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24 décembre 2009 4 24 /12 /décembre /2009 00:00

Enfant, le temps de l’Avent, celui où nos mères, la mienne et Madeleine Remaud celle de ma seconde famille, se rendaient à Nantes dans la C4 de Louis le boulanger, le mari de Madeleine, pour acheter aux grands magasins Decré, les cadeaux de nos petits souliers. La fiction du Petit Jésus – pas de Père Noël dans notre Vendée, c’eut été un sacrilège – dura fort tard, nous étions en ces temps reculés de gentils niais qui fumaient des P4 en cachette tout en croyant aux contes de Noël. Nous ne roulions pas sur l’or, mais les cadeaux furent toujours bien choisis : le dictionnaire de Monsieur Champagne (une chronique de 2006 http://www.berthomeau.com/article-4027967.html ), un scooter Vespa à pédales, rien que du bonheur. Mais le point culminant restait la veille de Noël avec la confection de la crèche et du sapin de Noël. Mon grand frère Alain – je l’embrasse fort, c’est son premier Noël sans sa Danielle –, avec son compère Jean Cantin, allaient couper des petits sapins en forêt. Moi j’allais ramasser de la mousse : de la verte et de la blanche, des branches de houx et de fragonnette pour le décor de la crèche. Le papier faux rocher, la grotte, les petits chemins en sciure, Marie et Joseph à genoux, le bœuf et l’âne, les bergers, les moutons, l’étoile en haut du sapin, les boules et les guirlandes... Il régnait à la maison une atmosphère légère et douce. Mais le must restait la messe de Minuit.

Comme mes plus fidèles lecteurs le savent, déjà ambitieux comme pas deux, j’étais enfant de chœur et pour nous, la Messe de Minuit, constituait un grand moment. En effet, qui donc cette année entonnerait le Minuit chrétien ? Gégène, l’organiste aveugle, adepte du gris que l'on roule, qui bramait comme un vieux cerf poussif ? Quelqu’un venu d’ailleurs ? Un vaillant mothais bravant Gégène ? En effet, celui-ci n’appréciait pas la concurrence et, lorsqu’un audacieux se risquait à lui piquer l’interprétation du Minuit chrétien, il enrageait et, pour marquer sa colère, soit il poussait l’accompagnement à l’harmonium comme une formule 1 ou le laissait languir à la Richard Clayderman. La troupe d’enfants de chœur se poilait sous le regard courroucé du curé doyen. Moi, en dépit des interprétations calamiteuses, les paroles du Minuit Chrétien me tiraient des frissons, me nouaient les entrailles : comment ne pas se sentir ému par «  l’heure solennelle » par ce « Peuple à genoux qui attends sa délivrance... », tressaillir face au courroux de Dieu le père, et puis transporté par le « Peuple debout... » tout ça pour effacer la tache originelle, ça valait le coup de chanter la délivrance en matant pendant la communion en tenant le plateau sous les mentons pointés, les langues tendues, de quelques beautés locales, dont certaines ne baissaient même pas les yeux, ce qui donnait toute sa force au péché originel que j’avais hâte de consommer.

Pour ceux qui le souhaitent je propose à l’audition 2 versions du Minuit chrétien :

1-     celle d'Armand Mestral

2-    celle, en anglais, de Luciano Pavarotti

La Messe de Minuit terminée nous rentrions à la maison en famille pour déguster :

1-     un chocolat chaud + une part de brioche de chez Remaud pour les femmes et les enfants,

2-    un vin chaud pour les hommes ;

Ensuite dodo, pas question de réveillon, c’eut été indécent face au dénuement du fils de Dieu dans la crèche de Bethléem. Sans jouer les rabat-joie, moi, cette frugalité m’a toujours plu et le lendemain, au déjeuner après les cadeaux dans les petits souliers mon cordon bleu de mère nous faisait apprécier son grand beurre blanc et son art de la bûche : petits plaisirs, grand moment ! Et puis le jour où ce fut un électrophone qui vint orner mes petits souliers, hormis le petit papa Noël de Tino qui me gonflait, Mon beau sapin roi des forêts lui m’enchantait. Alors, pour le carbone, je vous offre 2 versions aux antipodes de mes jeunes années :

1-     les Petits chanteurs à la Croix de bois (en ce temps j’étais soprane mais la puberté m’a cassé la voix...)

2-    Les chœurs de l’Armée Rouge (les rouges en Vendée ça faisait frissonner dans les campagnes...)

À demain chers lecteurs pour un Noël plein de surprises...

 

Pour écouter Minuit chrétien ou Mon beau sapin cliquez sur le bouton ad hoc des petites radios surmontant ma chronique.







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23 décembre 2009 3 23 /12 /décembre /2009 00:00

Je plaisante, à demi, bien sûr ! Avertissement préventif afin que je ne tombasse point, tel St Sébastien, transpercé et terrassé par les flèches des ligues de protection de tout acabit. Comme un verre à moitié vide donc à moitié plein le titre de ma chronique matinale contient sa part de vérité scientifique. De quoi s’agit-il ? D’une info glanée dans un hebdomadaire très sérieux : « Hara-kiri Hebdo », je sais j’aggrave mon cas. Et pourtant, c’est dans une librairie buvette casse-graine de Lourmarin, où le très prisé Nicolas Demorand de France Inter a ses habitudes, que j’ai lu ceci :

 Caillou-6575.JPG

Pour ceux qui doutent veuillez lire ci-dessous la Communication scientifique (en anglais) et en traduction berthomesque :

 

Isolation of red wine components with anti-adhesion and anti-biofilm activity against Streptococcus mutans

 
References and further reading may be available for this article. To view references and further reading you must purchase this article.

Maria Dagliaa, Monica Stauderb, Adele Papettia, Caterina Signorettoc, Giovanni Giustod, Pietro Caneparic, Carla Pruzzod and Gabriella Gazzania, Corresponding Author Contact Information, E-mail The Corresponding Author

a Department of Pharmaceutical Chemistry, Faculty of Pharmacy, Pavia University, Via Taramelli 12, 27100 Pavia, Italy

bIstituto di Microbiologia e Scienze Biomediche, Marche Polytechnic University, 60020 Ancona, Italy

cDipartimento di Patologia, Sezione di Microbiologia, Verona University, Strada Le Grazie 8, 37134 Verona, Italy

dDIBIO, Genova University, Corso Europa 26, 16123 Genova, Italy


Received 23 March 2009; 

Revised 3 August 2009; 

Accepted 24 August 2009. 

Available online 29 August 2009.

 

Abstract

Red wine is a widely consumed beverage with multiple beneficial effects on human health. In the present paper, the anticaries properties of red wine were studied in vitro and ex vivo. Our in vitro findings shows that dealcoholised red wine, besides exerting antibacterial activity, strongly interferes with Streptococcus mutans adhesion to saliva-coated hydroxyapatite (sHA) beads, promotes its detachment from sHA, and powerfully inhibits in vitro biofilm formation. The main components responsible for such activities were found to be proanthocyanidins. The ability of red wine to inhibit ex vivo S. mutans biofilm formation on the occlusal surface of natural human teeth also was demonstrated.

Our data indicates that protection of the oral cavity from the cariogenic action of S. mutans may be another beneficial effect of the moderate consumption of red wine.

Keywords: Red wine; Streptococcus mutans; Caries; Adherence; Biofilm

Traduction Berthomesque grosse maille garantie sans contre-sens

« Le vin rouge est une boisson largement consommée avec des effets avantageux multiples sur la santé humaine. Dans le présent papier, les propriétés d'anti-carie du vin rouge ont été étudiées in vitro et ex vivo. Nos découvertes in vitro montrent que le vin rouge désalcoolisé, en plus de la manifestation de l'activité antibactérienne, se heurte fortement au Streptocoque mutans par l'adhérence à couvert des perles de salive hydroxyapatite (sHA) promeut son détachement de sHA et interdit puissamment in vitro la formation du biofilm. Les composants principaux responsables de telles activités ont été trouvés pour être proanthocyanidins. La capacité de vin rouge pour interdire la formation ex vivo S. mutans biofilm sur la surface occlusal de dents humaines naturelles a aussi été démontrée.

