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3 mars 2010 3 03 /03 /mars /2010 00:09

À mes débuts dans le monde des vins de table, en 1978, à l’Office éponyme qui venait de prendre la succession de l’IVCC (Institut des Vins de Consommation Courante) après les évènements de Montredon, alors que Jacques Chirac était le premier Ministre de Valéry Giscard d’Estaing, la très puissante CNCV : Confédération Nationale des Caves Coopératives présidée par l’audois Antoine Verdale de Trèbes tenait le haut du pavé (pour les détailssur Verdale et le pouvoir  lire ma chronique http://www.berthomeau.com/article-18131895.html)  et les caves particulières n’étaient même pas présente au Conseil de Direction. Même si la Confédération se disait nationale elle était tenue par les chefs du Midi qui s’affrontaient pour faire prévaloir leurs lignes : la première «pragmatique», économique disaient certains, emmenée par Verdale s’appuyant sur Raymond Chandou le Dordognot de Le Fleix, la seconde  défendant la coopération des origines, « un village, une cave » dont la figure de proue était l’Héraultais Marcellin Courret que vous avez découvert hier à l’émission Droit de Réponse de Michel Polac « Les Vignes du Seigneur » et, bien sûr, la ligne « dure » romantico-occitane, proche des CAV, avec le charismatique Jean Huillet, que vous avez aussi vu à l’émission de Polac, comme chef de file.
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Rassurez-vous je ne vais pas ce matin vous bassiner avec mes souvenirs mais vous faire découvrir un magnifique ouvrage au titre sobre : CAVES  coopératives du Languedoc Roussillon, qu’un de mes fidèles lecteurs m’a offert à Vinisud. Il est l’un de ceux qui a contribué à cette œuvre de mémoire d’un patrimoine architectural remarquable. « En s’intéressant aux architectes, au décor et aux bâtiments destinés à « fabriquer » du vin, cette étude défriche un terrain peu exploré et entend donner à ces édifices la place qu’ils méritent dans le patrimoine culturel régional ». Je dois avouer qu’après avoir parcouru, feuilleté, lu certains textes, admiré la richesse des crédits photographiques, mon regard sur le mouvement coopératif du Languedoc-Roussillon, parfois un peu trop critique, s’est humanisé et, je comprends mieux l’attachement viscéral de certains à leurs caves. C’était certes un autre temps mais, lorsqu’on relit certains textes fondateurs, on est frappé par leur modernité. Et si, le rebond des caves coopératives face aux grandes évolutions du marché se trouvait tout bêtement dans un retour aux sources ?
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QUELQUES EXTRAITS

Avec la construction des caves coopératives, « le paysage s’enrichit d’un nouveau monument emblématique : chaque village ou presque possède « sa » cave coopérative. L’implantation à l’écart des centres anciens, liée aux impératifs économiques et fonctionnels rend ses « cathédrales » d’autant plus visibles qu’elles se distinguent par leur proportion et leur silhouette atypique, soulignées par des cuves cylindriques extérieures en béton ou en inox » Lochard 2006

Les théoriciens du mouvement coopératif insistent sur la sobriété générale de la construction, l’économie de moyens et la maîtrise des coûts « Dans l’installation d’un cellier il faut tenir compte de trois conditions, afin que la vinification puisse bien s’y faire. Ces conditions sont la température, l’aération et la propreté. Pour y arriver, éviter le luxe qui exige une dépense d’argent sans utilité, n’employer que celui qui sera nécessaire pour avoir une bonne vinification avec la meilleure économie possible » Zacharewitz 1909.

La cave coopérative est « l’héritière des grands chais privés après en avoir été l’adversaire plus ou moins déclaré : elle doit son émergence à la volonté des petits propriétaires de lutter à armes égales avec les grands en s’imposant sur le marché mais aussi et surtout de rivaliser, dans l’élaboration de leurs vins, avec le matériel vinicole utilisé par les grands propriétaires. Gavignaud-Fontaine 2006

Charles Gide, un des promoteurs de la coopération viticole, donne une conférence en 1901 dans laquelle il défend avec ferveur les « associations de vinification », c’est-à-dire « des associations de viticulteurs qui s’entendent pour faire leur vin en commun ». Il insiste sur les conditions de « ... l’installation des celliers [qui] est aujourd’hui un luxe coûteux avec tous ses appareils mécanique [...] que les propriétaires très riches peuvent seuls se payer et dont les agriculteurs plus modestes chercheront à économiser les frais. »
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En 1937, on peut lire dans la Statistique agricole de la France publiée par le Ministère de l’Agriculture : « Avec le temps, l’organisme [la coopérative] paraîtra aussi naturel aux habitants d’un même village que la mairie ou l’Eglise » Gavignaud-Fontaine – prédiction qui peut se résumer dans la formule lapidaire « un village, une cave coopérative » Arnal 1930 Curieusement, il n’existe pas de « cave modèle » en Languedoc ce que E.Barbet déplore en 1936, au nom de l’intérêt général, en souhaitant »dès l’an prochain, créer dans chacune de nos grandes régions viticoles, avec la garantie de l’Etat, au moins une de ces caves modèles dont la technique et les résultats seraient bien contrôlés par les ingénieurs du Génie Rural et par les professeurs d’œnologie. »

Petite note Berthomeau : de l’influence de nos IGREF sur « la modernisation » des caves coopératives.

Je terminerai par une citation de Marcellin Courret pour qui il ne saurait être question de transformer la coopération en entreprises de type industriel ou commercial et capitalistique dont la gestion échapperait au sacro-saint principe « un homme, une voix ». Que disait-il notre Marcellin que « les caves coopératives ont réussi à retenir, autour des viticulteurs, toute une population rurale composée d’ouvriers agricoles, d’artisans, de commerçants, qui donnent à nos villages le visage si sympathique qu’on leur connaît. » Pour lui c’était mettre le ver dans le fruit, c’était « une machine de guerre inventée contre les caves coopératives et destinée à les démanteler. »
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2 mars 2010 2 02 /03 /mars /2010 00:09

Oui chers lecteurs nous ne sommes pas encore le 1ier avril et mon annonce correspond, à la seconde près, au temps consacré au vin par TFI et, qui plus est, en direct. Ça vous a échappé me direz-vous, comment cela se fait-il ? Pourtant le titre de l’émission : « Les vignes du Seigneur », en dépit de la présence de quelques mécréants sur le plateau, marquait bien la sacralisation de notre divin nectar. Je ne vais pas vous faire languir plus longtemps et vous révéler le pot aux roses : ça s’est passé le 22 mai 1982 au cours d'un Droit de Réponse « Les vignes du Seigneur » animé par Michel Polac. Allez jusqu'au bout de cette chronique si vous souhaitez la voir ! 

S’il est une émission de télévision qui a symbolisé « la libération de la parole post mai 81 » c’est bien le Droit de Réponse de Michel Polac réalisé par Maurice Dugowson. Dans une atmosphère électrique, tabagique, bordélique, ça partait dans tous les sens sous la houlette d’un Polac adepte de la mauvaise foi de l’intello parisien, ça castagnait, ça irritait la France bien pensante, c’était un espace de liberté, foisonnant, bourgeonnant, où des journalistes de haut vol : Dominique Jamet (Le Quotidien de Paris), Claude Cabanes (L’Humanité), Jean-François Khan (L’évènement du Jeudi), Noël Copin (La Croix), Thomas Ferenczi (Le Monde), Pierre Benichou (Le Nouvel Observateur), Jean-Marcel Bouguereau (Libération) et de grands dessinateurs Siné, Plantu, Wolinski ou Cabu apportaient de la pertinence et de l’impertinence aux controverses. Sans jouer au vieux con : ça avait un peu plus de peps que les aigreurs d'un Zemmour ou d'un Nauleau...    

