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18 mai 2007 5 18 /05 /mai /2007 00:03

Rien que pour le plaisir, je vous offre ce matin, un petit texte de mon cru truffé de mots oubliés - c'est le commentaire d'Yvan Drapeau qui a titillé mes neurones assoupis - A vous d'en retrouver le sens. Bien sûr je suis à votre disposition pour éclairer votre lanterne. Bonne lecture...

Pendant ses vacances le petit gardait les vaches du pépé, des normandes aux yeux tendres. Après la traite du matin il les menait au paty de Bibrou. Les bêtes musardaient en chemin et, Fidèle sa préférée, mettait ses pas dans les siens. Sous le soleil naissant l'aiguail jetait sur le tapis épais d'herbe grasse des milliers de diamants. Les bêtes s'égaillaient. Lui allait déposer dans la fraîcheur du buisson le fricot que sa mémé lui avait préparé. Pour la soif il boirait l'eau fraîche de la fontaine. Toute la matinée, couché dans la cheintre, il rêvassait en mordillant une tige de fétuque des prés. L'horloge du clocher de l'église égrenait les heures et les demi-heures. Parfois, des gamins le rejoignaient. Dans le haut du paty ils jouaient à l'aluette. Le gamin adorait filer sa bigaille. Après avoir pâturée, les vaches, immobiles, ruminaient en balançant leur queue au long de leur flanc pour en chasser les mouches tourbillonnantes. Les mercredis le pépé, son dail sur l'épaule, investissait la pièce de trèfle rouge ceinte de barbelés tout en bas du paty. Avec sa cot, qu'il sortait de son étui - une corne de boeuf emplie d'eau - il aiguisait le fil. Fasciné, le petit contemplait les mouvements amples des bras du pépé qui ouvraient, en un bruit de fouet, de larges saignées dans la planche de trèfle. Attirées par le parfum âpre d'herbe coupée les vaches, d'un pas indolent, s'assemblaient au bord de la clôture. Le petit après son déjeuner s'offrait une petite mariénée sous le couvert des tétards. Il rêvait d'être, dans l'espace infini de la prairie, un intrépide cow-boy, chevauchant un cheval noir fougueux, qui conduisait un troupeau de milliers de bêtes à cornes au corral du ranch des Trois Rivières à la frontière du Texas et de l'Arkansas...  
Jacques Berthomeau le 17 mai 2007 

  

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17 mai 2007 4 17 /05 /mai /2007 18:11

" Depuis que le vin a rompu avec le pain pour s'autoproclamer produit de luxe, acheter des vins au meilleur prix, c'est la quête sans fin mais pas sans risque. La campagne des primeurs 2006 va commencer. Etat des lieux. Par Nicolas de Rouyn
C'est dans le Magazine MONSIEUR... du très chic ma chère, papier glacé et sujets hautement futiles. Extraits.

" J'ai acheté du Château Margaux millésime 1986 en primeur au printemps 1987 à 180 francs hors taxes le col. Il vaut aujourd'hui 730 euros chez Nicolas à la Madeleine.3 Nous avons vérifié les chiffres en mars 2007, ils sont justes. Pour cet amateur, c'est 22 fois la culbute au moment où son Château Margaux est prêt à boire. La question à se poser est : " suis-je prêt à dépenser 730 euros pour boire une bouteille de vin? " Si la réponse est non,mais qu'on veut boire ce vin à 230 euros forcément excellent (il ne manquerait plus que ça)... Alors, vive l'achat en primeur. Cette idée de boire des vins devenus financièrement inaccessibles n'est pas le moindre des plaisirs et c'est le premier principe de l'achat en primeur. Le second est un peu plus élitiste, une affaire de collectionneurs exigeants et fortunés. Là, il s'aagit d'être sûr de détenir des bouteilles qui pourraient totalement disparaître des catalogues de cavistes dans les délais rapprochés pour ressortir à des prix stratosphériques quelques années plus tard. Ou jamais. C'est ce qu'il va se passer pour le fameux millésime 2005. Le meilleur n'est plus disponible. "

La suite est bien documentée. Deux autres extraits :

Si l'on écoute le vignoble, chaque millésime est un don du ciel dont il faut profiter à l'instant. C'est évidemment stupide mais pas totalement faux. En effet, le techniques employées aujourd'hui permettent d'éviter les millésimes médiocres. Les oenologues-conseils (ceux qui font le vin dans les châteaux) considèrent qu'il est plus facile de vinifier un millésime moyen que de tirer le meilleur d'une grande année. Mais ils ne le disent pas très fort, c'est vrai. Qui croire ? Il existe des professionnels indépendants qui tiennent des tribunes dans la presse grand public (Jacques Dupont dans le Point ou Bernard Burtschy dans le Journal du Dimanche), ils sont de très bon conseil, on peut suivre leurs recommandations. On peut aussi lire les publications américaines (Robert Parker dans Wine Advocate) ou anglaises (Jancis Dickinson dans Decanter). On peut acheter la Revue du Vin de France, le meilleur des magazines spécialisés. "

Dernière Minute

A l'heure où nous mettons sous presse, voici les tous premiers avis des dégustateurs croisés dans le vignoble bordelais à l'occasion de la Semaine des primeurs qui s'est tenue du 2 au 7 avril [...]
Le journaliste Olivier Poels, grand connaisseur du vignoble, nous confie : " les cinquante premiers bordeaux vont confirmer leur statut. Pour les autres, s'ils ne reviennent pas aux prix de 2004, ce n'est pas la peine d'acheter "

Si vous voulez lire l'intégralité acheter MONSIEUR c'est 5 euros. Sur le net www.monsieur.fr mais vous en aurez moins que chez moi.

