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16 mai 2006 2 16 /05 /mai /2006 09:28

Moi qui carbure aux sucres lents, des pâtes, depuis l'abandon du biberon et qui lis en tout lieu, même aux cabinets (Lire aux cabinets est un savoureux petit livre d'Arthur Miller) j'ai croqué dans le Monde du dimanche la chronique matières premières consacrée au marché du sucre et joliment intitulée "Confiseries à explosion". Le marché à terme du sucre, en mes vertes années, c'était le monde interlope des spéculateurs si bien décrit par Georges Cochon dans son livre le Sucre, où les ombres de Maurice Varsano de Sucres et Denrées avec sa tronche de Kojak, de ce pauvre Vincent Ansquer, Ministre du Commerce, vendéen de la Vendée militaire, avec sa petite moustache et sa naïveté inoxydable, et dans le film tiré du livre la tête d'ahuri de Jean Carmet spéculateur blousé par un Depardieu en grande forme.

Tout cela n'était que broutille, de nos jours par la grâce des brésiliens, premiers producteurs mondiaux de canne à sucre, dont plus de la moitié prend le chemin des carburateurs, la tonne de sucre raffiné livrable dans trois mois, le vendredi 12 mai, sur le marché de Londres a atteint 491,80 dollars soit + 45% depuis janvier et son niveau le plus haut depuis que le sucre y est coté. Le prix du pétrole grimpant l'éthanol suit et les champs de canne de ce pays comme de l'Asie ont la tentation de la pompe. Comme le souligne le DG de Sucden (ex Sucres et Denrées) si le sucre est une alternative au pétrole ce sera le début d'un marché mondial de l'éthanol. Dans une vie antérieure j'ai vécu cela avec le marché du soja où le cours des tourteaux était directeur de celui de l'huile.

Fort bien me direz-vous mais en quoi notre noble raisin est-il passible de la punition de partir en fumée même par un pot catalytique ? Parce que je lis dans une allocution d'un président d'une Fédération de Caves Coop alors que " la France souscrit péniblement 1,5 million d'hl alors que l'Espagne et l'Italie y vont pour plus de 12 millions..." -  ces pays bien sûr méprisent le vin, et nous nous élaborons des AOC pour les distiller avec des aides publiques. Alors ce matin j'ai fait un rêve : si nous avions expérimenté la zône de liberté proposée par Cap 2010 nous aurions peut-être pu réfléchir dans le cadre de la réforme de l'OCM vin à un mécanisme de découplage des aides appliqué à cette zône, qui aurait pu jouer le rôle de zône tampon, de zône de régulation sous la houlette de réels gestionnaires des bassins de production, préservant ainsi la zône du dessus. Mais ce n'était qu'un rêve car rien que dans le Grand Sud je ne sais à quelle porte il eut fallu frapper : elles sont si nombreuses et les occupants préfèrent les discours aux actes courageux...

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15 mai 2006 1 15 /05 /mai /2006 08:00

Avant de commettre cette chronique j'ai longuement hésité en me disant de quoi tu te mêles et surtout tu vas encore allonger la liste des gens qui t'adorent. Et puis, je me suis dit, comme tes écrits n'engagent que toi et comme tu es un citoyen lambda tu donnes ton opinion et c'est bonnard. De quoi s'agit-il ? Abonné au Nouvel Obs ce magazine offre à ses abonnés franciliens un supplément Paris Ile de France et dans le numéro 2166, le dernier, le département de l'Hérault via le Comité départemental du Tourisme y communique sur 6 pages et en dernière de couverture la fédération héraultaise des vins de pays fait de la pub pour les dit vins de pays. Fort bien, c'est classique, dans la rubrique OXYGENE la rédaction sous la plume de Léon Mazelle invite les visages pâles parigots et assimilés de la petite et de la grande ceinture à allez passer un week-end en Thongue !

Je commence par le pire : la communication institutionnelle. En prime : En Languedoc, la vigne a trouvé son Hérault voilà 3000 ans que l'Hérault cultive l'art de la vigne à tous les étages. Suit un texte dense, besogneux, à 80% historique, c'est lourd de chez lourd, ça ne donne pas envie. Moi qui est passé des vacances dans la vallée de la Buèges et autres hauts lieux de ce beau département je suis consterné d'une telle médiocrité de plume. Quand on prend le parti de l'histoire et de la culture on confie la plume à JC Carrière par exemple et on chalute dans le flamboyant et non dans le gnangnan.

