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16 juillet 2007 1 16 /07 /juillet /2007 00:01

Le 10 octobre 2006 je publiais une chronique : " Drôles de cabinets " sur la base d'un article publié dans la revue Pouvoirs en 1986  par un ancien collègue du cabinet Rocard mon ami  l'éminent constitutionnaliste Guy Carcassonne. Il y dressait une typologie des cabinets ministériels. Avec l'arrivée d'un nouveau gouvernement j'ai pensé que je me devais d'éclairer vos lanternes en achevant mon oeuvre d'édification. Ainsi, j'égrénerai 4 chroniques sur les 4 grandes catégories de relations entre le Ministre et son cabinet :
     -  les copains,
     -  les enfants,
     -  les valets,
     -  les lieutenants.

Les copains d'abord...

   Le cabinet est majoritairement composé d'amis de plus ou moins longue date, appartenant à peu près à la même génération que leur ministre. Ils l'ont suivi sur tout son parcours ou, à tout le moins, ont toujours entretenu le contact, au point qu'appelé au Gouvernement c'est tout naturellement que leur chef de file fait appel à eux et se promet de constituer une équipe dans laquelle la chaleur des relations, la connaissance mutuelle suppléeront une compétence médiocrement affirmée. 
     Dans les recrutements complémentaires, la capacité à s'intégrer au groupe sera un critère déterminant, " les copains des copains " étant les premiers sollicités.
     Ce type de cabinet atteint le plus haut degré de convivialité. Le tutoiement est de rigueur ou le devient très vite pour les nouveaux venus, chacun s'appelle, ministre compris, par son prénom ; rencontres et repas amicaux débordent les horaires de travail.
     Parce qu'ils sont attachés à leur patron, les conseillers changent avec lui, le suivent imperturbablement dans toutes ses fonctions, si peu prédisposés soient-ils à tel ministère.
      Dans ce genre de fonctionnement, l'unité de commandement n'est pas toujours assurée. Le directeur de cabinet - généralement le plus proche ou le plus ancien des amis - passe moins de temps à prendre et imposer des décisions qu'à essayer d'être toujours au courant de ce que ministre et conseillers, qui n'ont pas besoin de sa médiation, ont pu évoquer ou définir ensemble.
      Le modèle "copain" n'est pas forcément inefficace - et notamment l'information y circule vite - mais il produit des effets à hauts risques. L'exercice du pouvoir n'est pas totalement pris au sérieux, les idées fusent - aucune inhibition n'interdisant d'énoncer même les plus farfelues - et l'on se soucie moins de mettre en oeuvre des réformes soigneusement pensées et expertisées, de se livrer à un travail méticuleux, que de monter des "coups", dont le caractère spectaculaire et enthousiaste est présumé devoir vaincre toutes les réticences. Faire bouger devient un leimotiv et cette manie, si elle crée parfois d'heureuses surprises, provoque ainsi des catastrophes.
     Les rapports avec les services dépendent étroitement du goût qu'ils peuvent avoir pour cet avatar du scoutisme. Les fonctionnaires les plus disponibles sont sensibles à ce vent virevoltant, la complicité est contagieuse et insuffle un esprit nouveau. Mais, plus fréquemment, il se heurte au dédain de grands commis qui acceptent mal qu'on traite les dossiers dont ils ont la charge avec ce qu'ils jugent être de la légèreté. Contestant la compétence du cabinet, ils s'autorisent de sa désinvolture pour le court-circuiter et, pensent-ils, sauvegarder les intérêts supérieurs de leur ministère.
     Les réputations, individuelles et collectives, se faisant en outre assez vite dans le microcosme gouvernemental, les cabinets de "copains " ne jouissent pas d'une grande crédibilité dans les réunions interministérielles, où on vénère la compétence la plus austère, et en subissent un handicap notamment dans leurs relations avec les représentants du ministère des finances. "

à suivre

Remarque intéressante, ce type de cabinet constitue un bon client pour notre beau secteur dans la mesure où la convivialité s'accompagne d'agapes diverses et variées, de pots multiples pour les anniversaires, les évènements heureux. La popote est un lieu où l'on boit bien et souvent bon. Bref, les "copains" aiment le vin.

