Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 décembre 2012 5 21 /12 /décembre /2012 00:09

Fêter les fêtes officielles, carillonnées ou républicaines, et pire encore celles inscrites au calendrier devenues des trucs obligés : Saint Valentin, Fête des Mères, des Pères, des Grands-Mères, Halloween, ce n’est pas mon truc mais, comme je ne suis pas à une contradiction prêt, j’aime faire des cadeaux. Conséquence j’en fais rarement, et même pas du tout, aux dates imposées sauf pour Noël.  En effet,  ad vitam aeternam Noël est et restera pour moi synonyme de cadeaux dans mes sabots. Bien sûr je n’ai jamais porté de sabots, même Suédois au temps des babas, mais des petits souliers que je plaçais au pied de la crèche.

   

L’attente, le plaisir de la surprise, toute une subtile alchimie qui m’a fait adorer les prémices, ce frisson qui monte en vous, les doigts qui défont, déflorer. Ces cadeaux, comme nous n’étions point riches, ils venaient de la ville : le grand magasin Decré, et surtout ils étaient vraiment la part d’amour la plus visible de mes parents. Bien choisi, ils étaient un peu des yeux de ma couturière de mère qui les usaient fort tard sur son ouvrage et la sueur et les soucis de mon entrepreneur de père aux cheveux déjà blancs.


Alors, faire des cadeaux c’est ma part d’enfance à jamais renouvelée, alors qu’en recevoir est pour moi de plus en plus compliqué : j’en suis resté à l’orange enveloppée de papier soie qui accompagnait à chaque Noël les paquets. Le geste, l’attention bien plus que le cadeau obligé, la valeur du cœur.


Valais-001.JPG

La séquence nostalgie étant passée je vous recommande vivement un très bel ouvrage Murs de pierres murs de Vignes Vignoble du Valais publié par le musée valaisan de la Vigne et du Vin 26€.


Superbe mais aussi très instructif ouvrage sur la maçonnerie en pierre sèche qui remonte aux temps anciens, avant l’existence des liants au mortier. Technique minimale, humble, qui a traversé le temps et prouvé son efficacité, très bel exemple de ce que sait faire la main de l’homme. « En Valais, elle a façonné un paysage extraordinaire, construisant les coteaux en cascades de murs soutenant les tablards de vigne, parfois avec une audace folle. »


C’est un beau travail pluridisciplinaire, vivant et imagé pour raconter l’histoire de ces murs de pierres sèches, leurs fonctions, la provenance de la matière première, leur vie avec des hauts et des bas. Merci à nos voisins suisses valaisans pour ce bel hommage à tous ces bâtisseurs anonymes.


« Depuis les vieux temps, depuis tout là-bas dans le temps, d’année en année ; les Romains, les moines, les gens à robes, les gens à pantalons et puis les autres et encore des autres, et puis nos arrière-grands-pères et puis nos grands-pères et puis nos pères et puis nous ; à faire, ensuite à refaire, à construire et à reconstruire et à re-reconstruire, entretenir… » C.-F. Ramuz parlant du Lavaux in Le passage du poète.


Valais-025.JPG

 

Place à quelques photos, bonne lecture car vous pouvez aussi  vous faire un petit cadeau.  

  

 Valais 018 Murs-002.JPG

  


Murs-003.JPG

Murs-005.JPG

Murs-012.JPG

Valais 006

Partager cet article
Repost0
20 décembre 2012 4 20 /12 /décembre /2012 12:17

Rassurez-vous Jean-Louis Buer est bien trop civil pour m’envoyer du papier bleu ou me demander réparation sur le pré. Il s’est contenté de poster un commentaire sous ma chronique. Sa réponse où affleure un zeste de nostalgie ne pouvait restée nichée dans les discrètes entrailles de mon espace de liberté et j’ai décidé de la publier.


 

 

Bonjour,

 

Loin de moi la tentation ou la facilité (pour ne pas dire plus) de me réfugier derrière une conception administrative d'une fonction qui ne l'est d'ailleurs qu'en partie : diriger l'INAO suppose, outre un décentrement de soi devant la nécessité d'une approche professionnelle collective qui a fait ses preuves (les AOC sont des produits qui honorent notre pays), aussi un sens des réalités et un certain courage, principalement intellectuel bien sûr car les vignerons sont des gens convenables et courtois.