Je continue dans le pire avec la pub de la Fédération Héraultaise des vins de pays concocté par l'Agence AOC de Béziers qui fait dans le ringard de chez ringard bilingue avec english of cuisine :

" Nous avons choisi un verre de vin pour vous parler du pays... We have chosen a glass of wine, to tell you about our region

Désolé moi ça m'afflige et je le dis...

Par bonheur il avait le meilleur : mes chouchous des côtes de Thongue " De simples vins de pays qui ne regrettent pas un instant de n'avoir pas décroché l'AOC, jugée trop rigide. Ici, on joue avec les cépages les plus étranges, on expérimente à qui mieux mieux, on fait du vin de table, du vin de pays de l'Hérault, du vin de pats d'OC et du vin de pays des Côtes de Thongue. Rouges, rosés, blancs, moelleux, ils sont tous à des prix défiant toute concurrence. Puissants ou gouleyants, ce sont tous des vins de soif, un peu canailles, des vins de copains en terrasse et de jardin en famille. En un mot, des vins de plaisir..." Le dénommé Léon Mazelle qui signe ses lignes risque fort de se voir provoqué en duel par Perrico Légasse pour offense grave au Vin avec un grand V.

Alors pour me faire plaisir allez donc rendre une petite visite au domaine de l'Arjolle à Pouzolles chez Louis-Marie Tesserenc 04 67 24 81 18 vous y serez bien reçu, la cave est belle et vous vous donnerez du plaisir. I love ceux qui aiment l'Hérault et qui savent en parler avec leur coeur et bien sur leur nectar...

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12 mai 2006 5 12 /05 /mai /2006 09:01

En cette belle matinée ensoleillée qui donne envie de musarder, je me laisse aller à vous confier quelques ptites nouvelles un chouia  people kom on dit dnojour...

- Un nouveau membre associé au Club " Sans Interdit" : Michel-Edouard Leclerc, ceux d'entre-vous qui souhaiteraient entrer dans ce cénacle très fermé peuvent me solliciter jberthomeau@hotmail.com pour en connaître les conditions;

- Dans la RVI de ce mois, page 57, Thierry Jacquillat avoue être un grand amateur de Calvados qu'il considère comme la meilleure eau-de-vie du monde. Du côté de l'IDAC, si on ne m'a pas déjà passé par P&P, on pourrait envisager de créer un club de happy few amateur du Calvados;

- L'ITV Midi-Pyrénées en voyage d'études en Argentine : commentaires dithyrambiques dans la JV du 11 mai. Pour ma part, lors du cocktail qui a suivi la visite privée à l'exposition Bonnard au MAM de la Ville de Paris j'ai dégusté un Cheval des Andes fruit d'une JV entre Cheval Blanc et Terrazas de los Andes, Malbec et Cabernet-Sauvignon en terrasses à 1000 mètres d'altitude, assemblés par Pierre Lurton www.chevaldesandes.com . Chez Lavinia c'est une bouteille à 60 à 70 euros. A quand une JV entre des grands de Bordeaux avec des terroirs oubliés de notre Grand Sud ?

- René Renou président du comité vins et eaux-de-vie de l'INAO recevra des mains de Jean-Pierre Raffarin la cravate de Commandeur du Mérite Agricole à l'Espace Cartier 261 Bd Raspail, le mercredi 17 mai; la rédaction de Vin&Cie n'étant pas conviée à la cérémonie ne pourra vous donner la teneur des discours qui seront prononcés à cette occasion... 

Pour être bien informé de tout et de rien, faire parti du cercle des initiés,  abonnez-vous au blog Vin&Cie l'espace de liberté www.berthomeau.com et faites partager ce plaisir à vos amis, relations pour qu'ils viennent y surfer. Bon wek et lâchez-vous un peu chers lecteurs, participez au débat, faites avancer le rayonnement de nos beaux vins de France car petit blog deviendra grand...

