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24 septembre 2006 7 24 /09 /septembre /2006 00:05

Bourdalou redescendu sur terre sentait passer au-dessus de sa toison grise ébourrifée le vent du boulet. Il s'empressait de se désolidariser de l'encombrant Pochon père ; en quelques boutades assassines, avec son phrasé de rocailles, le papet l'emballait dans la naphtaline, concluant, toute brosse à reluire dehors " assurément, vous comprenez bien jeune homme que nous, nous ne pouvions dire, ce que vous venez de lui dire, avec un talent que nous n'avons pas... " A son côté l'associé-gérant muet, tout en affichant son sourire n°3 : CAC 40 en hausse, opinait du chef. Le vieux Pochon, loin de désarmer face à l'adversité, se tournait vers le second des longs, le jeune supposé volatile, qui, lui, semblait aux abonnés absents. " Léon, je ne t'ai pas encore présenté notre jeune associé et pourtant, c'est lui l'apporteur d'affaire, un astucieux ce garçon, vous êtes fait pour vous entendre mon fils, même génération. C'est Kevin Roux, le dernier des fils d'un bon ami, tu sais Léon, Ambroise..."

Léon les ignorait. Joignant les mains il s'adressait au Papet revigoré, sur le mode pince sans rire " vous, Bourdalou, vous êtes ce qui se fait de mieux dans le genre je pars de rien et, sans être Bill Gates, je me tape l'ISF. Avec talent vous nous servez du gars d'en bas, du rond dans une bogue rugueuse, pas de chichi, araigne et fourmi, mais tout de même le cul posé sur le cuir d'une Mercedes 600. Chef de clan vous êtes. Disons que vous l'étiez. Comme vous les tenez encore, ils sont vos obligés. Ils vous tolèrent encore pour, dès qu'ils auront l'ouverture, vous expédiez sans ménagement au cimetière des éléphants. Mon vieux vous dorlote. Comme il coule, vous êtes sa bouée. Les copains et les coquins, âpres au gain, solidaires, rien que des petits vieux requins édentés. A jeter ! Pourtant , Bourdalou, j'ai un faible pour vous... "

Le jeune con mal chaussé émergeait soudain. Il éructait " ça rime à quoi ce déballage de linge sale ? Hein ! Moi je ne suis pas venu ici pour entendre des conneries... perdre mon temps..." Léon, sans sourciller, pointait un index impérieux vers lui " je ne vous retiens pas. Carlotta, je te prie, raccompagne ce monsieur. J'ai horreur des interruptions..." La belle assemblait sous son bras droit la traîne du drap, ce qui avait pour effet de faire affleurer la face sud de ses cuisses. Les deux vieux bavaient. L'associé-gérant blême se colorisait. Ses longues mains trahissaient un trouble naissant. Sans élever la voix, Léon, montait de trois degrés dans la menace " J'ai dit dehors ducon ! Compris. T'as pas le choix. T'es viré ! Tu pues. Vas changer de chaussettes et d'identité vite fait. Ensuite j'aviserai car moi j'adore le poulet au vinaigre..."

Note de bas de page du narrateur : la semaine prochaine tout change pour que rien ne change... Bonne semaine et un petit abonné de derrière les fagots pour me faire plaisir...

 

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23 septembre 2006 6 23 /09 /septembre /2006 00:06

Le détail qui tue ! L'oeil de Léon, aussi acéré que celui de Christine Clerc, la reine du potin vachard sur le microcosme politique parisien, l'avait repéré dès l'entrée du plus jeune des longs qui, en dépit d'un costar correct, se payait des écrase-merdes plus André que chez André, bien plates, bien avachies, avec chaussettes négligées incorporées. Sans contestation, les pieds trahissent les poulets. Donc, l'ignorer ! Tout en repliant ses jambes pour reprendre une position plus conforme aux conventions en usage dans le monde, Léon, d'un geste ne souffrant pas la contestation, intimait à Carlotta de bouger ses sublimes fesses afin de porter à ces messieurs de quoi déposer leur postérieur. Elle s'exécutait avec grâce et suggestivité, le drapé, outre ses épaules dénudées, laissait voir sur le flanc gauche son compas immense jusqu'à l'attache de la cuisse. Du haut et du beau, un développé enchanteur, Bourdalou flirtait avec l'implosion, entre pivoine et incarnat, en état d'apnée il ruisselait. Le petit Pochon embrayait.


