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24 janvier 2021 7 24 /01 /janvier /2021 08:00

 

DVD toujours, j’ai revu Belle de Jour de Luis Buñuel, tiré du roman de Joseph Kessel qui fit scandale lors de sa parution en 1928 chez Gallimard qualifié par le scénariste Jean-Claude Carrière, d'ouvrage mineur : « un petit roman de gare, tout au plus ».

 

Belle de Jour fut pour moi un film initiatique :

 

 

12 novembre 2006

Le clone de Giovanni Drogo

 

Tout près de la frontière, aux confins de mon univers connu, j'attendais le jour où la vraie vie commencerait. J'étais le clone de Giovanni Drogo, ce jeune ambitieux pour qui « tous ces jours qui lui avaient parus odieux, étaient désormais finis pour toujours et formaient des mois et des années qui jamais plus ne reviendraient... »

 

Aux yeux du clan des femmes je croissais, en âge et en sagesse, dans l'étroit périmètre de notre bocage cernée de hautes haies, alors que je ne poussais vraiment que dans l'obscurité du Rex et du Modern. Perfusé par les yeux verts et le nombril de Debra Paget dans le Tigre du Bengale et par les bas de soie glissant sur les cuisses diaphanes de Catherine Deneuve dans Belle de Jour, je me lignifiais en silence. Jour après jour j'accumulais la chlorophylle des belles étendues sur le papier glacé des magazines de mode de ma mère. Je thésaurisais de la beauté pour gagner les centimètres qui me placeraient au-dessus du commun. C'était le bonheur de jours passés à regarder filer les heures, hors des limites du réel, avec pour seule ligne d'horizon la belle destinée qu'allait m'offrir la vie, au plus haut, à l'étage des seigneurs. Quand parfois le doute m'effleurait - allais-je pouvoir m'extraire de ce monde contraint ? - je me parais des oripeaux d'Edmond Dantès, le trahi, le paria surgi de nulle part accomplissant son implacable vengeance : les yeux topaze d'Yvonne Furneau m'irisaient...

 

Après avoir visionné le film, qui n’a pas pris une ride, j’ai cliqué sur le bonus Histoire d’un film Jean-Claude Carrière, que j’apprécie beaucoup, donne un éclairage très intéressant sur la genèse et le tournage du film, sur Catherine Deneuve aussi.

 

Bonne pioche je suis tombé sur Jacques Lacan !

 

Avant détail géographique :

 

« Séverine, Catherine Deneuve… se rend un jour chez Madame Anaïs, qui tient une maison de rendez-vous rue Virène, et fait acte de candidature comme pensionnaire en demandant de ne travailler qu’entre 14h et 17h. »

 

Il n’y a pas de rue de Virène à Paris, en revanche, à deux pas de chez moi, la rue Léon-Maurice Nordmann, commence rue de la Santé. J’y passe souvent sur mon vélo. « Cette voie faisait précédemment partie de la rue Broca et avant 1890 de la rue de Lourcine. Un arrêté du 18 décembre 1944 lui donna le nom de l'avocat résistant Léon-Maurice Nordmann (1908 - Mont Valérien, le 23 février 1942), fusillé par les nazis.

 

 

Plusieurs plans du film Belle de jour de Luis Buñuel ont été tournés dans le square Albin-Cachot, renommé pour l'occasion « cité Jean-de-Saumur » où est situé l'appartement de Mme Anaïs. Catherine Deneuve rentre au no 3 du square, numéroté 11 dans le film. L'appartement est situé au no 3, mais la cage d'escalier est située à un autre numéro. L'appartement utilisé était celui de l'assistant de Buñuel.

 

Ensuite je fouine sur Google et je tombe sur un excellent article :

 

 

Pourquoi il faut absolument redécouvrir "Belle de jour", de Luis Buñuel ICI 

 

« À quoi penses-tu Séverine ? » Dans le miroir embué de la salle de bain, Pierre contemple le reflet de sa femme, en train de se réveiller. Les deux ne font pas encore chambre à part, mais dorment déjà dans des lits séparés. « Je pensais à toi. À nous deux. Nous nous promenions ensemble dans un landau », répond la blonde. En vérité, celle-ci rêvait quelques minutes plus tôt d'abjection et de dégradation. De souillure et de soumission. La séquence inaugurale de Belle de jour montre en effet le couple lors d'une balade romantique en calèche dans les bois, rythmée par le tintement des grelots. Mais soudain le fiacre s'immobilise et Séverine, sur l'ordre de son mari, est empoignée par les deux cochers qui déchirent sa robe et abusent d'elle. Attachée à un arbre, bâillonnée puis cravachée, Séverine est livrée au valet de pied… et semble aimer ça !

 

D'une brutalité inouïe, les premières images du long-métrage de Luis Buñuel nous plongent dans la psyché féminine. Mêlant adroitement rêve et réalité, ce film au climat onirique est fréquemment émaillé de visions, nées de l'imagination fertile de son héroïne, en proie à des pulsions masochistes et à des fantasmes avilissants. Venu du surréalisme, le grand réalisateur espagnol formé par les jésuites est un habitué de ce genre de scène (on se souvient tous de la main pleine de fourmis et de l'œil coupé au rasoir d'Un chien andalou, coécrit par Dalí). Avec Belle de jour, Buñuel parle cette fois de ce qui nous trouble le plus : notre part animale. Cinéaste de l'inconscient, l'auteur de L'Âge d'or élabore, avec cette œuvre subversive, un dispositif sadien qui, cinquante ans plus tard, suscite encore l'émoi du spectateur. À l'origine, Belle de jour est un roman de Joseph Kessel qui fit scandale lors de sa parution en 1928 chez Gallimard.

 

 

Récit d'une libération, l'ouvrage raconte le parcours d'une jeune femme issue de la bonne bourgeoisie, qui n'a jamais éprouvé de plaisir auprès de son mari, et qui décide de mener une double vie et de se prostituer dans un luxueux bordel parisien, où se déclinent toutes les perversions. Raymond et Robert Hakim, deux juifs d'Alexandrie, achètent les droits du livre. Ces deux frères, qui avaient déjà produit un biopic sur Marthe Richard, prostituée qui a donné son nom à la loi de fermeture des maisons closes en France en 1946, puis Casque d'or avec Simone Signoret en putain flamboyante, voient en Belle de jour un sujet racoleur au fort potentiel commercial. Les Hakim proposent ainsi à Buñuel l'adaptation de la nouvelle de Kessel avec Catherine Deneuve en tête d'affiche. Au départ, le cinéaste n'est convaincu ni par le livre ni par l'actrice. Il appelle à la rescousse son scénariste du Journal d'une femme de chambre (1964), Jean-Claude Carrière, qui juge à son tour l'ouvrage mineur (« un petit roman de gare, tout au plus »).

 

Revue de presse de « Belle de jour » (Luis Buñuel, 1966) - La Cinémathèque  française

 

Catherine Deneuve subit les pires outrages

 

Le metteur en scène et le scénariste décident alors de remanier l'intrigue et d'y introduire une dimension fantasmatique et psychanalytique. En effet, Buñuel, âgé de 67 ans, a d'autres ambitions avec ce film de commande qu'un simple produit mercantile (gravement malade, il avait annoncé que ce serait son ultime long-métrage. Ce ne fut heureusement pas le cas). À ses yeux, Belle de jour devait être une exploration de ce que Freud appelait « le continent noir », la sexualité féminine (plus tard, Lacan projettera d'ailleurs le film à ses élèves au cours de séminaires).

 

La suite ICI

 

Catherine Deneuve dans Belle de Jour de Luis Buñuel en 1967Photo : AFP

 

ÉCHOS DE LA SOIRÉE CINÉMA AVEC LACAN A PROPOS DU FILM « BELLE DE JOUR » DE LUIS BUÑUEL ICI 

 

Le réalisateur Buñuel, s’attaque là à des territoires obscurs, celui du féminin et du désir qui ne sont pas sans soulever des polémiques, des incompréhensions et des tensions, quotidiennement. Donnant toute sa valeur actuelle au film, Fouzia Taouzari a ouvert le débat en inscrivant l’énigme féminine au-delà de la guerre des sexes : « Il y a une dimension du féminin qui fait horreur aux femmes et aux hommes ».

 

[…]

 

Face à cet abîme où la tendresse de son mari ne répond pas aux attentes de Séverine dont le désir se trouve en impasse avec son lot de frigidités, elle imagine des scénarios dans une sorte de rêverie. Dans ses rêveries, elle met en scène son mari, la faisant battre par des hommes de mains, ordonnant qu’on la maltraite, qu’on la diffame. Ces scénarios fantasmatiques sont bien loin de la réalité où son mari vient chaque soir la border, pour l’endormir dans un lit séparé d’elle. « Cet homme très amoureux n’est pas porté sur la chose », ponctuera Fouzia Taouzari. Il porte un très grand soin à sa femme, n’entend pas lorsqu’elle lui dit qu’elle n’est pas femme à se laisser endormir ! L’amour écrase le désir, il endort.