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11 mai 2006 4 11 /05 /mai /2006 08:35

Rassurez-vous ce n'est pas parce que je viens de croiser notre Ministre, Dominique Bussereau, sur le Bd Raspail alors qu'il s'embarquait pour sa journée de labeur, que ma plume prise de démangeaisons me pousserait à lui écrire. La lettre dont il s'agit a été adressé par les amis du "parti d'en boire" au Ministre de la Culture avec copie au Président de la République et qu'ils sont forts marris du peu d'intérêt qu'a succité leur initiative d'une journée culturelle sur le vin. Qu'ils me permettent de leur dire que ce n'est pas la bonne méthode.

En effet, pour qu'un tel projet aboutisse il faut qu'il soit d'abord défini et porté par tous les gens du vin, puis ensuite pour une grande part financé par eux : acte volontaire et non cagnotte prélevée sur les CVO, enfin vendu aux pouvoirs publics. Ayant inititié, mis en oeuvre la Journée Nationale du Cheval, qui n'était pas à l'origine une kermesse parroissiale : 10 millions de F de budget, je connais assez bien les rouages de ce type d'évènements. Les Ministres, qui reçoivent à jet continu des milliers de lettres, si on veut emporter leur adhésion, il faut leur apporter du clé en mains, du cousu main et surtout qu'ils sentent derrière le projet une réelle adhésion ce qui ne semble pas être le cas pour le vin.

Ceci étant écrit, je vais proposer à mes amis de " Sans Interdit " un projet cousin germain qui, s'ils en sont d'accord, nous porterons et si possible ferons aboutir. Pour l'heure je leur en garde la primeur mais pour la suite nous serons jamais trop avec les amis du "parti d'en boire"  pour pousser et en faire une réussite au service du vin. A suivre sur le blog. Mais, pour ne pas rester sur cette note un peu tristounette je vais vous conter une anecdote de réponse à des lettres adressées à mesdames les épouses de...

C'était en 1983 je crois, une crise de la cerise de bouche, je suis en charge du dossier au cabinet de Michel Rocard. Un matin un coursier nous porte trois panières emplies de magnifiques cerises en provenance des producteurs de l'Ardèche. Sur chaque panière une lettre épinglée : madame Danièle Mitterrand, madame Delors, madame Michèle Rocard. Nous transmettons aux intéressées et très vite on me confie le pensum d'écrire la réponse de chacune de ces dames aux producteurs de l'Ardèche. La missive de ces derniers est fort bien tournée, émouvante et sympathique. Je me prends au jeu et je commets trois réponses différentes en fonction de l'idée que je me fais de la personnalité de ces dames.  Fin de l'épisode à part que le chef de cabinet de Rocard, Yves Colmou, reçoit un coup de fil de Danièle Mitterrand pour remercier et ajouter " pourtant François a fait beaucoup pour la cerise..." au détail près qu'en l'occurence la cerise dont elle parlait était le bigarreau d'Apt cher au défunt et regretté Henri Michel et à notre ami JL Piton. 

Tous les fonctionnaires vous le dirons : la réponse au courrier parlementaire ou non, ce n'est pas de la tarte. Mais ainsi va le monde chers abonnés, les français aiment écrirent aux Ministres et moi qui prenais le temps en visant les réponses le soir à la veillée je puis vous dire qu'ils sont aussi friands de faveurs ou autres pistons... 

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10 mai 2006 3 10 /05 /mai /2006 10:00

" C'était vraiment un intérieur bourgeois - de la bourgeoisie la plus conventionnelle et la plus modeste - et semblalble (une fois de plus il ne pouvait s'empêcher de le remarquer) à tous ceux de la maison et du quartier. Et ce qui lui plaisait particulièrement c'était peut-être de se trouver devant quelque chose de tout à fait banal, commun, et par cela même parfaitement rassurant. Car la vulgarité de cet intérieur éveillait en lui un sentiment presque abject de satisfaction. Dans la belle maison où il avait grandi régnait le bon goût et il se rendait compte que ce qui l'environnait maintenant était d'une laideur sans remède. Mais précisément il avait besoin de cette laideur anonyme comme d'un trait de plus le rapprochant de ses semblables. La modicité de leurs moyens les obligeraient, Julie et lui, au moins pendant les premières années de leur union, à habiter cette maison; et il en bénissait presque la médiocrité. ainsi bientôt ceci serait son salon; la chambre à coucher modern style dans laquelle, trente ans auparavant, avaient dormi sa future belle-mère et son défunt mari serait leur chambre à coucher; et la salle à manger où toute leur vie Julie et ses parents avaient pris leurs repas serait sa salle à manger. Le père de Julie avait été un fonctionnaire important dans un ministère et cet appartement, installé dans le goût de son jeune temps, était une sorte de temple pathétiquement élevé en l'honneur des divinités jumelles de la respectabilité et du conformisme. Bientôt, pensa Marcel, avec un plaisir presque impatient et en même temps mélancolique, j'aurais droit moi aussi, à cette respectabilité et à ce conformisme."

