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10 mars 2012 6 10 /03 /mars /2012 15:00

  

Limoux sa blanquette, son carnaval et maintenant ses pandores zélés, notre ami Luc Charlier nous transmets cette information burlesque « lundi dernier, un cortège funèbre motorisé rejoint le cimetière Saint-Antoine en partant de l’Eglise Saint-Martin : on enterre une Limouxine de 70 ans. Une poignée de gendarmes encore plus adéquats que les autres intervient alors, éthylotest au poing, et fait souffler le conducteur du corbillard, le veuf et – ici cela varie suivant les sources – une proportion indéfinie des autres personnes ayant pris le volant. Aucun procès-verbal n’a pu être dressé. Par contre, un gros embouteillage s’en est ensuivi dans Limoux ! »

 

Pour lire la suite c’est ici link Je vous assure que ça vaut le détour car le porte-parole de la maréchaussée semble accréditer l’idée d’une méprise (sic) en effet les gendarmes limouxins ne sauraient distinguer un convoi funèbre d’une bande de joyeux drilles venant d’enterrer leur vie de garçons…

 

Bravo à eux, sans doute étaient-ils en manque de résultats pour gonfler leurs statistiques mensuelles afin de plaire au locataire de la Place Beauvau et pour cela rien ne vaut un bon ballon…

 

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10 mars 2012 6 10 /03 /mars /2012 00:09

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Les Halles centrales de Paris, construites par Victor Baltard entre 1854 et 1870, superbe bâtiment à structure métallique dans lequel les murs sont remplacés par des Halles, c’est le Ventre de Paris que l’ère pompidolienne rayera de la carte à coups de pelleteuses pour y laisser un trou béant jamais vraiment cicatrisé. Zola dans son roman Le Ventre de Paris en fait un monstre, comme le seront plus tard le grand magasin dans Au Bonheur des Dames, l’alambic dans l'Assommoir ou la locomotive dans la Bête humaine.


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Le ventre de Paris, les Halles, où la nourriture afflue, converge, s'entasse, pour nourrir le bourgeois et le populo est l’image de l’Empire de Badinguet, Napoléon le petit, où la bourgeoisie dirigeante lancée dans sa chasse aux millions, goûte la volupté cuisante des agioteurs, s’étourdit dans la danse formidable des francs or, s’empiffre, contente d’elle, la bedaine pleine et heureuse se ballonnant au soleil et roulant jusqu'au charnier de Sedan.

La description est réaliste, crue, loin de nos précautions langagières, Zola n’a pas peur des mots, il les maîtrise, leur donne tout leur sens. Avec lui, « les roquefort, eux aussi, sous des cloches de cristal, prenaient des mines princières, des faces marbrées et grasses, veinées de bleu et de jaune, comme attaqués d’une maladie honteuse des gens riches qui ont trop mangés de truffes… »  51PAuBbed6L__SS500_.jpg

« Autour d’elles, les fromages puaient. […] Là, à côté des pains de beurre à la livre, dans des feuilles de poirée, s’élargissait un cantal géant, comme fendu à coups de hache ; puis venait un chester, couleur d’or, un gruyère, pareil à une roue tombée de quelque char barbare,  des hollande, ronds come des têtes coupées, barbouillées de sang séché, avec cette dureté de crane vide qui le fait nommer têtes-de-mort. Un parmesan, au milieu de cette lourdeur de pâte cuite, ajoutait sa pointe d’odeur aromatique. Trois brie, sur des planches rondes, avaient des mélancolies de lunes éteintes ; deux, très secs, étaient dans leur plein ; le troisième, dans son deuxième quartier, coulait, se vidait d’une crème blanche, étalée en lac, ravageant les minces planchettes, à l’aide desquelles on avait vainement essayé de le contenir. Des port-salut, semblables à des disques antiques, montraient en exergue le nom imprimé des fabricants. Un romantour, vêtu de son papier d’argent, donnait le rêve d’une barre de nougat, d’un fromage sucré, égaré parmi les fermentations âcres. Les roquefort, eux aussi, sous des cloches de cristal, prenaient des mines princières, des faces marbrées et grasses, veinées de bleu et de jaune, comme attaqués d’une maladie honteuse des gens riches qui ont trop mangés de truffes ; tandis que, dans un plat, à côté, des fromages de chèvre, gros comme un poing d’enfant, durs et grisâtres, rappelaient les cailloux que les bouc, menant leur troupeau, font rouler aux coudes des sentiers pierreux. Alors, commençaient les puanteurs : les mont-d’or, jaune clair, puant une odeur douceâtre ; les troyes, très épais, meurtris sur les bords, d’âpreté déjà plus forte, ajoutant une fétidité à la cave humide ; les camembert, d’un fumet de gibier trop faisandé ; les neufchâtel, les limbourg, les marolles, les pont-l’évêque, carrés, mettant chacun leur note aigüe et particulière dans cette phrase rude jusqu’à la nausée ; les livarot, teintés de rouge, terribles à la gorge comme une vapeur de soufre ; puis enfin, par-dessus tous les autres, les olivet, enveloppés de feuilles de noyer, ainsi que ces charognes que les paysans couvrent de branches, au bord d’un champ, fumantes au soleil. La chaude après-midi avait amolli les fromages ; les moisissures des croûtes fondaient, de vernissaient avec des tons riches de cuivre rouge et de vert-de-gris, semblables à des blessures mal fermées ; sous les feuilles de chêne, un souffle soulevait la peau des olivet, qui battait comme une poitrine, d’une haleine lente et grosse d’homme endormi ; un flot de vie avait troué un livarot, accouchant par cette entaille d’un peuple de vers. Et, derrière les balances, dans sa boîte mince, un géromé anisé répandait une infection telle, que des mouches étaient tombées autour de la boîte, sur le marbre rouge veiné de gris. »


  

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9 mars 2012 5 09 /03 /mars /2012 16:00

C’était aux temps héroïques où Francis Boulard n’était pas une star, où Patrick Baudouin se tapait une pleine page du Monde où il délivrait quelques vérités à la face du monde, du vin,  où la belle Virginie Maignien ne s’était pas encore réfugiée aux Causses Marines, où les « rouges » tenaient la ville, où la manifestation trouvait refuge dans des lieux improbables mais où il faisait bon se retrouver, même si quelque fois on se les gelait. Puis, aux dernières municipales, à la surprise générale, Montreuil est tombée dans l’escarcelle des Verts sous la houlette de Dominique Voynet. L’indéracinable Brard, bon stal repeint en rénovateur, toujours député, ne s’en est pas remis. Bref, en  2010 ce fut l’apogée lorsque nous fûmes reçus au bar de la salle des fêtes de la Mairie de Montreuil. Je titrais alors Tintin au pays des Soviets : la pérestroïka du développement buvable à Montreuil dans le neuf trois. Et puis, il y eut de la bisbille dans la majorité municipale entre la maire et les socialos, ce qui renvoya la manifestation en des lieux frigorifiques.

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Les blogueurs en ces temps reculés se résumaient à ma pomme car Olif ne faisait point le déplacement jusque dans le neuf-trois. C’était convivial, sympatoche, bon enfant. Maintenant, avec l’irruption des grands prêtres de multiples obédiences, la multiplication des manifestations du même tonneau, la dureté des temps aussi, le marché aux vins bio de Montreuil a perdu une partie de son âme. L’an dernier je m’y suis gelé les glaouis et sérieusement emmerdé. Donc je m’étais promis de ne pas y retourner. Mais, comme il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, je me suis dit que pour la dixième édition j’allais à nouveau aller humer l’air du neuf trois où habite Eva.

 

Voilà, je vous livre l’adresse des Bouffons Bio de Montreuil et tous les détails d’intendance : 

 

« Amateurs de bonnes choses qui ne baissez pas les bras quand approche le pire, méditez cette vision. Quatre cavaliers de l’apocalypse courent le monde et répandent sur leur passage d’épouvantables maux qui semblent annoncer la fin des temps. Le premier tient dans les plis de son manteau la chaptalisation et le sulfitage à outrance des vins. Le second a généralisé l’usage des pesticides qui empoisonnent les meilleurs vignobles et dont l’influence "roborative" se fait sentir jusque dans les verres. Le troisième sème les levures artificielles. Le quatrième traîne à une corde qui pend de sa selle la vendangeuse mécanique, l’osmose inverse et la cryoextraction ainsi que d'autres choses trop affreuses pour être nommées. Qui donc se dressera contre la sinistre troupe ?

 

Pour que soit le développement buvable qui seul peut faire échec à leurs menées, quarante vignerons bio se rassembleront à Montreuil le 17 mars prochain, au Marché des vins bio dont on fêtera la dixième édition. Issus des principales régions d’appellation de France, d’Italie et de Grèce, ils viennent faire découvrir leurs vins à une foule d’amateurs avertis et de curieux qui grossit d’année en année. Venez les soutenir et faire souffler avec eux un vent de plaisir et de convivialité qui balaiera l'humeur de fin du monde qui pèse sur ce début d'année et nous vous garantissons que l'histoire ne s'arrêtera pas le 21 décembre 2012. »

 

Le 10ème marché des vins bio de Montreuil aura lieu : au palais des congrès Marcel Dufriche,

117 rue Étienne Marcel

93100 Montreuil

Métro : Robespierre

le 17 mars 2012 de 10h00 à 19h00

Plus d’informations sur le site : http://bouffonsbios.ouvaton.org

 

Qui ?