Pourquoi en ce matin d'Ascension vous proposer cet article ? Pour rien ! Comme ça, pour voir, il faut bien que de temps en temps je me repose. Si vous voulez réagir ne vous privez pas chers lecteurs...

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16 mai 2007 3 16 /05 /mai /2007 00:18

" Doux Jésus ! " aurait dit mémé Marie " mon pti gars faut pas dire ça... " Et pourtant, en ces temps où trop souvent le mot crise est dans toutes les bouches, crise de notre viticulture j'entends, dans les bulles c'est l'effervescence. Le 10 mai j'étais dans la Drôme - on m'invite encore - et l'on soulignait devant moi l'éclatante santé économique et commerciale de Jaillance, la coop de la Clairette de Die. Dans le monde entier ça pulse, et comme nous sommes avec 480-510 millions de cols, les leaders devant l'Allemagne 400-430 M de cols et l'Espagne 190-220 M de cols, il nous faut, derrière notre icône le Champagne, tenir notre rang. Nos chers amis ki koz la langue de Shakespeare disent eux Sparkling. Bon, je sais, on va me reprocher, de mélanger les torchons et les serviettes mais sous le générique effervescents on trouve les vins pétillants, les mousseux, les perlants, les crémants et, j'aurais du commencer par lui, le Champagne, le vin à bulles le plus prestigieux du monde. Quant aux méthodes d'élaboration elles sont elles aussi, d'une grande diversité : la champenoise dite traditionnelle pour les crémants et les AOC, l'ancestrale : fermentation naturelle, dioise, cuve close, continue ou méthode russe, gazéification...

Chez nous, derrière l'empereur champenois, les crémants d'Alsace, de Bordeaux, de Bourgogne, de Die, du Jura, de Limoux, de Loire, la Blanquette de Limoux, la Clairette de Die, le Cerdon du Bugey AOVDQS méthode ancestrale, le Gaillac mousseux méthode rurale... Comme d'hab nous faisons dans le genre Balkans, c'est tout notre charme disent certains, pour d'autres le côté auberge espagnole nuit à la recherche de notoriété de ces vins qui souffrent de l'ombre portée par le big Champagne avec ses marques dominatrices. Bref, notre peloton des outsiders vient de décider de s'unir sous la même bannière pour communiquer avec pour conseil l'agence de Muriel Nicolas : Opha. Moi ça me plaît cette approche par famille de produits. Quand je vois sur les murs de Paris la course désordonnée des vins rosés de tout poils, de toute origine : Provence, Bergerac, Tavel... qui se revendiquent les premiers, les meilleurs, les plus frais, les plus fruités ou je ne sais quel autre qualificatif, je me dis que l'argent des CVO serait mieux placé dans une vraie collective avec des déclinaisons régionales et d'entreprises. Le niveau d'impact d'une campagne est lié à son niveau de bruit et à sa répétivité. Tel n'est pas le cas des affichages météoritiques dont les contenus visuels et les messages changent en fonction des lubies des chargés de com et des agences de pub. Que voulez-vous ce qui fait vendre, déclenche un acte d'achat précis, c'est la publicité de marque.

Transition toute trouvée avec la campagne d'affichage, à Paris sur le mobilier Decaux, de Sieur d'Arques pour son produit historique : la Blanquette de Limoux. Je concède à mon ami Pierre que Blanquette c'est pas très fun, qu'on l'associe souvent à l'un de nos mets populaires roboratif en diable, qu'en un mot il faut se retrousser les manches - euphémisme hypocrite - pour convaincre la GD comme les cavistes de faire une place au produit sous ses nouveaux habits. Ils ont de l'allure et sur le visuel de la pub l'habillage de la bouteille de Bulles de Blanquette, le number one, la signature très discrète, sont très classe. On sort de l'univers, comment le dire sans froisser, produit de terroir régional, sympathique en diable, rugueux, pour entrer dans la légèreté des bulles de plaisir. La fille a du chien, elle est charmeuse, pétillante, compagne idéale pour la teufe. Bien, me direz-vous, on peut donc se permettre d'offrir à nos amis une bouteille de Bulles de Blanquette sans qu'ils ne pensent qu'on a des petits moyens ou qu'on est peu rat sur les bords. Oui mais, pourquoi première bulle du monde, n'est-ce pas se pousser un peu du col ? Pour répondre je sors mon Wikipédia qui, à la rubrique, histoire, écrit que la Blanquette de Limoux est considérée " comme le vin mousseux le plus ancien du monde, il fut cité en 1531 par les moines de l'abbaye bénédictine de Saint-Hilaire. Ce sont ces moines qui découvrent la transformation du vin blanc en effervescent..." Donc pas de prob, Dom Pérignon ne va pas en perdre son latin et nos Limouxins collent à la définition première de premier " qui est le plus ancien". C'est culotté et après tout la chance sourit aux audacieux.