" Messieurs, comme vous le constatez, je fais retraite, dans toutes les acceptions du terme. En effet, face à l'évolution d'une situation trop rapide à mon goût, j'ai décidé de me replier sur des positions préparées à l'avance. L'effet de surprise a joué plein pot. En ce lieu, même s'il n'a rien de monacal, je vis en reclus, de peu ; je suis un Charles de Foulcauld contemporain en quelque sorte, l'amour en plus. Carlotta me ressource. C'est ma muse et mon mécène, l'alliance du corps et de l'esprit, la soie et l'éthéré, mon chemin de Damas semé de roses. Bref, puisque vous fites irruption - ne protestez pas - dans mon ermitage sous la conduite de mon lamentable géniteur, je vais être avec vous d'une redoutable franchise. Ne sachant pas ce que me vaut, l'honneur ou le désavantage, de votre visite, avant que vous m'éclairiez, je vais vous balancer le fond de ma pensée. D'accord, je vous le concède ce n'est pas du Bossuet (incise du narrateur).


" Tout d'abord, permettez-moi de solder la partie familiale de cette rencontre inopinée. Mon Pochon de père, en dehors de son patronyme, m'a donné le goût du pouvoir. Lui, c'est dans sa nature, il a vécu en concubinage notoire avec nos gouvernants, quels qu'ils soient. C'est un chancre. Il vit sur la bête, grassement. Ne jamais déplaire, dire non, se contenter d'être au bon endroit au bon moment pour faire semblant d'être important et ramasser la mise. Le pouvoir pour luin n'est qu'une vache à lait qu'il trait avec habileté et constance. Mon propos à son endroit est, comme vous le constatez, très désagréable, et pourtant, il ne bronche pas : c'est un édredon. Il est ma croix mais, comme je n'ai aucun goût pour le Golgotha, j'ai depuis toujours largué les amarres. Monsieur Pochon, ici présent, est un has been et pour la suite de la conversation nous l'ignorerons.

à demain... 

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22 septembre 2006 5 22 /09 /septembre /2006 07:11


La vie sociale est un segment de droite avec N pour origine et M pour fin. L'avant et l'après ne la concernent pas. A notre naissance nous entrons dans un univers inconnu sans l'avoir ni voulu, ni souhaité et, sans en maîtriser les conditions spatiales et sociales : " on ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille, on ne choisit pas les trottoirs de Manille pour apprendre à marcher..." chante M. Leforestier. Au début de notre vie sociale, nous sommes dépendants, ensuite nous sommes à la barre : vie professionnelle et personnelle, puis... Parcours-type qui peut-être interrompu, brisé à tout moment par un évènement sur lequel nous n'avons pas de prise : la mort. Certes on peut s'assurer sur la vie mais ce n'est pas un passeport pour l'immortalité.


Bien sûr il y a des variantes à ce schéma-type mais ce qui me préoccupe ce matin c'est de constater que de nos jours on ne meurt pas que de sa propre mort, on peut être jugé responsable de sa mort parce qu'on  a commis des abus, parce qu'on ne s'est pas conformé aux règles du Code de la Santé Publique. En mourant on est jeté en pâture et on entre dans l'univers impitoyable des statistiques.


