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9 mai 2012 3 09 /05 /mai /2012 00:09

 

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Sans me la jouer le type très sollicité ma messagerie déborde d’invitations diverses et variées alors, comme je n’ai guère l’âme administrative, je vis dans un joyeux foutoir mais, lorsque je dis oui à une invitation, je ne fais jamais faux bond comme le font certains malappris des deux sexes de notre petit monde. Jeudi 26, alors que je m’occupais de mes vaches normandes dans mon modeste bureau sur cour au premier étage du triste immeuble de la rue de Vaugirard qui nous abrite, sur mon écran apparaît un chat – non, non, je ne fume pas la moquette, y’en a pas dans ma boutique – c’était Philippe-Alexandre Bernatchez qui me sollicitait :


15:22 Philippe-Alexandre: Bonjour Jacques ! Si jamais le sujet vous intéresse, j'ai une place pour une belle dégustation de vins nature italiens à La Maison du Whisky Odéon ce soir...

 

15:25 moi: j'ai dû recevoir une invitation c'est à quelle heure ?

Philippe-Alexandre: à 20h30 oui, je crois que Carole Nicolas vous avait contacté... moi: oui

 

15:26 Philippe-Alexandre: Je serais ravi de pouvoir vous y accueillir si vous êtes disponible !

 

15:27 moi: OK j'y passe 20h30

 

15:28 Philippe-Alexandre: Super ! Nous accorderons les vins avec des antipasti italiens... Je vous envoie l'invitation et le menu par mail !


Bon tout ça me semblait tout de même assez ollé-ollé, ce qui n’était pas pour me déplaire. Le lieu tout d’abord : la maison du Whisky, sise au carrefour de l’Odéon, qui ne me semblait pas en adéquation avec une dégustation de vins natures orchestrée par un chef sommelier Alessandro Merlo. http://alessandromerlo.com. Ensuite, l’examen du menu transmis par Philippe-Alexandre m’intriguait car je notais qu’entre deux vins italiens se glissait un saké artisanal et que tout à la fin apparaissait un Xérès : une palette liquide très large donc, qui m’émoustillait. Pour la partie solide, mon bel et solide amour pour la cuisine italienne me laissait espérer, au vu des plats simples affichés au menu, de l’authenticité. 20h30 est un horaire parisien je me rendis du Lutétia au carrefour de l’Odéon à pied.


Accueil chaleureux, avec sa précision habituelle Philippe-Alexandre me donnait les clés pour que je lève mes interrogations en se référant au triple A. Pas celui des agences de notation qui sèment la terreur sur banques et Etats, non celui de Luca Gargano qui en 2001 a lancé le Manifeste des Producteurs de Vins Triple A (Agriculteurs, Artisans, Artistes). C’était là le fil directeur de ce que nous allions boire en mangeant : les vins italiens, le saké et le Xérès. Je signale à mes chers lecteurs que Luca Gargano et Nicolas Joly du Renouveau des Appellations sont, comme on dit chez moi, cul ma chemise. Comme vous le savez j’ai du mal avec l’élitisme, même lorsqu’il est teinté d’un zeste de pantalon de velours et de chemise de coton rêche, et les gourous me laissent froid. Alors, laissant de côté mes réticences pour les prêches, j’étais disposé à me laisser surprendre par ces produits d’excellence venu d’ailleurs.


Mais la surprise n’était pas là, elle était face à nous en la personne d’Alessandro Merlo. Il m’a bufflé ce garçon : avec lui l’accord mets-vins est une réalité subtile, intelligible, tangible, loin des habituels discours convenus. Vous connaissez mes préventions sur cet exercice très en vogue pour donner crédit à mon enthousiasme. Avec lui, j’étais au concert et lorsque je vais  écouter de la musique, en vrai si je puis dire, soit elle me prend, me transporte, me tient et je n’en suis pas à décrypter la partition, ce dont je serais bien incapable, ni à chercher à comprendre, non je communie ou sinon je m’ennuie. Je suis un primaire émotionnel ça me départi de la dictature de ma tête et je n’ai que foutre des commentaires savants ou des références. Je ne suis pas musicologue mais tout simplement amateur et surtout adeptes de sensations fortes, natures.


Alessandro porte bien son appellation : chef-sommelier, en effet c’est un créateur d’harmonies ou de subtiles dissonances, il ne joue pas de la grosse caisse mais il sait placer au bon endroit la vibration de la cymbale ou le timbre cristallin du triangle. Des riffles aussi. Avec lui nous sommes face à un auteur-compositeur-interprète qui, sans esbroufe ni excès joue et met en scène sa propre partition. Il joue juste, la gestuelle déjà pour le liquide, Alessandro garde la part de mystère et quand viennent les duos, en quelques mots simples, il les met en scène. Simplicité ne veut pas dire épuré, ici le moindre détail joue son rôle, à sa place, il se glisse sans effet pour, comme les seconds rôles, donner de la consistance au tableau. Coupelle et cuillère en bois, une belle verrerie, on goûte avec les yeux puis on se laisse aller aux senteurs et,  c’est avec une certaine retenue que l’on s’engage dans l’action la plus étrange puisque l’on va prendre possession : manger et boire. Que ça paraît trivial de décliner, ce que certains euphémisent par goûter, par ces mots de pure mécanique. Et pourtant, c’est dans ces instants que l’accord se révèle, existe, prend corps. Bien sûr, tout se joue dans une communion sous les deux espèces, précautionneuse mais sans entraves. J’ai toujours, au temps, où j’étais enfant de chœur adoré, dans la sacristie, mettre une hostie sur ma langue puis absorber le reste de la burette de vin blanc. Ce n’était pas le goût, puisque la fadeur de l’hostie et l’acidité du vin ne procuraient pas un plaisir au sens gustatif, mais le mystère et la transgression.

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Ici nulle transgression, même si les vins l’étaient eux, mais tout simplement le charme de la surprise, plaisir de bouche, de la mystérieuse alchimie de la burrata/betterave/roquette et de ce blanc qui portait à merveille son nom semplicemento, de l’étrangeté du Ribolla Gialla  2004 de Radikon, officiellement blanc mais qui  affiche un ocre rouge rutilant développe des arômes intenses de fruits sauvages, tapisse la bouche de tanins ronds, accepte d’allier sa complexité avec les asperges blanches lovées dans du lardo di colonnata. Oui, comme je l’ai avoué dans le titre de ma chronique je suis resté bouche bée d’admiration ce qui ne m’a pas empêché d’applaudir le compositeur-interprète à tout rompre. J’aurais aimé qu’il  y ait un BIS comme au concert. Chapeau bas cher Alessandro vous êtes un homme aux doigts d’or : vous magnifier les choses simples en leur faisant révéler l’âme des vins et ce n’est pas à la portée du premier venu.