Mais la fonction a aussi ses charges : ne pas laisser son cœur (ou plutôt en l'espèce son goût et ses préférences) l'emporter sur l'application d'une règle collective et consentie par ceux qui s'engagent en appellation.


On peut toujours trouver un produit que l'on trouve exceptionnel ou que d'autres, très compétents, trouvent exceptionnel et qui se trouve en délicatesse avec l'appellation. Dans le secret de ma délibération avec des amis (c'est le seul moyen de bien déguster comme chacun sait), je n'en pense pas moins mais avouez qu'il est difficile que la personne en charge de la défense du système des appellations s'offre le luxe de donner son avis personnel. Au nom de quoi ? Le Directeur ne produit que des directives, pas des vins. Cela se saurait.

L'homme vous dira qu'il a aussi ses coups de cœur, ses envies, ses découvertes, ses surprises, ses étonnements, ses indignations et ses refus. Il les a gardées pour lui tant qu'il fut Directeur.


Ce temps touchant à sa fin, il vous dira qu'il y a un temps pour tout et qu'il sera ravi de vous faire part à l'avenir de ses pensées, sentiments et réactions.


A l'égard du vin, la seule chose que je n'ai jamais ressentie, ce fut et ce sera toujours l'indifférence. Cela arriva pour des femmes, jamais pour un vin.


Tout système avance aussi par ses marges : ceux qui se trouvent en difficulté avec lui aujourd'hui sont sans doute les promoteurs de demain. Restons optimistes sur un dispositif qui est issu d'une France qui n'a rien à voir avec celle d'aujourd'hui et sans doute celle de demain pour laquelle nous travaillons.


Et puis comme je le dis souvent on peut aussi faire de bons produits hors des signes de qualité. La diversité est une richesse.


Allez bonnes fêtes et large soif !

 

Jean-Louis BUER

Partager cet article
Repost0
20 décembre 2012 4 20 /12 /décembre /2012 00:09

 375988_10150399512106342_1558266680_n-1.jpg 

 Le Taulier est absolument bluffé tellement c’est enlevé, ça pulse, ça déménage et, s’il osait, il féminiserait son éminente fonction de tenancier d’espace de liberté rien que pour Eva, mais ça ferait trop jaser dans le petit Landerneau de la blogosphère qu’est si plein d’austères. N’empêche qu’en cette fin d’année notre Eva elle a chaussé ses bottes de 7 lieues – tout autre qualification de ses bottes relèverait d’une vision de notre Léon – pas seulement pour nous faire explorer la profondeur et la richesse de sa cave mais aussi pour nous entraîner dans une vidéo de famille pas à piquer des vers – pas des verres – qui ferait un tabac sur You Tube.


Comme le chantait Maurice Chevalier pendant ses tournées dans le cadre du théâtre aux armées en 1939, en pleine Drôle de Guerre « Tout ça, ça fait d’excellents Français… » Dans la salle, c'était du délire. Rassurez-vous je n’y étais pas mais, même si ça paraît se situer bien avant le déluge, cette chanson populaire touche à notre petit côté ramenard et cabochard qui transforme parfois les repas de famille en prise de bec ou en crêpage de chignon. Merci Eva pour ce beau morceau de bravoure à la française !


305423_10151182909876342_1694005515_n.jpg

 

(Toute coïncidence ou ressemblance avec des personnages existants n'est pas fortuite. Le rassemblement de tous ces profils en un seul et même lieu semble par contre lui, improbable. Quoique.)


Pour les fêtes de fin d'année, bon nombre d'entre nous allons nous coltiner moult repas gargantuesques, en famille. Et si la famille comprend frères, sœurs, cousins, tantes, grands-tantes, cousine pas vraiment par alliance mais quand même un peu cousine, mieux vaut prévoir vos bonnes quilles pour être sûr de bien boire. Parce qu'entre le cousin Relou qui monopolise la parole, l'oncle Chatochato qui ne jure que par le Bordeaux, la cousine Queduchampdemonop qui boit des bulles habituellement en gobelet, et les autres, mieux vaut ne pas prendre le risque.