Nos données indiquent que la protection de la cavité buccale de l'action de cariogenic de S. mutans peut être un autre effet avantageux de la consommation modérée de vin rouge. »

Comme je suis un esprit facétieux j’imagine Monsieur Michu sortant le matin de sa salle de bains, l’haleine très rouge corsé et le regard courroucé de madame Michu assorti d’une remarque bien sentie de celle-ci : « Marcel, si maintenant tu picoles après ton déjeuner ça va pas aller ! » Réponse benoîte du dit Marcel « Alphonsine c’est la volonté de la Faculté... » et retour en revers de sa moitié « Mais qu’est-ce qui va pas nous inventer... » Et pourtant quoi de plus plaisant qu’un bain de bouche au Haut-Smith-Lafitte (je dis ça à cause de Caudalie) le matin dans sa salle de bain. Au moins ça évite de penser aux désagréments du temps et, pour ceux qui se rasent le matin d’y penser tout le temps (allusion fine à certains). Bref, un dentifrice « Merlot » ou « Cabernet Sauvignon»  ou « Aramon » y’a peut-être là un bon filon pour la surproduction.

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22 décembre 2009 2 22 /12 /décembre /2009 00:07

Comme vous avez pu le constater en ce début de semaine de Noël j'adore les bulles, celles du Champagne comme celles d'origine plus roturière, car elles accompagnent toujours des jours heureux.

J’adore la science car, comme l’écrit Hervé This dans son ouvrage « De la science, aux fourneaux » chez Belin, elle « ne démontre rien, car sa mission – la recherche des mécanismes des phénomènes – n’est pas la production de théories, mais la réfutation de « modèles », sortes de simplification de la vérité : paradoxalement, ce travail de sape conduit au progrès de la connaissance. »

Mais où est le lien entre les bulles et la science, me demanderez-vous ?
Tout bêtement parce que l’étude des bulles de Champagne est un cas d’école. En effet, au tout début l’observation a montré que celles-ci prenaient naissance à la surface des verres puis cette idée a été précisée en étudiant le comportement de « quelques bulles sur les éventuels « voltigeurs », ces particules qui sont parfois en suspension dans le breuvage effervescent. »

Je ne vais pas vous prendre trop la tête mais simplement vous exposer, du moins laisser à Hervé This le soin de le faire, le dernier modèle connu qui réfute celui de St Gobain Recherche, selon lequel « les bulles semblaient naître sur des particules minérales (tartrates, carbonates) ou sur des fibres textiles. »

 

« Au laboratoire d’œnologie de Reims, Cédric Voisin, Gérard Liger-Belair et Philippe Jeandet ont montré que les croissances de bulles se font surtout, non par les fibres, mais dans celles-ci : les fibres textiles sont creuses, et le versement du champagne dans les flûtes, où ces fibres sont venues se coller aux parois, laisse des poches dans les fibres. L’analyse informatique des images produite par un tel système expérimental où la caméra est couplée à un microscope a révélé que le gaz diffuse probablement par les parois des fibres creuses.

Ces fibres doivent être considérées comme des ensembles de microfibrilles, où le gaz dissous dans le liquide diffuse. Il vient alors enrichir les bulles restées coincées dans les fibres, de sorte que les poches de gaz de l’intérieur des fibres (il y a généralement une poche par fibre) grossissent et finissent par « déborder » des fibres : une bulle se détache alors, laissant une poche de gaz dans la fibre, qui peut à nouveau grossir et engendrer une bulle. Tout cela en quelque cinq millisecondes !

Comment la bulle se détache-t-elle de la poche de gaz restée dans la fibre ? La théorie n’est pas aboutie, mais une hypothèse serait que joue l’effet Rayleigh (du nom du physicien anglais), selon lequel une interface telle que celle qui sépare le champagne du gaz se minimise. C’est, à l’envers, le même effet que celui qui dissocie une gaine régulière de rosée déposée sur un fil d’araignée, au petit matin en une succession de gouttelettes : la surface totale eau/air est inférieure quand les gouttelettes sont formées. Ici, la surface est réduite quand la bulle se forme.

Détachée, la bulle monte enfin vers la surface. Ne manquez pas de la contempler. La prochaine fois que vous aurez l’heur de déguster le breuvage attribué au moine Pierre Pérignon : vous verrez que le mouvement n’est pas vertical. En effet, le mouvement d’une bulle dans le liquide perturbe ce dernier, qui dévie la bulle suivante du train de bulles partant d’une fibre particulière. D’autre part, la paroi, aussi, modifie le mouvement ascendant des bulles, qui forment des trains inclinés. Les mystères, toutefois, ne sont pas moindres. Par exemple, le suivi des montées de bulles révèle que les molécules tensioactives qui sont à la surface des bulles (protéines, peptides…) sont poussées vers le bas des bulles, au cours de la montée de celles-ci. L’étude est difficile, car l’analyse de quelques molécules présentes à une interface défie les moyens d’analyse les plus modernes. Il y a un monde dans une coupe de champagne. »

 

Certains, ceux qui ont eu le courage d’atteindre ce paragraphe, vont m’objecter : « nous ne comprenons goutte à ces histoires de gouttes… » Je veux bien en convenir mais, concédez-moi, qu’il y a dans ces propos une once de poésie et une pincée d’humour : l’expression coincer la bulle prend ici un sens profond. De plus, en greffant sur ces propos sérieux des considérations plus triviales, il est possible de se poser des questions iconoclastes : est-ce que la 1ière Bulle de Blanquette à un comportement différent d’un Blanc de Blancs de Cramant ? ou est-ce que le coupage blanc rouge pour faire du Champagne rosé influe-t-il sur la trajectoire de la montée des bulles ? ou est-ce que les trains de bulles arrivent-ils toujours à l’heure ? ou est-ce qu’un traqueur de bulles peut s’assimiler à un coinceur de bulles ?
Les écrits d’Hervé This datent de 2007 alors peut-être que depuis nos traqueurs de bulles ont-ils émis de nouvelles hypothèses ?

 

 

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22 décembre 2009 2 22 /12 /décembre /2009 00:00

J’ai connu au temps du cabinet Rocard la bataille, non de la Marne, mais celle dites de la « Méthode Champenoise », menée par les producteurs du « vin de pays de Champagne » * face à tous les utilisateurs d’autres pays de chez nous ou de Pays d’ailleurs. En notre doulce France la Résistance, menée par le rond sénateur de la Côte d’Or Bernard Barbier, s’accrochait à cette dénomination qui, faut être franc, ajoutait à leur roture quelques quartiers de noblesse. Cependant, puisque les Champenois revendiquaient la paternité de la méthode, ce que contestaient mes amis de Limoux en termes d’antériorité, pourquoi diable interdire à ceux qui l’utilisaient de la revendiquer ? Le droit des AOC, si peu prisé par nos amis anglo-saxons, permet des fantaisies juridiques au goût fort malthusien. Ce fut donc pour la piétaille, comme dirait le sieur Courreau de Bordeaux, la géhenne de la méthode traditionnelle qu’il ne faut pas confondre avec la méthode ancestrale ; encore heureux que lorsque le précieux liquide à bulles est dans un Mathusalem ils ne fussent pas dans l’obligation de la qualifier d’immémoriale.  

Ceci écrit, pour madame Michu, consommatrice en caddie de plus de 50 ans, c’est le maquis des bulles. En effet, en dehors des Princes de Champagne, même si certains sont dans une «dèche» passagère qui nous vaut des roteuses frisant les 7 euros, le titre infâmant de mousseux est accolé à tous les autres. Comme un parfum de stand de foire, comme un goût de fin de banquet du club du 3ième âge, comme un air de Charles Volner ou de Kriter... elle n’y bite rien notre dame Michu à nos explications à la con. En effet, y’a des vins effervescents AOC : les Saumur, les Vouvray, les Clairette de Die, les Blanquette de Limoux, le Gaillac perlé, le Vin d’Aÿze, le St Peray, le Seyssel et le Cerdon issus de méthode traditionnelle ou ancestrale... puis y’a les Crémants AOC : d’Alsace, de Bourgogne, de Bordeaux, de Loire, du Jura, de Limoux tous issus de méthode ancestrale... puis y’a plein de mousseux fait avec des vins de pays mousseux issus de méthodes traditionnelle et ancestrale... puis y’a les cuves closes avec des marques à forte notoriété : Charles Volner, Kriter, Café de Paris. Comme vous pouvez le constater nous faisons dans la simplicité. Reste le prix ! Ça madame Michu elle bien connaît l’épaisseur de son porte-monnaie. Mais comme toujours c’est aux frontières que tout se gâte : entre un Champagne, habillé pour l’hiver d’un nom de complaisance pour Leclerc, à moins de 10 euros et un vrai de vrai de chez de vrai avec terroir incorporé à 10 euros du style de ceux que je vais vous présenter dans quelques instants qu’est-ce qu’elle fait madame Michu ? Faut pas compter sur les gars de la GD, eux y z ‘en ont rien à tamponner, y savent plus faire leur métier d’épicier, conseiller, y préfèrent conduire les veaux au pré, alors comment faire pour que la seule notoriété du Champagne joue ? Beau cas d’école pour nos petits génies du marketing qui, au lieu de sucer la roue des champenois, feraient mieux à mon avis de jouer la carte de l’autonomie.

