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6 août 2010 5 06 /08 /août /2010 11:00

 Les enchères virevoltaient, 20 000 devant, 35000 ici, 40 000 au fond, le commissaire-priseur se prenait pour Karajan, je retenais mon souffle comme si par je ne sais quel sortilège je prenais le parti de mon énigmatique voisin ......... Ils n’étaient plus que deux, dont mon favori. Un blanc, le temps suspendait son vol, l’enchère à ..... € et, il ne fallait pas être grand clerc pour comprendre que ce serait le prix de marteau de la pièce que je préfère appeler « pièce de charité ». Adjugé à : ..... ......., mon inconnu récupérait une identité. À la tribune, entouré des deux présidents, notre homme, se fendait d’un bref petit speech en ........ Manifestement mon favori n’était pas du genre à faire étalage de sa générosité. Il avait déjà acquis, en 2004, la pièce de charité, un Mazis Chambertin Grand Cru  « Cuvée Madeleine Collignon ».

 

5ième Question : Nom et prénom et nationalité de l’acquéreur de la pièce de charité Pommard 1er Cru « Dames de la charité », montant de l’enchère et les noms et prénoms des deux parrains de la vente des Hospices 2008. En tout donc 8 éléments de réponse.

 

Belles maisons : Jadot, Bichot, Latour, Boisset beaux flacons magnum de Beaune, 1er Cru Boucherottes 2006, belles bouteilles de Meursault 1ier Cru Les Charmes 2007 Domaine du Pavillon, Puligny-Montrachet 1ier Cru Les Perrières 2007, Vosne-Romanée 1ier Cru Les Malconsorts 2006, Pommard Clos des Ursulines 2007 Domaine du Pavillon, d'Aloxe-Corton Domaine Latour,  Chorey-les-Beaune blanc « Clos Margot » 2008, ils ont bien raison d’être fiers d’être Bourguignons...

 

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6 août 2010 5 06 /08 /août /2010 00:09

Des trois couleurs du vin le blanc présente sur ces deux concurrents l’avantage – si je puis dire – d’être associé à des patronymes connus du grand public. Rares, en effet, sont les MM. Rouge ou Rosé, alors que les Blanc célèbres sont légion.

Florilège !

-         Laurent Blanc : entraîneur

-         Michel Blanc : acteur

-         Georges Blanc : restaurateur

-         Jacques Blanc : sous-secrétaire d’Etat aux agriculteurs

-         Christian Blanc : fumeur

-         Gérard Blanc : chanteur  †

 

De plus dans l’ambiance du temps qualifiée par FOG, dans son édito du Point, de cynique, les maximes : laver plus blanc que blanc ou être blanc comme neige ou utiliser des arguments cousu de fil blanc augmentent le capital de sympathie du symbole de la virginité. Pour mémoire le Blanc fut notre couleur nationale au temps des Capets, elle reste partie intégrante et centrale de notre drapeau tricolore et le symbole international de la trêve, de la paix et de la reddition.

Du côté du vin le Cheval Blanc est rouge, le Blanc-Foussy est une marque de VMQ AOC Touraine que j’ai vendu au temps de la SVF, du côté de la Champagne le Blanc de Blancs est un vin blanc issu que de raisins blancs, le Blanc de Noirs est fait avec des raisins rouges, à Pouilly le Blanc est Fumé (ne pas confondre avec le Blanc qui fume). Reste le cas d’Adèle Blanc-Sec héroïne de bande-dessinée réincarnée par Louise Bourgoin dans un film de Luc Besson et celui du Vinaigre Blanc qui n’a rien à voir avec le vin car c’est un vinaigre vulgaire dont les usages ménagers sont multiples... J’oubliais deux pépites : le Rouge et le Blanc la belle revue et Rouge, Blanc, Bulles l'excellent blog d’Anne-Laurence Chadronnier. Reste aussi le Blanc d’Espagne avec lequel les bistrotiers annoncent sur leur devanture les plats et les vins du jour et le Blanc d’œuf pour clarifier le vin.

Sans souci d’exhaustivité : le jambon, le fromage, le sucre, le poivre, le pain, le bois, l’ours, le merle, l’examen, le mariage peuvent être blanc. Au féminin l’oie est blanche, comme la sauce, la colombe, l’hermine, la voix, la fumée, la canne de l’aveugle, la carte, la salle, l’arme, la houille, la nuit, la gelée et en ces temps du triomphe du bronzage être blanc comme un cachet d’aspirine est une marque d’infamie. Au pluriel : les produits blancs, les alcools blancs, les viandes blanches, les russes blancs, les Blancs avec une majuscule et le double-cœur sur le cœur, les petits blancs, les blancs-manteaux, les pères blancs, les cols blancs... et au féminin la traite des Blanches...

Tirer à blanc, saigner à blanc, faire chou blanc, connu comme le loup blanc...

La télé fut en Noir et Blanc.

La Blanche est une note qui vaut 2 Noires et est une nouvelle AOC de l’Armagnac  

Le Blanc est une ville de l’Indre département fétiche de Francis Blanche – tiens, tiens – et de Pierre Dac. Le Mont Blanc culmine à 4 810,45 m en 2009, c’est aussi un tunnel de sinistre mémoire, une marque de dessert la Crème Mont Blanc et celle d’un stylo chic et snob le Montblanc.

Pour les amateurs de sensations fortes, style les Dents de la Mer, le Grand Requin Blanc est une star de cinéma alors que le Boudin Blanc est lui la star des réveillons et la semaine du Blanc nous met dans de beaux draps.