Le pitch de l’émission : « Grandeur et décadence des vins français (ou supposés tels) selon la qualité et le prix. Les affrontements ne sont pas à la hauteur de la réputation de l'émission, malgré l'agressivité de Guy RENVOISE, auteur du guide des vins de France, qui fait le procès des vignerons, et Marcellin COURET, président des coopératives des vins de France, qui s'attaque aux vins de coupage (mélange de vins étrangers ). Mr HUGUET, qui représente les vins d'Alsace, différencie les grands crus et les vins de consommation courante. John WINDROTH, cofondateur de l'académie du vin en France, parle des difficultés actuelles pour trouver ce qu'on veut. J.F. DUBREUIL est très inquiet de l'avenir de son métier de caviste, à Nantes. Discussion assez vive au sujet des vins du midi (rendement a l'hectare) et des vins du Beaujolais (chaptalisation); avis des œnologues ; test de dégustation (de trois vins) sur le plateau ; duplex téléphonique avec Lucien LEGRAND, marchand de vin à Paris, qui parle de l'humanisme du vin et de la confiance nécessaire entre le marchand et le consommateur. Enfin, on rappelle que dans le monde entier, les vins français sont un sujet d'admiration. » 

 

J’ai visionné cette émission. Vraiment elle est à voir ou revoir car il y a de grands moments, dans une ambiance assez soft, sous la houlette d’un Michel Polac débonnaire, bienveillant. Pas trop de fumée mais des verres et des bouteilles de vin sur les tables. Les deux incontestables vedettes de la soirée sont, tout d’abord, un Jean Huillet égal à sa réputation, tee-shirt blanc avec croix occitane, le verbe haut et la dialectique imparable, qui lorsqu’il a la parole ne la lâche pas, vraiment je me suis senti rajeunir en l'entendant brasser de l'air ; ensuite un Guy Renvoisé égal à sa réputation, délivrant des sentences définitives, dénonçant le laxisme de l’INAO qualifié par lui d’usine à faire des décrets. Y’a aussi le père Bréchard qui défend becs et ongles sont Beaujolais, un marchand de vins nantais dénonçant l’industrialisation du vin, parlant de vins asexués et des négociants capables de faire du Muscadet doux pour plaire aux américains ; un Lucien Legrand qui, au téléphone, essaie de prendre de la hauteur en parlant d’humanisme et qui fait cette déclaration prémonitoire sur le Midi en disant qu’il est la Californie française ; un Marcellin Courret qui se croit au Conseil de l’Office du Vin de Table, phraséologie classique, et même un trait d’humour à propos de la chaptalisation « les vignerons de certaines régions ne devraient pas fêter la St Vincent mais la St Louis... » Allusion à la marque de sucre ce que traduit le dessinateur de la soirée par un dialogue entre 2 buveurs : l’un dit « tu bois avec une pince à sucre ? » L’autre « Oui c’est du Beaujolais. » Au cours de l’émission Polac propose une dégustation de 3 vins rouges n°1, 2,3 qui se révèlent être : 1 Côte de Nuits 76 à 69,50 F, 1 Pommard 71 à 82,50 F et 1 Côte du Ventoux à 5 F. Je vous laisse la surprise des avis lors du visionnage de l’émission. Je ne vais pas tout vous raconter car vraiment vous auriez tort de ne pas la télécharger.

Pour vous mettre en bouche sachez que Desproges y fait une prestation discrète mais remarquée (vous en aurez un exemple dans l’extrait que je vous propose. En conclusion de l’émission, et ça nous fait plus encore regretter sa disparition, il pose une question grave « doit-on euthanasier les aquaphiles ? » en ajoutant que les buveurs d’eau sont des monstres. Mais la cerise sur le gâteau reste tout de même le débouchage de bouteilles de champagne en plateau pour fêter le vin français. Que de chemin parcouru à rebours depuis ce temps d’extrême liberté sympathique où l’on pouvait parler de vin sur TF1, en prime time, pendant plus d’une heure, en déguster sur le plateau, sabler le champagne en direct ! Et si nous entamions dès aujourd’hui la route inverse ? Bien sûr, comme le disait notre Raffarin du Poitou « La route est droite mais la pente est forte ». Pour vous persuader cliquez sur ce lien pour visionner l’extrait. Ensuite, une petite manœuvre, pour un modeste coût de 4 euros vous permettra de mettre dans votre médiathèque 1h 15mn 48s de débats sur le vin à la télévision.

http://boutique.ina.fr/video/art-et-culture/gastronomie/CPA82050732/les-vignes-du-seigneur.fr.html

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1 mars 2010 1 01 /03 /mars /2010 00:02

Je lis sur le portail de mon éminent confrère «Terre de Vins» que le salon Vinisud «victime de son succès» - la victimisation positive est un concept très tendance - voit fleurir à ses portes «une kyrielle de salons off plus ou moins fournis et suivis. Un salon off consiste en général à la réunion de plusieurs vignerons dans un endroit convivial, genre un restaurant, une petite salle, une grange, un domaine viticole, une cave, sans différences les uns avec les autres si ce n’est les vins et la tête du bonhomme» et de s’étonner «de ne pas assister dans les rues de Montpellier à une enfilade de lieux branchés, à la manière du festival d’Avignon, dont le off est devenu désormais o combien officiel

 

Vous comprendrez aisément que mon goût immodéré pour la biodiversité, mon penchant naturel pour tout ce qui diffère de la pompe officielle, mon amour pour celles et ceux qui empruntent des chemins de traverse, me prédisposent à poser un regard bienveillant sur cette profusion de vignerons et vigneronnes atypiques. Alors pourquoi n’ai-je pas pointé le bout de mon nez en ces lieux de convivialité ? Tout bêtement parce que je n’ai pas pu faute de pouvoir aller et venir facilement du In vers les Off et entre les Off puis le In et lycée de Versailles. En effet, puisque les Off veulent profiter de l’aubaine du déplacement vers Vinisud d’acheteurs de tout poils et de toutes nationalités, ils doivent se rendre à l’évidence première que ceux-ci portent d’abord leurs pas vers le magnifique Parc des Expositions perdu dans un lacis de voies peu carrossables. Les off sont donc des petites cerises sur le gros moka et, dans ce cas, l’exemple précurseur du Festival d’Avignon ne tient pas car là-bas il suffit, au fil de ses pas, d’aller et de venir, de choisir, de prendre son temps, de se poser à la terrasse d’un café, de goûter l’extrême plaisir de la flânerie entre les grosses compagnies et les small is beautiful.

 

À Vinexpo, profitant du beau temps, des pistes cyclables du maire de Bordeaux, j’avais réglé la question des moyens de locomotion à l’aide d’un vélo. Ici, dans la patrie du Leader Maximo, même si la température eut été plus clémente, enfourcher une bicyclette aurait relevé du suicide. Alors louer une auto ? Dans cette hypothèse, vu le plan de circulation, les travaux en tout genre et le bordel des parkings du Salon c’était me condamner à passer une bonne part de mon « précieux » temps au volant d’une auto. Donc mauvaise pioche ! Restait à réquisitionner un taxi pour faire le tour des Off. Là c’est ma bourse qui en aurait pris un coup vu la tarification « usuraire » de cette belle profession. En effet, contrairement aux USA où il est possible de négocier un prix de journée avec un taxos, dans notre beau pays le compteur tourne sans possibilité de transiger. Donc, exit le taxi ! Me restait, soit la bagnole d’un copain ou la marche à pied doublé d’auto-stop mais j’y ai renoncé de peur de me retrouver abandonné à mon triste sort dans un terroir reculé de la Septimanie chère au cœur du Grand Leader Maximo qui se fout de mes affres de besoins d’auto vu que lui il en a une avec chauffeur. Au fait j’aurais pu demander au Grand Jojo de me prêter sa grosse auto pour m’extirper des hangars de Vinisud.