Bref, pour cette sélection j’applique ma méthode traditionnelle : je fais mes courses chez mes confrères, en l’occurrence ici dans le supplément de Bourgogne Aujourd’hui sur les Crémants. Dernière remarque : pour le commun des mortels le terme Crémant n’évoque pas un vin effervescent et, sans vouloir être mauvaise langue, il n’évoque pas grand-chose si ce n’est une vague phonétique le rattachant à la crème. Je sais que les puristes vont hurler mais faites donc un petit questionnement, non assisté bien sûr, sur le terme Crémant et vous verrez le score. Même en y adjoignant Bourgogne ou Alsace le résultat sera certes meilleur mais bien loin d’une vraie notoriété. Y’a du boulot à faire alors faut le faire en sortant de notre jargon traditionnel car y’a vraiment de l’excellent hors la Champagne de notre Jacques Merveilleux du Vignoble.

 

1-    Crémant de Limoux Toques&Clochers 2006 de Sieur d’Arques « Ce vin est issu d’un assemblage de chardonnay, mauzac et chenin blanc. À Limoux, on a le soleil, aussi la maison a cherché des parcelles aux sols argilo-calcaires et marneux situées à 300 mètres d’altitude au moins, pour garder de la fraîcheur aux raisins. Les arômes ne manquent pas de finesse et la bouche est bien équilibrée entre l’onctuosité, la suavité et un fruité frais et croquant. »  19, 50 euros www.sieurdarques.com

2-    Crémant de Loire Cuvée Tirage 2004 Baumard « Déjà largement récompensé par nos confrères aux Usa, cette cuvée issue majoritairement de chardonnay (chenin blanc en complément), élevée deux ans sur lattes, exprime des arômes frais et d’une grande finesse : agrumes, pain brioché, fleurs blanches... En bouche, délicatesse et vinosité se marient pour donner un crémant riche, vineux et harmonieux. Un vin de repas ! Quand au prix, il peut faire rire...ou pleurer ! » 8,80 euros www.baumard.fr/   

3-    Crémant du Jura Cœur de Chardonnay 2006 Rolet « S’exprime avec des aromes frais, fins, élégants. Rondeur, effervescence fine et acidité discrète, composent ce vin vineux et harmonieux. » 11,50 euros www.rolet-arbois.com  

4-    Crémant de Bourgogne Au-dessus des Vermots 2003 Louis Bouillot « Voilà l’archétype du crémant de terroir, issu d’une parcelle de 73 ares située à Savigny-lès-Beaune, plantée à 100% de pinot noir. Le chaud millésime 2003 s »exprime dans ce vin tout en richesse, rond, aux saveurs miellées, briochées » 29,50 euros www.boisset.fr/fr/.../m-sit-louis-bouillot.php

5-    Crémant d’Alsace Sub Rosa Cave de Beblenheim « Plusieurs millésimes sont assemblés pour assurer la constance de la cuvée qui se partage entre chardonnay et pinot noir. Nez délicat de fleurs blanches. Le vin est rond, souple et d’une belle persistance » 11,50 euros www.cave-beblenheim.com/  

6-    Crémant de Bourgogne Rose de Vigne Domaine Chevrot « Ce vin illustre la réalité d’un petit domaine bourguignon de qualité, producteur soigneux et artisanal de quelques milliers de bouteilles de crémant. Aromes frais, purs, de framboise, de fraise... Le fruité est bien présent en bouche, très plaisant, savoureux et d’une grande délicatesse. » 9,30 euros  www.chevrot.fr/   

7-    Crémant blanc de Bordeaux cuvée symphonie d’amis Vignobles Peyvergès « au nez, les fleurs blanches dominent. L’attaque en bouche est vive mais l’ensemble est bien équilibré. » 7,50 euros départ cave. Médaille d’or au concours national des Crémants.    www.vignoblespeyverges.com     

8-    Crémant de Die blanc millésimé 2005 Cuvée Combe Armand « joli vin où se mêlent dans un bel équilibre la fraîcheur et un fruité rond, vineux » 7 euros départ cave. « Ancien domaine familial, les caves Carod sont aujourd’hui une filiale du groupe Grand Chais de France. Elles vinifient 200 ha dont 30 en propriété, et commercialisent 30 00 bouteilles de Crémant de Die. » médaille d’or au concours national des Crémants www.caves-carod.com/  

9-    Crémant rosé bulle de crémant Sieur d’Arques « Le nez offre des notes de fruits rouges. L’attaque en bouche est vigoureuse pour ensuite donner un crémant agréable et vineux » médaille d’or au concours national des Crémants 11,95 euros prix caveau

10-                      Crémant de Bordeaux Cuvée de l’Abbaye Jaillance « le nez est marqué par un fruité pur et frais. En bouche, le vin se distingue par sa finesse et sa vivacité. Cette cuvée fonctionne très bien à l’export, chez les cavistes new-yorkais notamment. » 8 euros En rachetant la maison Brouette à Bordeaux, Jaillance commercialise 500 000 bouteilles de Crémant de Bordeaux. Mais que fait monsieur Courreau ? médaille d’or au concours national des Crémants. www.jaillance.com/  

11-                        Crémant de Loire Quadrille 2002 Langlois-Château « Les raisins sont issus de 4 beaux terroirs de la région de Saumur, planté en chenin blanc, chardonnay, cabernet franc et cabernet sauvignon. Le vin est patiné, vineux, avec des arômes flatteurs de fruits secs et de miel. » 19,30 euros www.langlois-chateau.fr/  

12-                       Crémant du Jura Chardonnay Caveau des Byards « Nez frais, net, élégant. En bouche, le vin s’adresse clairement aux amateurs de vins plutôt doux, voluptueux, ronds que fins et élégants. Plaisant et flatteur ! » 6,85 euros www.caveau-des-byards.com /

13-                       Crémant blanc millésimé 2005 Cave Bailly-Lapierre « un crémant long en bouche, riche et vineux, qui conserve un bon équilibre » médaille d’or au concours national des Crémants www.bailly-lapierre.fr/  

14-                      Crémant blanc cuvée prestige Ostertag-Hurlimann « Belle intensité aromatique pour ce crémant expressif, rond et agréable ».  médaille d’or au concours national des Crémants 7 euros départ cave. www.ostertag-hurlimann.fr /

15-                       Crémant de Loire blanc cuvée Lacheteau « Le nez est complexe, fruité et épicé. En bouche une trame équilibrée, élégante et gourmande se déploie. » médaille d’or au concours national des Crémants. www.gcfplanet.com/site/Lacheteau-59.htm

 

* vin du pays de Champagne et non de pays, j’innove depuis que le concept de Champagne de Table vient de faire irruption dans le PLOUF : Paysage Langagier des Œnophiles Unifiés Français (Unifiés au sens de l’ancien PSU dont jamais aucun analyste n’a pu déterminer exactement le nombre des tendances ou sous tendances)

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21 décembre 2009 1 21 /12 /décembre /2009 00:00

 

Comme c’est étrange, en cette fin d’année, comme toutes les fins d’années, chaque magazine, spécialisé ou non, chaque journal, y va de son spécial Champagne.  Normal me direz-vous, Noël, le Nouvel An, les Réveillons, donc... donc des bulles... donc il faut choisir dans la profusion... donc il faut bien donner des conseils au bon peuple de France... donc dans ma petite tête de chroniqueur je me suis dit « pourquoi pas mon Spécial Champagne pour vous »... Mais, comme souvent chez moi entre l’envie et le passage l’acte la rivière profonde. En effet Vin&Cie n’est pas le Point et moi je ne suis pas Jacques Dupont Merveilleux du Vignoble, alors...        

