à être dévoyées au service d’objectifs tantôt obscurs, tantôt limpides, mais toujours illégitimes. Le parti communiste devra répondre à cet égard aux questions que les usagers ne manqueront pas de se poser. »
En novembre 1990, les députés communistes vont jusqu'à voter la motion de censure de la droite contre la CSG. Le Premier ministre brocarde cette attitude suicidaire pour la gauche au pouvoir : « Vous vous apprêtez tout à l’heure à franchir une étape symbolique, quant à l’appel alphabétique des votes, on verra Georges Marchais emboîtant sagement le pas à Raymond Marcellin. Cela pourrait prêter à sourire si ce n’était si triste. »
Les relations avec les communistes ne sont toutefois pas faites que d'inimitiés. A Conflans, il gouverne depuis 1977 avec les communistes dans une liste d'union. Michel Rocard aura des rapports cordiaux avec les ministres communistes du gouvernement de Pierre Mauroy entre 1981 et 1984.
Le congrès de Tours, une « épuration » qui a durablement marqué la gauche française
En décembre 1920, il y a exactement cent ans, se tenait le congrès de Tours, tournant historique dans l’histoire de la gauche française qui a vu l’intransigeance l’emporter sur le réformisme révolutionnaire. Sous l’influence de l’Internationale Communiste, le congrès s’inscrit en effet dans la stratégie d’« épuration » prônée par Lénine et décide l’exclusion des réformistes « sociaux-traîtres », selon l’idée qu’il valait mieux un petit nombre de militants soudés dans l’« unité de la volonté », qu’un parti divisé en tendances concurrentes.
Les dirigeants bolchéviques, après avoir vaincu le gros des forces armées des Blancs et s’être lancés dans l’invasion de la Pologne, organisèrent du 17 juillet au 7 août 1920 le IIe congrès de l’Internationale communiste (IC) dans un esprit offensif. En tête Lénine, qui avait exigé une nouvelle Internationale dès août 1914. La stratégie de l’IC, supervisée par lui et présidée par un de ses proches, Zinoviev, était de soutenir de nouveaux partis qui lutteraient pour la révolution communiste et de scinder les anciens partis socialistes qualifiés de « social-chauvins » en raison de leur attitude face à la guerre. L’IC voulait des partis bolchévisés regroupés dans une organisation qui imiterait elle-même le parti bolchévique russe et dirigée par ce parti.
Lénine rédigea dans cet esprit les conditions impératives d’adhésion à l’IC[1], qui, assez peu modifiées, furent adoptées au IIe congrès et furent au nombre de vingt-et-une. Les conditions appliquaient la doctrine léniniste de l’organisation selon laquelle il valait mieux un petit nombre de militants soudés dans l’« unité de la volonté » qu’un parti divisé en tendances concurrentes. Le cœur de cette technologie avait été inscrit en exergue à Que faire ? en 1902 : « le parti se renforce en s’épurant ». Ce principe fut amplifié par la prise du pouvoir et appliqué au parti mais aussi à l’État, à l’armée, à l’industrie, à la société entière. Lénine et l’IC l’imposèrent aux partis communistes : aussi l’impératif pour les révolutionnaires français fut-il de se débarrasser des « traîtres », à savoir des socialistes réticents au bolchévisme. Et ainsi, le congrès de Tours du Parti socialiste en décembre 1920 ne fut pas, dans la logique de l’IC, une scission mais une « épuration[2] ».
Lénine précise que la dictature du prolétariat ne lutte pas seulement contre la bourgeoisie, mais aussi contre les éléments arriérés du prolétariat et contre les réformistes, qu’il faudra « fusiller ».
En furent spécialement victimes Jean Longuet et ses amis, les « longuettistes », qui défendaient la révolution russe mais refusaient d’adhérer totalement à l’IC et étaient accommodants avec la IIe Internationale socialiste. Longuet, petit fils de Marx, avait adressé à Lénine, qu’il avait connu lors du séjour à Paris de celui-ci, une lettre et un exemplaire du quotidien LePopulaire (10 janvier 1920), qu’il dirigeait, ainsi que la plateforme des Reconstructeurs de l’Internationale pour le prochain congrès du Parti socialiste, prévu à Strasbourg en février 1920. Le numéro du Populaire comportait un texte de Lénine sur l’émancipation des femmes et un autre de Longuet où celui-ci se plaignait que Lénine soit très mal informé de ce qui se passait parmi les socialistes en France : il protestait contre un article du leader bolchévique qui le traitait d’« opportuniste ». Dans sa réplique, Longuet parlait de Lénine comme d’un « grand ami » et il réaffirmait son engagement à « défendre de toute notre âme la révolution russe et la République des soviets ».
Mais pour Lénine, qui lui répondit, il manquait le point décisif : s’engager à rejoindre l’IC. Aussi, derrière sa « phraséologie » révolutionnaire, Longuet n’était qu’un « hésitant », un « réformiste », donc un « traître ». Et Lénine de théoriser la « traîtrise », qui sur le plan personnel peut relever de la « faiblesse » mais qui n’est pas différente de la traîtrise « par intérêt ». Car la politique porte sur le sort de millions d’hommes et peu importe la forme de « traîtrise » dont ils sont victimes. Aussi les hésitants peuvent-ils dire qu’ils défendent le pouvoir soviétique en Russie, ils sont du même côté que les ennemis. Et Lénine rappelle qu’il faut condamner absolument ceux qui ont accepté la guerre de 1914 et qui prêchaient la « défense nationale », si bien qu’il faudrait faire de la propagande auprès des ouvriers pour leur expliquer que la guerre était « impérialiste ».
Ainsi, Lénine voulait que Longuet reconnaisse sa traîtrise pour avoir été loyal à son pays, ce qu’il refusa. Lénine ne demande pas une insurrection immédiate, qui supposerait une préparation – et donc la création préalable d’un parti révolutionnaire –, mais il faut expliquer aux ouvriers que « leurs soviets doivent s’emparer de tout le pouvoir, que leur avant-garde, le parti du prolétariat, doit diriger la lutte[3] ». Dans sa polémique contre Longuet, Lénine renvoie à un article de Trotski qui, lui aussi, qualifiait le socialiste français de « traître » et invitait par « hygiène public » à se « guérir » du « longuettisme ». Trotski espérait un « nettoyage » par le prolétariat du « vieil édifice social, souillé, infecté d’ordures par la vieille République bourgeoise[4] ».
Lors du congrès de février du Parti socialiste, les Reconstructeurs l’emportent et l’on décide de rompre avec la IIe internationale, mais sans adhérer à l’IC, ce qui conduisit à plus d’affrontements. Des groupes sont favorables au ralliement à l’IC comme celui de Souvarine – emprisonné de mai 1920 à mars 1921– qui publie le Bulletin communiste. Organe du Comité de la Troisième Internationale, qui reçut des fonds de l’IC. Pour sa part, le Parti socialiste veut s’informer sur les positions de l’IC et il envoie à Moscou une délégation haut placée : Marcel Cachin, le directeur de L’Humanité, et Louis-Oscar Frossard, secrétaire général du Parti socialiste. Tous les deux avaient été coupables de très graves écarts par rapport à la ligne bolchévique. Cachin avait fait partie d’une délégation de députés socialistes venus à Moscou en avril 1917 s’assurer que le gouvernement issu de la révolution de février poursuivrait la guerre. Frossard avait, lui aussi, soutenu la politique de défense nationale. Tous les deux étaient du point de vue bolchévique des « sociaux-traîtres ».
Néanmoins les dirigeants russes voulaient créer des partis communistes et du coup acceptaient des militants impurs politiquement. Mais ils les mettaient à l’épreuve en leur soumettant sans fard leur ligne et en exigeant qu’ils l’acceptent entièrement. Cachin et Frossard gagnèrent Moscou début juin 1920 et furent accueillis sans cérémonie ; ils y restèrent plusieurs semaines pour assister au IIe congrès de l’Internationale. Le 19 juin se tint au Kremlin la réunion du Comité exécutif de l’IC en présence de Lénine, accompagné de Zinoviev, Boukharine, Radek, John Reed et Jacques Sadoul, un des communistes français qui résidaient à Moscou. Aux deux Français sont posées des questions.
Dans une intervention, qui est aussi destinée à un dirigeant italien, Lénine, qui parle en français, précise – ce qui est clair et net – que la dictature du prolétariat ne lutte pas seulement contre la bourgeoisie, mais aussi contre les éléments arriérés du prolétariat et contre les réformistes, qu’il faudra « fusiller[5] ». Et il ajoute que même s’il n’est pas question de faire tout de suite la révolution, il faut la préparer et qu’en conséquence L’Humanité (dont il tient un exemplaire à la main) doit changer. C’est un message qui vise Cachin, menacé de perdre son poste de directeur du quotidien (qu’il occupa jusqu’à sa mort, en 1958). Le leader bolchévique se tourne vers l’italien Serrati pour critiquer le journal communiste et l’appelle à « purifier » le parti socialiste italien. Lénine invite Cachin et Frossard à convoquer un congrès et à rompre avec la IIe Internationale.
