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11 août 2010 3 11 /08 /août /2010 11:00

Octave Gréard dans son introduction des Lettres d’Abélard et d’Héloïse écrit « Après une jeunesse brillante, vouée tout entière à l’étude, « devenu roi sans partage, nous dit-il, dans le domaine de la dialectique, Abélard était entré, comme en triomphe, dans la chaire de Paris, à laquelle sa destinée l’appelait depuis longtemps. 

La fortune le caressant, écrit-il, lui offrait dans Héloïse la réunion de tous les attraits. Sans être douée d’une beauté remarquable, Héloïse ne manquait pas de charme. Une rare distinction d’intelligence promettait d’ajouter aux agréments de son commerce les plus exquises voluptés de l’esprit. Son goût pour l’étude servirait à en former le lien. Nulle femme, aussi bien, ne pouvait se refuser aux vœux d’Abélard. Et quel obstacle pouvait-il avoir à redouter ? Point de mère dont la tendresse surveillât le premier essor des sentiments de la jeune fille ; point de père qui prît soin de son honneur ; pour tuteur, un oncle tout entier aux fonctions du canonicat, peu clairvoyant, fier de l’instruction de sa nièce et jaloux de l’accroître, mais sans qu’il lui en coûtât aucun sacrifice »

 

8ième Question : le village de naissance de Pierre Abélard est une toute nouvelle appellation communale d’une grande appellation un peu malade. Précisez le nom de celle-ci et celui de la commune en question.

 

Pour cette 8ième Question en hommage à Héloïse ce matin je voues propose des vins de femmes : Estelle, Hélène, Iris, Isabelle et Anne-Victoire : « RESERVA  Las Ninas » cépage Carmenere, la cuvée « Khayyâm »  2009 du Mas de Libian, « Lisson »  Clos des Cèdres 2002, le Moulin à Vent 2009 du Domaine des Côtes de la Molière, et le Miss Vicky Wine Fleurie 2007, Château des Moriers.

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11 août 2010 3 11 /08 /août /2010 00:02

Je ne plaisante pas ! J’ai des preuves. Notre Grand Georges Frèche a encore frappé ! Il affiche sur fond rouge sa militance pour notre divin nectar et la promène tout au long de sa belle région. Bien sûr, ce ne sont pas encore des petits avions avec banderole sur la queue qui font de la promotion au-dessus des « bronze-culs » littoraux mais rien n’interdit de penser qu’une telle idée pourrait germer dans la haute pensée de notre Lider Maximo du jaja du populo.

 

Georges Frèche aime le Rouge ! Pour preuve ses futures statues de Lénine et de Mao – il n’a pas osé Staline pour ne pas remuer le couteau (ils ne l’ont plus entre les dents) dans la plaie de son copain communiste en rupture de ban Jean-Claude Gayssot – sur la place Hélios de son Odysseum à Montpellier. D’ailleurs, pourquoi ne pas rebaptiser ce lieu : Place Rouge, ce serait une belle provocation à l’endroit des autres pensionnaires : Churchill, De Gaulle, Roosevelt et Jaurès. Je propose aussi, à titre de son engagement pour notre Rouge régional, que les Interprofessions de South of France se cotisent pour lui offrir son buste qui serait placé entre celui de Vladimir Ilitch Oulianov Влади́мир Ильи́ч Улья́нов plus connu sous le nom de Lénine Ле́нин et de Mao Zedong, dit aussi Mao Tsé-toung, ou Mao Tsé-Tung, ou Mao Tsö-Tong 毛澤東 ou 毛泽东. Un beau podium, hein !

 

Reste à vous fournir la preuve de mes dires du défi lancé par notre vénéré Lider Maximo des Coteaux à notre défenseuse des buveurs d’eau la sémillante Roselyne Bachelot des Coteaux du Layon...

 

La voici :  

 

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10 août 2010 2 10 /08 /août /2010 11:00

C’est la rencontre de ........., « à l’hôtel Chevillon, de Gretz-sur-Loing, en 1876, avec l’américaine Fanny Osbourne, fille de pionniers, une femme avec une volonté de fer, des idées bien ancrées, des partis violents » sa plume s’envole « Ce fut le coup de foudre réciproque, aidé peut-être par la qualité du Bourgogne pour lequel ......... avait un faible. Bien qu’elle fût son aînée de dix ans, il sentit qu’il ne lui échapperait jamais. Lui qui, jusqu’à sa mort, devait rechercher la pureté, il rencontra à vingt-six ans, sur le bord de la petite rivière d’herbes et de poissons, cette femme qui « appartenait à l’enfance de l’humanité ».

