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30 janvier 2010 6 30 /01 /janvier /2010 00:00

En nos temps médiatiques, dans la foulée des chefs de cuisine étoilés, certains pâtissiers sont devenus de véritables stars : Pierre Hermé, Philippe Conticini, Christophe Michalak (Plazza-Athénée)... Dans le temps, comme disait mémé Marie, un simple pâtissier de Maisons-Laffitte, Louis de son prénom comme pépé Louis, doté d’un patronyme fort répandu: Durand qui ne vous prédestine guère à la notoriété, pouvait créer dans son anonyme « laboratoire » un des musts indémodables de la pâtisserie française : le Paris-Brest qui, comme son nom l’indique, s'inspirait d'une très vieille classique de la petite reine : le Paris-Brest-Paris créée en 1891 par Pierre Giffard du Petit Journal (elle défuntera en 1951 faute de participants). Elle avait lieu tous les 10 ans et comptera en tout et pour tout 7 éditions (interruption pendant le 2d conflit mondial, reprise en 48).

 

Le gâteau, créé lui en 1910, est censé représenter une roue de bicyclette avec des rayons en pâte à pain (certains pâtissiers, dit-on, perpétuent la tradition des grands Paris-Brest, si vous en connaissez faites-le savoir). Ceux de maman, fine cuisinière et excellente pâtissière, dans mon souvenir, avaient de 35 à 40 cm de diamètre. Pour faire simple le gâteau consiste en une couronne de pâte à choux garnie d’amandes effilées, garnie d’une crème au beurre ou d’une crème mousseline pralinée. Pour les passionnés vous pouvez visionner une vidéo de 1977 Gaston Lenotre détaille la recette du Paris-Brest à Jean Ferniot (25 mn 54s).

 

Dans ma bonne ville de Paris deux adresses recommandées par Sébastien Demorand ...

 

-         Le Bistrot Paul Bert 18 Rue Paul Bert, 75011 Paris01 43 72 24 01

 

-         Chez Philippe Conticini « La pâtisserie des rêves » 93 rue du Bac 75007 Paris 01 42 84 00 82.

 

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Le premier est un classique, le second est revisité par Conticini « affiche les rondeurs de pâte à choux. Une surprise à découvrir : du praliné pur coulant au cœur d’une crème pralinée. 100% addiction... » (Portion individuelle ou pour 4). Les deux sont, pour les amateurs du péché de gourmandise, à se damner. Reste un point capital à régler : que boire avec le Paris-Brest ? Ce gâteau alliant la légèreté de la pâte à choux à l’onction d’une crème sucrée j'estime que le recours à des fines bulles vives vous donneront l’élan nécessaire en fin de repas pour le savourer.

 

Mon choix, lie le Paul Bert, haut lieu du Paris-Brest mais aussi point de ralliement de la dégustation annuelle des « Vins de ses amis » chère à Laurent Bazin, à un vigneron-ami : Gilles Azam du domaine des Hautes-Terres et sa cuvée Joséphine : Crémant de Limoux. J'adore c'est de l'or en bulles... Et un Paris-Brest garçon et « Osez Joséphine»

 

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29 janvier 2010 5 29 /01 /janvier /2010 00:00

Si vous me le permettez ce matin je vais m’essayer à l’humour anglais sur un sujet à haut risque. Dans l’imagerie populaire le pochtron français, pilier de bar et cireur de zinc, se murgeait en solitaire essentiellement au petit blanc ou au ballon de rouge alors que le « guzzler » (gros buveur) british descendait des pintes de « beer » dans son pub en bonne compagnie. Sans verser dans une sociologie de « comptoir » je peux affirmer sans trop de risques d'être démenti que le buveur rosbif se révélait plus être un buveur social que son collègue froggies. Les nouvelles générations de buveurs anglais sont plus radicales comme un témoigne la pratique de la « chaise du dentiste » qui consiste à verser directement la boisson, des alcools fort généralement, dans la gorge du client. Soit une forme de gavage liquide à l’esthétique étrange. Cette pratique, ainsi que celle de la commande d’un « all you can drink for 10 pounds » (tout ce que vous pouvez boire pour 10 livres)  et celle de l’alcool gratuit pour les femmes vont être interdites dans les bars et les boîtes de nuit à dater du 6 avril 2010 par le gouvernement de sa très gracieuse majesté.
Ronald Searle's Something in the Celler Wonderful World of Wine 

L’auteur de l’article dans lequel j’ai repéré la « chaise du dentiste », le correspondant des Echos à Londres Nicolas Madeleine, note que le gouvernement travailliste, chassant le vote des jeunes, a tenté de promouvoir une consommation plus « civilisée », en pure perte. Le « binge drinking » continue de faire fureur Outre-Manche. Le Ministère de l’Intérieur anglais estime à « entre 8 et 13 milliards de livres les dégâts liés à la consommation excessive d’alcool » - à noter la largeur et la précison de la fourchette : 5 milliards de £, l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette, les statisticiens sont des gens tellement sérieux qu'ils se foutent de notre gueule avec sérieux. Sans vouloir trop ironiser je me permets de souligner que l’analyse et le traitement de ces nouveaux phénomènes d’alcoolisation brutale, au Royaume-Uni comme chez nous, doivent aller au-delà des simples mesures de pure interdiction qui, elles aussi, se révèleront inefficaces.

Pour ce faire, en emboitant le pas au magazine conservateur et iconoclaste « The Spectator » - à ne pas confondre chers lecteurs avec le « Wine Spectator » - qui dénonce la paranoïa de l’establishment anglais, il faut se garder de tomber dans les obsessions des « prohibitionnistes masqués » frenchies qui s’attaquent au flacon faute d’avoir une quelconque prise sur les comportements. La citation de Nicolas Madeleine extraite du magazine est vraiment So british « Bonne année ! Mais ne me passez pas la bouteille. Vous ne m’avez pas entendu ? Nous sommes tous en danger de perdre notre âme (...). Selon le gouvernement, l’alcool fait de vous un joueur, vous fait trébucher et coucher avec des femmes qui ne sont pas la vôtre. Il pousse les pauvres à frapper les enfants et les riches à investir dans les hedge funds »

Trève de plaisanteries, soyons pragmatiques, puisque le vin rouge est bon pour la prévention des caries dentaires (lire la chronique « Le vin rouge en bain de bouche : un excellent anti-carie pour vos enfants ! ICI ->) je propose de civiliser la pratique « chaise de dentiste » en demandant à nos « arracheurs de dents » plutôt portés sur les implants – rentabilité oblige – de substituer un GCC ou un petit vin naturel de terroir, ça dépend du quartier où ils sont implantés, pour le rinçage buccal. Ce serait « Vérigoud » car ça doperait les ventes de notre précieux nectar et ça pourrait-être remboursé par la Sécurité Sociale. Un bon plan à proposer à la Ministre de la Santé au moment des discours d'inauguration du Salon des Vins de Loire à Angers la semaine proche ! Ce serait very exciting ! Qui s'y colle ? Sorry, je vous avais prévenu c’est de l’humour anglais : décapant non !