Alors ce matin j'innove en proposant pour améliorer la sécurité de notre vie sociale d'instaurer un PERMIS A POINTS de SECURITE SANITAIRE. Ainsi, toute personne qui serait surprise à fumer dans ses propres toilettes se verrait retirer 1 point, une femme enceinte prise en flagrant délit de consommation d'un verre d'une boisson prohibée : 2 points, les fumeurs de cigares type Charasse et Santini qui enfument le Parlement : 3 points, pour les fumeurs de pipe type Bové et DSK : 2,5 points, les pilotes de Formule 1 : 4 points pour ceux qui agitent des magnums de Champagne et 6 pour ceux qui font de la pub pour les clopes sur leur bagnoles, pour les élus locaux qui font des vins d'honneur : 7 points, pour ceux qui font des pots de départ à la retraite au bureau : 7,5 points et ainsi de suite...


Lorsque notre capital sera épuisé nous serons placés dans des enceintes de rééducation sanitaire en vertu de la constatation faite récemment par le directeur de la Santé qu'entre 1940 et 45 les cirrhoses avaient chuté fortement. Pour réprimer les contrevenants, un corps de police sanitaire pour les urbains et de gendarmerie sanitaire pour les ruraux sera mis en place. Vêtus de noir, ses agents porteront sur leur casquette et leur uniforme un K comme Kafka. Ils pourront intervenir nuit et jour en tout lieu, public ou privé. Les contrevenants n'auront aucun recours, la vie étant un bien trop précieux pour qu'on discute sa protection. Les amendes afférentes seront déversées dans le trou de la sécurité Sociale.


Bref nous vieillirons tous dans le sanitairement correct, les moins vieux pousseront les fauteuils des plus vieux, nous regarderons ensemble dans nos centres médicalisés des séries américaines pleines de gens bourrés, dopés, en sirotant notre  orangeade, tous vêtus du même peignoir floqué d'un grand carré blanc cerné de noir avec, écrit en noir : VIVRE TUE ou VIVRE NUIT GRAVEMENT A NOTRE ENTOURAGE...

La santé publique est une chose trop sérieuse pour qu'elle soit confiée aux seuls médecins...

A l'attention de ceux qui m'écrivent qu'il serait souhaitable de diffuser ce texte : la diffusion de cette chronique est libre de droits. Sa publication doit faire référence à : Vin&Cie l'espace de liberté www.berthomeau.com  A vous de voir auprès des médias de votre région. Merci

 

  

 

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21 septembre 2006 4 21 /09 /septembre /2006 08:01

Je sens qu'à la lecture du titre de ma chronique le petit cochon qui sommeille en vous s'éveille. Les bien-pensants doivent se dire que depuis que le petit Pochon se dévergonde ce blog glisse dans le tabloïd. Hé bé non, zavé tout faux, je vous ai appâté : ce matin je vais vous parler d'histoire d'eaux.

Comme me le disaient mes amis de la Confpé à leur université d'été en 2002 : le vin n'est pas une marchandise. Certes mais, ne leur en déplaise, il a pourtant un prix, donc des acheteurs, donc des vendeurs, donc des boissons concurrentes qui draguent les buveurs de liquides. Qui sont-elles ? Les BRSA : boissons rafraîchissantes sans alcool, les eaux, les bières, les alcools, les cidres. Première indication : en terme de niveau de consommation(litres/an) entre 2002 et 2005 seules les BRSA sont stables. Toutes les autres boissons concurrentes sont en baisse, surtout les bières. Tous les chiffres cités concernent la consommation à domicile(hors restauration).

Passons en revue les bugets moyens en 2005, en euros, dans l'ordre décroissant : les alccols = 105,4 - les BRSA = 91,5 - les eaux = 66 - les bières = 40,7 - cidres = 36. Rappelons qu'un litre d'Evian c'est 0,40 euros le litre et une eau de source autour de 0,10 euros le litre. Pour le Coca Cola 0,87 euros le litre. Pour la taille de la clientèle : le % des ménages acheteurs : 98,1 pour les BRSA, 95,1 pour les eaux, 79,3 pour les bières, 73,2 pour les bières et 36 pour les cidres. Beaucoup de chiffres mais il en faut parfois pour éviter de raconter n'importe quoi.