 

Alors pour me tirer de ce dilemme, il ne me restait plus qu’à sucer la roue d’un « grand nez », tirer les marrons du feu d’un « bec fin », faire faire l’essentiel du boulot par un pro, suivez mon regard, appliquer la stratégie du coucou. Le rêve de tout cossard normalement constitué de mon espèce. Bien sûr pour ne pas tomber sous le coup du plagiat il ne faut pas se contenter de faire du Jacques Attali – encore un Jacques – c’est-à-dire du shadokisme littéraire, mais ruser, faire le bon gars qui sait pas, achetez le Point au kiosque du coin, le feuilleter, tomber comme par hasard sur le bon papier de Jacques Dupont Merveilleux du Vignoble, puis l’air dégagé faire son marché dans sa Sélection de Champagne à partir de 11 euros 30 et, en deux coups de cuillère à pot, le tour est joué.

 

Jouer. Moi ce qui me plaît dans cette méthode à 2 balles, pardon à 3 euros 50, c’est d’imaginer notre Jacques Dupont Merveilleux du Vignoble marnant – faut la trouver celle-là – dans la Champagne vineuse, pas la pouilleuse bien sûr, se tapant la montagne de Reims puis escaladant la Côte des Blancs, allant de vigneron manipulant en vigneron manipulant, quasi troglodyte, dur labeur du grand humeur, toute la sueur du subtil goûteur, aux nuits peuplées de muselets, de blanc de noirs, de blanc de blancs, de dégorgement, de liqueur de dosage et de rosé – non Jacques ce n’est pas autorisé en Champagne, celle-ci utilise un droit que toutes les AOC ont – bref pas un truc « meunier tu dors » mon cher Pinot, référence subtile à Pineau le collègue de Bérurier me permettant cette sublime chute. J’en aurais presque mauvaise conscience d’exploiter ainsi la sueur de notre illustre goûteur si celui-ci ne nous rassurait sur l’hospitalité champenoise : « La Champagne sait recevoir » écrit-il. Alors, sans aucune mauvaise conscience, les pieds bien au chaud dans mes charentaises je vous livre le fruit de ma « pêche miraculeuse » en terre Duponienne – et non Duponiste ou Duponesque.

 

TOP 10 DES 2 JACQUES

 

Mes choix ne tiennent aucun compte des prix, ils se réfèrent à des instants de ma vie, à des coups de cœur, à des folies, à des amis, à ma raison...

 

1- Mon chouchou : Les Rachais Extra Brut 17/20 Raymond Boulard « Pur Chardonnay, fermentation spontanée avec levures indigènes. Grillé, moisson, blé, déjà des notes de craie, bouche puissante, dense, petite touche boisée qui apporte de la complexité. Vin gras, généreux, intense, qui demande quelque mois d’attente 38 euros » Lire ma chronique de sur les Rachais l'ami Francis Boulard http://www.berthomeau.com/article-18520151.html qui collectionne les bonnes notes du Jacques Merveilleux du Vignoble : un 17,5-18/20 pour son Petrae et 17-17,5/20 pour son Grand cru Mailly Brut nature. Mais comme si ça ne suffisait pas la RVF conduite par Antoine Gerbelle décerne pour l'Extra Brut 2004 un 18,5/20 et un commentaire que je ne résite pas au plaisir de vous livrer «Nez exotique, puis crémeux et doux comme un cake sortant du four. En bouche, c'est une projection de calcaire. Son fumet grillé évoque les grands chardonnays d'Arboid. Encore sur de fins amers, ce grand champagne de table s'appréciera sur au moins quinze ans. Dégorgé en juin 2009 » Et puis pour faire bon poids Gérard Muteaud dans l'Obs sélectionne Les Rachais 2002 « tonique et intense, emballe par sa finesse de ses bulles et la délicatesse de ses arômes.»
Bref, sans me pousser du col, sans dire que j'ai été le premier, je suis très heureux d'avoir déclaré y'a plus de 18 mois ma flamme à cette cuvée Les Rachais. Si vous me faites confiance allez-y les yeux fermés c'est du grand et du bon.


2-
Pour pépé Louis et le sourire de Mélanie : Cuvée Louis Extra Brut 17/20 Tarlant « Provenant d’une vigne de bas de coteau, moitié pinot noir et moitié chardonnay, une base 1998 complétée de vins de 1997 et 1997. Très pur, minéral, bouche vive et dense, large, structurée, ample, gras, long. 40 euros »

 

3- J’aime : Vénus 2004 Brut Nature 17/20 Agrapart&Fils « Provenant d’une vieille vigne d’Avize, «  travaillée par l’homme et le cheval Vénus », vinification en fûts. Nez discret, légèrement citronné et floral, petite touche de noisette, bouche assez fruitée, ronde, ample, des saveurs de raisin mûr, enveloppant, assez long. 60 euros »

 

4- La meilleure note : Nicole Moncuit Vieille Vigne 2002 19 /20 Pierre Moncuit « Nez riche, beurre frais, brioche, fleurs blanches, bouche riche, minérale, pierre de cave, crayeux, très long, très grand vin. Grande classe ! 42 euros »

 

5- Pour un fidèle, tendu, pas lui son champagne : Brut Perle Noire Grand Cru 16/20 Alain Soutiran « Nez minéral, pierre humide, cave, sans doute une présence assez forte de vins de réserve dans cet assemblage, structuré, tendu, bien savoureux, long. 31 euros »

 

­6- Le rosé de mon cœur : Grande Année Rosé 2002 18/20 Bollinger « Un rosé réalisé avec 5% de vins rouges provenant de la célèbre vigne de Bollinger, La Côte-aux-Enfants. Nez fraise, moisson, bouche épicée, éclatante de fruits et de saveurs minérales, vin vineux et élégant, très long. 150 euros »

 

7- Souvenir, souvenir de 1981 à l'Hôtel de Lassay : Grand Siècle 18/20 Laurent-Perrier « Houblon, céréales, blé chaud, joli nez, petites notes de cire, épicé, assez marqué vieux chardonnay, fin, élégant, poire confite, très long 170 euros »

 

8- Je n’y peux rien j'en ai :  Krug millésimé 1998 17,5-18/20 « Doré soutenu, nez fournil du boulanger et magasin de l’antiquaire réunis, cire et pain (et non pas pain de cire), pierre humide, bouche douce, crémeuse, voluptueuse ; vin très mûr, à point aujourd’hui. 250 euros »

 

9- Tendue, il a écrit tendue... : René Lalou 1998 17,5-18/20 Mumm « Miel, confiserie, nougat, fruits blancs confits, bouche vive, épices douces, tendue, crémeuse, une longueur exceptionnelle, finale épicée. Très beau vin de grande classe. 360 euros »

 

10- Une belle histoire à raconter : Les Échansons 1999 17/20 Mailly-Champagne « 75 % de Pinot Noir, 25% de Chardonnay. Nez vineux, marqué par le pinot, groseille, bouche crémeuse et dense, beaucoup de classe, vin de repas. 75 euros »

 

TOP 10 DES MEILLEURS PRIX POUR LES MEILLEURES NOTES de Jacques Dupont Merveilleux du Vignoble

     

1-    Blanc de Noirs Grand Cru Henriet-Bazin : 17/20 « Joli nez fruits noirs, bouche douce, légèrement boisée mais bien fondue, minéral, long, complexe, droit, très joli vin d’un parfait équilibre. 17,20 euros. »

2-    Blanc de blancs 2005 Franck Bonville : 17,5/20 « Paille, cannelle, un peu évolué, crémeux, minéral, log, note truffée, épicé en finale. Complexe et raffiné 19 euros. »

3-    Prestige blanc de blancs grand cru Franck Bonville : 17 :20 « Paille, moisson, bouche douce, élégante raffinée, crémeuse et fine ; un vrai vin de grand cru. Long et élégant. 18,20 euros. »

4-    Prestige grand cru Rémy Louvet : 16,5-17/20 « Doré soutenu, nez poire, nèfle, bouche vineuse et fraîche à la fois, saveurs automnales, on retrouve la poire, long, élégant et gourmand. Très long. 15 euros. »

5-    Carte or blanc de blancs Grand Cru : 16,5-17/20 « Floral, citron, aubépine, bouche minérale, craie, tendue, note pamplemousse. Vin très pur, fin, un côté crémeux en milieu de bouche, long, belle amertume qui prolonge la bouche. 15,75 euros. »