Après cette réunion, les deux députés sont pris en charge par les communistes français à Moscou, qui leur font la leçon sur la violence et la misère à laquelle ils assistent : celles-ci seraient dues à la difficulté de mettre en place le nouveau système. Puis ils voyagent sur la Volga, bien encadrés par des bolchéviks et sans doute par la Tchéka.
Le Parti socialiste est une de ses cibles de Lénine.
Une deuxième entrevue est organisée avec Lénine le 28 juillet, où celui-ci plaide pour la création d’un « grand parti communiste ». Et il assimile les communistes aux jacobins, analogie habituelle chez lui et qui a beaucoup d’échos en France. Lénine se félicite aussi de la probable victoire de l’Armée rouge en Pologne (à condition qu’il n’y ait pas de mobilisation patriotique), qui pourrait conduire à une victoire à Berlin et dans d’autres pays, si bien que toute l’Europe pourrait devenir communiste.
Et Lénine revient sur la nécessité de l’« épuration » des partis socialistes. Dans une lettre du Comité exécutif de l’IC qui énonce les exigences nécessaires à l’adhésion, des conditions spécifiques sont réservées à la France, le pire des États impérialistes en raison de son rôle de « gendarme ». Le parti devait exclure les « sociaux-traîtres » nommément désignés : des dirigeants socialistes qui avaient participé à l’Union sacrée après 1914, mais aussi des « centristes » qui l’avaient critiquée, comme Longuet, pourtant hostiles, ainsi que tous ses camarades, aux attaques contre la Russie soviétique et au blocus qu’elle subissait. Cachin et Frossard répondent très brièvement par écrit qu’ils ont des réserves sur ces demandes, mais ils ne les formulent pas.
Puis ils participent au congrès de l’IC et ils envoient un télégramme publié dans L’Humanité du 21 juillet, où ils se prononcent « personnellement » pour l’adhésion à l’IC, ce qui provoque quelques remous en France. Dans la salle du congrès est affichée une carte qui visualise l’avance de l’Armée rouge vers Varsovie (qui sera arrêtée sur la Vistule à la mi-août). Dans les notes préparatoires à un de ses discours prononcés au congrès, Lénine écrit sur une ligne et en français « épuration[6] ». Signe de sa préoccupation pour la situation en France ? En tous cas le Parti socialiste est une de ses cibles. En effet dans son discours au congrès, Lénine affirme que « l’opportunisme » est « notre ennemi principal » et que « l’épuration[7] » des partis révolutionnaires pour éliminer les influences bourgeoises est loin d’être terminée.
Cachin et Frossard rentrent sans attendre la fin du congrès. Signe de la bolchévisation des deux français, ils repartent sans avoir cherché à rencontrer les socialistes russes, et au congrès de Tours Cachin taxera Jules Martov, le leader menchévik, de « contre-révolutionnaire », tels ceux qui méritaient la guillotine en 1793.
À leur retour en France, Cachin et Frossard organisent des meetings aux cris de : « Vive Cachin », « Vive Frossard », « Vive Jaurès », « Vive Lénine ». Ils reprennent les éléments de langage des communistes russes : les bolchéviks sont dans la lignée des jacobins ; le « soviétisme » est supérieur à la « démocratie formelle ». Cachin prétend que les bolchéviks n’ont exécuté que sept mencheviks depuis 1918, ce qui est peu au regard des 35 000 morts de la Commune. Pendant plusieurs semaines, les deux convertis publient chaque jour, en première page de L’Humanité, des articles vantant tous les aspects de la Russie soviétique.
En septembre, Lénine adresse une lettre aux ouvriers allemands et français dans laquelle il rejette les accusations faisant de Moscou une « tyrannie dictatoriale » qui s’exercerait sur les partis socialistes pour imposer les conditions de l’Internationale. Il réaffirme que les antécédents des personnalités admises ne seront pas pris en compte (ce qui vaut pour Cachin et Frossard) mais insiste sur la nécessité de se « débarasser » des réformistes pour créer des partis « vraiment unifiés[8] ». C’est bien le sens des vingt-et-une conditions d’adhésion à l’IC qui sont publiées dans L’Humanité le 8 octobre.
C’est pendant l’été, au congrès de l’IC, qu’elles avaient été adoptées, modifiant marginalement une première version rédigée par Lénine. Elles refusaient l’adhésion de partis dominés pas les « sociaux-patriotes », sous prétexte qu’ils pourraient conduire à un ramollissement, voire à du sabotage actif. Le caractère impératif des conditions d’adhésion est lié à la situation de l’Europe et des États-Unis, qui selon Lénine sont divisés par de violents conflits de classes : « Dans la période actuelle de guerre civile exacerbée, un parti communiste ne saurait faire son devoir que s’il est organisé de la manière la plus centralisée, s’il y règne une discipline de fer confinant à la discipline militaire, et si son organisme central est puissant, nanti de pouvoirs étendus et jouissant d’une autorité morale et de la confiance de ses membres. »
Du coup il faut des « épurations » régulières pour chasser les éléments « intéressés et petits-bourgeois ». Les partis doivent, parallèlement à l’organisation légale, maintenir une organisation « clandestine ». Et il est prescrit que des « cellules » communistes sont nécessaires dans chaque unité de l’armée – un « devoir révolutionnaire ». Et dans une des conditions on trouve une liste des « réformistes » à exclure de l’IC, dont Longuet.
Il fallait à tout prix épurer les « traîtres opportunistes » des partis révolutionnaires, ce qui fut fait en France.
Le débat en France se cristallise, durement. Les adhérents votent sur les diverses plateformes. Blum et le Comité pour la Résistance refusent l’adhésion à l’IC. Longuet et les Reconstructeurs l’acceptent, mais avec de nettes réserves. Cachin et Frossard y sont favorables et animent le Comité de la IIIe Internationale en enrobant de rhétorique la subordination future du Parti communiste français à Moscou. Depuis la prison de la Santé, Souvarine, qui bénéficie du régime de prisonnier politique, est plus intransigeant. L’Humanité rend compte des débats au sein des sections du Parti socialiste, où l’on vote sur les motions : celle de Cachin-Frossard est en tête. Pour le troisième anniversaire de la révolution d’Octobre, la première page de L’Humanité est consacrée à deux portraits de Lénine et Trotski, encadrant les armes de la Russie soviétique, ornées d’une faucille et d’un marteau.
Peu après, L’Humanité du 18 novembre publie un long texte de Zinoviev où il affirme que les « réformistes » n’ont pas leur place dans un parti rattaché à l’IC et critique la « démocratie », mot qu’il place entre guillemets. Il demande à ce que Longuet se prononce clairement et à ce qu’il distingue les « nôtres » des « étrangers ». Zinoviev utilise le mot « épuration » et il parle d’« exclusion ». Et il recourt à une métaphore zoologique, banale parmi les dirigeants bolchéviques, qui veulent « épurer » le parti, la Russie et le monde entier des « parasites ». Alors qu’une épidémie de typhus sévit en Russie, Zinoviev écrit : « J’ai entendu dire qu’il existe une poudre qui détruit radicalement les punaises et autres insectes. Nous espérons que les vingt-et-une conditions élaborées pas le IIe congrès de l’Internationale communiste nettoiera (sic) aussi radicalement notre édifice des punaises de l’opportunisme et des poux du réformisme ».
Certains socialistes français dénoncent cette logique. Ainsi de Marcel Mauss, le sociologue et anthropologue, neveu et collaborateur de Durkheim, un des fondateurs de L’Humanité : il a fréquenté des révolutionnaires russes en exil à Paris et il a fait un bref voyage en Russie à la demande de Jaurès, après la révolution de 1905. Il trouve superficielle l’enquête en Russie de Cachin et Frossard, des « politiciens professionnels[9] », et taxe de « sophisme » l’identification qu’ils font entre le peuple et la révolution russes avec le parti de Lénine. Selon Mauss, les bolchéviks ont profité de la révolution russe, qu’il soutient, pour prendre le pouvoir par la violence, mais ils sont comme en dehors de la société et ne peuvent perdurer que par la « terreur ». Et Cachin et Frossard ont été victimes de la marche de l’Armée rouge vers l’Ouest, qu’ils voyaient libérer le monde.