 

7ième question : Quel est le nom et le prénom de ce grand écrivain voyageur né le 13 novembre 1850 à Édimbourg et mort le 3 décembre 1894 à Vailima (Samoa). Le texte cité ci-dessus est de quel auteur né à Replonges ?

 

  

Ce matin pour la 7ième Question, puisque nous accompagnons un Grand Voyageur, nous allons d’abord au Japon où Les Gouttes de Dieu aime bien le discret Jean-Yves Bizot qui n’a pas de photo de son Vosne-Romanée 2008, puis nous revenons à Beaune où le BIVB nous propose un Chassagne-Montrachet 1ier Cru Les Caillerets Lamy-Pillot viticulteurs, ensuite nous descendons vers les Côtes Chalonnaises 2007,« Le clos des roches » d’Alain Hasard des Champs de l’Abbaye nous est offert par les parisiens de la Contre-Etiquette , et pour finir ce périple étrange cap au nord pour l’Irancy 2005 de la cave de Bailly-Lapierre.

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10 août 2010 2 10 /08 /août /2010 00:09

Même si le livre de la Genèse nous dit qu’Ève fut créée à partir d'une côte d'Adam (Genèse 2:21,22), même si en ce moment beaucoup se prélassent sur le sable de nos côtes : Azur, d’Argent, Vermeille, d'Opale, d’Émeraude... même si comme l’écrit le blog du Guide Hachette « de nombreuses AOC affichent fièrement les mots côte, côtes ou coteaux (voire costières) dans leur nom», cependant, comme la pile Wonder, la dénomination « côtes » ne s’use que si l’on s’en sert et manifestement en ce moment c’est la surchauffe. C’est le fourre-tout des mal-aimés. C’est le refuge des affligés. Alors je vous le dit tout net je suis partisan de la négociation d’un traité de non-prolifération de la dénomination « Côtes »

 

Certains objecteront, comme le souligne le Guide Hachette « Quoi de plus normal d’ailleurs ? Les meilleurs vins ne sont-ils pas précisément produits sur ces vignobles en pente, dont l’inclinaison favorise le drainage naturel, par opposition aux vins de table produits dans la plaine, parfois « les pieds dans l’eau » après l’orage ? » 

  

J'en conviens, mais trop de Côte fait chuter la cote des Côtes, d’autant plus que comme le fait toujours remarquer le blog du Guide Hachette « sur la centaine de vins de pays de zone existants, près de la moitié se nomme « Côtes de » ou « Coteaux de », sans même parler des «Collines de» ! » Certains petits futés constatant cette inflation, symbole de dévaluation, ce sont empressés de la remiser dans les oubliettes : ainsi Buzet (ex côtes-de-Buzet) et Fronton (ex côtes-du-Frontonnais), ou plus récemment Ventoux, Luberon ou Pierrevert.

 

Alors pourquoi au pays de la Côte d’Or, de la Côte de Nuits, de la Côte de Beaune une telle cote d’amour pour l'invention d'une AOC Côte de Bourgogne ou de Coteaux-bourguignons pendant que leurs voisins et cousins du Beaujolais, eux,  pencheraient pour des côtes- ou coteaux-du-beaujolais ?

 

On me répond que c’est que parce que le Beaujolais réfléchit à démarquer son offre de vins de garde de celle des primeurs ?  et que la « Grande Bourgogne viticole » (Beaujolais inclus) cherche à distinguer les bourgognes comprenant du gamay de ceux issus exclusivement de pinot noir ?

 

Pourquoi pas, mais du côté du Beaujolais je ne vois pas ce que la nouvelle dénomination va apporter, sauf à confirmer dans l’esprit du consommateur que le seul Beaujolais Primeur est du vrai Beaujolais. L’adjonction d’un étage supplémentaire, rayant de la carte le Beaujolais tout court, me semble compliquer plus encore la lisibilité de l’offre Beaujolaise tout en enterrant l’icône, le symbole. Mieux vaudrait, à mon humble avis, s’attaquer au préalable au sourcing de ce fameux Beaujolais de garde pour que le vin fini soit en adéquation avec les ambitions affichées.