 Sauf à vouloir en rester à la « débrouille » personnelle, ce qui ne colle pas vraiment avec le souci affiché des Off de draguer les flux d’acheteurs venant à Vinisud, le problème de la fluidité, de la facilité des déplacements est-il soluble pour la prochaine édition ? Ma réponse est oui. D’abord, via le Net, les blogs, les sites communautaires vous pourriez peut-être vous causer, et nous causer, même si vous êtes adeptes du « Hors Piste » ou que vous soyez «Les Amis de Laurent Bazin » ou que votre « femme est à la vigne » ou que vouliez que nous « venions à la source » ou que vous « soyez entre filles » ou en « melting potes ». Rassurez-vous je ne vous demande pas de vous grouper sous le même toit car ce serait sans doute attentatoire à votre singularité. Mon souhait c’est, qu’à minima, vous nous transmettiez un plan général des lieux de vos festivités, avec coordonnées claires pour GPS et, bien évidemment, avec le magnifique Parc des Expositions de Jojo le Maximo comme point de départ. Mon vœu le plus cher serait que vous puissiez imaginer un système souple de transport, soit par un ou plusieurs véhicules mis en commun, soit par l’organisation d’une bourse de covoiturage mettant en relations les pékins et les pékines comme moi qui errent sous les tôles de Vinisud alors qu’ils rêveraient de se trouver devant un beau buffet d’Anthony Cointre cuisinier ambulant à embeurrer leurs tartines pour déguster les fromages de Jean-Yves Bordier. J’ajoute que ce service rendu a un coût et que mettre la main à sa poche me semble dans l’ordre des choses.  

À la prochaine sur vos vins, chers off (prononcer chers zoft), en espérant que les organisateurs de Vinisud et les multiples discoureurs encombrant les tribunes veuillent bien cesser de s’auto congratuler pour penser que les « clients » de Vinisud ont droit à un service maximal et non à un j’m’en foutisme ripoliné par des communiqués de presse triomphant.  

 



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28 février 2010 7 28 /02 /février /2010 02:10

Alfred Willi Rudolf, dit Rudi Dutschke tombé, sur la Kurfürstendamm de Berlin, sous les balles d’un ouvrier déséquilibré d’extrême-droite, perfusé de haine par la rhétorique fasciste du baron de la presse Axel Springer via son torchon ignoble Bild Zeitung était un martyr de la cause placé à la même hauteur qu’un Martin Luther King abattu le même mois. L’icône du Mai 68 berlinois était né de l’autre côté du mur, dans un bourg au sud-ouest de Berlin. Malgré son discours rebelle, plaidoyer contre le service militaire et la réunification de l’Allemagne, qu’il tint dans la salle des fêtes de son lycée, à Luckenwalde, les sourcilleuses autorités de la RDA  lui délivrèrent quand même son baccalauréat en 1958. C’était un fils de postier qui remerciera, dans sa Présentation de mon cheminement, son directeur de lycée de la bonne éducation qu’il avait reçu et qui tiendra à ses débuts, et pour un bref laps de temps, la rubrique sportive dans un journal populiste appartenant au groupe honni d’Axel Springer. Quand Sacha nous fit réécouter ses discours politiques Chloé, qui parlait et entendait parfaitement l’allemand, me dit, hors des oreilles de notre chef, être très impressionnée par son extraordinaire capacité à proférer dans un haut débit un charabia pâteux et jargonneux. Restait, pour compléter le panthéon révolutionnaire, la grande prêtresse, l’immaculée conception de la révolution, l’ex-éditorialiste de la revue de son mec Klaus Rainer Roehl : Konkret qui s’était radicalisée jusqu’à devenir membre de la Rote Armée Fraktion (F.A.R) et qui participera en mai 70 à la libération d’Andréas Baader.

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Le Centre de la Paix de Sacha, comme son appellation l’indiquait, ne draguait pas dans les eaux troubles et tumultueuses de l’activisme révolutionnaire poseur de bombes. Nous débattions beaucoup, surtout des combats de nos camarades étudiants dans la Grèce des colonels, l’Iran du Shah et de sa sinistre Savak, et bien sûr dans l’Amérique de l’odieuse guerre du Vietnam qui, à Berlin, du fait de la présence visible de l’armée américaine, était un sujet plus que sensible. Nous prenions des douches en commun. Nous baisoullions dans des géométries variables. Nous tractions vaillamment aux coins des rues bourgeoises pour fourguer nos journaux indigestes. Ce n’était pas de tout repos car la petite et moyenne bourgeoisie de Berlin-Ouest en avait vraiment marre de voir ces étudiants privilégiés casser des vitrines, prôner la copulation en public, provoquer des embouteillages monstres et, le comble, baver en permanence sur ses sauveurs américains. Nous avions droit à des insultes, à une vieille dame de la génération d’Auschwitz nous criant d’aller jeter nos PQ là où ils seraient utiles,  c'est-à-dire à l’Est de l’autre côté du mur, à des chauffeurs de taxis montant sur les trottoirs pour nous mettre en fuite. Le comble pour ces partisans de la Grande Coalition présidée par un chancelier, Kurt Georg Kiesinger, membre du parti  nazi, qui avait travaillé sous les ordres de Goebbels, c’était de voir, moins de 25 ans après Hitler, leurs paisibles rues envahies par des bataillons de policiers antiémeutes, casqués et armés de matraques  face à des hordes de gauchistes sales et chevelus, au langage provocant « tapez, tapez sur les flics, qu’ils soient plats comme des sandwiches » qui les lapidaient.

 

En dépit de ma bonne humeur affichée cette ville grise, découpée en tranches inégales, scindée en deux blocs par un mur ladre et couronné de barbelés, perdue dans une RDA sinistre et glacée, me déprimait. Tout ce qui s’y passait m’apparaissait irréel, ses colères qui m’étaient inconnues, son atmosphère lugubre s’ajoutant à l’humour macabre de mes camarades, toutes ces quêtes de grandes vérités m’enkystaient sans grand espoir de débouchés excitants dans ce troupeau d’égarés. Pour rajouter à mon spleen Chloé menait son travail d’infiltration dans les eaux troubles des FAR et me délaissait. J’espérais beaucoup dans l’irruption du printemps pour sortir la tête de mon pot au noir malheureusement la météo ne fut pas au rendez-vous. Des rafales de neige fondue balayaient notre sinistre horizon. La plupart du temps je gisais frustré dans le réduit qui me servait de chambre sans que mes petits camarades se préoccupent de mon enfermement. Dans le creux d’un dimanche sinistre j’entendais dans mon demi-sommeil une voix qui me sommait de m’éveiller. Je tendais la main droite qui, au lieu de trouver le vide, rencontrait la fermeté glacée d’une fesse. Avant que ce qui me semblait un rêve ne se dissipa j’ouvrais les yeux et je découvrais en surplomb une Karen entièrement nue. Ses longs cheveux retombaient en cascade sur ses épaules étroites. Bêtement je lui demandais « Qu’est-ce qui se passe ? Une descente de police ? » et je l’entendais me répondre, alors que je contemplais le lacis frisottant de sa chatte, « Pourquoi ? Tu as envie de faire l’amour avec les flics ? » Toujours aussi neuneu je l’assurais que non. Sans se soucier de mon état d’hébétude elle m’interrogeait « Tu attends peut-être une autre fille ? » Là encore je la rassurais avec conviction « Mais non je n’ai pas d’autre fille » Elle se glissait alors sous les draps froissés en me prévenant « On va prendre notre temps. Tu es mon premier homme. Vous les français vous devez savoir faire cela avec les doigts » Je rectifiai « tu veux dire avec doigté sans doute... » Elle se calait tout contre moi. « Tu ne diras à personne que nous avons fait l’amour car tous les hommes ici voudront passer sur moi... » En lui caressant la pointe dure de ses tétons je l’assurai de mon silence. « Tu seras mon amant secret et triomphant... » gazouilla-t-elle  alors que ses doigts glacés enserraient mon sexe brûlant avant d’empoigner avec douceur mes gonades enflammées.

