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1 décembre 2012 6 01 /12 /décembre /2012 00:00

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Aborderl’hippophagie ici c’est prendre le risque de déchaîner la colère des ligues qui militent contre la consommation de la viande de cheval et, croyez-moi, elles sont attentives et virulentes. Dans ma longue carrière j’ai eu à gérer madame Bardot soi-même pour une sombre et peu sympathique histoire de chevaux polonais bloqués en gare de Nice un dimanche (cette ville m’a toujours semblée être l’épicentre d’embrouilles) et une affaire grave de blocage de l’importation de viande de cheval US contaminée (certains États comme le Texas, l'Illinois, la Californie et la Floride, ont voté des lois qui interdisent l'abattage des chevaux pour la consommation humaine, donc les établissements d'abattage ne peuvent pas être situés dans ces États).

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Alors pourquoi en parler aujourd’hui ? Tout simplement parce qu’un petit livre joliment titré : La boucherie chevaline était ouverte le lundi de Dorian Nieto, un blogueur gastro link aborde avec beaucoup de sensibilité « Je n’ai jamais aimé les villes silencieuses. Le vide dans la ville, les rues mortes, les quartiers sans vie, je les fuis. Longtemps j’ai traqué les vieux bistrots parisiens rien que pour y déplier mon journal et boire des petits noirs matinaux, rien que pou y être cerné de bruits. Je peux affirmer aujourd’hui sue ma décision d’écrire sur la viande chevalin, alors que rien ne m’y prédisposait – ni mon passé de sociologue (quoique, on le verra) ni mon présent de gourmand blogueur (quoique, je ne démentirai pas) –, mon intérêt, mon questionnement et l’enquête qui suivra, sans oublier mon goût pour la viande de cheval, c’est ma détestation du silence des rues des lundis de mon enfance que je le dois. »


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Ai-je mangé de la viande de cheval ?


La réponse est oui à l’insu de mon plein gré car ma sainte mère, à chaque marché de la Mothe-Achard, rapportait un beefsteak de cheval pour fortifier ma croissance à laquelle elle consacrait tous ses soins. Je n’ai plus aucun souvenir du goût de cette viande et depuis je n'ai jamais acheté de la viande de cheval. Les dernières boucheries hippophagiques m'apparaissaient d'une tristesse infinie et puis...


Pourquoi ?


Je crois que c’est à cause de Nénette la vieille jument du pépé Louis que j’ai si souvent conduit lorsque nous passions la décavaillonneuse. Elle a fait partie de ma vie d’enfant et d’adolescent, durant laquelle j’ai vu ma mémé Marie sacrifier volailles, canards, lapins, où j’ai assisté à l’abattage du cochon à la ferme, que j’ai vu les bœufs monter dans les wagons qui les conduiraient à l’abattoir de la Villette, sans pour autant m’abstenir de consommer de la viande de toutes les espèces (sauf de la viande caprine pour des raisons que j’ai expliquées dans une chronique, sentimentales aussi), jamais je n’ai eu envie de pousser la porte du boucherie chevaline. Contrairement à Dorian Neto, comme je l'ai écrit, j’ai toujours trouvé les étals de ces boucheries, tristes, comme si elles portaient la misère du monde; Donc, sans militantisme, même si j’ai côtoyé de près des opposants lors de ma présidence de la journée nationale du Cheval, je me suis contenté d’ignorer ce secteur au Ministère : il existe en effet une Fédération Nationale du Cheval affiliée à la FNSEA, dans le jargon les chevaux lourds.


Pour autant j’ai pris un réel plaisir à lire le petit livre de Nieto, il est bien écrit, respire un réel amour pour cette viande mal aimée, pour autant je ne crois pas que je changerai, non pas d’avis, mais mes habitudes alimentaires. Grand amateur de steak tartare je ne me vois pas en consommer un à base de viande de cheval, mais sait-on jamais ? Bertrand Grébaut, du restaurant Septime, se fait à la fin du livre, avec conviction, l’avocat  de cette viande qu’il a rencontré « il y a deux ans aux Deux Amis. Mathieu Perez m’avait dit : « Si tu aimes le tartare, il faut que tu goûtes le tartare de cheval ! » Effectivement, ça été une vraie révélation : exceptionnel, ce côté sucré et fondant en même temps. » Grébaut aime beaucoup le cœur de cheval, moi je ne suis pas amateur de cœur. Mais mes goûts personnels n’entre pas en ligne de compte et je vous incite vraiment à acheter ce petit livre publié chez Argol 12,50€.


Un point d’histoire pour finir : on ne consommera pas de cheval en France avant la législation de l’hippophagie en 1866.


Une remarque pour ceux qui ne consomment pas de viande en général pour des raisons, dites de respect des animaux, tout particulièrement des conditions dites barbares de leur abattage, je rappelle que tous les animaux, comme tous les êtres vivants ont une fin. S’ils meurent pour des causes naturelles, vieillesse ou maladie, ils vont à l’équarrissage. Pour les chevaux de réforme, avant la législation hippophagique, et ils étaient nombreux comme bêtes de somme « les abattoirs de Paris, sur le site des actuelles Buttes Chaumont. Un lieu terrible, dit-on, où l’on conduisait les chevaux à l’équarrissage. Les chevaux en fin de vie y étaient entassés avant d’être mis à mort, puis découpés en toutes sortes de matériaux. Tout était exploité dans le cheval : les graisses, le cuir, les os, les crins, les sabots, les tendons… et les restes servaient de nourriture pour animaux, écrit Dorian Neto.

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Dans mon quartier, au 102 de la rue de la Glacière, dans une portion de cette rue massacrée par d’indignes dit architectes de l’Office des HLM de Paris, Monsieur Julien Davin tient une boucherie hippophagique. Je suis donc allé y faire des photos dimanche.


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ATTENTION CERTAINES SCÈNES  DE CE FILM  PEUVENT HEURTER DES PERSONNES SENSIBLES !!!



Le sang des bêtes partie 1 par Hypnotic-Poison

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30 novembre 2012 5 30 /11 /novembre /2012 11:09

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Même si l’exprimer ainsi semble enfoncer une porte ouverte : le jeudi qui est la veille du vendredi, garde toujours pour moi une saveur d’enfance car c’était le jour où il n’y avait pas école (le dimanche aussi mais y’avait ce jour-là un autre pensum : la messe et même les vêpres). Le vendredi c’était maigre : triste jour même si le poisson était bon.


Hier ce fut un drôle de jeudi, mal foutu, brinquebalant, avec une grande envie de ne rien foutre de se reposer en se disant « à quoi bon t’agiter dans tous les sens, laisse pisser… »


Et mon dentiste à qui je parle de mes acouphènes me balance : « vous devez avoir un SADAM… » Je frémis et lui de se gondoler en me traduisant son sabir : « Syndrome Algo Dysfonctionnel de l'Appareil Manducateur » et il s’avère à l’examen que j’ai bien un SADAM ! Beau début de jeudi qui par bonheur se terminera en beauté sur la Butte : il ne faut jamais désespérer de ses journées…


Ce vendredi matin, mon cher hébergeur est en rideau : ça m’énerve l’impuissance ! Tient, ils viennent de réparer les tuyaux : ma chronique va vous inonder.


Bref, puisque cette chronique risque de ne jamais vous arriver je me suis dit : laisse-toi aller à te raconter. Mérite de l’écriture en direct : elle va vous tomber sur le râble.


J’en reviens au jeudi.