in Le Conformiste Alberto Moravia Flammarion 1951

Pour moi, Marcel, le Conformiste, c'est l'image de Jean-Louis Trintignant sanglé dans un costume de premier communiant tenant à la main son bouquet de roses juste avant de rendre visite à Julie sa fiancée " une fille vraiment normale, tout à fait dans la moyenne, assortie au style même de ce salon ". Dans le film de Bernardo Bertoluci sorti en 1970, j'étais à la Fac à Nantes et je passais beaucoup de temps dans les salles obscures, c'est l'énigmatique Dominique Sanda qui m'avait fascinée. Quand je dînerai à côté d'elle lors du Festival du film d'Avoriaz j'eus le sentiment de l'avoir toujours connue. Bref, où veut-il en venir ce matin notre chroniqueur déjanté ? A deux petites choses : à Trintignant et aux AOC...

Trintignant d'abord, que le cinéma italien des années 60-70, avec d'autres acteurs français, révélait. Depuis 1996, il coexploite, avec un couple de vignerons des Côtes-du-Rhône, le domaine Rouge Garance, situé à Saint-Hilaire-d'Ozilhan, dans le Gard. Selon Olivier Poussier et Philippe Faure Brac son vin est noté 4,5 sur 5. C'est vendu de 6 à 11,50 euros la bouteille. Le téléphone 04 66 37 06 92. Dans le Gard ya beaucoup de présidents qui parlent du vin mais ya aussi un grand acteur qui en vend.

Les AOC ensuite, dans leur expansionnisme débridé de la dernière décennie on retrouve la même quête éperdue à cette respectabilité et à ce conformisme chers à Marcel le héros de Moravia. A l'opposé, la volonté de René Renou d'extraire la crème du magma : les AOC d'excellence, relève de l'éternel combat entre le bon goût et la vulgarité. Bien, si vous trouvez que je pousse le bouchon trop loin : à vos claviers chers lecteurs car autrement à quoi ça sert que Berthomeau y se décarcasse chaque matin !

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9 mai 2006 2 09 /05 /mai /2006 08:17

Les  " prohibitionnistes masqués " ont encore sévis, une nouvelle campagne sur les écrans met en avant, entre autre, mais surtout, le vin et je sens que la moutarde vous monte au nez chers amis du vin. Comme le disait Lino Ventura dans le film de Lautner : " ne nous fâchons pas " respirons un bon coup, adoptons la cool attitude et agissons. Plus vous réagirez, plus vous protesterez, plus les concepteurs de la campagne seront heureux car c'est ce qu'ils souhaitent. En effet, leur campagne n'aura d'écho que par le relais que vous lui ferez et ainsi la démonstration de la puissance de nuisance du lobby du vin sera de nouveau mis en évidence. Ils pourront dire " vous voyez bien que nous frappons là où ça leur fait mal puisqu'ils crient très fort..."

Que faire alors ? Surtout éviter l'effet démangeaison : lorsqu'on a un petit bouton qui se pointe mieux vaut éviter de se gratter, car plus on gratte, plus l'inflammation devient insupportable. Face à cette campagne dite de santé publique il faut exiger de ses concepteurs des comptes puisqu'ils dépensent de l'argent public. A qui s'adressent-ils ? Sur quelle population veulent-ils agir ? Quels résultats ont-ils obtenus avec leurs campagnes précédentes ? L'alcoolisme est un fléau et tout citoyen, et les gens du vin tout particulièrement, sont en droit d'exiger qu'on le combatte avec un souci d'efficacité. Est-ce le cas des campagnes de communication ?*

En dehors de toute étude sérieuse on peut douter de l'impact de ces campagnes qui ne sont que les joujous de quelques publicitaires et des technocrates du Ministère de la Santé, les caches misère d'une politique de prévention minable, de l'argent fichu en l'air pour se donner bonne conscience et taper à bon compte sur les gens du vin. Pour étayer mon propos je vais vous conter une petite scène de la vie quotidienne : une fin de journée, la Chope de Daguerre, une terrasse du XIVième, fait beau, à la table d'à côté une fille seule, la trentaine, s'envoie plusieurs verres de vin tristement. Le liquide compte peu. Qui est en cause ? Le vin ou la solitude ? Vous imaginez cette fille rentrant chez elle, allumant la télé, découvrant le clip et, telle Paul sur le chemin de Damas, éblouie par l'évidence de son comportement addictif se rue dans sa cuisine pour vider dans l'évier les liquides alcoolisés qu'elle détient. 