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28 février 2010 7 28 /02 /février /2010 00:06

C’est un peu comme si le bel Alexandre Stavisky dit Sacha, le 7 janvier 1934, au lieu de se suicider « d’un coup de révolver qui lui a été tiré à bout portant » s’était contenté de changer de nom. Toujours en parodiant le Canard Enchaîné de l’époque qui ironisait « Stavisky s'est suicidé d'une balle tirée à 3 mètres. Voilà ce que c'est que d'avoir le bras long »  je souligne, avec une ironie non feinte, que nos bras longs à nous sont bien plus astucieux car, suite  à leur indigestion de « produits pourris », dont ils s’étaient goinfrés, qui nous a précipité dans une « belle » crise mondiale, eux savent laver leur linge sale dans le grand tambour de la communication institutionnelle : Calyon change de nom nous dit-on sur les écrans de télévision !

Mais qu’est-ce donc ce Calyon ? Ce n’est pas, en dépit de ses « vertus » laxatives, une marque de suppositoires contre la constipation. Calyon est née de la fusion des activités banques de financement et d’investissement du Crédit Agricole et du Crédit Lyonnais après le rachat de cette dernière en 2003. Pour ce dernier, nos banquiers agricoles nous ont déjà fait le coup en masquant la mauvaise réputation du Lyonnais sous 3 initiales LCL, le tout accompagné d’une lourde campagne de promotion du nouveau flacon à la télévision. Comme la posologie semble s’être révélée payante, nos gars du boulevard Pasteur repassent les plats : Calyon sera rebaptisé Crédit Agricole Corporate Investment Bank, ou Crédit Agricole CIB pour les intimes.

Pour lancer l’opération y s’offrent les services d’un vieil écossais - normal après la cigale c'est la fourmi - qui porte beau : l’ex James Bond Sean Connery. Sans changer la nature de la cérémonie, si je puis m’exprimer ainsi, ils habillent la nouvelle mariée d’une robe du plus bel effet :«Ce changement de marque, 18 mois après la mise en place de notre nouvelle stratégie au service des besoins de nos clients et de l’économie réelle, est une nouvelle étape importante dans notre développement. Il confirme l’ambition du groupe Crédit Agricole dans la banque de financement et d’investissement : celle d’un engagement partenarial aux côtés de nos clients - grandes entreprises et institutions financières - pour contribuer à la réalisation de leurs projets, en France comme à l’international» a déclaré Patrick Valroff, directeur général de Crédit Agricole Corporate and Investment Bank.
C’est’ y pas beau ça mes amis ! Un peu de paille dans les sabots avec l’agricole crédit plus une grosse couche qui sonne Wall Street : Corporate and Investment Bank, ça pose son homme vous ne trouvez pas ? Alors que le Salon de l'agriculture ouvre ses portes je trouve cela fort goûteux pour les agriculteurs.

Avant que les hommes du terroir de la rue de la Boétie se payent la Caisse Nationale,  au temps du couple Barsalou-Douroux, il était de bon ton, pour bien vanter l’enracinement du groupe Crédit Agricole dans son terroir, de vanner le pauvre Crédit Lyonnais en se gaussant de son patronyme le rattachant à la capitale des Gaules.
Sans ironiser plus que de raison la question pourrait aussi se poser pour la Banque Verte : agricole vous avez dit agricole ? Sa frilosité dans notre beau secteur m’a toujours étonné. Sans doute peut-on y voir les séquelles d’aventures passées pas très bien maîtrisées mais tout de même, en dehors de quelques bricoles dans le portefeuille de l’IDIA, ce n’est pas la joie et c’est vraiment petit bras. Trop risqué, manque de rentabilité, absence de stratégie, l’agricole crédit ne risque pas l’ivresse à notre endroit. Mais je suis sûr qu’avec Crédit Agricole Corporate Investment Bank tout va changer dans le style Beigbeder fait son blé en Ukraine ! Le Crédit Agricole ne serait-il plus qu'une marque déclinable à tout vent en fonction de l'air du temps ?

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27 février 2010 6 27 /02 /février /2010 00:09

Le chroniqueur, comme l’éditorialiste de son journal papier ou radio ou télévisé (j’insiste sur le possessif) fait partie de la vie du lecteur ou de l’auditeur ou du téléspectateur, de son quotidien, comme les platanes des routes départementales ou le bistrot du coin de la rue. Ce débiteur de mots est un membre éminent de la race des seigneurs, d’une élite au-dessus de l’élite, à qui bien évidemment, les fidèles lecteurs ou auditeurs ou téléspectateurs demandent d’avoir des avis sur tout, de disserter avec une égale assurance sur les hedges funds ou le lifting d’Isabelle Adjani ou la grippe H1N1, de trancher de tout sans nuances, d’être en définitive la petite musique qui rassure et réassure. Calés dans leurs fauteuils, nos chroniqueurs ou éditorialistes tirent des sonnettes d’alarme en tout genre, s’érigent en « briseurs de tabous » ou en pourfendeur du « politiquement correct » ou de la « pensée unique », alors qu’ils sont souvent d’éminents représentants du conformisme intellectuel le plus étroit. Dans les médias répétitifs, tout particulièrement la télévision, le chroniqueur ou l’éditorialiste, avec ses psaumes, ses clichés, ses à priori idéologiques, entretien son public avec le même soin qu’un jardinier du dimanche son gazon.

 

Le danger d’une telle posture existe pour le petit chroniqueur de la Toile que je suis. Dois-je entretenir mon petit fond de commerce, en ma gardant à gauche, en me gardant à droite, en brossant mes lecteurs dans le sens du poil ou, pour mieux coller à l’ambiance générale qui prévaut sur les blogs de l’Internet, pourfendre, tailler en pièces ceux dont la tête ne me revient pas, jeter en pâture des hommes et des femmes qui ont franchi la ligne jaune, couper des têtes, rendre des sentences du haut de ma haute suffisance ? Si je me laissais aller à l’un ou l’autre de ces travers, à cette facilité, je vous demande instamment de me remettre vertement à ma place. La voie que j’ai choisie pour cette espace de liberté est étroite, parfois sinueuse, souvent pleine de doutes, d’interrogations. Je m’expose à être mal compris parce que j’ouvre des fenêtres qui ne donnent pas forcément toute la lumière sur un fait, une situation ou parce que je pousse une porte débouchant sur un cul de sac ou une impasse. Je n'ai pas toutes les clés, toutes les réponses. Mon souci n’est pas de réfléchir à votre place mais de vous amener à vous interroger, à douter ou à essayer de mieux comprendre. Alors, de grâce, n’exigez pas de moi autre chose ou une attitude différente que celle d’un petit homme plein de contradictions, d’incertitudes, de soudaines institutions, d’emballement et d’amour immodéré pour les chemins de traverse.