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28 janvier 2010 4 28 /01 /janvier /2010 00:00

De mes vertes années bocagères, où je n’aimais rien tant après l’école que d’aller gambader dans les prés bas, j’ai gardé un goût particulier pour la nature. Mais ce n’était pas une nature de carte postale, bien lisse, propre sur elle, mais une nature domestiquée avec ses pâtis cernés de hauts et profonds buissons qui témoignaient d’une conquête déjà ancienne sur la friche ou la forêt. Stigmates de la nature sauvage que ces noirs ronciers monstrueux scellant une paix armée entre le paysan et une nature qui lui était parfois hostile et souvent bien trop chiche. De cette proximité physique, charnelle, dénuée d’affect bêtifiant, est née une forme d’allergie inguérissable à toutes les formes de constructions intellectuelles donnant de la nature une image d’Eden, de Paradis Terrestre à reconquérir. Nous sommes des prédateurs, au même titre que les autres occupants, et nous nous devons d’assumer notre statut de dominants. Que dans mon bocage profond les ravageurs les plus redoutables des trente dernières décennies furent nos ingénieurs remenbreurs du Génie Rural je n’en disconviens pas mais ce n’est là que l’un des épisodes dans l’éternelle confrontation entre l’agriculteur en quête d’une terre toujours plus productive – la chimie les fertilisants et la génétique les y aideront grandement – et cette nature toujours prête à l’envahir et à reprendre « ses droits ». Tout ça pour dire qu’il est trop facile, pratique même, de n’instruire qu’à charge le procès du productivisme sans tenir compte des craintes nées de cet éternel combat. Alors la nécessaire prise en compte et en charge par les intéressés et la collectivité de pratiques plus respectueuses des équilibres entre le souci de produire plus et celui de produire mieux requière bien plus qu’un simple Grenelle de l’Environnement mais l’expression de choix bien plus redoutables pour notre vieux pays profondément agricole. Tel ne va pas être mon propos de ce matin mais je souhaitais dans le débat sur la résistible ascension de l’agriculture biologique sortir des approches purement conflictuelles entre ceux qui se terrent dans les tranchées d’un modèle agricole à bout de souffle et les chevau-légers de la nouvelle armée verte, pour que le « modèle » bio ne subisse pas le même sort que celui des « AOC » : se transformer en l’unique « nouvelle frontière » de notre agriculture et de notre viticulture bien sûr...

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Le parc des expositions de Montpellier, sorte de chancre hideux perdu dans une nature périurbaine,  cerné de routes pleines de fondrières accueillait en ce début de semaine Millésime Bio 2010. J’y débarquai au soir du lundi. Bien accueilli, badgé, je croisai sitôt une effervescence empressée de présidents patentés. « Venais-je pour l’inauguration ? » m’interrogeaient-ils ? Que non je n’étais là que pour les flacons. La grappe des présidents se formait pourtant attendant la vive parole du Grand Jojo connétable du Sud de France et suzerain de cette multitude de féaux. J’admirais les brochettes chuchotantes avec une mention toute particulière pour les santiags sous costume-cravate de clerc de notaire d’un bougon des cépages fort amorti. Bref, le vieil homme vint délivrer sa harangue, mélange étrange de vérités premières, d’idées reçues estampillées et de conneries éculées. Je me délecte du spectacle, du « je paye donc je suis... et fermez vos gueules les mouettes ». Bravo grand Président ! Tout le monde est content. Appuyé sur sa canne, notre grand Jojo, cabotine, et reçoit un à un, ou en petit paquet ses obligés. C’est beau comme l’obtention d’une subvention. Je délaissai l’essaim avide de miel pour faire mon tour de chauffe dans les allées numérotées.

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« Où dîner bon et sympathique dans l’ex-place fort du Grand Georges ? » tel fut la question que je posai à un membre de notre belle Amicale des Bons Vivants, languedocien pur jus. Il me conseilla : « L’acolyte » mais dans mon hébètement post-Frèchien je compris « L’alcoolique ». Pour un bar à vins c’eut été une extrême provocation même si cette taverne est sise au 1 rue des Trésoriers de France. Douché je me rendis à pied de mon hôtel vers cet acolyte.  Je confiai mon itinéraire à mon nouvel joujou qui fait tout. Géo-localisé je me laissai guider. J’étais une bille bleue qui cheminais : à droite la rue Jacques Cœur... les ruelles du vieux Montpellier. Arrivé au point rouge de mon écran je poussai la porte et je suis de suite séduit par le lieu. Accueil chaleureux, nous montâmes à l’étage, mobilier de bric et de broc, cosy et confortable, une carte bien foutue, simple, alléchante, bistronomique pour faire plaisir à l’ami Demorand. Itou pour les vins, ouverte et diverse la carte donne envie. Comme j’avais les crocs après des huîtres de l’étang de Thau j’ai dévoré un beau et vrai tartare arrosé d’un Pas de l’Escalette. Comme nous étions voisins du fameux Guide du Pous je dus me soumettre à la question mais je ne vous livrerai pas les paroles de ma chanson j’aurais trop l’impression de radoter.

Le lendemain matin dans la fraîcheur piquante de la place de la Comédie je rejoignis mon chauffeur qui avait des airs de la Nathalie de Gilbert Bécaud. Cap sur le Parc des Expos et avant de passer au vrai boulot j’ai fait une station dans une salle sans fenêtre pour savourer les paroles des « sachants » sur l’état d’avancement de « la définition du vin bio par l’Union Européenne » Congratulations, un président ravi, madame la directrice de l’Agence Bio accueillante, Jean-François Hulot chef de l’unité Agriculture de la Direction Générale de l’agriculture et du développement rural, pédagogue, précis, le Bio entre dans la norme avec logo communautaire obligatoire tout est bien dans le meilleur des mondes de l’univers impitoyable de l’agro-alimentaire qui hume dans le Vert une nouvelle source de jouvence. Comme le note Hervé Lalau dans un commentaire : par l’odeur alléchée les « loups » sont entrés dans la bergerie : qui croqueront-ils ? Attendre et voir : j’en reparlerai en temps et en heure (un indice les vendeurs d’études en barre sont dans le pré pour sûr qu’ils vont vendre un bon prix leur prose tarifée).

« Mars attaque ! » fantassin du bio, les pieds dans le vert et le nez dans le verre, je suis blanc le matin et rouge l’après-midi. Le plus difficile est de choisir dans cette profusion. Au pif, au feeling, au « tu devrais aller chez... » d’amis croisés, aux appels de ceux qui me lisent chaque matin, tel la faucheuse-lieuse du pépé Louis je moissonne, j’engrange, je croule sous les infos, je crache, je bavasse... À l’ami David Cobbold je dis « tu aurais du venir à millésime bio » pour au moins 2 bonnes raisons : la première c’est que derrière les tables ce sont des vignerons qui ne te prennent pas le chou avec leurs convictions, c’est du vin dont ils parlent et je t’assure y’avait du bon ; la seconde c’est que ce n’était pas franchouillard : vignerons espagnols et italiens en nombre, argentin, égyptien, roumain... j’en oublie sans doute. De plus dans ce salon à taille humaine l’atmosphère est bon enfant et c’est bien organisé. Professionnel aussi, dans mon hôtel au petit déjeuner la langue de Shakespeare m’environnait. Donc mention TB sauf pour un bar en face des Toilettes mal tenues, négligées, sans préconiser des tinettes à sec « bio » dans le parking faudrait que les gestionnaires du Parc se bougent le cul. Ma besace s’emplissait et mon estomac criait famine. D’ordinaire en les salons la restauration est soit prétentieuse et chère ou nulle et non avenue (le pire étant le Grand Tasting de B&D où seul le mangeur debout peut survivre). Poussé par la faim je pointais donc mon groin aux lisières du restaurant. On me scannait : « c’est gratuit pour vous... » premier étonnement. J’allais vers l’entrée : second scan, j’avais l’impression d’être un paquet de lessive à une caisse d’hyper. Découverte du lieu : second étonnement c’est immense et gentiment bourdonnant. Des files numérotées pour les buffets placées tout autour permettent de bien gérer les files d’attentes. Temps d’attente réduit, une grande et vraie assiette que l’on vous garni de tout bio entrées, plat, fromage et dessert indépendants, du bon pain, pour le vin les vignerons apportent le leur. De grandes tables rondes avec couvert sur tables permettent de s’asseoir, de se restaurer. C’est bon. Là je vote les félicitations du jury. Bravo !

