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25 octobre 2007 4 25 /10 /octobre /2007 00:04

Petit texte à méditer à l'heure où, en Chine, un promoteur vient de bâtir un lotissement pour la classe moyenne, réplique tout en faux des immeubles Haussmannien de Paris, micro Tour Eiffel incorporé et banlieue en faux village bourguignon. La France les fait rêver déclare-t-il. Alors qu'attendons-nous pour enfoncer le clou ? Nous en avons tant d'histoires vraies ou brodées à leur raconter à ces chinois qui n'ont pas les moyens de venir dans notre beau pays. Le faisons-nous ? Je ne le crois pas. Et si nous voulions le faire la voie royale ne serait-elle pas celle que j'utilise en ce moment : la toile ? Allons-nous nous réveiller encore quelques années après la bataille ? Vin&Cie est à la disposition des opérateurs pour mettre des histoires dans les tuyaux de l'Internet. Mais qui m'entends ? Faire passer le message, merci par avance...
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 " Reste que la renommée universelle du champagne est déjà une vieille histoire et qu'elle est en marche depuis plusieurs siècles. En un certain sens, elle est même le fruit d'une campagne de promotion lancée dès le milieu du XVIIe siècle.
Du marketing avant la lettre ?
Pourquoi pas ? J'en veux pour preuve cette affirmation de Jean-Antoine Chaptal (l'homme de la chaptalisation) selon laquelle les vins de la région de Reims seraient redevables de leur célébrité "aux grands seigneurs qui accompagnèrent Louis XIV à son sacre", en 1654. Le postulat me paraît solide, et d'autant plus que ce ne serait pas la première fois qu'une classe dominante (le roi, la cour, les notables et le clergé) irait imposer ses goûts et ses préférences à une société toute entière. D'ailleurs les choses se sont-elles jamais passées autrement ? Sans oublier que le Champagne se trouve aux portes de l'Ile-de-France. Et sans oublier non plus qu'il y a la Marne puisqu'il est admis que les fleuves et les rivières navigables ont longtemps été les moteurs de l'économie et du commerce.


En tout cas, très vite, les vins de Champagne vont bénéficier d'une image royale, aussi bien en France que dans d'autres pays européens, notamment en Russie et en Angleterre. Et ils auront, pour les faire connaître, quelques ambassadeurs de choix, tels que Charles de Marguetel de Saint-Denis, seigneur de St-Evremond, un des écrivains les plus excentriques du Grand Siècle dont l'oeuvre paradoxale, désinvolte, semble bâtie à coups d'improvisations, comme si elle venait injurier les textes méthodiques de Boileau ou de Racine. Saint-Evremond a vécu deux existences : une première en France dans l'état-major de Condé, une seconde en Angleterre à partir de 1661, après avoir dû s'exiler. On n'a que peu de renseignements sur la vie anglaise de Saint-Evremond ; on sait seulement qu'il a été à Londres courtier en champagne et qu'il y a écrit la plupart de ses opuscules, toujours avec beaucoup de goût et de discernement, jusqu'à être un des premiers à révéler dans le détail, en 1677, les multiples facettes du génie comique de Molière. Et comme l'a remarqué Raymond Dumay, il a eu avant tout le monde l'idée lumineuse d'inventer la "généalogie éblouissant" du champagne, à travers ces propos vraisemblablement rédigés en 1683 : " Léon X, Charles-Quint, François Ier, Henri VIII avaient tous leur propre maison dans Ay pour y faire curieusement leurs provisions. Parmi les plus grandes affaires du monde qu'eurent ces grands princes à démêler, avoir du vin d'Ay, ne fut pas un des moindres de leurs soins."


Le champagne était lancé.
Et si bien qu'en quelques décennies il allait s'installer partout et avoir la réputation d'être un vin de luxe. Ce qui veut dire aussi celle d'un vin cher, par rapport à tous ses rivaux et concurrents, et ne serait-ce que les bourgognes (...) "

extrait de "La légende du vin" petit essai d'oenophilie sentimentale de Jean-Baptiste Baronian éditions Le Temps qu'il fait, pages 84-86
 

 


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24 octobre 2007 3 24 /10 /octobre /2007 09:58

De nos jours les tenants du bio-santé industriel mettent sur le marché des alicaments ; sous toutes les publicités télévisées des produits alimentaires un bandeau défilant du programme : www.manger-bouger nous conseille de manger au moins 5 fruits par jour, d'éviter de grignoter, même Mac Do s'y met ; dans notre beau secteur ce sont nos bons amis de Vin&Santé qui s'y collent. Mon propos ce matin n'est pas d'entrer dans la nouvelle obsession de nos sociétés gavées, où les culs posés face à la télé avec pizzas incorporées, les qui ne peuvent pas faire 3 mètres sans déposer leurs fesses sur le sièges de leur bagnole, les stressés, les déprimés, les qui bouffent debout vite fait des barres chocolatées, les qui boivent sucrés, gazéifiés, sont en train de fabriquer une palanquée d'obèses. Pour ma part,  je ne suis pas certains que les clés de la lutte contre ce nouveau mal du siècle se trouvent dans la seule encre d'un programme de santé publique ou d'une médicalisation de l'alimentation. Mon propos de ce matin est plus rétro car, ne l'oubliez pas, je suis un baby-boomer rural, d'une génération où l'on a triomphé du rachitisme, de la malnutrition et que, si nos enfants et surtout nos petits enfants risquent de devenir gros, ils ont poussé comme des asperges. Les nouvelles générations bénéficient du nouveau bien être et les anciennes n'en finissent pas de vieillir. Certes, la pauvreté perdure dans nos sociétés riches, ce qui est un scandale eut égard au gaspillage et à l'excès de superflu de la majorité d'entre nous, mais ce n'est pas faire injure à ceux qui luttent contre la misère et à ceux qui la subisse que d'écrire qu'aujourd'hui ceux qui viennent aux restos du coeur n'ont pas la même allure que les miséreux des années 20.