 

Avec ses courbes à se damner, sa moue innocente et sa beauté magnétique, Catherine Deneuve a marqué le cinéma avec son rôle sulfureux dans "Belle de Jour". Elle y incarne Séverine, l'épouse d'un interne en médecine qui, voulant assouvir ses fantasmes, se livre à la prostitution occasionnelle. Parce que la fraîcheur qu'elle dégage à l'écran nous inspire encore, flashback sur 10 clichés de l'actrice dans le film de Luis Buñuel. ICI 

"Belle de jour" de Joseph Kessel : l'ouvrage reparaît dans la Pléiade et fait l'unanimité au Masque & la Plume ICI
par France Inter publié le 
 
"Sublime", "unique", "courageux" et "moderne"… Ce sont les quatre maîtres-mots employés par les critiques du Masque & la Plume pour exprimer leur unanimité quant à l'un des plus grands classiques de l'œuvre de Joseph Kessel. "Belle de jour" est paru en 1928 et a été adapté au cinéma par Luis Buñuel en 1967.
 
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24 janvier 2021 7 24 /01 /janvier /2021 06:00

 

Trop facile de présenter Bacri comme un éternel ronchon et ce pour 2 raisons qui vont vous surprendre :

 

Michel Rocard, adolescent, scout aux Eclaireurs unionistes. Il était alors surnommé «"Hamster érudit­". (Collection particulière)

 

1- Je suis de gauche. Et ça date de 1978. D’un coup de cœur que j’ai eu pour Michel Rocard, si triste, si humain, au soir de la défaite des socialistes. Il m’a bouleversé. Je me suis dit : il est sincère, ce mec. Et j’ai commencé à m’intéresser à la politique qui, jusque-là, m’indifférait. Mais je n’aime pas la gauche angélique. Et cela ne me dérangerait pas de sucrer le mot « Fraternité » dans la devise de la République. Trop hypocrite. On a besoin de justice, d’égalité des chances, mais pas de s’aimer les uns les autres. Le respect est largement suffisant.

 

Nous sommes le 19 mars 1978, la gauche vient encore de perdre une élection qu'elle aurait dû gagner. La majorité UDF-RPR conserve le pouvoir. Le choc est terrible pour la gauche. A la télévision, sur Antenne 2, paraît alors Michel Rocard, qui a décidé de griller la politesse électorale à tout le monde, y compris à François Mitterrand, Premier secrétaire du PS. Et qui va prononcer un discours, préparé à l'avance, destiné à marquer les esprits. A prendre date. A se poser en homme de l'avenir. 

 

"C'est un nouveau rendez-vous manqué par la gauche avec l'histoire, et c'est le huitième depuis le début de la Ve République. Y a-t-il donc une fatalité, qui veut que la gauche ne puisse gouverner dans ce pays? Ce soir je tiens à dire non, il n'y a pas de fatalité!" Le propos touche les téléspectateurs, surtout à gauche, qui constatent que la rupture de l'union de la gauche, survenue en septembre 1977, a provoqué une nouvelle défaite électorale sous le magistère Mitterrand.

 

Rocard parle moderne

 

Ce soir-là, Michel Rocard crève l'écran. Et le lendemain, la France ne parle que de ça. Plus que le défi lancé à Mitterrand, qui n'est pas encore perceptible, à ce moment précis, c'est surtout le fait qu'un homme de gauche a dit qu'il refusait la fatalité de la défaite qui marque les esprits. Le regard face caméra. La voix ferme. La solennité. Nous sommes loin de la forme traditionnelle des déclarations politique d'usage en soirée électorale.​​​​​​​

Ronald Pedros poursuivis par deux joueurs parisiens lors de la rencontre PSG – FC Nantes du 11 janvier 1995

2- Jean-Pierre Bacri est mort lundi 18 janvier, à l’âge de 69 ans était un admirateur du FC Nantes et de son jeu « à la nantaise » Jean-Pierre Bacri avait confié, en 2015, « j’aime beaucoup Nantes et je dirais même que c’est une de mes villes préférées » Le comédien était de passage dans la cité des Ducs pour la sortie du film La vie très privée de Monsieur Sim. Il avait également rappelé avoir « joué quinze jours à Nantes une pièce qui s’appelait Cuisine et Dépendances, écrite avec Agnès Jaoui et on avait passé vraiment du très très bon temps. J’aime beaucoup cette ville. »

 

 

« Le FC Nantes de Suaudeau était flamboyant »

 

Autre confidence ce même jour de 2015 à l’animateur de France Bleu : l’acteur révèle qu’il est un admirateur du FC Nantes des années 1994-1996, alors que le club est à son apogée, et fait mouche avec son jeu « à la nantaise ». « J’ai adoré cette équipe où il y avait Pedros, Ouédec, Loko. Le FC Nantes de Jean-Claude Suaudeau était flamboyant. Je me souviens d’un match où elle avait écrasé, éclaté le PSG. Elle avait fait un match exceptionnel. »

 

Jean-Pierre Bacri, en 2011 : « Ma gueule fait la gueule, c’est ainsi »

Par Annick Cojean

ENTRETIEN

Il y a dix ans, « Le Monde magazine » avait consacré un « Je ne serais pas là si » à Jean-Pierre Bacri, dont on a appris la mort lundi 18 janvier 2021. Quand Bacri, le taciturne, se racontait et disait tout ce qu’il devait aussi à Agnès Jaoui.

 

Je ne serais pas arrivé là si…

 

… si je n’étais la somme de névroses parentales, volontairement entretenues, auxquelles j’ai rajouté des névroses personnelles, et en premier lieu la détestation absolue des contraintes. De mon père, qui était facteur, j’ai gardé une névrose de la droiture, disons un sens de la parole, de l’égalité et de la justice qu’il résumait par cette phrase mille fois rabâchée : « Pour moi, balayeur ou président de la République, c’est la même chose ! ». Autrement dit : on leur doit le même respect. De ma mère, par goût, j’ai conservé l’orgueil. Un orgueil que je tire peut-être de mes valeurs. En tout cas, une estime de soi satisfaisante. Je me plais comme je suis. Et je me suis créé un univers dans lequel le plaisir est prioritaire et les contraintes définitivement bannies.

 

Vous devez bien avoir quelques contraintes !

 

J’en ai eu toute ma jeunesse et dans mon premier travail à la Société Générale de Cannes qui semblait alors être mon destin. Je devais me lever tôt. Me raser de près, ce qui m’était pénible, à moi qui ai une barbe de brun. Porter le costume-cravate. Et sourire. Tout le temps sourire. Eh bien j’en ai eu marre. J’ai décidé que c’était inhumain. Que je ne ferais plus jamais ces minables concessions d’amabilité et de sourire forcé. Quand je sourirais, ce serait spontanément, quand ça me viendrait. Parce qu’un sourire, ça a de la valeur. A celui qui me l’arrache, je donne quelque chose de bon et de vrai. Alors on dit souvent que je fais la gueule. Mais oui ! Bien sûr que je fais la gueule ! Et je vais continuer à la faire ! Quand je n’ai rien à dire et aucune raison de sourire, je fais la gueule. Je fais ma gueule. C’est-à-dire, j’ai cette tête.

 

Attendez ! Faire « la » gueule ou « ma » gueule, c’est différent !

 

Oui, mais apparemment, ma gueule fait la gueule. C’est ainsi. Bref, j’ai la névrose des contraintes et vous n’imaginez pas ce que cela exige d’anticipation pour l’organisation de ma journée, de mes loisirs, ou de mes choix professionnels. Je marche sur un fil, en vigilance permanente, pour prévenir l’ennui, les ennuis et ce qui pourrait altérer mon plaisir. Cela me conduit à refuser des tas de scénarios, y compris de jolis rôles – j’ai trop peur de l’insatisfaction que le film me procurerait en fin de compte. Cela m’incite aussi à me passer de dîners en ville. Je me prive sûrement des quelques rares moments d’intelligence et d’esprit qu’on y croise, mais je m’épargne tellement d’ennui que cela vaut le sacrifice ! Cet univers est violent, comme dirait notre ami Woody Allen. Il faut donc ne prendre que le meilleur. Pendant qu’il en est encore temps.

 

Avez-vous aimé votre jeunesse ?

 

Pas du tout ! Je n’en ai aucune nostalgie. Je me sens même anti-proustien. Que des contraintes. De l’ennui. Et de l’attente. Une attente infinie.

 

Attente de quoi ?

 

Attente d’être adulte. Je me revois encore boire café sur café dans les milk-bars à côté du lycée avec la conscience d’attendre. Je n’étais pas malheureux. Mais je rêvais de liberté. Et mon rêve s’est réalisé. Je ne savais même pas à quel point être adulte était bien. Je le suis devenu quand j’ai débarqué à Paris, que je suis rentré dans un cours d’art dramatique et que, d’un coup, la culture, les textes, la liberté me sont tombés dessus. Paris, c’est l’affaire de ma vie. L’essentiel de mon bonheur est parisien. Ça fait 35 ans que je vis à Paris. Ça fait donc beaucoup de bonheur !

 

Et vous n’aimez pas vous éloigner de Paris ?

 

Non. D’autant que j’ai la phobie de l’avion. Ça m’a pris il y a quinze ans, lors d’un vol pendant lequel j’ai soudain paniqué. Horrible. Un pur cauchemar. J’ai essayé de me raisonner, j’ai fait un autre essai. Atroce. Plus question de m’infliger pareille souffrance. Le train existe.

