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25 octobre 2006 3 25 /10 /octobre /2006 00:06

Comme je ne suis pas sectaire, même si moi je suis tricard chez eux, ce matin je vous communique la position de la Confédération Paysanne dans le débat sur la réforme proposée par la Commission Européenne. Je verse cette pièce au débat, sans commentaire, pour que vous puissiez en faire ou vous faire une opinion. Ce document est signé par Jean-Damien Terreaux permanent de cette organisation. Je l'ai trouvé sur un autre blog " Génération Vin " d'où les remerciements initiaux qui, vous le comprendrez facilement vu mon statut, ne me sont pas adressés.

" Merci d'avoir parlé de la campagne contre les naufrageurs du vin. Mais je crois que vous faites erreur. Nous n'avons pas fait le choix d'en rester à la dénonciation de l'usage des copeaux de bois. Les enjeux sont malheureusement beaucoup plus grands que cela...

Depuis la fin des années 80, le secteur subit une forte restructuration, suite à la recherche, par les multinationales des alcools, de nouvelles voies de croissance. Le marché européen, qui représente la majeure partie de la consommation mondiale est évidemment le premier visé.

La Commission européenne en proposant en juin dernier le démantèlement des dispositifs de régulation des marchés et la libéralisation des contraintes oenologiques, a fait le choix d'une conception industrielle du vin. Les promoteurs de cette conception veulent pouvoir mobiliser sans contraintes les progrès techniques et l'usage de produits de synthèse pour "arranger" le vin et en réduire les coûts de production, tout en bénéficiant d'une grande liberté commerciale. Bientôt, on pourra aromatiser le vin, lui enlever de l'alcool, lui rajouter du glycérol, fermenter en Europe des moûts concentrés d'Argentine, importer des jus de raisin pour fabriquer des "vins" suédois, mais aussi planter de la vigne n'importe où en Europe, sans contraintes, après avoir arraché une partie du vignoble! Les villages, les terroirs, les paysages, l'histoire, la culture, les femmes et les hommes des vignobles, les savoirs accumulés, le partage de la surprise des nouveaux millésimes, les subtiles distinctions des tours de mains ou des origines, les milles et un cépages de France, les cinq mille variétés du monde, toute cette richesse doit-elle disparaître pour faire place à l'uniformité et à la reproductibilité ? Il s'agit aussi d'effacer le producteur de la mémoire du vin, pour laisser le champ libre à un produit défini selon les standards agroalimentaires.
Cette "nouvelle" conception de la viticulture se développe grâce à une alliance contre-nature, avec d'un côté le camp hygiéniste, qui au nom de la lutte contre l'alcoolisme, pousse au démantèlement progressif du vignoble européen et à la perte de sens symbolique de cette boisson millénaire, et de l'autre les lobbies des marchands d'alcools de dimension internationale qui poussent à la "fabrication" d'un vin de masse, sans identification géographique. Là où les premiers se trompent, c'est que la lutte contre l'alcoolisme sera beaucoup plus difficile avec une boisson qui aura perdu ses référents culturels et son "encadrement" social.

A travers cet appel, nous défendons une conception agricole du vin, jusqu'à alors traditionnelle dans les pays de l'UE, qui fait référence à un produit issu de la fermentation naturelle du raisin et où les pratiques correctives sont nécessairement limitées."

 
 

Cette page était offerte à la Confédération Paysanne par l'espace de liberté de Jacques Berthomeau, qui consomme du lait cru de vache Jerseyaise, mange du beurre de baratte, du pain Moisan, des Géline à crête pâle et autres produits de qualité censés disparaître sous la mainmise de la normalisation de l'industrie laitière, des intégrateurs de la volaille et les grands prédateurs de la GD (ça c'est pour le pain). Pour le liquide, je bois ce je veux, je demande simplement à nos amis "bio" d'éviter de baptiser leurs vins biologiques puisqu'ils ne sont qu' " issus que de l'agriculture biologique " Hé, oui je fais aussi mes courses à Biocoop. Faut pas tromper le consommateur quand on le défend avec autant d'arguments frappants...