 

Du côté des bourguignons, ça me semble encore plus étrange que cette érection soudaine de  Coteaux-bourguignons pour symboliser la «Grande Bourgogne viticole» alors que le BGO existe. Pourquoi diable précipiter ce bon vieux BGO dans les ténèbres extérieures au profit d’une ombrelle bien commune ? Dans une chronique datée du 11 avril 2008 je m’alarmais déjà de cette mise à bas  http://www.berthomeau.com/article-18610677.html . Je ne vais pas revenir à mon argumentaire mais me contenter de citer la définition d’un éminent chroniqueur, couvert de lauriers, lui, Olif. Qu’est-ce qu’il dit l’Olif ? Il dit que le « Bourgogne Grand Ordinaire. BGO ! 3 initiales quasiment infamantes ! 250 ha de production, du Lyonnais jusqu’au Yonnais, une AOC régionale depuis 1937, dans laquelle le Gamay se taille la part du lion, en association avec le Pinot noir, voire le César ou le Tressot dans l’Yonne. Les blancs, quant à eux, peuvent comporter de l’Aligoté, du Chardonnay, du Pinot et, dans l’Yonne »

 

Sans m’immiscer dans les chicanes des acteurs de la « Grande Bourgogne », car je n’ai pas la moindre idée de l’état d’avancement de ce dossier, je les exhorte à ne pas verser dans la facilité en se précipitant, si je puis m’exprimer ainsi, dans le bas-côté.

 

En effet, le retour en force du vin populaire, celui qui ne se prend pas le chou, qui ne pète pas plus haut que son cul, est inscrit dans l’avenir du vin. Revivifier le BGO c’est entreprendre la même démarche que celle de grandes marques automobiles qui ont relooké la Fiat 500 et l’Austin Mini pour en faire à nouveau des Must.

 

Bien évidemment, pour ce faire, il est indispensable que cette appellation couvrant la « Grande Bourgogne » ne soit pas qu’un simple bassin déversoir des 2 appellations. Le concept de vin voulu et non celui de vin subi n’est pas une lubie mais la seule base de reconquête de segments de marché qu’occupent joyeusement nos concurrents. La signature Bourgogne d’un vin qui a en facteur commun le gamay et le pinot noir doit s’appuyer sur la réalité du produit et non sur une référence géographique ou plutôt topographique qui ne signifie rien.

 

Bref, je voudrais bien qu’on m’explique en quoi la trilogie : Beaujolais-Bourgogne Grand Ordinaire-Bourgogne n’est pas simple et lisible pour le consommateur. Le BGO constituant un trait d’union facilement identifiable qui ferait la transition entre la tradition et la modernité. Pour un esprit simple comme le mien le Beaujolais c’est du Beaujolais, le Bourgogne c’est du Bourgogne, le BGO serait la réinvention d’un vieux produit.

Sans doute suis-je un piètre expert en marketing mais se noyer dans la masse pour soi-disant mieux se démarquer ne me semble pas très crédible. Dans Grand Ordinaire il y a certes ordinaire mais il y a aussi grand ce qui me permet d’écrire que le BGO c’est beau comme une belle journée à la campagne, panier d’osier, nappe à carreaux, poulet froid et cornichons, verre à moutarde en Duralex, limonade et vin qui chante et réjouit les cœurs…

 

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9 août 2010 1 09 /08 /août /2010 11:00

Lors de son passage à Saint-Estèphe en 1838 Stendhal s’enchanta de l’étrangeté d’une architecture de fantaisie : « cela n’est ni grec, ni gothique, cela est fort gai et serait plutôt dans le genre chinois ». Mais le plus cocasse est que cette abondance de clochetons, de tourelles, de merlons et de sculptures n’est destinée qu’à des étables et à des chais. M. .......... a oublié sa maison mais rien ne lui a semblé trop beau pour ses bœufs et pour son vin. »

 

6ième Question : Quel est le nom et le prénom de l’érecteur – surnommé « le maharadjah de Saint-Estèphe » pour son amour des voyages, notamment aux Indes – de ce célèbre château. Et quel est le nom et le prénom de l'architecte qui a revisité récemment le chais de ce château ?

 

  

Sans avoir l’esprit de contradiction, ni l’obsession des rives, ce matin pour la 6ième Question piochant du côté de Saint-Estèphe, j'aligne en partant de Lalande de Pomerol : un Pomerol et 2  St Emilion Grand Cru de mes amis les Goldsmith et Jean-Pétrus Lignac, qui sont en la bonne compagnie d’un Côtes de Castillon qui monte qui monte avec Stéphane Derenoncourt et d’un Haut Médoc Cru Bourgeois supérieur en plein renouveau avec Paz Espejo : Château Siaurac Lalande de Pomerol 2007, Château Prieuré 2007 St Emilion Grand Cru et Château Vray Croix de Gay 2007 Pomerol domaine de l’A millésime 2007 Château Guadet 2007 Grand Cru Classé de St Emilion Château Lanessan 2002 Haut Médoc Cru Bourgeois supérieur.  