À l'apéritif, sortez des bulles, fraîches, fines, ne plombant pas le palais. Et faites mentir cousine Queduchampdemonop, il y a de bonnes bulles en Alsace. Choisissez les bulles du domaine des Deux Lunes. C'est joli, féminin, frais et parfait pour une mise en bouche. Il se pourrait même que cousin Relou interrompe son monologue sur une potentielle extension de Diablo III pour lâcher un « Ah ouais c'est pas mal ça ». Et cousine Queduchampdemonop un « C'est glossy, j'adore! ». Y'a du progrès. Et ça monte à la tête de la tante Tournerlesserviettes qui entame un « Papillon de Lumière » peu convaincant.


Entre deux blagues peu fines de l'oncle Maistagueule, on passe à table. Pour les huîtres, sortez un Zéro de Tarlant. Ne laissez pas cousine Queduchampdemonop penser que c'est n'importe quel autre Champagne. Expliquez-lui l'histoire du domaine, que si ce Champagne est un grand Champagne, c'est que c'est avant tout un grand vin.link Elle finira par admettre que c'est bien mieux que la bouteille qu'elle prend toujours au Monop, et qu'elle prendra celle-ci pour le prochain pot au bureau.  Vous lui préciserez que non, un tel Champagne ne se boit pas dans des gobelets. Dommage qu'elle n'aime pas les huîtres la cousine, l'accord a quand réussi à faire taire la tante Tournerlesserviettes.

 

L'oncle Maistagueule commence le combo blagues racistes-homophobes-misogynes. Vous vous dites que bientôt, viendra le sujet du mariage pour tous et que vous allez vous étriper. Mais en attendant, pour le foie gras, Les Clos de Delesvaux, magiciens du Layon link. Vous avez échappé de peu à l'obscur moelleux bordelais que votre oncle Chatochato voulait sortir de sa cave. Vous vous promettez un jour de lui dire que Bordeaux n'est pas le centre du monde vinicole. Surtout quand le monde se résume pour lui au supermarché. Mais pas de vagues, ici juste une bonne bouteille d'un adorable couple de vignerons ligériens. Gras et fraîcheur, multiplicité des arômes, longueur en bouche mais toujours une acidité qui fait l'équilibre face au foie gras. D'ailleurs, votre père a failli faire une syncope quand votre mère a voulu faire le foie gras avec. Elle l'a finalement fait nature, pour éviter tout divorce. Mais vous, vous régalez, et eux aussi. La tante Tournerlesserviettes trépigne et meurt d'envie de chanter quelque chose. On prie pour qu'elle se taise encore.


Cousin Relou entame avec l'oncle Maistagueule un concours de blagues de Coluche, mais en oubliant la chute. Dommage, de l'autre côté, cousine Queduchampdemonop vous explique pourquoi le vert émeraude est LA couleur de 2013. Et votre iPhone qui est à charger dans la pièce d'à côté... La viande arrive. Pour la viande, bon, tout dépend de la nature de la viande, de la sauce, de son accompagnement, difficile de conseiller quelque chose dessus de très généraliste. Mais vous risquez fort de voir débouler oncle Chatochato et une de ses bouteilles dégotée lors d'une foire aux vins dans sa supérette du coin, « une sacré bonne affaire ». Il y a de très bonnes choses dans le Bordelais, vous voudriez juste qu'il aille voir de temps en temps chez un vrai caviste. En attendant, vous apprécierez la vanille et les copeaux de bois de la bouteille qu'il vous sert tout fier de son affaire. Vous vous promettez d'ouvrir une bouteille de Beausejour en Montagne Saint-Emilion pour vous rappeler que si, le Bordelais peut avoir du bon.link