Je m'en tiens là pour aujourd'hui. Sur ce thème je prèche dans le désert. Nous y reviendrons lorsque nous proposerons aux responsables des interprofessions d'unir leurs efforts pour ce que j'avais baptisé : assises de la convivialité. Grand pique-nique, grande table dans la ville pour que ces fichus urbains pressés retrouvent le goût du bien-vivre ensemble. Le vin étant le supplément d'âme, la note de gaité, ce qui délie les langues et donne du plaisir. Ensuite, dans la compétition du marché à chaque région, à chaque produit, à chaque entreprise de jouer ses atouts, de séduire, d'attirer des consommateurs, d'en créer. L'initiative commerciale de mes amis de Sieur d'Arques va dans le bon sens. Aux grands chefs de South of France de comprendre que 7 ans pour accoucher d'une petite souris ça n'est pas très raisonnable. Allez, je lève mon verre à l'avenir de Bulles de Blanquette...   

 

 

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15 mai 2007 2 15 /05 /mai /2007 00:01

Les vins NICOLAS, et les boutiques qui vont avec, pour les parisiens surtout, sont partis intégrantes de notre patrimoine historique et culturel. Cette vieille maison, 1822, a su au travers du temps cultiver et maintenir une image de caviste généraliste de qualité. A noter, pour la nouvelle génération de cavistes qui ne vendent que des vins de propriétés, que la maison Nicolas à toujours su proposer tous les vins de France, vin de table y compris, à sa clientèle et marier avec bonheur son statut de négociant et de distributeur de vins et spiritueux. Le service du vin, conseils et livraisons, fait aussi parti de la culture de cette entreprise. Reste un point : l'innovation produit et publi-promotionnelle, où Nicolas fut un pionnier comme en témoigne la diversité et l'originalité des objets publicitaires : affiches et matériel publicitaire d'un goût très sûr. Quand est-il aujourd'hui, où la déferlante packagière semble résumer à elle seule le génie des concepteurs de produits ?

Avant de répondre à cette question, je vous inflige quelques souvenirs persos. Tout d'abord, mes premiers achats de vin à Paris je les ai fait chez Nicolas. Le gérant, vu l'état limité de mes finances, me conseilla un St Georges d'Orques, VDQS du Languedoc sympathique et à la hauteur d'un palais de jeune consommateur formaté à la piquette du pépé Louis. Ensuite, dans mes années SVF, à Gennevilliers-Port, avec ma petite équipe : Alain et Gilbert , nous avons gagné contre les gens de chez Castel le contrat de sous-traitance de l'embouteillage des vins de table de Nicolas. Ce fut une belle compèt et un challenge dont on nous disait - notre PDG surtout, ce cher Axel R...) qu'il n'était pas tenable. Ironie de l'histoire, deux années après SVF tombait dans le giron du groupe Castel qui avait racheté aussi Nicolas. Moi j'étais ailleurs et ce n'est pas sans émotion que je reçus, dans la salle à manger du Ministre, l'ensemble des élus du CCE de la SVF.

Mais revenons à ma chronique du jour : l'innovation produit chez Nicolas. Pour moi, l'irruption du concept Petites Récoltes, au début des années 90 je crois, dans l'univers ringard de vins qui singeaient les grands, fut une anticipation géniale. Tout y est simplissime, sans prétention, frais comme les étiquettes colorées, léger comme les bouteilles transparentes, doux comme les prix et surtout une déclinaison de ce que doivent être les vins de pays : des venus de petits coins de France aux noms qui fleurent bons les vacances : Côtes de Thongue, Collines de la Moure, Pays d'Aigues, Pays des Maures, Cité de Carcassone... Simple et de bon goût, on a plaisir à poser la bouteille sur la table de pique-nique ou tout près du barbecue. Quelle belle famille ! Une famille qui est toujours présente et qui n'a pas pris une ride. Du beau travail de négociant distributeur.