 

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9 août 2010 1 09 /08 /août /2010 00:09

Paris, entre deux rendez-vous de travail, Paz Espejo, m’attendait souriante dans le salon du bar d’un grand hôtel. Nous nous retrouvions justes après le déjeuner et nous prîmes un café. Sa nomination à la tête du Château Lanessan par la famille Bouteiller m’intéressait car elle symbolisait pour moi un réel passage de témoin, un trait d’union entre deux mondes, une volonté d’assumer pleinement, pour une belle signature, la négociation du grand virage dans lequel le monde du vin français doit s’engager pour affronter au mieux la nouvelle donne mondiale, et plus particulièrement dans le cas présent celui d’un beau Château du Médoc.  Douard-8297-copie-1.JPG

Au temps où j’officiais sous les lambris de l’Hôtel de Villeroy, au 78 rue de Varenne, pour moi le Château Lanessan c’était Hubert Bouteiller. Homme de conviction, à la personnalité bien trempée, dans le cénacle parfois bien plonplon du Comité Vin de l’INAO, ses interventions argumentées, souvent pertinentes, tranchaient. Je le confesse aujourd’hui, il présentait toutes les qualités requises pour présider le Comité Vins de l’INAO. Mais il était bordelais et, dans les subtils équilibres sociopolitiques du monde du vin français, le TSB : tout sauf Bordeaux unissait les barons des autres régions. Dans notre beau pays, les nominations publiques à des postes de responsabilité, font les délices des hommes de pouvoir et de leur entourage. Par chance, je n’eus jamais à procéder à cet exercice, le magistère de feu Jean Pinchon, quu succéda à un bordelais Pierre Perromat, m’exonéra d’avoir à trancher dans le ballet des prétendants.

 

Ce rappel du passé simplement pour saluer un homme, avec qui j’eus bien des désaccords, mais qui prit toujours la peine, une fois même par le truchement d’une longue lettre manuscrite suite à mon fameux rapport, d’argumenter, de tenter de me convaincre sans jamais se départir d’une grande courtoisie. L’ami Jérôme le sait mieux que quiconque, puisqu’il présida le Comité Vins de l’INAO, dans ce cénacle où les gens du vin tenaient leur destin en main face à l’Administration, le choc des personnalités valait mieux que le chant anesthésiant des robinets d’eau tiède. Mais les dés sont jetés, nous sommes entrés de plain-pied dans le royaume des AOP-IGP où la main a été donnée à l’Administration.

 

Revenons à nos moutons, je devrais écrire à nos chevaux, autre passion d’Hubert Bouteiller ce qui donne à la dénomination du second vin du château toute sa signification : Les Calèches de Lanessan. Donc, loin des agitations du microcosme parisien, lorsque la famille Bouteiller, afin d’assurer dans la sérénité le départ à la retraite d’Hubert Bouteiller, sollicitait Paz Espejo, afin de réveiller «  le bel endormi », celle-ci forte de son bagage technique, de son expérience dans le négoce du développement de marques à l’international, chez Calvet puis chez Cordier-Mestrézat,  saute le pas avec enthousiasme. Coup de cœur dit-elle, car le potentiel de ce domaine insulaire et unique, limitrophe de l’appellation Saint-Julien, avec ses 300 hectares,  dont 80 hectares de vignes d’un seul tenant cernées de 145 de forêts, royaume d’une riche biodiversité, avec ses  parcelles de vignes situées sur des croupes de graves garonnaises profondes, celles des meilleurs crus classés, est extraordinaire. Sans tomber dans les clichés Paz Espejo se voyait confier la baguette du chef d’orchestre pour donner sa touche, son empreinte personnelle à la partition du château Lanessan. PASS_ESPEJO_2B5I2944-bis.gif

Vendre le vin des autres est une très belle aventure mais, pour une âme bien trempée comme celle de Paz Espejo, ça devait avoir un goût d’inachevé. Embrasser « l’œuvre » en sa totalité, de la vigne au verre, ne pouvait que se révéler pour elle un beau défi. Alors dès son arrivée, le 3 août 2009, elle arpente toutes les parcelles avec le maitre de chai, elle goûte le raisin, elle adapte la date des vendanges à chaque parcelle, à l’optimum de mâturité de chaque cépage, quitte à interrompre la vendange pendant quelques jours. Retour à la vigne donc,  sa culture, son soin et sa protection dans le respect du terroir avec une approche pragmatique, sans dogmes pour générer le raisin qui exprimera le mieux le millésime. Comme le dit Paz « Quand la matière première est belle, plus on reste simple plus on arrive à des choses pures. Je ne suis pas une fanatique des produits œnologiques : des enzymes, des tannins… S’il y en a dans le raisin, j’aime autant les mettre en valeur sans en rajouter. Ils sont sans aucun doute très utiles certaines années, mais sur les bonnes années, plus on reste simple, mieux c’est. » J’avoue préférer cette saine franchise aux discours alambiqués, faux-culs ou bêtement militants.