6-    Brut 2004 Monmarthe : 16,5-17/20 « Nez frais, citronné, floral, bouche tendre, fondue, beaucoup de saveurs, gras, riche, très long pour un 2004. 17,90 euros »

7-    Brut Nature Fabrice Lecourt : 16,5/20 « Citronné, un peu sauvage, tendu, frais, très sèveux, vif, d’une belle pureté, le champagne en liberté. 12,70 euros »

8-    Brut Réserve Morel Père&Fils : 16,5/20 « Doré soutenu, nez épicé, feuilles mortes, senteurs automnales, bien marquées par le pinot noir, bouche gourmande, fruitée, riche en saveurs, équilibrée, un peu de sucrosité. 14,40 euros »

9-   Brut rosé Rémy Louvet : 16,5/20 « Nez parfumé, fraise, grenadine, bouche ample, gourmande, bonbon coquelicot, très joli vin, délicieux et crémeux. 15,30 euros »

10-                      Extrabrut 2002 Denis Marx : 16,5/20 « Nez citronné, bouche vive, élégante, bien fruitée, longue fraîche vive, structuré, long. 16 euros »

 

Les 3 plus petits prix avec les meilleures notes de Jacques Dupont Merveilleux du Vignoble

 

1-      Sélection Gérard Cligny 15,5/20 : « Nez paille, minéral, présence de chardonnay qui lui confère des notes plus aériennes, bouche ronde, savoureuse, généreuse, long, gourmand, tendu, joli vin. 12,60 euros »

2-     Brut Tradition Philippe Thévenin : 14,5/20 « Nez fruits blancs, sucrosité, bouche ronde, souple, fraîche et ronde à la fois, bien parfumé ; bon vin d’apéritif. 12 euros »

3-     Tradition Gérard Cligny : 14,5/20 « Doré soutenu. Pomme, senteurs automnales, bouche fruitée, ronde, bien mûre, pas mal de vin de réserve, bonne amertume en finale. 11,30 euros » C’est le moins cher de la liste.

 

Pour les adresses consulter www.point.fr  les dégustations de Jacques Dupont.

Pour la tension Jacqueduponienne lire la chronique http://www.berthomeau.com/article-31561023.html

 

 

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20 décembre 2009 7 20 /12 /décembre /2009 00:00

Le vieux, en nous faisant entrer dans sa bicoque enfumée, semblait à peine remis de son audace, son regard déjà torve fuyait les nôtres et, lorsqu’il nous intima quasiment de nous asseoir sur l’unique banc en pointant sa cane vers lui, son bras ondulait tel un épouvantail agité par le vent. Sous la table un brave Épagneul Breton releva sa vieille carcasse arthritique pour illico se mettre à lécher la main de Chloé. La glace était rompue, le vieux pour la forme morigéna doucement son vieux compagnon :

 

« Pompon laisse la dame tranquille... » avant d’ajouter « Moi, c’est Tanguy... C’est parce que j’ai navigué sur des cargos marchands que j’ai compris le bonjour de la demoiselle... » Cette tirade, toujours de sa voix d’enfant, le requinquait définitivement et il en profitait, en trainant légèrement la jambe gauche, pour aller jusqu’à son buffet de merisier quérir trois petits verres et un carafon en grès. « Je la fais moi-même, avec des fruits, les indirects ne se risquent jamais à venir fouiner dans nos affaires. On les verrait venir de loin et puis, ça pourrait tourner mal pour eux s’ils nous cherchaient vraiment des noises. » Le tout dit sur un ton rieur qui en disait long sur l’isolationnisme des briérons. Notre petit-déjeuner n’étant plus qu’un lointain souvenir je redoutais l’impact de la gnole sur nos estomacs qui commençaient à crier famine. « Avant de m’en jeter un, cher Monsieur Tanguy, je goûterais volontiers une belle tranche de ce jambon qui m’a l’air fumé à point... » Comme toujours Chloé dégainait la première et le petite vieux en frétillait d’aise sous le regard étonné de son Pompon de chien sans doute peu habitué à le contempler dans cet état.

 

L’ingestion, sur une tranche de pain presque rassis, d’une épaisse tranche de jambon salé à nous arracher la gueule nous poussa à une surconsommation d’un vin blanc d’origine incontrôlée d’une acidité frisant la vinaigritude. Chloé, avant de s’attaquer au jambon, nous présentait à Tanguy comme un jeune couple en quête de solitude. Celui-ci, en réponse, dévoilait ses chicots pourris sous un sourire de traviole qui témoignait de l’étendue des pensées grivoises qui lui traversaient l’esprit. D’ailleurs, après quelques verres, tout en récurant ses entre-chicots avec une allumette, il gratifiait Chloé d’un compliment de son cru « Avec une carrosserie pareille vous devez faire péter plus d’un bouton de braguette sacré nom de d’la... » Chloé tenant son godet de blanc incertain avec la même élégance que si elle se trouvait dans un salon du VIIe arrondissement répliquait, en se tortillant élégamment le cul sur le banc de bois « Vous savez Tanguy, nous les Italiennes nous sommes comme nos voitures, sous notre belle carrosserie nous abritons des chevaux qui ne demandent qu’à ce qu’on leur lâche la bride. C’est du feu... »

 

Le pépé, estomaqué par la réplique, marmonnait « ha be vous alors vous m’en bouchez un coin... » puis sans reprendre son souffle il enchaînait « p’tète qu’un petit bout de fromage de chèvre vous ferait plaisir... » Chloé, déjà un peu pompette, répondait un oui qui ravissait le vieux. Le pain était toujours aussi rassis, le beurre d’un rance piquant, le fromage dur comme du bois, d’un joli violet et d’une saveur robuste, le vin d’un gouleyant très déboucheur d’évier avec une fin de bouche jus de serpillère. Nous en étions à notre troisième flacon quand Tanguy décréta qu’un bon café avec de la goutte nous ferait couler la miette. Par bonheur la gnole écrasait l’âcreté du café tout en nous entrainant dans des ricanements de plus en plus fréquents et une hébétude ravie.

 

Vous dire comment, à la tombée de la nuit, nous sommes rentrés dans notre maisonnette, je n’en ai pas le moindre souvenir, sauf celui de mes doigts effleurant la surface de l’eau du canal. Chloé, même si ce fut elle qui nous amena à bon port, ne put éclairer ma lanterne. Assise sur la lunette des chiottes, laconiquement elle se contenta de répondre à mon interrogation d’un « nous sommes rentrés ». Notre transit durement éprouvé par l’ingestion du redoutable blanc de Tanguy nécessita un calfatage puissant. En guise de petit déjeuner nous nous mîmes au riz blanc et à la verveine.

 

Tapis dans notre lit, face à un feu plus vivace, nous abordâmes, caresse après caresse, les rives d’une tendresse propice aux confidences. Nos corps en charpie ne réclamaient rien d’autre que de la chaleur. Délaissant mes approches tortueuses habituelles je prenais Chloé à revers en lui déclarant que je l’accompagnerais lors de son prochain séjour en Italie. Un instant mes mains posées sur le haut de ses fesses la sentaient se raidir. La louve surprise cherchait une parade. Je ne lui laissais pas le temps d’en imaginer une j’enchainais « à mon retour à Paris je vais aller vendre au cabinet de ce cher Marcellin que m’infiltrer dans les Brigades Rouges lui permettrait de trouver du grain à moudre pour étayer sa thèse du complot terroriste international... » Toujours aussi vive Chloé m’objectait que je ne parlais pas un seul mot d’Italien et que mes chefs auraient bien du mal à avaler mon histoire. Sa remarque me secouait d’un fou-rire qui mettait encore plus à l’épreuve mes entrailles endolories. « Je tiens le pari qu’ils ne me poseront même pas la question... » Chloé se tut entamant un court épisode de bouderie qui déboucha sur une prise d’assaut de ma pauvre carcasse lui tirant ses dernières forces avec une rage féroce. Le constat de ma victoire me permettait d’offrir à Chloé l’instrument de sa jouissance qui fut volcanique, dantesque.