Le trou normand ayant renforcé le taux d'alcool de toute la famille, les conséquences n'ont pas tardé à se faire sentir. Pendant que votre Tante Tournerlesserviettes a lancé un vaillant « C'est à Tribord! » mais version Solitaire du Vendée Globe, vous avez étripé cousin Relou et oncle Maistagueule sur le mariage pour tous. Voilà, ça, c'est fait. Cousine Queduchampdemonop s'est aussi disputée avec sa sœur sur le ombré-hair, qui, elle, préfère mais alors de loin quoi, le half hawk. Fin des guerres, on se reconcentre sur l'essentiel qui nous réunit tous. Pour le beau plateau de fromages, un vin jaune de chez Stéphane Tissot, parce que c'est vraiment trop bon et que l'oxydation sur du fromage bien corsé, y'a que ça de vrai link Tante Tournerlesserviettes va sans doute trouver que c'est fort, que ça pique, que ça lui tourne la tête. « Graaaaaave », mais il ne faut pas en demander plus à cousin Relou, reparti en trombe à parler de la customisation de sa moto ouatmille cylindres. Le palais peu habitué de vos convives pourrait être conquis avec un verre accompagné un morceau de Comté affiné au moins 18 mois. Que cousine Queduchampdemonop laissera de côté car « c'est hyper gras quoi! ». Pour mieux se goinfrer de dessert. Peu importe les bêtises des alentours, le vin jaune, ça se déguste lentement et avec plaisir.


Et pour la bûche, les bulles de Mélaric, si c'est une version bûche glacée aux fruits. Et pour le chocolat, le Maury de la Petite Baigneuse. Après une grosse vaseuse sur le nom Petite Baigneuse, Oncle Maistagueule en profitera pour lancer la conversation sur l'UMP et ces connards de politique tous corrompus. Ça tombe bien, vous devez vous coltiner la vaisselle. Et puis viendra l'incontournable et l'irremplaçable gniole du défunt grand-père. Après le café, le pousse-café a tendance à vous pousser directement dans le canapé.


Une fois encore, cousin Relou aura pompé votre patience, oncle Maistagueule vous aura donné envie de lui mettre une quarantaine de baffes, tante Tournerlesserviettes vous aura encore bassiné avec ses tubes relou, cousine Queduchampdemonop ne vous aura pas ébloui par la pertinence de ses propos, mais après tout, on en a encore bien profité cette année. Alors, on recommence l'année prochaine?

 

PS : Et joyeuses fêtes à tous !


Partager cet article
Repost0
19 décembre 2012 3 19 /12 /décembre /2012 14:00

calendrier-original-de-1952-en-croisiere.jpgLe calendrier des Postes fut longtemps un must absolu. En effet, depuis le début du XVIIIe siècle, les facteurs avaient l’habitude d’offrir, au nouvel an, un calendrier. Il fut appelé tour à tour almanach de cabinet, calendrier, calendrier de bureau, de comptoir, calendrier des postes et pour la première fois, en 1810, almanach des postes.


« C’est le 15 décembre 1849 que Edouard Thayer, directeur de l’administration générale des postes, autorise, pour la première fois, par une circulaire, les facteurs à distribuer ces calendriers pour leur compte. A partir de 1854, les calendriers imprimés par la maison Oberthur, sont distribués dans toute la France. Le premier septembre 1855, Monsieur Stourm, directeur général des postes, interdit, par la circulaire N°43, de proposer, à cette occasion, des publications hostiles au gouvernement. C’est à cette date que les calendriers reçurent l’appellation «d’Almanach des postes - Etrennes des Facteurs» En 1880, le calendrier changea d’appellation et devint « l’almanach des postes et télégraphes », puis prend le nom « d’almanach des P.T.T. » en 1945, avant de devenir « l’almanach du facteur » en 1989.


1941P.JPG1946.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De nos jours dans nos grandes cités comme à la campagne le facteur, qu’on nomme maintenant préposé, ne vient plus vous distribuer le courrier en mains propres comme le faisait au bourg Pailler la factrice, dont j’ai oublié le prénom, grande consommatrice de café, colporteuse de tous les ragots, cuisse légère disait-on en dépit d’une plastique que je trouvais bien ordinaire, et qui se faisait régulièrement remonter les bretelles par le receveur du bureau de postes car elle terminait sa tournée à pas d’heure. Elle se coltinait le courrier du bourg dans une grosse sacoche en cuir ventrue et elle trimballait le pognon des mandats dans une petite pochette de cuir. On la plaignait « la pauvre… » et je connaissais par cœur la litanie de ses maladies, de ses malheurs... 