Pour finir en beauté cette revue du Blanc je vous propose l’Auberge du Cheval Blanc qui est une opérette allemande en 3 actes de Ralph Benatsky sur un livret d’Erik Charell, Hans Müller et Robert Gilbert adaptée en français pour sa création au théâtre Mogador par Lucien Besnard avec des lyrics de René Dorin. Ici ce sont les « inoubliables » Marcel Merkès et Paulette Merval qui roucoulent... et une chanson de feu Gérard Blanc membre du groupe Martin Circus depuis 1969 qui a connu individuellement un succès en 1987 avec Une autre histoire.

 

Merci à vous de m’accorder de but en blanc votre blanc-seing pour tout ce Blanc qui n’est pas de la poudre aux yeux...

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5 août 2010 4 05 /08 /août /2010 11:00

«  J’ai 230 ans, le premier nom féminin célèbre de l’histoire du luxe ; 12 ans à la Révolution et 90 ans à la fin du Second Empire. Je suis née à Reims, morte à Reims, entre temps j’ai vendu des milliers – aujourd’hui des millions – de bouteilles. Mon affaire m’est tombée sur la tête à 27 ans, quand j’ai perdu mon mari ; entourée d’hommes exceptionnels comme Edouard Werlé, mon successeur, je suis la veuve la plus fêtée du monde. Qui suis-je ? »

 

4ième Question : Nom, prénoms et jour/mois/année de naissance de cette célèbre Veuve ?

 

Je suis ce matin trop bon, d’une faiblesse insigne à votre égard avec cette pétillante 4ième Question et j’en rajoute une louche pour vous aider avec de belles bulles : le Cumières 1er Cru des Champagnes Georges Laval by Olivier Borneuf, Petraea Champagne Réserve Perpétuelle des vendanges 1997 à 2006 de Delphine et Francis Boulard, Champagne Mailly Grand Cru Brut Réserve de Mailly Grand Cru et  petit clin d’œil 1ière Bulle Fuchsia Limoux Brut 2007 de Sieur d’Arques.

  

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5 août 2010 4 05 /08 /août /2010 00:09

En 1978, après ma visite des installations de Listel, j’avais confié aux brontosaures de l’ex IVCC devenu ONIVIT : « voilà un beau vin d’ingénieur ! » Et puis le temps passa, Yves Barsalou friant des montages savants annexait au groupe Val d’Orbieu cette belle marque. Lui rendant visite au temps où je parcourais la France du vin afin de pondre ce qui devint mon rapport je ne pouvais m’empêcher de penser « que c’est triste de laisser une telle marque dans la naphtaline... » Et puis, la pelote du Val d’Orbieu se détricotant le groupe Vranken récupérait l’enfant.

Les champenois aiment les marques !

Grand ménage de printemps : Listel se souvenait qu’il avait les pieds dans les Sables du Golfe du Lion et, surfant sur la vague montante du rosé,  naissait Pink Flamingo ! Un Gris de Gris qui pointait son nez dans les rubriques de ces messieurs dont c’est le métier de nous dire où se trouve le bien boire.

Bref, avec les petits camarguais, les flamants roses, la marque sortait de l’univers tristounet de sa bouteille ventrue. Du marketing me diront certains puristes ! Oui, bien sûr, avec dans la bouteille le jus qui va avec cette approche. Rien à redire d’un tel process assumé et mieux valorisé. Que je sache ça ne fait de l’ombre à qui que ce soit, et surtout pas aux vins de terroir, du moins à ceux qui le sont vraiment.

Et puis, arpentant mon Monop pour repeupler mon frigo je suis tombé sur le petit nouveau de Pink Flamingo la Cuvée 9°. J’achète. Bon prix : 4,50€, ça fait cher le degré-hecto ! Je plaisante bien sûr. Au frigo le vin de France avant de subir son examen de passage. D’abord la fiche technique :

 

Listel Cuvée Pink est élaboré à partir de moûts de raisins rosés de cépages à haut potentiel aromatique. Ces moûts sont également sélectionnés en fonction de leur finalité, c'est-à-dire pour leur équilibre acide/sucre. Ils font l’objet d’une fermentation maîtrisée à température contrôlée, puis d’un assemblage.

 

Mariage harmonieux des saveurs du raisin et de la finesse du vin rosé, Listel Cuvée Pink est un produit naturellement léger et riche en arômes.


Ses arômes de fruits rouges (framboise, mûre, prune et cerise) sont l’expression des cépages sélectionnés pour son élaboration.

      

Frais, innovant et à teneur en alcool réduite, Listel Cuvée Pink est un vin plaisir, nouveau et authentique.

      

Idéal à déguster frais, il deviendra l’atout indispensable pour égayer ce moment de plaisir et de partage qu’est l’apéritif (parfait pour sublimer des petits toasts et accompagner savoureusement des amuses bouches), les instants de détente et repas conviviaux (parfait avec une grillade ou des salades composées). Il accompagnera également une cuisine légère d’inspiration méditerranéenne ou encore asiatique.

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Littérature habituelle, assez proche de la réalité du produit lorsqu’on le boit. En effet, les aromes au nez sont évanescents, mais en bouche c’est vraiment nouveau, simple, léger, frais, désaltérant avec ce qu’il faut d’acidité et une pointe de frizzante naturelle. Bien sûr certains beaux esprits vont m'objecter que ça ne casse pas 3 pattes à un flamant rose qui d'ailleurs n’en a besoin que d’une pour se poser mais je leur réponds que le rapport entre le plaisir annoncé et celui éprouvé est bon.

Petite remarque sur le couplet authenticité, à force de la galvauder je signale aux utilisateurs qu'ainsi elle ne relève plus que de l’incantation obligée ou du pur kitch à l’image du buffet Henri II ou de la table en Formica. Quand à sublimer les petits toasts il n’est pas interdit de rêver que le sous-verre d’une copie de Hopper sur le mur du salon va bien avec ceux qui sont dedans. Quand est-ce que nos littérateurs d’étiquettes arrêteront de faire genre, de péter plus haut que leur cul, d’utiliser le vocabulaire à mauvais escient.