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15 juillet 2007 7 15 /07 /juillet /2007 00:12

Le rapport d'autopsie était accablant. Brejoux semblait avoir voulu accumuler tous les sévices possibles, comme si le corps de Sylvie représentait pour lui ce qu'il haïssait le plus au monde. Toute cette frénésie barbare cadrait mal avec l'image de père tranquille qu'affichait Brejoux. J'étais sonné, incapable de réagir. Dornier qui attendait son heure contre-attaquait avec rogne : " pour en arriver à de telles extrémités Brejoux a été poussé à bout. Vous l'avez nargué avec votre petit couple de paccotille. Il vous surveillait depuis des mois. Vous voir heureux ça le cassait. Surtout que c'était toi. Toi qu'il considérait, un peu, comme son fils, comme son héritier spirituel dans la police. T'aurais jamais du lui faire ça. T'es qu'un sale petit merdeux prétentieux. Non content de lui faucher sa jeune femme, de monter à Paris avec elle, tu la remets sur le trottoir alors que lui l'en avait sorti. C'est trop dur pour un type en bout de course. Il a pété les plombs ce pauvre Brejoux. Tout est de ta faute ! Que tu le fasses cocu, passe encore. Mais, à la veille de sa retraite, lui piquer la femme de sa vie c'est franchement dégueulasse..." Même si ce que me racontait Dornier recellait une part de vérité, ça ne collait en rien avec le déroulement de mon histoire avec les Brejoux. Sous ce drame affreux devait se cacher un secret, lourd, j'en étais persuadé mais, comme les deux protagonistes étaient morts, peu importait de le mettre à jour. Le laïus de Dornier tombait a plat. Sa leçon de morale à deux balles sonnait le creux. J'avais envie d'aller dormir. Mousset tapotait les cendres de sa Gitane dans l'une des tasses vides. Sous ses grands cils broussailleux je remarquai soudain qu'il avait des yeux d'un bleu délavé, translucide. Il se raclait la gorge avant de prendre la parole : " Bib, comment peux-tu aligner autant de conneries à la fois. Tu brodes une histoire de roman-photos pour le seul plaisir de charger ce garçon qui te déplaît souverainement. Fait ton boulot de flic, c'est tout ce qu'on te demande. Arrête de vouloir paraître plus intelligent que tu ne l'aies. Les faits nous suffisent. Le reste c'est de la littérature de gare et, en plus c'est un tissu d'âneries. Tu te mets le doigt dans l'oeil jusqu'à l'os Bib...
      - T'as une autre explication monsieur l'intelligent ?
      - Oui !
      - Alors mange le morceau ducon...
      - C'est bien mon intention mais avant de te montrer sa lettre...
      - Sa lettre... Quelle lettre ?
      - Brejoux avant de faire son carnage m'a écrit une lettre.
     - C'est quoi cette embrouille Mousset ? Comment Brejoux a-t-il pu t'écrire une lettre avant son crime ?
      - Parce qu'on se connaissait depuis notre service militaire même si on ne s'était pas vu, ni écrit depuis une éternité...
      - Et tu ne m'as rien dit ça c'est un peu fort...
      - Avant de recevoir cette lettre je ne vois pas ce que ça aurait apporté à l'enquête.
      - Passons ! Tu l'as reçu quand cette lettre ?
      - Ce matin.
      - Et tu me l'as caché...
      - Non j'ai oublié de t'en parler.
      - Vous l'entendez cette brêle. Il a oublié. C'est une faute profesionnelle sac à puces je ne vais pas te rater.
      - Tu la fermes Dornier. Tu me saoûles avec tes rodomantades de mal baisé...  