photoPTT.JPG

Accroché dans la cuisine, à côté de l’éphéméride mural, vendu lui aussi par notre factrice, avec le chiffre du jour en rouge sur un papier blanc fin comme celui des cigarettes, il voisinait avec le calendrier du marchand de machines agricoles de mon père : les établissements Suaud. Pour sûr que nous n’ignorions rien de la fuite du temps. Mais le calendrier qui a fait mes délices fut celui que je découvris dans les affaires de mon frère : au lieu des paisibles bergères de celui des postes il proposait pour chaque mois des femmes pulpeuses et dénudées. Maintenant tout le monde se met à poils sur les calendriers même pour vendre des cercueuils link


7753133442_l-edition-2013-du-calendrier-des-dieux-du-stade-.jpg1082962_pic_970x641.jpg


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Donc puisqu’on ne croise plus son facteur, même l’Olivier Besancenot qui ne fait plus beaucoup de vélo du côté de Neuilly, il faut aller chez sa concierge pour récupérer son calendrier. Les seuls qui font encore du porte à porte, à une heure tardive, pour vendre leur calendrier sont les Pompiers et les éboueurs. Ce sont leurs étrennes dit-on, j’espère qu’ils s’en servent pour faire la nouba et déquiller quelques bonnes quilles. Bref, tout ça pour vous dire que le titre de ma chronique « Je ne prendrai pas de calendrier cette année, car j’ai été très mécontent de celui de l’année dernière » est une citation d’Alphonse Allais que je trouve bien adapté à mon état d’esprit en cette fin d’année…

Partager cet article
Repost0
19 décembre 2012 3 19 /12 /décembre /2012 00:09

Surtout ne pas confondre le Grand Blond avec une chaussure noire qui d’acteur a viré viticulteur avec mon beau Brun à la barbe Fleurie qui est viticulteur et qui a accepté, à l’insu de son plein gré, de faire l’acteur pour le Taulier. Je suppose que vous n’y comprenez goutte à mes circonvolutions ;

18771031.jpg-r_160_240-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-20070528_053417.jpg

Analyse factorielle :


1-      Le beau Brun c’est un Vin


2-     Fleurie est un cru du Beaujolais


3-     Jean-Paul Brun est un vigneron qui est tombé dans le vin quand il était petit c’est à François  Desperriers qui le dit.



4-    Le  Domaine des Terres Dorées c’est là que Jean-Paul a dit à Bourgogne Live «Moi j’essaie de faire plein de choses, plein de vins différents, pour prouver la qualité du terroir des Pierres dorées [...] En Beaujolais c’est une vinification semi carbonique et moi en fait je fais une vinification bourguignonne. C’est à dire que j’ai une table de tri, on égrappe et on fait une cuvaison d’à peu près trois semaines un mois. En fait le raisin peut donner toutes ses informations du terroir au vin et on peut avoir des vins qui sont vraiment typiques du terroir. »


5-     Jean-Paul Brun comme vous pouvez le constater sur la photo n’est pas doté d’une barbe fleurie et de peu de cheveux aussi  mais il cultive une vigne Grille Midi à Fleurie.


Bolduc 9337

6-     Le Taulier connaît bien Jean-Paul Brun depuis 2008 suite à la Lettre ouverte aux AA (agréeurs anonymes) pour le renouveau du Beaujolais link 


7-     Le Grille Midi 2010 de JP Brun est un des meilleurs climats de l'appellation Fleurie qui est situé dans un amphithéâtre granitique baigné de soleil, Grille midi est un des meilleurs climats de l'appellation Fleurie.


8-    Notes : Robert Parker 92/100, RVF 17,5/20 et la RVF Les Meilleurs Vins de France 2011 :« Le niveau de maturité et l'épice que le fleurie Grille Midi révèle est impressionnant... »


9-     Le prix c’est autour de 13€ chez les cavistes.


10- C’est du Beau, du Bon, du Bon Brun à consommer avec un bon pied de cochon grillé, ce que qui fait dire au Taulier que boire un Beau Brun c’est le pied !