Revenons au vin maintenant (les tranquilles) entre 2002 et 2005 :

- taille de clientèle stable 88,1 en 2005 ;

- niveau moyen d'achat : moins 7 bouteilles en 3 ans, 57 cols/an en 2005 ;

- fréquence : 2 visites de moins dans le rayon en 3 ans ;

- budget moyen d'achat : moins 10 euros/an soit 122,4 euros/an en 2005.

Voilà le tableau : toujours autant d'acheteurs de vin en France mais les consommateurs fréquentent moins le rayon ou passent moins  " à l'acte " ! Pourquoi ? Voilà une bonne question qui mérite qu'on se livre à un examen sérieux afin de trouver des réponses à la hauteur de l'enjeu. Se contenter des ritournelles habituelles qui font plaisir aux vignerons ne fera pas avancer le schmilblick d'un millimètre.

Sur la table des français, il y a encore du vin, mais les BRSA : 107 litres/an et les eaux : 265 litres/an l'ont supplanté. Nos maux viennent pour une part de là. D'un côté : buvez éliminez, la forme, la minceur, l'éternelle jeunesse : une fabrique de minces, beaux et séduisants ; de l'autre : de l'eau, du sucre, du gaz et des aromes : une fabrique d'obèses, moches et complexés. Et bien sûr, dans les deux cas des grosses machines à vendre : Danone, Nestlé, Coca-Cola et de gros budgets de publicité et de sponsoring.

Qu'est-ce qu'on fait les gars et les filles ? On s'en bat les c... ou on fait comme à Sans Interdit, qui s'est réuni lundi dernier à Bordeaux, ensemble, toutes sensibilités confondues, on réfléchit, on s'organise pour mettre sur la table des répliques à la hauteur de l'enjeu. Bien sûr, c'est moins bandant que de faire de la provoc à deux balles ou de lutter dans son petit coin contre la frilosité du temps. Et bien sûr ça n'intéresse pas la presse du vin qui vend du papier glacé...

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20 septembre 2006 3 20 /09 /septembre /2006 08:02

Vin de bagnole, c'est ce qui m'a sauté à l'oeil lorsque j'ai vu l'étiquette gentiment trash - fond jaune canari et bandeau rose - et je me suis dit voilà un gars qui se fout de la gueule des bordelais et de leur vin de garage. Mais au-dessus de cette appellation non contrôlée, en noir, s'étalait la gracieuse expression masculine " ON S'EN BAT LES COUILLES " et là je me suis dit c'est sans doute de l'humour de mec. Comme c'est une photo dans un magazine je lis le texte explicatif, spirituellement intitulé "God save the bibine " où le journaleux gastronomique écrit en citant le vigneron " on n'est pas obligé de le boire au volant " Ouf ! Son "vin de bagnole " provocateur assumé, moque la frilosité de notre époque et la diabolisation du vin..."

Moi j'adore les provocateurs mais en l'espèce où est la provocation. A l'endroit du Ministre de l'Intérieur ? Il s'en bat les c... De plus, l'emploi du on générique laisse à penser que c'est la corporation des roulez bourrés qui s'exprime. Mec, faut assumer et écrire " je m'en bats les couilles ". De qui d'ailleurs, des pauvres gens qui se font défoncer par un pochtron ? Et vous le journaleux, je ne vois pas en quoi se battre les couilles des lois de la République - même si on les estime mauvaises - c'est se moquer de la frilosité du temps. Faut pas demander aux sauvageons le respect de la légalité républicaine, eux aussi ils s'en battent les c... Je ne suis pas soupçonnable de participer à la diabolisation du vin ni d'être cul pincé, mais désolé les mecs ce genre de plaisanteries à deux balles, bien couillues, je trouve ça minable, très Loir et Cher profond, très con. Ce n'est pas avec ce niveau de provoc épaisse que nous convaincrons l'opinion publique de notre bonne foi face à la lutte contre la violence routière.