Ainsi requinqué je repars au front la fleur au stylo. C’est du boulot croyez-moi pour un gars aussi cossard que moi. Je passe la surmultipliée. Que de chroniques, que chroniques vais-je devoir écrire pour désembouteiller – pas mal, non – mes neurones surchauffés. Je sature des papilles. Je m’offre une bière bio bien fraîche. Je croise et salue l’ami Michel Smith, puis Yannick... puis d’autres. La pendule tourne. J’en ai plein les bottes. Va falloir que je couche très vite  tout ça sur le papier – façon de parler car je vais tapoter sur mon clavier – pour ne rien oublier. Taxi, la gare de Montpellier toujours aussi zonarde, l’IDTGV avec le chef de cabine, brave, qui récite sa leçon comme nous au temps de l’école primaire. Dans l’espace dit zen c’est lui qui fait le plus de bruit mais bon il est gentil et pour 35 euros en première je ne vais pas demander qu’il me serve à la place. Sur ma lancée j’ouvre ma boîte à malices : mon vaillant Vaio et je me lance dans cette chronique. Nous avons 15 mn de retard du fait dixit notre ange gardien « des embouteillages à l’entrée de Paris ». Juste avant l’arrivée toujours vaillant il nous présente les excuses d’IDTGV qui nous dit-il n’est pas responsable de ce désagrément. Voilà une bonne méthode : filialiser ça permet de reporter la responsabilité : astucieux, non !

 

 

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27 janvier 2010 3 27 /01 /janvier /2010 00:00

Le Pinot noir, bien avant que le film Sideways lui donnât la vedette, a tenu une place tout en haut de l’affiche, dans les relations parfois orageuses entre le Nouveau Monde du vin, la Californie en l’occurrence, et l’Ancien Monde dont nous les français sommes sans contestation possible le fleuron. Combat homérique entre de petits producteurs soucieux de l’authenticité de leur vin, respectueux de leur terroir et d’affreux yankees aux vins bodybuildés, sans racines, remake de l’éternel affrontement entre David et Goliath. Message d’espoir aussi puisque le Petit fit dans les années 50 plier le genou au Grand et arrogant Oncle Sam. Page d’histoire méconnue de notre Histoire qu’il faut extraire de l’oubli afin de redonner espoir dans les couches les plus profondes de notre terroir.
Comme vous le constatez ce matin ce n’est pas dans les pages glacées de l’antique Revue des Vins de France ou de ses concurrents qui blablatent sur notre divin nectar que vous pourriez trouver un scoop d’une telle importance. De quoi fiche Bob Parker le cul par terre mes chers lecteurs. Je pèse mes mots car vous allez subir le choc des photos. Plus précisément celui d’images inoubliables d’irréductibles se levant pour aller affronter l’ogre jusque dans sa tanière. J’en ai les larmes aux yeux. Ce fut beau comme l’antique. De plus ce fut terriblement So British. Bien sûr, vu l’état de l’enseignement de la géographie dans notre pays, allons cher Robert Pitte associez-vous à mon courroux, qui chez nos jeunes pousses pourrait situer sur une carte le Grand-duché de Feenwick ? Déjà qu’ils ont bien du mal avec celui du Luxembourg, sans parler du Lichtenstein qui n’est qu’une principauté, ils s’en tiennent à Monaco qui fut longtemps un bon client de la Une de Paris-Match et à Andorre pour les clopes et les apéros.
Et pourtant, situé dans les Alpes, coincé entre la Suisse et la France, ce confetti vivait en ces mornes années 50 dans une forme d’économie bucolique tirant l’essentiel de ses ressources du Pinot Grand Vin de Feenwick lorsque les barbares californiens assoiffés de $ mirent sur le marché une copie, un ersatz de Pinot baptisé Pinot Grand Enwick. Bien évidemment avec leurs méthodes commerciales inqualifiables ils inondèrent le marché mettant rapidement le petit pays au bord de la faillite. Mais ce n’était sans compter sur l’intelligence et l’astuce de ceux qui font corps avec leur terroir. Pour connaître la suite de cette épopée qui aurait réchauffé le cœur de José Bové je vous invite à visionner mes 2 vidéos :
- la 1ère de 5 mn 41 qui est un hymne vibrant au vin visionnez jusqu’au bout la dernière scène vous fera chaud au cœur avec un Peter Sellers désopilant dans ses multiples personnages ;
- la 2de de 2 mn 15 rien que pour l’inoubliable Jan Seberg.
Elles sont en anglais.
Si vous souhaitez visionner le tout en version sous-titrée ou en VF vous pouvez acquérir le DVD sur l’Internet en référençant « The Mouse that Roared » ou « La souris qui rugissait ». Voilà un beau cadeau pour ceux qui vous sont chers. Dernière précision, cette histoire est tiré d’un livre d’un écrivain américain d’origine irlandaise Léonard Wibberley

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26 janvier 2010 2 26 /01 /janvier /2010 00:02

Vous ne pouvez pas savoir comme je goûte avec une forme de gourmandise rigolarde les déclarations d’amour enflammées des Nouveaux Convertis au Bio, qui ne sont pas bien évidemment les vignerons en conversion bio mais les gens de plume patentés écrivant sur papier glacé. En ce début d’année nous subissons une inflation de superlatifs pompeux tel 2010 année du Bio, nous observons une surenchère très putassière des anciens petits marquis qui, toute honte bue, se ruent dans les rangs de vigne enherbés, se vautrent dans le naturel, s’agenouillent devant les nouveaux autels, psalmodient les antiennes autrefois méprisées, se poussent du col pour avoir le privilège d’aborder en premier les calices non soufrés, se rengorgent du plaisir extrême de troquer leur costume de pingouins très je vais souper au château pour enfiler un bon vieux falzar en velours côtelé plus adapté aux agapes roboratives de ces « braves petits vignerons » si soucieux de dame nature. Certains, biens sûr, m’objecteront qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ! Certes oui et même si je suis, comme le père tout disposé à faire tuer le veau gras pour les enfants prodigues, un peu de modestie ne nuirait pas aux nouveaux convertis.
99-005964.jpgParabole des ouvriers de la dernière heure (1600-1637) 158x174 Jacobsz Lambert musée des Beaux-Arts de Rouen

Comme le notait un grand expert de la question, Edgard Faure, ce n’est pas la girouette qui tourne c’est le vent. Nous sommes en notre beau pays coutumier de ces grands retournements historiques : nous brûlons facilement ce que nous avons adorés et nous n’aimons rien tant les esprits forts quand ils ont rejoins le royaume des morts : Philippe Seguin encensé par tous, Pierre Mendès-France promu référence absolue... Ceci écrit, avec les proclamations d’amour au bio des nouveaux convertis nous nous situons dans le champ du dérisoire qui ne change rien au cours de l’Histoire donc je m’empresse de dire que ma chronique se place, elle, dans le domaine de la jubilation. Ce qui me plaît beaucoup dans ce grand virage c’est qu’il ne fallait pas être un grand prévisionniste pour observer dans les faits la montée d’une demande sociale pour une agriculture plus respectueuse de son environnement. Mais, comme l’écrit judicieusement Aldous Huxley « Les faits ne cessent pas d’exister parce qu’on les ignore ».