 

Domaine Paul Barre, Pascale et Paul Barre Fronsac

Château Richard, Richard Doughty Saussignac, Bergerac

Château Vent d’Autan, Anne et Olivier Godin Cahors, Quercy

Domaine Roche-Buissière, Laurence et Antoine Joly Côtes du Rhône

Domaine des Sablonnettes, Christine et Joël Ménard Anjou

Domaine de la Bregeonnette, Stéphane Orieux Muscadet

Domaine Patrick Baudouin, Patrick Baudouin Anjou

Domaine Bois Moisset, Philippe Maffre Gaillac

EARL Régnier-David, Jean-François Régnier Saumur

Domaine des Coteaux d’Engravies, Philippe Babin Ariège

Frédéric Geschickt  Alsace

Champagne Fleury, Morgane Fleury Champagne

Domaine de Bel Air, Pierre Hervé VDP de la Nièvre

Château Lagarette, Olympe et Alexandra Minvielle 1ère côtes de Bordeaux

Arts et Vins, Alain Dubois Grèce, Crète

Domaine Sabre, Fanny Sabre Bourgogne

Château La Salle, Mickael Jaumain Bordeaux

Domaine de Causse Marines, Patrice Lescarret Gaillac

Domaine Rouge Garance, Cortellini/Trintignant Côtes du Rhône

Domaine les Maisons Rouges, Elisabeth et Benoît Jardin Jasnières, Cotx du Loir

Domaine Sylvie Spielmann, Sylvie Spielmann Alsace

Domaine Jean-Claude Rateau, Jean-Claude Rateau Bourgogne

Château Cajus, Pierre Veyron Bordeaux supérieur

Domaine des Chênes, Marcel Lapierre Morgon

Domaine Bellauc, Marie-Blanche et Gil Schefchen Jurançon

Domaine Jacques Maillet, Jacques Maillet Savoie

Domaine Marcevol, Guy Prédal Roussillon

Domaine Les Dolomies, Céline Jannet Jura

Domaine Jolly Ferriol, Isabelle Jolly et Jean-Luc Chossart Roussillon, Rivesaltes

Château Moulin de Peyronin, Véronique et Franck Terral Bordeaux

Clos 19 bis, Vincent Quirac Sauternes et Graves

Pithon-Paillé, Jo et Isabelle Pithon, Joseph et Wendy PailléVal de Loire

Domaines de Sainte Barbe et des Chazelles, Jean-Marie et Ewelina Chaland Mâcon, Viré-Clessé

Domaine Les Faverelles, Isabelle et Patrick Georgelin Bourgogne Vézelay

Bera Vittorio e figli, Alessandra e Gianluigi Bera Moscato d’Asti

Château Planquette, Didier Michaud Médoc

Domaine Côtes de la Molière, Isabelle et Bruno Perraud Moulin à vent, Pouilly Fuissé

Domaine Les Chesnaies, Béatrice et Pascal Lambert Chinon

Et quelques jolies surprises de dernière minute sur la France et l’Italie…

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9 mars 2012 5 09 /03 /mars /2012 07:00

Langues de putes, de vipères, être une mauvaise ou une méchante langue fut longtemps l’apanage de la gente féminine selon les hommes, souvent leurs hommes. Ceux-ci, plus enclin à la politique, pratiquaient la langue de bois, avaient disait-on un bœuf sur la langue. L’irruption des médias parlés, puis filmés ou télévisés, a popularisé des saltimbanques qui avaient la langue bien pendue donc qu'ils n'avaient pas dans leur poche : Desproges et Coluche en sont les plus beaux exemples. En littérature, dans la presse engagée, la langue verte, la langue drue, celle des polémistes, des auteurs engagés, dérapait parfois, s’enfonçait dans la boue de l’antisémitisme, dans l’insulte, mais le plus souvent se mettait au service de grande cause : le célèbre J’Accuse de Zola dans le Figaro (oui, oui…) à propos de l’affaire Dreyfus.

 

 

Le règne du « politically correct » a gommé les aspérités, les rugosités, rabotés la langue jusqu’à l’affadir. Afin de ne pas choquer des minorités agissantes et souvent intolérantes, la pratique hypocrite de la langue fourrée qui, comme chacun sait est un baiser lingual profond : une pelle, étouffe bien plus qu’elle ne protège. Pour autant, il est conseillé, y compris sur le Net, de tourner 7 fois sa langue dans sa bouche, avant de réagir sur un texte lu en diagonale ou avec des œillères sur un blog. Vite fait bien fait dit-on, dans le cas présent le fameux buzz prend le pas sur le fond du débat, ce qui compte c’est le niveau de bruit, l’intensité du flux. Alors, ceux que le classement d’e-buzzing met en transes quand ce n’est pas en épectase, s’ingénient à cultiver les inimitiés, à attiser ce qu’ils supposent être des différends, à n’exister que par leur virulence sournoise : ce sont les nouvelles lavandières du Net (là encore l’histoire de la mauvaise langue m’oblige à féminiser cette appellation qui est sur le Net majoritairement masculine).



Il fut un temps où je répliquais du tac au tac, maintenant : j’ignore !

 

Rien n’est pire pour les pourfendeurs à la petite semaine que le coup d’épée dans l’eau, le mol édredon car c’est le flop. Face à leur Mur de Face de Bouc ou l’écran de leur tablette, déconfits, ils rongent leur frein.

 

S’essoufflent !

 

Ce que ces petites bêtes n’arrivent pas à imaginer c’est que l’on puisse écrire vivement, crument sans pratiquer la détestation. Comme l’écrit pertinemment, Ophélie Neiman, Miss Glou Glou en blogosphère, à propos d’une petite tempête dans un verre à pied du forum de la RVF  «Arff, j'arrive un peu en retard. Bertho et moi, vous savez, c'est comme certaines histoires d'amour, on a besoin de se chamailler pour faire connaissance, c'est une façon de s'apprivoiser. Depuis ce billet (qui date), on est plutôt potes. Vindicateur avait profité de notre rapprochement en octobre 2010 avec une interview croisée. Et ceux qui nous aperçoivent ensemble savent qu'on papote toujours avec entrain. »

 

Bien évidemment une langue de pute, dit Petrusk, avait perfidement glissé dans le débat « Ce n'est pas étonnant, Miss Glouglou a beaucoup de "des tracteurs", dont Berthomeau, qui fut Contrôleur Général de l'Agriculture, logique, non. Cet honorable Monsieur a passé son temps à écrire des rapports, et il continue. Comme j'aimerais avoir une voiture de fonction avec chauffeur pour ne pas avoir à recracher ! » Tout juste s’il ne m’enterrait pas (je ne suis pas à la retraite camarade !), en corbillard de fonction, avec l’unique rapport que j’ai commis dans ma vie en 2001. Entre nous j’ai sans doute vendu plus de vin que lui dans ma vie.



Minuscule exemple me direz-vous. J’en conviens mais il montre la propension de certains à n’exister que par opposition, à cataloguer les gens, à les enfermer dans des boîtes, à ne voir qu’un monde binaire, en noir et blanc. Je ne fonctionne pas ainsi, mon cercle relationnel est large, très large, et ce n’est pas parce que j’égratigne ou j’interpelle vivement quelqu’un sur mon blog que pour autant je ne l’apprécie pas. Je l’ai fait à propos de certaines déclarations de Michel Rolland et ce n’est pas pour autant que je hurle  avec ceux qui le caricaturent. Je revendique et j’assume le droit de fréquenter qui bon me semble, de ne pas me contenter de me mouvoir dans de petits cercles où l’on se congratule entre soi, d’aimer le débat d’idées, la controverse, d’apprécier les gens qui ne pensent pas comme moi.

 

 

Aller au contact, se confronter, écouter, entendre et même s’entendre ce n’est nullement se compromettre, jeter ses idées, ses convictions par-dessus bord, mais donner de l’oxygène au vivre ensemble. En ce moment j’exerce un métier qui m’expose à des oppositions frontales : je suis médiateur entre des producteurs de lait « en déshérence » et de grandes entreprises laitières (eh oui, Petrusk je ne suis pas en pantoufles au coin de ma cheminée à compiler « mes rapports ») et je suis frappé par l’extrême difficulté de raccorder les univers mentaux de gens qui sont proches géographiquement mais qui vivent des vies aux antipodes : les éleveurs accrochés à leur territoire, qui luttent pour leur survie, sont confrontés à des logiques d’entreprises défendues par des salariés de grands groupes eux-mêmes en prise avec la férocité de la concurrence : parts de marché, coûts de revient, stratégie du siège…



Mon blog c’est mon oxygène, ma fenêtre sûr, une deuxième vie qui, contrairement à ce que pense certains, n’est pas une astreinte ni une dévoreuse de temps, rien que du plaisir, une forme d’hygiène mentale, d’excitation intellectuelle, de curiosité et bien sûr d’occasions de rencontre. Alors vous comprendrez aisément que je n’y cultive ni la détestation, ni la revanche, ni le règlement de comptes. Je laisse ça aux aigris, aux envieux, aux rabougris, à ceux qui s’ennuient ou qui n’ont rien d’autre à faire de leur vie. « Les chiens aboient la caravane passe… » Bien sûr je n’ai pas que des amis, et c’est heureux, mais j’en ai de vrais, de solides, de fidèles, de très anciens, des nouveaux, et comme le soulignerait en souriant mon ami Jean-Luc Thunevin beaucoup d’amies au féminin.