Et puis voilà t'y pas que sous la pression des barbares onefépluke koozé de vins de cépages : Chardonnay, Sauvignon, Syrah, Pinot noir, Cabernet Sauvignon, Merlot et quelques autres. Nicolas comme les autres s'y colle et ça donne une étiquette où le cépage en gros caractères s'expose en mettant en avant les initiales : par exemple Sy pour Syrah ou Gr pour Grenache. Fort bien, moi quand ça sort, il y a 3 ans je crois, ça ne me convainc pas. Peu importe me dis-je, c'est le consommateur qui décidera. La sortie récente de la ligne Grains de Cépage, qui relooke la gamme cépage, semble montrer que mon peu d'appétit pour la présentation ancienne a été partagé par les acheteurs. Les marketeurs maison cette fois-ci jouent dans la cour de la mode en invoquant l'esprit de collection et en déclinant dix robes irrésistibles... à coordonner en toutes saisons... Du premier coup d'oeil on sent la filiation avec petite récolte par la bouteille et les tons des fonds d'étiquette, avec une touche classieuse :  le gris de la coiffe et du fond du nom " grains de cépage ". C'est de la belle ouvrage mais ça manque de génie. Encore trop rigide, trop engoncé, guindé, ça manque de liberté, les grains de cépages manquent d'un soupçon de grains de folie, de la signature d'un vrai créateur : un jeune loup de la mode, chic et branché.

Quant au petit commentaire sur l'étiquette : par exemple pour le Pinot Noir : fin et vrai, il révèle un nez de griotte confite et de cassis ou pour le Chenin : aux aromes d'abricot, de fruits blancs et d'accacia il offre une belle rondeur, ça me gonfle. Mais bon ça doit plaire au jeune cadre dynamique qui se la pète. Enfin, la grande question qui colle aux vins de cépage : d'où viennent-ils ? L'info est renvoyée sur la contre-étiquette : 4 viennent d'Oc Cabernet sauvignon, Chardonnay, Chenin et Merlot ; 1 Comté Tolosan Gamay ; 1 pays de l'Ile de Beauté ; 1 Jardin de la France Sauvignon ; 1 Portes de la Méditerranée : Syrah. Sur le catalogue il est écrit qu' " être né quelque part..." pour un vin aussi c'est important oui mais rien n'empêche, selon les opportunités, de trouver une autre origine à chacun de ces cépages. Dernier point d'importance, je n'ai goûté aucun de ces vins, mes remarques sont de pure forme et, après tout, ce qui compte c'est ce qu'il y a dans la bouteille. Séduire est une chose, charmer en est une autre, tous mes voeux accompagnent ces grains de cépage.

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14 mai 2007 1 14 /05 /mai /2007 00:14

Mon titre de ce matin, accrocheur en diable, je le sais, je le sens en le dactylographiant, va faire ciller certains d'entre vous, en étonner d'autres, peut-être même faire naître des sourires entendus, ou bien provoquer l'ire de mes proches, et pourquoi pas attiser le courroux de ceux que j'exaspère. Et pourtant, même si je ne suis pas totalement dépourvu de malice,aujourd'hui, le why de ma petite chronique quotidienne, plonge ses racines au plus profond de moi, loin, très loin de l'écume des jours, à cent lieues du brouhaha du quotidien, hors de l'actualité, pour vous confier, chers lecteurs, que je voue à Nicolas de Staël un culte étrange, fait de stupéfaction et d'intimité, un culte qui dépasse la simple admiration de son oeuvre pour ouvrir les portes secrètes de mon imaginaire.

 

De Staël, dans sa correspondance du Maroc, trouvait les mots "très pâles" pour exprimer la hauteur de la couleur qu'il avait sous les yeux et le drame humain qu'elle contenait. Je n'aurai donc,ni l'outrecuidance,ni le pédantisme d'écrire sur sa peinture.Mon propos de ce matin est,si je puis dire, plus déchiré ; une déchirure au sens d'une faille ouverte dans la trame d'un tissu qui laisse apparaître, en flou, ce que l'on cache ordinairement. Pour autant,ne croyez pas que je vais me dévoiler, bien au contraire je resterai à à la surface. Désolé mais je m'en tiendrai qu'au superficiel. Allez, pour ceux qui ont eu le courage de me suivre jusque là, je m'explique.

 

En 1936, Staël écrit un article " Les Gueux de l'Atlas " pour la revue Bloc de Bruxelles. Il signe cet article Michel Servet.Pour faire court, la pensée de Michel Servet - médecin et théologien - était marqué par une forte individualité et une totale indépendance. Il sera brûlé comme hérétique par les protestants de Genève. Au temps où il était haut-fonctionnaire, un certain Michel Rocard signait ses écrits politiques : Georges Servet. Moi,éduqué par les frères, encadré par le curé, mes années d'étudiant, verrouillées par une intellitgentsia dominée par les marxistes,  se sont ancrées sur cette résistance aux grandes églises.
 

Ci-dessous : Footballeurs, 1952 huile sur toile (81x52)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plus futiles, mes jeunes années, c'étaient aussi le Stade Marcel Saupin, le FC Nantes de José Arribas, un club hors norme, brillant, humain,les jaunes et verts des belles années. De Staël, en 1952, " s'emploie à immobiliser les footballeurs en leur donnant le nerf des couleurs dans une composition portée jusqu'au point d'orgue du grand Parc des Princes..." Anne de Staël. Et voilà qu'après plus de 40 années passées dans l'élite, 44 très exactement, mon FC Nantes, par l'impéritie de dirigeants ineptes, dans l'indifférence générale va se trouver relégué dans la division inférieure. C'est comme si on jetait ma jeunesse à la poubelle, comme un vulgaire kleneex...