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14 juillet 2007 6 14 /07 /juillet /2007 16:25

Je profite de l'occasion de la fête nationale pour vous faire un petit papier sur Jacques Tardi, l'un de nos véritables auteurs de BD, au trait si caractéristique, et de son héroïne emblématique : Adèle Blanc-Sec née en 1976. Son Adèle "entre Bécassine et Barbarella" évolue dans le Paris des années 1910, c'est une célibataire, fantasque, indépendante, une femme "moderne" complètement à l'Ouest. Elle affronte l'arrogance cynique des gens de pouvoir, la brutalité bornée des flics, la lâcheté, la mégalomanie, la jalousie, et bien sûr, la bêtise de ceux qu'elle a la malchance de croiser sur son chemin. Le tout donne 8 albums depuis Adèle et la bête. Après neuf années de suspense, Tardi, renoue avec son personnage avec ce huitième tome : Le Labyrinthe infernal publié dans Télérama (premier épisode dans le numéro 2998 du 30 au 6 juillet). Moi, ce que j'aime chez Tardi ce sont ses brûmes, celles des polars de Léo Mallet, la rue Watt sous les voies de chemin de fer, aux confins du XIII eme, rue du dessous des berges, près de la ligne de ceinture, oubliée, pleine d'herbes folles et de personnages interlopes. On peut tout imaginer, se laisser entraîner dans un Paris charnel, plein de fureur, d'amours et d'aventures improbables. La littérature, et les BD de Tardi, sont de la littérature au même titre que les auteurs dit classiques, ouvrent les portes de l'imaginaire aux enfants, aux jeunes, permettant à l'esprit de laisser libre-court à son inventivité, à sa créativité et, dieu sait que notre beau pays doit, s'il veut trouver sa place dans ce monde, dit mondialisé, parier sur la valeur ajoutée de ses jeunes pousses.

Mais si ce matin, juste avant le défilé sur les Champs Elysée, je chronique sur Adèle Blanc-Sec, c'est aussi que son patronyme devrait pour nous, les amoureux du vin, sonner comme un signe de ralliement. Je nous trouve si convenus, si empesés, si je ramène ma science, si peu joyeux et conviviaux pour placer le vin dans la fête tout simplement. Retrouver, sans passéisme, ni retour en arrière, le côté simple et joyeux des petits bals du samedi soir, des guinguettes au bord de l'eau et de la java la main bien placée aux confins des jupes fendues des filles. Il faut que tout change pour que rien ne change comme le disait le comte de Lampedusa dans le Guépard. Et nous, dans les fêtes d'aujourd'hui, dans le désir de nos concitoyens de retrouver un peu de voisinage, de chaleur, de conversation, ne pourrions-nous pas sortir de nos discours convenus, formatés, avec aromes et goûts de fruits rouges incorporés, pour mettre le vin à sa vraie place, celle que nul ne pourra contester, même les pisses-froids, les hygiénistes et autres prescripteurs d'interdits, au coeur du retour du lien social. Bonne fête nationale, dansez-bien, buvez-bien et que le feu d'artifice mette des lucioles dans les yeux des filles...

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13 juillet 2007 5 13 /07 /juillet /2007 00:02

Ce livre publié à compte d'auteur au Canada va devenir un best-seller. Publié en France en 2001 par Samuel Brussell chez Anatolia ce livre est resté dans la liste des meilleures ventes de Livres Hebdo durant 72 semaines, et a fait l'objet de plus de 41 réimpressions (700 000 livres vendus). Stephen Vizinczey est un universitaire hongrois qui a émigré en 1956, après la répression du soulèvement de Budapest, au Canada. Il vit maintenant aux USA, dans la Michigan. L'extrait que je vous propose colle parfaitement avec mes tendres années.

" Ainsi, ma résolution de devenir prêtre me posa le problème du renoncement aux femmes avant même que je ne sois en âge de les désirer. Comme j'avais honte de me poser cette question, au bout d'un certain temps, je finis par demander à mon Père confesseur, un homme d'une soixantaine d'années, innocent et gris, si lui-même avait du mal à vivre sans femme. Il me regarda sévèrement et se contenta de me répondre qu'à son avis je ne deviendrais jamais prêtre. Déconcerté par la façon dont il mésestimait ma résolution - alors que je cherchais à connaître l'ampleur du sacrifice - je craignis qu'il n'en m'en aimât moins. Mais son visage s'éclaira de nouveau et il me dit avec un sourire (il ne manquait jamais de m'encourager) qu'il y avait bien des manières de servir Dieu.