 

L’épisode récent de mes chroniques sur l’affaire dites des faux Pinot Noir m’a plus encore vacciné contre ceux qui me poussent à hurler avec la meute ou à me demander de faire tomber des têtes. Oui je suis fidèle en amitié mais le devoir d’amitié ne me ligote en rien. J’essaie toujours de comprendre. Est-ce un tort ? Je tente toujours de faire la part des choses sans pour autant me masquer la vérité même si elle se révèle désagréable. J’ai exercé dans ma carrière les fonctions de médiateur et je sais que s’en tenir à la surface des choses, en rester aux jeux de rôles avec du bon côté les bons et de l’autre, la face obscure, les mauvais, procède d’une vision étriquée de la réalité des faits et des hommes. De toute façon on ne fait la paix qu’entre adversaires ou ennemis. Ceux qui m’ont côtoyé dans les Pyrénées-Orientales, à Cognac, à Châteauneuf-du-Pape peuvent témoigner de mon écoute et de ma prise de risques. Dieu qu’il est confortable de prêcher dans sa paroisse ! D’être entouré de gens qui pensent comme vous !

Oui mais, ayant occupé des hautes fonctions sous les ors de la République, ne serais-je pas plus indulgent, plus compréhensif pour les puissants que pour les gens de peu ? Mon indulgence ne serait que complicité d’un je te tiens tu me tiens par la barbichette entre gens du même monde. Je n’ai pas à plaider ma cause sur ce thème car ce serait de ma part inconvenant mais sachez que, hors ces lignes, par les moyens qui sont les miens, je défends des vignerons en butte à des personnes qui profitent de leur position. Merci à ceux qui savent de n’en rien dire. Je n’ai pas à me décerner ou à me faire décerner des brevets de bonne conduite ou de bon samaritain.

 

Vous pouvez en rester là dans ce plaidoyer sans doute maladroit mais ceux qui souhaitent en savoir plus peuvent poursuivre la lecture.

 

Pourquoi suis-je aussi réactif face à ceux qui jettent la première pierre au pécheur ou à la pécheresse ? Je pourrais m’en tirer en répondant que c’est la conjonction de mon élevage vendéen et de mon parchemin de docteur en droit. Ce serait un peu court. Ma sensibilité à des ressorts bien plus profonds. Je m’explique :

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Né dans un pays où l’inconscient collectif restait profondément marqué par ce que nos manuels d’histoire, à l’école Sainte Marie de la Mothe-Achard, qualifiaient de « guerres de Vendée » j’ai développé des anticorps puissants, une allergie profonde face à celles et ceux qui, au lieu d’essayer de comprendre, armés de leur seule idéologie, frappent sans discernement. En effet, face à un soulèvement populaire, une guérilla de gueux, la nouvelle bourgeoisie révolutionnaire, noya le conflit dans le sang et perpétra un véritable génocide. En écrivant cela je ne m’inscris ni dans une pensée « révisionniste », ni dans l’imagerie villiériste des guerres de Vendée Voir ma chronique du 4/02/2008 « Les vins chouans n'existent pas ! »

http://www.berthomeau.com/article-15887390.html

 

Ma Vendée natale, celle du Bas-Bocage, enserrée, comprimée par la mainmise d’un clergé omniprésent et d’une aristocratie foncière sur le déclin, m’a aussi façonné à la fois sur le versant des gens de peu « bonjour notre maître » et sur celui de l’intolérance clivant les laïcs et les ouailles du Bon Dieu. L’intolérance, l’exclusion, la vision manichéiste du bien et du mal, la césure absolue entre les bons et les méchants, m’ont rendu très sourcilleux face aux Torquemada, aux Saint Just, à ceux qui lavent plus blanc que blanc, aux purs et durs, aux coupeurs de têtes, à tous ceux qui ne parlent qu’à leur propre camp, à leur propre chapelle. Cette première immunisation contre le sectarisme s’est trouvée terriblement renforcée par mon voisinage soixante-huitard avec tous les diverticules d’une extrême gauche bavarde, obtuse, vindicative, enfermée qu’elle était dans le léninisme, le trotskysme, le maoïsme ou diverses variantes encore plus exotiques. Exclusion, excommunication, autocritique, procès en sorcellerie, interdiction de prendre parti contre la vulgate marxiste dominante sous peine de se voir affubler du titre infâmant d’allié objectif de l’impérialisme américain bombardant ou napalmant le peuple vietnamien... J’ai toujours eu le grand plaisir de me situer dans les courants minoritaires qui s’interdisaient le sectarisme. C’est beaucoup moins confortable qu’il n’y paraît sauf de s’entendre dire bien des années après que sommes toute c’est vous qui aviez raison...

 

Désolé de vous avoir infligé ce billet en cette fin de semaine mais il me fallait vous dire ce qui me tenait à cœur. Bon dimanche et à demain sur mes lignes.

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26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 00:08

Je voue aux Vins du Sud tout autant que l’ami Smith une passion ancienne car j’ai beaucoup donné de ma sueur aux hommes et femmes de cette belle région. Alors, lorsqu’ils tiennent salon dans la « capitale du Sud », ce sémaphore grandiose érigé par son ex Senator-Mayor pour guider vers la Septimanie les peuplades égarées par le luxe tapageur de l’astre bordelais,  je quitte le cœur joyeux celle de la France où je coule des jours heureux.

 

Le voyage sur Air France se déroula sans heurts nous sommes à l’heure. Tout au bout de l’aérogare Montpellier-Méditerranée un grand bus, genre colonie de vacances ou club du 3ième âge attend. Dedans nous sommes 3 pelés et 2 tondus mais je ne vais pas chipoter même si j’eusse préféré des navettes plus petites et plus mobiles donc plus réactives. Certains m’objecteront que des taxis étaient à ma disposition. Je leur rétorquerai que l’acheteur à toujours raison et que ce salon, que je sache, est organisé pour me satisfaire. Arrivé à bon port le système des badges pré-imprimés fonctionne bien. Félicitations.

 

Premier désagrément sitôt passé le contrôle : le discours fleuve du « Leader Maximo » local entouré d’une brochette d’une bonne vingtaine de pékins et de pékines, imperturbables, buvant ses paroles tels des délégués au Soviet Suprême au temps béni des hiérarques cacochymes de l’ex-URSS. Pourquoi diable nous infliger à nous qui venons « faire du commerce » ce flot de paroles destiné à la gente locale. Les cours de marketing international, les conseils à ceux qui vraiment vendent du vin, les souvenirs foireux débités en maximes, nous n’en avons que faire. Quelques mots de bienvenue nous suffiraient.

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Vinisud se veut un salon de classe internationale. Pourquoi pas, la qualité de l’offre présente le justifie amplement mais comme le chantait le Charles Aznavour à sa dulcinée : Vinisud « tu te laisses aller ». Tout d’abord, franchement, nous remettre pour nous guider un catalogue officiel, aussi lourd qu’une bible, peu maniable, relève d’une conception de foire-exposition. Le dépliant-carte est tout aussi malcommode. En effet, dans la mesure où la signalétique de Vinisud semble tout droit sortie du cerveau d’un Polytechnicien rêvant de concevoir des échangeurs d’autoroutes à Los Angelès, avoir en main un outil de repérage est de la première importance. Sans doute suis-je un emmerdeur dont les neurones ne sont pas à la hauteur du génie du lieu mais à l’heure du GPS embarqué dans les i-phone ne serait-il pas temps, pour ceux dont le métier est de nous simplifier la vie, de vivre avec leur temps. Autre détail qui relève d’une forme de j’m’en foutisme : la rareté des toilettes et leur balisage insignifiant. Au niveau du salon VIP les 2 toilettes étaient floquées par le pictogramme : femmes et quand j’y pénétrais j’avais le sentiment d’être un vieux salingue venant se rincer l’œil.