Ne travailler que 2 jours par semaine, mon rêve de sauvageon en culotte courte et en blouse grise ! La semaine des 4 jeudis, quoi ! Allez à l’école ne m’a jamais vraiment plu, ni forcément déplu d’ailleurs, simplement je détestais être enfermé pendant des heures à soi-disant apprendre : écrire, lire et compter. Nous vivions sous le régime de la classe unique au rythme des plus lents, et Dieu sait si, dans le fin fond de la Vendée des années 50, aller à l’école pour les fils de paysans étaient encore considéré par leurs parents comme une perte de temps, ou plus exactement des bras qui manquaient pour le travail à la ferme. Alors, le cul posé sur mon banc de bois je rêvassais, tout en donnant le change, et j’attendais que ça se passe.


Ainsi, dans ma petite tête, travailler à toujours signifié « travailler de ses mains » et que, travailler avec sa tête relevait d’une activité où seule la liberté était le gage de la créativité. Vivre et travailler au grand air a été pendant très longtemps mon unique horizon. Même lorsque je basculai, sûr le conseil de mes maîtres : nous écoutions nos maîtres en ce temps-là, vers les études : « continuer ses études » disait-on, je ne me voyais pas vivre enfermé le cul posé sur un fauteuil derrière un bureau. Que faire alors, puisque je n’avais pas appris un métier ? Je dois vous avouer que je n’en savais fichtre rien. Mes études de Droit entamée pour mettre le cap sur l’ENA : mon aumônier, l’abbé Blanchet, m’avait dit tu vas faire l’ENA comme mon neveu Michel Albert, et j’avais dit oui pourquoi pas mais je ne savais pas ce qu’était l’ENA. Par bonheur il y eu mai 68 qui me fit jeter aux orties une carrière réglée comme du papier à musique.


Je ne vais pas vous narrer le détail de mon parcours professionnel mais simplement souligner, qu’en dépit de mon statut de bureaucrate, qui dans ma tête reste au fond celui d’un inutile, la fameuse étiquette de « haut-fonctionnaire parisien » que l’on m’a si gentiment collée sur le dos à la suite de mon Rapport, j’ai passé très peu de temps de ma vie derrière un bureau. J’aime trop le grand air, la liberté pour rester ainsi river à des tâches paperassières. Pour autant je n’ai pas la bougeotte mais ce que j’aime par-dessus tout c’est me colleter avec les vrais gens, au plus près de chez eux, là où ils font. J’aime le contact, la confrontation, la force des convictions, faire en sorte que notre devenir commun soit mieux compris, partagé. Faire me semble naturel car c’est vivre et travailler s’inscrit dans cette philosophie où je ne fais aucune césure entre produire ce que mon employeur me demande (y compris sur mon blog où je suis mon propre employeur) et faire les courses, la cuisine, repasser, bricoler, changer une ampoule ou cirer mes godasses. Pourquoi aimer le travail pour le travail ? C’est comme si j’affirmais aimer respirer, je respire c’est tout. Comme la grande majorité d’entre vous je n’ai jamais eu d’autre choix que d’assurer par celui-ci ma survie.


Ce qui m’étonne encore aujourd’hui, à la veille de poser mon sac de salarié, c’est que toute ma vie professionnelle s’est déroulée avec pour toile de fond ce besoin extrême de garder ma liberté en ne sacrifiant pas à un excessif besoin de sécurité. Mes choix professionnels, mes non-choix aussi, ce que certains ont qualifié de chance, n’ont jamais répondu à un plan de carrière précis mais tout bêtement à faire ce dont j’avais envie. Et c’est à ce niveau que ce situe ma chance : d’avoir pu choisir.  Et en ce vendredi, lendemain de mes chers jeudis, avant d’enfourcher mon vélo, je me dis « toi mon Coco t’as vécu une vie rempli de semaines des 4 jeudis… Tu es un privilégié…. »


Et vous, n’avez –vous jamais rêvé de la semaine des 4 jeudis ?


 « La semaine des quatre jeudis » existe depuis le XVe siècle, mais fut d’abord « la semaine des deux jeudis ». A cette époque le jeudi était, comme le dimanche, un jour gras, c’est à dire un jour faste où l’on pouvait manger à volonté en prévision du lendemain, le vendredi, qui était, lui, un jour maigre, un jour de jeûne où l’on ne mangeait pas d’aliment gras..


Au XVIe siècle, par pur esprit d’exagération et pour renforcer le caractère impossible de la chose, la « semaine des deux jeudis » céda la place à « la semaine des trois jeudis ». On retrouve d’autre part la trace d’une semaine “des trois jeudis” dans l’oeuvre de Rabelais, “Pantagruel”:


Au XIXe siècle “la semaine des trois jeudis” devient celle “des quatre jeudis”, puis les enfants s’approprient cette expression quand le jeudi devient leur jour de repos scolaire (de 1945 à 1972) pour parler d’une semaine idéale mais imaginaire où l’on ne travaillerait que 2 jours (4 jeudis + 1 dimanche pour se reposer). Effectivement jusqu’en 1972, dans la scolarité française, le jeudi est jour de congé tandis que le mercredi est travaillé: l’abandon progressif du samedi après-midi comme période de travail amena à rééquilibrer la semaine en basculant le repos du jeudi au mercredi en septembre 1972 (arrêté du 12 mai 1972).


En bonus le Bordeaux d'Alain Juppé : qui c'est qui a écrit ça ?


 « Que diable le bon Bordelais Juppé est-il allé faire dans cette galère ? Déranger le maire de Bordeaux pour l'obliger à manger son chapeau me semble d'une indécence extrême. On m'a reproché de dire que Bordeaux était la capitale de la France, mais enfin l'expérience le prouve : quand l'Hexagone s'effondre, tout le monde se précipite à Bordeaux. Ça s'est vu en 1940, c'est de nouveau d'actualité ces jours-ci. On fait monter Juppé pour rien, Sarkozy va s'expliquer là-bas devant la justice. "Les Bettencourt ne m'ont jamais donné un sou", déclare-t-il. Un sou, sûrement pas, mais beaucoup plus peut-être, comme ne l'avouera pas le fonctionnaire Éric Woerth, soutien déterminé de Fillon. »


 

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30 novembre 2012 5 30 /11 /novembre /2012 08:10

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Comme nous tous, ma seule certitude, depuis que je suis né, c’est que la mort m’attend au bout de la route et, comme je ne sais, ni le jour, ni l’heure, je n’en ai rien à péter de cette vieille pétasse de noir vêtue. J’ai horreur du noir, de ces filles du métro toujours en noir : de qui portent-elles le deuil ? Je crois que c’est de la peur de vivre. Alors pourquoi fêterais-je la mort qui imprime sur notre générique le mot FIN ? Je préfère plutôt vous inviter à vous préparer à fêter la mienne…


En effet, comme je suis fou, tel un Salvador Dali sans moustache, au grand désespoir de notre Michel Smith sis tout près du « centre cosmique de l’univers » soit la gare de Perpignan, de la Marche Funèbre de Frédéric Chopin et de la Symphonie funèbre et triomphale d’Hector Berlioz, j’entends bien que ces 2 œuvres soient le seul ornement qui accompagnât la suite naturelle de mon trépas. Ni fleurs, ni couronnes, ni cérémonie, pas de cordons du poêle, pas d’oraison ni d’éloges hypocrites, y’a pas matière, rien que le doux ballet, à l’à pic de là où l’on déposera ma bière en terre, des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens, lui donnant son équilibre et son harmonie…


Donc : « Musique maestro ! »

 

Vraiment je vous invite à auditionner (35mn) la Grande Symphonie funèbre et triomphale, Op. 15. d’Hector Berlioz interprétée magistralement par le Central Military Band of the Russian Ministry of Defence.