J'étais son acolyte à l'autel : il se levait tôt et disait sa messe à six heures du matin, et souvent il n'y avait personne d'autre que lui et moi dans l'immense cathédrale pour sentir la mystérieuse et souveraine présence de Dieu. Bien que je sois maintenant athée, je garde un souvenir ému de ma félicité devant les quatre cierges, dans ce silence et cette fraîcheur de marbre vibrant de mille échos. C'est là que j'acquis le goût du mystère insaisissable - penchant qui est donné aux femmes à la naissance, et auquel les hommes ont parfois la chance de pouvoir accéder.

Si je m'attarde sur ces bribes de souvenirs qui miroitent encore en moi, c'est que j'ai plaisir à y repenser, et aussi parce que je suis convaincu que beaucoup de jeunes garçons gâchent leurs meilleures années - et leur personnalité - en croyant à tort qu'il faut être un dur dans sa prime jeunesse pour devenir un homme. Ils font partie d'une équipe de football ou de hockey pour devenir adulte, alors qu'en fait une église vide ou une route de campagne déserte les aideraient davantage à appréhender le monde et leur propre personne. Les pères franciscains me pardonneraient, je l'espère, de dire que jamais je n'aurais pu si bien comprendre et tant aimer les femmes si l'Eglise ne m'avait appris à connaître la félicité et le respect du sacré. 

(...) et je me dis encore parfois que la meilleure façon de vivre serait d'être moine franciscain au milieu d'un harem de femmes de quarante ans. "

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12 juillet 2007 4 12 /07 /juillet /2007 00:03

Quel est le facteur commun entre Lady Di and me ? Nous sommes nés sous le même signe du zodiaque : le Cancer. Elle, était de la fin du premier décan - 21 juin au 2 juillet -, gouverné par Vénus et la lune, et moi, de la fin du second - 3 juillet au 12 juillet - gouverné par Mercure et la lune : " les natifs de ce décan laissent entrevoir une nature flexible et réaliste ; ils sont dotés d'une facilité d'élocution qui les font exceller avec courage en tant qu'écrivain ". J'adore, comme vous le savez, Françoise Hardy mais je suis totalement imperméable à l'astrologie.  Je suis donc né un 12 juillet, en 1948, comme un certain Jospin Lionel, en 1937 : qu'avons-nous en commun ? Lui c'est un type sérieux, très, limite psycho-rigide, alors que moi je suis un fumiste, trop, limite border-line. Existe-t-il une meilleure démonstration de l'inanité de l'astrologie que cette simple comparaison ? Non ! Reste que je pourrais, pour flatter mon ego, vous signaler - ce que je fais - que Max Jacob (1876), Pablo Neruda (1904) et Gareth Edwards (1962) sont des 12/07 qui me vont mieux au teint. Dans l'évènementiel, le 12 juillet a vu la formation, en 1962, des Rolling Stones : premier spectacle le 12/07/62 au Marquee Jazz Club de Londres et, le 12/07/75, l'élévation des Beatles par Elizabeth II au rang de membre de l'ordre de l'Empire britannique. Bien sûr, je rappelle que le 12 juillet est passée dans l'histoire de France à la suite de la conquête de notre 1ère Coupe du Monde de football en 1999. La France black, blanc, beur, cien bûr...

En écrivant cette chronique je me suis dit, : " mon garçon, si tu t'offrais une petite consultation de voyance sur la toile..." Sitôt dit, sitôt fait : je balance mon thème astral sur deux sites choisis au hasard : Isabella, une jeune, et Geneviève, une vieille, et j'attends. Dès le lendemain je reçois la réponse de Geneviève. De la belle ouvrage : en résumé, de toute ma vie je n'ai jamais eu un poil de chance, looser total, mais mon thème astral recèle des potentialités formidables. Donc, c'est simple, sous la houlette de madame Geneviève, moyennant CB, ma vie va se transformer : riche, beau et célèbre, j'épouserai Leatitia Casta et j'aurai toutes mes chances aux prochaines présidentielles... Bref, ya ka mais jchui pas convaincu. Je clicque pas. Mais la madame Geneviève elle comprends pas. Elle me relance. Me dit que je suis un complètement C... Fatigué de ses gribouillis je lui balance une réponse en lui indiquant qu'elle peut consulter ma fiche au Who's who (prétentieux le mec) Puis arrive la réponse d'Isabella la jeune. Plus subtile, mais toute aussi racoleuse : je suis né sous une mauvaise étoile mais pile poil voilà que je vais aborder une phase où je vais crouler sous les changements bénéfiques. Reste à sortir sa carte bleue et bla,bla, bla... Déçu que je suis. Moi je m'attendais qu'elles m'écrivent que j'étais le phoenix de ces bois... que...

bon je sens que je lasse... il ne vous est pas interdit de célébrer ce grand jour qu'est le 12 juillet en m'envoyant un sms au 06 80 17 78 25... 