 

Par bonheur, à l’intérieur du salon, une fois le stand repéré, l’accueil redonnait du moral. Un détail cependant : une forme de logique quantitative semble présider l’allocation d’espace à Vinisud, où la présence de stands institutionnels, que l’on retrouve au Salon de l’Agriculture, comme pour les discours d’inauguration, relève d’une approche purement locale bien éloignée des visées internationales. Au-dedans donc, avec les contraintes de bâtiments inadaptés et obsolètes, je n’irai pas au-delà de ces remarques car le summum du j’m’en foutisme fut atteint le lundi soir lors de la rupture du salon. Nous avons eu droit à un gigantesque embouteillage à la sortie des parkings. Aucun plan de circulation, quelques képis égarés et lointains, le démerdez-vous érigé en doctrine. Coincés comme des rats dans les parkings par des nœuds de voiture aux issues il a fallu, dans notre cas, que notre chère comtesse Miren de Lorgeril aille faire elle-même la circulation sur la chaussée pendant un bon ¼ heure pour nous permettre de nous extraire de ce merdier. ¾ d'heure pour sortir : bilan carbone génial. Merci à tous ceux organisateurs et édiles de nous avoir ainsi chouchoutés. Comme un bonheur n’arrive jamais seul, la zone Vinisud bénéficiait de travaux routiers en tout genre. Bravo pour les ingénieurs programmeurs de travaux !

 

Le mardi, fort de cette expérience, pour mon retour vers Paris en TGV je m’enquis des horaires de la navette pour la gare de Montpellier. Réponse « y’en a pas ! » Pourquoi ? Réponse stupéfiante : « car on ne peut pas se garer devant la gare de Montpellier ». Hallucinant et surtout inexact : il eut fallu prévoir des « petits véhicules d'une dizaine de places et non des grands cars encombrants » Oui mais ça coûte. J’en conviens : le service à un prix. Donc je réserve un taxi avec une marge de temps pour m’éviter les désagréments de la veille. Bien m’en a pris car aucun couloir prioritaire n’était prévu pour les transports collectifs. De nouveau plus d’un ¼ d'heure pour rejoindre la chaussée. Pas l’once d’un képi ou d’un facilitateur. Par bonheur nous sommes arrivés à l’heure car c’était le dernier TGV et comme la grève des aiguilleurs de l’air nous privait d’avions nous aurions du coucher dans un Montpellier où les places libres d’hôtels n’étaient pas légion.

 

De grâce ne me faites pas le reproche d’être un enfant gâté, un nostalgique des ors de la République habitué à la voiture avec chauffeur. Ici je me suis mis dans la peau de John Workaholic importateur de vins de South of France venu à Vinisud pour faire son métier. Quand on ambitionne le statut international il faut se donner les moyens de son ambition ou alors jouer la carte de la bonne franquette chère à l’ami Vincent Pousson. Même dans cette hypothèse un soupçon d’organisation ne nuirait pas à la convivialité, bien au contraire. Reste à lever un dernier mystère : pourquoi avoir baptisé mon ricain Workaholic ? Pour deux raisons : la première est phonétique ; la seconde : la voici. Important lire en Wine News N°70 David Khayat ancien directeur de l’INCa déclare au Nouvel Obs. « Le vin n’est pas cancérigène »

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En 1986, sur les conseils de François Clos, chef du Service des Haras Nationaux, pour introduire du sang américain dans notre race de trotteur français, j’ai de ma blanche main de directeur-adjoint de cabinet autorisé l’acquisition de Workaholic, un crack américain. Le chèque était d’importance (voir ci-dessous). Prise de risques certes, d’autant plus que ce cher étalon sitôt arrivé sur notre sol eut la bonne idée de perdre un de ces testicules, mais le résultat fut là. Tout ça pour vous dire qu’avant d’être vendeur de vin puis d’idées sur le vin je fus importateur de chevaux. Pour faire plaisir à Vincent Pousson et fluidifier le trafic à Vinisud un retour en force des diligences ou des cabs serait peut-être bienvenu sur le territoire du « Leader Maximo ».

 

WORKAHOLIC, une carrière au service de l’élevage

« Après 17 saisons de reproduction et 1471 juments honorées, Workaholic prend une retraite méritée, avec un physique et un mental bien conservés. Il vient de regagner le Haras du Pin, site privilégié d’une grande partie de sa carrière. Acheté plus de 11 millions de Francs à l’époque (+1.677.000 €), son achat était judicieux.

 

Des origines « Made in USA » :

Issu de Speedy Crown et Ah So par Speedy Count, Workaholic est né le 15 mars 1982 aux USA. Son père est l’un des très grands Chefs de race aux Etats Unis et sa mère a produit d’autres bons gagnants.

Sa carrière sportive s’est déroulée aux Etats Unis

Il a couru à 2 et 3 ans, sacré meilleur 2 ans de sa génération pour avoir remporté les courses  suivantes : Harriman Challenge Cup, Matron Stakes, Hanover Hampt Stakes, Eliminatoire de P. Haughton Mémorial et la Breeders Crown des 2 ans. Son palmarès comprend un total de 14 victoires et 8 places et 830 705 $ US. Sa meilleure réduction est de 1’11 en 1984.

Tête de liste des étalons avec ses premières productions

Entré au Haras en 1986, il a effectué 3 saisons de monte avant d’être exporté en France.

Il est tête de liste des pères de gagnants sur le circuit du New Jersey en 1991.

Un tirage au sort dès son arrivée en France

Dès sa première saison de monte, un nombre très important de demande de cartes de saillie arrive au Haras du Pin où il est stationné. Le tirage au sort s’impose. Le nombre de 100 cartes autorisées est largement atteint ; il n’est délivré en moyenne qu’une carte pour 20 demandes ! L’élite de la jumenterie Trotteur Français peut rencontrer ce phénomène venu d’Outre Atlantique.

Il quitte la Normandie en 2001 pour la région Aquitaine (Villeneuve sur Lot), puis repart vers le Nord en 2003 (Compiègne). Il regagne Le Pin au cours de l’automne 2005.

Une production exceptionnelle

Un peu plus de 1000 produits sont nés, et 541 ont déjà été qualifiés. Les plus jeunes vont sans doute suivre les traces de leurs aînés. Les records tombent : par les réductions kilométriques qui n’en finissent pas de descendre, par le prix de certains poulains, par le nombre d’étalons issus de Workaholic (26 à ce jour). Il serait fastidieux de tous les nommer, mais il faut reconnaître que la production est à l’image de ce phénomène : EXCEPTIONNELLE.

Quelques produits marquants :

Carpe Diem, Cygnus d’Odyssée, Classe de Tillard, Hermès Pericard, Italica Gédé, Lara du Gouttier, Lejacque d’Houlbec, New Orléans, Noora de l’Iton …

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25 février 2010 4 25 /02 /février /2010 15:58

Me voilà complice des « fraudeurs » du Grand Sud dans l’affaire des faux Pinot Noir du fait de ma supposée indulgence. De plus je suis un mauvais français « car toute fraude est une atteinte grave à l'ensemble de la profession et de l'économie nationale et doit être réprimée avec la plus extrême sévérité. » Dois-je me constituer prisonnier ou attendre que la maréchaussée vienne me chercher au petit matin à mon domicile pour, menottes aux mains, me conduire au dépôt ?