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24 octobre 2006 2 24 /10 /octobre /2006 00:05

A 70 ans Bernard Pivot, l'homme de l'émission-culte Apostrophes, de la dictée, du foot, et du beaujolpif, bon pied, bon oeil publie le "Dictionnaire amoureux du vin". Pour cette occasion il a répondu à quelques questions de Jérôme Garcin du Nouvel Obs. Je retiens, dans la lignée de ma chronique d'hier, l'une de ses réponses qui est un bel exocet capable de terrasser les gardiens blêmes du sanitairement correct, ceux qui veulent nous terroriser...

" Le vin stimule le bavardage, inspire les confidences, pousse les feux de l'imagination. C'est probablement cette palabre, durant ma jeunesse à Quincié, tandis que j'étais adossé aux foudres et barriques, qui m'a donné le goût de la conversation..."

Pour sûr que notre homme est un amoureux du vin lui qui, lors de son dernier " Bouillon de culture " le 29 juin 2001, répondant au questionnaire posé à ses invités les plus prestigieux tout au long des dix années d'émissions, quant vint la neuvième question : " La plante, l'arbre ou l'animal dans lequel vous aimeriez être réincarné ? " répondit : " Dans un cep de la romanée-conti."

Même si l'imagination est la folle du logis, moi j'imagine nos assises de la convialité (1), puisque je suis parisien - nul n'est parfait - comme un grand pique-nique sur les pelouses des Invalides - les jeunes y jouent déjà au foot dessus, donc on peut y poser notre cul - chacun apporte son panier, c'est un joyeux mélange de rats des villes et de rats des champs, des jeunes, des vieux, des filles et des garçons, des amoureux, des solitaires, des locataires et des propriétaires, on bavarde, on cause même politique, on se marre, on se fait des petits mâchons, on boît des petits canons avec modération, on se fait la conversation, on fait sensation dans notre fichu monde de constipation. Bon les amis, y'en a qui ont mis du blé sur les Champs Elysées, pourquoi nous ne mettrions pas de la convivialité dans nos cités ? Chiche !

(1) Je rassure Laetitia - dont je trouve le commentaire sous ma chronique d'hier savoureux - les Assises de la Convivialité sont la propriété exclusive de " Sans Interdit " un club qui a pour caractéristique de n'avoir pas de Président... Alors, si nos présidents veulent venir, ils sont les bienvenus mais ce sera pour faire le service du vin, point !

 

 

 

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23 octobre 2006 1 23 /10 /octobre /2006 00:09

Je sens monter la colère. D'un côté les voix autorisées proclament sur les estrades et à les fins des banquets, ou même à l'Assemblée : bravo vous êtes des gagneurs, sur le front de la bataille mondiale vous portez haut les couleurs de la France, chaque bouteille de votre divin nectar est une bataille gagnée contre l'odieux dollar ; de l'autre, le côté obscur de la force, on les étiquette en Dark Vador, d'un seul coup d'un seul leur boutanche est frappée d'opprobe, n'y touchez jamais jeunes adultes, c'est un poison insidieux qui fera de vous des malheureux, nous allons dans un grand mouvement d'éradication terroriser le petit peuple des buveurs, ceux des jours de fêtes, ceux qui se font la conversation, les amoureux et les chanceux, bref pas de rémission, le temps est aux buveurs d'eau... sucrée (mot ajouté par un mauvais esprit dans le texte officiel).

La colère est mauvaise conseillère dit la sagesse populaire. Alors face aux effets de manches du chef d'une Administration qui s'est illustrée lors de la grande canicule par sa réactivité, son humanité et son efficacité, gardons notre sang-froid. A coup de statistiques, nouvelle arme de dissuasion des masses avachies, il joue, se croyant grand stratège, sur la peur. Fort bien monsieur le professeur mais permettez-moi de poser la question la plus élémentaire : de quoi, au juste, a-t-on peur ? Pour y répondre je donne la parole à un brillant iconoclaste, un adepte de l'économie saugrenue :  " De la mort, sans doute. Mais encore faut-il préciser. Nous savons tous que nous allons mourir un jour, et cela peut parfois nous tourmenter de façon plus ou moins intense. Mais s'entendre dire que l'on a dix risques sur cent de mourir dans l'année a de quoi faire très peur, et peut même nous conduire à adopter un tout autre mode de vie. Et si on apprend que l'on a dix risques sur cent de mourir dans la minute, il est fort probable que l'on se mette à paniquer. C'est donc l'imminence de la mort qui détermine la peur".