Ceci écrit  Listel Cuvée Pink cuvée 9° joue à son niveau, dans la bonne cour et j’en suis persuadé participe en cela à l’extension du domaine du vin...

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4 août 2010 3 04 /08 /août /2010 11:00

Le texte qui suit est de Robert V Camuto dans son livre « Un américain dans les vignes » publié chez Michel Lafon, à 2 reprises j’ai remplacé le nom du vigneron par des ....... Comme vous en vous doutez la 3ième question consiste à les remplacer par le patronyme du dit vigneron avec une petite difficulté supplémentaire qui est d’indiquer le nom de la cuvée et de son millésime de ce vigneron dégustée par ces joyeux larrons dont Jean-Pierre Venture dit « ce n’est pas du vin, ça n’a rien à voir avec du vin. C’est du show-biz. »

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« Le vin suivant était le .......

–      Oh, Seigneur ! s’exclama Philippe en faisant une grimace de dégoût dès la première gorgée. Ce n’est pas du vin, c’est du porto ou du vermouth. C’est pour l’apéritif. Pour les amateurs de... se whisky.

Je ne résistai pas au plaisir de lui demander à quelle personnalité célèbre ce vin lui faisait penser.

-         À Fidel Castro !

-         Ouaou, c’est un dragster, dit Ken, qui fixa de nouveau le degré d’alcool avec précision. Au moins 15 degrés... Il me rappelle certains Zinfandel californiens.

-         Je suis d’accord, approuva Philippe. Ce n’est pas un vin français. C’est un vin du Nouveau Monde. D’Afrique du Sud, peut-être.

On passa au vin de Barral.

-         Classique, dit Daniel.

-         Classique, dit Ken en écho. Français, peut-être italien... Sec.

-         Hugo Chavez ! s’exclama Philippe, comme si le résidu du deuxième vin (la création de .......) l’amenait à faire une fixation sur les dictateurs latino-américains.

Lorsque j’eus découvert les bouteilles, la discussion redémarra, sur le vin de ....... notamment. Nous étions tous d’accord pour dire que c’était le genre de chose que l’on attendait de lui, un gros vin poussif et pompeux, un vin de bande dessinée, le vin d’un gros Obélix boulimique. Sur le devant de la bouteille, une étiquette gris anthracite, façon pointe de diamant, donnait le nom du vin et citait Aniane en caractères métal cuivré. »

 

Je reprends la 3ième Question :

1° le nom du vigneron

2° le nom de la cuvée avec son millésime

 

Non ce matin je ne suis pas tombé comme lui tout petit dans la marmite, reste que le vin est magique alors pour faire contrepoids à cette 3ième Question je vous offre « la vérité » et « le mensonge » d’Embres&Castelmaure, « L'Empreinte de Saint-Mont » des vignerons de Plaimont et le CANON de Côte Montpezat des Vignobles Bessineau, vraiment je me fais un sacré cinéma...  

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4 août 2010 3 04 /08 /août /2010 00:09

Pour le titre j’ai balancé entre « La France est un pays dont les habitants  sont souvent chagrins et les villages souvent en fête » et celui que j’ai choisi. Nantes, port négrier, ici érigé en escale avant un autre port, lui-même adepte du bois d’ébène, mais dont le nom est lui associé au vin : Bordeaux. Ville aux destins croisés mais que tout sépare : qui aujourd’hui associe Nantes au Muscadet ? Face aux vins de Bordeaux reste que le vin de Bourgogne... 

  

D'un côté Bordeaux, ville vin,  qui a épandu la vigne hors de ses limites, lointaine, hautaine, marchande, de l'autre une province : la Bourgogne qu'aucune ville emblématique ne symbolise elle la terrienne, la vigneronne qui égrenne un chapelet de villages aux noms fleurant les grands crus. Normal donc que  notre bourguignon, le Replongeard, chevauchant sa célèbre moto Terrot lorsqu’il se lança sur une nouvelle route, celle d’Aquitaine, poussa ce soupir à la page 193 « Le moment était venu de reprendre l’assaut séculaire du vin de Bourgogne contre les vins de Bordeaux. Vieille querelle qui, je l’espère bien, ne se videra qu’avec la dernière bouteille. »

 

Alors comme il l’écrit, un peu inquiet, dès la première ligne de son nouveau road-movie « Ce n’est un secret pour personne : on attend les romanciers à leur second livre »En 1949, Raymond Dumay  prend donc le train à Montparnasse, qui ne déservait à cette époque que l'Ouest de la France : « le train roulait. Nous traversions la Touraine, le ballast était couvert de pavots rouges et mauves. Je lisais Stendhal. Aurais-je le même bonheur que lui ? À Nantes, où j’allais commencer ma tournée, il avait une charmante rencontre, une jeune fille de vingt ans avec un chapeau vert » De suite une question se pose : pourquoi Nantes ? Notre chroniqueur bien sûr se la pose « Pourquoi me suis-je décidé à ouvrir par ce port breton une équipée orientée vers Bordeaux ? »

 