Au lendemain du conflit mondial de 1939-45, ce que l'on a qualifié d'exode rural, les émigrés de l'intérieur fuyant la misère d'une agriculture peu nourricière de ses enfants sont allés dans les villes vendre leurs bras aux industries fleurons des 30 Glorieuses. Après eux, et en même temps qu'eux, les émigrés de l'extérieur : espagnols, portugais, magrhébins, africains sont venus peupler les banlieues de nos villes. La France rurale a laissé la place à une France de salariés urbains qui, au basculement du siècle, sont majoritairement des bureaucrates, des cols blancs, des r tétistes, des qui partent en week-end, des qui veulent profiter de tout en voulant rester en bonne santé, bref des individualistes forcenés, des adorateurs de la nature qui la respectent peu, des insouciants soucieux de l'avenir de leurs enfants, j'abrège le florilèges de nos contradictions et c'est le moment que je choisis pour vous parler des remèdes de mémé Marie.

La spécialité de mémé Marie qui veillait sur la vitalité de ses hommes, et plus particulièrement du dernier venu, celui qu'on allait envoyer aux grandes écoles, moi, c'était le fortifiant. A la sortie de l'hiver ou à l'entrée de l'automne, je ne sais plus très bien, j'avais droit à une cuillérée à soupe matin et soir d'un breuvage agréable destiné à lutter contre les miasmes des temps mous, à me redonner du peps, à lubrifier mes neurones, à donner du rose à mes joues. Ses préparations, soient achetées toutes prêtes chez le pharmacien ou concoctées par elle avec des sachets vendus chez ce même pharmacien, avaient toujours pour excipient : du vin. C'est pour ça que c'était bon. Certains esprits noyautés par les hygiénistes vont sûrement en profiter pour dire que les préparations de mémé Marie sont la cause du caractère délirant de mes élucubrations sur ce blog. Si ça leur fait plaisir moi ça ne fait pas de mal, moins que la lecture de la liste des effets secondaires des médicaments prescrits par nos diaphorus modernes - ça fait 5 ans que je n'ai pas vu un médecin donc je suis abstinent dans ce domaine. La pharmacopée post-moderne est un cocktail de toxiques violents dont les effets à retardement ne sont connus de personne. Alors, lorsque j'ai découvert au hasard de mes pas de chineur, un petit opuscule sur le vin de Vial, au quina, suc de viande&lacto-phosphate de chaux avec pour véhicule un vin de Malaga, ma plume m'a démangé et vous avez eu droit à cette chronique un peu de bric et de broc; un autre jour je vous livrerai des extraits de cet opus sur le Vin de Vial datant de 1886.C'est savoureux dans tous les sens du terme. En attendant, pour faire un tour agréable de la question, vous pouvez acheter un bel ouvrage : Le Vin & la Médecine à l'usage des bons vivants et des médecins de Marc Lagrange aux éditions Féret
 
  

  
www.feret.com

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23 octobre 2007 2 23 /10 /octobre /2007 00:03

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Suite de mes portraits d'entrepreneurs, à ceux qui pourraient trouver ma plume trop douce je confirme que dans cet exercice difficile, sans enjoliver, ma volonté est de privilégier la mise en lumière des aspects dynamiques de stratégies qui peuvent, non servir de modèles, mais s'inscrire en opposition au pessimisme ambiant qui ressasse les doutes sur notre capacité à rebondir face aux rouleaux compresseurs du Nouveau Monde. C'est l'esprit de "Sans Interdit" qui privilégie les ressorts de l'action par rapport aux discours récurrents sur nos handicaps...



" Je suis votre alibi féminin..." me répondit Miren de Lorgeril lorsque je lui proposai d'être l'un des membres fondateurs de "Sans Interdit". Tel un passing-shoot de revers retourné avec aisance le long de la ligne, sa réponse fusait, légère, teintée d'un zeste d'ironie et ponctuée par un franc sourire. Sa spontanéité tranchait avec le convenu de notre monde du vin, si compassé, et, si la réplique faisait mouche c'est qu'elle était délivrée avec l'impalpable distance que savent maintenir les gens bien élevés.

 

Féminine en diable mais pas féministe pour deux sous, Miren de Lorgeril se tient sur le pont d'un beau navire amiral : le château de Pennautier, un petit Versailles aux portes de Carcassonne, un domaine familial depuis 1620. Sur la base d'un tel socle identitaire, héritiers au meilleur sens du terme, Nicolas et Miren de Lorgeril, nouveaux maillons d'une lignée de vignerons, la dixième génération, n'ont nul besoin de raconter des histoires de racines pour exister, ils sont dans l'Histoire. Leur saga, au coeur d'une AOC méconnue : le Cabardès, ce vignoble d'altitude accroché aux flancs de la Montagne Noire, à la confluence de l'ardeur ensoleillée du climat méditerranéen, de la fraîcheur montagnarde et des effluves iodés des flux maritimes de l'Atlantique, vaut d'être contée.



"L'Histoire commence à Pennautier..." ont coutume de dire Nicolas et Miren de Lorgeril en référence à leur ancêtre Pierre Louis de Pennautier, Trésorier des Etats du Languedoc qui, en 1650, fera du château, avec l'architecte Le Vau et Le Nôtre le paysagiste, ce qu'il est aujourd'hui ; la leur y compris commence en ce lieu, en 1987 c'est le temps du choix. Leurs études ne les prédisposaient guère à devenir vignerons et pourtant, loin de se contenter du rôle de propriétaire, ils font le choix du grand large : bâtir une entreprise en capacité, de par sa taille, d'offrir une vraie gamme de vins et de porter un outil logistique et commercial permettant d'aborder tous les marchés.

 

En 1992, Miren prend la direction de l'ensemble. L'impulsion est donnée et, autour du château de Pennautier, dont la superficie est plusieurs fois augmentée par des acquisitions, pour atteindre 225 ha dont 145 en AOC Cabardès, viennent se greffer : en 1999, des vignobles en Minervois, 15 ha dans cette appellation, et 12 ha dans le fleuron la Livinière, fusionnés en un seul domaine la Borie Blanche puis, en 2007, à la fois sont acquis le château Moulin de Ciffre, 35 ha, en AOC Faugères, St Chinian et Coteaux du Languedoc, et 18 ha de parcelles exceptionnelles en Côtes de Roussillon Villages Latour de France et Caramany. Vignobles d'altitude, terroirs d'exception, une philosophie alliant authenticité et élégance, la volonté de faire le meilleur vin possible pour le proposer au plus grand nombre, cette stratégie d'entreprise, fondée sur les synergies entre domaines et métiers, qui refuse le malthusianisme, la logique de pénurie, m'apparaît bien adapté à l'évolution de la distribution d'ici et du vaste monde. Pour preuve, 60% du CA de Vignobles de Lorgeril est le fait de l'exportation. La dynamique d'entreprise génère aussi de l'emploi local : 5 salariés en 1992, 45 aujourd'hui. Enfin, cerise sur le gâteau, l'offre touristique autour des domaines : gîtes, camping, bientôt espace de réunion et de réception, est remarquable. Pour y avoir déjeuné, le rstaurant qui jouxte le château, me semble en parfaite adéquation avec l'esprit de Miren, simple et de bon goût. 