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Comme vous vous en doutez j’ai passé la soirée sur un petit nuage même que je n’ai pas pu m’empêcher, entre chaque plat, de faire saliver via des sms taquins Isabelle la cathodique qui à langue si bien pendue et des papilles tellement aiguisées. Pour tout vous avouer, tellement j’étais chamboulé j’ai tout juste pu prendre quelques photos, des notes nada. Que faire alors ? Surtout ne pas broder sur mes émotions avec de petites descriptions emberlificotées ! Alors essayer de mettre en scène ma soirée en vous proposant de vous en tenir à la simple vision car pour les autres sens tout ce que je pourrais écrire ne serait pas à la hauteur de ce que m’a procuré le maestro Alessandro. Ce que je vous propose c’est de revenir dans de prochaines chroniques sur les vins dégustés qui, le moins qu’on puisse écrire, étaient surprenants dans le bon sens du terme. Comme l’a souligné à plusieurs reprises Alessandro : il choisit ses vins, non en référence à des qualificatifs comme naturel par exemple, parce qu’ils sont de beaux et grands vins authentiques. Tel fut le cas lors de ce dîner qui se termina à une belle heure. Jesuis rentré chez moi à pied. Que du bonheur !

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8 mai 2012 2 08 /05 /mai /2012 15:30

L’irruption dans la campagne électorale de DSK sur le thème « comment avez-vous pu côtoyer un tel personnage, envisager même d’en faire votre candidat… m’a vraiment interpelé sur l’hypocrisie des élites appliquée à la crédulité du bon peuple. Sur le fond des affaires DSK moi je ne sais pas, pas plus que je ne le savais auparavant comme la plupart de ceux qui s’en tenait à ses compétences économiques et son parcours politique. Mon interrogation porte bien plus sur ceux qui, grâce aux basses œuvres d’une bonne police, eux savaient peut-être ? Alors, s’ils savaient pourquoi l’avoir proposé, au nom de la France, au poste de Directeur Général du F.M.I ? Si, comme nous, ils ne savaient pas alors qu’ils ne viennent pas jouer les écœurés de la 25e heure et nous salir. Qu’ils laissent DSK en tête à tête avec lui-même et, éventuellement, à la justice pour ce qui relève de son ressort.


En contre-point, la licence, la liberté des mœurs, le libertinage entre adultes consentants qui relèvent de la pure sphère privée, existent et, si je puis comprendre que ça puisse révulser les partisans de l’ordre moral, je me permets tout de même de souligner que sous les pavés de la pudibonderie se cachent souvent des doubles vies. À chacun d’assumer sa vie mais j’ai toujours eu beaucoup de défiance vis-à-vis de ceux qui se posent en parangon de la vertu. L’Histoire est pleine de secrets d’alcôve et comme le dit Christopher Walken dans Le Prince de New-York : « un poil de chatte peut tracter un navire de guerre ». Olivier Bardolle avec férocité écrit « Les grands mâles blancs dans leurs berlines allemandes noires et grises, crispés sur les commandes du pouvoir, ne veulent ni céder la place ni réduire leur train de vie. Ils ont des réseaux, beaucoup de talent, et sont pour la plupart des bourreaux de travail. Si seulement il n’y avait pas cette foutue pulsion sexuelle ! »


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Pour illustrer mon propos j’ai choisi un extrait des carnets d’un étrange personnage, Marcel Mathiot, qui à partir du 1 janvier 1927, alors qu’il n’a que 16 ans, va chaque jour écrire une page, accompagnée d’une date et d’un titre. L’entreprise durera 77 ans. Mais ce n’est pas là l’important : à partir du 23 janvier 2000, après 68 ans de vie commune, Marcel perd son épouse et ses carnets lèvent alors le voile sur ses innombrables et durables liaisons. Ces carnets n’étaient pas destinés à la publication c’est ce qui fait leur intérêt. « Marcel plaît. Aux femmes, et même aux jeunes femmes. Il plaît à tout le monde, entouré d’une sympathie qu’il feint de ne pas s’expliquer lui-même. Mais c’est si rare de rencontrer un vieillard qui ne soit pas le moins du monde réactionnaire. Il a traversé le XXe siècle, et conclut sa promenade terrestre avec un aphorisme qui le résume tout entier : « Le bon vieux temps, c’est aujourd’hui… » écrit Philippe Delerm dans sa préface.

 

3 mai 2001

Enfin !... le vrai visage du baise-seller

 

Le 15 avril, à propos du livre de Catherine Millet, La Vie sexuelle de Catherine M., je me posai la question : qui osera s’indigner ? Aujourd’hui, dans le Nouvel Obs, Jérôme Garcin, avec humour, porte un jugement vrai sur cet étalage de partouzes et de baisages sans fin. Mme Millet baise comme elle respire depuis l’âge de 18 ans. Elle s’offre à qui le veut, que le partenaire soit beau ou laid, maigre ou bedonnant, propre ou sale. Dans les partouzes de cent cinquante personnes ( !), elle prenait le sexe d’un quart ou d’un cinquième, soit de plus de trente mâles… Quand le premier  a fini, un autre s’y met, c’est la « tournante », le travail à la chaîne. Forcément, succès du livre, enthousiasme des critiques !

Livre poisseux, partouzes de papier. Une photo nue de la dame, banale, des seins sans opulence.

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29 janvier 2001

Ce n’est pas raisonnable !

 

Lundi matin. Je m’arrache des bras de Mado. La vitre avant de ma voiture est couvertes de glace, la buée se forme sans cesse à l’intérieur. À mon âge ! Je me retrouve épuisé, essoufflé, malgré les prises de Ventoline. Ça ne peut pas durer comme ça ! Je vais me tuer ! Nous avons fait l’amour avec voracité, samedi après-midi et soir, dimanche matin, après-midi et soir, lundi matin. Six fois dans ce week-end ! Rien à faire, dès que nos chairs nues se touchent, un irrépressible désir monte en nous.

Il faut que je réagisse, je vais en crever.

 

NB. Marcel Mathiot a donc alors plus de 90 ans et Mado 81 ans

 

21 avril 2003

 

La lubricité

 

Qu’est-ce qui me prends ? Une frénésie de xuelle avec Mado, de samedi soir à ce lundi après-midi. Tout le week-end pascal nous n’avons pas cessé de nous posséder

La seconde nuit, je décide de rester en pyjama pour éviter le contact de sa chair. Je me réveille à 5 heures. Un désir me prend. Je la prends par les eins, qui me paraissent gonflés, ce qui provoque une violente érection. Je la pénètre par-derrière, elle réagit à coups de reins, nous sommes deux bêtes.

Nous nous endormons quelque temps. Au réveil, nouveau déchaînement, elle me chevauche, les yeux exorbités, et retombe sur moi en pleurs.

 

Attention, les carnets de Marcel Mathiot ne sont pas du tout une chronique de sa vie sexuelle mais celle d’un amoureux de la liberté qui porte un regard sur son temps. « Marcel Mathiot est une de ces créatures solaires qui donnent aux autres leur sens de la lumière. Et s’il ne savait pas encore pour qui, il savait bien pourquoi il écrivait. » conclut Delerm. Marcel Mathiot a été instituteur à Contigné Maine et Loire dont le maire a été jusqu’en 1984 Jean Foyer le très sérieux Garde des Sceaux du Général de Gaulle.  Marcel sera son secrétaire de mairie jusqu’en 1977.