 

ci-dessus Parc des Princes, 1952,huile sur toile (19X23,7 cm)

Voilà, c'est écrit. Vite,j'ai ravaudé le petit accroc, avec soin, comme les clarisses de mon enfance. Plus de trace de mes jeunes années dont on dit qu'elles furent corruptrices d'une génération,tout redevient net et lisse et la vie continue... 

 

 

En 1936, Staël écrit un article " Les Gueux de l'Atlas " pour la revue Bloc de Bruxelles. Il signe cet article Michel Servet. Pour faire court, la pensée de Michel Servet - médecin et théologien - était marquée par une forte individualité et une totale indépendance. Il sera brûlé comme hérétique par les protestants de Genève. Au temps où il était haut-fonctionnaire, un certain Michel Rocard signait ses écrits politiques : Georges Servet. Moi, éduqué par les frères, encadré par le curé, mes années d'étudiant, verrouillées par une intelligentsia dominée par les marxistes,  se sont ancrées sur cette résistance aux grandes églises.

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13 mai 2007 7 13 /05 /mai /2007 09:02

Quand nous nous sommes enfournés dans la bouche du métro, la glue poisseuse des mal-éveillés giclant de toute part nous a dégluti, absorbé, digéré. Des fourmis aveugles, programmées, progressaient en files denses, se croisaient sans se voir. Portés par elles, dissous puis coagulés, étrons parmi les étrons, nous prenions place dans le troupeau. Ce grouillement souterrain, malodorant, informe, chaîne de résignés, de regards vides, bizarrement me rassurait. La quête têtue et empressée du bétail à se fondre, à n'être qu'anonyme, correspondait bien à mes aspirations du moment. Je collais aux basques de Sylvie. Elle progressait telle une hirondelle dans un ciel d'orage, fluide et aérienne. Notre absence de mots, mon silence obstiné pour être honnête, lui laissait l'entière initiative. Elle s'en fichait. Elle me portait, et, pour moi, il ne faisait plus aucun doute que ma nouvelle compagne ne laissait rien au hasard. Au débouché d'un couloir en coude nous nous retrouvions compressés tout contre les battants d'un portillon métallique. Dans mon dos le cheptel renâclait. Je m'arc-boutais. Sylvie encastrait son cul entre mes hanches, se cabrait en imprimant à ses fesses un léger roulis.


- T'as pas envie ?


Ses lèvres fraîches effleurant mon oreille, son parfum léger dans cet océan de sueur aigre, le flûté de sa voix, bien plus que son déhanché provocant, me gonflait d'une sève ardente. Bien sûr que j'avais envie. Envie de m'étendre sur un lit de mousse fraîche, nu, offert à ses caresses, à son désir. Envie de me laisser engloutir sous la peau de la mer. Dormir. Retrouver le silence et la paix de ma bulle amniotique originelle. Les vérins du portillon couinaient. Nous nous déversions sur le quai. Sylvie m'accrochait le bras.


- T'étais dur mon petit salaud ! N'affiche pas ta tête d'enfant de chœur sale hypocrite...


- Que connais-tu du sexe des enfants de cœur fille dévergondée ?


- Tout ! J'adore les sucres d'orge...


- Alors t'as bien su lire dans mes pensées. On devrait pouvoir s'entendre mante religieuse.


- T'avances pas trop, je suis amoureuse...


- Tant mieux ça me facilitera la tâche.


- Méfies-toi d'une tigresse...


- J'adore les chats.


- Te moques pas Benoît je suis capable de tout, le pire surtout...


- Le meilleur est derrière moi alors...


- Tu m'aimes un peu quand même ?


- Non !

 

La face plate de la rame Sprague débouchait du tunnel et, comme nous étions en tête de ligne elle venait s'immobiliser dans un crissement aigu de freins à notre hauteur. La rame dégueulait ses encagés sous les regards impatients de ceux qui allaient les remplacer. Le chef de train, un long voûté, dominait la masse, et sa tronche renfrognée sous sa casquette ridicule ressemblait à un bouchon ballotté par la houle. Sylvie me tirait par la manche. Elle s'encoignait près de la porte. Je me collais à elle. Tout près de nous, les corps cherchaient des espaces, des mains agrippaient les hampes centrales, sans un mot, têtes baissées, les moutons trouvaient leur place dans la bétaillère. Le signal sonore couinait. Les loquets des portes claquaient. La rame s'ébranlait. Mon allergie pour le métro naissait. 