Tenir la barre d'une telle entreprise, ni grande, ni petite n'est pas une sinécure, alors madame la Présidente, au lieu de jouer à la châtelaine cup of tea, s'active, est au four et au moulin, fourmi au domaine, un peu cigale avec ses clients. Miren de Lorgeril, disponible, toujours souriante, convaincante, pugnace, se remet perpétuellement en question, elle veut prouver à son environnement que son entreprise, sa stratégie et ses vins ont toute leur place dans le paysage vitivinicole français si friand des joliesses du small is beautiful. Elle y réussit.

 

C'est dur, dit-elle souvent, mais c'est pour mieux repartir avec son grand sac de femme à l'épaule. Mais alors, me direz-vous, "qu'est-ce qui fait courir Miren de Lorgeril ? ". Ma réponse va vous surprendre : la vie. Je veux dire la vitalité du jour le jour, entre l'héroïsme du quotidien et le plaisir extrême des défis relevés, gagnés, et un inoxydable optimisme de bâtisseuse d'avenir. Elle créé, pour une femme, le mot a du contenu. Créer de la valeur, du travail, donner à la réussite personnelle une traduction humaine transcendant la pure accumulation de richesses. Elle va m'en vouloir un peu de vous livrer ces clés de sa motivation profonde mais Miren de Lorgeril est ainsi, elle croît profondément en ses valeurs et les défends avec simplicité et talent.

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22 octobre 2007 1 22 /10 /octobre /2007 00:00


Je n'ai  aucun goût pour les bûchers, en général, et plus encore pour ceux où l'on brûle les gourous que l'on a adoré, encencé, suivi les yeux fermés hier, surtout si celui ou, en l'occurence, celle qui gratte l'allumette servait en ces temps-là le maître. Si je vous propose ce matin de lire l'interview d'une ancienne collaboratrice de Robert Parker c'est pour une double raison : la première c'est que tout système qui proclame laver plus blanc que blanc, un jour ou l'autre, sous la pression des impératifs économiques, parfois de la facilité peut lui aussi patauger en eaux troubles et, la seconde, c'est que la relation de cause à effet entre une simple notation et la fixation d'un prix, d'une cote, est par nature malsain, car elle produit des bulles spéculatives qui dénaturent le bon fonctionnement d'un marché. Face à ce procès, je me sens très à l'aise car, ayant horreur des notations, je n'ai jamais fait partie de la secte Parker, pour autant je ne l'ai jamais considéré comme un diable corrupteur de nos belles appellations. Alors, même si ce coup de pied de l'âne va peut-être faire quelques vaguelettes dans le marigot bordelais, entre nous, je trouve ça bien dérisoire et bien dans la ligne de notre époque où les valeurs sont plus boursières que morales... 

DEGUSTATION DE VIN. -- L'ancienne collaboratice du fameux critique américain estime, dans son livre, qu'il y a un fossé entre son discours et ses pratiques

« Parker vacille sur son piédestal »

: Propos recueillis par Dominique Richard

 


Robert Parker. « Il faudra sans doute un peu de temps pour que les consommateurs s'affranchissent des oracles du gourou »
PHOTO REUTERS

« Sud Ouest ».
Pourquoi dites-vous que Robert Parker est le plus grand dégustateur de tous les temps ?
Hanna Agostini.
Personne n'est capable de décortiquer un vin comme il le fait. Il peut déguster de 60 à 100 vins par jour, parfois davantage. Et le plus extraordinaire, c'est qu'il peut à la fin d'une telle journée, lors d'un dîner, identifier la quasi-totalité des vins qu'on lui présente à l'aveugle sans se tromper sur le domaine ni sur le millésime. Derrière le mythe Parker, il y a un palais et un odorat exceptionnels.

Comment est-il devenu le critique le plus puissant de la planète ?
Robert Parker s'est imposé par son talent et sa capacité de travail, mais il a aussi bénéficié d'un contexte particulièrement favorable. Son talent s'est révélé avec le millésime 1982, qu'il a porté aux nues dès les premières dégustations et ce contre un bouclier d'avis autorisés.

Tous ceux qui ont suivi ses conseils ont gagné beaucoup d'argent ?
A la faveur du millésime 1982, une frénésie acheteuse sans précédent s'est emparée des Américains. Comprenant que les commentaires et surtout les notes de Parker forgeaient la demande aux USA, les Bordelais ont commencé à pratiquer une politique de rétention des vins visant à faire monter les cours. Par exemple, en 1985, la note parfaite attribuée au Mouton-Rothschild 1982 fait quadrupler le prix de la bouteille ! C'est à partir de ce moment-là que la place de Bordeaux est devenue la plus spéculative qui soit. Aujourd'hui, plus que jamais, le négoce et la filière attendent ses notes pour se positionner. Jamais personne n'a eu une telle influence sur le marché.

Robert Parker s'impose au moment où beaucoup de choses basculent.
On constate dès le début des années 1980 une profonde métamorphose du monde du vin. Robert Parker accompagne et amplifie l'évolution commencée par l'oenologue Emile Peynaud vers des rouges fruités, mûrs, boisés, aux tannins souples. Mais la révolution n'est pas seulement d'ordre technique. Une mode se dessine. Le vin devient un facteur de promotion sociale. Il est de bon ton d'en boire, mais aussi d'en parler. Le vin prend encore une dimension financière à laquelle Robert Parker n'est pas étranger. Les bordeaux, qui demeurent la référence mondiale, lui ont permis d'asseoir sa notoriété. Mais ils lui doivent aussi d'avoir tenu leur rang dans la compétition mondiale. Il suffit qu'un cru soit évoqué par Robert Parker pour que son prix s'enflamme. Même s'il n'a pas voulu la spéculation qu'il alimente, il est aujourd'hui prisonnier de son système.