La solitude, le stress, les difficultés du quotidien et autres causes des comportements addictifs devraient être au coeur des politiques de santé publique. Mais une telle ambition n'est pas à la portée de ceux qui préfèrent se faire plaisir, faire semblant, poursuivre leurs vieilles lunes, conforter les oppositions et non les réduire. Face à leurs chiffons rouges j'espère que les professionnels de la protestation éviteront de tomber dans le panneau et qu'enfin un débat adulte et citoyen pourra s'instaurer pour que progresse la lutte contre l'alcoolisme.   

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5 mai 2006 5 05 /05 /mai /2006 08:52

Au tout début de juin 2006, en une nuit, une belle nuit douce et étoilée, partout en France, dans les villes et villages, sur les chariots d'hyper et de super, même de hard, aux grands carrefours, aux portes des usines et des bureaux, des affichettes et des sticks : La FRANCE en ROSE ? Coup éclair, affichage sauvage, les autorités se taisent. Bien sûr la presse régionale et nationale suppute, les journaux télévisés subodorent un coup médiatique d'une étoile montante de la galaxie politique, les correspondants étrangers alertent leurs rédactions. Tout le monde en parle...

Huits jours plus tard même offensive éclair, les affichettes et les sticks proclament : le ROSE est mis ! Dans le même temps, à Londres, une grande campagne d'affichage couvre les murs : sur fond blanc : The ROSE ! la leur, celle qu'ils arborent sur les maillots de leur équipe nationale de rugby. Là, tout le monde des médias s'emberlificote, ne sait plus quoi penser mais ça ne les empêche pas d'écrire ou de causer. Un grand magazine titre : un coup royal ! en voyant une alliance entre le Poitou et Tony Blair. Tout le monde en parle : d'Oubzbékistan aux Iles Vierges...

Trois jours après sur les murs de Paris, des grandes villes de France, aux abords des hypers et des supers, des usines et des bureaux, à Londres, une belle affiche : le ROSE est la couleur des Rosés de France. Et dans le même temps dans les cafés, les restaurants, les pubs le ROSE est mis dans de beaux verres sur des ronds de verre et...

C'était une campagne initiée par "SANS INTERDIT" qui n'a trouvé aucun écho auprès de ceux qui pourraient s'unir. Ils préfèrent choisir la couleur du papier peint de la salle de réunion, de la taille de la bassine, faire leur ptite campagne perso ou prospecter les marchés porteurs du Vietnam ou des Galapagos... Pour ma part, comme l'avait fait Michel Larroche - que je salue car il est abonné - et son équipe à Vinexpo, pour une journée du Rosé, je vais me contenter d'arborer une chemisette type Lacoste ROSE en prenant le risque qu'on me dise que je fasse de la politique. Ainsi va la France mes chers lecteurs, les présidents y sont plus nombreux que les fromages et nous regardons passer les trains. Bon Pont et diffusez l'info... Soyez réactifs !

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4 mai 2006 4 04 /05 /mai /2006 09:08

Fé bo, fé cho, moi le parigot, un peu barjo sur son vélo, o pti matin je file dans la ville, joyeux, à grandes pédalées, j'ai même croisé Fanfan à la Concorde, alors devant mon clavier envie de vous faire partager mon petit espace de bonheur, en vous offrant ce petit bijou de Gaston Chaissac pour que, si vous êtes de passage à Paris, vous alliez à l'heure du déjeuner, traîner vos guêtres à l'exposition : Gaston Chaissac : homme de lettres au Musée de la Poste 34 Bd de Vaugirard c'est du 11 avril au 22 juillet 2006. Allez-y vous me ferez plaisir et vous vous ferez plaisir... 