11-  La Bouteille :


photoBrun.JPG

12- L’étiquette :

 

photoBrun2.JPG

Partager cet article
Repost0
18 décembre 2012 2 18 /12 /décembre /2012 11:57

photoTG.JPG

 

Monsieur le Directeur,


Les rats de cave, façon de parler, ont encore frappé ! Naïvement, après avoir combattu, avec une poignée de vignerons, dont les meilleurs dégustateurs vantent maintenant les vins, la dégustation passoire pour le pire et couperet pour ceux qui n’étaient pas dans le fameux moule de l’air de famille cher aux niveleurs à tout crin, je croyais qu’enfin tout le monde avait compris que l’intérêt bien compris de nos appellations d’origine était de cultiver la diversité au lieu de s’acharner à courir après une typicité indéfinissable et mal contrôlée.


He bien, la réponse est non !


La dernière victime en date est Philippe Gourdon du Château Tour Grise qui, après un parcours du combattant : 3 commissions d’agrément de l’appellation Saumur Puy Notre-Dame pour rien, a vu sa cuvée 253 jetée dans les ténèbres extérieurs du Vin de France pour des motifs qui ne tiennent vraiment pas la route. C’est même à pleurer !


Si je suis affirmatif, monsieur le Directeur, c’est que j’ai dégusté ce vin, comme beaucoup d’amateurs et de vrais professionnels, et il est en tout point remarquable et remarqué. Ne levez pas les bras au ciel avant de vous en laver les mains tout en proclamant votre impuissance face à la toute-puissance d’une poignée d’attardés et je pèse mes mots.


Qu’est-ce donc que cette engeance qui goûte le vin comme le feraient des laborantins ? Une poignée de vignerons à la traîne, qui n’ont rien compris à l’évolution du goût des consommateurs, flanquée de quelques œnologues bien plon-plon. À propos, M. le Directeur, la composition de la commission de dégustation de l’Appellation Puy Notre-Dame est-elle conforme aux textes ? Je n’en suis pas si sûr et vous feriez bien vous, le gardien du respect du Droit, de vous en inquiéter au lieu de fermer les yeux sur de tels manquements. Je suis persuadé, et même sûr, que nos tribunaux donneraient raison à Philippe Gourdon s’il lui prenait l’envie de les saisir. Sans doute a-t-il mieux à faire mais vous M. le  Directeur, qui êtes fonctionnaire de l’État, vous vous devez de faire respecter l’état de droit.


Ne sont jamais en reste d’un mauvais combat ces gens-là, toujours en retard d’une guerre, des acculturés du vin qui laissent passer tous les trains. Ouvrez les yeux que diable, les premiers de la classe, ceux qui font de la notoriété, qui vendent les meilleurs vins, ne sont plus les marginaux qui faisaient la risée des abonnés aux places syndicales. Le vent a tourné, les combats d’arrière-garde n’ont plus court. Ces agrippés au bastingage plombent bien plus que les réprouvés la notoriété des vins Français.


Les 8500 bouteilles de Philippe Gourdon vont donc aller rejoindre le Vin de France avant de se retrouver sur la table de la Grande Cascade ou chez les cavistes de Boston. Je vous mets au défi, M. le Directeur, de me présenter une bouteille siglée du nom de l’un des jurés dégustateurs qui a exclu le vin de Philippe Gourdon de l’AOC Puy Notre-Dame. Pas difficile, ils ne sont pas nombreux sur les quelques 25 vignerons.


Par tempérament je ne me contente pas d’être un pur protestataire mais je tente toujours faire émerger des solutions. Même si je me dois de m’incliner devant les décisions majoritaires il est de mon devoir d’écrire, tout d’abord que la représentativité de certains est plus que douteuse, et qu’ensuite les minorités doivent être reconnues et respectées. Que le succès de ces vignerons, qui ont fait des choix courageux bien avant les autres dérange, je le conçois parfaitement mais je n’admets pas que l’on puisse continuer de les soumettre au diktat de ceux qui en sont restés à une vision calcifiée de la vigne et du vin. Sans manier une ironie facile : que ceux-ci fassent bien attention ces tenants des droits acquis, à force de faire basculer des vignerons, connus et reconnus par les prescripteurs et les consommateurs avertis, dans ce qu’ils croient être le purgatoire : le Vin de France ils vont accréditer l’idée que l’Appellation n’est plus que le refuge de la médiocrité. Pourrons toujours en appeler auprès de vous pour la distiller !