Pourtant, il a toujours fait de la défense du consommateur son cheval de bataille.
Robert Parker a surtout marqué les esprits en se posant comme un chevalier blanc, comme le plus intransigeant défenseur du consommateur. Il a fait de l'indépendance de la critique par rapport aux professionnels du monde du vin un principe absolu. L'ennui, c'est qu'aujourd'hui, il semble s'être affranchi de l'éthique qui a fondé sa démarche. Jusqu'en 2007, l'un de ses plus proches collaborateurs écrivait dans son bimestriel tout en ayant une activité de négociant.

Dans votre ouvrage, vous décrivez une véritable organisation bordelaise autour de Parker.
En évoquant ses relations avec l'oenologue Michel Rolland, les négociants Archibald Johnston, Jeffrey Davies, Bill Blatch et Dominique Renard, ses amitiés avec Jean-Bernard Delmas, l'ancien administrateur du grand cru Haut-Brion et la famille Moueix, je ne relate que des choses connues de tous. Loin de moi l'idée de qualifier ces liens. Je veux seulement démontrer qu'il y a un fossé entre son discours et ses pratiques. Comment expliquer qu'il qualifie d'« amis », voire d'« experts en amitié », certains éminents acteurs du monde du vin, tout en martelant par ailleurs qu'il n'a pas d'amis dans ce milieu et rappelant inlassablement l'impérieuse nécessité pour un critique de garder ses distances avec le négoce, sous peine de compromettre la fiabilité de ses avis ? Comment expliquer qu'il soit le parrain de l'enfant d'un vigneron bien noté dans ses guides, tout en se défendant d'être un ami intime dudit vigneron ?

Robert Parker s'est-il rendu coupable d'injustices flagrantes ?
Quand il juge un vin, il ne fait qu'exprimer son goût personnel. Si injustice il y a, elle tient surtout au fait que certains producteurs consciencieux ne peuvent pas percer simplement parce qu'ils n'ont pas accès à lui et ne peuvent donc lui faire goûter leurs vins. Il ne juge que les vins présentés par les organisateurs de ses dégustations. Les gens sont de plus en plus nombreux à avoir substitué son goût au leur.

Le plus troublant, sans doute, dans votre ouvrage, c'est cette longue liste d'erreurs et d'inexactitudes dans la prose de Parker.
Depuis une dizaine d'années règne le copier-coller. Robert Parker recycle dans ses multiples publications des notes et commentaires anciens. Beaucoup d'informations ne sont pas réactualisées. Depuis dix ans, il jette en pâture à un auditoire captif, sous le couvert de livres toujours plus épais et toujours plus chers, une littérature poussiéreuse, à peine ravalée d'une édition à l'autre. Il lui arrive même de jauger des vins qu'il avoue ensuite ne pas connaître. Ces défaillances sont incompréhensibles, à l'image de certains de ses derniers commentaires. Que cela signifie-t-il de dire d'un vin qu'il est « beurré » ou d'évoquer « des minéraux séveux plongés dans du daim liquide » ?

La période Parker touche-t-elle à sa fin ?
Il a encore un large auditoire. Il faudra sans doute un peu de temps pour que les consommateurs s'affranchissent des oracles du gourou. Cela étant, les sources d'information sur le vin n'ont jamais été aussi nombreuses et les nouvelles générations sont mieux à même de se forger leur propre opinion. Par ailleurs, Robert Parker délègue de plus en plus : il ne s'occupe plus personnellement que du Bordelais, de la vallée du Rhône et de la Californie. Si la statue du commandeur semble solide, son piédestal vacille.

« Une littérature poussiéreuse, à peine ravalée d'une édition à l'autre »

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21 octobre 2007 7 21 /10 /octobre /2007 00:03


Graziani, après notre dernier entretien, en me raccompagnant jusqu'à l'ascenceur, dans le plus pur style des films noirs américains, il se la jouait Bogart alors qu'il se payait un physique à la James Cagney, avait glissé sa carte de visite dans la poche de mon blouson de jeans en me tassant du pur jus de policier à la française : " petite tête bien faite, n'oublie pas, quand tu rentreras de ton pélérinage en terre pétainiste, appelle le numéro que j'ai inscrit au dos de ma carte. Ces messieurs de Beauvau veulent juger sur pièce. Démerde-toi pour ne pas les décevoir les huiles ! Je te dis ça mais je ne suis pas trop inquiet car je sais que je peux te faire confiance. Tu as, comme tous les ex-culs bénis des dispositions pour jouer les Judas. Et puis, sans vouloir te faire de peine, c'est du côté gauche que sont venus les plus ardents collabos, Doriot et Déat entre autres..." Stoïque je le laissais dire et cette roulure aurait pu déverser un plein seau de merde sur ma tête que je n'aurais pas plus bronché. Tout glissait sur moi sans me toucher. Graziani, sans doute impressionné par mon indifférence, me retenait par le bras avant que je ne pénètre dans l'ascenceur. Il se faisait paternel : " tu dois être un bon fils mon garçon. Heureuse mère que la tienne !Quand ça va tanguer dans ton putain de boulot, pense à elle, ça t'éviteras de déraper. Crois-moi, si je t'ai choisi pour faire le salopard, c'est que je sais que chez toi le fond est bon..." Son changement de pied me laissait de marbre, la merde ou l'eau bénite, ça glissait de la même manière sur mon cuir, alors je me dégageais doucement de l'emprise de Graziani et je m'enfournais dans l'ascenseur sans lui dire aurevoir.