Conductor: Valery Khalilov and Sergei Durygin (chorus)

Soloist: Erkin Yusupov (trombone)

Tchaikovsky Concert Hall of the Moscow Philharmonic

 

1. Marche funèbre (Funeral march, Похоронный марш)

2. Oraison funèbre (Funeral oration, Похоронная речь)

3. Apothéose (Apotheosis, Апофеоз)

 

En ma jeunesse en soutane, tout comme François des Ligneris, j’ai tant et tant accompagné avec le curé le corbillard tiré par un cheval empanaché et poussif, porteur de la croix ou d’un chandelier, et parfois du seau d’eau bénite dans lequel barbotait le goupillon avec lequel la bière serait aspergée par la famille et les amis du mort. J’aurais tant aimé que ces transports fussent musicaux comme ceux que l’on  voit dans le Sud de l’Italie avec un orphéon précédant le corbillard ou même comme aux funérailles de Luciano Pavarotti sans les officiels.


Comme je les aime tant vous ferez donc péter les couleurs et, même si je ne pourrai sécher les torrents de pleurs des éplorées lorsqu'elles redescendront du cimetière, il faudra que vous me fassiez fête, en faisant péter aussi les bouchons pour faire honneur au cochon. Je m’entends, je fais référence au mâchon post-funéraire qui est une tradition et non à celui qui sommeille en moi.


Bien sûr, tous bien serrés autour de la table, vous serez alors en manque, mes chroniques ne tomberont plus à l’heure du petit déjeuner où vous vous délectiez, sans que vos tartines embeurrées viennent souiller ma prose, de mes élucubrations longues comme un jour sans pain. Pour vous consoler vous pourrez toujours les imprimer sur vélin et les faire relier plein cuir pour dire à vos petits-enfants : « C’était le Taulier… un gars et bla et bla… »


Trêve d’apitoiement, pour faire plaisir à un gus, qui se pare du doux nom de Lebaron, ça a un petit côté agneau, qui, fuyant les terres grasses et herbées de la Normandie profonde, s’est exilé en un plein Sud venté plein de sangliers. L’heure donc est au MENU, un  dernier accord mets-vins pour faire plaisir à mes groupies gâte-sauce.


C’est simple : Pot-au-feu de cochon suivant la  recette  du chef de la  Villa9trois www.villa9trois.com

 

Sabodet de chez bobosse (saucisson de tête de cochon)

Cervelas pistaché de chez Colette Sybila

Lard fumé d'Alsace

Travers de cochon et échine demi sel

Caillette aux herbes


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Pour le vin que le ShowViniste veut vivant j’en ai choisi un qui vient du Royaume des Morts Vivants.


Je vous mène par la main, alors que suis encore des vôtres, sur le Piémont nord-Pyrénéen, dont le climat, sous une double influence océanique et pyrénéenne, se distingue par une pluviométrie assez forte au printemps, et des variations importantes de température entre jour et nuit tout au long du cycle végétatif. Cet écosystème unique a permis de sauvegarder un patrimoine génétique exceptionnel où s'épanouissent des cépages autochtones très typés comme le Tannat, qui signe les vins de Madiran ou de Saint Mont rouges, ou encore le Gros et le Petit Manseng pour les blancs.


Ce Piémont est le paradis des « lambrusques », vignes sauvages jamais cultivées par l’homme, naturellement présentes en appui sur les troncs d’arbres… Des cépages totalement inconnus, pas même hermaphrodites (donc peu sélectionnées par l’Homme), y ont été découverts. Les vignerons de Plaimont Producteurs ont su les protéger et les étudient depuis plus de 30 ans à travers un travail de recherche minutieux. Ils mènent à présent des micro-vinifications sur une partie de ces cépages


« Vignes Préphylloxériques », millésime 2011, en AOC Saint-Mont.

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« Ce vin hors du temps provient d'une vigne datant de 1871. Plantée sur un sol de sables fauves, la parcelle a ainsi résisté au phylloxéra qui a décimé le vignoble français à la fin du XIXème siècle.


Idéalement située sur le coteau le plus en altitude du village de Saint-Mont, cette vigne de 48 ares fait face au Monastère. Son terroir extrêmement drainant est composé de sables fauves sur une profondeur de plus de 2 mètres. Au-delà, le sol est argilo-calcaire.


Vestige de la biodiversité du Piémont Pyrénéen, la parcelle présente une large majorité de pieds de Tannat, un pied de Pinenc, et quelques pieds de cépages blancs anciens, non vinifiés dans cette cuvée ; historiquement, les familles possédaient leur « jardin de vigne » avec différentes variétés locales et élaboraient alors le vin « de la maison », boisson désaltérante composée de cépages rouges et blancs.


Entourée de figuiers centenaires, palissée en hautains, la vigne a vraisemblablement toujours été soutenue par un fil. Elle nécessite naturellement des attentions très particulières et des soins sur-mesure pour chaque cep : sur certains on laissera deux grappes, sur d'autres quatre ou cinq...

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La production pour ce millésime 2011 est de 1345 bouteilles, numérotées, disponibles par souscription, en réseau traditionnel pour la France. »


Plaimont Producteurs préserve plusieurs vignes de plus de 100 ans d’âge, dont certaines parcelles préphylloxériques uniques en France. Ces très rares parcelles sont de véritables "jardins-musées" ; situées majoritairement sur l'aire d'appellation de Saint Mont, on en compte quelques-unes en Madiran.


La plus ancienne date du Premier Empire. D’une superficie de 20 ares, elle est située à Sarragachies dans le Gers, au cœur de l'appellation Saint Mont. Evènement unique en France (ce fut une première), elle a été inscrite en juin dernier par la Commission Régionale du Patrimoine et des Sites (CRPS) de Midi-Pyrénées au titre des monuments historiques...


Cette inscription se base avant tout sur trois arguments scientifiques :


- Miroir de l'encépagement ancien, la parcelle renferme 20 cépages différents dont 7 jamais répertoriés antérieurement ;

- Elle est le dernier représentant de méthodes culturales aujourd'hui disparues : souches franches de pied, plantation réalisée en pieds doubles (deux souches accolées au même piquet de soutien) et disposée en carré (2x2 m), conduite des souches en hautains appuyées sur leurs piquets ;

- Enfin, son âge d’environ 200 ans en fait l’une des plus anciennes de France, puisqu’elle a été préservée des attaques du phylloxéra grâce à son sol sableux.


Pour Joël Boueilh, Président de Plaimont Producteurs, « Cette inscription est la plus belle reconnaissance du caractère historique exceptionnel de notre parcelle qui, à près de 200 ans, est le témoignage vivant d'un savoir-faire ancestral, perpétué depuis des générations. »

La vinification est effectuée en petit cuvon, par pigeage doux à la main, sur le site du lycée viticole de Riscle, le village voisin de Saint-Mont. La fermentation malolactique est faite immédiatement en fûts sur le site de Saint-Mont. L'élevage a été réalisé dans deux fûts neufs et dans trois fûts de un vin. »


Voilà, comme dab le Taulier s’est tapé tout le boulot, il ne vous reste plus qu’à prendre place autour de la table. Le contrat (1), au sens Sicilien avec Lebaron, notre Parrain du Jour, est rempli. La dernière gorgée c’est bon pour les films. Le taulier a toujours le vin gai car il ne boit jamais seul, mais toujourds en bonne compagnie. Alors, lorsqu’il aura passé l’arme à gauche, toujours à gauche le vieux, vous savez ce qu’il vous restera à faire.