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8 mai 2012 2 08 /05 /mai /2012 00:09

Qu’importe la boisson pourvu qu’on ait le flacon ! En retournant le célèbre « qu’importe le flacon pourvu qu’on est l’ivresse » d’Alfred de Musset je veux faire un peu de provocation : en effet le Coca sert de substrat aux mélanges qui portent beaucoup de jeunes, n’ont pas à l’ivresse, mais au nez dans le caniveau. Le Coca est une première marche en direction du binge drinking. J’exagère à dessein mais les bonnes âmes hygiénistes adeptes des messages de santé publique sur les flacons devraient y réfléchir sérieusement au lieu de nous bassiner avec des slogans publicitaires qui ont fait la preuve de leur inanité. Que le Dr Claude Got et ses frères sachent que l’abus des peurs est mauvais pour la santé. Merci d’en appeler à la responsabilité de tous et de ne pas oublier du monde en route.

  

 

J’en reviens à Coca : prenant la suite du lourd sonnant et trébuchant Karl Lagerfeld Jean-Paul Gaultier, léger et bondissant, tel un peintre reconnu en mal d’inspiration met sa célèbre marinière, son corset noir et toute l’iconographie qui gravite autour de sa griffe au service de Coca light. Processus normal en notre monde du paraître où il faut livrer en permanence à la jeunesse en mal d’identité des images pour faire vendre des produits vides de sens. La publicité doit faire rêver me rétorquera-t-on ! A quoi donc rêvent alors les jeunes filles en buvant du Coca Light ? Je ne sais mais, de leur petit porte-monnaie, en forme de cœur, elles tireront des petits sous qui arrondiront le matelas de la firme d’Atlanta et accessoirement contribueront à faire les fins de mois de Jean-Paul Gaultier.


Boire de la pub, acheter une boisson pour sa bouteille, constitue la quintessence de la stupidité sachant que « cette œuvre d’art », la bouteille customisée, est crachée à la chaîne dans des usines automatisés. Quant au liquide, comme chacun le sait, c’est de l’eau carbonatée auquel on a ajouté une « formule » qui a fait le succès de Coca. Ça donne soif et ça arrondi le tour de taille : tout le monde y trouve son compte les actionnaires et les docteurs. Comme l’ambition des jeunes consommateurs, de Coca, de baskets Nike, de fringues griffées, est de se hisser à la hauteur des images qu’elles véhiculent, nous pouvons mesurer là le gouffre dans lequel nous sommes en train de nous noyer. La marque, vue sous cet angle, ne porte que des valeurs creuses, et n’est plus qu’une machine à cash, permettant via des budgets de pub pharaoniques de gaver des peuplades d’imbéciles d’images et de clichés. Et pendant ce temps-là, les petites fourmis chinoises cousent et piquent dans l’usine du monde des trucs à 2 balles vendus au prix du caviar. Des génies non, que ces autoproclamés créateurs d’images juteuses ?


Bien sûr le Coca que vous buvez, vu son prix de revient, n’est pas fabriqué en Chine mais la marque fonctionne en utilisant les mêmes méthodes : l’attrape-couillon ! Moi ça ne me dérange pas. Ce qui me met par contre en joie c’est lorsque je vois les petits génies de la marque s’échiner à vouloir redonner des couleurs à Fanta en plein déclin. Ils se vautrent, tournent en rond, recyclent des vieilles recettes, engloutissent des fortunes pour le seul profit des publicitaires. Mais, pour en revenir au Coca, il serait injuste de ne taxer que les petits loups et les petites louves de stupidité, même si les publicités en cause sont mises en œuvre pour eux afin de renouveler le stock de consommateurs de la marque, beaucoup  de leurs aînés en sirotent. Grand bien leur fasse mais, hormis l’effet carbonique et le côté caramel, je n’ai jamais bien compris ce que cette boisson apportait comme plaisir. Qu’au tout début, l’image américaine, comme pour la Marlboro, ait joué un rôle important dans le succès de Coca, j’en conviens mais depuis, hormis le matraquage publicitaire, la demande des enfants, que cherchent-ils ? Leur adolescence… leur jeunesse engloutie… le goût de rien…


Alors je comprends mieux que les blogueurs et gueuses de mode ou sponsorisés par la marque déversent leurs superlatifs se pâment : « Les tant attendues bouteilles Coca-Cola créées par Jean-Paul Gaultier plairont à toutes les fashionistas tant elles sont originales et réussies. C’est un nouveau coup de maître pour ce créateur de génie qui transforme un objet de consommation courante en une œuvre d’art ! » Rien que ça pour les silhouettes fétiches : « corset noir (night), marinière (day) ou tatouages rebelles (tattoo). Et les petits chroniqueurs, à la solde de la marque, de roucouler en déroulant le tapis rouge à Jean-Paul Gaultier.  « Il apparaît aussi dans une campagne publicitaire fantasque et dans la série de courts-métrages humoristiques - The Serial Designer Series - où il relooke trois marionnettes en mal d’inspiration mode. Tour à tour malicieux journaliste à la chevelure extravagante, énigmatique psychologue en sous-pull rayé ou créateur un peu vicieux, le couturier nous livre avec humour ses multiples facettes et fait parler sa fantaisie. »


Que les jeunes cons ne viennent pas me traiter de vieux con parce que j’égratigne Jean-Paul Gaultier. Avec cette campagne nous sommes dans l’univers si juteux des produits dérivés alors il faut en accepter le coût : celui d’un certain discrédit. C’est la vie. Je ne le juge pas mais me contente de le mettre à sa juste place : vendeur de Coca light. J’aime la mode. J’aime la création. J’aime Jean-Paul Gaultier couturier même si la marinière que je porte sur la photo n’est pas la sienne mais celle officielle de la Marine Nationale (pas la fille de son père bien sûr).

 

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7 mai 2012 1 07 /05 /mai /2012 00:00

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Comprenne qui voudra ! Ceux qui me connaissent bien, eux, me comprendront. Qu’écrire ce matin ? Le mieux serait sans doute : rien ! Mais, comme la page blanche pourrait prêter à confusion sur la nature de mes sentiments j’ai décidé de vous proposer ce dialogue entre Georges Mandel et Léon Blum.

 

-         Blum. – Il m’est arrivé souvent, comme à l’instant de me demander si au fond vous n’aimiez pas plus, dans l’action, la joie du mouvement plutôt que l’accomplissement du but.

 

-         Mandel. – Confidence pour confidence, je me suis souvent demandé, de mon côté, si vous aimiez assez le pouvoir pour avoir une chance sérieuse d’atteindre vos objectifs.

 

-         Blum. – Ne confondez pas le recul instinctif devant les responsabilités et le refus de les assumer. Ne pas douter de ses forces, au moins un instant, quelle forfanterie !

 

-         Mandel. – Je me souviens de votre propos, en 36, devant vos camarades socialistes, au moment où vous deveniez chef du gouvernement : « Je ne vous dirai pas : repoussez de moi ce calice… »

 

-         Blum. – Vous voyez bien !