 

D’où est venue l’idée d’écrire ?

 

J’ai découvert Harold Pinter au cours d’art dramatique, et j’ai été fasciné. Quel sens du dialogue ! Bien joué, c’est d’une telle intelligence ! D’une telle vérité ! J’ai eu envie d’essayer d’écrire des dialogues. Puis de fabriquer une ambiance. De construire une histoire. Et c’est devenu une passion. Mais c’est difficile, exigeant, laborieux. On rencontre mille complexités, on se heurte à ses limites. C’est le seul moment où je me sens dans le labeur. Même avec Agnès qui, pourtant, rend l’exercice possible.

 

« Je ne serais pas arrivé là… sans Agnès Jaoui » ?

 

Oui, je peux le dire. C’est la rencontre de ma vie. On est loin d’être identique, mais on partage le même esprit, la même conception du monde et de la vie. Je n’imaginais même pas qu’une telle connivence fut possible. Ça change tout.

 

Pourquoi vous voit-on si peu sur les plateaux de télévision ?

 

Je ne voudrais pas avoir l’air arrogant, mais franchement, c’est trop médiocre, c’est même pathétique. Quand je vois les malheureux invités de ces plateaux obligés, sous prétexte de promotion, de rire en se laissant moquer, humilier, par des animateurs d’une vulgarité déprimante, je trouve cela insupportable. A une époque, j’ai répondu à quelques invitations de ces animateurs et je n’hésitais pas à leur rentrer dedans. Le problème, c’est qu’ils adoraient ça ! Cela faisait de moi un « bon client » qu’on avait envie de réinviter pour refaire le même « numéro ». Quelle ironie ! Car je ne faisais pas un numéro. J’étais chaque fois sincère, réellement exaspéré par leur comportement. Et je me sentais sali d’être ainsi récupéré par ce système pervers.

 

Vous n’hésitez pas, en revanche, à afficher des positions politiques.

 

Quiconque lirait attentivement nos scénarios saurait très bien où on est. Je suis de gauche. Et ça date de 1978. D’un coup de cœur que j’ai eu pour Michel Rocard, si triste, si humain, au soir de la défaite des socialistes. Il m’a bouleversé. Je me suis dit : il est sincère, ce mec. Et j’ai commencé à m’intéresser à la politique qui, jusque-là, m’indifférait. Mais je n’aime pas la gauche angélique. Et cela ne me dérangerait pas de sucrer le mot « Fraternité » dans la devise de la République. Trop hypocrite. On a besoin de justice, d’égalité des chances, mais pas de s’aimer les uns les autres. Le respect est largement suffisant.

 

Vous n’êtes jamais retourné en Algérie, quittée l’année de vos 10 ans. Ressentez-vous un lien particulier avec cette région du monde ?

 

Ah oui ! Un vrai lien. Comme avec les Arabes. Je me sens tout à fait de leur famille. Enfin, de celle des sémites au sens large. Je suis juif, donc cousin, frère des arabes. Je me reconnais dans leur culture, leur chaleur, leur façon de donner leur amitié. Inutile de vous dire combien les révolutions en cours me passionnent. C’est extraordinaire.

 

Le jeune homme quittant la côte d’Azur pour Paris a-t-il changé ?

 

Beaucoup. Grâce aux textes qui m’ont éduqué. Et puis grâce à Agnès. Comme un troisième cycle ! J’adore m’améliorer.

 

 

En 1992, le FC Nantes est au bord du dépôt de bilan, interdit de recrutement, et installe par défaut une génération de joueurs formés au club. Trois ans plus tard, ces Canaris sont sacrés champions de France: 32 matchs d’affilée sans défaite, meilleure attaque, meilleure défense, meilleur buteur et meilleur passeur. Une saison monumentale menée par Coco Suaudeau sur le banc, Christophe Pignol en défense, Makélélé dans les bras de la fille du coach, un PDG de la Biscuiterie Nantaise (BN) comme président et un trident d’esthètes devant. Plusieurs années après, Nicolas Ouédec, Patrice Loko et Reynald Pedros se mettent à table et revivent leurs exploits, entre un chutney de céleri, des noix de Saint-Jacques rôties et une bonne bouteille de saumur-champigny.

 

 

 

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23 janvier 2021 6 23 /01 /janvier /2021 08:00

 

Les honneurs dus à son rang…

 

La course aux honneurs…

 

Twitter, réseau social favori de ceux qui ont de la surface médiatique ou qui souhaitent la développer, est le miroir le plus réaliste des vanités.

 

C’est le bûcher des vanités.

 

Je n’y Twitte pas mes chroniques y sont publiées automatiquement par mon hébergeur.

 

Alors qu’y fais-je ?

 

Je contemple avec ironie et gourmandise le bal des egos.

 

Il suffit de s’abonner à des comptes de gens connus, le graal des addicts de Twitter c’est le nombre de followers. Je me garde bien d’exprimer une quelconque remarque qui pourrait me valoir d’être bloqué par ces gens qui se pavanent, ils ont l’épiderme fragile.

 

Parmi ces gens connus, il y a des gens que je croise et, pour certains, j’en apprends chaque jour un peu plus sur eux. Je pourrais embrasser la profession de profiler. Ils se mettent en scène avec un soin extraordinaire, ils osent jusqu’à l’indécence l’exposition de leur statut social, de leur famille, de leurs loisirs…

 

 

En parodiant le titre du film d’Ettore Scola : Affreux, sales et méchants ils sont Beaux, propres et gentils… du sucre candi qui agace les dents de ceux qui attendent le faux-pas.

 

Je n’en suis pas, je me contente de les mettre à la bonne distance, de les ignorer et j’avoue de les mépriser.

 

J’adore les herminés et les robes noires alignant sur leur vêture réglementaire leurs breloques gagnées par leurs soi-disant mérites.

 

L'avocat Jean Veil (ici à droite, accompagné de David Koubbi) devra-t-il retirer de sa robe le ruban rouge de sa légion d'honneur? (Reuters)

 

« C’est avec des hochets que l’on mène les hommes ! »

 

Napoléon BONAPARTE Déclaration au Conseil d’État, 8 mai 1802

 

« Si à 50 ans t’as pas la Légion d’Honneur c’est que tu as raté ta vie… »

 

Merci à Jean Glavany !

11 janvier 2014

Être ou ne pas être sur les réseaux sociaux là n’est pas la question… ICI

 

Et puis sont venus les fameux réseaux sociaux : Face de Bouc puis Twitter, l’abomination de la désolation disent certains.

 

Là encore, se positionner sur FB ou s’abonner à Twitter ne créé aucune obligation de s’épancher, de raconter n’importe quoi, d’insulter, de raconter sa vie…

 

Pour ma part je me suis porté très vite sur FB car j’y ai vu un nouveau canal de diffusion pour mon blog. Bonne pioche, j’ai pu ainsi toucher un nouveau lectorat. Être sur FB ne créé aucune espèce d’obligation à participer à ces étranges échanges entre « amis » à propos de sujets qui font le buzz. Je laisse ça aux addict et je vire de ma liste d’amis tous ceux qui n’ont que le fiel à la plume. C’est simple. C’est clair.

 

Pour Twitter j’ai eu beaucoup moins d’appétence car y règne plus encore que sur Face de Bouc le bal des egos et surtout parce que c’est aussi un attrape gogos. J’y suis allé sur le tard lorsque je me suis aperçu que c’était un fil d’informations mondiales simple, pratique et gratuit et pour le chroniqueur que je suis c’est du pain béni.

 

Mon père m’a légué le virus de l’information. À la maison, à l’heure des infos à la radio c’était grand silence et la lecture du journal, pas les chiens écrasés et les décès, relevait de l’acte premier de la citoyenneté.

 

J’ai toujours aimé glaner l’info mais je ne m’étais jamais imaginé qu’elle serait pour moi un jour un matériau pour une modeste entreprise installée sur le Net. Je joins maintenant l'utile à l'agréable.

 

Une brochette de citations :

 

« Les honneurs, les rangs, les dignités sont comme le safran, qui vient plus abondamment étant foulé aux pieds. Ce n'est plus honneur d'être beau quand ou s'enorgueillit de sa beauté : La science nous déshonore quand elle nous enfle, et qu'elle dégénère en pédanterie. »

Saint François de Sales

 

« Tandis qu'on court aux honneurs, on abandonne sa liberté. »

Francis Bacon

 

« Les honneurs sont des échasses qui vous élèvent sans vous grandir. »

Charles Dollfus

 

« L'honneur commence à refuser les honneurs. »

Malesherbes

 

 

TOUT SAVOIR SUR LES GARÇONS D’HONNEUR ICI 

 

Lors d’un mariage traditionnel, qui revient d’ailleurs à la mode ces derniers temps, les mariés s’entourent d’un cortège : enfants d’honneur, demoiselles d’honneur et aussi, même si c’est moins fréquent, Garçons d’honneur.

 

Je n’ai jamais été garçon d’honneur mais en revanche je fus souvent enfants d’honneur pour marcher devant les mariés.

 

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23 janvier 2021 6 23 /01 /janvier /2021 06:00

 

Pascal Praud anime "L'heure des pros" chaque matin sur CNews.