Sa réponse interrogative « Pour ses deux enfants les plus célèbres, Jules Verne et Aristide Briand ? » ne me convainc pas même s’il cite à l’appui un beau parallèle des deux homes du critique Thibaudet « Deux êtres d’estuaire : les deux fois c’est l’eau de mer et l’eau douce qui se rencontrent sans se mêler ; les deux fois c’est le casanier, rêveur aéré par le goût du yacht, la souplesse imaginative, le sens de la carte. ». Seul le regret qui suit me donne un indice sur l’état d’esprit de Dumay « Dommage que notre tâteur de crus, goûtant le vin de Nantes, n’y ait pas retrouvé ce petit goût de pierre à fusil du surréalisme. » Breton écrira « Nantes est, avec Paris, la seule ville de France où j’ai l’impression que quelque chose de grand peut m’arriver... » Notre homme va consacrer 17 pages à Nantes « Cette rencontre (avec René Guy Cadou) me valut de faire connaissance avec un poète au visage tonique et coloré, et avec le muscadet, ce fleuve dédaigné des géographes. La Loire arrose Nantes et le muscadet les Nantais. »

 

Mais Dumay continue de musarder. Quittant Nantes le voilà qui traverse Le Pallet « Le château où naquit Abélard a disparu, mais j’aurais pu voir la chapelle romane où fut baptisée Astrolabe, la fille qu’Héloïse vint mettre au monde dans ce village où les abeilles recouvrent les arbres de mousse blonde ». Il passe par Tiffauges, la pays de Gilles de Retz, Barbe-Bleue, et si vous ne le saviez pas le voilà presque chez moi « L’après-midi était douce sur la Vendée. De larges paysages se déployaient au sommet de chaque côte et les moulins à vent immobiles me paraissaient amicaux. Sancho Pança chevauchant son âne et mangeant un oignon cru n’avait pas l’âme plus sereine. » Et il y va y rester pendant 40 pages apparemment peu pressé de gagner le grand port chéri des anglais.

 

En dehors de l’allusion à un verre de Pineau bu avec un jeune libraire, notre Replongeard motocycliste va passer beaucoup de temps chez Gaston Chaissac. « Venu à Boulogne en Vendée pour quelques minutes, j’y suis resté près d’un jour. Le charme me pénétrait, je devenais moi-même un personnage dans une belle histoire, encore que jouant le modeste rôle de confident. » La lecture des Cahiers de la Pléiade de Paulhan avait fait découvrir les lettres du « cordonnier in partibus » à Dubuffet et bien d’autres. Pégazou file entre les églantiers « Un grand arbre se dresse devant une maison de paysan en mauvais état. Sur les murs, dessinés au charbon de bois, deux personnages de Dubuffet, la tête contre le toit et les pieds dans l’herbe. » Dumay respire et se dit que « Mieux vaudrait faire silence, respecter le domaine étrange et naturel. Il y eut cette jeune femme au cœur joyeux qui m’ouvrit la porte, puis une petite fille si bien élevée qu’elle semblait faire les honneurs du paradis, et puis un personnage très long, très maigre, sérieux et avenant, Chaissac ».

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Dumay est sous le charme. Il découvre l’artiste à la « geste superbe » pour magnifier les épluchures de pomme de terre et qui « prend des chefs d’œuvre à la serpillière avec la même aisance qu’un braconnier des tanches à l’épervier. » Oui, Chaissac lui paraît un « homme de la plus belle eau, passionné et sincère. Rusé aussi, comme tous les naïfs. » Alors, le soir venu, les Chaissac le firent « coucher dans la chambre d’ami qui n’avait jamais servi. » et Dumay écrit « Je montai l’escalier ma bougie à la main, guidé par une fresque. On avait repoussé dans les coins le tilleul et le fumeterre qui séchaient pour les tisanes d’hiver. Je dormis dans un lit de campagne. Un orage craquelé d’éclairs, avec lesquels on aurait pu faire de jolis dessins, éclata. Au matin, je fus réveillé aux sons d’un harmonium, don de Dubuffet. »

 

Ceux d’entre vous qui me suive depuis les origines de ce blog connaissent ma passion pour l’œuvre de Chaissac, écrite ou picturale, (chronique « lettre à l’abbé Renou » du 28 mars 2006 http://www.berthomeau.com/article-2264035.html) alors en lisant ces lignes j’ai l’impression de mettre mes pas dans ceux de Dumay.

 

Et le voilà, quittant le bocage confit de bondieuseries (Mme Chaissac est institutrice laïc et Dumay s’étonne « Au fait, je vous ai caché le plus beau trait de cette école de la chimère : elle est fréquentée par une seule élève, la fille de la maîtresse » toute la Vendée des Blancs en une phrase) pour piquer vers le sud de la Vendée, la plaine laïque où bizarrement est sis l’évêché à Luçon « le plus crotté et le plus désagréable de France » pour le nouvel évêque qui y arrivait le 21 décembre 1608 Armand Jean Du Plessis de Richelieu.

Notre motocycliste érudit décrit Luçon comme « une petite ville de vieux arbres, de vieilles maisons aux murs élevés. Le passant devine des jardins pleins de roses trémières et d’hortensias, des pièces vastes et fraîches où luisent les dos des volumes reliés de cuir. Des pensionnats et des couvents dont les cloches tintent » Souvenirs du Grand Séminaire de Luçon où je passais trois jours de retraite qui me glacèrent le cœur et le corps.

Sans le savoir Dumay prend le chemin que prendront les époux Chaissac lorsque madame sera nommée à Vix. Le voilà dans le marais poitevin « Ponts étroits, barques larges, villages qui sentent le fumier et le lait, terre noire barrée par les lignes blanches des peupliers, telles sont les images que je garde du pays. Le long des chemins, les petits bergers sont taciturnes et indifférents. Même les grands chiens noirs semblent vivre dans un monde séparé de celui du passant. Sous le soleil orageux, les canaux prennent une couleur plombée, et s’inscrivent en relief au-dessus du sol. » Les dagnons du sud et les bocains, deux mondes, Dumay qui a pris la saucée sur Pégazou est tout heureux « un feu de cheminée et un bol de lait bouillant, sucré et chargé de Cognac » le mettent en un état voisin de la jubilation.