Dans le grand bureau lambrissé, tapis de la Savonnerie sur vieux parquet, lourdes tentures damassées, bien calé dans son fauteuil Mies Van Der Roe, l'air grave, le directeur de cabinet, celui qui m'étais apparu le plus jeune mais qui était un déjà vieux bien sapé, trop, me servait d'emblée du service de la France avec délicatesse; ce type, je ne sais pourquoi, voulait me plaire, ses yeux quêtaient mon approbation mais ne rencontraient que du vide. Mon esprit vagabondait sur son visage qui avait gardé les traits de l'enfance mais chacune des pièces était flétrie, avachie, mollasse, seuls ses yeux, bleu de céruléum, gardaient de l'éclat. Etaient-ils durs ? Sans conteste ils se voulaient durs mais... chez ce type je me heurtais qu'à des mais... en dépit de son sérieux affiché, de son désir de plaire, ces mais fendaient la belle armure. Des failles, oui des trous partout sans savoir où... Mes yeux captaient ses mains aux longs doigts osseux, qu'il joignait en parlant. Elles échappaient au désastre, à la décadence. En arrière-fond les mots policés du plein de trous m'effleuraient comme les gouttes fines d'un crachin tiède de l'Atlantique apaisant. Mon attention devait lui sembler extrême alors que je vaguais en un étrange entre deux : à saute-moutons, de la réalité à mes souvenirs, ma tête folle batifolait. " Nous n'avons pas d'autre choix face à la menace que font peser sur l'ordre républicain les éléments les plus extrémistes des groupuscules gauchistes. Vous le savez mieux que moi puisque vous les avez cotoyés. De l'intérieur vous pourrez faire en sorte que nous les éradiquions de la manière la plus chirurgicale possible..." Soudain l'évidence m'éclaboussait : ses cheveux taillés en brosse ! Je souriais. Voilà pourquoi en entrant je lui trouvais cet air jeune : sa brosse ! Celle du grand Mathé de la Chapelière : une brosse de chiendent, jaunasse et drue, posée au sommet de sa tête de vieux gamin. Je réprimais un fou rire. Si ce type plein de trou avait pu lire dans mes pensées il m'aurait étranglé de ses belles mains aux ongles manucurés.  

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20 octobre 2007 6 20 /10 /octobre /2007 00:03

J'aime ce texte d'Olivier Rolin extrait de son roman Tigre en papier au Seuil ex de la Gauche Prolétarienne " Olivier Rolin garde - vestige de l'expédition de Flins - le bras en écharpe, mais cela ne l'empêche nullement de commander la manoeuvre ni d'agir lui-même..."  in H.Hamon et P.Rotman Génération tome 2 les années de poudre au Seuil.

" Et l'homme qui a été le héros de ta jeunesse (et qui demeure celui de ta vieuserie) Jean Cavaillès. Philosophe, logicien, saboteur, arrêté, écrivant en prison un livre d'épistémologie, libéré, de nouveau la dynamite, de nouveau arrêté, torturé, fusillé en 1944. Enterré dans la citadelle d'Arras sous la mention : "Inconnu numéro cinq". Figure savante et tranquillement héroïque qui nous empêchait de croire absolument ce que j'ai dit tout à l'heure, dis-tu à la fille de Treize : qu'il n'y avait pas d'intellectuels courageux. Et donc qui nous retenait de devenir vraiment barbares. Ce type, tu comprends, il ne fondait pas comme Sartre un groupe de discussion à Saint-Germain-des-Prés, non, ce n'était pas un malin, il faisait sauter des ponts, il s'introduisait, vêtu d'un bleu, dans la base de la Kriegsmarine à Lorient. Philosophe, logicien, saboteur. Un héros, oui, ce mot ne m'écorche pas du tout la gueule, au contraire. Il vient du fin fond de l'histoire humaine, du moment où l'homme s'affranchit des dieux. Une des choses dégradantes, une des choses désespérantes de ce temps, c'est son rejet de l'héroïsme. Ca veut dire qu'on ne croit plus dans l'humanité, ça. Un héros, ce n'est pas autre chose qu'un homme pleinement humain, le contraire de l'homme-marchandise. Et le contraire aussi de la créature humiliée devant Dieu. Une humanité sans héroïsme est bonne pour Dieu ou pour le marché, certains petits cyniques contemporains n'ont pas l'air de voir ça.
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19 octobre 2007 5 19 /10 /octobre /2007 00:10


Cette question un peu étrange et volontairement provocante avait été formulée, sous une forme approchante, dans une étude réalisée juste avant Vinexpo 2005. Les auteurs en la posant voulaient montrer les limites de la stratégie de blitzkrieg gagnante sur le marché britannique des marques australiennes les Brands Champions (voir chronique d'hier), dont Jacob's Creek est l'emblème, à l'heure où il leur faudrait consolider leurs positions et reprendre l'offensive avec un positionnement plus rémunérateur. En clair, jusqu'à quelle limite de prix un consommateur, de plus en plus avisé des choses du vin, acceptera-t-il de boire et de payer du marketing ?  En effet, comme le titre un rapport publié par la Rabobank : " Le vin australien - la première phase de croissance est la plus facile " le coeur de la problématique réside dans la capacité du secteur australien à retrouver son rythme de progression antérieur et à développer ses exportations de vins de marque premium à des positionnements prix plus élevés dans un contexte international qui a connu des mutations importantes. Les performances du passé, fondées sur la création de consommateurs dans un univers vierge, atteint ses limites. Le temps de la maturité est celui de tous les dangers.

Pour l'auteur du rapport, Arend Heijbroek : " L'Australie est désormais confrontée au risque réel de se voir confinée au segment des vins populaires, sans prétention, qui laisse peu d'espoir de réaliser une croissance durable, rentable pour ceux qui éléborent des vins premium de marque." Et, souligne-t-il, eu égard à la structure de ses coûts de revient, la filière australienne est condamnée à ne viser que le segment premium. D'où l'urgence d'un virage stratégique car " si elle ne modifie pas sa stratégie, il y a des risques que les vins australiens soient perçus comme de simples marchandises et soient, de ce fait, enfermés dans une spirale à la baisse avec des prix et des qualités en régression." Pour faire simple : anticiper les nouvelles orientations du marché et créer de la valeur ajoutée par l'innovation et non faire la course aux volume, sont les clés de l'évolution future. Fort bien, dit comme ça, on enfile des évidences, mais dans le concret du produit les opérateurs se trouvent confrontés aux fondamentaux traditionnels du vin où l'innovation et la création de valeur n'obéissent peu aux critères en vigueur dans le secteur agro-alimentaire. 

