" Helena Frith est pour moi une parfaite inconnue et pourtant c'est l'une des journalistes au monde que j'aime le moins. Elle est arrogante, peu attirante, dépourvue de charme et anglaise. Pis encore, elle est conservatrice. Pourtant, je ne peux m'empêcher de commencer à éprouver pour elle une once d'intérêt." A la lecture de ce texte certains vont penser que je me départis de ma ligne de conduite consistant à ne pas mettre en cause les personnes. Rassurez-vous, si je me suis permis de commettre ce texte c'est que je l'ai voulu homotétique à l'introduction d'un article paru dans le Daily Telegraph de Londres signé par la dénommée Helena Frith. Maniant méchanceté et mauvaise foi avec un certain talent de plume elle déverse sa bile sur Ségolène qui, selon elle, préfère sa carrière à son ménage.
" François Hollande est l'un des hommes politiques que j'aime le moins. Il est arrogant, peu attirant, dépourvu de charme et français. Pis encore, il est socialiste. Pourtant je ne peux m'empêcher de commencer à me sentir désolée pour lui. La raison ? Ségolène Royal, mère glamour de ses enfants, il y a peu encore sa "partenaire" depuis trente ans, vient de le flanquer à la porte. il semblerait qu'il ai eu une liaison. Si les femmes trouvent les hommes de pouvoir irrésistibles, manifestement les hommes préfèrent des femmes un rien moins ambitieuses. Peut-être Hollande a-t-il été séduit en son temps par le charme, le style, les vêtements, la silhouette mince et les ongles soigneusement manucurés de Ségolène, mais quand il s'agit vraiment de passer du temps avec quelqu'un, il préfère visiblement quelqu'un d'autre. Ce qui n'a rien de franchement étonnant. Les présidentiables n'ont pas la réputation de tenir particulièrement à se sacrifier pour les autres. J'imagine que Ségolène ne doit pas être des plus faciles à vivre (...)"
Le reste de l'article est à l'avenant. Ce n'est ni élégant - qualité rare chez les anglaises - ni très charitable - vertu inconnue des britanniques - mais c'est assez bien vu. Juste, en dépit de l'outrance. Mais, me direz-vous, pourquoi diable traiter de ce sujet dans mon blog ? La réponse est simple : j'ai, dans mes années d'éminence grise, eu le privilège de supporter : Michèle (prononcer Michéleux), Thérèse et Annie, les épouses légitimes de mes Ministres et de croiser Ségolène Ministre de l'environnement.
Les trois premières, chacune à leur manière, occupaient un espace important dans la conduite de la carrière de leur Ministre de mari. Ma discrétion naturelle et ma déontologie professionnelle vont vous priver d'anecdotes savoureuses sur ces dames et leurs hommes. Un jour, à la veillée, devant la cheminée, un bon Calvados dans le creux de la main et un cigare au bec, peut-être que je me laisserai aller avec certains d'entre vous. La vie politique est si féroce que la vie privée des éminences est tout sauf un long fleuve tranquille. Beaucoup de cabosses, de blessures, de vexations, de faux-semblants que l'on cache au bon peuple sous le vernis des apparences et derrière les vitres teintées des limousines.
Reste notre Ségolène qui ne connaît pas le mot défaite, sans avoir pour autant gagné, qui congédie son François de 1er Secrétaire sans grand ménagement en lui intimant l'ordre de " quitter le domicile conjugal" et, royale suffisance, en lui permettant de "vivre son histoire sentimentale de son côté". Je la retrouve telle qu'en elle-même : abrupte, implacable et déterminée. Elle sait se qu'elle veut, met tout ce qui en son pouvoir de son côté pour arriver à ses fins. Animal politique à sang froid Ségolène ne connaît que le rapport de forces. Elle ne recule que si elle le juge en sa défaveur. Une fois dans ma vie, moi, petit directeur de cabinet, j'ai engagé, par Préfet des Deux-Sèvres interposé, au téléphone, une partie de bras de fer avec madame la Ministre. J'ai argumenté, sur de mon bon droit. Résisté sans baisser la garde un seul instant. Elle a cédé. Sans doute m'en a-t-elle voulu sur l'instant mais je suis persuadé, qu'au fond, elle comprenait que je venais de lui rendre service. Les puissants, ou les présumés tels, attirent les courtisans, les oui madame ou monsieur le Ministre, rares sont ceux qui osent les brosser à rebrousse-poils.