À la veille du congrès, Mauss caractérise le bolchévisme non comme une « théorie » mais comme une méthode d’action et de constitution du parti : clandestinité, discipline, centralisation, action violente pour se saisir du pouvoir, ce qui conduit – une fois que celui-ci est conquis – à la « dictature terroriste ». « Secte » intolérante, le bolchévisme prétend s’emparer de l’Église et en « expulser » ceux qui ne pratiquent pas ses rites[10].
Fin décembre 1920, le congrès, joué d’avance – car les délégués ont des mandats impératifs –, est marqué par une grande violence verbale. On y parle beaucoup de la Russie et de Lénine. Celui-ci se manifeste en étant cosignataire avec Zinoviev, Trotski, Boukharine et autres d’un long télégramme. La direction de l’IC y exige l’exclusion de Longuet et des longuettistes, qualifiés d’« agents déterminés de l’influence bourgeoise sur le prolétariat », afin de créer « un vrai Parti communiste » débarrassé des réformistes. Et Clara Zetkin intervient par un message puis en personne, au nom de l’IC : la seule députée communiste du Reichstag, proche amie de Lénine, va dans le même sens que Zinoviev : elle appelle à « construire l’unité solide d’un parti centralisé et fortement discipliné ».
Le congrès vote en faveur de la motion Cachin-Frossard : celle de Longuet est de loin distancée (quant à Blum, il a renoncé à déposer une motion). Le texte qui l’emporte a été élaboré par Souvarine et il ne reprend pas les vingt-et-une conditions, dont il euphémise certaines, mais l’essentiel est obtenu : les réformistes sont exclus du parti.
Les espoirs de Lénine dans la préparation de révolutions par les partis communistes seront déçus et il a fallu que l’Armée rouge soit victorieuse lors de la deuxième guerre mondiale pour que le communisme l’emporte en Europe. Lénine – et l’élite bolchévique – étaient en 1920 dans une double narration contrastée. Lénine pensait que le maintien des communistes au pouvoir après le coup de force d’octobre 1917 était dû à l’application du principe de l’« unité de la volonté ». Et il croyait, par ailleurs, que l’échec de la prise du pouvoir en Hongrie par les communistes de Bela Kun était dû à l’alliance avec les réformistes. Ainsi, il fallait à tout prix épurer les traîtres opportunistes des partis révolutionnaires, ce qui fut fait en France.
Hé ! Oui le capitaine Haddock se prénomme Archibald il apparaît le 2 janvier 1941 dans le Soir jeunesse.
Descendant du Chevalier François de Hadoque et propriétaire du château de Moulinsart, lorsque la capitaine Haddock intervient pour la première fois il porte un pull à col roulé bleu, est qualifié de «vieil ivrogne» par son second Alan et ne sait pas que son navire transporte de l’opium !
C’est un octogénaire de papier, car lorsqu’il intervient pour la première fois, dans Le Crabe aux pinces d’or, barbu, hirsute, en pull à col roulé bleu, il a déjà beaucoup d’heures de vol à son compteur. Son second Allan le qualifie de «vieil ivrogne». Boit-sans-soif, esclave de la bouteille, un capitaine honteux, incapable de tenir la barre de son navire le Karaboudjan, manipulé par les trafiquants d’opium à la solde de son premier lieutenant, l’infâme Allan qui lemaintien en état d’ivresse en l’abreuvant de whisky. Haddock pleure sa vieille mère dans son verre de whisky »
« Poète des mots furibonds, Archibald Haddock est un emportement. L’ivresse de l’injure a fait du comparse de Tintin le vrai héros du monde d’Hergé.
C’est aussi dans cette aventure de Tintin que l’on découvre sa propension aux insultes, lorsqu’un tir d’une attaque de pillards dans le désert fait éclater sa bouteille de whisky, déclenchant sa colère !
Dans «Le crabe aux pinces d’or», Tintin mène l’enquête après la découverte du corps d’un marin noyé. Avec les Dupond-Dupont, il monte à bord du navire Karaboudjan
« Prépubliées dans «Le Soir jeunesse», ces nouvelles aventures de Tintin font découvrir aux lecteurs, le 2 janvier 1941, le capitaine de ce navire
Il rencontre Tintin une semaine plus tard
Ce barbu au chandail bleu avec un motif d’ancre apparaît dans trois cases, dont deux en compagnie d’Allan et, dans les trois avec une bouteille de whisky. Dans la dernière, il entend un bruit venant de l’extérieur, lui qui a son hublot ouvert. Les lecteurs devront attendre une semaine pour découvrir qu’il s’agit de Tintin qui va faire irruption dans la cabine en passant par ce hublot. La vraie rencontre des deux hommes, plutôt brutale, a donc lieu le 9 janvier 1941.
Haddock a maintenant 75 ans. Jusqu'au "Crabe aux pinces d'or", le reporter marchait sur la terre tandis que le capitaine naviguait sur les mers Haddock a maintenant 75 ans. Jusqu'au Crabe aux pinces
Au temps du groupe Saint-Germain j’ai côtoyéJean Viard l’homme du Sacre de la terre… ICI
Récemment je l’ai vu à la télé dans l’émission d’Yves Calvi sur Canal + l’Info du vrai, analyser la nouvelle galéjade à la mairie de Marseille, le tango du Vieux Port Rubirola&Payan.
« Noël sera le tournant vers une renaissance de la société », selon le sociologue Jean Viard
Le sociologue Jean Viard, qui a signé un livre sur l'impact de la pandémie de coronavirus sur l'avenir de la société, "La page blanche" aux éditions de l'Aube, fait le point sur l'impact de la crise sanitaire sur la période symbolique des fêtes de fin d'année.
Pour Jean Viard, sociologue et auteur du livre "La page blanche" (éditions de l'Aube) sur l'impact de la pandémie de coronavirus sur la société, les fêtes de fin d'année marquent un virage vers une renaissance de la société, "secouée" après une année marquée par la crise sanitaire et appelée à se réinventer avec la perspective du vaccin, un "horizon dans la brume".
Interview.
La Dépêche du Midi : En quoi le symbole des fêtes de fin d'année va-t-il changer cette année avec le coronavirus ?
Jean Viard : On est tous déprimés, on vient de passer une année épouvantable et on avait besoin de faire la fête. Il risque d'y avoir des tensions dans beaucoup de familles et il y aura sans doute environ 20 % des gens qui ne respecteront pas les règles sanitaires. Pour le Nouvel an, ce ne sera pas le triomphe de l'amitié et de l'érotisme des autres années. Ça risque d'être difficile pour les jeunes.
Mais pour Noël, qui est la communion autour de l'espérance, on est en quelque sorte revenus à l'origine de la fête chrétienne. Le vaccin est devenu l'étoile du Berger. Les Rois mages s'appellent aujourd'hui Moderna, Pfizer et BioNTech. On va sans doute moins dépenser, on sera moins nombreux et on ne garde que ceux qu'on aime le plus, sans les personnes qu'on est contraints d'inviter... On revient à des valeurs plus traditionnelles, avec le foyer au cœur du refuge. On pourrait presque dire qu'il y a une purification de la fête de consommation.
Les confinements successifs et les gestes barrière nous ont-ils conduits à nous replier sur nous-mêmes et vont-ils rendre ces moments de retrouvailles plus compliqués ?
Justement, cette année, on s'est repliés sur nous-mêmes et le foyer familial s'est placé au cœur de la sécurité. Ça a revalidé la notion de famille légale, officielle. Je pense que là, à cette période de Noël, il y a une majorité de familles pour lesquelles ça va bien se passer. On a tous peur de la maladie et on veut protéger les autres et ne pas tomber malade soi-même.
On a tellement entendu les consignes, la plupart des gens se lavent les mains, portent le masque... Et on va s'adapter, peut-être passer deux heures sur Zoom avec Papy et Mamie qui n'ont pas pu venir le soir de Noël. L'amour familial est devenu numérique. Quelque part, ça sera un Noël original, ça donne plus de sens à une fête obligatoire et répétitive, qui est parfois devenu une débauche d'argent. Même si on n'est pas nombreux, on a besoin de se voir.
La perspective d'une troisième vague après les fêtes et d'un possible reconfinement ne risque-t-elle pas de balayer cette notion "d'espérance" qui symbolise justement Noël ?
Noël, c'est un peu le tournant, qui arrive en concomitance avec le vaccin. Dans la symbolique de nos sociétés occidentales, c'est un moment de naissance, là, ce sera un moment de renaissance. En janvier, février, mars, il y aura un regain de l'épidémie et un probable reconfinement, on le sait tous ! Mais ce n'est pas très grave parce qu'il y a la perspective du vaccin, c'est la porte de sortie. Même s'il y a des personnes réticentes, il y aura quand même un mouvement autour du vaccin et l'horizon va se dégager dans la brume. Il y aura quand même de la brume mais, quand on voit l'horizon, c'est beaucoup plus supportable.