 

Après ce sera la Charente, notre homme musarde, peu empressé, si ma plume y consent nous le suivront dans quelque temps sur son chemin vers l’Aquitaine. À bientôt donc sur mes lignes...

 

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3 août 2010 2 03 /08 /août /2010 11:00

Tout d’abord, chers compétiteurs, lisez ce dialogue tiré d’un roman de Douglas Kennedy L'homme qui voulait vivre sa vie Belfond 1998.

Pour situer le  tableau : le héros Bradford va chez son caviste avec son fils Adam pour acquérir le vin que boivent son épouse et son amant ou supposé tel...

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- Désolé, monsieur Bradford. Jamais entendu parler. Par contre, si vous voulez un excellent sauvignon de Californie, j'ai...   

- C'est que ça m'intéressait vraiment, ce truc néo-zélandais...  

- Vous avez une minute ? Je passe un coup de fil à mon fournisseur.  

- Euh, d'accord, ai-je approuvé malgré Adam qui me tirait la main vers la sortie.  

- Juste, une seconde , a-t-il promis en décrochant son téléphone. En attendant qu'il finisse, j'ai inventé un petit jeu pour tenir mon fils occupé : compter tous les crus bas de gamme de l'empire Gallo qu'il pouvait voir. Enfin, Herb a terminé son appel. « Oui, en effet, c'est un vin disponible aux Etats-Unis, mais sur commande uniquement. Et limité à deux caisses par client, en plus : il paraît que c'est un cru très recherché et qu'il n'est produit qu'en très petite quantité. Mon grossiste me dit que c'est le meilleur sauvignon du monde, ou peu s'en faut. Evidemment, il n'est pas donné, ça c'est sûr : dix-huit quatre vingt-dix neuf la bouteille, hé !  

Sur  commande uniquement. «  Voilà, Beth s'envoyait en l'air avec un oenologue plein aux as » 

Eh bien, je vais y penser. Merci. »

 

Répondez maintenant à la 2ième Question : Quel est donc ce truc néo-zélandais, le meilleur sauvignon du monde, à dix-huit quatre vingt-dix neuf la bouteille ?

 

 

NB. Le Règlement du concours est en Wine New N°75

 

Face à l'arrogance du Nouveau Monde ce matin pour la 2ième Question des beaux blancs bien de chez nous : le Viré Clessé 2004 des Vins THEVENET & Fils,   le Clocher de Villebazy, chardonnay blanc, millésime 2006 des Vignerons de Sieur d’Arques, le  Chablis 1er Cru Mont de Milieu 2007 de la Chablisienne et le Savennières 2008 du domaine Patrick Beaudouin.

 

 Bongran 2004Villebazy

1er cruSAVENNIERES 2008

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3 août 2010 2 03 /08 /août /2010 00:09

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Non, non je n’ai pas oublié le Beaujolais mais le temps m’a manqué. Mais c’est justement du temps qu’il faut donner à ce vignoble pour qu’il prenne au mieux le grand virage qu’il a commencé d’amorcer. Profitant de ce que les mois d’été, août en particulier, laisse du temps pour lire je vous propose quelques trouvailles dénichées chez un bouquiniste des quais de la Seine. Le livre a été publié en 1989, moi à cette époque je sortais de passer 3 années à la SVF de Gennevilliers et le Beaujolais Nouveau je connaissais...

 

Lecture passionnante je puis vous l’assurer.

 

« Cet homme est savoureux ! Né en 1904 au sein d’une famille vigneronne ancrée à Charmelet, Beaujolais-sud, depuis 1732, Louis Bréchard, dès les années 1960 et jusqu’à sa retraite récente (note personnelle il est décédé le 18/09/2000, il a été député Indépendants&Paysans, le parti d’Antoine Pinay du  30/11/1958 au 09/10/1962), a véritablement incarné le beaujolais. Ce replet agile, grand comme Napoléon, allure de chanoine gourmand, regard narquois embué d’indulgence, a passé sa vie à défendre le vin chéri du pays natal, en amont contre le laxisme du vigneron saisi par la grosse tête, en aval au bénéfice du consommateur candide qu’il fallait honnêtement informer. Devenu nonce itinérant de l’Eglise Beaujolaise Universelle, il a par son charisme à l’éloquence rocailleuse et charnue, mérité le totem affectueux de Papa Bréchard !


Sillonnant le monde, verre de pèlerin en main, pour les pédants des papilles qui goûtent avec la tête autant qu’avec le bec, il reste au beaujolais ce que fut la madeleine de Proust. Et pour tous, simples usagers ou fanas de la dalle en pente, il a été l’image du beaujolais qui est aussi une certaine image de la France. Peut-être pas la plus émouvante mais à coup sûr la plus fraternelle, la plus réjouissante et d’une rare efficacité. Un modèle pour les troupes guindées du Quai d’Orsay qui gagnerait à recruter dans le vignoble. Papa Bréchard ? Nul mieux que lui ne parle du primeur qu’il a largement aidé à percer. Papa Bréchard c’est pépé-Primeur ! [...]