 

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11 juillet 2007 3 11 /07 /juillet /2007 00:05

Sous la tonnelle, à l'ombre de la treille, ou dans la fraîcheur préservée de votre maison de vacances ou bien encore chez vous pour donner à votre labeur estival un air de vacances, après le déjeuner avec votre café ou après votre souper comme digestif, offrez-vous une grappa al latte. Bien sûr, la partager avec vos proches ou vos amis donnera plus encore à cette boisson d'été un goût de convivialité.

 

Les ingrédients pour environ 1 litre :
1 citron jaune non traité
500 ml de lait cru ou frais
500ml de grappa
1 kg de sucre roux
1 gousse de vanille Bourbon.

La recette :
 - peler finement le zeste de citron et couper le en très petits morceaux.
 - dans un grand bocal, verser le lait, la grappa, le sucre, les petits morceaux du zeste de citron et les grains de vanille que vous aurez extraits de la gousse. Agiter énergiquement pendant quelques minutes.
 - bien fermer le bocal et laisser reposer environ deux semaines dans un endroit frais (cellier, cave ou souillarde) ; chaque jour agiter le mélange pendant quelques minutes. Il est tout à fait normal que le lait tourne.
 - au bout de deux semaines, filtrer le liquide à travers une gaze et le mettre en bouteille.

La grappa au lait se boit à température ambiante. Si vous êtes chauvin vous pouvez remplacer la grappa par du marc de Bourgogne ou d'ailleurs, de la goutte de votre grand-père ou de la blanche du Gers... 

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10 juillet 2007 2 10 /07 /juillet /2007 00:26

" A bas les jarretelles ! " proclamait une publicité de l'époque. Avec la généralisation du jean unisexe moulant le bassin, puis l'irruption de la minijupe, finies les fanfreluches, les dessous qui volètent, ondoient, le corps se carapaçone à nouveau. C'est l'apologie de l'enfermement du corps de la femme. Le fémimisme virulent est passé par là, sus à la séduction, vive le laid panty ! Le panty c'est une sorte de bermuda en tissu élastique chargé d'avaler le bas et de le retenir. Cette cuirasse fonctionnelle et confortable est un rempart, un défi à l'imaginaire. Le panty est froid. Il réfrigère les ardeurs les plus obstinées, repousse les assauts les plus échevelés. Allait-on au nom de la froide efficacité, de la fonctionnalité, de l'entretien facile, de la libération de la femme revendiquant sa liberté à tout prix, balayer l'érotisme, la symbolique sexuelle ?


Et puis... les jupes se rallongent jusqu'au maxi, l'unisexe et le pantalon marquent un temps d'arrêt à la fin des années 70. Les magazines féminins consacrent cette tendance en consacrant des rubriques aux sous-vêtements féminins. Petit à petit tout redevient possible : du petit caleçon d'homme en coton aux slips Petit Bateau en passant par les combinaisons de satin garni de dentelles pour finir sur les strings chers aux minettes qui exhibent leur nombril au-dessus de la taille basse de leurs jeans.

 

Dans le secret, la suggestion fait un retour en force, la liberté s'assume, la séduction reprend ses droits. Entre adultes consentants, les jeux de l'amour retrouvent un nouvel équilibre. En dehors de certains publicitaires, qui continuent d'exhiber le corps des femmes comme des objets sexuels pour fourguer parfums ou autos, de nos jours, pour leurs dessous, hommes et femmes jouent dans la même cour. A chacun sa règle dans l'alcôve, les rôles se donnent, s'inversent mais, dans l'extrême plaisir de l'avant, quoi de plus beau que la découverte des dessous d'une femme ou d'un mec? 

 

Quel alcool fort que de défaire, dégrafer, laisser à la nature tous ses droits.