De plus, détail intéressant, ce nectar issu de 6ha de vieilles vignes, un gamay dit le gratte-papier, "du vin digeste, le plus nature" dit le provocateur mercanti, est un vin de table de France vendu au prix très couillu de 7,40 euros la boutanche de 75cl. C'est le père Coutoux qui doit être content : à l'hecto c'est tout bon pour ses vignerons. Certes, le provocateur autoproclamé s'en bat les couilles mais il s'en met plein les fouilles. Le jour où ce petit monde se retrouvera face à de braves gens qui ont vu leurs proches tués par un chauffeur bourré - j'ai pas dit au vin, mais ça peut aussi en être - je suis sûr qu'ils feront moins les intéressants. Ils bafouilleront que... Que quoi d'ailleurs... Si c'était de l'humour je préfèrais celui de Coluche car lui au moins il avait du coeur et du talent. Bon vous me direz que tout cela est une tempête dans un verre d'eau, que c'est un pet de lapin sur une toile cirée, ça va pas faire grand bruit. Certes, mais c'est du niveau de nos affrontements à la con, de la provoc nullissime, ça débouche sur du mépris et entre nous ça n'intéresse que nous, pas nos consommateurs.

Moi ce matin ça m'a fait du bien de pousser un coup de gueule dans le désert de l'indifférence. Car dans ce pays on s'en bat les couilles de beaucoup de choses, plus particulièrement des autres qui ne sont pas des choses. Gueuler ça dégage les bronches. Et puis ce bref retour du côté de Mesland m'a fait penser à Michel Delpech et au temps où j'étais "monsieur vin du Loir et Cher"   

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19 septembre 2006 2 19 /09 /septembre /2006 00:15

Une liste de citations sur le vin circule sur le Net US :

W.Shakespeare,

E.Hemingway, T.Jefferson, B.Franklin, J.Joyce, Goethe, L.Pasteur et d'autres moins célèbres.

En surfant il y a quelques jours je l'ai trouvé sur le site 94.7 WCSX The classic rock station de Détroit Michigan, dans son wine club, où l'iconographie présente deux belles bouteilles de Chassagne Montrachet, dont un clos St Jean 1er Cru. Vous voyez bien que ces barbares nous aiment même si on leur offre notre belle complexité.

Florilège : " Men are like wine-some turn to vinegar, but the best improve with age." Pope John XXIII soit en gaulois " les hommes sont comme le vin certains d'entre eux tournent au vinaigre mais les meilleurs s'améliorent au vieillissement " Jean XXIII le pape de Vatican II en rémission de mon impiété récente;

" Life is far too short so as to drink bad wine " Goethe soit via la langue du dit Goethe " la vie est trop courte pour boire de mauvais vin" ;

" Wine is a constant proof that God loves us and wants us to be happy" Benjamin Franklin francophile avéré " le vin est la preuve perpétuelle que Dieu nous aime et veut notre bonheur"

" The wine, we talk about it,... it is a civilisation, a way of life." Jacques Berthomeau. C'est une traduction car le dit Berthomeau est nul de chez nul avec la langue de Shakespeare compressée par les yankees.

Désolé chers lecteurs, je me la pète grave et je sais que ça déplaît aux défenseurs de la culture du vin. Rassurez-vous, je me soigne. Je bois du vin sans me prendre la tête... A plus de chez plus...

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17 septembre 2006 7 17 /09 /septembre /2006 00:03

Léon affichait le sérieux qui sied aux gens haut placés, il passait un costume sombre sur une chemise blanche sous le regard lance-flammes d'une Carlotta aussi nue que courroucée. Sans se démonter, il lui demandait " je peux mettre mes Veja avec ça Carlotta ? " La tigresse voltait, hésitait, lui lançait " tu n'es qu'un goujat plus jamais tu ne me toucheras..." pour s'entendre répondre " alors comme ça je suis congédié comme un valet..." Décontenancée, Carlotta lui tendit les bras qu'il esquiva. " Penses-tu recevoir ces messieurs dans ce simple appareil ? " railla-t-il. Elle croisait les bras. Il en rajouta une couche " c'est mieux ainsi mais ça ne suffit pas Bella " Rageuse elle s'enroulait dans un drap " comme ça, ça te va ? " Léon, qui laçait ses Veja, lui répondit " aujourd'hui tout me va..." 