C’est maintenant Papa Bréchard qui parle :


« Mais revenons à nos feuillettes. Longtemps, nos vins ont pu se contenter de n’être que de bons petits vins faits pour la carafe et le café. Sensible au charme « écologique » eu barriquaillage qui lui donnait la promesse d’un vin authentique de vrai vigneron – en direct du producteur au consommateur – la clientèle, essentiellement locale, pardonnait la faiblesse ou la rusticité de ce beaujolais de bonne franquette. Par exemple je me souviens de vin livré dans la précipitation et qui démarrait sa « malo » au comptoir, cette malo dont on ne savait pas grand-chose alors, sinon qu’elle faisait un temps le vin revêche et amer, quasi imbuvable et que l’on appelait seconde fermentation. Eh bien, personne ne se fâchait, on supportait cet avatar provisoire avec constance, comme une maladie infantile, la rougeole ou la varicelle, dont le vin sortirait plus fort et meilleur qu’avant. Essayez donc maintenant d’écouler du beaujolais qui n’aurait pas fait sa malo !


Avec la mise en place progressive du négoce qui a considérablement élargi les zones de diffusion de nos vins, mais aussi gommé le folklore, la clientèle frustrée de barriquaillage pittoresque, a retrouvé le goût juste et sans indulgence, elle exigé du primeur mieux élaboré, plus étoffé. Bon gré mal gré le vignoble a suivi pour le plus grand bien de tous. Les vignerons décidés à faire du primeur, ou ceux qui n’avaient pas de meilleure alternative – je pense surtout aux miens, ceux du Sud – se sont appliqués. Ils ont démontrés, nonobstant les tentatives ultérieurs d’autres vignobles attirés par la poule aux œufs d’or, que l’association terroir beaujolais/gamay noir à jus blanc, donnait par vocation et quand on le voulait bien, le meilleur primeur rouge du monde, souvent imité, rarement égalé, jamais dépassé et croyez-moi, c’est pas de la réclame mensongère...


On fit tant et si bien que le primeur est, en quelque sorte, devenu une appellation officieuse dans l’appellation beaujolaise. Conséquence plaisante, Chiroubles, Brouilly, tous les crus ont pu dans l’esprit du consommateur, se démarquer du simple label beaujolais puisqu’ils ne font pas le vin en primeur, prendre leur essor, s’imposer comme beaujolais haut de gamme porte-drapeaux de l’appellation. Conséquence plus préoccupante pour les beaujolais et beaujolais-villages classiques, coincés entre la notoriété universelle des primeurs et des crus. Sans image de marque précise, pour eux la partie se compliquait, elle l’est toujours hélas, et de plus en plus au fur et à mesure que le primeur gagne des parts de marché. » [...]


Papa Bréchard, l’homme de la conquête, l’artisan le plus populaire du Beaujolais primeur dresse un tableau impressionnant :


« En 1960, nous faisions 40 000hl de primeur, à peine 10% de la récolte, mais une idée mûrissait, suscitée par le succès du meilleur Pot, celle de lancer le primeur en faisant du 15 novembre la Fête Nationale di vin nouveau, une sorte de 14 juillet vinicole, avec en guise de Bastille à prendre, la bouteille de beaujolais-nouveau partout présente, et en guis d’objectif, 100 000 hl de primeur annuellement. Une idée qui s’est révélée fabuleuse, jaillie de conversations auxquelles assistait en les animant, le « jeune » Gérard Canard, engagé comme secrétaire et vite devenu directeur de l’UVIB. C’est lui qui, à mon avis, avec sa conviction contagieuse, ses relations, son sens inné de la propagande, a conçu, permis et réussi le grand lancement. En 1968, année de grands lancements, si vous vous souvenez. Du côté négoce, Duboeuf et quelques autres ont aussi foncé. A partir de 1968, le primeur a commencé de submerger le monde.


100 700 hl soit 17% des 607 000hl de la récolte 1970.

576 000hl soit 53% des 1 039 675 hl de la récolte en 1986.


Cela donne le vertige, il faudrait bien se fixer des limites. Quand on pense aux rendements, grimpés des 25hl/ha de ma jeunesse aux 66 hl/ha moyenne courante actuelle... un jour on nous critiquera la qualité, et on aura raison. Même les progrès de la viticulture, de l’œnologie ne permettent pas de tels rendements sans qu’on fasse pisser la vigne. Elle risque de se venger. Ah, les jeunes de maintenant disent tous : diminuons les rendements au profit d’une meilleure qualité. Bravo ! Mais au moment de vendre, ils exhibent deux beaujolais et prétendent vendre plus cher le bon et moins cher le moins bon. En somme ils produisent deux sortes de beaujolais. Eh bien moi je leur dis qu’il ne faut pas démolir l’image de marque du beaujolais que nous leur léguons : un vin populaire, accessible à tous et rudement bon. Pas de beaujolais primeur à deux vitesses, l’un cher et savoureux, l’autre médiocre et bradé. Que les commissions d’agrément fassent leur boulot et il n’y aura que du bon, bien typé et vendu un bon prix. Pour la sophistication du vignoble, pour ceux qui veulent se faire plus grand qu’un bourgogne, il y a les crus, nos champions qui s’y emploient, souvent avec bonheur. La preuve, un Moulin-à-Vent coûte 80% de plus qu’un beaujolais-village, le Juliénas 40% de plus que le Quincié. Là c’est justifié !


Le beaujolais n’est pas un produit industriel, et le vigneron beaujolais ne gagnera pas son argent en jouant sur la quantité. Voilà, c’est mon conseil, peut-être le dernier, à mes successeurs. »

 

Tiré du livre de Georges Duboeuf « Beaujolais vin du citoyen » par Henri Elwing chez JC Lattés

 

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2 août 2010 1 02 /08 /août /2010 11:00

Même lorsqu’on se prénomme William Jefferson pour se tirer d’affaire il est toujours possible de jouer avec le présent « there is not a sexual relationship, an improper sexual relationship or any other kind of improper relationship ». Bien évidemment je ne vous en demande pas autant. La question du jour a certes un rapport avec nos amis américains mais elle se contente de plonger dans un passé pas si lointain de notre vin national.