Des ignorants, oui, parfois méprisants et suffisants, mais surtout des gens qui ont l’art de fermer les yeux sur ce qui les dérangent. Les adeptes du «Ce n’est pas vrai parce que ce n’est pas bien » qui comme l’écrit dans le Bêtisier du sociologue Nathalie Heinich, elle-même sociologue, « ainsi se résume, en forme de wishfull thinking, le déni politiquement correct du réel »  Et de citer les plus beaux spécimens : Beauvoir&Sartre « parangons de l’intellectuel engagé, qui ont cru bon de traîner dans la boue deux rescapés David Rousset et Margarete Bubber-Neumann, parce qu’ils affirmaient qu’il existait des camps en URSS ». Qu’ils aient des circonstances atténuantes – les nouveaux convertis pas Beauvoir&Sartre – je veux bien en convenir car dans le camp d’en face le radicalisme de certains, adeptes du « tout est politique... » les confortaient dans leur aveuglement. Dans ma vie professionnelle j’ai toujours constaté que les radicaux de tout poil se révélaient être les meilleurs alliés des conservateurs. Et là mon sourire goguenard a tendance à virer au rictus.

En effet, au-delà de ces pauvres petits revirements, ce qui est en jeu c’est la capacité de ceux dont le métier consiste au travers de leurs écrits de donner une vision de la réalité qui ne soit pas tronquée par leur subjectivité. « Le je pense que... » qui règne en maître est dérisoire. Bien sûr, il est difficile de se départir de ses présupposés idéologiques, culturels, sociaux, mais il me semble tout à fait possible de décrire des faits qui ne correspondent pas à l’idée que l’on s’en faisait avant d’entreprendre de les observer. Ce type d’approche que j’ai tenté de mettre en œuvre lors de l’écriture de mon rapport m’a valu d’être vilipendé par tous les camps. Sans me poser en Saint Sébastien criblé de flèches, ni m’ériger en donneur de leçons – ce que certains peuvent me reprocher j’en conviens – permettez-moi tout de même de regretter que lorsque les termes des choix vitaux pour l’avenir de notre secteur ont été posé, tout ce beau monde soit s’était fait porté pâle, soit enfourchait avec les conservateurs de toutes obédiences de vieilles haridelles en laissant accroire que sortir les AOC de leur ambigüité c’était faire le lit des « vins industriels ».

Désolé de vous avoir infligé mon humeur du moment mais depuis mon plus jeune âge je suis affligé du syndrome « Croix d’Or » (chronique du 26/11/2005 ICI-> http://www.berthomeau.com/article-534935.html qui a muté récemment grâce à l'impayable Chabalier en « Allergie au Sot d’eau » les nouveaux convertis ramenards et prosélytes me gonflent absolument. Pires encore sont ceux qui, tout en gardant leurs convictions anciennes bien ancrées, pour des raisons de développement de fonds de commerce, se croient obligés de tomber la veste et la cravate pour accueillir en leur cercle soit une grande prêtresse de la religion naturelle ou d’enluminer leurs chroniques d’une touche de carbone neutral car ça plaît au bobobio mon coco. Bon quand je me relis je me dis que je viens de me faire un petit paquet d’amis... mais « sans la liberté de blâmer il n’est pas d’éloge flatteur » alors ça ne m’empêchera pas de trinquer même avec ceux qui me donnent de l’urticaire car au moins ils le sauront.

PS : dans mon rapport de 2001 page 23 j'énonçais les 4 priorités de ce que j'avais baptisé «  Le Nouvel Elan des Vins Français pour 2010 » et la première était : devenir leader en matière de pratiques respectueuses de l’environnement. Aujourd’hui je suis à Millésimes Bio à Montpellier...

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25 janvier 2010 1 25 /01 /janvier /2010 00:00

200px-Edmund_Blair_Leighton_-_Abaelard_Und_Seine_Schulerin.jpgvignerons-vignes-repas.jpgToujours le poids des mots : oser l’extase au pays de naissance de Pierre Abélard, surtout connu auprès du grand public pour sa liaison tragique avec Héloïse, c’est gonflé quand on sait ce qu’il advint à ce pauvre Abélard pour le punir de son péché de chair. Moi qui suis border line, et un poil provocateur, je ne puis m’empêcher de d’écrire : ça sent le soufre ! Mais au-delà des mots il y a les hommes, en l’occurrence ici, au Pallet, dix vignerons qui affichent « plus forts ensemble que le plus fort de l’ensemble » et, comme vous vous en doutez, moi qui n’aime rien tant que les aventures collectives ça me plaît.

Le Pallet c’est à deux pas de Nantes donc dans le vignoble du Muscadet. Là encore les plus fidèles des fidèles, ceux qui lisent depuis l’origine mon petit roman du dimanche, savent que Nantes est cher à mon cœur de jeune homme qui n’avait pas tout à fait 20 ans en mai 68. Pour le Pallet mes souvenirs sont plus anciens, ils remontent au temps où la Vaillante Mothaise, club de basket lui aussi cher à mon cœur de Vendéen, jouant dans la ligue Atlantique, se déplaçait au Pallet, soit le bout du monde pour les gars de la Mothe-Achard qui y allaient en car. Moi j’étais encore en culotte courte et c’est mon frère aîné Alain qui portait le maillot blanc de La Vaillante, club du patronage bien sûr, les laïcs eux tapaient dans le ballon au FCM. Au XXIe à la Mothe-Achard ce sont les filles qui portent haut le basket et on me dit qu’au Pallet les gars ont connu les beaux jours de la Nationale...

Je sais, je sais, nous ne sommes pas là pour bavasser sur le ballon, quoique un petit ballon de Muscadet du Pallet je suis sûr que vous ne diriez pas non. Bref, revenons à nos dix larrons. Si j’ai bien compris le scénario, ce qui les a réunis c'est la volonté de créer un cru communal « Le Pallet ». Alors ils se sont collés à des formations techniques « du sol au verre » avec une géologue et un oenologue du GDDV (groupement de développement viticole) de l'Anjou qui travaillait selon la méthode Hérody, il s'agissait pour eux de mieux comprendre leurs sols – le terroir pour les intimes – et d'optimiser ce potentiel en vinification, pour trouver l’identité communale de leurs vins. Donc démarche collective classique mais pendant ce temps là, chacun dans son coin, nos garss s'essayaient à élaborer ce type de vin selon un cahier des charges commun à l'ensemble du muscadet avec plus ou moins de réussite. C’est sans doute pour cette raison, mais aussi parce qu’ils avaient appris à réfléchir et à travailler ensemble, donc à mieux se connaître, qu’ils ont décidé, à 10  vignerons, de créer la SCA Vignerons du Pallet pour élaborer en commun le millésime 2007 « selon un cahier des charges spécifique et plus pointu que le cadre général ( grattage du sol, vendange en vert, maturité optimale, pas de chaptalisation, élevage sur lie  de 18 mois, 15 à 20% de fûts neufs, malo partielle...). »

Voilà l’histoire reste à parler des vins et là je ne peux pas puisque je ne les ai pas goûtés. Faut pas m’en vouloir je ne suis qu’un artisan qui fait tout à la main. Donc pour parler des vins je laisse la plume à Michel Bedouet, l’un des 10, un gars de l'ABV, : « Nous avons fait une véritable révolution culturelle en créant nos différentes cuvées :  

« Les roches blanches » et « Les roches noires » sont nos deux cuvées découvertes, elles sont notre signature géologique, par leur élégance elles sont une invitation aux plaisirs du Pallet .Ce sont deux muscadet Sèvre et Maine vinifiés et élevés sur lie.  