Pour continuer sur ce registre citons Peter Sandman " consultant en communication de risque " Pour lui c'est le facteur effroi qui est le plus important. " Lorsque le danger est grand et que l'effroi est faible, les gens ont tendance à sous-estimer le risque. Mais lorsque le danger est faible et que l'effroi est grand, ils le surestiment " Ce qui transposé à notre situation signifie " puisque le danger (le facteur de risque) qu'un petit buveur devienne un grand buveur - donc risque d'être alcoolique - est faible, alors terrorisons les petits et moyens buveurs. En clair, puisque nous sommes incapables de nous attaquer au noyau dur des alcooliques, alors contentons-nous d'épandre l'effroi dans les populations peu sensibles à l'addiction, ç'a plaira à nos chefs, ç'a fera croire au bon peuple que nous sommes des gens efficaces et le tour est joué.

Alors que faire ? Courber l'échine, fermer notre gueule me direz-vous ? Non bien sûr, mais surtout ne donnons pas de prises aux fabricants d'effroi en proclamant qu'ils veulent notre mort, économique s'entend. Pour eux ce serait pain béni : l'affreux lobby du gros rouge qui tache se rebiffe, c'est donc que nous avons touché le point sensible argueraient-ils. Laissons-les s'agiter, s'enfoncer dans leur inefficacité chronique, dénonçons-là chiffres et arguments en mains, montrons sans démonstrativité excessive - qui veut trop prouver ne convainct pas - que notre produit, le vin, est un produit d'initiation sociale, un lien entre les hommes, un facteur de convialité irremplaçable, un produit alcoolisé certes, donc présentant des risques, un produit qui de part le monde est considéré comme l'emblème du bien vivre à la française. C'est tout de même mieux, monsieur le professeur, que de détenir le ruban bleu de la consommation mondiale de tranquilisants ou autres anti-dépresseurs.

Ce matin, j'ouvre ma fenêtre de liberté sur ce sujet qui devrait nous unir gens du vin. Et si nous lancions dans notre beau pays " les assises de la convivialité " ç'a aurait une autre gueule que nos débats circulaires, nos sempiternelles jérémiades, nos anamathèmes et nos jargonages d'experts qui réjouissent tant les éminents professeurs grands défenseurs du sanitairement correct...

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22 octobre 2006 7 22 /10 /octobre /2006 00:04
Le passage du il au je, du témoin à l'acteur, du narrateur omniscient dépositaire de tout le savoir de l'histoire, la garantie " théorique " de la véracité du récit à un personnage comme un autre laisse planer un doute, le je est porteur de soupçon : farde-t-il la réalité ? ment-il par omission ? se met-il en valeur ? comment peut-il entrer dans le secret des autres ? Le récit à la première personne ne raconte pas une histoire, il donne un point de vue sur l'histoire. Certains d'entre vous y ont peut-être vu l'irruption d'une part plus grande de moi-même. Que répondre à ces légitimes interrogations ? Que c'est moi qui écrit mais que je ne suis ni le je, ni le il, mais le tout... Bonne lecture... Pour ceux qui débarquent il vous faut faire un rapide retour en arrière sur les épisodes précédents disponibles dans les archives (les 7-8-14-15 octobre)

Ce prénom de béatitude qui collait si bien à mon image de chair, angelot souriant et câlin, aux boucles de cheveux jais, ondoyantes et souples, encadrant des yeux noirs rieurs rehaussés par de longs cils, tirait des grenouilles de bénitiers des soupirs extatiques " Madeleine vous en avez de la chance, ce petit est un don de Dieu..." Et pourtant, elles qui avaient tant médit, si leurs yeux s'étaient dessillés, elles eussent perçu les soubresauts de mon âme. Mais elles n'étaient que dévotes, incapables de saisir l'ombre légère que dessinait mon sourire lorsque la tempête de mon intérieur s'annonçait. Comme l'eau qui dort je cachais dans mes profondeurs des démons incandescents. Pour les tenir en laisse je raillais mon Benoît de prénom. Je cultivais avec soin mon aversion. Dissimulateur, je grandissais en âge et en sagesse dans le cocon douillet tissé par le clan des femmes.