Au Vieux Monde de jouer ! La France en tête si elle veut bien enfin tirer le meilleur parti de la mixité de son vignoble, en jouant sur l'extraordinaire image de ses grands vins mis au service d'un savoir-faire vigneron pour des vins de territoire - Oc en est le plus bel exemple - tirés par des marques françaises et des signatures. Dans nos bouteilles nous continuerons de mettre plus de valeur vin que nos concurrents du Nouveau Monde mais il nous faudra en mobiliser bien plus pour soutenir nos marques et investir auprès de la distribution. Tel est notre challenge pour les années à venir. Car comme l'écrit l'auteur du rapport " s'il y a une filière vinicole capable de relever un tel défi et de développer des stratégies qui peuvent aider les entreprises à se repositionner, c'est bien celle de l'Australie". En 2001, mes écrits n'avaient d'autre but que de nous remettre en capacité de rebondir le moment venu face à l'offensive gagnante du Nouveau Monde. Aujourd'hui, ce moment est venu et, de ma toute petite tribune je demande à la filière française de se mobiliser sur ce chantier essentiel, de prendre conscience des enjeux et de jouer collectivement - la France - sur le registre de notre diversité - nos grandes régions...

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18 octobre 2007 4 18 /10 /octobre /2007 00:04

Ce matin je propose la page d'accueil du site officiel Wine Australia à votre réflexion et à vos commentaires.skippy-logo-sm-copie-1.gif
Demain, en contre-point de la belle image d'Epinal des Wallabies, je tenterai de répondre à une étrange question : y-a-t-il une vie après Jacob's ?

 Pourquoi l’Australie ?

Aperçu

Pour rester d’actualité et pour plaire aux consommateurs, une catégorie de vin ou un pays doit être en constante évolution. Cela signifie maintenir constants les valeurs et les attributs de votre marque, tout en introduisant de nouveaux éléments et de nouvelles caractéristiques.

Vue d’ensemble – Le message de "Wine Australia"

En tant que message de marque, Wine Australia est l’assurance d’une qualité invariablement meilleure à tous les niveaux de prix. Quoique nous voulions bien laisser les marchés du monde et leurs consommateurs déterminer ce qui représente un "bon rapport qualité-prix ", Wine Australia se concentre sur la communication des bienfaits de la marque : l’accessibilité, l’intérêt concurrentiel, le plaisir et la qualité ultime du vin.

Les quatre personnalités

Pour développer ce message de marque sur un fond de communication simple mais efficace, Wine Australia s’est concentré sur quatre personnalités qui cherchent à refléter les produits que nous avons à offrir (les vins australiens) et nos occasions d'affaires sur le marché.


Brand Champions
(Champions de la marque) sont des vins qui représentent la salle des machines de la catégorie australienne et le porte-drapeau du standard de tout ce qui suit. La catégorie des champions est composée des marques célèbres et populaires, et des domaines qui aspirent à une présence sur le marché grand public, que ce soit dans les circuits des détaillants ou de la restauration. Par ex. Yellow Tail, Jacob’s Creek, Stamp de Hardy’s.


Regional Heroes (Héros régionaux) sont des domaines ou des producteurs qui ont été les pionniers pour édifier le profil de leur région avec des choix ou des styles variétaux dictés par un sens profond du terroir. Ce sont des vins issus de quelque part plutôt que des vins de n’importe où. Par ex. Wolf Blass Gold, Nepenthe, DeBortoli..


Generation Next (Génération future) correspond à la différenciation à travers l’innovation et au recul des frontières dans le domaine viticole (développement de nouveaux produits et assemblages), en viticulture et en commercialisation (conditionnement et communication). Par ex. Dolcetto Lagrein de Heartland, Muscat Rose de Stella Bella, Pirramimma Wines et les vins à faible teneur en alcool, Clare Valley et son initiative des capsules à vis.


Landmark Australia (Vins de charme d’Australie) reflète la dimension des vins fins australiens. En utilisant la classification de Langton, les résultats actuels des circuits de salons des vins et les conseils bien informés des commentateurs australiens, ce sont des vins auxquels nous aspirons tous. Par ex. Grange de Penfolds, Leeuwin Estate, Hill of Grace de Henschke.

Gestion de la marque de Wine Australia et gestion des canaux de distribution – caractéristiques et avantages.
Gestion de la marque de Wine Australia et gestion des canaux de distribution – caractéristiques et avantages.

Le diagramme ci-dessus reflète la corrélation entre les personnalités de la marque et les caractéristiques et avantages clés qui font que Wine Australia reste d’actualité et conserve son caractère fascinant.

Polarité ou réalité ?

Alors que les marchés existants gagnent en maturité et que de nouveaux émergent, est-il vraiment réaliste qu’une seule catégorie puisse aspirer à satisfaire ce vaste marché très diversifié ? Ou alors, y a-t-il un point auquel les qualités même requises pour élaborer un vin de qualité supérieure qui se distingue des autres (c.-à-d. typiquement un rendement faible, un vin unique conçu expressément pour accentuer les caprices des millésimes) apparait être à l’opposé de celles requises pour promouvoir les produits issus de production de type industriel et qui sont très largement commercialisés ?

Il serait peut-être possible de considérer ces deux extrémités apparemment polarisées comme n’étant pas totalement inconciliables. Après tout, le marché est un continuum et non pas une conjonction de deux extrêmes. Les boutiques spécialisées prennent le relais là où les grandes surfaces lâchent prise, les boutiques indépendantes de vins fins prennent ensuite la place, puis les restaurants et les autres bars et cafés apportent encore une autre dimension, et ainsi de suite conformément à la structure de distribution de chaque marché.

La promotion de la diversité des cépages et des styles par le biais des régions viticoles, ainsi que le développement de méthodes modernes de production et de commercialisation (innovation) représentent la manière de communiquer et d’améliorer les normes de qualité et les attentes du consommateur dans le monde entier. Bien que ce soit de toute évidence la solution pour les vins remarquables et ceux du terroir, il en est de même pour les vins de tous les jours, plus abordables, qui détermineront si le vin deviendra la boisson de choix pour les générations actuelles et futures.

Le véritable défi pour l’Australie – tout comme pour toutes les autres catégories couronnées de succès – est de s’assurer que ce pays remplace et renouvelle ses vins de base avec des marques fraîches, variées et intéressantes. À son tour, cela signifie de développer des sites, des environnements et des techniques avec le meilleur potentiel pour obtenir une ultime qualité de vin, ainsi que pour une facilité et une fiabilité pour obtenir ce résultat.

Cette relation de soutien mutuel entre l’accessibilité, l’intérêt pour le milieu de gamme et la poursuite ultime de la qualité de vin se conclut, tout logiquement, par une catégorie de vin dominante et qui remporte du succès, offrant de quoi satisfaire toutes les occasions, si ce n’est tout le monde.