 

A l'occasion de cette chronique, ayant constaté que le Catalogue des 3 Suisses continue de proposer à ses consommatrices toute une gamme de pantys j'en déduit qu'il existe encore des acheteuses de pantys. Donc des femmes qui portent des pantys.

 

Je lance donc un appel à mon lectorat : pour le féminin, j'ose demander " portez-vous des panty ?" et pour le masculin " avez-vous croisé - euphémisme poli - une femme portant des pantys ? "

 

Bien sûr, je ne m'attends pas à un déluge de réponses mais les plus hardis ou les plus coquines pourraient peut-être se risquer à éclairer ma lanterne. Pour ma part, la dernière fois quej'ai aperçu un panty sur une chaise ce devait être au milieu des années 80. Depuis rien ! Après visionnage plus attentif je viens de m'apercevoir que le panty s'est recyclé en panty minceur...

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9 juillet 2007 1 09 /07 /juillet /2007 00:03

L'autre jour j'ai chiné une charmante petite huile des années 50. Elle m'a séduite par sa pâte et ses couleurs mais aussi par son thème : le lavoir. Comme j'égrène souvent, trop sans doute, mes souvenirs d'enfant, ce matin je vais vous gratifier d'une chronique sur la lessive. Une histoire d'eau... A la maison, la lessive était confiée à Alida Cantin, une forte femme, bavarde, une cancanière disait maman, mais tout le monde l'aimait bien tout de même car, veuve, elle avait élevé dans la dignité ses 4 enfants : Florida, Odette, Jean et Jacques. A l'exception de Florida qui pondait des enfants sans père, Odette était bien mariée et les deux garçons des courageux. La lessive ce n'était pas une sinécure. Le texte que je vous joins, tiré d'un manuel du maître - celui qui donnait la réponse-type - de composition française. Pas tout neuf car se référant aux programmes officiels de 1882 et à l'arrêté ministériel du 29 décembre 1891. Le sujet du jour concernait l'économie domestique : " Votre mère s'est trouvée indisposée ; vous avez dû surveiller et diriger la lessive. Racontez à une amie les diverses opérations qui ont été faites en votre présence."

             

Ma chère Marguerite,

  Cette semaine, ma chère maman s'étant trouvée indisposée, j'ai du la remplacer à la cuisine. La préparation des repas et l'entretien du ménage se sont faits assez facilement : maman me donnait des conseils et je les exécutais presque toujours sous ses yeux.
  Mais, où j'ai été fort gênée, c'est dans la direction et la surveillance de la lessive, que j'ai dû faire en compagnie de la bonne, qui n'était pas plus au courant que moi-même. Jusqu'ici je ne m'en étais guère occupée : mercredi dernier, j'ai opéré comme une véritable lessiveuse.
   Mardi soir, tout le linge à lessiver ayant été rassemblé, je l'ai placé, le gros linge au fond, les petites pièces au-dessus, dans une cuve à moitié remplie d'eau dans laquelle j'avais fait disssoudre des cristaux. Le lendemain, je l'ai savonné au savon noir ; ensuite je l'ai fait bouillir.
   Ces deux premières opérations ont été faciles. Il n'en a plus été de même, ma chère amie, lorsque nous nous sommes mises, la bonne et moi, à frotter le linge jusqu'à ce qu'il fût bien clair : les poings me faisaient mal. Je ne pensais guère alors à lancer des bulles de savon comme autrefois.
    Le lavage étant terminé, j'ai fait bouillir le linge de nouveau avec du savon blanc ; ensuite je l'ai rincé à grande eau claire, passé au bleu et amidonné. Le linge tordu et étendu avec soin, je l'ai placé sur les cordes de la cour et du grenier.
    Voilà le récit de ma première lessive plus ou moins réussie ; j'attends avec impatience, l'occasion de recommencer ; je crois que je ferai mieux.
     Ma lettre ne serait guère intéressante pour une autre que toi-même, ma chère Marguerite : une première lessive est un sujet sérieux, comme tu les aimes. C'est pour cela que je t'en envoie le récit, pensant te faire plaisir.
     Au revoir, chère Marguerite, je t'envoie mille baisers.
                  Ta sincère amie.