« Jubilation le Pallet » est notre cuvée d'appellation communale, ce grand vin de Loire Bretagne est la quintessence de notre grand terroir et du meilleur de nous mêmes. C’est un muscadet Sèvre et Maine Le Pallet qui a vocation à devenir l'appellation Le Pallet (la commission nationale de l'INAO est venu pour la première fois dans notre vignoble visiter trois futures appellations communales : Gorges, Clisson et le Pallet). La vinification et l'élevage sont conformes au cahier des charges évoqué plus haut.  

Reste le mystère « O » comme « Overdose » ou comment dire autrement que par les mots que le vin est un produit culturel et que le seul risque encouru à déguster cette bouteille rare est une overdose de plaisir. Cette cuvée baptisée « Overdose » est un vin de France, il s'agit d'une vendange tardive mise en  à fermenter dans une barrique neuve enterrée pendant 18 mois et qui a fermentée pour partie en automne suivant la récolte, pour terminer au printemps suivant, les anciens l'appelaient le vin muet car on ne l'entend pas fermenter. »

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Comme vous vous en doutez je ne peux pas laisser le dernier mot aux gars du Pallet, il faut que je ramène ma fraise à propos de la cuvée « O ». Pour moi « O » évoque plutôt « Histoire d’O » de Pauline Réage, qui défraya la chronique en 1954 et qui parut avec une préface extatique de Jean Paulhan
: « 
Enfin une femme qui avoue ! Qui avoue quoi ? Ce dont les femmes se sont de tout temps défendues (mais jamais plus qu'aujourd'hui). Ce que les hommes de tout temps leur reprochaient : qu'elles ne cessent pas d'obéir à leur sang ; que tout est sexe en elles, et jusqu'à l'esprit. Qu'il faudrait sans cesse les nourrir, sans cesse les laver et les farder, sans cesse les battre. Qu'elles ont simplement besoin d'un bon maître, et qui se défie de sa bonté... » L’overdose, même de plaisir, n’est pas vraiment ma tasse de thé puisque c’est l’épectase qui, dans son sens le plus connu selon le Robert,  est la « mort durant lorgasme ». C'est ainsi que le cardinal Daniélou passa de vie à trépas...
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24 janvier 2010 7 24 /01 /janvier /2010 02:00

Ce fut un garçon et nous l’appelâmes Matthias en souvenir de Matthias Sandorf ;  Jasmine adorait Jules Verne et dans mon imaginaire Sandorf avait tenu une place majeure.  Le travail, puisque c’est ainsi que les douleurs de l’enfantement sont dénommées, se déroula à une vitesse vertigineuse : pertes des eaux à vingt heures, début des contractions sitôt, et à peine une heure après l’enfant paraît. Gluant, braillard mais rose bonbon avec des cheveux de jais, lui, contrairement à son vieux père, accédait à la vie la tête la première en une sublime fluidité. Jasmine, en le tenant dans ses premiers langes, décrétait qu’elle en voulait plein d’autres, une couvée, de moi bien sûr. Encore sous le choc de mon absolue inutilité, en me gardant bien de la contrarier, je caressais ses cheveux encore humides de sueur. Elle l’avait conçu, porté, nourri, alors que moi je m’étais contenté de l’envahir, de la féconder au hasard d’une de nos étreintes, et de n’être ensuite qu’un spectateur impuissant. La césure du cordon ombilical changeait tout, libéré de sa sujétion maternelle Matthias, même s’il tétait le sein de sa mère, allait pouvoir compter sur moi. Être père c’était, si je le voulais bien, aussi être mère. L’instinct maternel est une invention des mecs pour se défausser du quotidien. Moi aussi j’allais veiller, torcher, me lever la nuit, donner, écouter, consoler, puisque plus aucune barrière ne s’élevait entre Mathias et moi. Grâce à cette parfaite interchangeabilité je pouvais lui donner du temps, beaucoup de temps car, suprême privilège de mon âge et de ma condition, je disposais de mes jours sans aucune contrainte. Vers 3 heures du matin nous avions tous réveillonné autour du lit de Jasmine alors que dans son berceau Matthias dormait. Jasmine, au dessert, nous annonçait que puisque son père était d’origine grecque, nous baptiserions Matthias à l’église de rite oriental de Cargèse, que Raphaël serait le parrain et que Marie-Églantine, la nièce de mon vieux complice Raymond toujours droit comme un I en dépit de ses 90 ans, serait la marraine. Elle venait de la prévenir par sms et qu’elle l’attendait, accompagnée de son mari et de ses deux enfants, pour le Nouvel An. Lorsque tout le monde fut parti, aux environs de 6 heures, pendant que Raphaël rangeait et que Jasmine s’était assoupie je me suis installé avec mon ordinateur près du berceau. Écrire en l’entendant respirer me ravissait. Maintenant j’allais vivre à son rythme pour lui.

 