 

Mais, par-delà cet engagement vigneron de Paz Espejo, ce qui m’intéresse au plus haut point dans son approche c’est sa volonté d’installer Lanessan dans univers des marques. À Bordeaux, rappelons que les Grands Crus ne représentent que 2% du marché, et que l’envolée des prix de certains masque la réalité du terrain. Comme dans la mode, où les must de la Haute Couture, les Lagerfeld et autres vendeurs de leur propre image, laissent de plus en plus la place à la dynamique de nouveaux créateurs inventifs, tel un Jean Touitou d’APC, le marché des tous nouveaux consommateurs occasionnels de vin va devenir de plus en plus friant de signatures, d’identification d’un château avec celles et ceux qui en sont l’âme.

 

Le château Lanessan a déjà tout d’un grand, en 1855 son propriétaire M.Delbos, négociant, a refusé de présenter son vin au fameux classement. Pierre Lawton le dit à Gérard Muteaud dans le Nouvel Obs. à propos du millésime 2009 « On trouve des vins d’une qualité remarquable comme Lanessan ou Chasse Spleen autour de 15 à 20 euros la bouteille hors taxes. Des prix très modestes au vu de leur qualité. » Tout le challenge de Paz Espejo va consister, avec sa patte personnelle, à traduire la classe naturelle de Lanessan dans l’air du temps. Comme l’aurait dit ma couturière de mère : le chic se niche toujours dans le détail : une broche, une ceinture ou un simple froncé à la taille... Dans un univers de massification, l’art de la marque signature tient à cette capacité à se démarquer sans pour autant bousculer les codes de la tradition.

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8 août 2010 7 08 /08 /août /2010 02:09

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Dans le bus un jeune chilien, en revenant des tinettes, engageait la conversation avec Chloé dans un bon français. Nanterre, étudiant en économie, mai 68, Cohn-Bendit, la rue Gay Lussac, les barricades, les charges de CRS, il portait fièrement autour du cou un bandana rouge qui lui avait servi à se protéger des gaz lacrymogènes. « Il sent encore le chlore... » fanfaronnait-il comme s’il avait été gazé dans les tranchées de l’Argonne. Pour faire l’intéressante Chloé lui servait, avec une belle conviction, le couplet traditionnel sur la situation politique inédite de son pays en passe d’accéder au socialisme par la voie pacifique. Il hochait la tête en souriant car, soupirait-il, même si beaucoup de Chiliens étaient d’accord avec Allende, bien sûr, restait la crainte de se retrouver face à l’hostilité des Etats-Unis. Et puis, les petits commerçants, les artisans comme les taxis ou les camionneurs craignaient d’être nationalisés. « Comment vous dire, la grande majorité des gens acceptaient la révolution à condition que ce soient les autres qui trinquent. Vous savez le Chili c’est un peu comme la France... » Nous nous esclaffions de concert. Il reprenait, avec un peu de tristesse « Regardez-les dans ce bus, qu’est-ce qu’ils lisent ? Des tabloïds où l’on ne parle que de faits divers, de sports ou de cul. Croyez-moi la majorité s’intéresse à l’avenir du Chili comme un turfiste à une course en sac. Ce qu’ils veulent c’est vivre comme les Américains, la bagnole, la télé et en foutre le moins possible » Devant nous, une vieille qui était passée au travers des mailles des douaniers faisait le compte de son balluchon et nous la sentions heureuse de pouvoir aller vendre son contenu : des jeans et des chemises de trappeurs sur les marchés de Santiago.

À l’aube le bus dévalait sur Antofagasta sous un soleil rasant. Et toujours ces baraques des campamentos au flanc des collines pelées tels des lentes de poux sur des tignasses mal lavées, c’était déprimant. Nous stoppions à Antofagasta, une nichée de lycéennes  en bleu marine et col blanc s’ébrouait autour de notre bus. Du vrai café, notre petit colombien frétillait en nous annonçant que nos n’étions plus qu’à vingt heures de Santiago. Il engageait la conversation avec notre étudiant en économie. « Bien sûr l’Université est à gauche, les ouvriers aussi, surtout dans le Nord minier où les traditions de lutte sont vivaces. Mais au Sud ce sont les latifundia, un lumpen prolétariat écrasé, soumis, la peur. Restait Santiago avec ses trois millions d’habitants sur les neuf que comptait le pays. » Chloé requinquée par l’expresso prenait part à la conversation « Et l’armée ? » s’inquiétait-elle. Pessimiste mais confiant l’étudiant concédait tout de même que certes la Marine était fasciste, les Aviateurs à droite, seule l’Armée de Terre et la troupe étaient loyalistes, mais que de toute façon les généraux, les amiraux se neutralisaient dans un subtil équilibre d’hostilité entre les différentes armes. Il ricanait « Vous savez nous la gâtons notre armée: good food, good home, good job. And penty of fun. Les chiens gras ne mordent pas leurs maîtres. » Le petit colombien surenchérissait en soulignant que les campamentos, cette masse, ce tiers des chiliens, se battraient en cas de coup dur pour le gouvernement de l’Union Populaire. Notre étudiant haussait les épaules « le peuple ne veut pas des Soviets ! Reste à ne pas perdre les élections de mars prochain. » Toujours la légalité constitutionnelle, ce pays s’y accrochait sans trop y croire, pour ne pas se faire peur.