 

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12 mai 2007 6 12 /05 /mai /2007 00:12

Montparnasse, le terminus, la vieille gare de l'Ouest, sentait le sapin. Elle vivait ses derniers jours car bientôt les promoteurs et les bétonneurs allaient l'araser, l'enfouir, damer son empreinte pour couler le socle du plus haut phallus pompidolien, la Tour, bite d'amarrage plantée loin des effluves de l'Atlantique, totem des ambitions pharaoniques des nouveaux friqués, doigt d'honneur pointé au flux de bagnoles craché par la future pénétrante Vercingétorix. Tout devenait possible, les vannes s'ouvraient, le fric dégoulinait, on jetait un tablier de bitume sur les quais de la Rive droite, on charcutait le futur Chinatown, on excavait le ventre de Paris, on décidait d'édifier Beaubourg, les derniers feux des Années dites Glorieuses rougeoyaient. Qui aujourd'hui se souvient de Christian de la Malène, de la Garantie Foncière, du Patrimoine Foncier, de Gabriel Aranda, de Robert Boulin, des petits et gros aigrefins, des prêtes-noms, des stipendiés, des corrupteurs et des corrompus, des fortunes météoriques, de cette cohorte de personnages troubles dont on aurait cru qu'ils sortaient d'un film de Claude Sautet ? A vrai dire, pas grand monde, sauf moi devant l'écran de mon ordinateur, à deux pas d'une autre gare. Depuis combien de temps étais-je dans cette chambre d'hôtel ? Je ne savais plus. Mon horloge biologique déréglée se calait sur mes fringales et ma boulimie d'écriture. Je campais. On me portait à manger et à boire. Coupé de tout je cheminais dans mon passé sans lien physique avec là où je me trouvais. Mon arrivée gare Montparnasse me reconnectait violemment avec Paris, cette pute fardée, soupe au lait, délurée et populacière, dangeureuse, que la grande écrémeuse immobilière, tournant à plein régime, vidait de son petit peuple et des nouveaux venus. Cap au nord, toujours plus loin dans les champs de betteraves, empilés. Montparnasse où je m'échouais ne serait plus bientôt le bassin déversoir des crottés de l'Ouest, filles et garçons, émigrés de l'intérieur, bonniches et manoeuvres, rien que des bras.

Les cafés du bord des gares, même au petit matin, puent la sueur des voyageurs en transit. Ils sont crasseux de trop servir. Les garçons douteux. Les sandwiches mous. La bière tiède et les cafés amers. Dans le nôtre, les croissants rassis et le lait aigre, allaient bien aux ongles noirs et aux cheveux gras du serveur et les effluves froides et graillonneuses de croque-monsieur rehaussaient le charme gaulois du patron : bedaine sur ceinture et moustache balai de chiottes. Depuis l'instant où j'avais posé le pied sur le quai je distillais un coaltar léger. Tout ce gris, ce sale, cette laideur incrustée, loin de m'agresser, m'enrobaient d'un cocon protecteur. Ma bogue se refermait et j'appréciais. Dans ce décor, seule Sylvie échappait au désastre. Son long séjour, avant notre arrivée en gare, dans les toilettes du wagon-lit, avait effacé les marques de notre nuit blanche. Vue des autres, même si je m'en tamponnais, elle n'affichait aucun des signes extérieurs de la pute. Sylvie mariait le chaud et le froid, pulpeuse et glacée, provocante et hautaine, soit tout ce qui porte à l'incandescence les mecs. Indifférente à mon mutisme elle me couvait. S'imposait comme le seul ancrage à ma molle dérive. Je me ressentais foetus. Elle me portait en son ventre et ça m'allait bien.   

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11 mai 2007 5 11 /05 /mai /2007 00:05

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vous allez me traiter de passéiste, mais que voulez-vous, chers lecteurs, que les ouvrages scolaires étaient beaux autrefois ! J'en veux pour exemple ce Vocabulaire et méthode d'orthographe Composition Française pour le Cours Moyen de Gabet&Gillard Ouvrage adopté pour les Ecoles primaires de la Ville de Paris publié par la Librairie Hachette en 1935. Je l'ai chiné à la brocante de Survilliers qui n'est malheureusement plus ce qu'elle était. Passons sur mes récriminations élitistes et allons de suite consulter la table des matières de ce charmant petit ouvrage scolaire pour y trouver en sujet n°2 : Les vignerons. Cétypabo ça ! Y'en a dèki doivent penser kom Michel-Laurent que Gabet&Gillard zont du boulot zavec un mec kom moi ki prend dé liberté zavec l'ortograf. Maman je sais, toi ki l'avais naturelle... mais zavec cé machines ki vont si vite j'dérape grave...

LECTURE                       Les vignerons

Sur le chemin à mi-côte qui partage le domaine et en assure l'exploitation, le chariot, attelé de deux boeufs roux aux cornes redressées en forme de lyre*, attendait patiemment l'heure de gagner le pressoir. Les vignerons le chargeaient avec gravité.... Les moins âgés portaient des bérets blancs et des bandes molletières.... Ils passaient un bâton de bois dur dans les anses de la gerle* remplie jusqu'aux bords, la soulevaient sur l'épaule et, imprimant à leur fardeau un léger mouvement de bascule, ils le déposaient sur le train* du char. Un vieux à la barbe grise qui, debout sur le véhicule, les dirigeait, achevait d'écraser le raisin dans les gerles déjà chargés. Parfois, il se redressait de toute sa taille, les mains rougies et dégouttantes du sang des vignes.
                                            HENRY BORDEAUX. Les Roquevillard
Explications. - lyre : instrument de musique à cordes. - Gerle : (terme local) petit cuvier en bois. - Le train de char : partie qui forme le corps du véhicule et de chaque côté de laquelle sont disposés les roues.