Carlotta introduisit les plénipotentiaires dans le grand salon où se tenait Léon calé dans un vaste fauteuil, les pieds posés sur le cuir patiné d'un bureau empire. Ils étaient quatre, deux gros, dont le gros Pochon le papa de Léon, et deux longs. Pendant qu'ils s'alignaient en rang d'oignons face au petit Pochon Carlotta posait ses belles fesses, à l'extrême ouest du bureau et affichait à ses lèvres botoxées un sourire à damner une bonne moitié des saints du calendrier. On aurait entendu une mouche voler. Léon contemplait le bout de ses Veja. Ce fut le gros Pochon qui fit les présentations. Le papet d'abord, le rusé Bourdalou qui avait l'air aussi frais qu'un mérou en fin de marché, boudiné, fripé, avec aux pieds des mocassins de gérant de clandé.

Pochon premier s'escrimait à vanter les hautes et anciennes responsabilités du papet qui s'impatientait grave, goûtant que très modérément la décontraction du petit Pochon. C'est alors que Carlotta, tout miel, sussurait " cher monsieur Bourdalou, vous souvenez-vous, nous nous sommes rencontrés chez le gouverneur de la Banque de France, je portais un fourreau en lamé, un dîner avec le Ministre des Finances qui tout en nous bassinant sur l'état des déficits ne cessait de me faire du pied et de me tripoter..." Le papet exultait. Enfin quelqu'un qui savait reconnaître en lui un important de ce pays. Imperturbable le vieux Pochon continuait ses présentations en se tournant vers le plus long des deux longs, sapé comme un banquier, du fil à fil, rien à jeter. Sitôt son patronyme annoncé : Amédée Fleuron de Poulpiquet, le long déposait de sa belle main aux doigts manucurés ses références sur carton : associé-gérant de Brown, Brown and Brown. Le dernier, le plus jeune des longs, inquiétait Léon, sa dégaine de flic ne lui disait rien de bon.

A la semaine prochaine et bon dimanche...   

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16 septembre 2006 6 16 /09 /septembre /2006 00:02

Carlotta avait tout essayé sans obtenir de résultats.Léon ne bandait pas. Il abreuvait Carlotta de discours sur la chasteté, la fidélité et le retour à la pureté, qu'elle gobait sans autre forme de procès. En réalité, notre jeune Pochon saisit d'une nouvelle frénésie honorait avec un capuchon toute une cotriade d'épouses délaissées par des époux trop occupés. Un jour de pluie, le blues l'avait saisi et dans un moment de folie il passait une annonce dans le Figaro " écrivain le matin cherche joli brin pour conjuguer le verbe aimer et plus si affinités..." Ce fut la ruée. Son téléphone explosait. Il gérait. Ce flux tendu l'ennuyait. Il coupa court, jetant dans le désespoir toutes ces belles sans amour, avoua tout à Carlotta et, alors qu'il croyait la jeter dans le désarroi, le Léon du, sans désemparer, la combler pendant trois jours d'affilés. Ca ne pouvait plus durer !

Le soir du troisième jour, posant le pied à terre, il déclarait à Carlotta " je suis las..." Elle s'étirait. Le téléphone sonnait. Il décrochait. " On vous demande à la réception..." Léon s'en étonnait, ici au George V il n'était qu'un passager clandestin, en transit, sans identité connue, rien qu'un homme entretenu. Un court moment il hésitait entre répondre " qui me demande et on demande qui ? " mais afin d'éviter d'embrouiller plus encore la situation, Léon se contentait de lâcher un " ah bon " poussif qui plongeait son interlocuteur dans la stupéfaction. " Ces messieurs semblent être de vos relations..." Léon délivrait un second " ah bon " tout aussi dépourvu de conviction pour enchaîner dans le mêm souffle un " faites les monter! " décidé qui prenait Carlotta à froid.