En quoi consistera, selon vous, cette "renaissance" ?
Je pense que l'on vit une épopée de temps de guerre. Mais comme à chaque grande crise, il y a ensuite un regain de désir, d'amour et de création. C'est ce qui s'est passé pendant les Trente Glorieuses. Depuis un an, la société a été secouée comme un prunier. On a beaucoup appris pendant cette période et cette année a été marquée, mais pas forcément que de négatif. Les couples se sont retrouvés, les gens ont investi dans leurs maisons, ils se sont posé des questions sur leur travail... Et les Français ont économisé 200 milliards d'euros, qui pourront être dépensés dans la création d'entreprises, dans les commerces... Il y a toujours une énergie énorme qui succède aux crises.
Propos recueillis par Capucine Moulas
«Il faut un nouveau pacte avec le monde agricole» ICI
Publié le
Vous dites qu'il faut un nouveau pacte entre le monde agricole et la société. Un pacte basé sur quoi ?
La France est un des rares pays à avoir eu des projets pour l'agriculture en pleine révolution industrielle. Au XIXe, on a eu un pacte politique, en disant on va avoir beaucoup d'agriculteurs qui seront la base de la République, en étant conseillers municipaux, soldats, chefs de famille. C'était le modèle de la France de Jules Ferry, jusqu'à Pisani. Il garantissait l'enracinement dans le territoire, une façon de lutter contre le monde ouvrier et les révoltes urbaines. On leur avait garanti que le cœur de la civilisation française ce serait la paysannerie, on en porte encore les stigmates. De Gaulle renverse la machine puisqu'en fermant les colonies il demande désormais aux paysans de garantir l'indépendance alimentaire, c'est son pacte, pour une agriculture technique, chimique, avec le passage de 3 millions d'exploitations à 500 000. Aujourd'hui, l'enjeu c'est d'avoir une agriculture qui nous nourrit mais aussi écologiquement saine, qui produise de l'air, de l'eau, de la forêt, d'avoir un écosystème France conforme à la COP21. L'indépendance n'est plus le cœur du modèle, c'est la qualité France.
Attendu que j’ai des lecteurs, vignerons ou non, mélomanes, ce premier dimanche de 2021 est consacré à la bande-son du film d’Alain Resnais Hiroshima mon amour.
Le film à Cannes
Festival de Cannes 1959 : Jean-Pierre Léaud, Jean Cocteau et François Truffaut
En 1959, le ministre de la Culture, André Malraux, sélectionne le film pour le Festival de Cannes. La délégation américaine exige son retrait de la compétition. Car, à ses yeux, cette rencontre d'une jeune actrice française et d'un architecte japonais à Hiroshima, toujours traumatisée quinze ans après sa destruction par une bombe atomique, constitue une attaque frontale.
Le chef de l'État n'y est pas plus favorable, soucieux de ne pas faire de vagues alors qu'il vient de faire réaliser les premiers essais nucléaires. Et il faudra toute la force de persuasion d'un Malraux pour que cet appel à la réconciliation des peuples soit finalement projeté à Cannes, mais hors compétition, à l'extérieur du Palais, et à un horaire inhabituel.
« C’est de la merde. »
Voilà l’avis du président du jury du festival de Cannes 1959 à propos de Hiroshima mon amour, premier long métrage du réalisateur français Alain Resnais. Il s’agit de Marcel Achard, auteur dramatique en vue à l’époque, mais qui peut citer une de ses pièces, aujourd’hui ? Il n’a pas passé la barrière du XXIe siècle.
Face à lui, Claude Chabrol, qui n'est pas du genre à se laisser impressionner, affirme : « Ce film est le plus beau que j'aie vu depuis cinq cents ans. »
Un bail.
Les années ont passé, on ne s'écharpe plus guère à propos de cinéma, mais on sait aujourd'hui que ce film d'amour franco-japonais écrit par Marguerite Duras, mis en scène par Alain Resnais, interprété par Emmanuelle Riva, a compté pour les futurs cinéastes peut-être plus qu'aucun autre. C'est ce que Brian De Palma déclarait récemment, confiant s'être souvent inspiré des multiples "inventions" de Resnais.
« On raconte souvent qu’un amour chasse l’autre. Or ici, dans des circonstances exceptionnelles, l’amour se nourrit d’un nouvel amour. Ainsi la jeune femme retrouve, après quatorze ans, la sensation de son premier amour et identifie le Japonais a l’homme qu’elle a aimé. »
Alain Resnais, Le Monde, 10/11 mai 1959
« Après plusieurs courts métrages, notamment sur l'Art et sur l'holocauste, Alain Resnais réalise son premier long métrage en 1958, sur un scénario de Marguerite Duras. Le producteur Anatole Dauman put donc permettre au cinéaste de mettre totalement en oeuvre son attachement pour la mémoire et l'imagination, l'amour et la souffrance, l'oubli.
Le compositeur de la musique de ce film est un italien, Giovanni Fusco, qui signa entres autres les musiques de Chronique d'un amour (1950), Le Cri (57), L'Avventura (60), L'Eclipse (62), Le Désert rouge (64), tous quatre de M.Antonioni. Cependant Georges Delerue collabora aussi au film (musique du Juke-box), et tous deux travaillèrent une seconde fois ensemble sur un autre film de Resnais, La Guerre est finie (1966).
C'est la première composition de Delerue pour un long métrage. Il introduit déjà sa notion du tendre et fait preuve d'une grande richesse mélodique - suivra la longue collaboration avec Truffaut. Fusco, quant à lui, a su introduire au cinéma des sonorités expérimentales de la musique contemporaine (c'est l'époque de Messiaen, Dutilleux, Boulez...).
La musique et plus généralement la bande-son, ont chez Resnais une fonction complètement dépendance de la caméra, et de l'esthétique de l'image en général. Elles n'ont en effet pas une fonction de remplissage ou de divertissement. "L'utilisation de la musique au cinéma est une chose qui m'intéresse depuis trente ans. J'ai toujours fait attention - dans mes courts métrages aussi bien que dans les longs - à l'organisation de la musique et à ce qu'on pouvait en tirer", déclare Resnais en 1984. Nous allons étudier en quoi la musique et les dialogues prolongent les impressions visuelles, par le biais de leurs récurrences.
Allocution prononcée le 15 mai 1959 au Festival de Cannes
Puisque, pour la première fois, le ministre chargé du Cinéma se trouve être l'un des vôtres, qu'il lui soit permis de vous remercier d'abord selon les devoirs du ministre et de vous parler ensuite selon les plaisirs du complice.
Je remercie tous ceux qui ont contribué au succès de ce Festival, en particulier ses organisateurs et les membres des délégations étrangères.
On ne saurait trop insister sur son action, car du Japon aux Etats-Unis, comme naguère en Italie, et peut-être cette année en France, il a révélé des tendances qui, sans lui, n'auraient sans doute été acceptées que beaucoup plus tard.
C'est à vous qu'il appartient de donner au talent son action la plus rapide, comme c'est aux Etats-Unis de lui donner maintenant son action la plus durable.
Avant la fin de l'année, la Cinémathèque française sera devenue la Comédie-Française du cinéma. Et avant trois ans dans tous nos départements, chaque Maison de la culture possédera son ciné-club.
Que chaque festival continue à défendre le cinéma en tant qu'art, en tant que création. Ce sont des choix comme les vôtres qui légitiment l'aide des Etats, dont la justification est de rendre plus faciles les conquêtes de votre liberté.
L'importance du cinéma, c'est qu'il est le premier art mondial. La puissance de l'image est victorieuse des différences de langue. Et au service du Russe Tolstoï, une actrice suédoise dirigée par un metteur en scène américain, bouleverse l'Occident, l'Inde ou le Japon.
Que la puissance convaincante des images ne nous trompe pas. Elle ne tient nullement, vous le savez tous, à ce que le cinéma imite la réalité, mais à ce qu'il est le plus puissant interprète du monde irréel; de ce qui, depuis toujours, paraît ressembler au réel, mais à quoi le réel ne ressemble pas.
Ça été le monde du roman et plus encore celui de la peinture. Mais si le roman s'affaiblit d'année en année, si la peinture, figurative ou non, a renoncé à la fiction, c'est peut-être d'abord parce qu'aucune fiction n'est rivale de celle du cinéma.
Ce que le cinéma nous révèle chaque année davantage, c'est que les hommes, malgré tout ce qui les sépare, malgré les plus graves conflits, communient dans quelques rêves fondamentaux.