VOCABULAIRE

I.- Les noms.

un cépage : variété de plant de vigne
des échalas : pieu auquel on attache la vigne pour la soutenir
un sarment : bois que la vigne pousse
un pampre : feuillage de la vigne
la rafle (ou râpe) : grappe de raisin dépouillée de ses grains
le moût : jus de raisin non fermenté

III.- Les verbes.

sulfater : asperger de sulfate de cuivre pour combattre le mildiou
pressurer : soumettre à l'action du pressoir
fermenter : être en fermentation (ici, transformation du sucre en alcool). On dit encore bouillir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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10 mai 2007 4 10 /05 /mai /2007 00:23

 

A la page 11 du journal Le Monde daté du 8 mai  un titre : Dans les coulisses, les "éléphants" du PS s'étonnent du sourire de "Ségolène". Raphaëlle Bacqué écrit à propos de Laurent Fabius qui "s'est installé dans une loge de France 2 pour suivre tranquillement l'intervention de Ségolène Royal (...) Mais, pour l'heure, "notre candidate" apparaît sur les écrans, radieuse. Haussement de sourcil de l'ancien rival qui dit : " Elle a l'air de vouloir continuer dans cette voie... Mais si on adopte aux législatives la même méthode qu'à la présidentielle, ce sera la même chose, en pire ! " Sur l'écran, devant lui, "notre candidate" évoque pourtant, très souriante, " d'autres victoires " à venir. " D'autres victoires ? s'étonne M.Fabius, mais il me semble pourtant que ce soir est une défaite..."

Alors, en ce matin du 10 mai, je ne résiste pas au plaisir d'offrir au plus jeune Premier Ministre que François Mitterrand ait donné à la France, ces extraits d'un petit texte de Philippe Muray : Le sourire à visage humain écrit en septembre 2004 - la date est importante, l'auteur est mort en 2006 - (In Moderne contre moderne. Exorcismes spirituels IV). Bonne lecture, mais comme il ne s'agit que d'extraits, si vous désirez lire le texte intégral qui fait 6 pages celui-ci est publié par Manitoba/Les Belles Lettres en 2007 et ça coûte 3 euros. ou clicquez sur ce lien http://www.philippe-muray.com/philippe-muray-sourire.html

Notre époque ne produit pas que des terreurs innommables, prises d'otages à la chaîne, réchauffement de la planète, massacres de masse, enlèvements, épidémies inconnues, attentats géants, femmes battues, opérations suicides. Elle a inventé le sourire de Ségolène Royal. C'est un spectacle de science-fiction que de le voir flotter en triomphe, les soirs électoraux, chaque fois que la gauche, par la grâce des bien-votants, se trouve rétablie dans sa légitimité transcendantale. On en reste longtemps halluciné, comme Alice devant le sourire en lévitation du Chat de Chester quand le chat lui-même s'est volatilisé et que seul son sourire demeure suspendu entre les branches d'un arbre.
On tourne autour, on cherche derrière, il n'y a plus personne, il n'y a jamais eu personne. Il n'y a que ce sourire qui boit du petit-lait, très au-dessus des affaires du temps, indivisé en lui-même, auto-suffisant, autosatisfait, imprononçable comme Dieu, mais vers qui tous se pressent et se presseront de plus en plus comme vers la fin suprême.
C'est un sourire qui descend du socialisme à la façon dont l'homme descend du coelacanthe, mais qui monte aussi dans une spirale de mystère vers un état inconnu de l'avenir où il nous attend pour nous consoler de ne plus ressembler à rien.
C'est un sourire tutélaire et symbiotique. Un sourire en forme de giron. C'est le sourire de toutes les mères et la Mère de tous les sourires. [...]
C'est un sourire qui a déjà écrasé bien des ennemis du genre humain sous son talon de fer (le talon de fer d'un sourire ? la métaphore est éprouvante, j'en conviens, mais la chose ne l'est pas moins) : le bizutage par exemple, et le racket à l'école. Ainsi que l'utilisation marchande et dégradante du corps féminin dans la publicité.
Il a libéré le Poitou-Charentes en l'arrachant aux mains des Barbares. Il a lutté contre la pornographie à la télé ou contre le string au lycée. Et pour la cause des femmes. En reprenant cette question par le petit bout du biberon, ce qui était d'ailleurs la seule manière rationnelle de la reprendre ; et de la conclure par son commencement qui est aussi sa fin.
On lui doit également la défense de l'appellation d'origine du chabichou et du label des vaches parthenaises. Ainsi que la loi sur l'autorité parentale, le livret de paternité et le congé du même nom. Sans oublier la réforme de l'accouchement sous X, la défense des services publics de proximité et des écoles rurales, la mise en place d'un numéro SOS Violences et la promotion de structures-passerelles entre crèche et maternelle. [...] 