Depuis que le foot a viré sa cuti-réaction pour cause de pognon je me contente de jeter un œil distrait sur ce qui se passe dans le marigot  de la baballe ronde, le cuir d’autrefois que le goal tentait de se saisir à mains nues.

 

Canal+ c’est un des nombreux legs à ses copains du règne de Tonton.

 

André Rousselet, ça ne dit sans doute rien aux pioupious, en 1984 l’ancien directeur de cabinet de François 1er à l’Élysée n’a été recasé par lui à la toute puissante agence HAVAS, souvenir de réunions dans le blockhaus du siège d’Havas avec l’élégant André, se voit confier l’érection d’une quatrième chaîne payante.

 

 

Le 4 novembre 1984 à 8 h, naît Canal+, la première chaîne hertzienne à péage en France.

 

Ce n’était pas gagné d’avance ICI 

 

Pour draguer des abonnés la chaîne mise sur le cinéma, le foot, mais aussi les films X. Pourtant, ces films n’étaient pas diffusés sur la chaîne à ses débuts.

 

Et puis, sous les ponts de la Seine beaucoup d’eau a coulé, via Vivendi, Canal+ est tombé dans les rets de Vincent Bolloré. La télé croupion Itélé a été rebaptisée C.News.

 

 

Le Bolloré avait déjà fait le ménage à cette occasion en virant les fortes têtes pour privilégier la télé poubelle, Zemmour en tête, et cerise sur le gâteau le lamentable et gesticulant Pascal Praud éructant dans l’Heure des Pros.

 

Et puis, dernier épisode en date le licenciement de l’humoriste Sébastien Thoen après un sketch parodiant l’émission de Pascal Praud.

 

Le chroniqueur avait participé à un sketch mis en ligne par Winamax et parodiant l’émission « L’Heure des pros » de CNews, la chaîne info du groupe Canal+.

 

Il n’a pas fait rire tout le monde. L’humoriste et chroniqueur Sébastien Thoen, qui officiait sur la chaîne Canal+ (pour les émissions « Canal Sports Club » et la présentation du « Journal du hard ») a été licencié, d’après les informations de l’Equipe. Il avait participé à un sketch diffusé par le site de paris Winamax, le 19 novembre.

Et puis, le breton qui ne roulait pas son gris dans de l’OCB, sigle de Odet-Cascadec-Bolloré, a rajouté dans la charrette un certain Stéphane Guy, commentateur phare du foot sur Canal+, qui avait eu l’outrecuidance de se solidariser avec le viré.

 

 

À Canal+, la terreur en interne après les affaires Sébastien Thoen et Stéphane Guy

 

Des salariés de Canal+ racontent sous couvert d'anonymat le climat qui règne dans l'entreprise de Vincent Bolloré après les licenciements des deux figures de l'antenne.

Par Clément Vaillant

 

L'ombre de Vincent Bolloré plane sur Canal +, celle de “l’ennemi invisible, qui décide mais qu’on ne voit jamais”, comme le décrivent certains salariés.

 

 

TÉLÉVISION –

 

« On ne peut rien faire, car on sait que sinon on est le prochain à se faire couper la tête! » Après les licenciements de Sébastien Thoen et Stéphane Guy, Le HuffPost a cherché à comprendre ce qui se passait en interne à Canal + et s’est (presque) heurté à un mur. Un silence de la plupart des salariés qui en dit long sur leurs craintes de perdre leur emploi comme les deux figures des antennes de Canal+ éjectées manu militari ces dernières semaines.

 

La suite ICI 

 

TRIBUNE

 

Paul Le Guen

Entraîneur du Havre Athletic Club

 

L’entraîneur de football, ancien joueur de l’équipe de France, s’adresse au propriétaire de Canal+ pour contester le licenciement du commentateur sportif de la chaîne cryptée, Stéphane Guy.

 

Publié le 30 décembre 2020

 

Monsieur Bolloré, vous êtes fier d’appartenir – si j’en crois vos déclarations et prises de position – à cette Bretagne qui, entre autres qualités, sait prendre du recul, se moquer d’elle-même et supporter la critique comme peut-être aucune autre région française. Les clichés dont on gratifie notre belle région sans discontinuer, vous les connaissez autant que moi : la pluie qui, bien sûr, est toujours au rendez-vous ; l’alcool qui, sans discontinuer, coule à flots ; les binious qui s’obstinent jusqu’à rendre sourds. Et j’en passe et des plus sévères et des plus définitifs encore.

 

Mais vous le savez aussi bien que moi, notre Bécassine, notre chère Bécassine, a mis au point une arme redoutable pour supporter tous les dénigrements de la terre : l’art de la plaisanterie. Un Breton, j’en suis certain, ne doit pas se raidir face à de si anodines critiques.

 

« Si j’avais un reproche à lui faire, ce serait justement d’être parfois l’avocat outrancier de votre chaîne »

 

De semblable façon, un minimum de recul me semble recommandé au regard des récents événements qui agitent notre Landerneau télévisuel. Non, Monsieur Bolloré, vous ne devez pas écarter Stéphane Guy de Canal+. Vouloir faire de lui un exemple me paraît totalement inapproprié.

 

Pour le dire autrement, si Stéphane n’a rien d’un innocent, il n’est certainement pas un coupable. Je le sais pour avoir souvent travaillé à ses côtés au cours de ces dernières années, votre commentateur vedette aime Canal, et plus que de raison ! D’où certains excès, comme il sied à tous les passionnés. Imaginer que vous puissiez le congédier parce qu’il a abusé de sa tribune pour manifester une solidarité confraternelle [en soutenant le chroniqueur Sébastien Thoen, renvoyé récemment de la chaîne cryptée après un sketch parodiant l’émission de Pascal Praud « L’Heure des pros », sur CNews, la chaîne info du groupe Canal+], me semble inconcevable.

 

Je viens de le souligner, Stéphane n’est pas un innocent. Si j’avais un reproche à lui faire, ce serait justement d’être parfois l’avocat outrancier de votre chaîne.

 

Il connaît Canal par cœur

 

Je vous l’accorde, de temps à autre, il n’y va pas de main morte puisqu’il peut aller jusqu’à stigmatiser la concurrence pour mieux défendre votre groupe. Mais je vous le répète : il connaît Canal autant qu’il peut l’aimer : par cœur, au sens premier et vrai du terme. Et même si l’on est en droit de remettre en cause mon objectivité, j’affirme qu’il est le meilleur commentateur de football que je connaisse.

 

Parce que nous voulons des années de bonheur en plus, vous devez laisser l’incontrôlable Stéphane Guy nous informer, nous agacer, nous provoquer, nous enthousiasmer et surtout lui offrir encore le privilège de nous faire exister devant nos écrans. Qui plus est dans cette époque tourmentée, il me semble plus que jamais indispensable de veiller à ce que la liberté des journalistes demeure une réalité.

 

Non, Monsieur Bolloré, un Breton ne doit pas faire cela !

 

Paul Le Guen est un ancien international de football, actuel entraîneur du Havre Athletic Club, ancien entraîneur, notamment, du PSG et de l’Olympique lyonnais.

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22 janvier 2021 5 22 /01 /janvier /2021 06:10

 

À première vue cette information sur la cérémonie d’investiture de Joë Biden : Le violet porté par Kamala Harris, Michelle Obama et Hillary Clinton, tout sauf anecdotique, semble encore traiter l’actualité par le petit bout de la lorgnette.

 

 

Pas si sûr, même si, sauf, à  ce que je sois daltonien, Michelle Obama me semble plutôt vêtue d'un ensemble * lie de vin et Kamala Harris d'un ensemble bleu. Seule Hillary est clairement en violet.

 

En effet, je suis de ceux qui estiment que les choix vestimentaires relèvent d’une volonté claire d’afficher la couleur.

 

Afficher la couleur ! C’est jouer cartes sur table ; faire connaître clairement ses intentions…

 

Revenons à l’info :

 

Les anciennes Premières dames Michelle Obama* et Hillary Clinton, ainsi que la nouvelle vice-présidente Kamala Harris. Très élégantes, elles étaient habillées sobrement mais de la même couleur symbolique, le violet.

 

 « Bien plus qu’une jolie couleur. » Comme l’explique le magazine américain Cosmopolitan, les tenues violettes de Kamala Harris, Michelle Obama et Hillary Clinton, qui ont attiré l’attention des réseaux sociaux lors de la cérémonie d’investiture de Joe Biden, étaient porteuses de messages allant bien au-delà de simples considérations esthétiques.

 

Selon [la journaliste africaine-américaine] de CNN Abby Phillips [qui a évoqué le sujet en direct sur la chaîne], Kamala Harris a souvent porté cette couleur lors de sa campagne présidentielle comme un clin d’œil à Shirley Chisholm, qui fut la première femme noire à se présenter à la présidence en 1972, pour le Parti démocrate, et la première femme noire élue au Congrès des États-Unis. Chisholm avait utilisé la couleur violette sur ses prospectus de campagne. »

 

 

Un coloris qui n’a pas été choisi au hasard par les trois grandes dames des États-Unis. Le violet est en réalité la couleur qui symbolise une volonté bipartite et le rassemblement de l’Amérique, car la combinaison du rouge (qui représente le Parti républicain) et du bleu (qui représente le Parti démocrate) donne du violet.