Nous ne partîmes pas, Chloé et moi, le nez au vent pour Berlin-Ouest. Les semaines qui précédèrent notre départ furent toutes entières consacrées à des prises de contact avec des camarades allemands.  Là-bas comme ici les groupuscules florissaient, la méfiance régnait face au risque d’infiltration et, comme notre réputation française de légèreté et d’inorganisation ne plaidaient pas en notre faveur, nous ne recevions que des réponses vagues. Ce fut le hasard qui nous tira d’affaires, lors d’une manif contre la guerre du Vietnam, lors de la dispersion nous dégotâmes auprès d’une grande bringue, Ilse Meyer, fille d’un grand industriel allemand, qui avait défilé à nos côtés, un contact répondant au prénom de Sacha. « Tout le monde à Berlin connaît Sacha... » se contenta-t-elle de nous répondre lorsque nous lui demandâmes un peu plus de précisions. « Dites-lui que vous venez de ma part et tout ira bien... Là-bas, c’est encore plus simple qu’ici, c’est noir ou c’est rouge, si tu cries par ta fenêtre « salaud de nazi ! » à un mec de plus de 40 ans tu tombes à chaque fois juste... » et, sans aucune retenue, elle avait embrassé Chloé sur la bouche tout en lui pelotant les fesses. Sa compagne, une hommasse, plate comme une limande, avec ses poignets de force cloutés et ses Doc Martens, mit fin aux effusions en les traitant de « grosses salopes ! » Comme je me sentais en forme je lui empoignais l’entrejambes en ricanant « allez, un petit effort ma grande, tu verras comme c’est chiant d’en avoir entre les cuisses... » Autour de nous les slogans contre les faucons du Pentagone, Harry Kissinger, Lyndon Johnson et le napalm de l’impérialisme américain couvraient les cris et les jurons de celle qu’Ilse tirait par la manche de son Perfecto : « allez viens ma grande, les mecs sont tous des porcs... ». Rétrospectivement ça me fait sourire car, dans le Berlin coupé en tranches, « le Schweinesystem : le système des porcs », dans la bouche de l’ultra-gauche ouest-allemande, qualifiait la collusion des chrétiens-démocrates avec l’impérialisme américain. Le problème là-bas, avec le foutu mur de Berlin, c’était que le plutôt rouge que mort sonnait encore plus faux qu’à Paris car l’Ours soviétique et ses alliés de la RDA faisait bander mou beaucoup d’entre nous. Chloé me morigénait « arrête de jouer les machos, ça m’énerve ! ». Je l’immobilisais en la prenant par les poignets « Je ne joue pas ma belle. Je surjoue car je ne supporte pas ce féminisme dévoyé. La haine du mâle ne fait pas avancer d’un poil la cause des femmes. J’aime trop les femmes pour céder un seul pouce sur la dérive agressive de ces soi-disant femmes libérées qui sont pire que les plus bornés des couillards... » Chloé m’enlaçait « Tu es beau lorsque tu es en colère. Lâches-toi plus souvent c’est comme cela que je t’aime... »      

 

Sacha rien qu’un prénom, seul viatique pour notre introduction dans la nébuleuse « révolutionnaire » de Berlin-Ouest me plaisait bien car il nous évitait de débarquer dans des groupes trop structurés avec le risque de s’y retrouver enfermé. Ilse, avant ses exubérances sexuelles, nous avait précisé qu’il nous faudrait chercher Sacha à Kreutzberg.  Nous nous documentâmes sur ce quartier populaire, inclus dans le secteur américain, et qui recélait deux caractéristiques intéressantes pour nous : la présence au sud de l’aéroport de Tempelhof – celui du pont aérien de 1948–49 ravitaillant Berlin-Ouest lors du blocus grâce aux Rosinenbomber – et celle, au nord, de Check-point Charlie donnant accès au secteur soviétique. Avant notre départ nous fûmes convoqués par la garde rapprochée du « Grand Chef » de la GP pour justifier notre refus de confier, tout ou partie, de « l’impôt révolutionnaire » en notre possession, à la branche militaire du mouvement. Gustave se chargea, avec un plaisir non dissimulé, de signifier notre fin de non-recevoir lors d’une séance houleuse qui faillit tourner au pugilat entre la fraction dure (les futurs activistes du NAPAP qui tremperont dans l’assassinat de Tramoni le vigile qui a descendu Pierre Overney à l’île Seguin) et celle qui déjà ne savait plus très bien où elle habitait. Dans la voiture de Gustave qui nous menait à Orly, une Mercédès rutilante noire métallisée – j’avais charrié Gustave sur cette acquisition tout à la fois peu conforme aux idéaux révolutionnaires des larges masses et au nécessaire soutien à notre industrie automobile nationale, ce qui m’avait valu une réponse sans appel de Gustave sur la seule qualité qui vaille : l’allemande et sur le doigt qu’il foutait jusqu’au trognon au cul des putains de bolchos de la CGT de l’île Seguin – Gustave n'en finissait pas de nous refaire sa prestation devant les frelons. « Je t’assure avec eux c'est ce qui faut – dans sa bouche ça donnait t’achure – pas leur laisser de répit, leur dire qu'y z'ont dans le calbar et qui sont juste bon à enculer des mouches avec leurs discours à la con, qu’on pouvait jamais compter sur eux pour casser du patron, que de toute façon comme y rentraient tous les soirs au chaud chez papa-maman pendant que nous on continuait de se peler les roubignols dans nos chambres de bonnes, notre flouze s’rait mieux placé chez les boches – t’as dit les boches ? Je me rappelle pas. Mouais j’ai même dit : chez ces putains de boches, fallait pas – y’ a que ce grand cornard d’Annibal – pourquoi tu le traites de cornard ? Parce que j’ai sauté sa pouffiasse – qui m’a donné du fil à retordre en disant que dans l’Nord j’avais déjà piqué dans la caisse du syndicat et que le blé j’l’avais mis dans mes fouilles. Celui-là t'as vu j’l’ai pas raté : « et qui c’est qui a rencardé la poulaille dans notre histoire du Lyonnais si ce n’est pas toi. T’étais où ce soir-là que j’lui claqué à la gueule ? Aux abonnés absents pour sauter ta pétasse qu’à un grain beauté sur’ le nichon droit. » KO debout, un carnage mon pote. J’crois que je suis fait pour le théâtre... » Ce fut la dernière fois que je vis Gustave. Nous nous serrâmes la main.

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24 janvier 2010 7 24 /01 /janvier /2010 00:00

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Le poids des mots : mon titre de ce matin, sans contestation possible, c’est du lourd, du très lourd même et, à défaut de briguer le Goncourt, je pourrais espérer le Pulitzer, mais ne boxant pas dans la catégorie des plumes patentées c’est de ma part pure vanité et, croyez-moi, j’en suis désespéré. Plus sérieusement l’avantage avec les frères Beigbeder c’est que ce soit Frédéric qui fait dans le littéraire ou Charles qui faisait dans le nucléaire, ce sont de très bons clients pour les médias.


En effet, qu’est-ce que je lis dans le Figaro : « Agriculteur, la nouvelle vie de Charles Beigbeder ». Vous imaginez le beau Charles sur un gros tracteur ou une gigantesque moissonneuse-batteuse ? Non, bien sûr notre beau gars c’est avant tout un gars qui fait du blé avec du blé, le sien puisqu’il a fourgué Poweo, et celui des autres. Pour sa « troisième vie » - les Beigbeder y z’ont plein de vies à leur disposition - Charles il a jeté son dévolu sur l’Ukraine qui, si vous étiez bon en géo, avant de bénéficier des bienfaits du « socialisme réel », était le grenier à blé de l’Europe avec ses 30 millions d’ha d’excellentes terres. Comme les kolkhozes ne se caractérisaient pas pour leur bonne gestion 6 millions sont en friches. Notre Charles, avec sa société agricole Agro Génération – c’est’ y pas mimi comme nom ça –, il a investi 30 millions de dollars pour louer à long terme ces terres. Donc notre nouveau gentleman-farmer exploite déjà 22000 ha de céréales sur 3 anciens kolkhozes de 6000 et 8000 ha. Et y compte pas en rester là « Le groupe veut doubler la mise. «Nous espérons disposer de 50 000 hectares dans les douze prochains mois, insiste Charles Vilgrain, directeur général d'Agro Génération » Après l'Ukraine, le groupe songe à moyen terme à investir en Roumanie et après en Afrique.


Des entreprenants nos pioupious, du genre pionniers de la nouvelle frontière au ras de l’ancien rideau de fer, mais des gars qui ne sont pas parti, chez le voisin « privilégié » de la Russie, la fleur au fusil : «Nous nous appuyons sur le groupe industriel céréalier français Champagne Céréales qui assure notamment le négoce, c'est un partenaire indispensable», poursuit Charles Vilgrain.