Par ce que le cinéma exprime, et aussi par ce qu'il n'exprime pas. Je m'explique : lorsque j'étais des vôtres… (Ici, le projet pour la fin d'Anna Karénine).
Et ce ciel-là se trouve dans tout film de talent, même dans ceux où on ne voit jamais.
Mon titre est volontairement piégeux, 2020,qui touche à sa fin, en dépit d’une consonance aimable pour les grands amateursdu divin nectar, type Butane&Degaz : 2000 vins, a fait surgir un nouveau monstre qui répand la terreur sur la terre entière : le Covid 19.
La liste des Monstres était déjà bien trop longue je ne prendrai pas la peine de la dresser, ce serait peine perdue car mes Monstres à moi, les anciens et les nouveaux ce n’est que du cinéma.
En effet, 1963, Dino Risi tournait Les Monstres avec Vittorio Gassman et Ugo Tognazzi.
Considéré comme l'acmé du film à sketchs, Les Monstres dresse, en dix-neuf histoires plus ou moins efficaces, un portrait composite de l'Italie des années 1960.
Tout le monde en prend pour son grade : l'Etat magouilleur, le bourgeois parvenu, le clergé arrogant, la famille pathogène, l'amant couard, mais aussi le déshérité sans morale (dans « Une vie de chien », Gassman abandonne sa famille dans un bidonville pour aller au match).
Dino Risi a la dent dure et l'humour aiguisé, il n'épargne personne et n'a pas peur d'en faire parfois beaucoup !
Ugo Tognazzi et Vittorio Gassman sont ses marionnettes, souvent méconnaissables, endossant tous les travestissements (dans « La muse », Gassman est une formidable vieille rombière qui s'entiche d'un auteur mauvais garçon). Plus la situation est scabreuse, plus ils en font des tonnes !
A ce jeu de massacre, Gassman est le plus théâtral ; Tognazzi, le plus vil. Quand ils sont ensemble dans le même sketch, c'est explosif : dans « Le monstre », ils sont deux carabinieri encore plus horribles que le père infanticide qu'ils viennent capturer.
Dans notre préféré, « Le noble art », où les deux acteurs sont deux ex-boxeurs demeurés, Risi arrive à les rendre à la fois pathétiques, méprisables et touchants. Plus proche de l'esprit de Reiser que de celui des jeunes intellos de la Nouvelle Vague française, plus cru qu'un Monicelli, plus noir qu'un Scola, Dino Risi est certainement le plus féroce des grands monstres de la comédie à l'italienne. — Anne Dessuant
« Les Monstres », bêtes et méchants
Un film à sketches qui fait mouche, signé Dino Risi.
A sa sortie, au Quartier latin, en pleine nouvelle vague française, « les Monstres » fut accueilli avec tiédeur. Au cinéma le Panthéon, nous n’étions pas nombreux à nous émerveiller des clowneries de Vittorio Gassman. Lui-même gardait un souvenir gai du tournage : « Qui aurait cru que cette comédie resterait dans les mémoires ? Nous nous amusions, voilà tout », disait-il en 1990.
Vingt historiettes amorales
Avec « les Monstres », le succès public est au rendez-vous, dès 1963. Ce film à sketches fait mouche : Ugo Tognazzi enseigne à son fils comment escroquer tout le monde ; un abbé se maquille comme une pépée de bordel avant d’entrer en scène ; un mendiant se sert d’un jeune aveugle pour faire la manche ; un réalisateur kidnappe des grands-mères pour les faire tourner dans ses films…
A sa sortie, au Quartier latin, en pleine nouvelle vague française, « les Monstres » fut accueilli avec tiédeur. Au cinéma le Panthéon, nous n’étions pas nombreux à nous émerveiller des clowneries de Vittorio Gassman. Lui-même gardait un souvenir gai du tournage : « Qui aurait cru que cette comédie resterait dans les mémoires ? Nous nous amusions, voilà tout », disait-il en 1990.
Vingt historiettes amorales
Avec « les Monstres », le succès public est au rendez-vous, dès 1963. Ce film à sketches fait mouche : Ugo Tognazzi enseigne à son fils comment escroquer tout le monde ; un abbé se maquille comme une pépée de bordel avant d’entrer en scène ; un mendiant se sert d’un jeune aveugle pour faire la manche ; un réalisateur kidnappe des grands-mères pour les faire tourner dans ses films…
Bref, en 20 historiettes amorales, Risi nous présente une galerie étonnante de types veules, de salauds repentis, de crapules au petit pied. Le rire, grinçant, cache une forme de tendresse : « Avec l’humour, disait Risi, l’homme est déshabillé. » Ce cinéma-là a disparu : il avait un goût de bonheur.
Quinze ans plus tard, Scola et Monicelli, derrière la caméra, et Alberto Sordi devant, le rejoignent pour fustiger avec une férocité joyeuse l'église, la petite bourgeoisie et la politique.
Cette implacable satire dégage une spontanéité réjouissante, grâce aussi aux trois cabots de génie que sont Sordi, Gassman et Tognazzi, qui ont improvisé plusieurs sketches.
La scène finale du restaurant montre Tognazzi et Gassman s'envoyant à la figure tout ce qui leur tombe sous la main dans leur cuisine. Ils en sortent enfin pour servir, tant bien que mal, une bande de clients snobs et ravis, « certains d'avoir retrouvé l'authenticité de la cuisine populaire. Il y a là une métaphore du rôle que joue le cinéma italien dans l'imaginaire du cinéma français. Cette bande de clients, c'est nous, ou plutôt ceux qui prêtent toujours au cinéma italien toutes les qualités qu'ils savent absentes du cinéma français (audace, culot, sens du social…). Et ces cuisiniers approximatifs c'est eux, ceux qui font le cinéma italien, qui tentent de le prolonger en dépit d'une crise sévère et d'un déclin net, en gérant cette image, en concoctant un rata filmique qui sera toujours assez bon pour l'exportation. » (Serge Daney, Cahiers du Cinéma)
NOUVEAUX MONSTRES (LES) (1977) version expurgée des sketchs « Avec le bonjour de tous les amis » et « Le suspect »
Actor:
Alberto Sordi, Emilia Fabi, Eros Pagni, Fiona Florence, Luigi Diberti, Nerina Montagnani, Ornella Muti, Vittorio Gassman, Yorgo Voyagis
Director:
Dino Risi, Ettore Scola, Mario Monicelli
1977
Titre original:
I nuovi mostri
Scénario
Age & Scarpelli, Bernardino Zapponi, Ruggero Maccari
Dans une gigantesque boîte de nuit romaine, un homme hurle à la cantonade, depuis une passerelle, les mérites d’une chanteuse en représentation. Mérites vocaux mais très vite il passe sur ses mérites sexuels. A la fin de la chanson il se précipite pour la rejoindre avec un verre de sa boisson préférée. Il est en fait son mari et son impresario. Lorsque son petit pinson du Val padouan lui annonce qu’elle ressent un léger mal de gorge le voici aux quatre cent coups…
CRITIQUE
Bonne mise en bouche pour débuter ce film à sketch. Sans toutefois atteindre des sommets cette comédie d’Ettore Scola cisèle le portrait d’un profiteur du talent de sa femme, prêt à tout pour que celle-ci puisse rapporter de l’argent même malade. L’ignominie machiste incarnée superbement par Ugo Tognazzi qui fait un grand numéro.
SYNOPSIS de « Tantum ergo »
Un cardinal et son secrétaire qui se rendait en limousine à une inauguration tombe en panne en banlieue. Comble de malchance c’est dimanche. Le chauffeur doit se débrouiller mais le cardinal ne peut arriver en dépanneuse ce serait peu digne. Par chance une petite église de quartier est à quelques mètres Ils s’y rendent. Mais les lieux sont profanés par des inscriptions anticléricales et en faveur du logement. Le cardinal débarque en pleine réunion du collectif mené par un abbé…
CRITIQUE
Sketch éminemment anticlérical. Où les cardinaux en limousines daignent s’adresser aux mal logés, mais pas pour les aider. Pour les inciter à la résignation et à la mansuétude. Il les noie dans un salmigondis religieux hypocrite et pervers pour ramener dieu dans le bâtiment désaffecté. Vittorio Gassman dans ce film de Dino Risi fait appel à son physique ample et avec sa soutane cardinalice rouge envoûte les pauvres hères, les abêtissants de paroles idiotes. Dino Risi avec le duo Age & Scarpelli flinguent le Vatican.