Notre étudiant insistait pour que nous l’accompagnions à l’Université où il souhaitait saluer l’un de ses amis, professeur de français. Nous prenions un taxi qui longeait le bord de mer. Avant l’avènement de l’UP l’Université était tenue par des Jésuites, une AG l’an dernier les avait foutu dehors et depuis c’était l’Etat qui payait. Lancinante question posée à un groupe d’étudiantes : « et la Révolution ? » Elles ne comprenaient pas et leur étonnement était sincère. Le professeur de français se marrait « Tu aurais du leur demander ce qu’elles pensaient du chic de Jackie Kennedy là tu aurais fait un franc succès. » Presque personne n’est politisé ici à l’exception d’une poignée d’étudiants issus de la petite bourgeoisie. Très en verve, le professeur de français ironisait auprès de Chloé « Nous sommes une vitrine, nous visiter est du dernier chic, pour preuve nous avons reçu il y a quelques semaines la visite du Club de l’Obs., ma chère. » Nous rions jaune. Au retour, crochet, nous grimpions dans les collines dans les campamentos. Baraques en isorel, quelques parpaings, des toits en tôle, pas de sanitaires, pas un brin d’herbe, pas un arbre, pas une fleur, quelques antennes de télé, et des gens propres sur eux comme des employés rentrant du travail. Je m’en étonnais et m’attirais une réplique cinglante de Chloé « Tu les espérais en haillons mon beau légionnaire... » Ma réponse se résumait à une dénégation molle se référant à mes souvenirs d’enfance. Nous repartions vers le centre Antofagasta et nous longions un camp militaire verdoyant où le crépitement d’exercices de tir à la mitrailleuse me donnait le sentiment que ce pays n’était qu’un vaste trompe l’œil et qu’il nous faudrait ne pas y faire de vieux os.    

 

désolé l'escudo est portugais et non chilien, la monnaie de ce pays étant le peso merci Bernard...

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8 août 2010 7 08 /08 /août /2010 00:09

Que cette phrase est belle !

Ce samedi j'ai envie de m'arrêter sur elle, de vous proposer de m'accompagner, le temps de cette chronique, dans une petite réflexion sur un sujet que nous ne savons pas aborder sereinement : notre vivre ensemble.

Deux évènements sportifs récents, l'un calamiteux, l'autre heureux, ont été symptomatiques à la fois de nos difficultés à mettre un contenu commun, partagé, à notre vivre ensemble mais aussi à notre grande capacité de nous sublimer lorsque nous retrouvons le sens de la communauté, du groupe.

En effet, entre la petite bande de grévistes au cul cousu de fric qui soi disant portait le maillot de l’équipe de France lors du dernier Mondial de football en Afrique du Sud, arrogante, fermée, triste, autiste et l’équipe de jeunes gens et jeunes filles, joyeuse, gagneuse, spontanée et solidaire, qui portait les mêmes couleurs aux derniers championnat d’Europe d’athlétisme à Barcelone, il semblait il y avoir un monde comme on dit.

Et pourtant, les deux recrutaient dans le même vivier coloré de ces fameuses banlieues où nous parquons ces français venus d’ailleurs. France étrange terre d’asile où comme le disait ironiquement Yannick Noah : on est français quand on gagne et Camerounais lorsqu'on perd.

Et pourtant de tout temps ce fameux maillot national fut porté par des hommes aux noms dont la consonance sonnait l’étranger : les Kopaszewski, Piantoni, Platini, Zidane, Mimoun, Jazy ou dont la couleur de peau nous rappelait notre passé colonial voire esclavagiste : Bambuck, Pérec, Thuram, Karembeu...

Est-ce que le Villiers-le-Bel de Myriam Soumaré est si différent du Trappes d’Anelka ? Différents le jeune Christophe Lemaître et le jeune Jérémie Toulalan non des petits gars bien de chez nous, le premier rayonne, le second balbutie des conneries pour s'expliquer « je ne sais pas ce qui m’est arrivé... »

Alors où se situe ce fameux gap ?