Mes géniteurs m'avaient pourri de dons. Le pire était à venir. De toute part on s'esbaudissait. On me donnait le bon Dieu sans confession. En silence je souffrais du délit de bonne gueule. Planqué derrière ma félicité benoîte j'affrontais la vie avec un étrange mélange d'optimisme inoxydable et de crainte. L'exubérance de mon imagination, ce trouble intérieur, me projetaient dans des mondes impitoyables, ceux que je découvrirai bien plus tard à l'âge adulte, peuplés de femmes fatales, de condottieres flamboyants, de crapules audacieuses ; des mondes dégoulinant de luxe et de stupre ; des mondes excessifs ; des mondes où tout était si haut, si fort ; des mondes où je me sentais tel un poisson dans l'eau. J'aimais mon aisance, mon absence de scrupules, seigneur de la guerre altier et impitoyable, le monde était à mes pieds. Jamais repu de ces plaisirs charnels, de ces alcools forts, je me délectais de mon inhumanité.

Alors, tout au long de ma paisible et studieuse adolescence, l'aversion de mon prénom extatique remplira la fonction de toile émeri. Elle m'empêchait de tomber dans la facilité et le contentement de soi. Tâche ardue pour une gueule d'amour, tiré à quatre épingles, moissonnant sans effort les plus belles pousses du canton. C'en était lassant. Je n'en pouvais plus d'entendre ces donzelles minauder que Benoît c'était "choux et doux" pendant que je fourrageais, sans rencontrer de résistance, dans les faibles bastions de leur intimité. Cette facilité me désolait. Las, j'affichais froideur, dédain ou pire grossièreté, en pure perte, pour du beurre. Espérant une paire de baffes je récoltais des gloussements de dindes. Consentantes jusqu'à la nausée. J'en avais marre des bouches faciles, des bécots minables, des langues mollasses et des bouches incertaines. Quant aux jeux de mains, ils étaient pires encore, rien que des mols édredons. Mais un jour il y eut Chantal : son corps vibra tel le cristal de Bohème dès mon premier effleurement. 

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21 octobre 2006 6 21 /10 /octobre /2006 00:05

En ce petit samedi humide et gris, de retour de mon pays, même si sa discrétion naturelle en eut souffert de son vivant, je vais vous parler de maman. Née le jour de la Ste Catherine, à Ste Flaive des Loups, on la prénomma Berthe. Elle ne l'aimait guère ce prénom mais accolé à mamy ses petits enfants et arrières petits enfants ont réussi à le lui faire trouver joli. C'était une fille Gravouil, l'aînée de six enfants, qui aurait bien aimée, elle qui avait "l'orthographe naturelle", être institutrice. Elle fera son apprentissage de couturière. Et puis, elle rencontrera un beau gars de St Georges de Pointindoux, Arsène Berthomeau. A dix-huit ans un mariage d'amour : ils étaient beaux et avaient fière allure sur leur photo de mariés (un jour lorsque je serai doué je vous la scannerai).

 

Ils ont trois enfants, Alain en 1939, Marie-Thérèse en 1941, et moi en 1948. Maman taillait, montait, faufilait, cousait jusqu'à pas d'heure. Papa rentrait des battages et s'asseyait pour lire la Résistance de l'Ouest. On était au Bourg Pailler, à l'entrée du bourg de la Mothe-Achard. Et puis papa est mort en 1971, un grand vide pour elle, pour nous. Courageusement, à 50 ans maman est partie travailler à l'usine de confection à St Julien des Landes. Ses anciennes collègues se souviennent de cette femme, discrète et disponible, qui aimait la belle ouvrage, le travail bien fait.

