Vinexpo 2007 est ouvert, face à nos concurrents aux dents longues où en sommes-nous ? Le mercredi 20 juin 2001 j'écrivais " de retour d'une journée à arpenter les allées de Vinexpo..." et j'embrayais sur l'écriture d'un rapport qui allait me coller aux baskets : " L'Australie, la Nouvelle-Zélande, les USA, le Chili, l'Argentine, l'Afrique du Sud, la déferlante du Nouveau Monde va-t-elle naufrager la viticulture du Vieux Continent ?" Pour répondre à ma question initiale appuyons-nous sur des éléments chiffrés. Depuis 1998, l'ex-Onivins publie, tous les ans, les résultats d'une veille stratégique assortie d'un scoring concernant la France et 14 pays concurrents. Afin d'opérer une synthèse des éléments qui contribuent à déterminer les atouts et le faiblesses des secteurs viticoles dans leur conquête de parts de marché, il a été procédé à une notation de nombreux facteurs regroupés en 6 pôles de compétitivité : le potentiel de production (250 pts), l'environnement pédoclimatique des vignobles (150pts), la capacité des opérateurs à conquérir les marchés (250pts), le portefeuille des marchés (250pts), le degré d'organisation des filières (50pts), l'environnement macro-économique (50pts). Le potentiel maximum de points est donc de 1000 points. La collecte d'informations est confiée à UBIFRANCE.
Les positions par groupe pour 2006 sont les suivantes :
- un groupe des 600 dans un mouchoir de poche : Espagne, USA, France,Italie.
- un groupe des 500 en peloton à quelques longueurs : Australie, Chili, Argentine, Afrique du Sud.
- un groupe des 400 pénalisé par son potentiel limité : Chine, Allemagne, Hongrie, Portugal, Brésil.
Le podium 2006 :
- La veille 2005 avait placé pour la première fois l'Espagne en tête, cette position est confirmée mais l'écart se resserre avec ses poursuivants.
- Les USA font un retour en force et sont candidats à la première place pour 2007.
- La France est rétrogradée à la troisième place et est menacée par l'Italie.
Que dire ?
Pour la France la formule de " belle endormie sur un trésor inexploité " lui va comme un gant. Qui sera le Prince Charmant qui l'enlèvera à ses rêves ? Sans aucun doute un aristocrate en rupture de ban, un forban frotté au Nouveau Monde qui, sans souci des conventions, à la hussarde, avec quelques compères décidés, bousculera l'ordre établi, étonnera son monde, donnera le bon cap face à un establishment qui, comme tous les establishment, sentant le vent tourner, se ralliera à lui. Le bon peuple applaudira. Bref, la France millénaire qui aime tant se faire bousculer pour agir s'étonnera d'avoir réussi là où l'on ne l'attendait plus. Moi qui revient d'Espagne et, qui ait reçu en ce pays tant d'échos favorables à mes écrits, je vois bien où se situe notre faiblesse : l'absence sur les marchés domestiques en expansion de champions de taille mondiale. Il en existe certes, Pernod-Ricard n°1 en Espagne ou Grands Chais de France, mais il nous faut convaincre le 1er que la viticulture française est capable de produire une ressource stable support de marques mondiales, renforcer le 2d et faire émerger autour de lui des challengers : l'émulation est le gage des réussites futures.
Pour les détails de l'étude allez sur le site de Viniflhor www.onivins.fr ou adressez-vous à the Françoise (la the nana chic et choc de la photo de ma chronique du 22 mai Le loup dans la bergerie...)