 

Mon passage dans le marigot politique m’a aussi appris à mettre de la distance avec ceux que l’on qualifie par facilité d’amis politiques : au sein des socialistes être rocardien équivalait à être considéré par certains comme un lépreux ou un sidéen, et à assumer de solides amitiés avec des gens d’en face : qu’il était roboratif le pâté creusois d’Anne-Marie qui se trouva être une des Jupettes qui sauva sa tête au temps du premier quinquennat de Jacques Chirac. Nous buvions de bon coup aussi et, bien évidemment, nous ne manquions pas de nous frictionner les idées au cours de nos soirées.

 

 
« Bien faire et laisser dire… » aux nouvelles lavandières du Net, qui sont exclusivement des mâles en manque, et comme le chantait Jacqueline François ou Luis Mariano « et tape, et tape, et tape avec ton battoir… tu dormiras mieux ce soir… » 

 

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8 mars 2012 4 08 /03 /mars /2012 16:00

Prendre le temps de lire des paroles fortes d’un sage n’est jamais une perte de temps sauf à considérer que s’arrêter, se poser, réfléchir n’est plus dans l’air du  temps où tout défile, va vite, de plus en plus vite, que l’heure est au 4 i : individualistes, interconnectés, impatients et imaginatifs. La sagesse n’est pas le privilège des vieux, mais ce n’est pas non plus une vertu dévaluée, alors je vous invite à lire ces quelques paroles fortes d’un montagnard Cantalou Michel Teyssedou, producteur de lait dans le Cantal et maire de sa commune de Parlan 317 habitants. auvergne_345.jpg

J’ai toujours eu un faible pour Michel Teyssedou, un de ces rares dirigeants agricoles avec qui l’échange, la confrontation, menait hors des sentiers battus. Le regard vif, un petit sourire accroché sous sa moustache, Michel – je peux, pour lui j’étais Jacques – lorsque je l’ai croisé, ancien président des Jeunes Agriculteurs, éleveur dans le Cantal, espoir du syndicalisme aîné, comme le disait les vieux de la FNSEA, cherchait à faire bouger les lignes de cette grande maison figée et arcqueboutée sur l’illusion de l’unité du monde paysan. Nous n’étions pas toujours d’accord loin de là mais nous partagions sur le fond la même vision des grandes évolutions de notre agriculture et des inflexions qu’il faudrait donner aux politiques communes : les fameuses OCM. Lorsque vint le passage du flambeau de Raymond Lacombe, héritier d’un syndicalisme très ancré dans la doctrine sociale de l’Eglise, j’avais prévenu Michel : le pouvoir ça se prend. Je connaissais trop bien celui qui allait l’emporter pour savoir qu’il maîtrisait les fondamentaux d’une organisation nationale : l’appareil et la souplesse d’échine pour recevoir l’onction des céréaliers faiseur de roi à la FNSEA. La bataille des idées a laissé la place aux manœuvres et Michel Teyssedou s’est retiré de l’équipe dirigeante de la FNSEA en 1996 laissant le champ libre à la pensée unique et au conformisme. Choix d’un homme libre dont je vous livre quelques réponses à Emmanuel Laurentin, producteur de La Fabrique de l’Histoire sur France Culture, lors d’un entretien en 2010 consigné dans un petit livre intéressant : La France et ses Paysans Bayard 16,90€.

 

Je rentre de Toulouse où je fais mon travail de fourmi sur ce qu’on appelle en terme un peu technocratique : la déprise laitière, soit en termes plus communs des producteurs de lait qui ne trouvent plus de collecteurs pour ramasser leur lait. Alors j’ai besoin d’un remontant et les propos de Michel m’insuffle ce qu’il me faut d’énergie supplémentaire. Merci Michel et peut-être à un de ces quatre chez toi, dans le Cantal.

 

E.L : Mais vous n’étiez pas n’importe où dans le Cantal, votre exploitation appartenait à ce qu’on appelle l’agriculture de haute montagne. Ce n’est pas celle vers laquelle se tournaient naturellement ceux qui ont construit ce fameux pacte – entre l’Allemagne et la France lors de la naissance du Marché Commun – Ils pensaient surtout aux céréaliers de la Beauce, du Poitou ou d’ailleurs, à ceux qui faisaient pousser du maïs dans le Sud-Ouest, à ceux qui possédaient de très grandes exploitations, y compris de cochons, de porcs, de poulets ou d’agro-alimentaire un peu partout sur le territoire.

 

M.T : On nous a en effet un peu oubliés, mais en même temps que nous, les lois fondamentales de la physique. Puisque tout va vers la plaine, les hommes, l’esau, l’économie, le déterminisme, la montagne est un véritable laboratoire d’analyse des politiques agricoles nouvelles. Aucun planificateur ne peut mesurer la volonté humaine. Peut-être parce que les situations sont plus difficiles en montagne, il y a plus de détermination. Dans la plaine, il existe des opportunités de reconversion, d’emplois, de vie culturelle différente alors que la montagne a un côté insulaire qui vous incite à être humble. Entre la terre et le ciel, vous ne pouvez pas vous coucher le soir en prévoyant de manière certaine votre travail du lendemain matin car il peut toujours se passer quelque chose d’imprévu pendant la nuit. L’aléa confère des vertus, dont nous avons bien besoin pour relever les défis.

 

E.L : On n’est plus dans l’entre-soi du monde paysan, il faut dialoguer avec ceux qui vont travailler à la ville à vingt-cinq kilomètres et qui viennent simplement coucher le soir, qui parfois ont des idées reçues qu’il faut combattre. Vous avez cinquante têtes de Prim’Holstein, vous produisez beaucoup de lait pour faire vivre votre exploitation. Quand les urbains viennent passer quelques repos dans votre ferme, ils sont peut-être surpris de ce qu’ils découvrent et qui diffère de l’image qu’ils ont en tête.

 

M.T : Ils sont victimes d’une autre de stratégie qu’a commise la profession : pendant plus de trente ans, nous sommes devenus des techniciens de la profession et comme le soulignent certains sociologues, cette technicisation nous a conduit à perdre la parole. Nous avons laissé les gens  avec les clichés de la génération antérieure, nous n’avons pas su expliquer à la société pourquoi nous avons réalisé ces évolutions. Nous n’avons pu que mesurer les déconvenues car nous sommes toujours soumis et vaincus. Mais si nous courbons l’échine, nous résistons aussi car nous savons qu’au bout du compte, il y aura bien un retour. Nous sommes tellement dans les fondamentaux de la vie, dans l’essentiel, se nourrir. Les gens ne se rendent pas compte du peu d’argent que gagnent les agriculteurs à passer des heures entières à essayer de les nourrir. Il y a bien un moment où cette vérité éclatera.

 

E.L : Vous expliquez que répondre à la demande oblige souvent à être en retard sur cette demande car les modes changent à toute vitesse. Les gens veulent manger du veau, on se met à en produire mais peut-être qu’entre-temps, une campagne de presse contre le veau mettra un terme à cette demande. Vous devez toujours répondre à une demande qui évolue très vite alors que le rythme de votre travail, de la vie et du temps agricole n’est pas le même.

 

M.T : Le temps de la société urbaine n’a rien à voir avec le temps de la société rurale. Sans être provocateur, je vais forcer le trait. Le temps des paysans est à l’aune d’une génération. Un paysan passe toute sa vie à essayer de préparer une situation qui sera la plus favorable à son successeur. Et si ce successeur ne vient pas, ce paysan aura le privilège de mourir deux fois, une fois, biologiquement et une fois professionnellement. Notre société vit à l’instinct, dans l’immédiateté, dans la publicité, selon le slogan je prends, je consomme, je jette » mais le produit du travail des gens de la terre n’apparaît pas dans l’instant. Il faut trois ans pour faire une vache. Pour faire une ferme qui tienne la route, il en faut trente. Mon père m’a légué un patrimoine foncier sans outils de production, je l’ai acquis sans savoir si j’aurai un  repreneur et j’ai travaillé trente ans. Je suis très fier de ce que j’ai fait, et si cela ne sert pas à un de mes enfants, je serai très heureux que cela serve à quelqu’un d’autre. Mais que cela serve à quelqu’un…

 

Encore une petite couche à propos des Fils de la Terre link et de votre relative indifférence link Faites comme l’ami François des Ligneris qui a décroché son téléphone pour contacter les producteurs de Cantaveylot pour que leur lait soit présent à l’Envers du décor. Merci François et c’est simple comme un clic www.cantaveylot.fr/ Le taulier est têtu et obstiné…

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8 mars 2012 4 08 /03 /mars /2012 07:00

« Manger de l'ail. Ca rajeunit l'organisme et ça éloigne les importuns.  » déclarait le chroniqueur Alexandre Vialatte mais, même si sur Meetic l’amour n’a pas d’odeur, une bonne poêlée de petits gris à l’ail, avant de rejoindre sa dulcinée dans le mitan du lit où la rivière est profonde, reste un défi aux baisers profonds sur des lèvres en feu (référence à M.A.S.H).