Un exemple pertinent – Rebecca Hopkins, directrice des relations publiques – groupe Hardy Wine Company

"Le célèbre principe australien voulant que l'on produise du vin de qualité homogène et exceptionnelle de toutes catégories de prix se retrouve dans la marque Hardys, et les vins de la gamme Hardys reflètent clairement les quatre segments du message de Wine Australia.

" En tant que première marque de vin australien en Grande-Bretagne, les marques de Stamp, VR et Nottage Hill de Hardys sont de véritables "Brand Champions" et fournissent une qualité et un rapport qualité-prix fantastiques depuis des décennies. Pendant ce temps, les "Regional Heroes" sont des vins qui reflètent un sentiment d’origine, de typicité et de personnalité que nous proposons sous la marque Oomoo de Hardys de McLaren Vale. Cette gamme de vins capte l’essence de cette région contemporaine et maritime, que l’on appelle souvent le "milieu de bouche de l’Australie".

" Une grande partie du succès des vins australiens a été attribuée à l’approche "Generation Next" : innovation en styles de vin, régions émergeantes et conditionnement. En tant que premier vin d’Australie à utiliser un conditionnement composé d’une combinaison de verre et de bouteilles en PET (polytéréphtalate d'éthylèneglycol), Shuttles de Hardys a le potentiel de redéfinir la manière dont les gens consomment du vin dans le monde entier. Ce conditionnement inviolable et inaltérable en acrylique présente des avantages de commodité et de qualité pour un certain nombre d’occasions non traditionnelles de consommer du vin.

Finalement, l’esprit "Landmark Australia" est parfaitement capté dans les vins de notre marque prestigieuse Eileen Hardy : elle est le résultat d’une poursuite sans compromis d’excellence en viticulture et en vinification."

En résumé

Chaque catégorie (région viticole) aspire à devenir un fournisseur de vin couronné de succès pour différents types d’occasion et de consommateurs. Toutefois, bien que les catégories diverses aient la possibilité de réussir « n’importe quoi », il est rare qu’elles puissent « tout » réussir. Alors, quel est l’argument de vente propre à l’Australie ? Ce sont les quatre sous-marques interdépendantes, ou personnalités, qui cherchent à élever tant le consommateur que l’occasion de la simplicité accessible à l’expérience de vin axé sur la qualité.

     CE QU’IL FAUT EN RETENIR

  • Qualité : des échantillons de tous les vins destinés à l’exportation sont examinés par une commission d’experts pour garantir le maintien des normes de qualité.
  • Intégrité : l’Australie propose un système unique d’intégrité des étiquettes qui garantit que le millésime, le cépage et la région sont tous honnêtement indiqués sur l’étiquette.
  • Diversité : il y a plus de 60 régions viticoles désignées comme telles, plus de 100 cépages et plus de 2000 domaines viticoles en Australie.
  • Authenticité : l’Australie est fière de posséder les types de sols les plus anciens au monde et un large éventail de plantes originales, y compris des vignes de Syrah n’ayant pas été exposées au phylloxéra.
  • Innovation : l’Australie est toujours à la pointe de la recherche en œnologie, en viticulture et en commercialisation. Elle produit 25 % de toute la documentation technique mondiale sur le vin.
  • Ambition : la poursuite insatiable de l’excellence dans le domaine de la culture de la vigne et de la vinification.
  • Pertinence : à l’écoute du consommateur et du client, des viticulteurs qui comprennent autant le marketing que la vinification.
  • Excellence : un système de salons des vins bien établi et en constante évolution qui cherche à reconnaître et à récompenser l’excellence et la diversité stylistique.
  • Inclusive : des vins qui vont de marques populaires de qualité supérieure et récompensées par des prix à des faiseurs d’image charismatique de certains vins
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17 octobre 2007 3 17 /10 /octobre /2007 00:02

Jean-Louis-Piton.JPG
Exercice difficile et délicat que de s'essayer à faire le portrait d'un ami, trop de complaisance, et c'est lui, soucieux de son image décalée, qui prend la mouche ; un excès de toile émeri, et là certains me taxent de provocation inutile. Mais, puisque le vin est tiré il faut le boire, avec Jean-Louis Piton tout a commencé, chez lui, dans le Luberon, sur les hauteurs d'Apt, entre cerisiers à bigarreaux et vignes, où aux premières lueurs roses de l'aurore ont peu contempler la blanche aridité du Mont Ventoux. Nous discutions beaucoup. Il roulait ses petites clopes à la main et moi, l'urbain, avec ma petite machine. En ce temps-là, le Jean-Louis était très bloc contre bloc, la coopération d'abord, militant pugnace, bien dans la ligne comme un jeune turc qui entend gravir les échelons pour entrer dans le premier cercle. Mais, handicaps majeurs, il n'est point languedocien et il répugne au maniement lyrique de la démagogie chère au bougon des cépages. Donc, en observateur intéressé, je sentais poindre sous la langue de bois officielle, le président de Sylla et du Cellier de Marrenon. Là, foin des discours, face aux dures réalités du marché français et les aléas de l'export, le Jean-Louis se posait les vraies questions.

En compagnie des 5 autres pélerins, sous ma houlette de père prêcheur, avec sérieux et courage, il a fait la campagne Cap 2010, porté et défendu les préconisations de la note stratégique : le défi des vins français. Pris des coups, fait sa mue, endossant sans complexe la tenue non camouflée de chef d'une entreprise de mise en marché qu'il fallait relancer, restructurer comme on dit. Et puis, cerise sur le gâteau, le voilà propulsé à Bruxelles à la tête du comité vins du Copa-Cogeca. A ce poste il donne sa pleine mesure, prend son pied, cherche à élaborer les compromis qui feront avancer les mentalités, pense que Mariann Fisher Böll va être celle qui va vraiment dépoussiérer l'OCM sans forcément tout passer par dessus bord. Hélas pour lui, comme pour la viticulture européenne, la Commission et ses services, adepte des leurres, incapable de sortir de sa vision bureaucratique, enfermée dans son bunker idéologique, va profiter des divisions professionnelles pour jeter aux orties tout le travail fourni. Le déficit démocratique des institutions européennes est patent mais dans cette aventure notre Jean-Louis, avec cette nouvelle casquette, a pris une autre dimension. Mais revenons à sa base, le Luberon, à sa maison : le Cellier de Marrenon.