Que faire donc, après 4 années de mise en œuvre d’une réforme qui se voulait dans l’esprit un réel retour aux fondamentaux de l’appellation et qui a pris souvent l’allure d’un simple replâtrage et d’une réelle amplification des pratiques bureaucratiques ? Faire le bilan, certes, mais surtout accepter de diffuser et de discuter les conclusions de la Commission de Travail sur la dégustation  présidée par Gérard Boetch et de faire prendre en compte les réflexions du CAC présidée par Olivier Nasles sur ce thème.


Croyez-moi, M. le Directeur, je ne m’en tiendrai pas à de bonnes paroles et, comme cette fois-ci les gens d’en haut ne pourront pas demander ma tête, je ne lâcherai pas prise. Un peu de courage que diable, arrêtez de vous réfugier derrière une conception purement administrative de votre fonction, faites que la direction de l’INAO retrouve auprès des professionnels un rôle moteur pour que les grands courants qui traversent le monde de la vigne et du vin se traduisent dans le fonctionnement de l’Institution. Enfin, puisque le Comité National Vins et Eaux-de-vie est doté d’un Commissaire du Gouvernement nommé par le Ministre, il serait bon que nos gouvernants s’intéressent de plus près à la politique menée dans ce secteur porteur de notre économie.


Maintenant que mes vaches me laissent du temps libre sachez, Mr le Directeur, que je vais m’intéresser à votre fonds de commerce même si beaucoup estiment que je ne suis pas une personnalité qualifiée qui pourrait siéger dans les instances de votre crémerie. Faut dire, je les comprends qu'il n'ont pas très envie que je mette le doigt là où ça fait mal. Ils ont déjà beaucoup souffert avec moi.


Mes respects et mon meilleur souvenir.

 

Bien à vous.


JB

Partager cet article
Repost0
18 décembre 2012 2 18 /12 /décembre /2012 00:09

Pour les fêtes de fin d’année, les réveillons, arriver chez belle-maman et beau-papa ou chez des amis avec, en plus des cadeaux enrubannés, simplement une belle bouteille sous le bras c’est très bien mais l’accompagner d’un sujet de conversation c’est beaucoup mieux. Ça fait genre je lance une nouvelle tendance : l’alliance d’un beau flacon avec un sujet de conversation.


Pour vous convaincre du bien-fondé de sa démarche, si vous voulez bien le suivre dans les dédales de sa nébuleuse et tortueuse pensée, votre Taulier va vous mener sur ses chemins de traverse, ceux qu’il affectionne tout particulièrement.


Tout commence bien sûr par l’acquisition d’un ou plusieurs flacons du Champagne de Francis Boulard Les Rachais brut nature 2006 link, un must déniché depuis belle lurette par votre Taulier et dont Jacques Dupont Merveilleux du vignoble chante les louanges depuis des années « le 2006 nez résine, miel, cire, bouche tendue, ronde, pure, note de grillé, fumé, bonne longueur, belle pureté des saveurs, à boire aujourd'hui. » La bouche tendue de notre Jacques, c’est bien, mais pour pouvoir le placer dans la conversation il faut attendre d’avoir fait sauter le bouchon.


Boulard-020.JPG

Grâce au Taulier vous allez pouvoir briller sitôt votre entrée chez beau-papa très conservateur dans ses choix vineux ou chez vos amis qui se piquent d’être œnophiles très nature, en jouant sur le bon tempo l’expert In Vino pour éclairer leur lanterne : « oui, le vignoble du domaine Francis Boulard & Fille est situé en grande partie à Cormicy, au nord-ouest de Reims, dans le Massif de Saint-Thierry surnommé « la Petite Montagne de Reims », sur des terroirs siliceux calcaires… »


Ensuite il vous faudra manier avec habileté l’art du fondu-enchaîné pour broder sur l’une des trames que vous propose le Taulier.


Pour vos amis c’est, il me semble, la trame n°1 qui leur ira le mieux car elle est le fruit de ma première émotion face à ce superbe champagne d’un vigneron de conviction.