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9 mai 2007 3 09 /05 /mai /2007 00:10

L'été 1998, la France vivait dans l'euphorie de la victoire de l'équipe de France en Coupe du Monde et moi je vivais des jours agités dans le Pavillon d'Honneur de l'ancien château du Mont-Royal - devenu un grand hôtel où avait logé l'équipe d'Espagne - à la Chapelle-en-Serval, à 30 km de Paris. Ce jour-là j'arrosais mes arbres nouvellement plantés et mon téléphone portable carrillonnait. Le Ministre me proposait, en plein mois d'août, de descendre à Perpignan pour tenter de jouer le médiateur dans l'imbroglio des vins doux naturels. J'acceptais. J'arrivais un soir, la voiture du Préfet m'attendait à l'aéroport. On m'attendait vraiment comme le messie. Le dîner bien arrosé - ce cher Préfet venait d'hériter d'une énième fille - avec le Directeur de l'Agriculture, me permettait de constater que je mettais les pieds dans un gros sac de noeuds à la catalane. Le lendemain je déjeunais avec le Président du Conseil Général - un clône de Jojo - et son directeur de cabinet - portrait-type du petit loup sans foi ni loi -, on me demandait des têtes, dont celle de Jacques Séguéla auteur d'une campagne de pub mémorable et qui ambitionnait de devenir Président de l'USAP. Bref, je commençais à me demander dans quelle galère je venais d'embarquer. La conférence de presse confirmait mes craintes : les rancoeurs étaient tenaces et lourdes, la situation grave. Mais, vous qui me connaissez un peu maintenant, le challenge me motivait. Pour comprendre, tenter de trouver une issue à la crise, je fis portes ouvertes salle Pams à tous ceux qui voulaient s'exprimer. Ce fut le rush, une forme inédite de thérapie collective.

Chaque semaine je passais donc deux ou trois jours à Perpignan mais très vite je manquais d'air. Mettre le nez dehors, aller voir des gens chez eux, me sortir du jeu institutionnel. Alors avec la voiture pourrie que m'avait alloué le Conseil Général je traînais mes guêtres dans le vignoble et j'allais à la rencontre de vignerons qui avaient anticipé le déclin des VDN. Et puis un jour, je ne sais plus qui me dit " tu devrais aller voir Hervé Bizeul à Vintgrau..." Rendez-vous pris pour un milieu d'après-midi. Putain que c'était beau ! Splendeur des paysages ! A couper le souffle. Dans sa maison de village plongée dans la pénombre, Hervé Bizeul m'accueillit à la Hervé, avec une petite pointe d'ironie gentille. Je le comprenais : le techno parisien mâtiné de politique a rarement la cote d'amour. Ma mémoire n'est pas suffisamment sûre pour que je puisse vous relater le détail de notre conversation mais, ce que je puis vous assurer, c'est qu'il y eut une vraie conversation, animée, courtoise, mais sans concession. Une belle bouffée d'oxygène dans le confinement des jeux des petits appareils du cru. Et je repartais avec un ouvrage de JP Coffe sous le bras et le sentiment d'avoir été un peu bousculé dans mes certitudes. Vous pouvez pas savoir comme ça fait du bien.

Ce que j'ai apprécié chez Hervé ce jour-là c'est qu'il avait des convictions, pas des certitudes, qu'il les défendait avec talent, sans arrogance, avec humour, avec aussi, ce qui est rare dans le débat actuel, une approche qui prenait en compte notre viticulture dans sa diversité économique et sa complexité humaine. J'aime ce respect des faits et des gens. Depuis nous nous sommes rarement croisés mais je prends toujours un mâlin plaisir à le titiller via mon blog sur ses sujets de prédilexion et, je suis rarement déçu, il part au quart de tour avec talent. Alors aujourd'hui je profite - puisqu'il a commenté mon vin de cheval - de cet espace de liberté qu'est mon blog pour lui torcher une chronique : vin de mule, photo à l'appui. Le muletier c'est Franck, un Ariègeois qui a monté une entreprise de traction animale : débardage l'hiver et du labour le reste du temps. Chez Hervé il fait les plantations et 3 à 4 ha de vieilles vignes. " La mule a un meilleur pied, dans les côteaux,mais est moins puissante que le cheval; Franck en a donc toujours deux, l'une travaille la moitié de la journée, l'autre ensuite " me précise Hervé. 

Alors pour me faire plaisir allez donc faire un petit tour sur le site du Clos des Fées pour télécharger l'offre primeur 2006 www.closdesfees.com et buvez avec jubilation du vin de mule en ces temps où la taxe carbone est à l'ordre du jour...

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