 

-         Mandel. – J’ai trouvé que c’était une étrange dénégation, tout de même… La chance d’agir était enfin à portée de main et vous fallait vous défendre contre le risque qu’on croie que vous n’en étiez pas heureux…

 

-         Blum. – Heureux ! Mais bien sûr que le bonheur n’était pas là ! À peine quelque chose comme une satisfaction angoissée. J’aurai jugé d’ailleurs, au fond, que l’allégresse aurait été plus qu’incongrue : malvenue, inquiétante, en somme condamnable.

 

-         Mandel. – Vous voyez, je n’imagine pas sans sourire Clémenceau parler de « calice » à propos du pouvoir offert. En 1906, quand il a été ministre de l’Intérieur puis Président du Conseil, c’était une revanche. En 1917, un effrayant devoir. Chaque fois, un élan vital.

 

-         Blum. – Cette énergie-là est bien plus proche du cynisme… C’est dangereux.

 

-         Mandel. – Pas plus que lui je ne suis cynique. Je suis réaliste. Le réalisme n’est odieux que s’il ne sert pas l’intérêt général. Quand le réalisme s’efface, les paroles sont creuses et les efforts sont vains.

 

-         Blum, songeur. – Le réalisme, voilà un ami familier. Un ennemi aussi. Je le connais bien. Je lui ai beaucoup consenti, dans ma vie. Mais je m’en suis méfié, aussi. Ses serviteurs manquent d’audace. Leur respiration est courte. Jaurès disait…

 

Qui se souvient de Léon Blum le socialiste du Front Populaire et plus encore de Georges Mandel homme de droite ( sans doute un de ses biographes récents lui très connu) ? Pas grand monde mais je trouve que ce dialogue en 3 actes l'un de nous deux imaginé par Jean-Noël Jeanneney colle bien à la page d’Histoire, toute pacifique puisqu’il s’agissait d’une élection, que nous venons de vivre.

 

Là, il s’agit du dialogue de deux hommes « livrés par le régime de Pétain aux Allemands » qui « se sont retrouvés emprisonnés, à partir du printemps 1943, dans une petite maison proche du camp de concentration de Buchenwald (…) Ils y sont demeurés 14 mois. » Lorsque Philippe Henriot, ministre de l’Information de Vichy sera liquidé par la Résistance le 28 juin 1944, Mandel sera livré à la Milice qui l’a assassiné en forêt de Fontainebleau, le 7 juillet.

 

« Chacun des deux protagonistes entretenait une admiration et une gratitude passionnées envers une figure tutélaire qui l’avait inspiré, marqué, porté. » Jean Jaurès et Georges Clémenceau.

 

J’ai beaucoup souffert tout au long de cette campagne du procès en compétence fait à François Hollande. Je me suis tu et ce n’est pas ce matin que je vais m’épancher à son sujet. Je le connais bien, je sais qui il est et je suis très heureux de le voir élu. L’alternance est la respiration de la démocratie. Jamais de toute ma vie je ne suis sorti hurler au loup les soirs de défaite, et Dieu sait que j’en ai connue,  alors je ne vois pas au nom de quoi je ne savourerais et ne partagerais pas avec mes amis la joie d’un beau succès.

  

 

 

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6 mai 2012 7 06 /05 /mai /2012 08:00

Tout ici était en place pour une escalade de la violence qui ne pouvait que conduire à la violence armée car celle-ci se nourrissait des effets d’entrainement au sein de l’extrême-gauche italienne, d’une forme pure et dure de la concurrence : la valeur révolutionnaire s’éprouvait à l’aune des capacités guerrières des militants qui, par leur valeur physique, le mépris de sa vie, de soi, de la vie des autres, permettaient d’occuper la place centrale au détriment des concurrents. Cette compétition guerrière masquait le trop-plein d’idéologie et le vide absolu de l’évaluation des rapports de force, en se tenant dans le champ clos de la nébuleuse qui se voulait et se vivait révolutionnaire sur le mode Tupamaros. Les années 72-73 virent une forme de synchronisation du tournant militariste via la mise en place de services d’ordre musclés qui seront les viviers des clandestins. Ainsi pour PotOp : Potere Operario et Lotta Continua (LC) formant le terreau dans lequel les BR établiront leur suprématie sous la forme d’un oligopole de la violence nourri par la clandestinité. Celle-ci s’agrège, se centralise, se compartimente, afin de se rendre moins vulnérable à la lutte anti-terroriste, devient le refuge de tous les activistes en rupture et par le fait s’isole du réel, développe de pur réflexe de survie, de la violence pour la violence forme d’un fonds de commerce sans autre débouché que lui-même.


Les textes de la Direction stratégique des BR, sérieux comme des culottes de peau mes petits camarades révolutionnaires, ne déclarent rien moins qu’il faut transformer « le processus de guerre civile rampante… en une offensive générale… » pour la destruction de « l’ennemi » et faire barrage à l’hégémonie de la bourgeoisie impérialiste en passe d’anéantir la révolution en marche. Il ne manquait plus que le train spécial de Trotski et la levée des masses de Mao : l’alternative était claire mais rustre comme le dira Lauro Azzolini  « soit nous faisions cette guerre sérieusement, ou alors il valait mieux y renoncer… » En plus c’était faire la guerre à l’Etat donc tout miser sur la guerre civile, un affrontement généralisé. Pour bien s’emplir la tête de la dureté des BR il faut lire le témoignage d’Enrico Fezzi, professeur génois, membre des BR. Il raconte l’exécution filmée de Roberto Peci, frère du premier repenti de l’histoire du terrorisme. C’était le 30 août 1981, la gauche venait tout juste de revenir au pouvoir, ça semble loin mais moi, même si je n’avais participé ni de près, ni de loin à ces dérives, je garde tout au fond de moi le souvenir de ces visages de jeunes gens et de jeunes filles qui me ressemblaient et qui emportés par leur folle dérive se mueront en meurtriers de sang-froid. Mais, sans les excuser ni prendre en compte leurs justifications, même s’ils ont du sang sur les mêmes ils ne sont pas plus condamnables que tous les intellectuels qui les ont poussé au crime pour mieux se laver les mains à l’heure des comptes.


« À travers les images de l’exécution, le groupe s’éveillait à lui-même et entérinait le lien de la Terreur destiné à cimenter son unité. Il donnait un corps à l’idée que la lutte armée était en train de l’emporter parce que le pays était désormais au bord de la guerre civile : parce que l’antagonisme social avait déjà pénétré tous les pores de la vie et que rien n’en pouvait empêcher l’effondrement révolutionnaire. Le meurtre de Roberto Peci se nourrissait directement de cette folie. Les photographies prises durant l’exécution se veulent la mémoire de l’avenir, elles prétendent rejoindre les images les plus terribles des guerres civiles de toutes les époques et de tous les pays, celles de la guerre d’Espagne, celles de la Résistance. » Le PCI, face à cette escalade de la violence, ne commencera vraiment à réagir que plus tard. Il condamne mais estime toujours que le danger principal est constitué par la « subversion fasciste ». Ce n’est qu’en 1979, après l’affaire Moro, qu’il va s’opposer frontalement aux BR en menant une bataille politique pour défendre les institutions et la démocratie italienne. Il n’empêche que les BR continueront de bénéficier d’appui auprès des sympathisants du PCI. Paradoxalement, le PCI ne bénéficiera pas de cette attitude déterminée et courageuse contre le terrorisme gauchiste car sa défense de l’Etat remettra en selle de la Démocratie Chrétienne sans que le PCI n’apparaisse pour autant comme une alternative.