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La médecine et l’amour ne font pas souvent bon ménage alors je vais me cantonner dans les plaisirs de bouche en soulignant que, quoiqu’écrive le poète Horace « s’il t’arrive de goûter un tel mets – tête de mouton à l’ail - ô folâtre mécène, que ta maîtresse repousse de sa main tes baisers et fuit loin  de toi », l’ail contient du sulfure d’allyle qui est un excitant aphrodisiaque reconnu. Prenez l’exemple d’Henri IV « qui fut baptisé à la gousse d’ail, s’il resta bien connu pour empester ses rendez-vous galants, l’est  encore plus pour les succès qu’il y rencontra. »

 

Le pluriel d’ail est donc aulx, sauf en botanique où l’on dit « la famille des ails » le français est une langue formidable, facile, et comme l’oignon ou l’ognon, le poireau, l’échalote ou ail d’Escalon « prétendument apportée en Occident par les Croisés » complètent la famille nous sommes dans les légumes lacrymogènes, surtout l’oignon qui est aussi un légume météorologique puisque l’épaisseur de sa pelure permet de prévoir le temps de l’hiver à venir.

 

L’ail proviendrait du  désert des Kirghiz. « Suivi-t-il les chasseurs venus d’Asie ou bien les graines de sa jolie fleur  étoilée furent-elles poussées par le vent d‘Ouest ? ? En tout cas, on le retrouve sauvage dans tous les bois du Québec et les Amérindiens de la Belle Province en font grand usage. L’ail, dès que l’on décachette sa petite gousse et qu’on le coupe ou qu’on le presse, est une bombe d’odeur et de saveur. Comme tous les alliums il libère un composé volatil : l’allicine qui éloigne les prédateurs, y compris les vampires, les maladies et les parasites, tout en attirant les pollinisateurs.  Ail-003.JPG

Mais bien sûr il existe des «aillophobes » depuis que l’ail existe. Les prêtresses de Cybèle avaient fait interdire l’entrée de leur temple de Rome à ceux qui venaient de consommer de l’ail. Les Byzantins du XIe siècle se montrèrent profondément écœurés par l’haleine empestée des croisés de Raimond de Toulouse. Alphonse de Castille en 1330 fit promulguer un « décret interdisant de paraître à la cour à ceux des chevaliers qui avaient mangés de l’ail (et aussi de l’oignon). Défense expresse leur était faite, de surcroît, de parler aux autres courtisans pendant quatre semaines. » Cervantès  qui a choisi la Manche, patrie de « la rose purpre », la rose puante, ail violet, car, malgré ses châteaux, elle représentait aussi la quotidienneté de la misère et « l’odeur » des classes paysannes. D’ailleurs, Don Quichotte, le chevalier errant fou, parti à la recherche de sa dulcinée, découvre qu’elle est une robuste fille de paysan et dit « Elle m’a lancée une bouffée d’ail cru qui a soulevé mon cœur et empesté mon âme. »

 

La cuisine espagnole est friande d’ail : « depuis les sauces à l’ail frit (ajada) des plats de poissons galiciens, jusqu’à la traditionnelle soupe à l’ail et à l’ajoblanco (soupe froide à base d’amande pilée, de pain, d’ail, d’eau, d’huile d’olive vierge extra, de sel et de vinaigre), en passant par les aillolis (mayonnaises à l’ail), pilpils (huile d’olive émulsionnée en bouillon frais), la délicieuse sauce au poivre rouge du Pays Basque (salsa vizcaína), le gaspacho andalou (soupe froide à base de tomate, d’ail, de poivron doux, de concombre et de pain), ainsi que les innombrables ragoûts et daubes d’un peu partout. Sans l’ail, la cuisine espagnole est tout simplement inimaginable. »

 

Je sens  que l’aïoli est en train de monter au nez de nos amis provençaux. Et pourtant c’est à Néron qu’on attribue l’invention de l’aïoli. « Autour du divin aïoli, cet aïoli embaumé et roux comme un fil d’or, où sont, répondez-moi, les hommes qui ne se reconnaissent point frères » chantait Frédéric Mistral. En Provence on dit que l’ail sert d’épice au pauvre, comme médicament aussi : la « thériaque des pauvres ». Il fut aussi utilisé  lors de la grande peste qui ravagea Marseille en 1726. En effet, 4 malandrins qui  détroussaient les cadavres semblèrent injustement et miraculeusement préservés de la maladie. Leur secret, une macération d’ail dans du vinaigre, qui prit le nom de « vinaigre des 4 voleurs ». Dumas lorsqu’il arpenta Marseille en pensant à Monte-Cristo, déclare dans son Dictionnaire de cuisine : « l’air,  en Provence, est imprégné d’un parfum d’ail qui le rend très sain à respirer… »  Ail-001.JPG

L’ail a besoin de froid pour germer, ne mettez donc jamais vos gousses dans le bac de votre réfrigérateur vous l’encourageriez à se faire des pousses. La plantation se fait donc au milieu de l’hiver, ensuite l’ail aime la chaleur et même la sécheresse : les plaines de la Manche bénéficient d’un climat continental extrême avec des étés torrides, c’est donc un pays béni pour l’ail. Mais afin de ne pas encourir les foudres de mes amis Tarnais je vous donne la marche à suivre concernant l’ail rose de LAUTREC (IGP)

 

1 - L'ail est égrené et les caïeux (ou gousses) sont plantés entre le 1er décembre et le 31 janvier.

2 - L'Ail de type Rose de Lautrec a la particularité d'émettre une hampe florale rigide. Les producteurs doivent donc passer sur chaque pied d'ail pour couper la hampe florale, au début du mois de juin. C'est le « despoulinage » ou ablation de la hampe florale.

3 - La récolte a lieu à la fin du mois de juin et peut être pratiquée de 3 façons différentes :

- Méthode traditionnelle : l'ail est récolté avec ses feuilles. Il est ensuite pendu sur des barres dans les séchoirs traditionnels

- Méthode intermédiaire : l'ail est récolté avec ses feuilles. Il est ensuite mis à sécher dans des pallox ou dans des silos avec une ventilation dynamique

- Equeuté : les bulbes sont récoltés sans les feuilles et l'ail est mis à sécher dans des pallox ou dans des silos avec une ventilation dynamique.

 

Dans tous les cas, la durée minimum de séchage est de 2 semaines.

 

Une fois séché, l'Ail Rose de Lautrec est :

- Déraciné : les racines sont coupées au ras du bulbe.

- Pelé : les enveloppes du bulbe sont enlevées pour ne laisser que la dernière enveloppe ou dernière peau, qui laisse apparaître par transparence la couleur rose des caïeux ou gousses. Dans certains cas, seulement quelques enveloppes sont enlevées et l'Ail Rose de Lautrec n'est pas pelé à la dernière peau.

- Calibré puis « emmanouillé » (mis en grappes) ou conditionné dans des emballages spécialement dédiés. Chaque emballage est doté d’un numéro unique, ce qui permet d'assurer la parfaite traçabilité du produit.

 

Pour les « aillophiles » je me dois d’écrire que mon père adorait l’ail ce qui ne plaisait qu’à moitié à son épouse. Lorsque nous avions de la salade au déjeuner du dimanche, surtout la chicorée frisée, il avait droit à son saladier privé dans lequel elle avait déposé des croutons de pain frottés à l’ail. Mon seul souvenir d’enfant se rapportant à l’ail c’était le gigot d’agneau de Pâques que ma mère piquetait d’ail. Comme les petits gris à l’ail ne me plaisaient guère je n’ai donc pas été élevé à l’ail, ni baptisé avec comme Henri IV, et je n’en raffole pas sauf pour le pesto que j’ai découvert en droite ligne après le pistou de la soupe et qui s’est si bien marié avec mon amour pour les pâtes. Le pesto, d’origine ligure,  se fait avec du basilico genovese, des pignons de pin, de l'huile d'olive, de l'ail, de la cannelle et du fromage râpé (pecorino romano et/ou parmigiano reggiano).