(1)    « Alors je vous invite à nous faire partager le vin du dernier festin. Quel serait l’ultime vin à retenir ? Avant un dernier souffle, quelle serait votre dernière gorgée ? Aurez-vous le vin gai ou le vin triste ? Serez-vous seul ou accompagné ? Et si cette fin vous effraie, passez donc à l’étape d’après et imaginez le vin de vos funérailles, qu’aimeriez-vous laisser dans votre cave pour arroser vos amis ? »


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29 novembre 2012 4 29 /11 /novembre /2012 14:00

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Ce dimanche avait une gueule de dimanche à Orly « sur l'aéroport, on voit s'envoler Des avions pour tous les pays. Pour l'après-midi... J'ai de quoi rêver. Je me sens des fourmis dans les idées Quand je rentre chez moi la nuit tombée… », venté mais ensoleillé, alors après avoir chroniqué toute la matinée et déjeuner d’une goûteuse escalope de veau, j’ai enfourché mon vélo et je suis allé fouiner à la librairie La Hune où j’ai dégotté 3 beaux petits livres. Mais, comme lundi je vais me taper du train link  je me suis dit qu’un petit roman ferait passer l’ennui. C’est alors que je suis tombé sur le prix de Flore 2012 que j’ai ouvert. La première phrase « Quand je me lève, mes dents sont grasses. J'ai un goût sale dans la bouche. Un goût animal un peu dégoûtant. Je le préfère pourtant à celui que j'ai quand je me couche, celui des autres et de leur crasse » a réveillé mes souvenirs d’Emmanuel Bove et de la première phrase de son roman-culte Mes amis « Quand je m'éveille, ma bouche est ouverte. Mes dents sont grasses : les brosser le soir serait mieux, mais je n'en ai jamais le courage. Des larmes ont séché aux coins de mes paupières. Mes épaules ne me font plus mal. »


« Né en 1988, Oscar Coop-Phane a passé une année à Berlin après « quelques études et pas mal de petits boulots. Il est en ce moment barman, mais ça ne devrait pas durer", indique son éditeur... Le jeune Oscar Coop-Phane a reçu jeudi le prix de Flore pour son premier roman, Zénith Hôtel, une galerie de portraits de petites gens aux prises avec un monde trop grand pour eux. » AFP

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J’ai acheté Zénith Hôtel finitude 13,50€


Puis à pied je suis allé me réfugier dans la salle du Flore pour potasser mes acquisitions, me taper un Irish Coffee (il est bien dosé) et un millefeuille d’Hugo&Victor. C’est là qu’en levant le nez je me suis aperçu que j’étais dans le saint des Saints où avait officié Frédéric Beigbeder, président du jury du prix, composé de douze journalistes et qui comptait cette année exceptionnellement deux membres supplémentaires : Olivier Mony de Sud-Ouest et Kerenn Elkaim du belge Vif express. Les vitrines étaient pleines de mon bouquin. Je vous assure que, même si je suis très fort en rapport, je n’avais pas fait le rapport : l’âge sans doute.

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Vous me direz que vous n’avez rien à cirer de mes pérégrinations dominicales dans un haut-lieu du snobisme germanopratin que j’aime bien flâner link  sauf que le jeune Oscar Coop-Phane  a reçu jeudi soir dernier au Flore un chèque de quelque 6 000 euros et un verre de pouilly-fumé gravé à son nom qu'il pourra venir remplir tous les jours au Flore. Je sais les mauvais coucheurs, genre je ne trempe pas mes lèvres dans n’importe quel breuvage, vont me rétorquer que le pouilly-fumé de Ladoucette ce n’est pas le top. Que voulez-vous que j’y fasse, z’ont qu’à protester auprès de Beigbeder, moi ce qui me plaît c’est qu’un prix littéraire associe un verre quotidien à sa dotation. Ça me fait d’autant plus rigoler que dans ma moisson j’ai chopé un petit opus « La part des anges » qui est un florilège de textes d’écrivains qui avaient la dalle en pente : « qu’ils soient ivrognes magnifiques comme Malcom Lowry ou poivrots désespérés comme Charles Bukowski, les écrivains ont toujours eu un rapport étroit, conflictuel et ambigu  a l’alcool. Ils ont chanté le vin et ses vertus, loué l’ivresse, l’ont maudite… »


Je me presse de finir cette chronique dominicale car je vais dîner avec une copine du  côté de la rue Monge…

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29 novembre 2012 4 29 /11 /novembre /2012 00:00

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La première fois que je suis allé déguster les vins d’une petite poignée de vignerons de Savoie c’est Raphaël Saint-Germain qui m’avait pisté. «  Plutôt jeunes - ou toujours jeune ? -, nos vins nous ressemblent et nous rassemblent. Tant dans la démarche que dans le niveau de qualité produite. Et du caractère, c’est vrai ! Chacun de nous vinifie avec sa propre sensibilité, sa propre patte des Vins qui se veulent authentiques, des vins de vignerons, mais tous savoyards !  Alors… Rencontrons nous ce lundi 24 novembre de 10h à 19h autour d'une dégustation de Savoie LES FINES GUEULES ; 43 rue des Petits Champs 2 rue de la Vrillière. »  C’était en 2008.


À l’époque, comme toujours aujourd’hui, j’avais commencé par décoconner en écrivant : «  La Savoie ça m’inspire quoi ? Dans l’ordre : le gâteau de Savoie de maman, léger, mousseux, où parfois elle glissait de la confiture d’abricot ; mon seul et unique séjour en colonie de vacances à St Jean de Maurienne avec les enfants de marins de l’Ile d’Yeu ; l’escalade de la Dent d’Oche où je me suis offert (sic)  la plus belle de mes rages de dents ; la chanson niaise d’Hughes Auffray « va doucement c’est tout bon » ; le festival du film fantastique d'Avoriaz l'année où de Niro était président du jury ; un roman de Patrick Modiano « Villa Triste » au bord du lac Léman ; le Reblochon et les cloches des vaches des alpages ; Alain Berger qui a été directeur de l’INAO ; Hervé Gaymard qui a été le locataire du 78 rue de Varenne à qui j’ai remis « Cap 2010 » et qui m’a donné du monsieur le Président avant de m’abandonner en rase campagne ; notre ministre actuel Michel Barnier qui est venu s’exprimer sur mon espace de liberté… Mais j’avoue, en me couvrant la tête de cendres, en battant ma coulpe, que je suis bien incapable de situer le vignoble de Savoie sur une carte de cette belle province. »


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Depuis je les suis, même qu’ils se sont baptisés d’un nom qui fleure bon la gaudriole : les Pétavins mais qui en fait est des plus sérieux, plus que Franck Merloz c’est dire, puisque le pétavin est une ronce qui pousse entre les cailloux dans les vignes. Avant j’avais  croisé le patriarche Michel Grisard, le pionnier, l’homme du centre Le Centre d'Ampélographie Alpine Pierre Galet et Jacques Maillet à Montreuil link. Par la suite, à la Contre-étiquette qui s’appelait encore Ochato j’avais découvert et beaucoup aimé Mont Blanc du domaine Belluard.link Grâce à eux mon ignorance crasse des vins de Savoie a largement régressé et lorsque cette année de nouveau ils sont « montés » à Paris le lundi 12 Novembre 2012 de 10 heures à 18 heures Au restaurant Le Paul Bert 18 Rue Paul Bert - 75011  je m’y suis rendu à la première heure pour retrouver les vins de Louis MAGNIN, Michel GRISARD, Adrien BERLIOZ, Gilles BERLIOZ, Jacques MAILLET, Domaine SAINT GERMAIN, Domaine GIACHINO, Domaine de SOLEYANE, les 8 fondateurs des Pétavins auxquels s’étaient rajoutés les Domaines BELLUARD & LUCAS.