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6 mai 2012 7 06 /05 /mai /2012 00:09

Ce sont les Vieilles Charrues qui le disent L'album Boys & Girls du groupe du Sud des Etats-Unis Alabama Shakes c’est un disque de rock 'n soul authentique et accrocheur, « une sorte de miracle sonique parfait pour consoler les fans éplorés des White Stripes et d'Amy Winehouse : Brittany Howard et ses acolytes basés à Athens, Alabama ont en effet dans leur répertoire fraîchement gravé pour l'éternité des titres qui évoquent joliment ces deux artistes et leurs mirifiques influences, Led Zep, Al Green, Aretha Franklin, Otis Redding, Creedence Clearwater Revival, Ike & Tina Turner... Passéistes certes, mais sachant surtout écrire des putain de bons titres et les interpréter live en studio avec une énergie salement viscérale les Alabama Shakes ! Dès Hold On, le premier titre de leur opus idéal pour réveiller les morts, on tombe raide dingue de ce rock sudiste faisant penser aux Kings Of Leon... Et après, c'est une suite ininterrompue de futurs tubes entre soul, rock 'n roll, gospel et country blues. »


 

 

Alabama Shakes secoue Paris titre Libé sous la plume d’Esther Degbe

 

Un mois après la sortie de son premier album, le groupe américain a rempli la Flèche d'or pour sa première date française.

 

« Les lumières s’éteignent enfin. Hurlements. Sifflets. Applaudissements. «Welcome to the party», lance Brittany après avoir saisi sa guitare jazz rouge. Elle commence à jouer et il devient impossible de la quitter du regard. Elle pose sa voix avec la douceur d'Aretha Franklin avant de partir dans des râles violents à la manière de Jack White. Sa voix monte très haut, change de tessiture et devient rocailleuse. On se retrouve happé par sa musique, vampirisé par son charisme. Comme un guitar hero, la tête renversée en arrière, elle se balade sur le manche de son instrument avec une aisance insolente, et envoie des solos de guitare bluesy. Après Jack White, John Lee Hoocker. On en oublierait presque l’efficacité de la session rythmique et du claviériste aux petites mains surdouées qui survolent le clavier. Les cinq d’Alabama Shakes dégagent un naturel déconcertant. Sur scène, l’album Boys and Girls se transforme en fête au fin fond du désert »

 

La suite ICI link
JE VOUS OFFRE L'INTEGRALE DE LEUR DERNIER ALBUM BOYS&GIRLS

 

 
 

 

 

 

 

 
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5 mai 2012 6 05 /05 /mai /2012 16:00

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C’est l’âge, je sais ! Je prends le risque de me voir traiter de soixante-huitard attardé mais, que voulez-vous, ce qui se passe au Québec en ce moment ne peut que me réjouir. Que la jeunesse s’ébroue, proteste, résiste, me semble bien plus salubre, plus réconfortant, plus sympathique, que de la voir se comporter comme un troupeau de petits rentiers effarouchés.

  

« Depuis la mi-février, un mouvement de grève étudiant dénonce la décision du gouvernement québécois de Jean Charest d'augmenter les droits de scolarité de 75% en 5 ans. Ils sont plus de 300.000 en grève: parents, enfants, retraités, professeurs, membres d'organisations et étudiants se réunissent sous le thème « Pour un printemps québécois ». Des milliers arborent du rouge (la couleur du mouvement) dans les cheveux, aux oreilles, sur les sacs ou en épinglette. Certains parlent de "printemps érable", en écho au mouvement de contestation dans le monde arabe et au sirop d'érable, emblème du Québec » La suite sur le site de l’Express par Sophie Malherbe avec AFP, publié le 04/05/2012 à 15:02, mis à jour à 17:33 link


Nus dans la rue visionner la vidéo  où une étudiante proclame là où il faut « je montre ma raie à Jean Charest »link


Pour clore cette chronique je vous offre l’article de Jean-Simon Gagné dans Le Soleil publié le 01 mai 2012 à 23h18 | Mis à jour le 02 mai 2012 à 09h22 Le Québec des vieux cons.

 

J’aime !

 

Quatre cent quatre-vingt-quatorze dollars. C'est le montant des contraventions qui ont été distribuées à des étudiants, pour avoir «entravé la circulation», près de la Grande Allée, vendredi dernier. Bref, pour avoir manifesté pacifiquement, dans la rue.

J'en vois qui se réjouissent. «Bien fait pour eux, disent-ils. Ces morveux récoltent ce qu'ils méritent.»

Ah oui? Il a donc suffi de 12 semaines de grève étudiante pour égratigner notre vernis démocratique? Pour applaudir ce flagrant abus de pouvoir?

Pourtant, n'importe quel juriste confirmera que lorsque la punition est aussi exagérée, c'est la loi elle-même qui perd sa crédibilité. Les policiers qui distribuent ces amendes débiles ne maintiennent pas l'ordre. Ils jouent le rôle du nigaud qui scie la branche sur laquelle il est assis.

Deux écoles s'affrontent. Dans le coin droit, l'ancien maire de Chicago, le cynique Richard Daley, qui disait : «Le policier n'est pas là pour créer du désordre. Le policier est là pour préserver le désordre.»

Dans le coin gauche, le président François Mitterrand, qui répétait en substance : «Si la jeunesse n'a pas toujours raison, ceux qui font le pari de l'humilier ont toujours tort.»

D'accord. Il n'y a pas d'âge pour être un vieux con. Le vieux con, des fois, c'est vous. Des fois, c'est moi.

Je sais seulement que l'exemple à ne pas suivre vient d'en haut.

Pendant des semaines, le gouvernement de Jean Charest a traité les étudiants avec toute la condescendance d'un missionnaire jésuite parti évangéliser les pygmées, dans le Congo belge du XIXe siècle. Combien de fois a-t-on entendu que les jeunes étaient des «enfants gâtés»?

Et voilà que le gouvernement s'accroche désormais à la crise comme un nageur à bout de souffle se cramponne à une bouée. Réussir à mater les grèves, cela constitue son passeport électoral. Sa planche de salut. Sa meilleure chance de remporter des élections rapides, avant que les révélations de la commission Charbonneau n'achèvent de le déshonorer.

Reste qu'il est difficile de ne pas sourire lorsque le gouvernement prétend que la hausse des droits de scolarité constitue une question de principes. C'est qu'au fil des ans, voyez-vous, on a distingué autant de principes derrière les grandes actions de ce gouvernement que de peignes dans le garde-robe d'un chauve...

Soyons honnêtes. La condescendance n'est pas une exclusivité gouvernementale.

Dimanche, il faut voir avec quelle complaisance les trois principaux leaders étudiants ont été accueillis à l'émission Tout le monde en parle.

Quoi? Des jeunes Québécois qui savent s'exprimer? Des jeunes qui ne grognent pas comme des hommes de Neandertal? Des jeunes qui réfléchissent sans se curer le nez avec leur doigt? Les gens présents sur le plateau de l'émission n'en finissaient pas de s'extasier, comme s'ils n'en croyaient pas leurs yeux.