 

Pour ceux qui ne le sauraient pas Champagne Céréales est un groupe coopératif fondé par Jacques de Bohan que j’ai bien connu du temps du 78 rue de Varenne. En plus y sont pas les seuls gaulois : «Les entreprises françaises contrôlent ainsi directement 100 000 hectares, et participent, directement ou non, à l'exploitation d'un million d'hectares», estime Jean-Jacques Hervé, conseiller du ministre de la politique agraire d'Ukraine. Pour y aller, si je puis m’exprimer ainsi, faut beaucoup de blé : «Le ticket d'entrée est d'un million d'euros pour une exploitation de 2 000 hectares», indique Vincent Rocheteau, directeur général du groupe semencier Euralis en Ukraine (c’est aussi un groupe coopératif du Sud-Ouest). De plus ce n’est pas gagné d’avance car les rendements sont inférieurs à ceux de la Beauce mais comme le prix des engrais est moitié moindre qu'en France et le coût de main-d'œuvre, c'est un rapport de 1 à 10, nos « gentils investisseurs français » espèrent faire du beau blé, sonnant et trébuchant, très rapidement.


Comme Jacques Mounier, président du conseil de direction de Calyon Bank Ukraine (un gars du Crédit Agricole donc, Calyon est une filiale de CASA) déconseille l’aventure individuelle, alors les petits gars ne vous y risquez pas car je lis aussi dans une autre gazette que « l’Ukraine est dans un état désastreux. Le pays est tombé au 146e rang des pays les moins corrompus au même niveau que le Zimbabwe ! L’an dernier, son PNB a chuté de 15% et sa monnaie été dévaluée de 50%. » Le paradis pour les « astucieux investisseurs donc ! » Mais tout va peut-être rentrer dans l’ordre puisque le pro-russe Viktor Ianoukovitch, celui qui avait tripatouillé les urnes et déclenché la « révolte orange », est arrivé en tête des élections présidentielles devant la blonde comme les blés Ioulia Timochenko, la premier Ministre en titre.

 

Tout baigne donc et je comprends que tout ce beau monde hésite à mettre le moindre kopek dans un fonds d’investissement pour développer les petites entreprises de nos beaux terroirs viticoles du Sud car je suis sûr que les pauvres – façon de parler - craignent comme la peste et la SAFER et« les cagoulés du CRAV ».

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23 janvier 2010 6 23 /01 /janvier /2010 00:00

 

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Les Hennuyers qui, comme chacun sait, sont les habitants du comté de Hainaut, appréciaient le vin du « vignoble » français plus précisément, vers 1300, les « vins de Paris » dénomination recouvrant les 30.000 ha des vignes de ce qu’étaient les départements de la Seine, Seine-et-Oise et Seine-et-Marne. Comme le note Charles-Louis Binnemans « La soif wallonne n’a jamais été dédaignable » Tout le monde se régale « les nobles, et leurs hôtes princiers qui dégustent puissamment en leurs fêtes à Mons ou à Binche » Les moines de toutes obédiences qui se fixent une règle « au demeurant tonique pour leur vocation hospitalière, d’un bon litre par jour, et n’en concèdent qu’un demi aux religieuses. Comme toujours les bourgeois se distinguent tants ils sont « experts à discerner les appellations dans leur authenticité » Restait aux paysans « les joies du petit vin local de Saint-Brixe à Tournai. » qu’ils appréciaient au cabaret dont un édit interdisait l’accès à leurs épouses... Le vin circule donc facilement à pleins tonneaux mais aussi en muids, en setiers, en lots, en queues, en poinçons, en pipes en ce plat pays où le charroi est facile. « La navigation, axée sur l’Escaut » contribue à un important trafic de transit et de répartition locale. 

Mais comme souvent les « séductions se multiplient, et le progrès façonnant les mœurs, les habitudes de consommation changent » et de nouveaux fournisseurs de terroirs plus favorisés par la nature apparaissent jouant de « leurs arômes, attractifs sans doute puisque le client goûte et suit bien. » Les nouveaux venus sont « les crus de Bourgogne, Volnay, Pommard, Beaune » mais aussi les Arbois, les Auxerre et bientôt les marchands embarquent bientôt au passage à Reims des vins qui « profitent de la nouvelle vague, de la nouvelle vogue. »  Le catalogue se gonfle donc et « à la fin du 15ième siècle apparaissent les vins de Champagne. Ils ne s’appellent pas encore ainsi, mais bien « vins de la Montagne » ou « vins de la Rivière » Ce sont alors des vins rouges d’Ay « en attendant la prise de pouvoir par les bulles blanches, au moment où l’on constatera que le nom de « Champagne », terre ingrate, sèche et pauvre, est réellement porteur... »

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L’autre fleuve frère La Meuse, « abreuve Liège » même si sur sa rive gauche bien exposée mais peu gâtée par le climat « les vignerons s’obstineront longtemps » à y faire pousser de la vigne. Mais « si les coteaux sont chargés et généreux parfois, la vendange passe souvent à côté de la séduction. Elle se boit, mais le négoce, qui se sert du fleuve vers l’aval ou vers l’amont, étale un choix tôt varié et de plus en plus concurrentiel ». Qui un jour écrira une Histoire des fleuves et du vin ? Le rôle déterminant du commerce sur la notoriété des vins. Selon l’auteur, «  pendant des siècles à Namur, on a dit, lors d’une petite soirée où des amis se retrouvent au coude à coude pour lever le verre : une « réunion de Bourgogne » et d’ajouter qu’à Liège encore aujourd’hui l’expression à toujours cours entre amateurs. Sambre et Meuse, cette addition sonne à nos oreilles comme les clairons du régiment mais au confluent de ces deux fleuves « les Bourgogne Pinot noir étaient les favoris » On se les disputait et l’auteur rapporte l’anecdote relatée par les historiens qu’en 1278 « les Dinantais profitant des querelles locales arrêtèrent à leur profit un envoi de vin d’Auxerre, 33 tonneaux passés par Mézières pour approvisionner Namur. »

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22 janvier 2010 5 22 /01 /janvier /2010 00:00

Dans le commerce le client à toujours raison et même si du côté des Alters le vin n’est pas une marchandise faut bien le vendre quand même. Ceci écrit pour souligner que le Bobo est un consommateur qu’il faut bichonner car il boit bon et il boit cher (lire ou relire « Un mauvais vin c’est combien ? » ICI->http://www.berthomeau.com/article--un-mauvais-vin-c-est-combien--43225930.html). Nulle ironie dans cette remarque – les GCC n’ont jamais prétendu entrer dans la musette-type de l’ouvrier pour faire couler le casse-graine – mais tout simplement le désir de contribuer à l’affinage – au sens fromager – d’un socio-type par trop galvaudé depuis son apparition en 2000 dans un livre de David Brooks journaliste au New York Times sous l’appellation : Bohemian Bourgeois et popularisé dans notre beau pays la même année dans le Courrier International.


Donc, afin de mieux cerner les BBVE (Bobos Buveurs de Vins Enracinés), contribuer au fonds de commerce des adeptes du marketing en chambre qui adorent les socio-types qui leur permettent de mieux fourguer des conseils pointus et couteux, des conférences en marge de Vinisud ou des articles dans la JV destinés aux gogos, je puise ma science à la meilleure source : Dictionnaire du Look de Géraldine de Margerie chez Laffont.