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1ière Question : Trilogie d’interdits de nos terroirs viticoles plus connus sous des patronymes célèbres :

Mon premier défraya la chronique et frôla l’«Impeachment »

Mon second, son Roland en poche, chanta « saga Africa »

Mon troisième est « the Moor of Venice » de William puis de Guiseppe...

 

NB. Le Règlement du concours est en Wine New N°75

 

Ce matin ce sont les vins de François de Ligneris qui accompagnent la 1ière Question car je trouve qu’ils lui vont comme un charme...

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2 août 2010 1 02 /08 /août /2010 00:09

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Rien n’est pire pour une juste cause que de mauvais avocats. Le dernier édito « Qui veut tuer le vin de France ? » du Guide des 100 Vins de Plaisir pour boire malin et authentique – le meilleur rapport qualité-prix de France (sic) en témoigne avec enflure et démagogie. Il y a chez Périco un Me Collard qui sommeille, ramenard et adepte du tout et n’importe quoi pourvu que ça entre dans le cadre étriqué de ses obsessions récurrentes. Qu’Eric Conan associât sa signature à cette bouillie pour chat me déçoit.

Adepte du « principe de précaution » je me permets de conseiller à ces Fouquier-Tinville à la plume confuse, de lire ces 2 chroniques : « Comment fédérer des îlots d’excellence dans un océan de médiocrité ? Et si nous reparlions de René Renou » http://www.berthomeau.com/article-comment-federer-des-ilots-d-excellence-dans-un-ocean-de-mediocrite-et-si-nous-reparlions-de-rene-renou-42562696.html   et « Le CAC 51 : le croskill de la qualité des vins AOC » http://www.berthomeau.com/article-20287518.html avant de me fourrer dans le même sac commode que les présumés tueurs du Vin de France. Je me sens vraiment très à l’aise pour vous mettre le nez dans votre gloubiboulga. Quand est-ce dans notre pays ceux qui se targuent d’exercer la profession de journalistes spécialisés, avant d’étaler des opinions approximatives, péremptoires, mal argumentées, feront l’effort minimal de travailler leurs dossiers. Nos deux procureurs « au petit pied » me semblent plus proches de la profession de « colporteurs » d’à peu près, d’expressions éculées, d’approximations juridiques, que de celle journaliste.

Le modus operandi de nos deux larrons est d’un classiscisme fleurant bon les procès de Moscou. J’exagère à peine.

D’abord désigner le coupable le fameux « meurtrier du Vin de France » ?

L’Europe bien sûr ! Cette vieille carne bureaucratique, cette haridelle sans visage, cause de tous nos maux... Petite remarque avant de céder la plume à nos deux grattes-petit : c’est quoi le Vin de France ? Étrange ombrelle unique mise en avant par ces soi-disant partisans de la diversité des vins de notre doulce France. Massification, globalisation, uniformisation... à trop vouloir prouver le risque est grand de se prendre en pleine gueule une appellation sans contenu réel.

À eux :

« L’Europe n’aime pas la France. Disons qu’elle l’aime bien quand elle s’aligne, se soumet ou accepte de renoncer à tout ce qui la distingue du reste de l’Union. S’il est un secteur où la France a bien une identité nationale, réelle, flagrante, absolue, c’est celui de son patrimoine agricole, au premier rang duquel sa viticulture. Il devient de plus en plus difficile, même pour de pro-européens de la première heure, adeptes du rêve fédéraliste, de défendre la machine à broyer nos spécificités et nos différences nationales qu’est devenue la Commission de Bruxelles. Jusqu’au jour où l’on s’en débarrassera, comme d’un mauvais souvenir, le système Barroso est un cauchemar pour tous ceux qui tentent de préserver un tant soit peu, entre autres secteurs menacés, l’exception gastronomique française. Sans quoi, c’est le peu de foi qui reste dans l’Europe qui disparaîtra. Après les offensives contre les fromages au lait cru, le chocolat pur cacao, les vins rosés sans coupage, et l’arsenal des règlementations imbéciles édictées pour aseptiser le goût de la France, c’est AOC et à nos vins bios que s’attaquent à présents les nettoyeurs bruxellois »

Fermez le ban ! Libre à Périco et à Conan de détester l’Europe, et Dieu sait que par bien des côtés elle est détestable mais pour autant leur exécration ne leur permet pas d’écrire un tissu de conneries.

 

Ne leur en déplaise, l’AOP n’est pas une « nouvelle norme » mais un outil juridique de protection internationale que la France a soutenu, à juste raison, sous la présidence de Jacques Delors, pour défendre notre système des AOC. Son application au vin n’est ni une bonne ni une mauvaise manière, encore moins une tentative insidieuse de mettre à mal notre « si précieux » système d’AOC qui reste entre les mains de l’INAO. Non l'AOC n’a rien à voir avec une « carte d’identité nationale du vin de France ». Non messieurs l’AOC n’institue pas « l’unicité du vin de France, sur la base de critères géographiques, agricoles et historiques constituant en soi un véritable projet culturel. ». Vous n’avez jamais lu les écrits des pères fondateurs. Vous êtes à côté de la plaque, vous alignez des mots, des phrases comme un charcutier des saucisses.  Alors de grâce, épargnez-nous le galimatias que je vais citer un peu plus loin, et merci d’empoigner le balai pour que nous commencions à balayer devant notre porte au lieu d’éructer sur « les gnomes de la Commission »

 

De plus je signale à nos deux approximatifs qu’à ce jour « les vins bios à la française » n’avaient aucun fondement juridique, le label AB s’appliquait aux raisins produit par une agriculture biologique. Si la Commission a entrepris de définir « un vin biologique européen» c’est à la demande des producteurs bios eux-mêmes, et que le projet présenté par les services de la Commission satisfaisait les producteurs français (si ces messieurs L&C avaient pris la peine de le lire ils le sauraient. Le responsable de l'unité bio de l'UE ayant exposé ce projet lors d'une conférence à Montpellier Bio) mais, que par la suite, via des lobbies et des délégations d’Etats membres, il fut fort édulcoré. Nous sommes 27, et n’en déplaise à nos « fins analystes » le pouvoir de décision reste entre les mains du Conseil des Ministres.