Des fois, les gloussements de satisfaction conduisent tout droit à la bêtise, plus sûrement qu'un coup de matraque sur la tête.

Le seul moment embarrassant est survenu lorsqu'on a rappelé à Gabriel Nadeau-Dubois, le porte-parole de la CLASSE, à quel point le cinéaste Xavier Dolan le trouvait «sexy». Plus léger, tu gagnes à une course de montgolfières. Si c'est cela, la gauche éclairée, qui pourra reprocher au mouvement étudiant de vouloir rallumer une lumière au bout du tunnel?

Du côté de l'humour, malgré la fièvre étudiante, l'humeur apparaît sombre, comme en témoigne cette blague, gracieuseté d'un étudiant...

«Un jour, un énorme tremblement de terre secoue la forêt où Blanche-Neige s'est réfugiée pour échapper à la méchante sorcière. La caverne des sept nains s'effondre, emprisonnant tous les habitants sur des tonnes de débris. Accourue sur les lieux, Blanche-Neige fouille les ruines à la recherche de survivants. Soudain, une voix se fait entendre, sous les décombres.

- Votez pour Jean Charest et le Parti libéral! Votez pour Jean Charest et le Parti libéral!

Un sourire radieux illumine aussitôt le visage de Blanche-Neige.

- Dieu soit loué, s'écrie-t-elle. Simplet est vivant!»

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5 mai 2012 6 05 /05 /mai /2012 00:09

Je commence comme souvent par des souvenirs : celui du Gois de Noirmoutier que nous empruntions dans la C4  de la famille Remaud pour aller pique-niquer dans le bois de la Chaize, connu pour ses chênes verts et ses mimosas, ainsi que ses belles plages ombragées. J’aimais beaucoup ce petit coin de paradis, notre Riviera, avec ses villas blanchies à la chaux disséminées dans cette forêt. Nous abordions le Gois par la commune de Beauvoir-sur-Mer nichée dans la baie de Bourgneuf qui est un vaste arc tiré depuis la Pointe Saint-Gildas, au du sud de l'estuaire de la Loire, jusqu'à Beauvoir-sur-Mer et fermé par l'île de Noirmoutier jusqu'à l'Île du Pilier. Elle inclut ainsi la côte sud du pays de Retz, le littoral du Marais breton et la face est de l'île de Noirmoutier.

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Au Moyen Âge, où elle se nommait Baie de Bretagne, le fond de la baie était plus vaste. Son littoral s'étendait alors jusqu'aux portes de Machecoul et de Challans et était parsemée de plusieurs îles, dont l'Île de Bouin. L'envasement du fond de la baie, suivi de la création de polders et de marais salants, ont contribué à la création du Marais breton, réduisant d'autant la superficie de la baie. Les marais salants en ces années-là  déclinaient faute de rentabilité. Les grandes salines produisant ce que nous appelions le sel fin qui était du sel gemme ou du sel raffiné des Salins du Midi : le sel la Baleine venant des Salins du Midi, prenait le pas sur le gros sel, ce sel gris dont on se servait pour saler le lard et les jambons. Rien ne semblait pouvoir freiner cet inexorable déclin, comme les paysans les paludiers disparaissaient et les marais salants étaient abandonnés.


Revenons un instant en arrière : la baie de Bourgneuf située entre Bretagne et Poitou récoltait un sel de pas très bonne qualité car mal raffiné mais par le fait même ne coûtait pas très cher : il revenait moitié prix du beau sel gemme allemand de Lunebourg. Nos chers voisins anglais qui, jusqu’au XIVe siècle assurait leur consommation en bouillant l’eau de mer, estimèrent alors qu’ils connaissaient les prémices de la révolution industrielle avec l’essor de la draperie, plus économique de s’approvisionner en sel marin de la Basse-Bretagne. Économie de main d’œuvre, de combustibles qui, alors que la guerre de 100 ans était à son apogée, le pragmatisme anglais profitait de la neutralité des ducs (la Bretagne n’était pas encore la France) pour gagner des sous. La baie de Bourgneuf était un véritable no man’s land, une sorte de zone franche entre les deux seigneuries qui avaient conclu un traité. Tout le rivage appartenait à de grands nobles, des abbayes ou des bourgeois des villes dépendant tous du duc de Bretagne. Pour la Bretagne, « pays pauvre d’entre les pauvres » le pactole saunier fut l’objet de tous les soins. Les rois de France perpétuèrent la tradition et le sel de la baie, peu taxé, ne suffisait pas à la demande. « Il reste le parfait exemple d’une relance économique stimulée par une faible imposition. Expérience qui fera toujours rêver les économistes distingués et frissonner les gouvernements. » note avec humour Maguelone Toussaint-Samat.

 

Mais, comme souvent dans l’histoire des hommes, le renouveau des marais salants agricoles allait venir de là où l’on ne l’attendait pas : de la Loire-Inférieure ! Pourquoi donner à ce département voisin du mien cette ancienne appellation. Tout bêtement parce que lorsque j’ai appris les départements français à l’école primaire il en était ainsi : le changement est intervenu en 1957. Je plaisante un chouïa rien que pour vous donner les chiffres et quelques détails sur ce qu’étaient les marais salants de ce département à la fin du XIXe (ils sont tirés d’un petit opus d’Adolphe Joanne géographie de la Loire-Inférieure chez Hachette 1880, les livres scolaires étaient beaux en ce temps-là).


2442 ha dont 1600 pour les marais salants du Croisic, de Batz, de Guérande et du Pouliguen, 425 pour ceux de Mesquer, Saint-Molf et Assérac, 25 pour ceux du Pornichet, et 392 dont 302 abandonnés, pour ceux des Moutiers et de Bourgneuf. Soit 1/7 de l’ensemble des marais salants de l’Ouest.


C’est quoi un marais salant ?


Ce sont « une série de canaux et de réservoirs dont le fond est inférieur de 1,50 à 2 m au niveau moyen de vives eaux : l’eau de mer est introduite pendant les grandes marées par un canal appelé étier ou fossé, dans un grand réservoir appelé vasière, et de là dans un deuxième réservoir appelé cobier ou métière, où elle se concentre par évaporation. Elle se rend ensuite dans des compartiments appelés fares ou vivres, qui sont disposés dans le pourtour de la saline et qu’elle parcourt en diagonale, puis dans de grands compartiments intérieurs nommés adernes ou hauts-ternins, qui sont placés le long de la file des œillets et où l’eau n’a plus qu’une profondeur de 5 cm. Arrivées aux œillets, la couche d’eau est réduite à 2 cm sur les bords et à 5 mm au plus dans la portion centrale.