  

Et puis vint la retraite, le temps des voyages avec Madeleine Remaud sa fidèle amie de toujours : Jérusalem, le galet du lac de Tibériade entre autres. Maman s'excusait de cette " légèreté " et de lui dire " profite maman, tu l'as bien mérité " Madeleine et maman, mères courages, sont pour moi tout un pan de ma jeunesse en culotte courte avec les trois frères Remaud : Dominique, Jean-François et Jacques : la C4 de Louis, l'île de Noirmoutier par le Gois, Nantes et le magasin Decré... Nous étions heureux, joyeux, nous étions une grande famille. C'était le temps de l'insouciance.

 

Lorsque vint le temps de la maladie, ce Parkinson contre lequel tu luttais, tu pestais maman, il y eut près de toi : Alain et Danielle ma belle-soeur, si courageuse, si attentionnée, si aimante. Tous les deux, ils t'ont permis de vivre chez toi, dans ta maison, dans ton intérieur soigné, jusqu'à ton dernier souffle, toi qui avais la hantise de la dépendance et de l'hôpital. Ce don de soi, simple et chaleureux, c'est la grandeur des gens de bien. Merci à vous deux.

 

Et puis, mardi matin, comme d'habitude tu t'es levée tôt maman. Tu as fait ta toilette. Tu t'es habillée. Tu as allumée ton téléviseur pour voir Télé Matin sur la 2. Tu aimais bien Françoise Laborde et William Leymergie. Tu t'es rassise dans son fauteuil et tu t'es endormie pour toujours, en paix. Tous ceux qui t'ont vu depuis t'ont trouvé belle maman, toi qui allais fêter tes 87 ans. Elégante et encore coquette, nous avons posé ton dé à coudre sous tes mains jointes et nous avons bien été obligé de te laisser partir maman.

 

Merci à tous ceux qui ont eu des mots gentils.  

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20 octobre 2006 5 20 /10 /octobre /2006 00:06

" Ce vioque était un vrai trésor vivant, un témoin de ce qu'avait été longtemps cette région, trop pauvre, démunie et reculée pour fournir du travail à ses enfants. Alors, il y avait toujours eu ceux qui partaient et qui revenaient, à la retraite, pour se construire ces hideuses baraques blanchâtres avec la porte d'entrée entourée de granit gris. Et ceux qui étaient restés s'étaient lancés dans la picole pour affronter le malheur, la pauvreté et le froid humide. Maintenant qu'ils avaient la médecine sur le dos, les survivants s'étaient mis difficilement, à la diète. Mais ils passaient quand même, un jour ou l'autre, et dépotaient souvent leur géranium avant l'âge. Gildas était une exception. Quatre-vingt-cinq ans. Une énergie à revendre. Tellurique, le mec. Sans doute à cause de l'ardoise dont le sol était truffé. Les jeunes venus s'installer dans le coin disaient tous la même chose : ici, c'est vraiment " spé"."

 

Extrait d'un beau petit livre des éditions la branche  suite noire Le petit bluff de l'alcootest de Jean-Bernard Pouy.

 

C'est en Bretagne, au-dessus de mon pays à moi, le héros narrateur se nomme Armand Le Fur. A lire en un petit bout de soirée

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19 octobre 2006 4 19 /10 /octobre /2006 00:05

La planète ne tourne plus rond... Tant Mieux ! c'est en résumé le message optimiste de Thomas L. Friedman, éditorialiste de politique étrangère au New York Times, dans son dernier livre " La Terre est plate. Une brève histoire du XXI ième siècle " éditions Saint-Simon www.thomaslfriedman.com

Ce matin je livre à votre réflexion deux des réponses qu'a donné l'auteur au Monde 2. Pour le monde du vin elles me semblent bien plus importantes que nos petits débats circulaires. J'espère, dans l'esprit de mon blog d'hier, provoquer un vrai débat, un échange sur lequel nous pourrons bâtir, retrouver le chemin de l'inventivité, donner aux uns et autres les termes de choix tournés vers l'avenir, sans pour autant jeter aux orties ni nos valeurs, ni nos traditions. En raccourci en réponse à la question " que faire ? " avoir l'optimisme de répondre : faire !