VIEUBO
« Très porté sur la culture, il revendique fièrement son abonnement à Télérama et aux Inrocks. Il a jeté sa télé depuis cinq ans et trouve ça super parce que « putain, depuis, qu’est-ce que je peux bouquiner ! » Socialiste à tendance Modem, il dit à qui veut l’entendre que Bayrou est « un type bien ».

Ce qu’il n’avouera jamais, c’est qu’il a voté Sarkozy au second tour en 2007 car celui-ci avait promis de supprimer l’ISF et que ça l’a pas mal intéressé du coup. Rapport aux travaux qu’il veut faire dans sa propriété dans le Luberon. »

BIOBO « Les yuppies symbolisent l’argent facile, les bobos la culpabilité morale du bourgeois moderne et les débuts du développement durable » Guillaume Erner

Décroissant végétalien qui ne s’habille qu’en fibres naturelles, le biobo est connu pour se nourrir exclusivement d’aliments pour chevaux de types graines, granulés, herbes ou céréales au non étrange (boulgour, quinoa, seitan). Très maniaque et loin d’être cool, il fait la morale à qui veut l’entendre.

Grand donneur de leçons devant l’Éternel, le biobo culpabilise tout le monde, ne prend un bain qu’une fois par semaine, ne tire pas la chasse, récupère l’eau de pluie pour arroser ses plantes et rêve de vivre dans un buron, en Auvergne (avec un sauna aménagé à l’intérieur quand même). Le biobo nettoie son linge avec une boule de lavage sans lessive portant le nom étrange d’ecoball, ne se soigne qu’avec des plantes, est engagé politiquement (les Verts), aime voyager et reste sensible aux cultures orientales et africaines. Au réveil, le biobo boit de la chicorée produite en France car cela nécessite de moins long transport que le café de Colombie ou d’Éthiopie, ce qui présente un avantage certain pour son bilan carbone.

Bref, le biobo est globalement assez chiant.

ARIBO « Aristocrate-bohème, c’est de loin celui qui a le niveau de vie le plus élevé. Souvent rentier, propriétaire, l’aribo a ses terres dans les quartiers chic de France et occupe généralement une maison ou un hôtel particulier décoré avec goût (mobilier Knoll, Mies Van der Rohe, Jean Prouvé, Charles Eames, Werner Pantone). Il prend de la cocaïne de temps en temps, aime le rock, n’est pas marié, rejette son milieu dont il a reçu cependant le snobisme en héritage.

Il est fier de ne pas croire en Dieu, de dire merde aux conventions et d’avoir un ami noir et/ou homosexuel.

BOBOMALONGO « Ancien jah-jah *, proche du biobo mais nettement plus cool, il aime Cesaria Evora, Radio Nova, le café Malongo (café du commerce équitable), milite pour les sans-papiers, est sensible à l’écologie sans être un ayatollah. Le dimanche, il fume des pets et joue du jumbé. »

CLOBO « Intermittent du spectacle qui n’a pas fait ses heures et a, par conséquent, perdu son statut, le clobo est un bobo qui a échoué et mène une vie d’artiste. Resté sur le quia, il a vu le train de la boboïtude partir sans lui.

Pique-assiette notoire, parasite, le clobo squatte souvent, vient de temps en temps prendre des bains chez ses amis bobos qui ne savent plus comment s’en débarrasser.

Si le clobo est à deux doigts de la mendicité, il reste toujours bien habillé. Et conserve, de ses belles années, une vieille veste en velours et une jolie chemise qu’il revêt en toute occasion. « J’ai parfois, dans ma vie, été bien malheureux, mais je n’ai jamais quitté mes gants blancs. » Barbey d’Aurevilly

 

Comme pour tous les socio-types la plume tangente souvent la caricature j’en conviens et il faut se garder des amalgames faciles du type tous les bios sont de Bobos, mais comme on ne naît pas Bobo mais on le devient et que la maturité du Bobo se situe généralement vers 30 ans, et que beaucoup ont des enfants, aux prénoms originaux ou incongrus *, qu’ils trimballent partout dans ses poussettes Mac Laren, qu’ils influencent la tendance, qu’ils sont très présents dans les médias, qu’ils boivent majoritairement du vin, nous nous devons de les travailler au corps. Ce faisant je ne verse pas dans un parisianisme outrancier en me focalisant sur une couche de population minoritaire mais je tente de remettre en perspective une tendance très prégnante dans le monde du vin mettant en avant un retour vers le naturel s’appuyant sur une forme aigue de mauvaise conscience et se traduisant par l’hypertrophie du discours et une atrophie de sa mise en pratique au quotidien. Cette tendance projette, via les médias, une image surexposée d’une certaine forme d’approche du vin assez réductrice. En clair elle se présente comme un tout, excluant les autres, alors qu’elle n’est que partie. Saynette Parisienne : 

« Samedi 15h30 Petit café à la Terrasse du Progrès *. Ils croisent deux potes, Yanning et Juliette, qui viennent d’avoir un enfant, Mia-Louise, trop mignonne avec ses low-boots Marc Jacobs enfant. Ils discutent de choses et d’autres, et commandent un autre thé vert. Olivier choque l’assemblée en prenant un Earl Grey. »

« Le lendemain, à 13 heures : La bande se retrouve au marché d’Aligre et mange des huîtres, adossée à des poubelles, en riant avec les poivrots du coin. « Attends, gros Dédé c’est mon pote, j’te jure on s’adore. Il est juste dingue ce mec. Dingue. La poésie du type. »

 

Jah-jah : dernier survivant de la culture hippie

Le Progrès se situe près du Marché des Enfants Rouges 1 rue de Bretagne dans le 3ième

Marché d’Aligre marché culte dans le 11ième  
ces 2 lieux sont entourés de nombreux bars à vins et de cavistes.

Chronique trouvée sur le NET : 

Les Bobos, au-delà des mots juillet 16, 2008

« Rien à voir donc avec les petits tracas d’ordre physique et autres bleus au cœur, je le précise d’entrée pour ceux qui éventuellement sortiraient d’une longue retraite spirituelle dans des contrées retranchées, pour les autres impossible de l’ignorer, ce bobo-là est en fait la contraction du désormais fameux « bourgeois-bohème », représentant d’une nouvelle élite socio-économique hybride qui se revendique à la fois bourgeoise et bohème, confortable et artiste, bien pensante et zen. C’est ainsi, le bobo est de gauche, consommateur compulsif et altermondialiste, pour l’égalité des chances, assoiffé de culture, chic et débraillé, rat des villes et rat des champs… Bien souvent, il n’est même qu’un « bobopot », un bobo potentiel qui n’a de bobo que l’aspiration bohème, le look bourgeois-bohème et le côté « politbobo » (entendez le bobo politisé, écolo et/ou socialo)… sans forcément sombrer dans l’IP, l’intello précaire, mais encore loin de son modèle le « bobac », comprenez le bobo accompli avec portefeuille bien garni ! L’univers des bobos est tout à fait remarquable, au sens propre du terme, peuplé de livres de Beigbeder, Houellebecq, Nothomb, de « chansons à texte » façon Delerm, Bruni, Bashung, Renaud et Brigitte Fontaine, pour le fun, (oui le bobo est fun parfois), il aime le bon vin avec un petit joint et les produits Bio.
 

Aurore

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