 

Tout cela est bel et beau me direz-vous mais puisque le taulier a titré que face au dégât des aulx il fallait souscrire une assurance vin il va falloir qu’il s’explique, qu’il se justifie. Je relève le défi en vous offrant une alternative :

 

-         Le gargarisme

-         L’accord ail-vin

 

Dans le premier terme du choix il s’agit de faire ce que nous faisions vis-à-vis de nos mères pour la cigarette : « masquer le goût » (nous mangions de l’oseille pour que notre haleine n’exhalât point le fumet des P4). Donc, puisque selon les grands maîtres de la dégustation les vins blancs embaument soit les fragrances de fleurs blanches ou des parfums d’agrumes, je vous conseille le rinçage violent, avec bruits, à l’aide d’un nectar de cet acabit. Ainsi vous aurez droit de la part de votre chérie à des commentaires extatiques sur votre haleine florale ou sur vos baisers au goût exotique. Certes, le Bojolo Nuovo tendance  dentifrice pourrait aussi convenir sauf qu’il n’est utilisable qu’une partie de l’année et laisse un arrière-goût de vin qui pourrait déplaire à votre amante enflammée. photoaligote.jpg

Dans la seconde branche de l’alternative je reviens au grand classique accord mets-vins pour vous dire que le forum du guide Hachette en 2009 : l’ail et le vin a fait un bide total ou presque :

Wild « Effectivement l'ail trop poussé peut nuire à l'accord. Mais sans en abuser, on peut y associer sans problème un blanc plutôt méridional, assez puissant, aromatique pour contrer le côté relevé et végétal de l'ail : blancs provençaux (palette, cassis, bellet...), corses (patrimonio, ajaccio) ou de la vallée du Rhône (hermitage, saint-joseph, crozes, châteauneuf...). On fera de même avec l'aïoli provençal »

 

Armand « Très intéressant car perso j’aurais été sur des vins rouge puissant et épicés dans la même région, d'autant plus que l'on utilise l'ail avec la viande. »

 

Wild « Effectivement Armand, les rouges peuvent eux aussi tout à fait convenir, notamment lorsque l'ail est "fondu" dans une sauce tomate et qu'il accompagne une viande comme dans le cas de l'osso bucco par exemple, le "vrai", celui avec la gremolatta (ail écrasé mélangé du persil et un jus de citron, passé au frigo 1h ou 2h, et à servir en petite quantité sur la viande chaude). Là des rouges méridionaux et épicés (cotes provence, bandol, vins du rhône à base de syrah ...) seront parfaits je pense. »

 

Armand « Attention que l'ail ne vampirise votre vin rouge :-), c'est juste une question de dosage et d'accord avec vous les vins méditerranéens sont les plus adéquats. »

 

Le taulier n’a pas d’avis car peu adepte des grands débats soulevant des questions existentielles dont Face de Bouc est friand : le genre faut-il allier le poivron rouge frit avec le cabernet-sauvignon qui aurait un arrière-goût de poivron vert… Mais vous lecteurs-dégustateurs-consommateurs-commentateurs vous pouvez porter secours aux « aillophiles » en détresse face aux exigences de l’amour.

 

Laissons de côté « Les feux de l’amour » pour en revenir à l’authenticité loin des frivolités urbaines. L’ajoarriero, le plat des muletiers espagnols qui transportaient les marchandises au travers des vastes terres contrastées d’Espagne, me semble être un bon exemple de ce que fut l’âpreté d’un temps, que certains badigeonne en images d’Epinal, sa simplicité et ce que le terroir signifie au fond. De quoi s’agissait-il ? D’un peu de poisson séché bouilli avec une pomme de terre, broyé avec une gousse d’ail et un peu d’huile d’olive pour obtenir une pâte. Autour du feu, ça tenait au corps.

 

Un chouïa d’économie link ce sont des chiffres de 2008 (je n’ai pas le temps d’aller rechercher une source plus fraîche)

 

Le premier producteur mondial est la Chine : 12 M de t, devant l’Inde 650 000 t, La Corée du Sud 325 000 t, la Russie 250 000 t, les Usa  220 000 t ;

L’Espagne est le premier producteur européen avec 142 000 t

La France produit entre 20 et 25 000 t (la moitié en Midi-Pyrénées) et importe autant d’Espagne, d’Argentine et de Chine

 

Si vous souhaitez voir des tresses d’ail dans un classique Le bal des vampires c’est ici link

 

 En conclusion je vous livre celle-ci qui me va bien : « Ajouter de la tomate et de l’origan, ça devient italien ; du vin et de l’estragon, ça devient français ; du citron et de la cannelle, ça devient grec ; de la sauce de soja, ça devient chinois ; ajouter de l’ail, ça devient bon ! » Alice May Brock

 

Sources de cette chronique : Histoire Naturelle&Morale de la nourriture Maguelone Toussaint-Samat chez Bordas et article de John Barlow sur ail La rose purpre de la Manche et photos Toril ©ICEX

 

Pour tout connaître sur l'ail de Las Pedronas c'est Ici link

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7 mars 2012 3 07 /03 /mars /2012 00:09

Dans les milieux bien informés, comme on dit au Quai d’Orsay, ma fougueuse défense du sandwich nature® link aurait ému l’ami Ribaud qui y a vu une charge contre le veau chaud d’Alleno. Que nenni ce n’était qu’un appel au respect de la tradition du cochon comme compagnon de la baguette. Comment aurais-je pu dénigrer un mets que je n’ai pas goûté moi qui n’est point été convié à l’avant-première pour les initiés ? C’eut été de ma part une faute grave que de juger cette nouveauté qui sera proposé à partir du 8 ou du 10 mars à la nouvelle enseigne de Yannick Alleno : un bistro : Le Terroir Parisien à la Maison de la Mutualité qui s’est complètement rénovée « Le bistrot, c'est ma culture d'origine. Mes parents tenaient un bistrot. Terroir Parisien, c'est ma vision du bistrot d'aujourd'hui, assume Yannick Alleno, J'ai pris la concession de la Maison de la Mutualité, gérée par GL Events. Le restaurant de 74 places sera ouvert 7 jours sur 7, midi et soir (brunch le dimanche). Le ticket moyen ne dépassera pas 30 euros ».

Bistrot Parisien

24 rue Saint Victor

75005 Paris

Tél. : 01 44 31 54 54

 

J’irai bien sûr goûter, en bonne compagnie je l’espère, la petite gâterie parisienne de Yannick Alleno, le fameux veau chaud, qualifié par son auteur de hot-dog parisien, soit une saucisse de tête de veau sauce gribiche dans du pain baguette. Tu vois Jean-Claude que je ne m’étais pas trompé de cible c’est un hot-dog parisien et moi ça me va bien. Du côté vin « il aura toute sa place depuis le petit vin de pays « qui sera très bon et servi en pichet » jusqu'à la cave privée de Yannick Alleno. » Donc tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

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Ceci écrit je me suis dit : mon vieux Berthomeau, certes tu n’es pas de la pointure d’un Alleno, mais, comme Monsieur Jourdain, tu pratique le casse-croute chaud sans le faire savoir. Je m’explique. Comme je suis friand de museau de porc, que j’achète à la charcuterie Pellé 213 rue de Tolbiac (c’est à deux pas de chez moi) , j’adore à l’heure du déjeuner le mettre au chaud, je devrais écrire au tiède. Qu’est-ce à dire ? Tout simplement je glisse 1 ou 2 tranches de museau de porc dans une Ciabiatta tranchée (on peut moduler la part en fonction de son appétit) que j’ai légèrement toastée. La ciabatta, « savate» en italien, est un pain blanc originaire d'Italie, dont une des principales particularités est à la fois un taux d'hydratation élevé jusqu'à 80 % et la présence d'huile d'olive 3 à 5 %. Ce pavé rustique à la mie moelleuse et très poreuse, aux alvéoles grosses et irrégulières dues à sa grande hydratation combinée à une croûte caramélisée et croustillante mais très douce au toucher est l’idéal pour accueillir mon museau. Sa croûte retient le mince filet d’huile d’olive dont je l’asperge et la sauce vinaigrette qui accompagne le museau de porc. Pour corser l’ensemble il est possible de rajouter des rondelles de cornichons ou même des câpres, mais j’évite la moutarde ça ôterait à l’ensemble sa chaude douceur et son moelleux. Attention les petits loups et les petites louves : prière de ne pas confondre le museau de porc avec le fromage de tête.

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Je puis vous assurer que c’est un vrai délice, une vraie gourmandise qui vous réchauffe le corps et vous donne une  vraie satiété. C’est du chaud, donc ce n’est pas un sandwich mais plutôt de la restauration rapide de qualité à domicile qui vous permet de bien manger sur le pouce. Reste que déjeuner ainsi sur le pouce exige un bon verre de nectar soyeux pour faire couler l’ensemble et assurer la fluidité du bol alimentaire. Pour remplir cette importante fonction de lubrification j’ai choisi Dentelle 2009 du Domaine Rouge Bleu, c’est Vin de Pays de la Méditerranée, 60% Carignan et 40% Grenache que j’ai acheté à la Dernière Goutte 6 rue de Bourbon le château dans le sixième arrondisssement link 9,90€ Normal acheter du vin fait par une américaine chez des anglais est dans l’ordre des choses. Du costaud qui vous réchauffe le coeur et qui va bien à mon museau chaud...