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19 décembre 2009 6 19 /12 /décembre /2009 00:00

S’expatrier est chose malaisée pour un Parigot même d’adoption, sauter le périphérique équivaut pour lui à s’aventurer au-delà des fortifications en une terra incognita au risque de se perdre. Vous me connaissez, je ne recule devant aucun défi et l’autre samedi, celui d’avant la libération du Bojolo Nuovo, sans me poser de question j’ai pris le métro direction Place d’Italie. D’abord aérien le voilà souterrain et dans ses boyaux je me suis faufilé jusqu’au quai de la ligne 7. Premier danger : la 7 est une ligne fourchue, faut choisir entre Mairie d’Ivry et Villejuif Louis Aragon. Problème : mon invitation dit que je peux m’arrêter soit Porte d’Italie, soit à Kremlin-Bicêtre, mais ces 2 stations sont situées chacune sur une pointe de la fourche. J’opte pour le Kremlin car ça m’évoque des souvenirs. À la sortie de la bouche, accueilli par une grande banderole (voir photo)

 

Je me dis « bonne pioche » mais aucune pancarte ne m’indique où se trouve l’espace Maigné où se tient le Salon des Vins Naturels et de Terroirs. Le bistrotier du coin à qui je demande l’ignore. Alors je me fie au sens de l’orientation du grand explorateur que je suis. Et dire que je me fais remonter les bretelles par un certain Beaujolyonnais – un courageux – pour crime de lèse pureté alors que je suis là à trainer mes guêtres au Kremlin-Bicêtre un samedi matin sous la pluie pour donner un coup de main. Je crapahute donc le long de l’avenue de Fontainebleau là où se trouvait l’usine Géo où l’on zigouillait plein de cochons qui barbotaient les eaux grasses des gargotes de Paris pour faire du saucisson et du salami – pour ceux qui ne le sauraient pas ma thèse de doctorat de droit avait pour thème le cochon et je travaillais avec les joyeux drilles du SECS (Service d’Etudes Charcuterie Salaisons) de l’INRA dont l’emblème était le cochon de Reiser et dans les couloirs du labo de Rungis je croisais un certain Ghislain de Montgolfier, y’a pas à dire nous vivions une époque formidable – Le « Monstre » a disparu, englouti dans les restructurations industrielles pour laisser la place à un paquebot de verre et d’acier baptisé Okabé www.okabe.fr sans doute en souvenir du O de Géo et KB pour les initiales de la ville.

C’est Philippe Babin des Coteaux d’Engraviès qui m’a invité www.berthomeau.com/article-23509447.html et en entrant dans l’espace Maigné, le premier qui vient me saluer est l’ami Franck Siméoni vigneron à Prades Vernazobre http://www.berthomeau.com/article-18466281.html .  Atmosphère bon enfant, je maraude. Tiens même un stand de la Conf’Pé ! J’engrange de la doc. Va falloir que je m’y mette. Je fais des petites photos puis je me lance.

 

Une découverte : les vins de pays de l’Aveyron de Patrick Rols à Conques  

Ce n’est pas lui qui est présent mais son frère, un garçon charmant qui me conte sans grandes phrases l’histoire de Patrick, technicien à la Chambre d’Agriculture de l’Aveyron, plutôt dans l’élevage, l’envie de changer. La vigne du père tout près de la magnifique abbaye de Conques, donc partir de presque rien en 2002, défricher, planter, donc recréer un vignoble de 6 hectares : en blanc 2 cépages Chenin/Chardonnay et en rouge : 4 cépages Merlot, Cabernet Sauvignon, Cabernet Franc et Syrah, le premier vin voit le jour en 2006. Une histoire simple mais un vrai défi dans un département plus connu pour son Roquefort ou son Laguiole que pour ses vins. J’ai goûté le blanc 100% Chenin 2008 et les 2 Rouges La Coquille 2008 Merlot Syrah et Le petit curieux 2007 un assemblage des 4 cépages. C’est ce dernier que j’ai beaucoup aimé, un vin joyeux, bien droit qui vraiment à un joli goût de revenez-y. Donc si vous passez à Conques pour admirer les vitraux de Pierre Soulages allez rendre visite à Patrick Rols Le Colombier 12320 Conques rols_math@yahoo.fr vous ne serez pas déçu. Le vigneron est en conversion bio, il élabore ses vins au plus près du naturel et les vend, y compris au Japon, en Suisse ou en Angleterre, dans des bouteilles aux étiquettes ludiques.

 























Un Retour :
 Chinon du Domaine des Rouets avec Jean-François Rouet

Sur ce blog j’ai beaucoup donné pour Chinon : 2 chroniques Rose bonbon : la nouvelle couleur du Chinon  http://www.berthomeau.com/article-6806087.html et Soupe de Fraises des Bois au vin rosé de saignée de Chinon épicé http://www.berthomeau.com/article-21942382.html  et même pas le plus petit accusé de réception. Mais bon faut prendre les gens comme ils sont et surtout pas mettre tout le monde dans le même sac. Jean-François Rouet, jeune homme avenant, est de la 6ième génération des Rouet et de retour sur l’exploitation familiale de Cravant les Coteaux depuis 1992. 14 ha de vignes 100% cabernet franc où les plus jeunes vignes ont entre 35 et 40 ans. Avec Jean-François Rouet nous échangeons. Sur ses documents commerciaux le logo des VIF souligné d’une belle formule : LE SAVOIR ÊTRE DU VIN nous amène jusqu’à l’ami Michel Issaly. Bien évidemment je goûte les vins. Ma préférence va à la Cuvée des Battereaux « vieilles vignes » 2007 c’est un beau Chinon comme je les aime avec des aromes de fruits rouges et des solides tanins bien fondus, de la structure, de la puissance avec de belles promesses. Pour trouver et goûter l’ensemble de la gamme famille Rouet Cravant les Coteaux 37 500  tél. 0247931941  domainedesrouet@orange.fr

Que les autres vignerons présents m’excusent mais je vais m’en tenir là car sinon mes billets vont s’allonger tels des discours à la Fidel Castro ou la Kroutchev devant le Soviet Suprême – je fais dans le discret vu que je suis au Kremlin – et je vais lasser. Avant de casser une graine, soit une terrine sur le pouce et une douzaine d’huitres de Vendée arrosé d’une Côte Chalonnaise 2007 du domaine Ferrey-Montangerand  je me dois de donner un coup de chapeau Au sergent du Kremlin une vaillante association créée en 2001 « sur une idée simple de partage et de convivialité atour du vin » Elle se réunit tous les mois avec en première partie un atelier du goût et une seconde sur un thème : terroir, appellation, cépage, verticale... » Bravo les gars et les filles du Kremlin et à la revoyure !

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18 décembre 2009 5 18 /12 /décembre /2009 00:00

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Toute ma vie j’ai rêvé, non pas d’être une hôtesse de l’air comme le chantait Dutronc – Jacques, le vieux avec Ray Ban et havane – mais d’être conservateur dans toutes les acceptions du terme et plus particulièrement au sens des tories anglais d’avant madame Thatcher, humour So british à le colonel Bramble, noble art, the servant, chemises Turnbull&Acer, Richelieu gold patiné, 10 Downing Street, Chancelier de l’Echiquier, Foreign Office «incapable de se débarrasser de son image de porteur de chapeau melon et costume rayé, doté d’un goût immodéré pour le champagne» dixit Sir David Gore-Booth ex-ambassadeur de sa Gracieuse Majesté en Inde, avec toutefois une touche d’écossais à la Sean Connery pour garder mes distances avec Elizabeth 1ière la «raccourciseuse» de Marie Stuart. En clair, j’aime beaucoup le côté désuet, défraîchi, coincé du col, hors du temps, un poil désabusé, cuir tanné, Vétiver, Cognac VSOP et cigares roulés sur cuisse ferme cubaine, le déclin de l’Empire Britannique quoi, un chouïa de décadence, le subtil parfum d’un monde englouti aux antipodes de celui de la nomenklatura soviétique...
 
Comme vous venez de le constater je suis un être simple qui, face à l’absolu néant de ses titres, s’est autoproclamé : Secrétaire-Perpétuel de l’Amicale du Bien-Vivre dites des Bons Vivants et comme celle-ci n’a, pour l’heure, faute d’Intendant digne de ce nom, aucune espèce d’activité, après en avoir délibéré avec moi-même, j’ai décidé de créer le Conservatoire International du Bien-Vivre. Bien évidemment, comme nous sommes en France et que nous n’aimons rien tant dans ce beau pays que les concours d’entrée à tout – je signale à ceux qui me collent l’étiquette de haut-fonctionnaire que je ne suis ni haut, ni fonctionnaire puisque de toute ma vie je n’ai jamais concouru pour entrer dans la Fonction dites Publique – je soumets les éventuels postulants à ce Conservatoire à une série d’épreuves afin de sélectionner ceux qui en sont dignes. Ce seront donc de Hauts Dignitaires qui contrairement aux Confréries Vineuses n’auront pas à porter des tenues que leurs femmes, compagnes, copines, trouveraient ridicules, ni à prêter des serments qu’ils ne tiendraient jamais ou encore à s’enfiler une rasade d’un quelconque cru dans une coupe qui sent le Mirror. En être, tout simplement, des Happy Few, la crème de la crème, des « conservateurs du Bien Vivre » pourfendeurs des « réducteurs de Bonheur National Brut » porteurs du virus de la Tristesse de Vivre, vecteur de la pire des pandémies dont nous sommes le seul vaccin qui vaille...