 

D’ailleurs, les swings states, ces États clés comme l’Ohio, la Floride ou encore le Michigan, susceptibles de pencher d’un côté ou de l’autre et où se joue toujours la présidentielle américaine, « sont souvent appelés des États violets ».

 

Drapeau violet, blanc et or de l'Union du Congrès, qui devint plus tard le Parti national de la femme. Avec l'aimable autorisation du National Museum of American History

 

En outre, le « purple » est aussi la couleur du mouvement des suffragettes, ces militantes qui se sont battues pour le droit de vote féminin. « Le violet est la couleur de la loyauté, de la constance dans le but, de la constance inébranlable dans une cause », précisait le National Woman’s Party américain ICI dans un communiqué en 1913.

 

Alice Paul coud une étoile sur le drapeau de ratification du Parti national de la femme, représentant la ratification par un autre État du dix-neuvième amendement. Avec la permission de la Bibliothèque du Congrès

violet d'évêque

C'est ce gris qui rejoindra le gris de l'hiver, le poussant juste un peu, dans les lointains, vers un violet d'évêque in partibus.

Jean Giono

 

 

Signification de la couleur "Violet"

Couleur violetLe violet est une couleur royale qui représente la subtilité, le mystère, le romantisme, l’idéalisme, la protection, la mélancolie, la fraîcheur, la pureté, la paix et le luxe.


Le violet est, dans la synthèse soustractive (peinture, encre), une couleur secondaire issue du mélange entre le bleu et l’orange et, dans la synthèse additive (lumière), une couleur tertiaire obtenue par le mélange du bleu et du magenta qui lui-même est issu du mélange entre le bleu et le rouge.



Nuances violetQuelques nuances de violet : ICI
Héliotrope, Indigo, Lilas, Magenta, Mauve, Orchidée, Parme, Prune, Violine, Zizolin ….


Le violet est une couleur froide qui se situe sur la zone de transition. Cette couleur peut être chaude si le dosage de la couleur chaude est plus important. S’il est foncé, il donne une impression de chaleur et s’il est clair, il donne, au contraire, une sensation de fraîcheur.


La couleur complémentaire du violet est le jaune, c’est donc la couleur qui le fait plus ressortir.


Le violet foncé représente l’audace, l’assurance, la forte personnalité et l’originalité, il absorbe la lumière contrairement au violet clair qui reflète la lumière et donne de la clarté. Ce dernier est plutôt reposant, doux et élégant.


En décoration, le violet peut paraître en même temps raffiné et décontracté. Le violet foncé a la particularité d’être un choix audacieux et très élégant tout en n’étant pas très oppressant. Comme pour les couleurs chaudes, si les murs d’une pièce sont peints en violet foncé, cela donnera une sensation de rapprochement comme si la pièce était plus petite alors que s’ils sont peints en violet clair, cela donnera une impression que la pièce est plus grande.

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22 janvier 2021 5 22 /01 /janvier /2021 06:00

 

Je ne vais pas à nouveau vous servir mon petit couplet sur la mise au rebut des grands principes mutualistes et coopératifs qui furent le socle de l’émergence puis du développement d’entreprises qui revendiquaient d’être gérées différemment, un homme une voix, de permettre aux agriculteurs, aux éleveurs, aux vignerons, d’être maîtres de leur destin.

 

C’est de l’histoire ancienne.

 

Pouvaient-elles faire autrement que de se fondre, de se diluer dans le grand chaudron des entreprises capitalistiques ?

 

La réponse est non.

 

Elles sont entre les mains de leur technostructure qui s’appuie sur une forme de nomenklatura d’élus issue du moule de la FNSEA, pour faire prospérer leur mainmise sur des outils de pouvoir.

 

L’exemple récent de la lutte pour le pouvoir au sein du groupe sucrier coopératif Tereos en est une démonstration éclatante. ICI 

 

L’argent interprofessionnel, les fameuses CVO, a permis, via le fonds financier Sofiprotéol, de faire naître le groupe Avril. ICI

   

Sans la complicité d’Unigrains, le fonds financier des céréaliers, Bigard, le viandard, ne serait pas devenu ce qu’il est après avoir absorbé Socopa.

 

Les grands groupes coopératifs bretons, régnant sur le lait, le cochon, la volaille sont des copies conformes de leurs concurrents du secteur dit privé.

 

Quant à la coopération viti-vinicole, celle du Midi de la France a échouée, celle de Champagne : Nicolas Feuillatte, Jacquard… s’est moulée dans le modèle des grandes marques, citez-moi  à Bordeaux le nom d’un groupe coopératif, du côté de l’Alsace, de la Corse… ça ne brille pas non plus beaucoup, quelques exceptions : Mailly, Plaimont, Rasteau, Tain

 

Dans cette énumération manquent les coopératives de collecte et d’approvisionnement qui ont prospéré grâce à la fois au soutien de la PAC et du dernier avatar du marxisme agraire l’ONIC né en 1936 et de la vente des engrais, des produits phytosanitaires, des conseils, et du succès des jardiniers du dimanche : Gamm-Vert. En revanche, le groupe de l’avenue de la Grande Armée, devenu InVivo, est resté un nain dans le trading des céréales, laissant à son voisin Louis Dreyfus et aux Archer Daniels Midland (ADM) Bunge Cargill le « Big 4 » le soin de dominer le marché mondial.

 

Dans le petit monde des céréaliers français les grosses coopés et les négociants en grains se sont toujours joyeusement détestés. Je peux en attester car en tant que PDG de la SIDO je les ai vus à l’œuvre.

 

Et puis, l’un des fleurons du privé le groupe Soufflet est à vendre et qui se porte acquéreur ? InVivo.

 

Cocorico !

 

Rachat de Soufflet par InVivo: les secrets d’un deal à 2 milliards d'euros ICI 

 

Eric Treguier

 

Le rachat du N°1 mondial des céréales, le français Soufflet par la coopérative Invivo, pour plus de 2 milliards d’euros, crée un géant de 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires. L'objectif: profiter de la soif mondiale pour… la bière. Les secrets d’un des plus gros deals de l’année.

 

Yvonne doit se retourner dans sa tombe. Yvonne, c’était la grand-mère Soufflet, décédée il a quelques années. Elle incarnait cette génération dure à la tâche, née dans cette champagne pouilleuse, loin des vignes de la champagne "à bulles" et de ses richesses. Avec son mari, Jean, elle avait travaillé dur pour faire grandir leur modeste entreprise de négoce de blé. Elle n’aurait jamais imaginé que son petit-fils, Jean-Michel, vendrait un jour ce patrimoine familial, devenu le premier céréalier-malteur privé au monde, à une coopérative de paysans, comme InVivo.

 

Lorsque la famille, en 1957, confie les rênes du petit groupe champenois à Michel Soufflet -père de Jean-Michel- il n’a que 26 ans. "J'étais chauffeur, j'étais l'homme à tout faire, j'étais le bouche-trou. On n'était pas beaucoup à l'époque, on était sept", se souvient-il. Aujourd'hui, le groupe a mille fois plus de collaborateurs. Car le jeune Michel a en tête des rêves qu’on trouve alors totalement farfelus: exporter. Mais bientôt il fait construire un silo à Rouen, pour mieux organiser l’export, puis ouvre des filiales à l’étranger, d’abord en Grande-Bretagne, puis, dans les années 1990, dans ces pays (Brésil, Russie, Inde, Chine…) qu’on dit alors émergents.

 

Alwar, en Inde, tombe dans son escarcelle, comme la malterie de Shobnall, en Grande-Bretagne… Le groupe, au passage, croque quelques petites sociétés françaises comme le boulanger industriel Neuhauser et la chaine de restauration rapide Pomme de Pain. Mais elles pèsent peu dans le chiffre d’affaires et encore moins dans les bénéfices. L’activité boulangerie industrielle pèse moins de 400 millions d’euros et est à redresser. Pour Marc Auclair, directeur général du groupe, "cela fait dix ans que le chiffre d'affaires de Neuhauser diminue chaque année. Mais, les ventes se sont stabilisées". En 2001, Michel (87 ans aujourd’hui) se retire pour présider le conseil de surveillance. C’est donc son fils, Jean-Michel, qui a signé –ou plutôt qui va signer- le rapprochement avec InVivo.

 

Une coopérative très riche

 

Car, pour le moment seul un protocole d’accord a été signé. Selon nos informations, la signature définitive ne devrait intervenir qu’à l’automne, au mieux, après une revue complète des comptes et des possibilités de restructuration, avec l’aide des deux banques conseils: BNP Paribas pour Soufflet et Crédit Agricole pour InVivo. Il faut aussi préparer un passage très délicat par Bruxelles, où les autorités européennes devront approuver l’accord. Car le nouveau groupe, qui va peser plus de 10 milliards d’euros de chiffres d’affaires, sera en situation de quasi-monopole dans de nombreux domaines. Même si la direction d’InVivo affirme que "la combinaison des activités, très majoritairement complémentaires, du groupe InVivo avec celles du groupe Soufflet préserverait dans la durée leurs structurations par métiers, leurs cohérences, leurs positionnements et leurs identités respectives". Dans le milieu, on n’est pas dupe: c’est bien InVivo qui rachète Soufflet, et il faudra sans doute se séparer de quelques activités…

 

C'est bien InVivo qui rachète, en effet. Et comme toutes les coopératives agricoles, InVivo a un gros appétit et de gros moyens. Sur ces deux dernières années, le monde des coopératives a réalisé une centaine de rapprochements, dont une cinquantaine avec des entreprises privées. Boortmalt, la filiale de la coopérative céréalière Axéréal (3 milliards d'euros de chiffre d'affaires), a racheté les activités malt du géant américain Cargill (140 milliards de dollars) et a ainsi donné naissance au numéro un mondial de la malterie, avec 27 usines sur 5 continents. InVivo, de son côté, s’est rapproché de NatUp pour former Excellience, dans les semences, secteur très porteur. Il s’est aussi renforcé dans la jardinerie (Jardiland, Gamm Vert et Delbard) et dans le vin, tout en augmentant son trésor de guerre, grâce à la vente de son activité alimentation animale Neovia, qui était de toute façon trop exposée à la concurrence à bas coûts.