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6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 16:00

422622_3512234292698_1477124101_3226595_1655893505_n-1-.jpgEn notre beau pays, l’inflation à deux chiffres terrassée par le Jacques Delors l’archange de l’indice des prix, présentait l’avantage pour monsieur et madame tout le monde de rembourser en monnaie de singe ses emprunts. Nos voisins allemands qui ont connu, sous la République de Weimar, l’inflation à 3 chiffres : soit la valise de marks pour payer sa miche de pain, la vivent comme la vérole tombant sur le bas-clergé. Comme vous pouvez le constater l’inflation, ange ou démon, reste au bout du compte, lorsqu’on tire trop sur la ficelle, une fuite en avant qui débouche sur des potions amères.

 

C’est un peu ce qui guette le monde, dit des Grands Vins, ceux de Bordeaux bien sûr, qui fait ses délices d’être devenu un produit de placement, un produit financier. Ça chauffe ! Les traders jouent du fluteau. Appâtés par l’odeur du blé les déçus des produits dérivés se ruent sur le GCC. Grand bien leur fasse moi ça ne m’empêche pas de dormir. Mais pour que la pression monte dans la chaudière il faut pousser les feux, alimenter en combustible la machine Denis Papin du vin. Reste aussi que le marché des grands vins, comme celui des commodités ou des matières premières, est le terrain de jeu des nouveaux grands qui n’ont plus rien d’émergeants. Nuit de Chine, nui câline, l’usine du monde fabrique aussi des milliardaires…

 

Comme dans le monde des affaires pour réussir il faut toujours être au bon endroit au bon moment : tel est le cas d’un excellent commerçant qui a su imposer son jugement, j’ai nommé Robert Parker. Il fait la pluie et le beau temps avec ses notes sur 100. Les esthètes se gaussent, raillent. Les propriétaires vivent dans l’angoisse tels des pères attendant leur dernier-né dans les couloirs d’une maternité. L’ami Pousson oscille entre Voici et le Financial Times, évoque des vignerons sans âme, de médiocres boursicoteurs et quelques acnéiques du vin, qui attendent « depuis quelques jours, tels les oracles de la Pythie… » les notes d’Uncle Bob sur les Bordeaux 2009. La référence restait bien sûr le dernier millésime du siècle en date : 2005 où le Bob avait accordé deux 100/100. Moi qui ne suis qu’un simple observateur des cuisines et dépendances du monde du vin, et des grands vins plus encore, je l’ai défendu lors de la première affaire Jay Miller. link ce qui ne m’a pas empêché de soutenir Vincent Pousson dans le Jumillagate pour dénoncer les agissements du même Jay Miller et de son compère Sancho Campo.

 

J’écrivais en juin 2009 « Rober Parker fait du biseness. Il a bâti un système de référence et non de valeurs au sens moral du terme. Ses lecteurs lui accordent un certain crédit. Le suivent. À lui de le préserver. S’il l’écorne, l’amoindrit, c’est son problème. Qu’il subisse les effets de l’arroseur arrosé du fait de ses positions « intransigeantes » est dans l’ordre des choses mais en rajouter, faire des trémolos sur l’éthique relève du jésuitisme ou du pharisianisme. Ceux qui lavent plus blanc que blanc comme ceux qui jettent la première pierre m’ont toujours paru suspects et ils me font peur car, comme tout un chacun, je pourrais être la cible de leur entreprise de purification ou de leur lapidation. À plusieurs reprises dans mes chroniques j’ai plaidé en défense pour des personnes jetées à la vindicte publique. Le grand Robert Parker n’a nul besoin d’un petit avocat comme moi pour contre-attaquer et je n’ai nulle envie de le défendre. Plus généralement, pour ce qui concerne ceux qui exercent la même profession que Robert Parker, l’adoption d’un code de déontologie donnant un cadre clair et connu à leur métier est le moins qu’ils puissent faire pour lever la suspicion. En tant que bloggeur, afin de garder ma liberté de plume, je me suis fixé une règle simple : être fidèle à moi-même en assumant mes contradictions. Mes seuls juges c’est vous. Mais je n’ai aucun mérite puisque je ne vis pas de ma plume. »

 

Je ne retire rien à cet écrit. Tout ça pour dire que je ne poursuis pas Robert Parker d’une quelconque vindicte mais que ses 19 100/100 Beausejour Duffau Lagarrosse, Bellevue Mondotte, Clinet, Clos Fourtet, Cos D’Estournel, Ducru-Beaucaillou, L’Evangile, Haut Brion, Latour, Léoville Poyferré, La Mission Haut Brion, Mondotte, Montrose, Pavie, Petrus, Le Pin, Pontet Canet, Smith-Haut-Lafitte rouge et  Pape Clément blanc, relève de l’hyperinflation : « trop de bonnes notes tue les notes… » Vous pouvez lire ce qu’écrit Tyler Colman sur son blog Dr Vino link (merci au dénicheur Vincent Pousson)

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« Quand les bornes sont dépassées il n’y a plus de limites… »

Alors comme ce qui est excessif est dérisoire comme l’écrivait Beaumarchais ou Talleyrand, moi, tel Gaston Chaissac, j’en deviens désultoire et j’ai décidé d’ajouter au 100 de Parker : 20 pour que le total fût de 120.

 

Pourquoi 120 ?

 

Parce sans vin !

 

Je m’explique : mon ajout de 20 portera sur tout ce qui n’est pas le vin dans le jugement sur le vin :

 

-         Le chic de la robe de la propriétaire, le niveau de sa mise en plis, Hermès or not Hermès ;

-         Si besoin est, la cote de l’architecte ayant dressé les plans du chai ;

-         La cuisson du roastbeef lors du déjeuner ;

-         La qualité de la conversation du propriétaire ou des propriétaires ;

-         La fragrance du parfum de la fille du ou des propriétaires ;

-         L’absence ou la présence de cravate chez le fils du ou des propriétaires ;

-         Les mocassins à picots du proprio et les repettos de la fille du proprio ;

-         Si besoin est, la cylindrée et l’origine géographique du 4x4 ou de la berline  des propriétaires;

-         La pertinence des cancans, l’amour ou la détestation des voisins et la capacité à me fournir un vrai vélo pour faire une plongée dans le vignoble ;

-         L’adhésion ou non à l’Amicale du Bien Vivre dites des Bons Vivants ;

-         Le handicap au golf du propriétaire ;

-         L’état de l’hippodrome de Libourne ;

-         Le nombre de fois où il a été question des chinois dans la conversation ;

-         Leur fréquentation ou non de l’Envers du décor ;

-         Les parts de chasse  ;

-         Face de bouc or not face de bouc ?

-         La cote de leur attachée de presse et de son sac ;

-         Tweet ou pas Tweet ?

-         Ont-ils ou non osé donner leur point de vue sur le parrain du vignoble ?

-         La liste n’est bien sûr pas exhaustive, vous pouvez m’aider à la compléter...

 

Pour rester dans le désultoire, trouver un autre Robert à 100 lieues de Parker, je vous offre une vidéo de Robert Gagnon, chanteur autodidacte québecois, dans la cachette de l'Homme : de très belles images, des paroles un peu niaises mais chanter enfin prendre soin de la terre ... c'est se dire qu'après tout le vin n'est qu'une vieille et belle boisson qui survivra à toutes les agressions des marchands du temple...

 

 

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6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 00:09

La cuisine, le lieu carrelé, peinture alimentaire, éclairage dru, avec ses ustensiles : le fouet, le chinois, l’écumoire, le faitout, les casseroles, les poêles…, son fourneau ou sa plaque pyrolyse ou ses feux de gaz, son four, ses livres de recettes, son garde-manger ou son frigo, sa cave à vin, ses bruits, ses vapeurs, ses odeurs, a été et reste encore le domaine des femmes, des mères surtout. Faire la cuisine au quotidien pour la famille avec son lot de courses n’est pas une sinécure, c’est du travail masqué qui n’entre pas dans le calcul du PIB. Pour autant la situation reste-t-elle figée, les mentalités ne seraient-elles pas en train d’évoluer ?

 

Oui, sans aucun doute, même si je reste frappé par la pesanteur de mes collègues masculins. J’en parle à mon aise car, depuis toujours, j’occupe la cuisine, c’est mon territoire et, lorsque je suis allé chez notre Luc Charlier j’ai pu apprécier ses talents de cuisinier, bien supérieur aux miens.

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Ceci écrit, n’exerçant pas la profession de sociologue, ne sondant ni les têtes, ni les cœurs, je ne vais pas ce matin vous entraîner sur un terrain que je ne connais pas bien. Mon approche est beaucoup plus empirique, totalement subjective, centrée sur le blog d’une nouvelle venue en notre blogosphère : Samia Iommi Amunategui avec Cuisine&Sentiments. Samia et moi sommes amis sur Face de Bouc et sa nouvelle enseigne m’a de suite alléchée : les sentiments quoi de plus, j’hésite sur le qualificatif mystérieux, excitants, troublants, comme ingrédients.