" Ensemble un chat et une souris partaient en vendanges. Vers midi une perdrix les survola. Le chat dit "Perdrix viens avec nous vendanger en Provence".

"Perdrix viens vendanger en Provence" dit la souris. L'oiseau répondit : "Je le voudrais mes amis mais il me faut illico présider une assemblée de mésanges dans une hutte de roseaux derrière la gare de Palaiseau, aux prochaines vendanges vous m'emmènerez".

La souris très lasse de trottiner sur la route de Provence, grimpa sur le dos du minet et en redescendit à un fossé qu'un passeur leur fit traverser dans son bac. Le chat, las à son tour, ne pouvait songer à monter sur la souris ; ils prirent l'autobus qui les descendit le long du Rhône, il y avait tellement de monde dedans qu'ils ne purent trouver deux places voisines et ils s'ennuyèrent beaucoup : le chat entre une vieille demoiselle et un fantassin, et la souris avait comme voisin un gros monsieur qui l'empêchait de voir le paysage. A Nîmes ils s'arrêtèrent pour visiter les arènes et s'attardèrent à les mesurer. Ils arrivèrent enfin à la vigne de maître Soulin qui les attendait pour commencer la vendange. le soir du premier jour la souris était grise, le lendemain ce fut au chat d'être noir.

Les vendanges finies ils se firent reconduirent chez eux en taxi. "

in Je cherche mon éditeur Gaston Chaissac éditions Rougerie

Je dédie ce texte à mes amis de Châteauneuf-du-Pape car selon toute vraissemblance nos deux compères ont traversé le Rhône pour aller y faire les vendanges et peut-être qu'ils sont revenus quelques temps après pour l'agrément qu'est dans cette belle appellation une autre chanson... 

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3 mai 2006 3 03 /05 /mai /2006 08:36

Par ces temps de cuves pleines, d'excédents, certains pensent et déclarent qu'il eut suffit, pour ne pas en être réduit à une destruction massive du produit, de faire beaucoup de promotion et de jeter sur les routes ou d'embarquer dans des avions une armada de vendeurs pour vendre ce vin à toutes ces bouches qui viennent tout juste d'y goûter. Vision du marché à l'image de notre parcellisation : nous ne manquons pas de vendeurs de vins nous souffrons cruellement d'un manque de vins vendeurs.

Traduit en cols notre excédent se situe dans les 500 millions de cols, une paille donc, l'épaisseur du trait, une pécadille qui n'est pas le résultat d'une quelconque fatalité. Je m'explique. Pour en arriver là nous avons produit du raisin en "contrôlant" les rendements, vendangé ce raisin, vinifié ce raisin, enrichit le moût avec du sucre ou des moûts concentrés, agréé ce vin, stocké ce vin... Le metteurs en marché pour se donner un peu d'air ont du "vendre" moins cher que moins cher une partie de ces vins et participé à l'effet dominos sur les prix. Au bout du bout ces vins vont être distillé avec des aides de l'Union, de la France et même des producteurs eux-mêmes qui vont s'endetter pour détruire. L'alcool de carburation s'écoulait à 40 euros/hl en 2005. Avec la hausse du baril de pétrole on peut espérer un peu mieux.

Mais, m'objectera-t-on, c'est la faute aux autres (les barbares du Nouveau-Monde et les vieux ennemis de l'intérieur) si nous en sommes réduits à de telles extrémités. Amnésie collective et refus de choisir une politique générant un flux de vins vendeurs nous ont conduit à cette situation. Si l'on veut bien revenir au cep de vigne qui produit du raisin est-ce commettre un "crime" contre le vin que d'imaginer qu'une partie de ce raisin puisse être distrait de la vinification pour produire des moûts concentrés destinés à l'enrichissement de tous nos vins (plus de sucre de betteraves) ou des jus de raisin (bien sûr sur des parcelles identifiées afin de jouer la carte du rendement optimal) ; suite à ce premier tri est-il tout aussi économiquement incorrect de souhaiter qu'en dehors des vins prévendus ou presque, la vinification des grands volumes soient pilotés par ceux qui vont les vendre ?