A ce stade du récit, le narrateur, moi en l'occurence, je vous dois une explication sur les débordements du jeune Pochon. Je pourrais par facilité me retrancher derrière la psychanalyse et chercher dans la petite enfance de Léon une foultitude de raisons. Tout cela ne serait que billevesées, je dois à la vérité d'avouer que ce pauvre garçon n'est que la pure victime de mon imprévision. A l'origine, pour ceux qui n'ont pas perdu le fil, la résistible ascension du petit Pochon se voulait une pochade sur toile de fond des agissements du microcosme des gens du vin. Et puis, soudain lassé, j'ai balancé le Léon, sans aucune précaution. Pfutt ! plus de petit Pochon. De fidèles lecteurs m'ont fait part de leur stupéfaction : il l'aimait bien le Léon. Alors, bon petit soldat, j'ai remis ça en précipitant le petit Pochon dans la fornication. De derrière les fagots de la rive gauche j'ai dégoté la Carlotta, une super nana, un canon, bref j'ai cédé à la facilité de la peopolisation. Je vous en demande pardon. Je me repends, un peu, juste ce qu'il faut pour retrouver le fil à cette foutue histoire... 

A demain chers lecteurs... Abonnez-vous qui disait le petit Pochon ça coûte pas un rond et ya de de temps en temps du bon...

 

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15 septembre 2006 5 15 /09 /septembre /2006 07:20

Vin&Cie est un espace de liberté, comme l'indique son intitulé, où au gré de mes envies ou de mes partis pris parfois je commets des petites chroniques que je m'efforce de rendre légères. Pour autant je ne me suis pas donné une mission de thérapeute délivrant des ordonnances et des potions pour guérir les écrouelles. Certains commentaires me le laissent à penser alors ce matin je vais mettre les points sur les i car je pense qu'il vaut mieux se répéter plutôt que d'être mal compris.

Dans ma chronique du 27 juin " expert en jachère cynégétique " - les plus courageux peuvent s'y reporter- j'avais clairement donné ma position " vais-je du haut de mon blog donner urbi et orbi mon avis sur tout : l'arrachage, la libéralisation de l'OCM et autres joyeusetés... De même, à la demande générale irais-je faire le calamantran et commenter les nomminations à Viniflhor, le départ du président du CIVB, l'élection du nouveau président de Viniflhor... La réponse est NON ! "

Dans ma vie professionnelle récente j'ai commis deux documents qui sont des biens publics, payés par les contribuables, donc accessibles à tous sur le Net :

1° " Comment mieux positionner les vins français à l'exportation? " août 2001 signé Jacques Berthomeau ;

2° " Cap 2010 le défi des vins français " oeuvre collective co-signée par Pierre Aguilas,JM Chadronnier, Pierre Mirc, JL Piton, Robert Skalli,JL Vallet et votre serviteur.

Depuis, tout ce que j'écris sur ce blog relève de ma sphère privée, c'est gratuit et ouvert à tous. Le club " sans Interdit " dont j'ai été l'origine se veut une boîte à idées, un THink Tank - cf ma chronique du 23 août " advocacy tank " et là c'est le nous qui est de mise. J'y suis un membre au milieu des autres membres, nous n'avons ni président, ni porte-parole et notre production sera fonction d'objectifs très professionnels.

Enfin, ma chronique du 5 mai " la France en rose " mettait sur la table une proposition on ne peut plus concrète de communication innovante sur le vin. On m'a écrit que c'était vraiment très bien mais comme c'est un produit gratuit il n'intéresse pas les " en charge de dépenser les CVO ". Alors maintenant mes petites idées entrent dans le domaine de la propriété intellectuelle donc de l'économie marchande. Pourquoi continuerais-je de faire des préconisations précises à des gens qui ne me demandent rien ? Les officines spécialisées qui recyclent à l'infini des préconisations en kit à des prix confortables sont là pour ça. Ma petite entreprise se porte bien.