 

L'enjeu du rachat: la bière

 

Quel est l’enjeu véritable de ce rachat de Soufflet? La bière. Le groupe Soufflet ne gagne pas d’argent, ou presque pas, sur la meunerie, c'est-à-dire son activité liée au transport du blé et à sa transformation en farine. Il en perd sur la boulangerie industrielle. Par contre, sa branche malterie est florissante, même s’il ne donne pas de chiffres. Tous les fabricants de malt mondiaux affichent des résultats à faire pâlir d’envie les start-up de la Silicon Valley.

 

Le malt? C’est la matière première de la bière. Et il n’y a pas assez de malteries pour satisfaire la soif mondiale pour cette boisson ambrée, dont la consommation est en forte hausse depuis des années et frôle les 2 milliards d'hectolitres par an. C’est pour prendre des parts sur ce marché très rentable que la groupe s’est tant développé à l’étranger, qu’il a racheté les maltiers Alwar en Inde et Shobnall en Grande-Bretagne, deux pays très gros consommateurs de bière.

 

Soufflet "s'est historiquement développé autour d'une stratégie de volume", expliquait en début d’année, lors d’une conférence de presse, son président, Jean-Michel Soufflet. Mais en préférant les volumes rentables. Or, le marché mondial du malt est tenu par trois "frenchies" qui pèsent un tiers des volumes: Soufflet (bientôt filiale de la coopérative InVivo), Boortmalt (filiale de la coopérative Axéréal) et Malteurop (filiale de la coopérative Vivescia). Tous les grands brasseurs comme Heineken, Calsberg, et AB InBev (Budweiser, Stella Artois…) puisent dans les stocks de ces trois français, dont la production à augmenté de 20% en dix ans, au même rythme que la consommation mondiale de bière. La Chine a même créé des taxes spéciales anti "malt français" pour préserver ses deux grands producteurs: Supertime Malting et Cofco. Enfin, le malt, c’est aussi le whisky, un marché qui croit de 6% par an. Et qui exige du malt de très haute qualité, qui se négocie jusqu’à 1.000 euros la tonne.

 

Pas si cher que cela

 

Compte tenu de tous ces éléments, les coopérateurs d'InVivo ont-ils surpayé leur achat?

 

Pour s’en faire une idée, il faut d'abord estimer combien vaut la famille Soufflet, propriétaire de la quasi-totalité du capital. Nous l’avions estimée l’an dernier à 750 millions, mais seulement après une négociation serrée avec les représentants du clan, qui soulignaient l’endettement de leur groupe. D’autres publications avaient même estimé le groupe en dessous, autour de 600 millions… Il s’agissait d’une valeur patrimoniale du moment. Depuis, les valorisations ont plutôt monté dans le secteur et surtout l’appétit des acquéreurs a augmenté.

 

Beaucoup sont prêts à casser leur tirelire pour avoir une part du gâteau… au malt. Plusieurs concurrents étaient d'ailleurs sur le coup pour racheter Soufflet. Mais en mettant, selon les confidences d'un banquière, près de 2,3 milliards d’euros, InVivo a devancé tous les autres. Pour un groupe qui réalise environ 5,5 milliards d’euros de chiffres d’affaires, cela peut paraître cher, mais c'est une valeur d'entreprise, qui inclut la reprise des dettes. Et qui n'a pas surpris les professionnels: déjà, en 2008, Malteurop avait acheté ADM Malt au groupe Archer Daniel Midlands pour 150 millions d’euros, alors que le chiffre d'affaires d'ADM était de 330 millions d'euros... Il y a deux ans, le patriarche expliquait: "on n'a jamais distribué de dividendes aux actionnaires, parce que de toute façon on n'a pas besoin d'argent, on n'a pas le temps de le dépenser". Maintenant, il a le temps. Et il a l'argent.

 

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21 janvier 2021 4 21 /01 /janvier /2021 08:00

 

https://www.telerama.fr/sites/tr_master/files/sheet_media/movie/5602/67814_335106.jpg

Je sentais poindre à l’horizon des commentaires du genre « Sœur Anne ne vois-tu rien venir ? » Pensez-donc, le sieur Pax avait depuis des jours et des jours disparu des radars de la DGSE.

 

Pour ma part, je n’étais pas angoissé : je savais.

 

Je savais qu’Overblog jouait un mauvais tour au sieur Axelroud en lui refusant l’accès à mon œuvre qui illumine les matins de mes fidèles lecteurs.

 

Rien à faire Overblog était et reste aux abonnés absents.

 

Je me languissais, je cherchais la méthode pour contourner l’obstacle : changer de cheval !

 

Ce que fit Pax et au soir d’hier la lumière revint.

 

Pour fêter le retour du fils prodigue je ne tuerai pas le veau gras, je n’en ai pas sous la main, mais je désincarcère 2 vieilles chronique de derrière les fagots :

 

 

2 juillet 2013

Le vin « nature » est-il un vin de bouseux ? ICI 

 

Dans ma Vendée crottée, au temps de mes culottes courtes où je gardais les vaches du pépé Louis dans les pâtis qui bordaient le chemin de la Garandelière, de paisibles normandes aux yeux tendres, je me souviens que certaines filles du bourg, des pimbêches, traitaient les gars des fermes de bouseux. Mon activité purement bucolique ne m’incluait pas à leurs yeux dans cette appellation qu’elles voulaient méprisante car j’étais un gars du bourg mais, si ça avait été le cas, ça ne m’aurait pas vexé vu que ça venait de la bouche de filles que je n’aurais jamais invité à danser (je n’allais pas encore au bal vu mon jeune âge mais il m’arrivait de m’y glisser pour voir les grands frotter).

 

Et en bonus et je sais Pax l'adore : 

 

17 décembre 2014

 

Le « cahier du camion » de Marguerite Duras : une cuisine populaire et conviviale. ICI 

 

Marguerite Duras aimait faire la cuisine et l’affirmait volontiers avec un plaisir non-dissimulé… C’est ce qu’affirme Michèle Kastner l’auteur de la Cuisine de Marguerite… Une cuisine populaire «  Je n’ai pas du tout la prétention de faire une cuisine extrêmement raffinée… Je fais  une très bonne cuisine mais c’est tout… » et conviviale… « Je ne suis pas très expansive, mais les gens ne se trompent pas là-dessus parce que je leur donne à manger… Je ne dis pas que je les aime, je ne les embrasse pas, je ne suis pas quelqu’un de tendre, alors je fais à manger pour les autres… »

 

 

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21 janvier 2021 4 21 /01 /janvier /2021 06:00
Poubelle de l’Histoire : À PROPOS D'UN PROCÈS le 26 janvier 1977 Le Monde publiait 1 communiqué « si une fille de treize ans a droit à la pilule, c'est pour quoi faire ? Trois ans de prison pour des caresses et des baisers, cela suffit » cosigné par une soixantaine d'intellectuels, dont Kouchner, Lang, Sartre, de Beauvoir, Barthes, Gluksmann, l'académicienne Danièle Sallenave.

Autre temps, autres mœurs disaient certains, absolument faux, ces mœurs étaient celles revendiquées et défendues par une nomenklatura « intellectuelle » qui se sentait au-dessus de la loi, dont la transgression confortable se fondait sur un sentiment d’impunité de l’élite.

 

La quête des signatures fut menée par Matzneff, avec l’aide de Guy Hocquenghem. Selon lui, la plupart des personnes contactées se montrèrent favorables. Parmi les refus, Marguerite Duras, Hélène Cixous, Xavière Gauthier, et Michel Foucault.

 

En 2013, Matzneff ne renie en rien les valeurs exprimées par cette pétition : « J’en suis très fier et, si je l’écrivais aujourd’hui, je n’en modifierais pas le moindre mot, car elle est encore plus actuelle, nécessaire aujourd’hui qu’en 1977. »

 

Le communiqué :

 

Les 27, 28 et 29 janvier, devant la cour d'assises des Yvelines, vont comparaître, pour attentat à la pudeur sans violence sur des mineurs de quinze ans, Bernard Dejager, Jean-Claude Gallien et Jean Burckhardt, qui, arrêtés à l'automne 1973, sont déjà restés plus de trois ans en détention provisoire. Seul Bernard Dejager a récemment bénéficié du principe de la liberté des inculpés.