Se contenter d'arracher des vignes et de distiller faute de mieux ne nous mettra pas en situation de reprendre les parts de marché perdues faute de pouvoir proposer des vins vendeurs. C'est quoi un vin vendeur ? C'est un vin qui conquiert le droit de figurer sur un linéaire, qui par ses qualités propres et, pas seulement ses apparences, plaît à un consommateur qui y revient, qui le retrouve et ainsi se fidélise. C'est désespéremment basique, mais ça fait des millions de cols qui génèrent des petits sous qui permettent de mettre en avant le produit et de gagner des parts de marché et de lancer nos vendeurs à l'assaut des marchés émergents. Bon quand est-ce qu'on s'y colle ? Moi je suis partant pour l'aventure... 

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2 mai 2006 2 02 /05 /mai /2006 09:46

C'est le retour du cheval de labour, Olivier Pichaud et "Joyeux" son cheval font la une des journaux. Pour moi ça tombe bien car j'avais en magasin une petite chronique où se mêlent un peu de ma vie et l'actualité. Ceux qui me lisent régulièrement savent que de 1988 à 92, au cabinet du Ministre, je suivais le dossier du cheval dans tous ses états. Pas très évident de convaincre un Ministre de l'Agriculture de se préoccuper de ce secteur d'activités sauf que, les Courses via le PMU alimentaient le Fonds d'adduction d'eau des communes rurales, les Haras Nationaux, et que l'élevage du pur-sang et du trotteur pèse assez lourd dans certains départements.  

Bref, je convainc H.Nallet de se rendre au petit matin à Chantilly : la piste des aigles, le roulement sourd des chevaux au galop, les naseaux fumants, le jour qui se lève au-dessus des bosquets, la fine fleur de la Société d'encouragement, des entraîneurs et des propriétaires... Seul problème : le speetch du Ministre à ce petit monde très huppé, le nègre que j'étais, pour faire l'intéressant, en chute des propos ministériel, lui fait proposer la création d'une Journée Nationale du Cheval dans le sillage Languien des Journées de la Musique, Patrimoine... Applaudissements... Moi, naïvement, je pense que sitôt dit, sitôt oublié. Faux, je dus m'y coller, fonder une association, en être le Président et organiser cette foutue journée. J'y reviendrai dans un blog car ce fut une expérience extraordinaire dans la mesure où le monde du cheval en France est à l'image de celui du vin, parcellisé et plein de présidents.

Bref toujours, le point fort de cette 1ere Journée du Cheval, septembre 1990, ce fut une grande Fête aux Tuileries avec le plus grand paddock de France : toutes les races, toutes les activités et ce fut un triomphe populaire : 150 000 personnes sur le week-end sans grande publicité. A ma grande surprise, même si le quadrille des lanciers de la Garde Républicaine fut très prisé, et le laché des petits chevaux camarguais un must, ce qui passionna le plus le public ce fut le débardage du bois par les chevaux lourds : Boulonnais, Percheron et autres.

Alors quand j'ai lu l'interview de Gérard Gauby dans The Ecologist de mars " Nous utilisons des chevaux pour le labour. Un salarié à temps plein prend soin des animaux et les utilise pour labourer le sol et ôter les mauvaises herbes. On pourrait certes les éliminer avec un herbicide, mais cela détruit le sol. On pourrait aussi utiliser un tracteur qui n'exige qu'un seul passage.Avec un cheval, il faut cinq passages. Il faut quatre heures pour labourer un hectare, soit dix fois plus de temps que le tracteur. Mais l'avantage du cheval est que l'on risque moins de renverser des pieds de vigne et le sol ne se tasse pas comme au passage du tracteur. En effet, quand le sol devient compact, les racines ne respirent plus et la vigne ne peut plus se nourrir. Elle s'affaiblit et devient alors vulnérable aux maladies et aux insectes." je me suis dit que c'était là un beau sujet à mettre sur la belle table de nos grands vins.

C'est un sujet qui fâche. Pour autant je pense qu'il faut le traiter hors les chapelles et les anamathèmes, dans une optique de création de valeur : environnement, paysage, tourisme, emploi, captation de fonds européens... ne pas opposer des modèles irréductibles mais additionner nos forces... Comme je l'écrivais dans l'un de mes premiers blogs dans la rubrique " Décavaillonneuse " avec pépé Louis et Nénette la jument nous étions des protecteurs de l'environnement sans le savoir mais notre temps valait zéro, lui était Vieux moi je rêvais d'un avenir où je mènerais le monde en n'oubliant jamais le chant des oiseaux nichés dans les impénétrables buissons de mon bocage vendéen... 

 

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