Ces épreuves seront corrigées par un Jury d’éminents Bons Vivants, présidé par Michel Smith, dont je vous communiquerai la liste dès que je l’aurai. S’il y a des candidats à ce Jury qu’ils se fassent connaître ça m’évitera de chercher.

Comme j’ai un sens aigu de l’opportunité – se décerner des qualités présente l’avantage de se donner l’illusion d’en avoir – la première de ces épreuves concerne la good old English cooking, la bonne vieille cuisine anglaise pour les allergiques à la langue de Shakespeare. « Le vent, la pluie, le brouillard, la pratique régulière des sports, valent aux Britanniques un robuste appétit qui se satisfait de nourritures simples et substantielles. » De plus, en Grande-Bretagne, les plats traditionnels portent des noms particulièrement imagés, alors mon questionnement va porter sur les vins, français ou non, qui se marieraient avec ces mets goûteux :

1- Cow-heel soup : « talon de vache » = soupe aux pieds de bœufs

2- Bubble and Squeak : « bulles et couics » = mélange de purée de pommes de terre et de choux cuits, réchauffé et frit dans la poêle.

3- Poor man’s goose : oie du pauvre = hachis de foie de porc et de lard, enveloppé dans une crépinette, et rôti.

4- Sheep’s Tail Pie = pie aux queues de moutons, sauce à la menthe (Kent)

5- Toad-in-The-Hole : Crapaud dans le trou = petits morceaux de beafsteak cuits entre 2 couches de pâte, au four.

6- Star-Gazy Pie (Cornouailles) Pie bayant aux étoiles = pâté dont la croute est percée en son milieu pour laisser dépasser les têtes des pilchards (harengs), cuits par-dessous.

7- Love in Disguise : l’Amour Masqué = cœur de veau enrobé de bacon roulé dans la chapelure.

8- Le Stilton Ch. = fromage blanc veiné de bleu. La crème d’un jour est ajoutée au lait entier du jour suivant. Doit vieillir 6 à 9 mois.

9- Fat Rascals = Gros Voyous : gâteaux du Yorkshire

10- Poor Knights of Windsor = le « pain perdu »

À vos souris, chers amies lectrices et amis lecteurs ! Le jeu en vaut la chandelle : la mention sur votre carte de visite de « Conservateur du Bien Vivre » c’est quand même plus « Vérigoud » que « Conservateur des hypothèques ».

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17 décembre 2009 4 17 /12 /décembre /2009 00:00

« Combien faut-il de personnes pour faire boire une bouteille de vin danois ? Quatre. Réponse : la victime, deux personnes pour la maintenir et une pour lui verser le vin dans la gorge » Cette plaisanterie qui ouvre l’article de Lars Dahlager, « Tout – ou presque – est dans le cépage » - dans le journal Politiken de Copenhague cité dans le Courrier International. Dans l’imaginaire national le Danemark se résume souvent du côté masculin aux danoises blondes glaciaires et à l’équipe nationale de football. Et pourtant, le royaume du Danemark, qui semble être la houppe de Tintin sur la tête de l’Union Européenne, est géographiquement paradoxal puisqu’il est la fois le plus petit pays Scandinave et le plus grand de l’Union Européenne, et le 13ième au niveau mondial, si on inclut à sa superficie ses 2 régions autonomes : le Groenland et les Iles Féroé.

Danemark pays viticole ? « L’aventure vinicole du Danemark a commencé en 2000, lorsque l’UE a autorisé le pays à cultiver 99 ha de pieds de vigne. Ce feu vert a déclenché une petite révolution, puisqu’on recense aujourd’hui pas moins de 1 389 viticulteurs déclarés et une cinquantaine d’exploitations viticoles, qui produisent ensemble quelque 250 000 bouteilles. Et ce n’est pas fini : dix nouveaux vignobles commerciaux viendraient chaque année s’ajouter à la liste. » Pas de quoi ébranler les vieux pays du Vieux Monde du vin mais une question : buvable or not buvable ? Un début de réponse dans le palmarès de l’International Wine Challenge « On y voit, en page 57, à la rubrique Danemark, que 2 de ses vins ont été récompensés : un vin blanc, le madeleine-angevine 2008 (médaille de bronze) et un mousseux, le dons-orion 2007 de Skaesøgaard (médaille d’argent). » Selon Lars Dahlager « l’amélioration de la qualité au cours des dernières années tient essentiellement au recours de nouveaux cépages qui ont pour nom rondo, regent, orion et madeleine-angevine. Ces variétés sont en effet bien adaptées à des climats frais et des saisons courtes. Le léon-millot, aux grains noirs et bien ronds, est également très apprécié. Il est apparu dans les années 1950 en Alsace, où il est toujours cultivé. D’après Sven Moesgaard – un vigneron danois – il se plaît encore plus au Danemark. Le léon-millot donne une robe puissante et des tonalités un peu sauvages et violentes au vin rouge de Skaesøgaard, qui contient du regent et du rondo.

Le Léon-Millot est une obtention, vers 1911, d’Eugène Kuhlmann qui croisa (Vitis riparia x Vitis rupestris) x Goldriesling à l’Institut Viticole Oberlin de Colmar. Il fut commercialisé à partir de 1921. C’est hybride avec des plantations constatées en Vendée, en Suisse, au Canada et aux USA. Du même croisement sont issu les cépages : Maréchal Foch, Maréchal Joffre, Lucie Kuhlmann, Etoile I et II et le Triomphe d’Alsace. Ça pourrait donner dans les temps changeant que nous vivons des vins de cépages rétro et cocorico. Mais mon amour pour le Léon Millot date, vous vous en doutez, de mes années vendéennes : le frère Bécot fut un grand vulgarisateur du Léon-Millot qui doit son nom à Léon Millot président de la Société Vosgienne de Viticulture. Du côté de chez Dieu, Henri Bécot, doit trouver que ce retour en force au Royaume du Danemark – mon cher frère Bécot était un royaliste ardent – est magnifique pied-de-nez à ses détracteurs.

En guise de conclusion : une réflexion de Sven Moesgaard qui projetait de s’établir en France avant de s’installer au Danemark, à propos de ses assemblages « c’est le moment le plus délicat. La difficulté, dans un pays viticole jeune, est de ne pas avoir de grand-père ou d’oncle à qui l’on puisse demander conseil » Allez, Stéphane Derenoncourt un petit geste pour  Sven Moesgaard et son assemblage de rondo, regent et de léon-millot ! et une expérimentation « Sven Moesgaard a planté du riesling, du cabernet-sauvignon et du pinot noir dans une petite vigne expérimentale, où il va étudier pendant quelques années s’il est possible de faire du vin avec des ces cépages classiques. » Affaire à suivre...
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16 décembre 2009 3 16 /12 /décembre /2009 00:04