Comme d’ordinaire c’était sympathique, chaleureux, avec le bon esprit « restons groupés ». J’étais un peu charrette donc j’ai dû faire des choix. De toute façon cette dégustation étant couverte à tout ce qui se fait de mieux sur la place de Paris mes commentaires tardifs et si peu documentés n’ajouteraient rien à la gloire des Pétavins. Mon propos du jour sera bien sûr de souligner le très bon niveau, et même pour certains le haut niveau, des vins présentés, loin de l’image ringarde que trimballait la Savoie, c’est tout bon, du tout bon… mais surtout de saluer ce Collectif de vignerons, pugnaces, convaincants qui, sans rouler des mécaniques, discrètement, avec humour aussi, portent haut leurs vins. Sans entonner une forme de cocorico, qui siérait pourtant bien à cette province raccrochée sur le tard à notre vieux pays, j’ai la liberté de proclamer que des gars comme eux, à leur échelle, viennent ajouter et renforcer  une belle image du vin français, ni passéiste, ni poussiéreuse, mais authentique, qui a devant elle un bel avenir. Accrochés à leurs vignes certes, mais aussi ouverts, disponibles, pas chiants, comme me l’écrivait Raphaël Saint-Germain leurs vins leurs ressemblent et les rassemblent. Belle cordée en route pour de beaux sommets. Merci plus particulièrement à Raphaël et à Michel.


Le Reblochon fermier de chez fermier embaumait, je n’ai pas eu le temps de la photographier avant qu’il ne fut englouti par moi y compris.


Le gâteau de Saint-Genix, aussi connu sous le nom de « brioche de Saint-Genix » ou tout simplement « saint-genix », est une brioche garnie de pralines rouges. Spécialité gastronomique de la petite ville savoyarde de Saint-Genix-sur-Guiers. Excellent avant de reprendre mon ouvrage.


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Dans le Top 100 du Wine Spectator 2012 la Savoie fait une première apparition avec en n°55 Jean Perrier&fils Apremont 2011 17$

 

J’ai beaucoup aimé les 2 cuvées Pétavines photo en tête de chronique.

 

Quelques photos des vins que j’ai dégusté, avec une mention spéciale pour le Giac vin pétillant bio, le Giac'Bulles est une exclusivité du domaine Giachino www.domaine-giachino.fr . Boisson tendrement enivrante, voici « enfin le concurrent direct du Red Bull ! » Cépage : Jacquère  Rendement : variable... Degré : 7,5° Vinification : refermentation naturelle en bouteille et pour le Zéro 2011 cépage chardonnay; effervescent méthode traditionnelle Domaine de Soleyane, Marie-Eliane et Olivier Lelièvre www.domaine-soleyane.free.fr (ils sont dans le Bugey)


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Et comme je ne sais pas distinguer la Savoie de la Haute-Savoie j’ose Francis Cabrel


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28 novembre 2012 3 28 /11 /novembre /2012 14:00

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L’actuel exhibitionnisme indécent de ceux qui s’autoproclament chefs ou leaders, qui s’arrogent un quasi-monopole de la parole dans les médias, qui ont encore l’outrecuidance de vouloir nous faire accroire qu’ils sont aptes à gérer notre Cité me renvoie à un tout petit livre de Ranuccio Bianchi Bandinelli qui reprend un texte extraordinaire de simplicité et de vérité : Quelques jours avec Hitler et Mussolini  tiré de son journal Dal Diaro di un borghese (Journal d’un bourgeois).

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En 1938, Ranuccio Bianchi Bandinelli, professeur d’archéologie et d’art antique, est réquisitionné par le gouvernement de Mussolini pour accompagner la visite d’Hitler et de sa clique, Goebbels et Himmler, en tête dans les musées de Rome et de Florence.

Dans les toutes premières pages, alors qu’il esquisse un bilan de sa vie, il dit de lui-même : « je suis un homme médiocre ».


Pour lui l’homme médiocre c’est l’homme ordinaire qui loin des projecteurs cultive son regard critique et libre.


À propos de son entrée dans le monde il écrivait « aujourd’hui j’ai vingt et un ans… De neuf à vingt ans j’ai cru être – et pas exclusivement par ma faute – un individu exceptionnel… Aujourd’hui je reconnais – et sans modestie – que je suis un homme médiocre si je donne à cette parole sa vraie signification, étymologique, dénuée de la valeur péjorative qui lui a été conférée quand le Surhomme a fait son entrée en scène. » Pour conclure « Les hommes supérieurs, exceptionnels, sont d’une grande gêne pour leurs proches. Je ne veux constituer une gêne pour personne et déteste me faire remarquer. »*


Dans sa postface au petit livre de Ranuccio Bianchi Bandinelli, Angelo Caperna, citant tout d’abord Gorgio  Agamben : Celui qui appartient véritablement à son temps, le vrai contemporain, est celui qui ne coïncide pas parfaitement avec lui, « Quand je l’ai lue, je n’ai pas compris le sens de cette phrase*. Elle avait du style, mais je n’y voyais, comment dire, qu’un tout petit enjeu lié à une sorte de confort bourgeois. Avec le temps, en avançant dans la compréhension de son caractère et de son époque, cette affirmation a pris une autre dimension et j’ai compris pourquoi elle me touchait. C’était là, enfin, que se cristallisait une des grandes questions du siècle, le point le plus fort de ma rencontre avec lui.


Avec cette affirmation, Bandinelli, disait son opposition à « l’héroïsation » de la vie et revendiquait une distance par rapport à l’exhibition des muscles de tout type, en particulier moraux ou idéologiques.


Cela me semble aujourd’hui encore, un bon projet de vie. »


À moi aussi, et je laisse Fipé et Collion dans leur radeau qui prend l’eau…


Ranuccio Bianchi Bandinelli dans son petit carnet où il a consigné chaque soir ses impressions de  ses journées avec Benito et Adolf, les désignait ainsi « Vu Mario et Silla… » Dans Libé de lundi, et il n’y là aucune comparaison, qui serait d’ailleurs vraiment déraison, désigne les deux duettistes, qui se frittent à la Cocoe, se shootent à la Cornar et se Rumpent grave, sous les surnoms : Fipé et Collion. Nous vivons avec des hommes exceptionnels… Rappelez-vous Gueule de Raie et Méchancon…

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28 novembre 2012 3 28 /11 /novembre /2012 00:09

Le taulier est fou du Clairet mais les Bordelais emboitant le pas  à la tendance se sont mis dans la tête de faire du « rosais » comme ces marauds de Provençaux. Grand bien leur fasse mais, tout même, lorsqu’on a le privilège de pouvoir élaborer du Clairet on en fait un must, parole de Taulier. Je sais le Clairet n’est pas du rosé mais pour une fois qu’une ambiguïté linguistique concernant une dénomination d’un de nos vins, à Bordeaux de surcroît, est le fruit de nos amis anglais, si prompt à nous moquer pour les subtilités de nos AOC, je ne résiste pas au plaisir de chroniquer. Claret, clairet, sont des héritages so british, et dans son chapitre 4 Jane Anson conte avec détails et précisions l’histoire des New French Clarets dès les années 1660, « où Arnaud III de Pontac s’était aperçu qu’il ne suffisait pas de faire un grand vin, il fallait le vendre… » et il envoya son fils, François-Auguste, accompagné d’un de ses maître-queux,  à Londres en 1666 à la fin d’une épidémie de peste bubonique et le grand incendie de la ville…