SYNOPSIS de « Auto-stop »
Un voyageur de commerce prend en stop une jeune femme. Mais devant les avances du conducteur, la passagère se fait passer pour une meurtrière dangereuse et évadée…
CRITIQUE
Le sujet du voyageur de commerce qui drague éhontément une auto-stoppeuse a un goût de déjà-vu. Malgré une fin violente et étonnante, le sketch manque un peu de mordant ou d’originalité. Eros Pagni est quand même très bon en italien moyen et libidineux.
SYNOPSIS d’« Enlèvement d’une personne chère»
Un homme au téléphone supplie devant les médias les ravisseurs de sa femme de les appeler…
CRITIQUE
Le sketch le plus court et un des moins réussis car le scénario fait un peu dans la facilité. Malgré tout le talent de Vittorio Gassman le sketch ne fonctionne pas.
SYNOPSIS de « Premiers soins»
Un prince italien roulant dans une Rolls Royce blanche et un peu décadente, se rend à une réunion à propos du schisme de Mgr Lefebvre et ses traditionalistes. Perdu dans une banlieue au nom des rues exotiques, il trouve un homme qui pourrait le renseigner. Hélas celui-ci est à l’agonie renversé et abandonné par un automobiliste. Le prince le prend en voiture pour l’amener à l’hôpital…
CRITIQUE
Sketch de Mario Monicelli absolument insensé et hilarant.
Mais en plus sous des aspects de grande comédie, Age & Scarpelli délivrent un message politique fort et amer sur les grandes institutions incapables de répondre aux besoins des italiens. Que l’hôpital soit public, religieux ou militaire, le Prince et son moribond se font refouler à l’entrée de chaque établissement de santé. Alberto Sordi livre un personnage incroyable, vicelard qui semble confi par l’alcool et les partouzes, représentant d’une élite oisive et richissime en pleine déliquescence mentale. Un must de la comédie à l’italienne!
SYNOPSIS du « Grand fils à sa petite maman »
Une vieille femme et son fils Giovanino débile léger clochardisés, arpentent les rues et les parcs de la capitale italienne où ils ramassent les immondices qui traînent tout en s’amusant…
CRITIQUE
Un des sketchs les moins pertinents malgré Ugo Tognazzi qui y met tout son métier, le sketch de façon un peu maladroite tente de mettre en avant les déshérités italiens. Mais la sauce ne prend pas. Dino Risi tape à côté.
SYNOPSIS de « Citoyen exemplaire »
Un homme rentre le soir chez lui. Au pied de son immeuble il voit trois hommes tabasser un quatrième. Ce dernier tombe poignardé. Notre citoyen rentre chez lui, ferme sa porte à triple tour, embrasse sa femme, passe à table et regarde la télé…
CRITIQUE
L’horreur au quotidien très bien cerné en 3 minutes par Ettore Scola. Avec un Vittorio Gassman interprétant un lâche de première catégorie. Du grand art!
SYNOPSIS de « Pornodiva »
Un couple s’entretient avec un producteur de films pornographiques. Il est question du contrat et d’une scène du film. Il s’agit d’une actrice qui se promène nue sur la plage lorsque un homme nu et un chimpanzé surgissent…
CRITIQUE
Le plus cynique de tous les sketchs. Quand pédophilie et zoophilie sont réunies…Eros Pagni joue à la perfection un père de famille ignoble. La fin du sketch est inattendue et renversante.
SYNOPSIS de « Comme une reine »
Un quadragénaire promène sa mère en voiture, il lui consacre sa journée. Cela fait plus de deux ans qu’ils n’avaient rien fait ensemble. Il commence par l’emmener manger une glace. Puis il l’emmène dans un parc. Au bout du parc un vaste bâtiment. Il s’agit d’une maison de retraite tenue par des nonnes un peu matonnes…
CRITIQUE
Alberto Sordi adore cet exercice de style qui consiste à interpréter un romain de petite bourgeoisie, un peu lâche, et toujours le fils à sa maman et carrément odieux.
SYNOPSIS d’« Auberge »
Dans une salle de restaurant, entrent 8 personnes des italiens qui invitent des étrangers à partager la fine gastronomie italienne. En cuisine c’est une toute autre histoire. une scène de ménage entre le serveur et le cuisinier met la cuisine sens-dessus dessous. Les bruits parvenant aux convives étant interprétés de façon fort erronée…
CRITIQUE
C’est le sketch tarte à la crème stricto sensu. En effet bataille de poule, massacre d’oeufs, lancer de farine, cigare dans la sauce, chaussure dans le minestrone. Tout y passe. Ugo Tognazzi et Vittorio Gassman s’insultent et s’amusent. Le spectateur rit comme pour un Laurel et Hardy. La critique sociale est moins présente. Ettore Scola rend hommage aux comiques classiques des années du muet.
SYNOPSIS de « Sans parole »
Une hôtesse de l’air entre deux vols fait la rencontre d’un jeune et bel étranger d’origine eurasiatique ou arabe. Il ne parle aucune langue connue de l’hôtesse mais malgré le manque de paroles le couple vit un amour intense…
CRITIQUE
Se méfier des belles idylles. Elles finissent toujours en drame. Et celui-ci est terrible. En ces temps d’instabilité au moyen orient, début de la guerre au Liban, accords de paix laborieux entre Israël et Egypte, revendications de L’OLP par attentats pour accéder à une terre etc… Dino Risi utilise ce terreau pour ce sketch illustré par des airs romantiques. Le sang du spectateur se glace! Ornella Muti bella bella bellissima!
SYNOPSIS de « L’éloge funèbre »
Une douzaine de personnes d’une revue se rendent à l’enterrement d’un comique. Son second prend la parole alors que le cercueil entre en terre…
CRITIQUE
La vie est un spectacle et les enterrements devraient l’être. Voici un éloge funèbre qui finit en revue de cabaret sous l’oeil amusé des gens venus fleurir les tombes et des ouvriers qui travaillent au cimetière. On chante et danse autour du trou, on met la main aux fesses des femmes et on salue à la fin. « Les nouveaux monstres » finit en fanfare. Certes le message politique et social est faible mais Ettore Scola nous offre ce sketch comme un artiste fait un rappel. Rigolard.
Dans le cadre de la réforme de l’ENA, notre Macron pourrait exiger des futurs Inspecteurs des Finances qu’il sache faire cuire un œuf pour décrocher la peau d’âne.
Le grand jury de l’oral dirait alors « Va te faire cuire un œuf ! »
Vaste programme car « les œufs sont probablement les aliments les plus versatiles. On peut les déguster sous toutes les formes possibles et imaginables : pochés, mollet, sautés, au plat, à la coque, brouillés, cocotte, etc. »
Bref, la quadrature du cercle quasiment le dilemme de la poule et de l’œuf !
De plus, comme un « professeur de physique quantique a élaboré une équation à priori infaillible pour maîtriser la cuisson de l’œuf, ces futurs experts trouveraient là une beau sujet de glose.
Pour continuer sur un registre sarcastique ceux qui exècrent notre jeune Président pourraient défiler avec des pancartes « Va te faire cuire un œuf ! » tout en balançant sur les forces de l’ordre casquées des œufs punais.
Un œuf punais. « Rome laissait encore quelque poésie à son cloaque et l'appelait gémonies; Paris insultait le sien et l'appelait trou punais. »
Victor Hugo, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 516).
Aller se faire cuire un œuf
Éconduire sans ménagement
Origine : Expression française populaire qui se baserait sur sa formulation énergétique pour se débarrasser d’un opportun. Pourtant aucun auteur n’a pu trouver d’explications plausibles quant au rapport qui puisse exister entre le fait de cuire un œuf qui n’a rien de méprisable au fait de conspuer quelqu’un. Pourtant, selon certaines interprétations, la marque de mépris aurait des connotations sexuelles et masquerait une allusion au chiffre neuf (9). Pour d’autres chercheurs, le fait d’aller se faire cuire un œuf serait le diminutif d’une expression plus longue à savoir « aller se faire cuire un neuf (9) à huit heures ce qui tendrait à exprimer l’impossibilité du phénomène.
Exemple d’utilisation : Henri Lefèvre-Pontalis le menace d’en référer à Louis Renault et le vendeur maintient son comportement, tout en conseillant au grand patron « d’aller se faire cuire un œuf » (D. Toussaint : Renault ou l’inconscient d’une entreprise)
Expressions françaises synonymes : Aller se faire voir (chez les grecs), aller au diable, lâcher la grappe
L'astuce géniale d'un scientifique pour cuire un œuf à la perfection ICI
Les œufs sont probablement les aliments les plus versatiles. On peut les déguster sous toutes les formes possibles et imaginables : pochés, mollet, sautés, au plat, à la coque, brouillés, cocotte, etc. Ils entrent également dans la préparation de bon nombre de recettes, de l'apéritif au dessert. Mais maîtrisons-nous tous leur cuisson ? Certaines cuissons de l'œuf relèvent d'un travail de minutie et d'attention pour obtenir le résultat escompté. Un professeur de physique quantique a élaboré une équation à priori infaillible qui pourrait bien nous simplifier l'existence.