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Le paludier vient tous les deux jours, pendant la saunaison, avec le rable ou grand râteau plein en bois, attirer sur une petite plate-forme ou ladure le sel qui s’est formé dans l’œillet. Le sel blanc est écrémé à la surface et recueilli à part ; le sel ramassé au fond est en gros cristaux qui retiennent quelques parcelles terreuses du fond et leur doivent leur teinte grisâtre. À Bourgneuf, le sel est déposé sur une partie, disposée en plate-forme, des digues en terre ou bossis qui séparent les salines ; cette plate-forme s’appelle tosselier ; le sel y est recouvert, pour être préservé de la pluie, par des herbes grossières ou rouches. Dans le marais de Guérande, le sel est porté de la ladure au mulon, qui est soustrait à l’action des pluies par une enduit de terre argileuse. »

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L’auteur du manuel constatait en cette fin du XIXe que la culture des marais salants était « complètements abandonnés aux colons par les propriétaires qui, la plupart du temps, ignorent même l’emplacement de leurs œillets. » Il notait qu’un œillet produisait en moyenne pendant les 40 jours de saunaison (entre juin et septembre) 1200 kg de sel gris et 80 kg de sel blanc. Enfin, en conclusion l’auteur soulignait que l’activité avait cessée d’être rentable et qu’un grand nombre d’œillets étaient abandonnés. « Des raffineries de sel existent au Croisic et au Pouliguen. »


Et puis, un beau jour de 1984, à la demande d’un certain Claude Evin, député de Loire-Atlantique, compagnon de route de mon Ministre Michel Rocard alors en charge de l’Agriculture, j’ai reçu dans mon bureau de la galerie Sully, au 78 rue de Varenne une délégation de paludiers de Guérande. Je les ai écoutés avec attention sur un sujet dont j’ignorais tout. Ils m’ont dit que leurs marais salants, les plus septentrionaux d'Europe, avaient failli disparaître dans les années 70, menacés par un projet de rocade. Que les paludiers guérandais s’étaient organisés en syndicat de producteurs en 1972 pour défendre le site et leur profession. Qu’ils étaient environ 180 paludiers entretenir l’architecture de leur marais. En 1980, le bassin n'a produit que 300 tonnes à cause des raisons climatiques mais qu’en moyenne ils récoltaient 9000 tonnes par an. Le problème pour eux c’était que le sel était un produit banal, dont la consommation stagnait autour de 2,7 kg/hab./an, mal payé car le marché de 110 000 tonnes était dominé par de grands groupes : les Salins du Midi 60% sous la marque la Baleine, le groupe belge Solvay avec Cérébos 25% et les salines d’Einville 10%. Un détail qui me frappa à l’époque : le sel de Mer de la Camargue, très mécanisé, lavé ne contenait que du chlorure de sodium, le fluor ou l’iode étaient ajoutés par la suite. Bref, cette petite poignée d’hommes déterminés, voulait donner un avenir à leur produit en prenant une place sur un marché très banalisé.


Dans le groupe un certain Charles Perraud qui sera la cheville ouvrière de ce projet. Gonflés les gus mais, la suite allait le prouver, se sont eux qui allaient bouleverser le linéaire du sel contre les mammouths ankylosés. Rassurez-vous, je ne suis pour pas grande chose dans leur histoire mais, à l’époque, cette rencontre m’a beaucoup marqué car c’était mon pays, et que ces hommes, héritiers d’une tradition quasi-millénaire, prenaient leur destin en mains, ne se laissaient pas intimider par l’ampleur du défi. Quand j’écrivais les discours de Rocard à l’attention de la viticulture du Languedoc-Roussillon, la petite musique des paludiers de Guérande trottait dans ma petite tête et je me disais : il n’y a jamais de cause perdue lorsque des hommes de bonnes volontés se lèvent et, collectivement, se retroussent les manches pour assurer leur destin.

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En 1995, Charles Perraud déclarait à Blandine Hennion de Libération «Nous défendons une politique de filière pour ce produit de terroir. Il a fallu développer la qualité et mettre en place une gestion des stocks avant d'espérer se faire référencer dans les centrales d'achats des grandes surfaces» et celle-ci écrivait « En 1991, cette politique de qualité a porté ses fruits: le sel de Guérande obtient le fameux Label rouge. Finies les seules ventes en vrac, le GPS a pu distinguer trois sortes de sel, le sel agricole pour l'ensilage, le sel gris traditionnel et le Label rouge. Toute la production était payée 1.000 francs la tonne au paludier il y a cinq ans. En 1995, le sel agricole s'achète 1.500 francs la tonne, le sel traditionnel 20% plus cher, et le Label rouge 2.200 francs. Le Pérou? Pas vraiment. Car les paludiers ont dû investir pour développer une gamme de produits en petits conditionnements, pour partie fabriqués par leur filiale les Salines de Guérande, un négociant en déconfiture racheté par le GPS en 1992. » (le GPS est le groupement de producteurs de sel).


Depuis, Le sel de Guérande a été enregistré en IGP par la Commission européenne par parution au JOUE n° L 80 du 20 mars 2012. Il avait été reçu le 22 février 2011 par la Commission. Le traitement et l’enregistrement ont ainsi été très rapides.

Je me propose d’aller, un de ces 4, interviewer Charles Perraud pour reprendre le fil de cette histoire…

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4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 16:00

« Ce que je soutiens, c’est que la société française d’aujourd’hui n’est pas un système unitaire totalement encadré, mais un monde de pressions contradictoires, de tensions, de forces et de faiblesses, d’attentes concurrentes, de désir de statu quo chez des personnes qui aspirent par ailleurs au changement. C’est une situation de conflit qui traverse les groupes et exige de chacun qu’il choisisse entre des idées complexes de générosité et d’égoïsme, le désir de changement et la peur d’en souffrir, la loyauté et l’engagement, le cynisme et la désertion. »

« Selon moi, la France d’aujourd’hui est une société dotée de la plupart des ressources – matérielles, psychologiques, intellectuelles, morales – nécessaires pour lui permettre de résoudre par elle-même ses problèmes les plus graves. Les Français se doutent bien que l’impasse actuelle ne peut pas durer. Selon moi, ils sont partagés entre les désirs de changement et les désirs de sécurité, face à un nouveau monde, lointain, qui ne figure pas sur les cartes anciennes. »


Ces deux extraits d’une conférence doctorale faites par Suzanne Berger (traduite de l’anglais par Françoise Lazare) à Sciences Po Paris date de janvier 2007. Je lui avais déjà consacré une chronique en fin 2007.


Oui 5 ans déjà !