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Dans Bordeaux vignoble millénaire les auteurs écrivent « En 1435,  des paroissiens d’Eysines, Miqueu de Caseras et Peyrona de Neolet, son épouse, versent au chapitre Saint-Seurin, leur seigneur, en guise de cens pour dix tenures en vignes, une demi-pipe de vin clar, bon, pur, noed e maerchant ;une formulation assez commune en Bordelais. On y retrouve le fameux terme gascon de vin clar, anglicisé en « claret » ou « clairet », qui caractérise,  dans l’esprit des contemporains, la production vinicole locale. »


Mais il y a claret et claret, Jane Anson le souligne « Dès leur arrivée sur le marché, ces clarets de premier cru contribuèrent à l’apparition d’une classe de consommateurs plus sophistiqués et plus exigeants que jamais. Le terme New French Claret apparut plus fréquemment dans les catalogues de ventes de vins, se substituant au terme générique de claret. Les prix augmentèrent en conséquence, et l’on commença aussi à décrire les vins selon des critères d’apparence et de goût. La description d’une vente dans la Gazette en 1711 mentionne « de nouveaux clarets bordelais de France issus des meilleurs crus, profonds, brillants, frais et droits. »


« En 1705, une tonne anglaise (954litres) de Pontac (Haut-Brion) s’achetait 60 livres anglaises, tandis que la tonne de claret ordinaire n’atteignait que 18 livres, c’est-à-dire à peu près trois fois moins. »


« Les vins de Haut-Brion, qualifiés « grands vins » dès 1689-1690, faisaient l’objet de soins de conservation attentifs, grâce à des ouillages et des « tirages au fin », c’est-à-dire des soutirages répétés pour éliminer les lies. Rien n’atteste que Pontac se soit particulièrement soucié de sélectionner des cépages, ni qu’il ait discerné les vertus du vieillissement. Sa principale innovation concerne moins la production que la vente. Il fait du haut-brion son « grand cru » soulignent les auteurs de Bordeaux vignoble millénaire.


Ce qui  est remarquable c’est que cet évènement  d’importance, l’apparition des New French Clarets, semble être passé à peu près inaperçu des contemporains tant à Bordeaux que dans les cercles parisiens.


La tendance est lancée : « Le système a si bien fait ses preuves que les propriétaires des autres grands crus vont y recourir : en 1707, la London Gazette annonce ainsi la mise aux enchères d’un lot entier de « New Franch Clarets… being of growths of » Lafite, Margaux  et Latour. Il s’agit de vins de la dernière vendange, expédiés sur lie, sans clarification par soutirage. De ces nouveaux clarets français, l’avis précise l’origine : le mot growth, qui signifie ici cru, prend un sens nouveau. Il se réfère à un terroir particulier et non pas à une appellation générale, telle que graves, palus ou simplement claret. Le terme désigne nommément les trois grands crus médocains qui, ont acquis la notoriété aux côtés de leur prédécesseur des Graves, Haut-Brion. »


Vraiment nos amis anglais y font tout pour embêter avec leur goût pour la complexité. Bien évidemment, en quelques paragraphes, je n’ai pas épuisé le sujet mais l’important c’est qu’en définitive vous vous mettiez bien dans la tête que le Clairet d’aujourd’hui n’est pas un claret d’hier pas plus qu’il n’est un vin rosé de Bordeaux puisque c'est un vin rouge.


L'aire de production du bordeaux-clairet s'étend sur l'ensemble du vignoble de Bordeaux. Bien évidemment il n’y a du Clairet qu’à Bordeaux.


Pour la technique je cite « Pour le bordeaux rosé, la saignée est pratiquée après une macération de 12 à 18 heures alors que pour le bordeaux clairet la macération est couramment de 24 à 48 heures, ce qui donne au vin une intensité de couleur, une vinosité et une richesse de goût plus importantes. »


La Cave de Quinsac qui s’autoproclame capitale du Clairet précise :


« En 1950 Emile Peynaud élabore le Clairet et la Cave de Quinsac devient créateur de l'appellation Bordeaux Clairet et Capitale du Clairet.


Sous cette appellation et selon des critères de qualité spécifiques, nous trouvons, à partir des mêmes cépages que le vin rouge de Bordeaux (Merlot, Cabernet Franc et Cabernet Sauvignon), avec une faible macération entre six et quarante-huit heures, des vins peu colorés, peu chargés en tanins, plus souples et très aromatiques. »


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Bref, jusqu’ici je lichais, lorsque j’en découvrais, du Clairet soit du Château Thieuley, soit du Château Sainte-Marie. Et puis, comme j’ai le goût du paradoxe, le soir du Beaujolais Nouveau, chez Bruno Quenioux, j’ai fait l’emplette  d’un Clairet estampillé Château Massereau 12,60€


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Vraiment c’est du très bon, tout ce que j’aime dans le Clairet, vineux, du fruit de cerise anglaise, les guignes de ma jeunesse que je croquais sitôt cueillies, de la vivacité, de la jeunesse. C’est sans façon, sans chichi, mais ce n’est pas pour autant un vin sans caractère, tout mou, tout clair, light quoi. Alors, une fois n’est pas coutume, je mets ce Claret sur la première marche du podium. Il est mon must et il est évident que ça va avoir un grand écho à Bordeaux mais aussi chez les Parigots têtes de veau et j’ose les Parigotes têtes de vote : « Jean-François et François les mal élus… »


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L1000458Pour vous dire quelques mots sur Château Massereau je passe le stylo à Fleur Godart qui écrit dans Gmag d’avril 2012 : « Philippe et Jean François Chaigneau, jeunes vignerons installés depuis le début des années 2000 au château Massereau, poursuivent un idéal bien singulier depuis la sombre époque du « tout technologique » et l’avènement de la logique de consommation du plaisir immédiat. Ils ont été élevés aux vieux bordeaux et c’est par amour pour ces identités en voie de disparition qu’ils tentent de redonner ses lettres de noblesse à un château Barsacais dans l’aire de bordeaux supérieur, de graves rouges et de barsac. En cherchant bien, ils ont trouvé quelques hectares « à l’abri de la chimie locale » plantés de vieux cépages francs de pied – un peu moins de 10 ha au total – et remplacé les pieds manquants par de jeunes plants en sélection massale.


En sont issus des vins construits, faits pour traverser les années. Mais la traditionnelle structure de cabernets francs, cabernets sauvignons et petits verdots, tout juste arrondie par quelques vieux merlots « à queues rouges », se dévoile difficilement dans sa jeunesse. »


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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 14:00

Lundi je me suis levé de bonne heure. Cap au sud-ouest, à vélo d’abord vers la gare Montparnasse car une bolée d’air frais dans la ville endormie ça réveille. Le train jusqu’à Bordeaux dans un TGV au trois quart vide : la France ne  se lève pas tôt. La ville du médiateur Juppé, qui lui a jeté l’éponge, croule sous l’eau. En voiture Simone pour Montauban, c’est le déluge. Dans l’auto nous échangeons, quelle stratégie adopter, la main de fer dans un gant de velours ou l’inverse ? Seront-ils tous là ? Le ballet des essuie-glaces, imperturbable, a du mal à évacuer les masses d’eau qui nous engloutissent lorsque nous doublons des camions. Même si les chances d’aboutir sont minimes il faut y aller.


Votre Taulier œuvre dans le silence et l’indifférence médiatique en tant quemédiateur aux champs (lisez mes réflexions dominicales sur cette fonction link ) il n’en reste pas moins vrai que les pugilats de nos lamentables dirigeants politiques link montrent crument que le Bien Public n’est plus à l’ordre du jour, que la vie des gens dans la Cité la caste politique du haut s’en bat l’œil, que l’important pour eux est le contrôle de l’appareil, de la cagnotte et de leurs minables porte-flingues. Quelle palette !