Comment savoir combien de temps cuire ses œufs ?
En temps normal, on estime à six minutes environ le temps d'ébullition pour un œuf mollet, et à neuf pour qu'il soit dur. Mais même en suivant ces directives, il arrive parfois que l'on se retrouve au bout de 10 minutes avec un œuf au cœur encore coulant.
Et pour cause, cuire un œuf n'est pas une science exacte. Ou peut-être que si ?
Le physicien Miłosz Panfil a mis en place un système qui permet d'évaluer le nombre exact de minutes nécessaires à la cuisson de votre œuf en fonction de caractéristiques bien précises. Pour lui, à chaque œuf son temps de cuisson selon sa taille, sa température et l’altitude à laquelle vous vous trouvez.
Cuire ses œufs avec des maths
Si vous n'aimiez pas trop les maths à l'école, c'est peut-être le moment de vous y remettre. Dans ce problème, vous revenez du marché avez un œuf et avez moins d'une heure pour le cuire d'une des différentes façons possibles. Tout cela, à la perfection. Le physicien a élaboré une équation qui sert à déterminer les paramètres idéaux pour la cuisson d'un œuf, la voici :
t = m x K x log(rjb * (Tœuf - Teau)/(T - Teau))
Comme le rapporte Maxi Sciences, les données utilisées pour réaliser l'équation sont :
t = temps
m = masse
K = conductivité thermale de l’œuf
rjb = ratio jaune/blanc
Tœuf = température de l’œuf
Teau = température de l’eau
T = température entre le jaune et le blanc.
Lorsqu'un œuf cuit, c'est le blanc qui prend en premier, d'où l'intérêt de calculer la différence de température entre les deux. "Cette dernière doit être maintenue à 77°C maximum pour un œuf dur, afin d’éviter le mélange du sulfure d’hydrogène du blanc avec le fer du jaune", explique le site. Quel intérêt de connaître l'altitude ? Eh bien c'est simple. Plus vous êtes haut, plus la température ambiante est basse, et plus l'eau a du mal à être portée à ébullition. À très haute altitude, elle ne parvient pas à atteindre les 100 degrés (températures à laquelle l'eau bout). Tous ces paramètres entrent donc en considération dans le calcul du temps idéal pour la cuisson parfaite de votre œuf. Si vous êtes curieux de tester l'équation, sortez la balance et le thermomètre. Mais pas de panique, pas besoin d'une calculatrice, un calculateur en ligne est disponible ici pour avoir le résultat à la seconde près.
Un beau duo : Richard Leroy et Étienne Davodeau « Tu pisses dans tes vignes toi ? Bravo. Oui c’est comme ça qu’elles me reconnaissent » ICI
Dans cette chronique je confessais mon ignorance :
Avant de découvrir le Davodeau dans les bras d’Eva, un soir, au Siffleur de Ballons j’ignorais qui était Étienne Davodeau, et pire encore pour un soi-disant chroniqueur qui affirme que le vin lui tient compagnie j’ignorais qui était Richard Leroy. Le premier est un auteur de bande dessinée qui, selon une dépêche AFP du 26 novembre, « est devenu une figure de proue du 9e art français avec des reportages au plus près des gens, comme dans « Les Ignorants », son dernier opus, où un vigneron et un auteur de bande dessinée s'initient à leurs arts respectifs. » Comme vous venez de le comprendre le vigneron en question c’est Richard Leroy qui se trouve être le voisin et l’ami du dit Davodeau. Ils habitent le même village de Rablay-sur-Layon, en Anjou.
Le succès critique et commercial fut énorme : 270 000 exemplaires vendus.
J’ai lu récemment que les féministes du vin avaient la dent dure avec Davodeau&Leroy : l’histoire manque de femmes ! C’est exact, mais n’est-ce pas le monde du vin qui manque de vigneronnes ? Par ailleurs j’ai noté que dans le mouvement des femmes du vin, les vigneronnes sont laissées cornaquées par une caviste.
Que reste-t-il des « Ignorants », dix ans plus tard ?
Une magnifique aventure que je souhaite à tout auteur de connaître une fois dans sa vie. Il s’agissait au départ d’un modeste projet un peu expérimental, une sorte de jeu narratif à partir d’une situation dont j’ignorais ce qu’il en ressortirait. Je me mets alors en cheville avec un vigneron de mon village, Richard Leroy, pour une initiation croisée. Mon ambition était de faire le récit de ce qui allait nous arriver, au jour le jour. L’improvisation, en bande dessinée, est un territoire terriblement amusant. Et celui-là m’a amusé au-delà de ce que j’espérais car Richard a joué le jeu à 100 %. Au point que, dix ans après, le livre semble se prolonger.
C’est-à-dire ?
Richard et moi continuons à échanger des bouquins et des bouteilles. Récemment, je lui ai passé le dernier livre de Gipi, Moments extraordinaires sous faux applaudissements [Futuropolis, 168 p., 23 €] ; lui m’a apporté la cuvée d’un vigneron du coin, Philippe Delmée. Et puis pas une semaine ne passe sans que je reçoive le message d’une lectrice ou d’un lecteur à propos de ce livre.
Vous avez grandi en Anjou. Comment se fait-il que vous connaissiez si peu le monde du vin au départ ?
J’ai grandi dans un Anjou plus ouvrier que vinicole. J’aime les choses de la table, le bien manger et le bien boire, mais mon approche du vin n’était pas précise, seulement instinctive. C’est en m’installant dans les coteaux du Layon, il y a un peu plus de vingt ans, que j’ai commencé à m’y intéresser. Le village est entouré de vignes, les vignerons sont des gens ouverts et cordiaux qui ont l’accueil généreux, et ce sont nos voisins. Je côtoyais ces gens-là de façon amicale, et à force de les entendre parler, notamment Richard Leroy, je me suis dit que je pourrais en tirer un récit.
« A mes yeux, mourir en étant propriétaire d’une cave pleine serait quelque chose de tout à fait sinistre »
Buvait-on du vin dans votre famille ?
Môme, j’avais un grand-oncle qui produisait un tout petit vin à Botz-en-Mauges [Maine-et-Loire], le bled où je suis né. C’était une piquette rustique. Les vendanges étaient une fête et je m’y revois, avec mon frangin, fouler le raisin avec nos pieds pour boire un jus tout frais pressé qui, inévitablement, nous filait ensuite une bonne chiasse – bref, les joies simples de la vie à la campagne dans les années 1970. Ce n’était évidemment pas une approche consciente du vin, que les adultes qui m’entouraient voyaient davantage comme un produit relationnel et festif. A l’adolescence, j’ai perdu tout cela de vue et, plus tard, nos soirées d’étudiants, à Rennes, se faisaient plutôt à la bière standard.
Le principe du livre vise à rendre un peu moins « ignorant » sur le vin. Où en sont vos connaissances aujourd’hui ?
Puisque je me déplace dans Paris à vélo je ne prends plus guère le métro mais j’i le nez sur les réseaux sociaux.
Le 31 décembre, à l’occasion du dernier jour de l’année 2020 et du Nouvel an, les transports parisiens et la RATP ont choisi d’opter pour l’optimisme.
Sur les lignes 8 et 9 du métro parisien à la station « Bonne nouvelle », située à la limite entre les quartier du Sentier et de la porte Saint-Denis, entre les IIe, IXe et Xe arrondissements, les panneaux présentant le nom de la station ont effectivement eu droit à un lifting de circonstance.
Un trait d'humour que l'établissement public n'a pas manqué de partager sur ses réseaux sociaux : « Nous étions mobilisés ensemble cette année, nous le serons bien sûr l'année prochaine, mais pour terminer l'année sur une note plus légère, notre station Bonne Nouvelle vous le dit tout net », écrit-il sur Twitter. Des magnets à l'effigie de ce panneau atypique ont également été distribués aux usagers.
Ligne 9 RATP
@Ligne9_RATP
31 déc. 2020
[#31décembre] Pour tourner définitivement la page 2020, notre station Bonne Nouvelle l’affirme bien haut➡️
La face plate de la rame Sprague débouchait du tunnel et, comme nous étions en tête de ligne elle venait s'immobiliser dans un crissement aigu de freins à notre hauteur. La rame dégueulait ses encagés sous les regards impatients de ceux qui allaient les remplacer. Le chef de train, un long vouté, dominait la masse, et sa tronche renfrognée sous sa casquette ridicule ressemblait à un bouchon balloté par la houle. Sylvie me tirait par la manche. Elle s'encoignait près de la porte. Je me collais à elle. Tout près de nous, les corps cherchaient des espaces, des mains agrippaient les hampes centrales, sans un mot, têtes baissées, les moutons trouvaient leur place dans la bétaillère. Le signal sonore couinait. Les loquets des portes claquaient. La rame s'ébranlait. Mon allergie pour le métro naissait.