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Rencontrer Pierre Pringuet est toujours pour moi un réel plaisir. Notre compagnonnage amical date du cabinet Rocard à l’Agriculture. Depuis l’X Mines qui nous faisait nous élever au-dessus des crises du porc ou de la tomate lors des séminaires du cabinet, qui se tenaient à la MJC de Conflans Ste-Honorine, a fait son chemin puisque, après avoir conduit toute sa carrière privée dans le groupe, le voilà, depuis que Patrick Ricard a pris du recul en présidant le CA, à la tête du co-leader mondial des Vins&Spiritueux, un des poids lourds du CAC 40. Le journal La Tribune lui a déjà fait le coup du « de Rocard à Ricard » mais l’image souligne l’un des traits de caractère de Pierre c’est d’être fidèle en amitié. Rien bien sûr ne semblait le prédestiner à ce beau parcours chez Pernod-Ricard et, lorsqu’il quitta la Direction des Industries Agro-alimentaires, où il laissa un excellent souvenir à son personnel, les beaux esprits à la française se gaussèrent. Je ne vais pas ici ni retracer sa carrière au sein du groupe ni le couvrir de louanges mais souligner que Pierre est un homme discret, disponible, d’une réelle simplicité, précis, travailleur infatigable, qui a su faire patiemment ses classes au sein du groupe ce qui le rend très sensible aux réalités de terrain, atout décisif en période de fortes turbulences. Avant de passer aux choses sérieuses permettez-moi d’évoquer le seul domaine où Pierre n’excelle pas vraiment : le football. Oui, Pierre et moi avons joué en tant que défenseurs – la seule chose que notre équipe savait faire puisque dans toutes ses prestations elle n’a jamais scoré – au sein d’une équipe « Rocard » qui chaque année disputait le Tournoi de la Pentecôte contre de vaillantes équipes normandes. Bref, Pierre ne goûtait guère la tactique du hors-jeu et notre défense ressemblait plus à un pack de rugby ou à une Légion romaine qu’à un bel alignement à la rémoise. Belle époque que j’ai évoqué dans l’une de mes premières chroniques : « l’eau chaude » http://www.berthomeau.com/article-2896769.html

Hormis le plaisir de le rencontrer, non pour évoquer nos souvenirs, ma visite à Pierre Pringuet se plaçait sous le signe de votre information chers lecteurs et lectrices. En effet, dans la tourmente mondiale le groupe Pernod-Ricard a plutôt bien résisté et la position de Pierre Pringuet, à la tête d’un groupe mondial, opérant sur tous les continents (hormis une présence discrète en Afrique), dont le réseau commercial couvre 70 pays, fait de lui un observateur privilégié de la santé de l’économie mondiale et de celles des grands espaces régionaux. De plus, même si les Vins ne représentent que 15% du chiffre d’affaires du groupe, la présence de Pernod-Ricard, tant dans le Nouveau Monde que dans l’Ancien, en France et en Espagne, permet de prendre le pouls de cette branche d’activité, elle aussi secouée par la crise. De plus, comme le souligne Patrick Ricard le « modèle Pernod-Ricard » est robuste et il est pour beaucoup dans le maintien des positions du groupe sur la plupart de ses marchés en dépit du contexte difficile. Enfin, comme Pierre a gardé de son passage au Ministère de l’Agriculture un goût prononcé pour le secteur des IAA il préside Comité Sully, association destinée à promouvoir l’industrie agroalimentaire française, son champ de vision s’élargit à l’ensemble de ce secteur clé.

Pour Pierre le monde a frisé le bord du gouffre à l'automne 2008, mais grâce à l'action coordonnée des Etats et des Banques Centrales ce scénario catastrophe n'est plus de mise et nous faisons face à une crise économique plus classique. Sommes-nous en train d’en sortir ? La réponse de Pierre est d’un optimisme prudent « c’est gris avec quelques coins de ciel bleu et pas d’avis de tempête... » En termes économiques on voit s’installer des signes de reprises mais celle-ci est très inégale selon les blocs régionaux. L’Asie est repartie sont l’impulsion de l’économie chinoise. La Corée et le Japon tirés par les exportations vers la Chine et l’Inde redémarrent. Le Japon connaît une vraie crise sociale. L’Australie va bien elle aussi tirée par les importations de matières 1ières de la Chine. En Europe, la consommation en France résiste bien. La Grèce, l’Irlande, et dans une mesure moindre l’Espagne, sont les économies malades du Vieux Continent. L’Amérique latine se porte bien et aux USA les signes de reprise s’affichent en dépit d’un niveau de chômage important et de la poursuite de la dégradation de la position de la classe moyenne. Le groupe Pernod Ricard est en ligne pour bénéficier de la reprise. J’y reviendrai.

En 2000 le portefeuille des marques mondiales du groupe PR recensait 12 marques dont une seule de vin Jacob’s Creek. En 2009, ce portefeuille regroupe 15 marques mondiales dont 5 sont des produits issus du raisin : 3 françaises = Martell, Mumm, Perrier-Jouet ; 1 Australienne Jacob’s Creek et 1 Néo-Zélandaise Montana. Pour ces 2 dernières en dépit du repli des consommateurs sur des vins moins chers et la pression d’une offre excédentaire sur l’équilibre offre/demande en Australie puis en Nouvelle-Zélande (surproduction de Sauvignon blanc) elles enregistrent de bons résultats. Pierre me fait malicieusement remarquer que dans ces deux pays « les producteurs de raisins en sont même arrivés à solliciter l’aide de l’Etat. » Dans le vin l’axe de la gamme s’organise le plus possible autour de l’axe des 10 euros (hormis le champagne bien sûr) dans une fourchette de 5 à 15 euros et, à l’exemple de la marque Jacob’s Creek qui a refusé de se laisser entraîner dans la spirale baissière, surtout au Royaume Uni, certes le volume baisse mais le CA est stable et surtout la contribution est en hausse. Pierre souligne tous les méfaits de la perte de valeur sur le marché anglais résultat d’une concurrence entre les enseignes. Jacob’s Creek ambitionne l’objectif de devenir le numéro un mondial des vins Premium. La marque figure déjà dans le Top 10. Avec Montana cette marque s’insère parfaitement dans le positionnement de Premiumisation des marques mondiales du Groupe. En spiritueux les ¾ des marques sont en Premium (Premium et Super Premium) alors que le marché est à 50%. À dessein je ne m’appesantis pas sur les marques françaises : les Champagne Mumm et Perrier-Jouet et le Cognac Martell, car ce sont des marchés spécifiques. Mon intérêt immédiat c’est la Rioja, en effet c’est la seule région du Vieux Monde du vin où Pernod-Ricard s’intéresse aux vins tranquilles et comme la rumeur récurrente est qu’il va s’en dégager, la réponse de Pierre est sans ambigüité « Nous restons. Une nouvelle équipe de direction est en place qui va focaliser ses efforts sur la rationalisation du portefeuille de marques, en se concentrant sur les plus puissantes comme Campo Viejo et en segmentant mieux l’offre produit. » Dans avenir proche, votre serviteur ira in situ faire un petit reportage au-delà des Pyrénées.

Reste mon dernier centre d’intérêt, a portée plus générale, qui concerne le modèle Pernod Ricard construit sur 4 axes stratégiques dont 2 me semblent à méditer par le monde du vin français (les 2 autres sont plus internes, liés à la culture de l’entreprise PR). Le premier repose sur une forte décentralisation (la holding est mince) qui induit la réactivité et la souplesse, les décisions s’adaptent au terrain et sont rapides ce qui, en période de crise, permet de réagir en temps réel aux évolutions des marchés. Le second tient au fait que le groupe détient le réseau le plus complet du marché (70 pays) un réseau commercial détenu en propre. « Nous vendons nos marques avec nos propres hommes » souligne Pierre Pringuet. Le ciment qui soude ce modèle décentralisé est une culture d’entreprise très forte, 85% des collaborateurs du groupe sont des non-français et 45% des non-européens. Pour Pierre Pringuet le groupe est prêt pour bénéficier de la reprise car : « la Premiumisation est une tendance à long terme ; les marques du groupe sont bien placées sur les nouvelles économies relais de croissance du marché et que l’avenir est aux marques fortes génératrice de marges importantes. »
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Aperçu des marques de vins et d’apéritifs à base de vin de Pernod Ricard


 

Apéritifs à base de vin et
vins doux naturels

Ambassadeur
Bartissol
Dubonnet
Sandeman*
Byrrh
La Ina

Vins Australiens
Jacob’s Creek
Wyndham Estate

Vins Néo Zélandais
Montana
Stoneleigh
Lindauer
Church Road

Vins Espagnols
Campo Viejo
Marques de Arienzo
Siglo
Azpilicueta
Ysios
Viña Alcorta
Palacio de la Vega

Vins Argentins
Graffigna
Etchart
Colón
Santa Silvia
Balbi
Mumm Espumante

Autres vins
Almaden (Brazil)
Domecq (Mexico)
Tamada (Georgia)
Old Tbilisi (Georgia)
Long Mountain (South Africa)
Aussie,
Blossa,
California,
Chill Out,
Opal Springs

Champagnes
Mumm
Perrier-Jouët


Vins effervescents
Jacob’s Creek (Sparkling)
Café de Paris
Lindauer
Mumm Napa
Mumm Espumante
Carrington

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