La parole est à Thomas L.Friedman " Je crois qu'il y a une règle intangible de la " mondialisation 3 " (1) : " tout ce qui peut-être fait sera fait. " Les gens ont accès à tellement d'informations et à tellement d'outils... La question qui se pose est : est-ce que cela sera fait par vous ou à vous ? Si vous avez une bonne idée, il faut la mettre en oeuvre et ne pas attendre. Sinon, quelqu'un d'autre le fera, dans le Maryland ou en Inde. "

" J'ai un chapitre dans mon livre qui s'intitule " la mondialisation du local ". Quand Google existe maintenant en 137 langues, cela signifie que votre langue ne va pas disparaître et qu'elle sera préservée. Quand la Terre est plate, cela signifie qu'un Français, un Indien ou un Chinois peut innover sans avoir à immigrer. Je peux rester dans mon village près de Montpellier et collaborer à un très haut niveau à une chaîne d'approvisionnement mondiale sans avoir besoin d'aller dans la Silicon Valley. "

Prenez le temps chers lecteurs avant d'enfourcher votre vélo favori, lisez le livre ou lisez celui de Daniel Cohen " La mondialisation et ses ennemis " Pluriel chez Hachette à 8,40 euros. En France " les entreprises ont plus de souvenirs que de rêves " souligne Friedman. C'est tout a fait notre problème dans le monde du vin à la française. Nous sommes arqueboutés, frileux, craintifs, menacés par nos fantasmes, alors que les fenêtres ouvertes sur le monde nous offrent des horizons nouveaux. Avec cet état d'esprit Christophe Collomb serait resté à quai... A vos claviers, chers lecteurs, le village et le village mondial sont à la portée de votre souris.

(1) la première c'est la découverte de l'Amérique en 1492, la seconde celle du XIX...

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18 octobre 2006 3 18 /10 /octobre /2006 00:04

Maman est morte hier matin. J'ai du chagrin. A demain...

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17 octobre 2006 2 17 /10 /octobre /2006 00:05

John Kenneth Galbraith fait parti de ces hommes dont j'apprécie l'érudition non pédante, l'élégance intellectuelle et morale, une espèce en voie de disparition.Dans son livre, L'ère de l'opulence, en 1972, il écrivait " Nous accomodons la vérité à notre convenance, avec ce qui concerne au plus près l'intérêt et le bien-être individuel ou qui promet de nous épargner un effort pénible ou un bouleversement inopportun de la vie. Nous trouvons également fort acceptable tout ce qui contribue le plus à l'amour-propre." Les comportements économiques et sociaux poursuit-il, " sont complexes, et comprendre leurs propriétés exige un travail mental astreignant. C'est pourquoi nous nous agrippons, comme à un radeau, aux idées qui incarnent notre entendement ".

Chaque matin, dans la petite lucarne de mon espace de liberté, je m'essaie avec plus ou moins de bonheur, en tentant de ne pas trop vous raser, à décortiquer ces comportements économiques et sociaux bien compliqués, si humains, contradictoires, fluctuants et surtout presque jamais réductibles à des schémas tout fait, rassurants. Ce que je souhaite comme je l'ai souvent écrit c'est faire bouger les lignes, amener les uns et les autres à quitter le radeau de leur strict entendement pour aménager des passerelles, aller et venir entre les territoires des différences, aménager des zones d'entendement. Alors, de grâce ne m'enfermez jamais dans un camp, dans une chapelle ou une église ou un clan.

Ces derniers temps j'ai jeté ma ligne dans des eaux turbulentes et soudain on me classait dans le parti des vins industriels, on me disait ami des grands prédateurs, on me parrait des oripeaux de fossoyeur du petit vigneron, on me traitait d'expert, on me disait en manque de présence médiatique, et  pire encore on me morigénait en me demandant d'admettre que l'on ne pensât pas comme moi... N'en jetez plus ! Mon seul souhait, suite à la lecture de mes petites chroniques, c'est d'être entendu. Point à la ligne. Qu'on lise ce que j'écris et non pas ce que l'on pense lire. Qu'on m'entende car, lorsque l'on s'entend on se comprend et lorsqu'on se comprend on peut se parler et alors le débat s'ouvre, la confrontation s'instaure et l'on peut espérer à la sortie de cet exercice de civilité voir les points de vue se rapprocher, bref on peut s'entendre.