Qu’ai-je fait de si répréhensible ?

1° je n’ai pas condamné avec suffisamment de force ce qui l’était déjà.

2° je n’ai pas hurlé avec les loups en tentant de remettre les choses à leur juste place.

3° j’ai été trop indulgent avec mes amis de Sieur d’Arques...

4° j’ai tenté de réfléchir sur des faits et non sur des présupposés.

Bref, je suis dans la charrette qui me conduit à la place de Grève pour que le bon peuple me couvre d’opprobre.

Très franchement je me frotte les yeux en relisant ce que j’ai écrit sur le vrai et le faux pour bien être certain que  je me doive de plaider coupable face au tribunal du peuple.

Avant de me déterminer deux remarques :

1° j’ai dit à mes amis de Sieur d’Arques que leur défense était au-dessous de tout et que leur avocat était digne de « voleurs de poules » ;

2° je suis persuadé que nos amis américains, si prompt à se draper dans le droit, aurait réglé cette affaire par un beau plaider coupable assorti d’une belle transaction financière.

Pour ma part je ne retire rien de ce que j’ai écrit qui n’était qu’une réflexion sur le vrai et le faux et non l’approbation d’une pratique contraire à la loi. J’attends donc sereinement la suite des évènements.

Quand à l’attitude des autorités américaines (voir ci-dessous) elle est à la fois « normale » et de bonne guerre « économique » J’invite simplement celui ou ceux qui n’ont pas pris la peine de comprendre ce que j’ai écrit à bien lire le texte du second paragraphe. Il est fort intéressant et instructif. Je n’aurai pas l’audace de rappeler certaines propositions concernant la mention proposée par une bande d’hurluberlus « vin des cépages du Vignoble de France ». Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué.  

Je ne me bats donc ni la coulpe, ni ne retranche un mot à ce que j’ai écrit. J’assume ma chronique sans aucun remords. J’invite donc ceux qui veulent me caillaisser à le faire avec des arguments volant un peu plus haut. Cher correspondant albigeois j’aime les chèvres et les choux mais je ne me sens pas dans la peau de quelqu'un commettant des chroniques mi-chèvre mi-chou.

Extrait de La Dépêche du Midi.fr

 http://www.ladepeche.fr/article/2010/02/25/784595-Carcassonne-L-Amerique-barre-la-route-aux-vins-languedociens.html#xtor=EPR-1

« Dans ce courrier en date du 14 janvier 2010, sous en-tête « Département of the Treasury Alcohol and Tobacco Tax and Trade Bureau » à Washington, l'équivalent de la direction française du contrôle douanier et de la répression des fraudes, l'administrateur William H. Foster énonce les nouvelles obligations imposées désormais aux importateurs américains de vins en vrac ou en bouteilles en provenance du Languedoc-Roussillon.

Sont directement visés les produits « couverts par un Certificat d'Approbation d'Étiquette (COLA) indiquant Vin de Pays d'Oc, vins de pays de l'Aude, vin de pays du Gard, vin de pays de l'Hérault, ou vin de pays des Pyrénées-Orientales ». Désormais les vins, en provenance du Languedoc-Roussillon, destinés au marché américain, devront être accompagnés d'une déclaration du gouvernement français circonstanciée sur l'origine des produits. Les deux principales conditions étant que ces vins aient été produits « avec au moins 85 % de raisins cultivés dans l'appellation d'origine mentionnée sur l'étiquette », et avec « au moins 75 % de raisins de Pinot Noir, la totalité devant être cultivée dans l'appellation d'origine mentionnée sur l'étiquette

Dans cette note adressée à Christian Ligeard, conseiller pour l'agriculture à l'ambassade de France à Washington, l'administrateur Foster se défend de vouloir porter atteinte aux échanges commerciaux entre la France et les États-Unis. Cependant toutes les occasions étant bonnes pour conquérir des parts de marchés à l'international, les Américains ont saisi avec cette affaire de « faux pinot » l'occasion de porter un sérieux coup d'arrêt aux importations d'origine languedocienne. »

Je crois que le 5 mars j'aurai l'occasion de demander à l'ami Christian Ligeard plus d'infos sur ce dossier dont, bien évidemment, je mesure toute l'importance économique et politique. 


 

 

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25 février 2010 4 25 /02 /février /2010 00:09

L’ami Daniel Berger est un excellent entremetteur et un très bon traducteur. C’est lui qui, lors d’un dîner, m’avait présenté Lincoln Siliakus mais, comme ma mémoire est pleine de trous, lorsque j’ai fait parvenir en septembre dernier la lettre ci-dessous à Lincoln Siliakus je n’en avais plus souvenir. Depuis tout est rentré dans l’ordre et après des retrouvailles à Autrement Vin nous nous croisons régulièrement lors de ces fameuses dégustations dont j’ai osé dire pique pendre dans une chronique récente.

Mais qui donc est Lincoln Siliakus ? Je vous livre sa fiche telle est écrite sur le site Mmmm... Ton vin  http://mtonvin.net/

 — SNIPPETS FROM SABLET — Né au Royaume Uni. Emmené tout bébé, en larmes, en Australie du sud. Grandit près de la vallée de Barossa, aux vins du cépage centenaire Shyraz (Syrah). Avocat à Adelaïde puis en Tasmanie. Prend quelques années pour voir du pays. Revient au droit quelque temps. Après un détour par Hong Kong, suit avec plaisir son épouse française de retour à la patrie. Ils restaurent une maison à Sablet (côtes du Rhône, Vaucluse) au milieu des vignes, à une 1/2 h d’Avignon. Rédacteur, traducteur, collaborateur régulier de L’Amateur de Vins (Ed. Bottin Gourmand). Écrit des billets sur la vie en France à l’intention de ses amis dans le monde entier.


Cher Lincoln Siliakus,

J'ai évoqué votre périple en solex dans une récente chronique  Le Solex, les ronds points et les vignerons stars : tu seras œnotouriste mon petit-fils ! http://www.berthomeau.com/article-34622028.html

Nous nous sommes rencontrés car j'ai votre carte de visite mais j'avoue ne plus savoir où.

Pour la rentrée de septembre sur mon blog www.berthomeau.com , dont l'audience se conforte et est restée excellente pendant les mois d'été, j'inaugure de nouvelles rubriques dont le Questionnaire de Proust à des personnalités.

Dès que vous le pourrez je souhaiterais que vous puissiez y répondre car ça me donnerait l'occasion de faire une chronique sur vous, en chapeau de vos réponses.

Bien évidemment je demande à mes invités de mettre un focus particulier sur la réponse à la question concernant leur boisson préférée, le vin bien sûr, en parlant de leur bouteille préférée en me disant dans quelle circonstance ils l'ont découverte et appréciée...


Je viens de recevoir les réponses de Lincoln Siliakus.


Cher Jacques,

Voici, enfin, mes réponses. Désolée ! Bien sur, ma manque de capacité d’écrire français m’a ralenti, mais c’est aussi parce que je suis pas un très grand fan de ce type d’exercice. Daniel m’a dit que les réponses montrent la capacité de synthèse d’une personne. Je ne suis pas un très grand fan de synthèse, non plus.

 

Pour le moment, ma bouteille préférée est une 2007 grand cru Les Clos que j’ai dégusté avec Bernard Raveneau en mai. Quand il a ouvert la bouteille, j’ai finalement compris le sens de puissance dans le vin : c’est plutôt la puissance d’un moine en train de méditer dans l’Himalaya que la puissance éphémère d’un PDG ou d’un colonel.

Et merci Daniel !]