 

Le sentiment dans son acception première c’est le fait de sentir, d’éprouver, c’est une sensation. Cuisine et sens vont bien ensemble d’autant plus que le sentiment, les sentiments sont souvent enfants de la passion, de l’émotion. Voltaire dans son Dictionnaire Philosophique écrit « Tous les autres sentiments entrent ensuite dans celui de l’amour, comme des métaux qui s’amalgament avec l’or : l’amitié, l’estime, viennent au secours ; les talents du corps et de l’esprit sont encore de nouvelles chaînes. »

 

Pure alchimie que l’alliance de cuisine et sentiments, où ce que fait la main est en prise directe avec le cœur, ses pulsions, ses envies, ses douceurs, ses excès, ses emportements, ses rêves… Quoi de plus troublant que ces mains dans la farine qui pétrissent… quoi de plus étrange que de monter des œufs en neige ou de lier un beurre blanc… Le vocabulaire de la cuisinière : abaisser la pâte, écumer une confiture, émincer, monder, effiler, réserver, singer… relève d’une dramaturgie où le tour de mains, le ressenti intime, capte, magnifie les ingrédients les plus humbles en leur incorporant juste ce qu’il faut de sentiments éprouvés. Aucun besoin de balance, le dosage est fonction du cœur. Les plats, les mets, le gâteau, le soufflé, la tomate farcie, l’œuf sur le plat… sortent alors de la routine cuisinière, purement alimentaire pour entrer dans la cour des sentiments.

 

Samia fait donc partie de ces jeunes femmes d'aujourd'hui qui entrent  dans leur cuisine de leur plein gré, sans ployer sous le joug des tâches ménagères – bien sûr, il leur faut chaque jour nourrir leur petite famille mais souvent leurs compagnons mettent la main à la pâte -  pour répondre à une impérieuse nécessité : celle du plaisir, en donner et en recevoir… Que voulez-vous je trouve cette motivation bien plus enthousiasmante que celle de bien des consœurs de Samia, bloggueuses dites de cuisine, qui nous égrènent des recettes à la queue-leu-leu comme des écheveaux de saucisses qu’on suspend dans le cellier sans trop savoir qu’en faire.

 

Alors comme vous commencez à me connaître : quand j’aime je conte ! En deux coups de claviers, en m’inspirant du questionnement d’Ingrid Astier dans Cuisine Inspirée, j’ai expédié à Samia une batterie de questions – normal non – et j’ai reçu des réponses que je vous invite à découvrir car Samia n’est pas adepte du précuit, du réchauffé mais d’une langue vive, pleine de fraîcheur spontanée, où ses mots attisent la gourmandise, aiguisent les sens et prouvent bien que sous sa main Cuisine&Sentiments relève de l’alchimie du cœur qui a ses raisons que la raison ne connaît point…

 

L’harmonie d’un plat ?

 

Samia : Qui dit harmonieux, dit équilibre… Celui que je cherche entre moi et mes prolongements, la casserole, le fouet, cette saleté de plaque électrique. Une fois ces ustensiles à ma botte, l’harmonie est dans la cuisson. On peut s’évertuer à marier les meilleurs ingrédients (produits frais, produits de saison, viandes de premier choix…) si les carottes sont trop cuites et la viande sans fondant… c’est fichu.

L’harmonie dépend de la flamme !

 

Une saveur ?

 

Samia : Le poivre ou plutôt les poivres… les longs, les ronds, les pilonnés, les broyés… Ce qui est fascinant avec le poivre c’est que selon son origine et la manière dont on le consomme, il exhalera des centaines de saveurs.

En ce moment je pactise avec le Diable, pardon, le Poivre de Tasmanie.

 

L’infaillible puissance de séduction ?

 

Samia : Éclats de foie gras poêlés ? Saint-Jacques en écrin de truffe ? Eh non, la Carbonnade Flamande.

Pour la préparer on découpe, on déglace, on arrose et enfin on laisse mijoter 4 heures… Elle se fait attendre la demoiselle flamande !

Elle associe l’alcool au bœuf fondant. L’ivresse à la chair !

Un plat puissant qui a le goût sucré du mystère grâce à un ingrédient inattendu.

(Révélation sur Cuisine et sentiments link )   Myriam-0952.JPG

Un plat qui a de l’humour ?

 

Samia : Un plat raté présenté avec le sourire et cache-misère de circonstance.

 

Un mets érotique ?

 

Samia : On nous parle souvent d’ingrédients aphrodisiaques, si l’on torpille un plat de gingembre, de chocolat, d’huitre… il ou elle est censé tomber sous le charme. Pour moi, l’érotisme en cuisine passe par le verbe, l’art de donner envie de croquer la pomme sans même avoir vu la pomme ! 

A partir de là, on s’en donne à cœur joie : Tiphaine Campet de link  et auteure de Leçon de séduction, 50 recettes gastroromantiques, nous propose pour le plaisir, des « Jeunes foies en Fleur », un « Maquis de Sade », des « Souris d’agneau entremêlassées ». Quant à moi, j’offre une crème fouettée maltraitée, un tartare à faire rougir, des bijoux indiscrets…

 

Mon imaginaire et la gastronomie ?

 

Samia : La cuisine, parfois ça vous possède comme un démon : on a une idée, et il faut s'y mettre, au fourneau, ça devient une obsession... Le diable ne serait-il pas derrière tout ça ? On en revient au péché de gourmandise...

 

Un mets ironique est-il possible ?

 

Samia : Un plat fait de mes jolies mains, bichonné pendant 2 bonnes heures, emprisonnée dans ma cuisine d’1m2. Enfin, je le sers, et on me dit : hum, c’est bon… C’est Picard ?

 

La dernière bouchée ?

 

Samia : Elle est la promesse que nous nous retrouverons bientôt (le plat et moi).

Un plat c’est toujours une affaire à suivre...

Affaire à suivre sur Cuisine&Sentiments : link avec Samia

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5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 00:09

Rosee-005.JPGLes beaux esprits de la Grande Epicerie du BM se secouent les neurones pour renouveler leur stock d’accroches pour allécher le chaland des beaux quartiers. Leur dernière trouvaille : Seconde Ligne ne laisse aucun doute par son graphisme sur la référence rugbystique. Arrêt sur images avant d’en  revenir à cette sélection de seconds vins.

 

La seconde ligne ce sont le 4 et le 5

.

Des noms qui furent mythiques : Lucien Mias et André Herrerro ou même Walter Spanghero qui jouait aussi en troisième ligne et de plus récents Fabien Pelous(FRA), Colin Meads(NZ), John Eales(AUS), Martin Johnson(ANG), Frik Du Preez(AFS), Willie-John McBride(IRL), Malcolm O'Kelly(IRL), Lionel Nallet(FRA), Ali Williams(NZ), , Bakkies Botha(AFS), Victor Matfield(AFS)…

 

Qu’est-ce qu’un deuxième ligne ?

 

Réponse d’un pilier : le docteur Serge Simon

 

« Le deuxième ligne est agenouillé derrière moi. Il passe sa tête entre la hanche du talonneur et la mienne. Il glisse sa main entre mes jambes et remonte vers mon ventre. Il cherche la ceinture de mon short, l'empoigne fermement et tire vers le bas. Il serre de plus en plus fort. En même temps, il cale son épaule sur l'arrière de ma cuisse. Quand il faudra entrer en mêlée pour l'impact, il me plantera comme une écharde de cent quinze kilos dans la viande du droitier adverse. Je suis une flèche il est mon arc.

 

Les deux secondes-lignes vont maintenant se lier entre eux pour refermer le ventre de la mêlée. Avant de passer leur tête entre nos cuisses, ils avaient commencé à s'épauler, l'un par-dessus l'autre. Toujours dans le même ordre. Ce n'est qu'une fois collés à leur piliers chacun de son côté, qu'ils se compactent le plus durement possible...De chaque côté, les corps des deuxièmes-ligne nous prolongent comme deux centaures se partageant ces trois regards. a ce moment précis, le temps est suspendu quelques secondes. L’abdomen de la mêlée va s'obturer. Le talonneur a refermé les ailes de la mêlée. Le cinq de devant n'est plus qu'une seule chose. »

 

Le poste de deuxième-ligne est l'un de ceux qui à le plus changé avec le rugby moderne.

 

Réponse de Lucien Mias

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«Rien n'est comparable du fait du changement des règles, des équipements. Premier exemple : j'avais des chaussures en cuir qui montaient au-dessus des chevilles et quand il pleuvait, elles devenaient de plus en plus lourdes. Nous étions des joueurs ils doivent être des athlètes... Le suivi médical était balbutiant et je sais aujourd'hui que je n'étais pas en forme au mois de mai et juin à cause des pollens qui gênaient ma respiration. En 1950, on demandait aux cinq de devant de gagner le ballon en touche et en mêlée. On leur interdisait presque de jouer au ballon ! C'étaient «les bourriques», les «bœufs», etc. Nous étions encore dans la France rurale et les paysans étaient musclés pour l'épreuve de force et non pour des exercices exigeant de la finesse des gestes manuels. Il y avait même Montferrand, qui jouait avec des avants pourvoyeurs et des demis auteurs de drops. Les ballons s'arrêtaient au demi d'ouverture ! Et c'était efficace.