 

Je cite donc la soupe de Légasse :

« ... À première vue, on se réjouissait que Bruxelles reconnaisse enfin ce concept et en fasse sa référence de désignation et de qualification des produits justifiant la protection de leur spécificité. C’était sans compter sans la malice d’un lobby néolibéral ayant ourdi cette manœuvre pour mieux neutraliser un règlement l’empêchant de marchander en rond.

Car si l’AOC, dans ses fondements, est un formidable outil commercial, elle est en revanche, dans son éthique, un redoutable antidote contre le mercantilisme. Aussi, ne pouvant plus supporter que la France conserve cette exception culturelle pour elle seule, Bruxelles a décidé que cette norme deviendrait communautaire après « adaptation » aux réalités du marché européen et mondial. On devine la suite. »

Honnêtement non messieurs je ne devine pas la suite car j’avoue ne pas avoir bien compris ce qui précédait... Je ne doute pas que vous aurez la bonne grâce d’éclairer ma faible lanterne de vos fulgurances...

 

Mais, comme si ce brouet ne suffisait pas, ces messieurs, frappent bas, insinuent et comme je l’ai écrit en préambule affaiblisse une juste cause.

 

Je les cite avec des pincettes.

 

« Les dégâts n’auraient pas été considérables si des français ne s’étaient pas fait les complices de cette sombre manœuvre en devançant les souhaits de Bruxelles via une réforme scélérate visant tout simplement à vider l’AOC de sa substance. Présidé par Yves Bénard, ancien directeur du pôle champagne du groupe LVMH, à ce titre bras droit de Bernard Arnault (un CV éloquent), le CN de l’INAO a en effet pulvérisé de l’intérieur l’esprit et les principes de l’appellation d’origine, non par une dévalorisation des normes de définition et de contrôle, mais au contraire, en transformant en usine à gaz totalement dissuasive des articles et des clauses rendant les nouveaux décrets aussi rébarbatifs que démotivants.

Par ailleurs, l’AOP sera désormais accordée systématiquement à tous les producteurs déclarants d’une même appellation, le seul contrôle opéré sur les vins, consistant en un « sondage » effectué par prélèvement, ici ou là, au moment de la mise en vente. Ainsi, tous ceux qui n’auront pas été « sondés » se verront décerner l’AOP d’office. Autant parler de plaisanterie, voire de forfaiture. Pour le reste, la nouvelle réglementation se noie dans un enchevêtrement complexe et indigeste de normes et de critères sélectifs, par lesquels le vin n’est plus qu’un « produit » et dont la seule conséquence sera le rejet de l’AOP de la part d’une viticulture écœurée par des contraintes aussi absurdes »

 

Ouf ! Plus indigeste que ce texte tu meurs. Vocabulaire de la pire espèce, insinuations indignes, tout y est, ça sent mauvais. Mais comme chez Périco on saute de la plaisanterie à la forfaiture je ne suis pas loin de partager l’avis de l’infréquentable Lapaque, qui écrit que ce type est un imposteur http://www.berthomeau.com/article-20980217.html. Que l’on soit très sévère, très critique sur la réforme de l’INAO, mes chroniques citées en référence témoignent que je ne m’en prive pas, mais encore faut-il d’abord étayer clairement son argumentaire et ensuite ne pas se contenter de dénoncer « le silence, la lâcheté, la passivité, pour ne pas dire la complicité des institutions, des syndicats, comités, académies, collectivités locales dont la principale mission devrait consister à préserver l’ensemble des particularismes qui permettent à la France, sur le plan sensoriel, d’être encore la France » Dans les débats menés autour de René et de ma pomme le sieur Périco a toujours brillé par son absence.

 

Alors lorsque je lis sous la plume de ces deux dénonciateurs « qu’il est donc urgent que la viticulture française de terroir réfléchisse à une nouvelle labellisation privée garantissant l’origine et la définition authentiques du Vin de France » je suis près à faire le chemin de Compostelle pour qu’ils s’abstiennent de venir se mêler à la juste cause d’une réelle refondation des AOC. Comme si l’AOC était un label : ça vaut déjà un carton rouge.

 

Sur le vin bio c’est du même tonneau « Il est hors de question que le mercantilisme néolibéral bruxellois en laisse le profit aux seuls petits producteurs qui s’astreignent aux vrais contraintes du bio. En assassinant la vérité du vin, on assassine ses auteurs et on banalise la France. Voilà le traitement que réserve l’Europe à l’un de nos précieux patrimoines. Une saloperie de plus que nous ne devons pas laisser passer. »

 

La ligne Maginot mais au fait Périco ne pourrait-il pas nous écrire un papier sur les positions des différents Etats membres sur ce dossier de la définition du vin  bio. Ce serait, à la différence de ses imprécations, du vrai travail de journaliste nous informant sur la réalité du dossier. Mais au fait c’est quoi au juste que la réalité pour Périco ?

 

PS : Ayant payé 6 euros Guide des 100 Vins de Plaisir pour boire malin et authentique – le meilleur rapport qualité-prix de France, j'ai tout à fait le droit d'exprimer mon peu de goût pour un éditorial dont la fonction principale n'est que de flatter l'égo de ses signataires.

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