 

Une si longue détention préventive pour instruire une simple affaire de " mœurs ", où les enfants n'ont pas été victimes de la moindre violence, mais, au contraire, ont précisé aux juges d'instruction qu'ils étaient consentants (quoique la justice leur dénie actuellement tout droit au consentement), une si longue détention préventive nous paraît déjà scandaleuse.

 

Aujourd'hui, ils risquent d'être condamnés à une grave peine de réclusion criminelle soit pour avoir eu des relations sexuelles avec ces mineurs, garçons et filles, soit pour avoir favorisé et photographié leurs jeux sexuels.

 

Nous considérons qu'il y a une disproportion manifeste, d'une part, entre la qualification de " crime " qui justifie une telle sévérité, et la nature des faits reprochés ; d'autre part, entre le caractère désuet de la loi et la réalité quotidienne d'une société qui tend à reconnaître chez les enfants et les adolescents l'existence d'une vie sexuelle (si une fille de treize ans a droit à la pilule, c'est pour quoi faire ?).

 

La loi française se contredit lorsqu'elle reconnaît une capacité de discernement à un mineur de treize ou quatorze ans qu'elle peut juger et condamner, alors qu'elle lui refuse cette capacité quand il s'agit de sa vie affective et sexuelle.

 

Trois ans de prison pour des caresses et des baisers, cela suffit. Nous ne comprendrions pas que le 29 janvier Dejager, Gallien et Burckhardt ne retrouvent pas la liberté.

 

Ont signé ce communiqué :

 

Louis Aragon, Francis Ponge, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Judith Belladona, docteur Michel Bon, psychosociologue, Bertrand Boulin, Jean-Louis Bory, François Chatelet, Patrice Chéreau, Jean-Pierre Colin, Copi, Michel Cressole, Gilles et Fanny Deleuze, Bernard Dort, Françoise d'Eaubonne, docteur Maurice Eme, psychiatre, Jean-Pierre Faye, docteur Pierrette Garrou, psychiatre, Philippe Gavi, docteur Pierre-Edmond Gay, psychanalyste, docteur Claire Gellman, psychologue, docteur Robert Gellman, psychiatre, André Glucksmann, Félix Guattari, Daniel Guérin, Pierre Guyotat, Pierre Hahn, Jean-Luc Henning, Christian Hennion, Jacques Henric, Guy Hocquenghem, docteur Bernard Kouchner, Françoise Laborie, Madeleine Laïk, Jack Lang, Georges Lapassade, Raymond Lepoutre, Michel Leyris, Jean-François Lyotard, Dionys Mascolo, Gabriel Matzneff, Catherine Millet, Vincent Monteil, docteur Bernard Muldworf, psychiatre, Négrepont, Marc Pierret, Anne Querrien, Griselidis Real, François Régnault, Claude et Olivier Revault d'Allonnes, Christiane Rochefort, Gilles Sandier, Pierre Samuel, Jean-Paul Sartre, René Schérer, Philippe Sollers, Gérard Soulier, Victoria Thérame, Marie rhonon, Catherine Valabrègue, docteur Gérard Vallès, psychiatre, Hélène Vedrines, Jean-Marie Vincent Jean-Michel Wilhelm, Danielle Sallel nave, Alain Cuny.

 

L'amour est-il un crime ?

Par GABRIEL MATZNEFF.

Publié le 08 novembre 1976

 

L'AN dernier, une plainte pour détournement de mineurs, actes contre nature et incitation de mineurs à la débauche - qui, selon le code pénal, sont des " crimes " justiciables de la cour d'assises - avait été déposée contre un écrivain que je connais un peu, pour des propos sur l'adolescence tenus à l'émission télévisée de Bernard Pivot, " Apostrophes ". Menacé de la sorte, l'écrivain s'attendait à être défendu par les spécialistes de la pétition en tous genres, les durs de durs de la conscience universelle, et à voir se constituer un comité de belles âmes qui se chargerait de collecter les signatures en sa faveur et de publier un communiqué indigné.

 

Curieusement, ce fut le silence. Les chers confrères, si prompts à s'émouvoir de la moindre atteinte à la liberté d'expression commise à Madrid ou à Moscou, se bouchaient les yeux pour ne pas voir ce qui se passait du côté du jardin du Luxembourg. Soudain, la cécité complète. La raison en était double. D'abord, cet écrivain n'appartenait à aucune chapelle, à aucune coterie, à aucune secte : un homme isolé, un homme libre, autant dire un homme sans importance. D'autre part, la liberté sexuelle des enfants et des adolescents est un thème qui n'inspire guère les partis politiques. La droite, à cette seule évocation, grince des dents. Quant à la gauche, son idéal secret demeure la planche à clous et la continence de Rachmétoff, le héros de Que faire ? de Tchernychevski, bible des marxistes russes : comme on dit en charabia d'aujourd'hui, l'amour est " démobilisateur ", il distrait les chères têtes blondes et brunes de la nécessaire lutte des classes. L'oncle Lénine veut des disciples chastes. Et, de fait, la gauche n'a pas entièrement tort : une passion amoureuse, quand on s'y donne à fond, cela prend du temps.

 

Cette gêne, teintée de réprobation, voire d'hostilité, explique que dans la France de 1976 des hommes, pour s'être livrés " à des actes immoraux et à des attentats à la pudeur sans violence sur des mineurs de moins de seize ans, garçons et filles ", puissent moisir en prison depuis plus de trois ans, sans avoir été jugés, et que ce scandale ne scandalise personne, ou quasi. Arrêtés en octobre 1973 (1), le docteur Gallien et ses amis auront subi une détention préventive de près de quatre ans lorsque, l'été prochain, ils comparaîtront devant la cour d'assises de Versailles. Je ne suis pas juriste, mais une si longue détention préventive, pour instruire une simple affaire de mœurs, où les enfants n'ont été victimes de la moindre violence, mais au contraire ont précisé au juge instructeur qu'ils étaient consentants et que cela leur avait été fort agréable, me paraît une injustice monstrueuse. Le 20 octobre dernier - trois ans jour pour jour après son arrestation, - l'un des trois accusés, M. Bernard Dejager, a enfin obtenu de la chambre criminelle sa mise en liberté provisoire. Je l'ai rencontré à sa sorte de la prison de Fresnes. C'est un homme cassé, écorché vif, révolté par le traitement subi, que pétrifie l'attente de la cour d'assises, qui peut-être le condamnera à une peine de cinq à dix ans de réclusion criminelle.

 

Cinq à dix ans de réclusion criminelle ! En vérité, c'est la justice du père Ubu, et il est urgent que le législateur modifie les articles du code pénal qui regardent la protection de l'enfance et de l'adolescence, - singulièrement le courtelinesque article 330 et l'article 331 qui établissent que " tout attentat à la pudeur consommé ou tenté sur la personne d'un enfant de l'un et l'autre sexe âgé de moins de quinze ans sera puni de la réclusion criminelle à temps de cinq à dix ans ". Articles d'autant plus odieux qu'ils opèrent une discrimination entre l'hétérosexualité et l'homosexualité : l'ordonnance du 25 novembre 1960 et la loi du 6 août 1942, signée de Pétain, Laval et Abel Bonnard, validée par une ordonnance du 8 février 1945, qui constituent respectivement les articles 330 § 2 et 331 § 3 de l'actuel code pénal.

 

Que les viols et les violences soient punis avec rigueur, les amoureux de l'extrême jeunesse sont les premiers à le souhaiter. Ce que nous combattons, c'est cette idée, qui semble être la pierre d'angle de l'actuelle législation, que l'éveil de l'instinct et des pratiques sexuels chez la très jeune fille ou chez le jeune garçon soit nécessairement nuisible et funeste à leur épanouissement. Cela n'est pas vrai. Ce qui est néfaste, ce sont les contacts sexuels mécaniques, sans tendresse, sans amour ; mais les lettres de l'adolescente que j'ai publiées dans les Moins de seize ans témoignent, me semble-t-il, qu'une relation d'amour entre un adulte et un enfant peut être pour celui-ci extrêmement féconde, et la source d'une plénitude de vie. Aimer un être, c'est aider à devenir celui qu'il est. Or cette quête d'identité, qui a pour but la possession et la connaissance de soi, est aussi une quête d'identité sexuelle. Une relation amoureuse, dès lors qu'elle est fondée sur la confiance et la tendresse, est le grand moteur de l'éveil spirituel et physique des adolescents. Les perturbateurs des moins de seize ans ne sont pas les baisers de l'être aimé, mais les menaces des parents, les questions des gendarmes et l'hermine des juges.

 

(1) Le Monde du 30 octobre 1973

 

GABRIEL MATZNEFF.

L'enfant, l'amour, l'adulte

Par PIERRE GEORGES.

Publié le 29 janvier 1977

 

Trois hommes, un médecin, un visiteur médical, un employé de la R.A.T.P., ont comparu, jeudi 27 janvier, à Versailles, devant la cour d'assises des Yvelines. Motif : attentats à la pudeur sans violence sur mineurs de quinze ans. Cette affaire a été évoquée à deux reprises dans le Monde. Une première fois, sous la signature de M. Gabriel Matzneff, dans un point de vue, plaidoyer pour la pédophilie au titre choc " L'amour est-il un crime ? " (Le Monde du 7-8 novembre 1976). Une seconde fois sous forme d'un communiqué-pétition signé par une soixantaine de personnalités indignées du sort réservé aux trois inculpés maintenus en détention provisoire depuis trois ans " pour des caresses et des baisers " (le Monde du 27 janvier).