La petite jeune fille, bien sous tous les rapports du livre du maître, passe très vite sur l'opération du rinçage à l'eau claire qui se déroulait le plus souvent au lavoir communal. Pour y aller il fallait brouetter le linge. Au lavoir s'agenouiller sur une sorte de caisse en bois ouverte, battre le linge avec un battoir de bois pour en extraire le savon, le rincer avec force de gestes exigeants un dos et des bras en béton, surtout lorsqu'il s'agissait de draps. Tout cela est du passé j'en conviens mais toute cette distance que le progrès - j'ose encore écrire ce mot - a mis entre nous et les gestes du quotidien fait que nous sommes devenus insoucieux d'un élément aussi précieux que l'eau. Nous la gaspillons sans vergogne. Les robinets coulent. Le gazon verdoie sous l'aspersion de l'eau communale. Les zotos sont bichonnées. Les piscines choyées. Mais, elle vient d'où cette eau ? Qui s'en soucie ? Loin d'être passéistes, ringardes, ces questions restent à la base d'une vie en société respectueuse de ce qu'elle léguera à ses enfants... 

 

 

 

 

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8 juillet 2007 7 08 /07 /juillet /2007 00:34

Mousset, insensible aux ébraiements de son collègue, me traînait jusqu'à un café minuscule. C'était un rade enfumé plein de vieux arabes qui jouaient aux dominos en buvant du thé à la menthe. En dépit de sa visible aversion pour le lieu et ses occupants Dornier nous y suivait en tirant la gueule. Derrière son bar en formica rouge, le patron, un torchon sale sur l'épaule, nous accueillait avec l'obséquiosité de celui qui flaire la présence des flics. A peine assis Mousset s'offrait une Gitane maïs fraîche. Elle grésillait sous l'impact de la flamme de son allumette et un nuage âcre s'épandait dans nos yeux et nos narines. Dornier protestait en s'éventant avec un journal qui traînait sur la table. Le patron s'empressait et revenait prestement avec notre commande. Les tasses ébréchées et les verres douteux tiraient une moue de dégoût à Dornier. Je le sentais au bord de la rupture. Les vieux claquaient violemment leurs dominos sur le formica des tables. Dornier sursautait. Au quart de sa consomption la cigarette de Mousset s'éteignait et un peu de cendres s'épandait sur la table. Le café sentait la lessive. Avec sa grosse boîte d'allumettes Mousset me rappelait mon Jean de l'Ile d'Yeu. Le flash violent du visage de Marie télescopait celui de Sylvie. Une monstrueuse envie de chialer me submergeait. Je chialais de grosses larmes ventrues. Elles dégoulinaient, chaudes et salées, sur mes joues et mouillaient mes lèvres ; le goût du beurre de sardines. Je hoquetais. Les vieux piquaient plus encore du nez sur leurs dominos. Dornier me toisait de son mépris. Je reniflais. Mousset me tendait son mouchoir. Je me mouchais bruyamment. Mousset me glissait le petit verre de Calvados dans la main : "boit !" Je l'enfilais d'un trait, avalais de travers et le régurgitais en pluie fine sur la tronche de Dornier. Mousset me tapotait le dos. Dornier pestait en s'essuyant le visage. Je pleurais toujours mais doucement, sans bruit.