Amicalement,

Lincoln

Merci beaucoup Lincoln. Voir son blog http://terredevins.com/blogs/vinosolex/

 Autrement_vin-12.JPG

Votre vertu préférée : Connaissance de soi

Vos qualités préférées chez l'homme : Imagination, humour

Vos qualités préférées chez la femme : Intelligence, humour, exprime sa libido, indépendance

Votre occupation favorite : Observer les choses

Votre caractéristique maîtresse : Rêveur ?

Votre idée du bonheur : Peut-on avoir une idée du bonheur?

Votre idée du malheur : Fier d’être efficace dans la vie.

Vos couleurs et votre fleur préférées : Le bleu bien après le coucher du soleil (et aussi les bruns du désert).

Les orchidées

Si vous n'étiez pas vous-même, qui voudriez-vous être ? : Juste moi. Je ne connais pas une autre personne que je voudrais être.

Où aimeriez-vous vivre ? : Là où je suis, ou en Asie avec un peu plus de temps pour y flâner

Vos auteurs préférés en prose : Tim Winton, Thomas Hardy

Vos poètes préférés : Robert Frost, Keats

Vos peintres et compositeurs préférés : Leonardo Da Vinci, Van Gogh, Pollock; Miles Davis

Vos héros préférés dans la vie réelle : Le Dalaï Lama

Vos héroïnes préférées dans la vie réelle : Les jeunes filles dans les villages d’Afrique et d’Inde

Vos héros préférés dans la fiction :  

Vos héroïnes préférées dans la fiction :

Votre mets et votre boisson : Mets et boissons de terroir (surtout de ma patrie d’adoption) comme les huitres avec un bon Chablis et/ou Sancerre. Jambon persillé avec un Gevrey

Vos prénoms préférés : Christophe, Helene.

Votre bête noire : les hommes qui ont peur des femmes

Quels personnages historiques méprisez-vous ? : Wow ! Il y en a trop. Gandhi et St Augustin.

Quel est votre état d'esprit présent ? : Un peu stressé par trop de projets à jongler.

Pour quelle faute avez-vous le plus d'indulgence ? : Une tendance à rêver.

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24 février 2010 3 24 /02 /février /2010 00:01

Je pige ailleurs. Toujours gratos bien sûr mais je ne suis plus tout seul. Pourquoi diable me direz-vous ? Serais-je atteint d’une forme de prurit d’écriture ou saoulé par les vapeurs de ma « gloire » voudrais-je accroître plus encore ma « notoriété » ? Non chers amis, tout bêtement comme les femmes dites faciles je ne sais pas dire non. Je vous raconte l’engeance dans laquelle je me suis fourré. C’est l’histoire de 5 types qui, autour d’une boutanche de rosé de Bourgueil de Jacques Druet, au déjeuner au Salon d’Angers se sont embarqués sur la même coque de noix pour affronter l’univers impitoyable de la Toile. Pourquoi 5 ? Tout bêtement parce que nous étions 5. Ensuite tout s’est enchaîné très vite sous la houlette d’Hervé Lalau et Les 5 du Vin www.les5duvin.com se retrouvait sur les fonds baptismaux. Depuis, tous les jours Jim Budd, Michel Smith, Marc Vanhellemont, Hervé Lalau et moi-même postons des chroniques de derrière les fagots qui luisent telles des lucioles dans les yeux de nos lecteurs émerveillés par une telle conjonction de talents, de pertinence, d’impertinence et je n’en jette plus sinon vous allez finir par me prendre pour un marchand de soupe.

 

Bref, pour vous amener jusqu’à nous je vous propose une chronique à laquelle vous avez échappé et qui est parue lundi dernier qui, comme chacun sait est le Berthoday. Bonne lecture chers vous tous et à bientôt peut-être sur mes lignes et celles de mes chers collègues de notre multinationale de la Toile. Pendant ce temps la vente continue sur Vins&Cie l’espace de liberté.

 

I have a dream: Michel, Jim, Hervé et moi dans de beaux draps

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Ma journée de jeudi fut bien remplie et je la terminai comme un Lou ravi dans les quartiers hauts de Paris. Je ne peux même pas écrire les quartiers chauds car y’en a plus sauf pour les cars de touristes qui eux vont au Peep Show. Au retour, ayant carburé au jus du père Noé c’est moi qu’était chaud et, à peine couché, je suis tombé dans les bras de Morphée. La gourgandine me réservait un traitement de faveur : une cotriade de rêves de bric et de broc.

Tout d’abord je rêvais que notre Michel était convoqué par François le Débonnaire à un Grand Jury Européen exceptionnel sur les vins du catalogue Millésima, en la salle des fêtes de Hénin-Liétard en compagnie des Groseille, des Le Quesnoy et des Bidochon Robert et Raymonde mais sans Meryl Streep faute de budget pour lui payer ses indemnités. Suite à la dégustation un buffet, vins du Midi à volonté, fut servi au Buffalo Grill de la zone industrielle puis l’ensemble des longs nez et des gorges profondes, après un karaoké d’enfer au bar chez Simone et Dédé au coin de la rue des vins de terroir, sont allés prendre un repos bien mérité au Campanile de la zone artisanale qu’est situé entre la voie de chemin de fer et la bretelle de l’autoroute. Pour le papier de Michel faudra attendre son jour d’écriture sur les 5 du Vin.

Je me suis alors retourné pour me poser sur mon flanc gauche et c’est alors que mon rêve a changé de décor. Je me retrouvai au Tribunal des Flagrants Délires face à la Cour présidée par un Claude Villers hilare. Au banc des accusés Jim et Hervé qui devaient déguster à l’aveugle une longue rangée de Pinot Noir, des vrais et des faux. J’avoue que c’était fort rigolo. Jim revêtu d’une de ses chemises aux couleurs pétantes et Hervé en costar-cravate, après avoir accompli leur lourde tâche durent affronter l’implacable procureur Pierre Desproges qui déclara à la surprise-générale « Comment ne pas louer la sobriété de la camelle qui peut tenir soixante jours sans fumer le cameau, ou l’admirable pudeur de l’anaconda qui peut se masturber sans bouger les genoux. Non seulement parce qu’il n’a pas de genou, mais parce qu’il lui reste de l’époque où il était quadrupède, deux embryons de papattes enfermés sous la peau à la hauteur des génitoires, ce qui lui permet donc de se chatouiller à l’intérieur à l’abri des gelées matinales. » Luis Rego, l’avocat de la défense s’étant fait porté pâle pour cause de grippe à retardement nos deux camarades furent condamnés  à repartir chez eux à bicyclette, des Red Bicycle bien sûr.

À peine avais-je eu le temps de me positionner sur le dos que voyais Denis Saverot me tomber sur le dos. Le big boss de la toujours jeune Revue des Vins de France trouvant que j’avais mauvaise presse me sommait, sans autre forme de procès, de prendre mes cliques et mes claques pour me transporter d’abord du côté de Pomerol pour recueillir les propos du président de l’ODG de cette belle AOC sur le beau sujet des « sans chais de Pomerol » puis de filer illico via Bordeaux jusqu’à la doulce Provence où le Comité de Défense du Rosé Pur m’avait organisé une belle dégustation de ce nectar 100% terroir pur raisin noir. J’en étais tout esbaudi lorsque soudain je me suis redressé sur mon céans en criant « Je suis le roi du monde ! » mais comme le farfelu qui en sautant royalement dans la fosse aux tigres du zoo d’Oklahoma City, l’instant d’après j’abdiquais et je me rendais d’un pas mal assuré jusqu’à mon écran pour pondre cette chronique sans rimes ni raison.

 

 

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