 

N'ayant ni la conviction de l'un, ni l'autorité des autres, nous avons assisté à la première audience de ce procès à Versailles, pour lequel le président, M. Ramin, malgré le caractère délicat des débats, a jugé nécessaire de ne pas prononcer le huis clos. Tant mieux : cela aura permis, à d'autres qu'aux seuls jurés de se faire une opinion sur la nature des faits reprochés aux trois inculpés et de savoir ce que recouvraient exactement les mots " caresses et baisers " ou cette notion d'amour.

 

Eh bien, disons-le, il est inadmissible que deux hommes, deux adultes, soient maintenus en détention provisoire pendant plus de trois ans, le troisième n'ayant été libéré sous caution que depuis quelques mois, avant d'être jugés. Quelle que soit la nature des faits qui leur sont reprochés. Là s'arrêtera l'indignation.

 

Ce procès n'est pas celui d'une société qui refuserait de prendre en compte la sexualité des adolescents, des préadolescents même, d'une société ultra-répressive, face à la sexualité des plus jeunes. Il est simplement celui de trois hommes qui ont repris en compte à leur profit, et pour leur plaisir, les pulsions sexuelles de très jeunes garçons et filles.

 

Ce procès est celui de trois adultes qui ont appris l'amour à six jeunes âgés de douze à quinze ans : l'amour avec un grand A, " photos et films naturistes avec conclusions érotiques ", c'est-à-dire pornographiques, caresses, c'est-à-dire masturbation réciproque, baisers, c'est-à-dire fellations réciproques, partouzes, c'est-à-dire une fille de treize ans et deux garçons dont son frère du même âge, nus dans un même lit pour des exercices pratiques, allant jusqu'à la sodomie.

 

Ces jeunes ont aimé ce scénario imaginé par leurs aînés. Ces jeunes n'ont été ni contraints ni menacés. Ils n'ont eu avec deux des adultes que des rapports sexuels limités, fellations et caresses, et consentis. Les adultes aussi ont aimé, au point de se constituer une collection de photos et de films parce que dira l'un " ce qui m'intéressait, c'était de voir la sexualité des enfants ". Mais il est naturel de ne pas aimer cette forme d'amour et cet intérêt.

 

PIERRE GEORGES.

 

Affaire Duhamel : le boomerang de la pétition pro-pédophilie de Gabriel Matzneff ICI 

 

40 ans après, les signataires d’une pétition datant de 1977, parmi lesquels figurent Jack Lang et Bernard Kouchner, sont sommés de s’expliquer.

 

Pédophilie. LesObservateurs.ch ont dénoncé la pédophilie des  "progressistes" depuis de nombreuses années et à de multiples reprises. -  Les Observateurs

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20 janvier 2021 3 20 /01 /janvier /2021 08:00

 

« Elle ne marche pas vite. Elle a des engelures. Aux pieds. Elle en a tous les hivers ou presque. Il n'y a plus qu'elle pour avoir ça, des engelures… »

 

À l’école Sainte Marie, y’avait des gars, plutôt ceux des métairies éloignées venant à pied, qui l’hiver souffraient d’engelures aux mains, au bout de leur nez, la peau devenait plus pâle que d’habitude prenait une apparence cireuse avec des plaques rouges plus ou moins boursouflées.

 

Je n’ai jamais eu d’engelures et je croyais que sous notre climat, où les hivers sont plutôt cléments, celles-ci ne sévissaient plus, sauf peut-être chez les mal-logés.

 

Et puis voilà t’y pas qu’avec la Covid 19 les engelures sont de retour.

 

La science a découvert pourquoi le coronavirus provoque des engelures

 

Des doigts rouges ou violacés à cause du froid sont souvent le signe d’engelures. Ces atteintes cutanées avaient été observées au début de l’épidémie comme un symptôme du Covid-19. Une étude révèle dans quelles mesures ce symptôme survient.

 

Signe d’une « immunité efficace »

 

Selon l’étude menée en avril par les chercheurs au CHU de Nice sur 40 patients, ces lésions seraient le signe d’une immunité innée « particulièrement efficace » de l’organisme face aux agents pathogènes.

 

Sur les 40 patients étudiés et qui souffraient de ces engelures, les tests PCR s’étaient tous révélés négatifs, et pour seulement un tiers d’entre eux, la sérologie était positive. Ce, alors qu’ils avaient tous été cas contact ou suspectés d’être infectés par le Covid-19 lors des trois semaines précédentes.

 

Pour confirmer ces premiers résultats, les chercheurs ont mesuré et comparé in vitro l’activité des cellules de l’immunité innée entre trois types de patients : ceux qui présentaient des engelures, ceux qui souffraient de formes non-graves du coronavirus et ceux de patients hospitalisés. Ainsi, il s’est avéré que « les cellules des premiers présentent des taux d’expression de l’IFNa bien plus élevés que celles des deux autres groupes. Les taux mesurés dans les cellules des patients hospitalisés, avec des formes sévères de Covid-19, sont même particulièrement bas », explique le Pr Thierry Passeron, qui a dirigé l’étude.

 

Alors que le monde fait face à la deuxième vague de la pandémie, le dermatologue relève de nouveau l’augmentation des cas d’engelures. « Il faut néanmoins rassurer les personnes qui en souffrent : même si elles sont douloureuses, ces atteintes ne sont pas graves et régressent sans séquelles […] Elles signent un épisode infectieux à SARS-CoV-2 qui est déjà terminé dans la majorité des cas. Les patients concernés ont éliminé le virus efficacement et rapidement après leur infection », souligne-t-il, cité par l’Inserm.

 

Ainsi, peut-on lire sur le site de l’Inserm, si les formes graves de Covid-19 semblent liées à un défaut de l’immunité adaptative, qui rend impossible une production suffisante de cellules et d’anticorps spécifiques du SARS-CoV-2, les engelures pourraient se situer à l’autre extrémité du spectre, et constituer l’illustration d’une surréaction de l’immunité innée.

 

L’Inserm précise encore que ces observations vont dans le sens de celles constatées lors de précédentes épidémies à coronavirus (SARS et MERS), au cours desquelles les personnes les moins symptomatiques produisaient peu d’anticorps, fruits de la seconde ligne de défense immunitaire après l’intervention de l’immunité innée. Des questions restent toutefois en suspens, comme la contagiosité des patients qui présentent ces engelures, ou leur capacité à être contaminés une seconde fois. Le décryptage des mécanismes de la réaction immunitaire au niveau de l’épithélium respiratoire pourrait aussi apporter de précieux enseignements.

 

 

SOS engelures ICI 

 

Pas forcément. Mais ça peut vite le devenir dans des situations extrêmes de froid prolongé. Que vous voyagiez dans des contrées glacées ou skiiez par temps très froid, misez plutôt sur la prévention pour préserver vos extrémités. Voici quelques conseils à suivre venus du grand nord.

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20 janvier 2021 3 20 /01 /janvier /2021 06:00

 

 

Les coopératives sont, selon l'expression de Charles Gide, grand universitaire, oncle de l'écrivain et théoricien des coopératives de consommation, « filles de la misère et de la nécessité » : pour ceux qui sont dépourvus de moyens financiers, le regroupement et la solidarité sont les seules armes disponibles. Charles Gide, en 1890, espérait que les principes coopératifs, en se généralisant, changeraient à la longue la nature même du système social, et qu'une « République coopérative » pourrait ainsi voir le jour, qui permettrait le dépassement des antagonismes de classe et la naissance d'un autre système social, ni capitaliste ni socialiste.

 

Dans ma vie professionnelle j’ai assisté au massacre des beaux principes de la mutualité et de la coopération avec le sommet que fut la privatisation du Crédit Agricole Mutuel, accompagnant l’érection des grosses coops de collecte de céréales, d’approvisionnement, laitières… etc. gérés comme des groupes capitalistes. Quant à la coopération viti-vinicole, elle n’a rien accouché de solide qui puisse contribuer à dynamiser le secteur.

 

Mais là, à propos de Biocoop, il s’agit d’une coopérative de consommation, franchisant des magasins de proximité.

 

Je suis depuis toujours client de Biocoop, pas par militantisme mais parce que j’y trouve des produits qui me conviennent. J’ai assisté ces deux dernières années à la dérive du modèle.

 

Biocoop : quand le modèle coopératif lorgne sur la grande distribution ICI 

 

par Anne-Laure ChouinCellule investigation de Radio France

 

Que se passe-t-il dans le réseau Biocoop ? Les récents conflits sociaux qui ont éclaté sont les révélateurs d’une crise de croissance. En se développant rapidement sur un marché concurrentiel, la coopérative s’est peu à peu éloignée de ses principes fondateurs.

 

Si l’on en croit la publicité que Biocoop diffuse actuellement à la télévision, la façon de commercer de Biocoop est bien différente de celle des autres magasins alimentaires : plus démocratique, plus sociale, et bien sûr : coopérative. Mais dernièrement cette belle image s’est fissurée. 

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