Mousset me remis d'aplomb avec force de sucres trempés dans le Calvados. D'aplomb c'est beaucoup dire car je ne sentais plus mon corps et j'affichais un sourire niais qui cadrait mal avec ce qu'on me racontait. Que Brejoux puisse être l'auteur d'un tel carnage me plongeait dans une stupéfaction que l'eau-de-vie auréolait d'une lévitation béate. Je ne cessais de dire " ce n'est pas possible, ce n'est pas possible..." Crime prémédité, sauvage, exécuté sans faillir ; Sylvie en le voyant savait qu'elle allait mourir. Mousset tirait de la poche de son imperméable une grande enveloppe kraft. Il m'interrogeait : "tu te sens prêt à affronter les photos ?" J'opinais en affichant toujours mon air de Lou Ravi. Dornier se curait les dents en affichant un air faussement détaché. Les vieux, depuis ma séance lacrymale, jouaient en silence. Mousset rangeait les tasses et étalaient les photos, une à une, face à moi. Mon état me sauvait de l'effondrement. Le corps de Sylvie, supplicié, désarticulé, gisait sur un drap blanc, les bras en croix, les cuisse ouvertes. Dans une mise en scène d'halluciné Brejoux devait l'avoir d'abord tondue, puis, au sens propre, crucifiée, puis énuclée vivante. Mes mains tremblaient en effleurant le papier glacé des photos. De la sueur glacée dégoulinait. Mes yeux se vitraient. Je balbutiais "mais comment a-t-il pu faire ça ?" Dornier me chargeait "parce que tu lui as piqué sa femme..." Je m'affaissais plus encore sur ma chaise. Ce con n'avait peut-être pas tout à fait tort mais autant de barbarie ne pouvait se nourrir que d'une folle jalousie. Il devait y avoir des raisons plus profondes... 

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7 juillet 2007 6 07 /07 /juillet /2007 00:02

Mousset gentiment me prenait par le bras : " viens mon garçon, allons prendre un café avec un petit Calva, ça t'aidera à te remettre d'aplomb." Je le laissai faire. Dornier, en grommelant, refermait la porte et replaçait les scellés : " ne croît pas que j'ai dit mon dernier mot. Tu ne vas pas t'en tirer comme ça mon coco. Que tu le veuilles ou non il va falloir que tu t'expliques sur la nature de tes relations avec cette fille...
    - C'est facile. Je couchais avec elle et elle m'entretenait. Tu as avec ça tout ce qu'il faut pour me faire chier Dornier. En plus, comme Sylvie la fourmi notait toutes ses dépenses sur un petit carnet à spirales, et que je suppose que ce carnet est dans ta poche, tu disposes des éléments matériels constitutifs du délit monsieur l'officier de police judiciaire. Alors, arrête ton cirque ! Tu me charges ou tu me laches les baskets, tu n'as pas d'autres choix. Simplement, saches que je n'en ai rien à foutre. Fais ton boulot flic à la manque !
    - Je n'aime pas tes grands airs d'intello. Ici c'est moi qui dirige l'enquête. C'est moi qui pose les questions. Contente-toi d'y répondre. Tu ne m'impressionnes pas. La donne est plus compliquée que tu ne le penses. T'es dans une seringue et tu ne t'en sortiras pas en jouant les ptits mac à la sauce gauchiste...
    - C'est quoi ce baratin fumeux sur la donne ? Quelle donne ? Tu cherches à m'enfler comme au poker menteur Dornier. La vérité c'est que tu veux me casser, alors fais-le Bib de merde !
      - D'abord parle-moi sur autre ton. Ici t'es pas un flic mais un mec qui a commis un délit...
      - Tu me gonfles et si tu continues je vais te donner un autre motif de me mettre à l'ombre...

Mousset me tirait dans l'escalier. Nous descendions dans cet attelage, de guinguois, " laisse-le blabater mon garçon. Bib est un lécheur de cul et un cireur de pompes. C'est sa nature. Même que, pour un petit compliment sur ses hautes qualités, il dénoncerait sa mère. Fais-lui confiance : la merde dans laquelle il t'a foutu c'est pour se faire bien voir de notre beau commissaire. Bib il est à genoux devant notre Appolon bronzé. Si celui-ci lui demandait de lui tailler une pipe, Bib le ferait de suite. Il a la position et le savoir-faire. En plus, la bouche pleine il lui vanterait la qualité de son foutre..." Dornier qui venait de nous rejoindre s'égosillait : " ferme ta grande gueule Mousset sinon je vais te casser...
    - Tu peux pas grosse larve ! J'te tiens par les couilles.
    - C'est de l'histoire ancienne...
    - Oui mais y'a pas prescription et je suis sûr que ça ne plairait pas à notre beau commissaire qui va à la messe, chante dans la chorale et fait des enfants à sa jeune et sainte femme.
Au-dessus de mon épaule j'apercevais le visage convulsé de Dornier et je ne pouvais m'empêcher de nourrir à son égard un désir de l'écraser comme une punaise. Pour la première fois de ma vie une réelle envie de meurtre m'emplissait.
 

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