La fonction de président d'une Union de coopératives, je l'avoue, m'est toujours apparue un peu baroque. En effet, voilà un homme à la tête d'une entreprise de mise en marché, exerçant les fonctions traditionnelles du négoce et qui, liée à des fournisseurs qui sont aussi ses "actionnaires", doit à la fois les satisfaire : rémunération des apports et pérennité de leur entreprise, tout en les subissant parfois comme concurrents sur les marchés. L'exercice s'apparente à la quadrature du cercle. Marrenon, Cellier.Winery c'est en Luberon l'opérateur le plus important, 8000 ha, 80% de la production globale, 2500 vignerons, 2d exportateur en Asie, et ce depuis 40 ans. On comprend mieux au vu de ces données que présider un tel ensemble confère de lourdes responsabilités économiques et sociales. Pas facile de donner à ce type d'Union, géré à l'ancienne, après une analyse sans concession, une nouvelle orientation, d'alléger le navire, de le manager avec fermeté, de changer les hommes, et surtout, de convaincre la base vigneronne de la justesse de cette nouvelle stratégie. Dur donc, Jean-Louis Piton, avec sa pâte d'humaniste, a du trancher, les choix ont été fait et ce n'est pas le lieu ici d'en discuter. Ce qui m'intéresse, au travers des portraits d'entrepreneurs très liés à leur vignoble que j'esquisse, c'est que, les clés du rebond de nos vins sont entre leurs mains, leur savoir-faire technique, leur expertise commerciale et leur capacité à bien positionner et différencier leurs produits. Jean-Louis est dans le cercle des décideurs, à sa place, et le challenge et la réussite de Marrenon sont, certes majeurs pour le Luberon, mais aussi pour la Winery France. On parle beaucoup en ce moment de gouvernance de la filière. Son exercice a besoin d'un socle et ce socle ce sont les entreprises de mise en marché. Renforçons-les ! Accompagnons-les ! Facilitons leur la vie ! Mettons autour d'une table les leaders et réservons les discours pour les fins de banquet.
 

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16 octobre 2007 2 16 /10 /octobre /2007 00:07


Moi, le baby-boomer fourbu, doublé en permanence par des Vélibistes aux jupes légères, vilipendé par le cartel des beaux esprits gauchistes reconvertis parce que, comme  je n'avais pas encore 20 ans en mai 1968, j'aurais du rester au chaud chez mes parents, sorte de prédicateur solitaire de la toile, je suis stupéfait du relatif désintérêt, ou lorsqu'ils s'y intéressent c'est avec des gros sabots, des "hommes" du vin pour les consommateurs de ce que nos amis américains buveurs de vin regroupent dans la " Echo Boom Generation" soit en traduction libre les enfants des baby boomers. Faux, me rétorquera-t-on, tout le monde s'intéresse à la EBG et, aux femmes actives, les working woman bien sûr. Tout le petit monde du marketing trépigne, on sonde les cervelles blondes ou brunes ou rousses, vive les bimbos de la Star Ac, les boottles font la danse du ventre, les étiquettes se mettent en string et paillettes, Galatée F donne des cours par correspondance à tout ce petit monde, bref, selon une coutume gauloise : après s'être gobergés des écrits d'un crétin de BB, un HF de Paris, un ennemi juré du vin à la française, les voilà tous dehors, en ordre dispersé, en tongs et en panta-court, c'est la curée. J'exagère bien sûr. Je force le trait mais, tout de même, ce n'est pas ainsi, avec de la quincaillerie, des conseils à deux balles, de la petite réclame racoleuse ou des recettes réchauffées qu'on inverse une tendance lourde.  

Au risque de décevoir mes plus chauds supporters je ne vais pas ce matin en repasser une couche sur ce sujet. Je me lasse. J'ai trop écrit. Je graffite dans la choucroute. Pour comprendre, expliquer, choisir des moyens d'action il faut se plier à une règle d'or : ne pas penser que tout le monde pense comme soi. S'efforcer de se mettre à la place de pour mieux transcrire les codes, les nouveaux us et coutumes de ces consommateurs qui ne nous ressemblent pas. Que voulez-vous ils passent des groles Nike à l'écharpe Burberry's et leurs meufs sont des Louis Vuitton victim avec lunettes Gucci incorporées alors à nous de bien vouloir condescendre à descendre de notre supériorité naturelle pour que la belle image du vin porte ses fruits. C'est un vrai challenge, un défi lancé par les américains pour 2015. En effet, l'édition 2007 de l'étude Impact Delabank The US Wine Market qui situe la consommation américaine, avec 304 millions de caisses de 9 litres, juste derrière la France en termes de volume global consommé, prévoit que cette situation pourrait s'inverser d'ici 2015. D'après leurs pronostics, l'apport des de la "Echo Boom Génération" se chiffrerait en un raz de marée de 60 millions de consommateurs supplémentaires d'ici 2010. J'adore ces dates ! Alors mes petits loups : Cap 2015 ! En se bougeant légèrement le popotin nous pouvons redonner à notre consommation des couleurs : le pink wine montre la voie et, n'en déplaise aux touchent pas à un verre, nous n'allons pas dépraver notre belle jeunesse mais lui redonner le goût des choses.

In the Generations theory of William Strauss and Neil Howe, the Echo Boom Generation is a sub-generation in North America and some European countries branching off Generation Y. The Echo Boom is an expansive term for children born between roughly 1982 and 1994 (though sources disagree on the exact years). In 1989 the number of live births exceeded four million for the first time since 1964, and the Echo Boom peaked in 1990 (33 years after the peak of the Baby Boom) with 4.16 million live births, the greatest number since 1962.[1]

Children of this generation are called Echo Boomers, a reference to the fact that the generation falls between about 30 and 36 years after the Baby Boomer generation, and thus many Echo Boomers are the children of Baby Boomers.

In this theory, the generation spans from, and immediately follows, the so-called MTV Generation and immediately precedes the Internet Generation. This generation is significant because they are the last born to appreciate the changes of the digital revolution, and the rise of the internet and computer technology. The "Echo Boomers" are expected to be highly involved in what is sometimes being called Generation C.


 

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