C'est la ligne de notre club " Sans Interdit ", nous la cultivons dans la discrétion, avec soin, à notre rythme, hors des pentes naturelles des faux-débats chers à certains, travail patient, de fond, respectueux de notre diversité, soucieux de nos différences, constructif, pugnace, avec un zeste d'humour et une bonne dose de convivialité...

Et si vous disiez à vos amis et relations de s'abonner à la newsletter de Vin&Cie ou abonnez-les c'est gratuit : glissez l'adresse e-mail dans la case prévue à cet effet (colonne de droite du blog) deux clics et...

 

 

 

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16 octobre 2006 1 16 /10 /octobre /2006 00:06

" La lutte contre le tabagisme relève de l'imploration, de la gesticulation. Depuis trente ans, on aurait dû observer une réduction des ventes de 20%. On en est loin. Cette année la consommation repart à la hausse ! " C'est un jeune homme de 78 ans qui s'exprime ainsi, le professeur Robert Molimard, ancien chef de service de médecine interne à l'hôpital de Nanterre, fondateur de la société française de Tabacologie, un des premiers chercheurs-cliniciens à avoir étudié "la fume" (1), c'est-à-dire l'acte de fumer. Il a fumé vers 12 ans en gardant les vaches, son père travaillait dans une fabrique de tabac, il s'est arrêté le jour de son 33ième anniversaire. Quelqu'un qui sait de quoi il parle.

Pour lui une certitude : ni les injonctions préventives, ni les augmentations de prix ne suffiront à vaincre la dépendance. " On est arrivé à un degré excessif de stigmatisation du fumeur. Selon un récent rapport européen, le tabagisme passif serait responsable de 5863 morts annuellement en France. C'est déjà fort de café de donner le bilan au mort près s'agissant d'estimations statistiques, mais tenez-vous bien : sur ces 5863 décès, 1114 sont des non-fumeurs. Autrement dit, les 4749 autres seraient...des fumeurs victimes de leur propre tabagisme passif. On croit rêver." Et de conclure " Je ne suis pas antitabac, je suis anti-cancer, anti-infarctus, antibronchite chronique, anti-pauvreté. J'ai introduit le terme de "défumer", je voudrais qu'on supprime l'idée d'arrêt du tabac, que le fumeur ressent comme un arrêt de mort. Un enfant abandonne son doudou quand il n'en a plus besoin, parce que son psychisme s'est reconstruit. Pour lâcher la cigarette, il faut défaire tous les liens que l'on a établis avec la cigarette, ce qui nécessite une véritable reconstruction de la personnalité. C'est long et difficile, mais c'est possible."

Quand on a assisté ces derniers jours à l'orchestration de l'interdiction de fumer dans les restaurants, bars et discothèques, avec un sommet de mise en scène avec la fermeture du bureau de tabac de l'Assemblée Nationale, et que l'ayatollah Contassot, adjoint au maire de Paris, veut infliger des amendes du même ordre que les crottes de chien aux jeteurs de mégots sur la voie publique, je m'écrie : sont-ils devenus fous ? Je ne suis pas fumeur de clops et je n'apprécie pas particulièrement les mégots de mon voisin du 7ième qui s'accumulent devant l'entrée de l'immeuble (son épouse le virant pour qu'il fume dehors) mais quand est-ce que l'on va ouvrir la chasse aux fumeurs, la délation des contrevenants ? Société d'irresponsables, gouvernance par l'incantation, les leurres, inefficacité chronique de la lutte menée sur des bases loin des causes profondes. Tant que la santé publique restera du ressort exclusif d'acteurs administratifs, elle restera pauvre, sans impact sur les populations à risques. Quand on pense que la grande mesure pour les femmes enceintes consiste, en matière d'alcoolémie, à l'apposition d'un logo sur les bouteilles, on croît rêver. Mais ils sont où les médecins qu'on appelait autrefois de famille, connaisseurs de l'histoire de leur clientèle, agent de base de la santé des populations ? A quoi ça sert la Sécurité Sociale ? Sans elle notre médecine libérale ne serait pas ce qu'elle est, alors un peu de service public en échange serait-il péché mortel ?

(1) " La Fume.Smoking " Robert Molimard Editions Sides

 

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