Le petit Pochon sera encore présent ce week-end...

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14 septembre 2006 4 14 /09 /septembre /2006 07:07

Comparaison n'est pas raison, ce matin juste une petite histoire de la Vendée crottée et profonde, à la charnière des années 50 et 60, celle des chemins creux, des échaliers du bocage et des sacristies. De là à extrapoler il n'y a qu'un pas. Le franchirais-je ?

En mes jeunes années donc, notre petite communauté villageoise, en dehors de quelques laïcards bouffeurs de curé, se composait de "consommateurs réguliers" de messes, processions et autres cérémonies religieuses : confirmation, communion privée et solennelle, mariage, baptême et enterrement. Sous la férule de monseigneur Antoine-Marie Cazaux, évêque de Luçon, grand défenseur de l'école libre, à qui nous donnions à chaque moisson des sacs de blé pour financer ses séminaires, tout était bien cadré. La vie s'écoulait sans heurt apparent. Les séminaires : petit, grand et des vocations tardives étaient pleins." Longtemps l'Eglise avait été la seule à offrir à un garçon pauvre, mais intelligent, la possibilité d'accéder à un rang plus élevé" écrit Paul Murray Kendall dans le prologue à sa biographie de Louis XI. C'était toujours vrai dans la Vendée du début des années 60.

Pour raviver la foi des ouailles des prêcheurs venaient périodiquement monter en chaire pour brandir la menace du feu éternel. Beaucoup de calvaires vendéens marquent le souvenir de ces missions. Les agents recruteurs de l'évêché battaient la campagne pour fournir les séminaires. Une fois par an, l'un d'eux, passait à l'école nous faire remplir un petit formulaire qui s'inquiétait de notre avenir professionnel et posait la question : voulez-vous devenir prêtre ? Un jour, je ne sais quelle mouche m'a piqué, j'ai répondu oui. Alors la machine s'est mise en route : retraite au grand séminaire, visite du curé et abondante littérature... Bref, du beau boulot qui pris vite fin car je déclarai à notre curé doyen de la paroisse que j'aimais les filles...

Et puis, boum badaboum, mai 68 a vidé les séminaires, crise des vocations, chute vertigineuse de la fréquentation des lieux de culte, y restait plus que les vieux. Les habits trop étroits craquaient de partout, un monde disparaissait et tout ce qui semblait immuable s'engloutissait avec. Je ne vais pas m'aventurer sur le terrain miné de Vatican II pour me retrouver coincé entre les intégristes et les chrétiens de gôche de TC, ce n'est pas mon rayon et mon propos visait seulement à souligner qu'un passé multimillénaire ne met pas à l'abri des failles où, par pans entiers les fidèles disparaissent et ne sont pas remplacés...

JiPi Two, grand communicateur - à ne pas confondre avec J 4 M lui aussi grand communicateur à la chaussure et au cash flow troués - l'avait bien compris et ses JMJ drainant des foules immenses, venant du monde entier, chantant, priant, grand show médiatique sur podium, c'était une réponse moderne, appropriée et efficace à cette désaffection. JiPi Two recrutait. Bon, même si on me traite d'impie, ça ne fera qu'ajouter à ma panoplie déjà bien fournie, je saute le pas, j'extrapole. Notre volonté de recruter des jeunes urbains désinvestis pour remplacer les papys fidèles, alors que la loi de santé publique a pour priorité d'augmenter le nombre d'abstinents, va nous contraindre à déployer des arguments séduisants pour dire que notre nectar, tout en assumant clairement, sans faux-semblant, son statut de produit alcoolisé, est un produit de civilité, d'initiation, de convivialité et non un fabricant de pochtrons...

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