Au fil des ans, la France a repoussé l'âge de la scolarité, les machines agricoles sont arrivées et les professeurs dans les collèges ont fait de la formation à tous les sports (basket, athlétisme, handball, cross, etc.), ce qui a changé la donne. Progressivement sont apparus des joueurs différents, qui ont repensé le jeu du poste. Certains pouvaient le faire mais ne savaient pas l'expliquer ou n'osaient pas le faire devant l'establishment. Mon tempérament m'a porté à dire que le poste de deuxième-ligne devait être offensif, d'où la proposition de la touche en mouvement et du demi-tour contact pour assurer la continuité du mouvement debout. La grande différence en touche, pour le deuxième-ligne, c'est qu'en 1958 le sauteur, aidé par un partenaire en ligne, provoquait une pénalité. Actuellement, l'ascenseur est autorisé et on a l'impression que le sauteur d'aujourd'hui a un potentiel de saut incroyable par rapport à jadis si on compare des photos ! »

 

Donc si j’ai bien suivi la leçon les ex-bœufs de la mêlée sont devenus des grands sauteurs avec ascenseur ! Alors si j’en reviens aux sujets de la comparaison : les seconds vins je me dois de faire quelques remarques berthomesquiennes :

Rosee-003.JPG 

1-      Le second vin est un concept bordelais sur lequel je m’étais arrêté sur la base d’une image cycliste Les Poulidor des châteaux link alors les très chers innovateurs du BM, parce qu’il n’y a pas que les grands châteaux de Bordeaux dans la vie, ont cru bon tout de même de proposer des Bourgogne (15), des Beaujolais (6), des Vins de Loire (9), des vins de la vallée du Rhône (7), des Vins du Sud-Ouest (5), des Vins du Monde (6), des Vins du Languedoc-Roussillon (8), des Vins de Pays (sic) (9). Ça fait un peu raccrochage aux branches mais bon ce n’est pas l’essentiel.

 

2-     Ils n’ont pas eu le temps de relire leur dépliant, étrangement modeste pour une fois, car nous avons droit à : Bouilly, Sancere, Marionet, Corp, et aux Cotes du Luberon qui se dénomment maintenant Luberon tout court. Mais bon on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a : c’est le choc des images qui compte, les mots ça n’a pas plus beaucoup d’importance, non !

 

3-     Si je mets mon pif sur la liste de la seconde ligne bordelaise j’y vois des incongruités. En effet, que je sache :

 

Château Turcaud cuvée majeure 2010 rouge 8,40€ n’est pas un second vin

 

Château Tire Pé Diem 2008 rouge 6,70€ n’est pas un second vin mais le vin de mes « copains », c’est pour la rime, mes amis Hélène et David Barrault du château Tire Pé à Gironde/Dropt.

 

Château de Potensac 2001 rouge Médoc 16,85€ est un cru bourgeois dans le giron de la famille Delon Léoville-las-Cases mais n’en est pas un second vin puiqu’il existe une chapelle de Potensac

 

Château Gressier Grand Poujeaux 2008 rouge Moulis 14,90€ acheté par le Château Chasse Spleen en 2003 n’est pas un second vin de celui-ci

 

Château Poujeaux 2006 rouge Moulis 24,50€n’est pas un second vin mais c'était le chouchou der Pompidou.

 

Château Maucaillou 2007 rouge Moulis 18,40€ n’est pas un second vin puisqu’il existe un N°2 de Maucaillou

 

Le Haut Médoc de Maucaillou 2006 8,90€ n’est pas un second vin voir ci-dessus

 

Château Rouillac 2009 Pessac-Léognan en blanc 21€ et en rouge 22€ n’est pas un deuxième vin. Il existe un baron et un dada du château de Rouillac.

 

Château Moulin Noir 2006 rouge Montagne saint-Emilion 9,75€, à ne pas confondre avec Château Vieux Moulin Noir  Lussac Saint Emilion Grand Vin de Bordeaux issu de l'Agriculture Biologique, pour ce faire lui donner son nom exact château du Moulin Noir qui n’est pas un second vin ;

 

Château Maucamp 2004 rouge haut-Médoc 12,90€ cru bourgeois supérieur n’est pas un second vin.

 

Château Lilian Ladouys 2006 rouge 12,50€ Saint-Estèphe n’est pas un second vin

 

Château Ormes de Pez 2008 rouge Saint Estèphe 23,00€ n’est pas un second vin.

 

Château Phélan-Ségur 2008 Rouge Saint Estèphe 28€ n’est pas un second vin, je ne suis pas sûr que cette qualification plaise à M.Gardinier.

 

Château Tour de Marbuzet 2005 rouge Saint Estèphe 27,00€ ne me semble pas être le deuxième vin de Haut Marbuzet même s’ils ont le même propriétaire Henri Dubocq.

 

Ça fait donc 14 vins hors-sujet. Vous me direz ça n’a aucune espèce d’importance. J’en conviens mais alors pourquoi introduire ce concept de seconds vins qui ne fait que compliquer ce qui l’est déjà un chouïa. A force d’embrouiller le consommateur avec des baratins inutiles on ne fait qu’ajouter de la confusion. Peut-être est-ce d’ailleurs le but du jeu.

 

4 - Pour ce qui concerne les vrais seconds vins je les ai classés par ordre de prix croissant : à vous de juger et d’y associer le premier ! Attention aux millésimes... Je signale qu'ils sont placés sur des présentoirs circulaires dans l'enfilade de l'entrée principale.

 

Benjamin de Chantegrive 2006 rouge Pessac-Léognan mais c'est un Graves 8,80€

 

Croix de Carbonnieux 2007 rouge Pessac Léognan 12€

 

La Chapelle de Potensac 2007 rouge 2007 12,90€

 

Le Dada de Rouillac 2009 rouge Pessac-Léognan 13€

 

Pavillon du Glana 2006 rouge Saint Julien 13,00€

 

Charmes de Cos 2006 rouge saint Estèphe 13,00€ (ne serais-ce pas le Cos Labory ?)

 

Héritage de Chasse Spleen 2008 rouge Haut Médoc 13,50€

 

Esquisse de Tour de Figeac 2007 14,80€

 

Les Chênes de Bouscaut 2008 Rouge Pessac-Léognan 15,50€

 

Initial de Desmirail 2005 rouge Margaux 15,50€

 

Château les Hauts du Tertre 2006 rouge 16,40€ Margaux

 

Pélerins de Lafon Rochet 2006 rouge Saint Estèphe 18,50€

 

Château Lacaste Borie 2008 rouge Pauillac 18,90€

 

Les Fiefs de Lagrange 2006 rouge Saint Julien 20,00€

 

La Sirène de Giscours 2006 Margaux rouge 20,50€

 

Château Moulin de la Lagune 2008 rouge Haut Médoc 21,00€ ne serait-il point que le Moulin de la Lagune cadet du château la Lagune ?

 

Le Baron de Brane 2004 rouge 2007 21,00€

 

Esprit de Chevalier Rouge 2006 rouge Pessac-Léognan 21,70€

 

Marquis de Calon 2006 rouge Saint Estèphe 21,90€

 

La Closerie de Fourtet 2007 rouge Saint Emilion Grand Cru 22,50€

 

Connétable de Talbot 2007 rouge Saint Julien 23,50€

 

Les Hauts de Pontet 2006 rouge Pauillac 24,50€

 

Les Sirènes de Giscours 2003 rouge margaux 24,75€ ce pluriel me paraît bien singulier

 

Echo de Lynch Bages 2008 rouge Pauillac 25€

 

Le Petit Lion de Léoville Las Cases 2008 rouge Saint Julien 36,00€

 

Clos du Marquis 2008 rouge Saint Julien 38€

 

La Réserve de la Comtesse 2006 rouge Pauillac 41€

 

La Chapelle de la Mission Haut-Brion 2004 et 2008 Pessac-Léognan rouge 45 €

 

Alter Ego de château Palmer 2006 rouge Margaux 63€

 

Le Clarence de Haut-Brion 2008 rouge Pessac-Léognan 75€

 

4-     En matière de comparaison si les ci-dessus sont des deuxièmes lignes qui se sont mués de gros bœufs en sauteurs on ne peut faire le même constat pour la première ligne qui reste, elle, composée de gros calibres. Mon ironie est sans doute gratuite mais bon je n’ai pu retenir ma main. Certains devraient dans la première ligne cultiver l’esprit de finesse plus que le body-building !

 

5-     Pour conclure sur une note joyeuse cette chronique laborieuse je vous recommande d’aller sur le site du château Tire-Pé link car la comparaison avec les bœufs de la deuxième ligne doit les faire sourire eut égard à l’origine du nom de leur propriété. J’ai chroniqué à deux reprises link et link

 

6-     Pour le DieM 2008 de Tire-Pé 100% Merlot, élevage de 6 mois en cuve c’est du facile à boire, ça se boit tout seul. Je vous le recommande. Un détail tout de même, fâcheux lui, lorsque j'ai voulu acquérir une bouteille de Diem, après avoir longuement cherché, il me fut répondu qu'il ne serait là que la semaine prochaine. Pas content le taulier d'être privé de son Tire Pé...

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