Juste avant eux, nous, les parents, les dirigeants, les cadres, tous ceux qui éduquent et forment, tous ceux qui sont les garants du bien public, les dépositaires de la vie collective, les transmetteurs, les passeurs de valeurs, celles et ceux dont les trajectoires prennent la valeur d’exemple.

Les deux sports en question s’appuient sur le bénévolat de milliers d’hommes et de femmes dévoués et désintéressés qui eux aussi sont à l’image de notre pays.

Alors l'argent, le buiseness, les sponsors, les agents, les grandes fédérations... ont-ils étouffé ce qui faisait la beauté et la dignité du sportif ? Je ne le crois pas. Le sport reste encore un espace d'accomplissement et de dépassement de soi et un magnifique spectacle pour lequel tout un chacun peut s'enflammer, s'enthousiasmer. Que nous le voulions ou non nous sommes devenus, à de rares exceptions, des consommateurs réguliers ou occasionnels de spectacles sportifs télévisés. Tout ce pervertissement par l'argent part de nous. 

 

En effet la télévision est une gigantesque pompe à fric qui transforme les compétiteurs et les compétitions en de fabuleux générateurs de droits. Des joueurs hommes-sandwiches, une FIFA entreprise mondialisée, des contrats aux chiffres mirobolants qui, au bout du bout, ramené au chiffre d’affaires généré, ne représentent que l'épaisseur du trait. La boucle est bouclé et lorsque vous posez votre cul devant votre télé c’est vous qui devenez le fait générateur de ce grand barnum.

Ça donne à réfléchir, ça devrait nous donner à réfléchir... 

 

Mais, pour en revenir à ma belle phrase-titre qui fait référence à une situation réelle, extrême, je me dis : nos joueurs feraient-ils comme eux ? Je ne sais. Lisez !

  « Pour les nazis aussi, le football était une question d’Etat. En Ukraine, un monument a été élevé aux joueurs de Dynamo de Kiev de 1942. En pleine occupation allemande, ils commirent la folie de battre, dans le stade local, une sélection d’Hitler. On les avait prévenus :

–       Si vous gagnez, vous mourrez.

Ils entrèrent sur le terrain résignés à perdre, en tremblant de peur et de faim, mais ils ne purent résister à l’envie d’être dignes. Ils furent fusillés tous les onze avec leurs maillots, au bord du ravin, à la fin de la partie. »

 

Même si cette histoire racontée par Eduardo Galeano est un peu romancée la réalité fut encore plus incroyable ... et n’enlève rien à la dignité de ces joueurs.

 

« En fait, une première équipe de l'armée de terre allemande fut battu le 12 juillet 1942. Les allemands furent très désappointés mais aucune arrestation n'eut alors lieu. Ils choisirent d'organiser un autre match avec une équipe plus forte. Le 17 juillet, le Dynamo remporta ce match 6-0 !

Les allemands choisirent alors une équipe hongroise, alors réputée pour son jeu, pour jouer le 19 juillet. Elle perdit ce match 5-1. A noter une ligne du rapport de ce match :
"Malgré le score, les équipes peuvent être considérées de force égales" ...
Un match retour organisé par les hongroise termina par une nouvelle victoire du Dynamo 3-2 le 26 juillet 1942.

Le 6 Août 1942, était organisé un match contre l'équipe de la Luftwaffe. C’est ce match perdu par l’équipe allemande 4-1 qui est entré dans la légende. Mais celui ci ne se termine pas par l'exécution des joueurs de l'équipe ukrainienne.

Il fallut une nouvelle victoire le 9 Août sur cette même équipe et une dernière humiliation (8-0 !) le 16 Août 1942 pour que cette équipe entre dans l'Histoire.

 

Selon les versions, 4 joueurs furent exécutés : Ivan Kuzmenko, Mykola Trusevich, Olexiy Klimenko and Mykola Korotkikh. D'autres sources donnent 8 joueurs abattus. Tous les autres furent déportés et un seul survécu après la guerre : Makar Honcharenko. »

 

Une photo rarissime  des participants du match du 9 août 1942 à Kiev, prise , selon certaines informations, par l’arbitre de la rencontre et conservée dans l’archive du journaliste I.Konontchuk. 
Les footballeurs ukrainiens sont en maillots sombres, les allemands – en maillots clairs.

 

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7 août 2010 6 07 /08 /août /2010 11:00

« C’est l’évènement de l’été ! » a déclaré à France Bleue South of France le fils adultérin du grand philosophe audois Jean-Baptiste Botul et BHL a surenchéri dans le Bulletin des Anciens Entartés « C’est le millésime du siècle ! » Tout le monde en parle, même Périco Légasse, c’est tout dire. Bref, ne pas en être relève au mieux de la faute de goût, au pire des regrets éternels.