Nous sommes à l’heure sur une zone industrielle de Montauban face à la masse de l’usine de ceux qui nous accueillent. Nous déjeunons ensemble à ma demande link Le lieu est improbable très hangar kitch avec un auvent où se pressent autour des tables que de jeunes fumeurs qui sont très majoritairement des fumeuses. À l’intérieur, une grande table d’hôte haute sur pied sur laquelle sont déposés 16 couverts. Ce doit être pour nous. Votre Taulier savoure : le premier round est à son avantage. Mais avant d’entrer son œil de chroniqueur attitré,  délaissant le lait, tombe sur une affiche placardée justement au bas de la porte d’entrée. Il dégaine sitôt genou à terre.


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Nos hôtes arrivent, pas un ne manque à l’appel et, bonheur, il y a des représentants des producteurs. Nous nous installons. La répartition des uns et des autres est une excellente indication. Je savoure. Ma théorie de la table chaude en opposition de la table froide se vérifielink. La nourriture est fort convenable et sur la table il y a des carafons du Nouveau annoncé sur la porte d’entrée. Tout va bien mais au-delà de cette première approche je ne puis vous faire entrer dans la salle où nous allons discuter. Tout ce que je puis vous confier c’est que le lien n’est pas rompu, le lait est toujours dans la casserole. Bref, il me fallait alors regagner mes foyers. Cap sur la gare de Montauban gracieusement conduit par l’un des participants. L’importance des relations humaines est capitale. Je vais emprunter un Intercités, 3 mn entre son arrivée et mon TGV. Tout va bien, nous sommes en avance sauf qu’à l’entrée de la gare Saint-Jean il nous fait trois fois le coup du « nous sommes arrêtés en pleine voie ». C’est râpé. Je vais changer mon billet et, par la grâce des tarifs de la SNCF, celle-ci doit au Ministère de l’Agriculture, 1€ : y’a pas de petites économies. Attente, départ, arrivée à 22h30, vélo, rude journée pour votre Taulier…


À propos, le Nouveau de Montels, ce vin de pays à la dénomination exotique : vin de pays des  coteaux et terrasses de Montauban qui nous avons bu, qui provenait de chez Philippe et Thierry Montels vignerons-éleveurs www.domaine-des-montels.com , était bien agréable. Preuve est faite que la France du vin a des ressources dans tous ses coins et recoins et que nos goûteurs patentés feraient bien de condescendre à y descendre de temps à autre plutôt que de continuer à ne fréquenter le haut du panier.

 

Merci pour les consommateurs du bas.


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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 00:09

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Raide dingue de Bashung j’avoue que je n’ai pas pu résister à la tentation de faire « Gaby, oh Gaby, tu devrais pas m'laisser la nuit/ J'peux pas dormir, j'fais qu'des conneries / Gaby, oh Gaby, tu veux qu'j'te chante la mer / Le long, le long, long des golfes / Pas très clairs… »

C’est Rémy Poussard qui m’a poussé à cette extrémité en sortant de derrière les tonneaux de Bordeaux sont GCVB : Grand Classement des Vins de Bordeaux millésime 2008 et en plaçant en number one des 596 vins classés : Cuvée Gaby 2008…du Château Gaby  www.chateaudugaby.com


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Gaby j't'ai déjà dit qu't'es bien plus belle que Mauricette

T'es belle comme un pétard qu'attend plus qu'une allumette

Ça fait craquer, au feu les pompiers…


Le père Poussard et sa bande de dégustateurs aveugles du troisième type lui ont accordé 17,8/20 et un commentaire où mon cher Alain aurait puisé avec gourmandise pour jouer avec les mots : halo violet / grillé / acidulée / cacao / charnue / fruits noirs : bois de cèdre… pour revisiter sa Gaby des origines…


Robe rubis dense avec halo violet. Nez expressif de marmelade de mûrs et cassis avec du  grillé, de la torréfaction, de la vanille, du poivre et du tabac. Bouche à la matière impressionnante de cassis et mûres avec une superbe torréfaction, de la vanille et du grillé. Matière croquante et charnue avec une subtile fraîcheur acidulée. Splendide longueur de bois de de cèdre et cacao. Finale interminable de fruits noirs. Un très grand vin.


Merlot 100% 4500 bouteilles 30€ et 3 coeurs


Notice de Jacques Dupont du Vignoble dans son célébrissime et indispensable guide des vins de Bordeaux sur le Château du Gaby :


16 ha 39


« En 1999 Antoine Khayat, anglo-franco-syrien (financier de la City) et, d’après la rumeur locale « un gars super-sympa » avait acheté du Gaby à la famille Petit. Comme d’habitude : gros investissements, embauche de Damien Landouar, un autodidacte doué et « très chouette », toujours d’après la rumeur locale. Peu à peu il a redonné du sens à cette propriété et la cohérence qu’elle avait perdue.


Malheureusement, Antoine et sa famille se sont un peu lassés du manque d’enthousiasme du marché pour cette appellation. En décembre 2006, David Curl, Canadien anglophone (et financier aussi) a racheté du Gaby. Un gars « sympa » lui aussi (sources déjà citées plus haut).


Il a conservé la même équipe et continue les investissements à un rythme soutenu 

La qualité est bien là et, pour les débouchés il a embauché un autre jeune, Pierre Rebaud, chargé de l’export. Efficace et « très sympa ».


Chronique du blog Webcaviste sur Château Gaby link 


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« Si le Château du Gaby est réputé être l’un des plus beaux lieux des rives de Dordogne, c’est « simple à comprendre » selon Pierre Rebaud, « mais pour le comprendre il faut venir visiter Gaby… la vue, le paysage vallonné, le château dans son environnement ». En effet, depuis le Château du Gaby, vous disposez d’une vue surplombant la Dordogne. Et grâce à son exposition privilégiée, le Château du Gaby vit au gré du temps et des lumières, et bénéficie donc d’une vue en perpétuelle évolution. « Tantôt la brume du matin ou seulement la cime des arbres dépasse, tantôt le ciel noir gorgé d’eau, mais toujours en fond la Dordogne qui nous protège … et de magnifiques couchers de soleil. L’environnement est très vallonné et chaque butte révèle une propriété », estime Pierre. Le Château du Gaby, c’est aussi une philosophie, comme il l’explique, « être simple, rester naturel, au contact du consommateur, à l’écoute, dans la passion et la transmission d’un savoir et le partage ». En d’autres termes, « toujours faire en sorte de faire le meilleur que nous puissions faire »


Bon pour terminer cette revue de presse je découvre sur le blog de Pierre Rebaud, le gars « très sympa » de notre Jacques Dupont,  où le Taulier n’est pas référencé, normal il  ne plaît pas à tout le monde, Miss Glou Glou … Vinexpo … et Gaby… Ophélie elle sait y faire, elle…link


Me reste plus qu’à me pointer au pince-fesses de B&D au Carrousel du Louvre pour me taper Gaby oh Gaby… en toute discrétion bien sûr et sans aucune modération...