C’est le titre de la chronique de BHL dans le Point.
BHL – Au gui l’an neuf
Publié le
Notre chroniqueur-philosophe revient sur l’année 2020, qui a vu fleurir entre autres les mots « confinement » et « gestes barrières », et souhaite qu’en 2021 s’ouvre le chemin des possibles.
Le baiser sous le gui à l’an neuf puise son origine dans la culture druidique. Déjà chez les grecs, la plante était associée au dieu Hermès, grand messager de l’Olympe. Chez les Gaulois, les druides étaient chargés de sa cueillette avec une serpe d’or.
D’ailleurs, souvenez-vous, dans les aventures d’Astérix, le druide Panoramix en coupe sur les chênes avec sa serpe d’or.
Plus sérieusement,le baiser sous le gui à l’an neuf allait puiser aux plus anciennes ressources druidiques. César, conquérant et envahisseur, mais aussi attentif observateur le signale en 52 av. J.-C dans Commentaires sur la guerre des Gaules. Il s’agissait d’une cérémonie très solennelle.
« Le gui est fort difficile à trouver. Quand on l’a découvert, les druides vont le chercher avec respect et toujours le sixième jour de la lune, jour si révéré par eux qu’il est le commencement de leurs mois, de leurs années, de leurs siècles mêmes, qui ne sont que de trente ans… Lorsque les druides ont préparé sous l’arbre tout l’appareil du sacrifice et du festin qu’ils doivent y faire, ils font approcher deux taureaux blancs qu’on attache alors par les cornes ; ensuite un prêtre en robe blanche monte sur l’arbre et coupe avec une serpette d’or le gui… Les druides croient que l’eau où l’on a fait tremper le gui rend féconds tous les animaux qui en boivent et qu’elle est un remède spécifique contre toute espèce de poisons. La cérémonie de cueillir le gui est la plus solennelle de toutes celles que pratiquaient les druides. »
Les druides voyaient en lui un symbole d’immortalité. Le 6e jour de l’année celtique, les druides le coupaient en s’exclamant « O Ghel an Heu », expression celtique qui signifie « Que le blé germe ! ». Une sorte d’invocation au printemps à venir après le solstice d’hiver. Au fil du temps, l’expression s’est déformée pour vouloir dire autre chose : « Au gui l’an neuf ».
En France, le Jour de l’an n’a pas toujours été le 1er janvier. Cette date a même beaucoup changé au cours des siècles, donnant pour résultat d’avoir des années plus ou moins longues en fonction du calendrier adopté.
Il faudra attendre le 9 août 1564 et l’édit de Roussillon, promulgué par le roi Charles IX pour fixer le début de l’année au 1er janvier. Le pape Grégoire XIII instituera le calendrier grégorien en 1582 et généralisera cette mesure à l’ensemble du monde chrétien, notamment pour simplifier le calendrier des fêtes religieuses.
31 décembre 2015
Au gui l'An neuf ! Sous le gui dans la forêt, les ennemis devaient déposer leurs armes et observer une trêve… ICI
Le Chêne à gui c'était le plus sacré des arbres, représentant du maître des dieux, chez les Romains, les Celtes ou les Germains : « Lorsqu'au détour d'un sentier dans la forêt, on se trouve face à un Rouvre plusieurs fois centenaire, on peut comprendre le sentiment qui conduisit les hommes à rendre un culte à ce géant, tant s'imposent sa majesté,..., la force de ses branches noueuses, grosses comme des arbres, la puissance de sa cime »
Le chêne à gui était donc l'arbre des druides qui croyaient que cette plante était semée sur le chêne par une main divine et voyaient dans l'union entre leur arbre sacré et ces rameaux toujours verts un symbole d'immortalité. Le gui était considéré comme une plante sacrée. Car selon eux, il avait des propriétés miraculeuses, dont celles de guérir certaines maladies, d'immuniser les humains contre les poisons, de leur assurer la fertilité et de les protéger des méfaits de la sorcellerie.
Lorsque des ennemis se rencontraient sous le gui dans la forêt, ils devaient déposer leurs armes et observer une trêve jusqu'au lendemain. C'est de là dit-on que proviendrait, la coutume de suspendre une boule de gui au plafond et d'y échanger un baiser en signe d'amitié et de bienveillance.
[…]
Le gui a fait don de deux adjectifs à la langue française :
Gluant vient de glu ;
visqueux dérive de viscum, le nom latin du gui.
En fait, sous l’enveloppe nervurée de la baie du gui, se cache une substance pulpeuse et limpide : la viscine. C’est avec ce composant naturel que l’on fabriquait jadis la glu ... servant à capturer les petits oiseaux. Plaute, écrivain latin, constatait : « La grive, en répandant le gui, aide à la production de la glu grâce à laquelle elle sera capturée... » À bon entendeur salut...
J’ai la chance d’avoir des lecteurs réactifs, ce fut d’abord Michel Blanc, le Châteauneuvois ou le Castel-Papal de m’écrire discrètement : « Cher Jacques bonjour. Vous allez bien ? Dans votre tweet vous alternez 50 et 60 millions à bon escient ou par un ancien automatisme ? » Même la mouche du coche n’avait rien vu.
Dans ma chronique je lançais un appel au peuple :
« Si l’un d’entre vous a entre les mains ce numéro de 60 millions de consommateurs je suis preneur. »
Pax se rendit au kiosque mais le numéro n’était plus en rayon.
À 22h 15 je recevais un e-mail d’Olivier de Moor :
« Bonsoir Jacques,
On m'a dit de te transmettre ceci.
Bonne soirée,
Olivier »
Sylvain MARTINAND Bailly Lapierre.
Bonjour à toute a famille
J’espère que les deux semaines de "fêtes" se passent ?
Pouvez-vous avoir la gentillesse de passer cela au taulier ?
Bises et toujours à bientôt ...
C’est un fichier Pdf sur DES BULLES QUI BÉTONNENT
Le problème c’est que l’administration d'overblog n’admet pas le Pdf. Je vais donc me contenter de fournir quelques informations supplémentaires.
1- L’échantillon est quasi-exclusivement acheté en GD, les deux cavistes affichés sont Nicolas et Fauchon. Certains achats ont été faits en direct tels la Chablisienne et Veuve Ambal.
2- Le mode opératoire et le jury ci-dessous
3- Le « À retenir »
4- La veuve Ambal : entreprise familiale fondée en 1898 par Marie Ambal, qui produit 40 % des crémants de Bourgogne. Dans le panel deux bouteilles sous son nom et les marques de distributeurs de Carrefour et d’Intermarché. 3 se retrouvent en tête comme meilleurs crémants avec des notes dépassant 13/20 (seuil considéré comme « bon » selon les critères 60 millions. Seule la cuvée bio de la marque fait un flop. « Pas assez de raisins bios en Bourgogne »
Votre Taulier ne rechigne jamais, même pendant les mois d’été, à explorer les plis et les replis de la libido du buveur. Mais, comme il est aussi un fieffé ramier, il ne crache pas sur le recyclage de chroniques anciennes. Pour sa défense, celle que je...
Puisque certains n'ont pas compris mes conneries de la saison 1 ICI link j'en remet une louchée. C’est donc l’histoire d’un mec qui passait sa vie avec les bandits manchots dans les casinos. Il jouait à tout. Il pariait sur tout. Il grattait. Il se faisait...
Fenêtre sur cour, L’amour Est un crime parfait, Des mots noirs De désespoir Jetés sur un petit carnet. Mère au foyer sans foyer À nue Toute nue. Sur sa peau lisse tout glisse. Ses grains de beauté Fixés sur mes clichés volés. Sente blanche de ses hanches...
1- J'adore les mecs, le cul vissé sur le siège de leur scooter, qui m'invectivent parce que sur mon vélo je ne démarre pas assez vite aux feux tricolores... Bienheureux les beaufs ! 2- J'adore les nanas, les fesses posées sur le cuir des sièges de leur...
Sur la Toile faut s’attendre à tout lorsqu’on est comme moi un VB, vieux blogueur, un VC, vieux con, un VD, vieux débile qui crache sa bile comme dirait l’immense Mimi, mais un qui a aussi le bras très long, un influenceur de Première League, un gars...
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