 

Ce que dit Suzanne Berger à propos de notre pays me semble toujours très pertinent mais il n’en reste pas moins vrai que, ce qui apparaissait comme une menace il y a cinq ans, est aujourd’hui appréhendé comme une réalité que l’on ne peut dénier. Ce qui a changé depuis c’est que les contours de ce nouveau monde, qui paraissaient flous encore en 2007 se sont précisés, durcis, et que ceux qui vénéraient la seule main invisible du marché sont maintenant dans le collimateur des gardiens de l’orthodoxie des marchés financiers et se disent conscients de notre dénuement. Mais comme l’écrit un éditorialiste du Monde hier « Avant d'imaginer de se «  protéger » de certains aspects de ce gigantesque bouleversement, encore faut-il en avoir fait le décryptage. Les Américains disent de leurs dirigeants qu'ils ont ou n'ont pas « the vision thing » - cette capacité à raconter le monde tel qu'il est ou tel qu'il va et à ancrer l'action politique intérieure dans un contexte plus large. Bill Clinton avait « the vision thing » : il fut le grand pédagogue de l'accélération de la mondialisation. Professoral lui aussi, Barack Obama décrit la montée en puissance des " autres ". C'est important. »


En effet, que ça nous plaise ou non, le basculement du monde n’est pas réversible : la Chine, l’Inde, le Brésil et toute une litanie d’émergeants sont là et bien là, et le nier serait mortifère. Et il ne s’agit pas seulement de concurrence économique mais avant tout de vitalité et de confiance en nous-même. Face à ces défis rien n’est pire que la recherche de boucs émissaires faciles à identifier, à vilipender, diaboliser… Les autres, les autres, toujours l’autre menaçant, qui vient manger notre pain dans notre assiette. Et pourtant c’est bien avec les autres, chez nous, comme dans l’espace européen, que nous pourrons agir et reconstruire un modèle économique viable et en capacité de prendre toute sa part dans le jeu  des 4 ou 5 blocs mondiaux. C’est la tectonique de plaques qui fait se morceler puis se recomposer des continents. Le nôtre c’est l’Europe. C’est l’Europe avec tous ses défauts, ses insuffisances, son absence de volonté politique, la dérive impériale au plan économique de la Grande Allemagne, l’isolationnisme imbécile des Anglais, notre propre suffisance de Français toujours prompts à croire que nous pourrions revenir aux doux délices d’une France forte à la de Gaulle, et bien sûr la bêtise consommée de la Commission Européenne dirigée par une génération nourrie au sein de l’école de Chicago.


Pour moi c’est clair face à une telle transition, c’est en nous-mêmes d’abord que nous devons faire des choix, et les choix sont toujours douloureux et difficiles. Ceux qui vont nous gouverner demain ne seront qu’à notre image et leur capacité d’agir tiendra à ce que nous serons aptes à leur donner. Comme l’écrit très justement Suzanne Berger ça « exige de chacun qu’il choisisse entre des idées complexes de générosité et d’égoïsme, le désir de changement et la peur d’en souffrir, la loyauté et l’engagement, le cynisme et la désertion. » Je ne crois ni au gouvernement par décret, ni au consensus, il est souvent mou et a minima, mais en des compromis négociés, pacificateurs des esprits, générateurs de mouvement et de confiance. Créer des liens ça ne se fait ni dans l’incantation, ni sur les estrades mais par l’écoute et la compréhension, la capacité de faire un bout de chemin ensemble. En 9 mois de médiation, à mon minuscule niveau j’ai pu constater et montrer qu’un dossier sans solution apparente pouvait aboutir

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4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 00:09

Lorsque j’ai reçu la chronique du mois d’Eva, en fin de journée, juste avant le débat des chefs, que je me suis bien gardé de visionner, je me suis dit en la lisant : « là personne ne va croire que nous ne sommes pas de mèche… » En effet, je suis fou du Paris-Brest, et qui plus est de celui qu’évoque Eva. En janvier 2010 j’ai pondu une petite chronique pour lui déclarer ma flamme – pas à Eva que je ne connaissais pas, mais au dit Paris-Brest – et lui donner un compagnon : Avec mon Paris- Brest, garçon,ce sera une cuvée Joséphine de Gilles Azam... Mon choix, très sentimental de bulles de Limoux, et de cette cuvée dont le nom m’évoquait une très belle chanson de Bashung, je ne le savais pas à l’époque, allait dans le même sens que celui d’Eva. Là encore, ma chroniqueuse préférée, a visé au cœur de ma cible personnelle : je suis fou du blanc de blancs de Pascal Agrapart. Voilà c’est écrit, c’est ainsi que va la vie des amis : il est bien agréable de se découvrir, comme ça, au détour d’une chronique des coups de cœur communs…

photo Eva 

Je suis salé. Plus que sucré. Je n'éprouve pas de gourmandise particulière devant une tablette de chocolat ou un éclair au café et une forêt noire me laisse complètement indifférente. Je préfère laisser ma part. Depuis longtemps donc, les gâteaux classiques de pâtisserie ne m'ont pas fait envie, m'ont souvent écœuré et je garde encore des souvenirs lourds et peu agréables de gâteaux aux mousses lourdes à la sucrosité écrasante.

 

Sauf que. C'était sans compter sur ma bonne étoile culinaire Stéphanie, (lien link qui après m'avoir entraîné au Plazza Athénée pour y déguster une fabuleuse religieuse au caramel au beurre salé, confectionnée par Christophe Michalak (ouais Frédéric, c'est l'autre) lien link , m'emmena dans un endroit magique, ou lieu de perdition selon le point de vue, la Pâtisserie des rêves. link

 

La Pâtisserie des rêves, c'est la boutique-salon de thé du pâtissier Philippe Conticini. Un endroit simplement mais élégamment décoré, des serveuses d'une gentillesse incroyable et surtout, des pâtisseries à tomber !  photoParis-Brest.JPG

Doucement je commence mon exploration de ses pâtisseries mais déjà, je sens que je deviens complètement accro aux créations de Conticini. Son Paris-Brest est une merveilleuse explosion de saveurs en bouche. Sa crème  praliné est douce, fondante, consistante et légère à la fois. Tout se mélange harmonieusement, les saveurs sont persistantes, sans que le sucre vienne tout gâcher. Ce goût subtil mais bien présent du praliné... Et ce cœur coulant praliné... Ça vous emmène loin, très loin... C'est génial tellement c'est bon, tellement on voudrait que ça dure encore et encore ! Il y a un goût de trop peu.

 

Bref, vous l'aurez compris, je suis accro aux œuvres de cet artiste. Un sens de la perfection que l'on ressent à chaque bouchée, un équilibre parfait. Je redécouvre avec lui la pâtisserie.

Ses pâtisseries sont certes plus chères que dans les pâtisseries traditionnelles mais à 5€ en moyenne, je trouve que cela reste abordable, pour un petit plaisir que l'on se fait de temps en temps.

 

Dans le salon de thé, on propose à la dégustation des boissons, dont des infusions saisonnières. Mais je me suis demandé quel vin on pourrait servir avec ce type de pâtisserie...  photoAgrapart.JPG

La réponse peut paraître banale, mais je mettrais du Champagne. Mais pas n'importe lequel. Un Champagne qui soit à la hauteur de la perfection et de l'élégance de ces pâtisseries. J'aurais pu vous citer les Champagnes Tarlant ou Boulard, mais leur travail respectif pour mettre au monde d'incroyables champagnes mérite une mise en avant particulière. J'y reviendrai plus tard. Mon dernier coup de cœur Champagne va à Agrapart. Cuvée Blanc de Blancs, extra-brut. Attention, claque. Une finesse des bulles incroyable, un vin élégant et très aromatique, une subtile caresse en bouche. C'est beau au nez et en bouche, c'est incroyablement bon. Et si vous êtes prêts à acheter du Champagne, allez donc voir du côté de ces Champagnes de vignerons. link

 

Alors comme en mai, on fait ce qu'il nous plait, je reprendrais bien un peu de Paris-Brest

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