En r'gardant les résultats d'son check-up

Un requin qui fumait plus à rallumé son clop

Ça fait frémir, faut savoir dire stop


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26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 14:00

Si tous les Français mangeaient autant de pâtes que moi nos amis italiens n’auraient qu’à bien se tenir. Contrairement à une idée reçue la pasta ne fait pas grossir, c’est le beurre ou la matière grasse qui en est la cause, elle apporte des sucres lents qui sont excellents pour l’effort tant physique qu’intellectuel. Il m’arrive souvent, en période d’intense écriture de consommer des pâtes aux deux principaux repas pendant toute une semaine. Et qu’on ne me parle pas de monotonie : en Italie, il y a plus ou moins de 300 formes de pâtes, et le nombre ne cesse de croître et si on les accommode à la sauce tomate afin de ne pas se charger la panse, toutes les fantaisies sont possibles. Un petit rappel la tomate est arrivée en Italie en provenance du Pérou en 1554, mais sa culture à grande échelle a commencé seulement au XVIIe siècle mais le pâtes à la sauce tomate sont nées seulement il y a seulement quatre siècles. Au XVIIe siècle, à Rome le commerce des pâtes était le fait des « vermicellai » ; Le pape Urbain VIII, dans une bulle papale de 1641 imposa une distance minimale de 24 mètres  entre deux magasins.


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De plus, comme le prouve ce constat : alors que l’ensemble du secteur alimentaire italien est en berne, la consommation de pâtes a augmenté de 4 % en 2012.


Il suffit de mettre de l'eau sur le feu, jetez-y les pâtes, mélanger avec la tomate et la chambre est agréable et servi. Coût: pas plus de 50-60 centimes d'euro. Le plat de pâtes reste le véritable crise, les pâtes sont « le plat anticrise par excellence », économique et réconfortant. C’est simple il suffit de mettre de l'eau sur le feu, un peu de gros sel, d’y jeter les pâtes, mélanger avec la tomate et la chambre est agréable et servi. Coût: pas plus de 50-60 centimes d'euro.


Chaque année nos voisins italiens consomment plus de 1,5 de pasta de toute nature, avec une consommation par habitant de près de 26 kilos. Les Français en consomment 8kg/hab. En 2011, La production annuelle française a été de 241 933 T, dont 13% de pâtes exportées (marché intérieur européen et pays tiers), soit un volume de 32 155 T et la consommation totale de 513 008 T, dont 59% de pâtes importées principalement d’Italie, soit un volume de 303 230 T (importation de l’industrie française inclue) En plus d'être le plus grand consommateur, l'Italie est aussi le pays leader dans la production avec 3,3 millions de tonnes produites en 2011, suivie par les Etats-Unis (2 millions de tonnes) et le Brésil (1,3 million de tonnes). Les principaux importateurs de pâtes italiennes en Europe sont l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni et l'Europe après le volume record de ventes en Asie, avec la Chine, l'Inde et le Japon qui connaissent les pâtes via les USA.


100 grammes de pâtes fournissent une énergie d'environ kcal 360, dont environ 70 pour cent sous forme de glucides complexes, une bonne proportion de protéines et de matières grasses négligeable. En combinaison avec d'autres aliments tels que le poisson, la viande, le fromage, les légumes, l'huile d'olive et d'autres choses, elles sont  un plat de haute valeur nutritive et facile à digérer, comme nous l'apprennent les principes de la diète méditerranéenne.


Bien évidemment la pasta étant un produit mono-ingrédient, il est naturel que le coût des matières premières et affecte de manière significative exponentielle en particulier lorsque le coût des matières premières, le blé dur essentiellement, est particulièrement forte.


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Tous ces détails sont tirés d’un article fléché par le Courrier International paru sur Linkestai link à l'occasion du IVe Congrès mondial des Pâtes qui s’est tenu à 25 Octobre dernier à Mexico.link 


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Les  étapes de la fabrication des pâtes


Le blé dur, matière première des pâtes, se distingue du blé tendre par la dureté de l'amande, un aspect vitreux, et le fait qu'il se fragmente en semoule. Sa sélection est une étape très importante puisqu'il qu'il est garant de la bonne qualité du produit. Dans la fabrication des pâtes, la proportion du mélange est de 4/5e de semoule et de 1/5e d'eau.

 

Le mélange


Il est effectué par le semoulier : mélanger au sein d'une trémie les variétés de blé dur.


L'élimination des corps étranger


Elle nécessite un passage dans plusieurs machines :


- Les séparateurs, munis de grilles et d'un système d'aspiration, qui dégrossissent le nettoyage

- Les épierreurs à sec qui éliminent les pierres par densité

- Les trieurs qui répartissent les grains selon leur longueur

- Les tables densimétriques qui séparent le blé léger, contenant beaucoup de grains indésirables, du blé lourd

- Les brosses et les laveuses qui viennent parfaire le nettoyage qui sera suivi d'un essorage

Puis, le blé est envoyé dans des « cellules de repos » où il restera de 2 à 10 heures durant lesquelles l'humidité acquise au lavage se répartit dans la partie périphérique du grain, ce qui le rend plus souple et l'empêche de se briser lors de la mouture. Puis, il sera à nouveau brossé et humidifié jusqu'à ce qu'il soit « apte » à subir la mouture.


La mouture


La mouture qui nécessite trois phases :


- Le broyage qui s'exécute progressivement sur des appareils munis de deux cylindres cannelés disposés parallèlement sur un axe horizontal, tournant en sens inverse et à une vitesse différentielle. Cette étape inclut six opérations. Le premier broyeur fend le grain, les suivants détachent l'amande du son. Les produits les plus épurés proviennent du second et du troisième broyeur qui enlèvent le centre de l'amande. Les broyeurs suivants donnent des produits de moins en moins purs destinés à terme à l'alimentation animale.

 

- Le blutage permet de trier les produits selon leur grosseur, c'est le classement granulométrique. Cette opération se fait par tamisage sur des machines appelées planchisters, sortes de caisses garnies de tamis superposés, et soumises à un mouvement giratoire. A l'issue de cette étape, six à sept produits différents sont obtenus dûment calibrés mais hétérogènes en qualité. On trouve ainsi des semoules propres, des semoules avec un peu de son et quelques pellicules de son.


- Le sassage va permettre d'éliminer les fragments de son adhérant encore aux particules d'amandes. La semoule est ainsi complètement purifiée.


L’empâtement


La semoule et l'eau sont placées dans une cuve équipée de pales rotatives hélicoïdales où elles sont malaxées sous vide afin d'obtenir un mélange homogène sans bulles d'air.


Le pétrissage


Le mélange pâteux obtenu précédemment est dirigé vers une presse continue et subit une action combinée de pétrissage et de pressage sous l'effet d'une vis d'Archimède qui tourne autour de son axe dans la goulotte de la presse et qui le fait avancer, tout en lui appliquant une forte pression : de 90 à 150 kg par cm2.


Le tréfilage


Il consiste à faire passer la pâte par des moules pour lui donner sa forme définitive. Dans le cas de pâtes longues comme les spaghettis, il s'agit d'un moule rectangulaire, long et étroit, d'où les pâtes sont extrudées* en écheveaux continus d' 1 mètre, puis directement suspendus par chevauchement sur des cannes horizontales. Ces spectaculaires « rideaux de pâtes » sont ensuite conduits vers l'enceinte des séchoirs.


Le séchage


Dans un premier temps, elles sont pré-séchées par une ventilation d'air chaud, (80°C) durant quelques minutes pour leur permettre de durcir en surface sans être déformées. Puis, elles seront progressivement séchées dans un long tunnel dans lequel souffle un air chaud (entre 70 et 100°) pour en abaisser l'hygrométrie de 32% à 12,5% qui représente le taux optimal de stabilisation pour une conservation de longue durée. Après cette ultime étape, les pâtes seront stockées puis ensachées.


* Trémie : réservoir

** Extrudé : en technologie, fabriqué par extrusion : procédé de formage des matières plastiques consistant à pousser la matière à fluidifier à travers une filière. (définition Encyclopædia Universalis 2006

 

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