 

Alors, pour les retardataires, les étourdis, les vacanciers de retour de vacances, je vous donne en une seule page : le règlement et la fabuleuse liste des lots de ce Grand Concours de l’Été.  

 

Wine News N°75 : Le règlement du GRAND CONCOURS de l'Été http://www.berthomeau.com/pages/N75_Le_reglement_du_GRAND_CONCOURS_de_LEte--3478297.html

 

Wine News N°76 : Les Lots du GRAND CONCOURS de l'Été: http://www.berthomeau.com/pages/N76_Les_Lots_du_GRAND_CONCOURS_de_lEte--3478310.html  

 

Et, bien sûr, les 5 premières Questions :

 

1-       Ne vous prenez pas le cigare répondez à la 1ière Question du Grand Concours de l’été http://www.berthomeau.com/article-ne-vous-prenez-pas-le-cigare-repondez-a-la-1iere-question-du-grand-concours-de-l-ete-54348609.html

2-      « Beth s'envoyait en l'air avec un oenologue plein aux as » l’énigme de la 2ième Question du Grand concours de l’été. http://www.berthomeau.com/article-ne-vous-prenez-pas-le-cigare-repondez-a-la-1iere-question-du-grand-concours-de-l-ete-54350638.html

3-      C’était le genre de chose que l’on attendait de lui, un gros vin poussif et pompeux, la 3ième Question du Grand concours de l’été vanne sec ! http://www.berthomeau.com/article-c-etait-le-genre-de-chose-que-l-on-attendait-de-lui-un-gros-vin-poussif-et-pompeux-la-3ieme-question-du-grand-concours-de-l-ete-vanne-sec-54351648.html

4-      « Une seule qualité, la première », telle est ma devise depuis le premier jour. Honneur aux femmes pour la 4ième Question du Grand concours de l’été http://www.berthomeau.com/article-une-seule-qualite-la-premiere-telle-est-ma-devise-depuis-le-premier-jour-honneur-aux-femmes-pour-la-4ieme-question-du-grand-concours-de-l-ete-54352448.html

5-       Qui c’est qui a acheté la pièce de charité Pommard 1er Cru « Dames de la charité » ? La 5ième question du Grand concours de l'été est bourguignonne     http://www.berthomeau.com/article-qui-c-est-qui-a-achete-la-piece-de-charite-pommard-1er-cru-dames-de-la-charite-la-5ieme-question-est-bourguignonne-54354130.html

 

 

Bonne pioche, à vos mulots et à la semaine prochaine dans le monde fabuleux du Grand Concours de l’été de www.berthomeau.com

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7 août 2010 6 07 /08 /août /2010 00:09

La France éternelle, celle que certains esprits forts dise profonde, celle où les femmes portent toujours des blouses en coton, où les hommes restent fidèles au petit blouson beige en Tergal, où les gamins prennent des torgnoles au bout de la table, celle du bon sens populaire qui navigue entre une certaine forme d’absurdité et la folie ordinaire, fut à partir de 1993 savoureusement incarnée sur Canal+ par Les Deschiens. Cette série créée par le duo Jérôme Deschamps&Macha Makaïeff fleurait bon la province avec les 2 normands François Morel, un gars du Calvados, et Olivier Saladin, avec le sarthois Bruno Lochet et les gens du Nord : Philippe Duquesne et le monument belge la merveilleuse Yolande Moreau.

Ce qui a fait la force des Deschiens c’est tout à la fois le cadrage immuable d’un décor minimaliste, des dialogues servis par des personnages plus vrais que nature avec un François Morel hermétique à toute culture, accroché à ses principes désuets en matière d’éducation des enfants et une Yolande Moreau archétype de la femme au foyer soumise bien épaulés par Olivier Saladin s’échinant à tenter d’exprimer ses opinions et par Olivier le fils des Morel qui tente de se cultiver, au grand dam de ses parents, en lisant Gide ou Marguerite Yourcenar.

Reste que les Deschiens, comme tout bon français, avaient une boisson favorite : le GIBOLIN. Je vous propose donc une séquence d’une « dégustation de Gibolin » qui tendrait à prouver que c’était bien une boisson fermentée. Pour compléter deux autres vidéos sur le Gibolin pour faire le tour de la question et visionner l’ensemble des protagonistes des Deschiens.


Les Deschiens - Le gibolin professionnel
envoyé par opusincertum. - Cliquez pour voir plus de vidéos marrantes.

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