 « Ce champagne est, dans sa structure et son élégance dépouillée, le fils naturel d'une toile de Nicolas de Staël, il allie le trait pur, sous tension, la finesse, à l'allure de  ces hommes qui traversent leur époque avec hauteur et détachement. Cette métaphore traduit la même émotion que celle ressentie face aux compositions du grand Nicolas peintes dans les années 50 dans son atelier de Montparnasse aux hauts murs blancs illuminés par une verrière verticale comme suspendue dans le vif argent du ciel.

Dans son flacon de belle facture, cette superbe cuvée est de celle que l'on réserve à des moments dont on veut souligner l'intensité et la rareté. Pour moi, les Rachais sont la touche invisible, le raffinement extrême, la note des hommes élégants qui plaisent aux femmes éternelles : l'Ingrid Bergman de Casablanca, l'Audrey Hepburn de Vacances Romaines, la Catherine Deneuve de Belle de Jour, la Eva Marie-Saint de Mort aux trousses, l'Alida Valli de Senso, la Carole Bouquet de Trop belle pour moi... »


nu-nds1.jpg

 

Du côté de votre beau-père adoptez sans hésiter la trame n°2, qui reprend le premier paragraphe de la trame n°1 mais avec une chute différente, elle devrait éveiller chez lui, même s’il n’est pas un fou de foot, le souvenir du grand Stade de Reims qui fournit, à l’équipe de France ½ finaliste de la Coupe du Monde de 1958 contre le Brésil de Pelé, son ossature avec Dominique Colonna, Robert Jonquet, Armand Penverne, Just Fontaine et ses 13 buts, Roger Piantoni, Jean Vincent… et bien sûr Raymond Kopa qui portait alors le maillot merengue du Réal Madrid. 


« Ce champagne est, dans sa structure et son élégance dépouillée, le fils naturel d'une toile de Nicolas de Staël, il allie le trait pur, sous tension, la finesse, à l'allure de  ces hommes qui traversent leur époque avec hauteur et détachement. Cette métaphore traduit la même émotion que celle ressentie face aux compositions du grand Nicolas peintes dans les années 50 dans son atelier de Montparnasse aux hauts murs blancs illuminés par une verrière verticale comme suspendue dans le vif argent du ciel.


Au soir du 26 mars 1952, en compagnie de son épouse, Nicolas de Staël assiste au Parc des Princes au match de France-Suède et se laisse subjuguer par le spectacle. Quelques jours après, il écrit à son ami René Char : «c’est absolument merveilleux . . . Entre ciel et terre, sur l’herbe rouge ou bleue, une tonne de muscles se meut dans l’oubli total d’elle-même mais avec toute la présence qu’exige l’exercice, dans la plus complète invraisemblance »... De retour à son atelier, il se met tout de suite au travail et réalise la même nuit sur une grande toile, sur laquelle il avait commencé une autre composition, le tableau qu’il baptisera Parc des Princes. »


parc_princes_nicolas_de_stael.1280230887.jpg


Certains esprits chagrins vont m’objecter que mes sujets de conversation sont bien loin de l’esprit du vin. J’en conviens mais admettez que les femmes éternelles et le football permettent bien plus de digressions, de controverses, de propos enflammés, que le Chardonnay de l’ami Francis Boulard ou la bouche tendue de Jacques Dupont. De toute façon je suis sûr que le seul sujet qui va animer les conversations du réveillon c’est bien sûr « la fuite de Gégé en Belgique » qui comme le disent pompeusement les chroniqueurs politiques est un sujet bien clivant droite/gauche, donc vraiment français.


Boulard-022.JPG

Partager cet article
Repost0
17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 12:00

Ce petit texte, comme bien d’autres, je l’ai commis sur l’un de mes nombreux petits carnets, comme ça, quand ça me prenait, entre deux rendez-vous, dans le train, je ne sais où, sans doute dans la période de Noël. J’étais alors aux manettes du cabinet d’un Ministre, dans le cambouis du quotidien, en un temps où les affaires prenaient une tournure délétère et même que le petit chose Bérégovoy, l’ex-chef de gare de Pont-Audemer, préféra passer de vie à trépas.


Le titre, sans être prémonitoire bien sûr, ça n’a rien à voir avec l’exil de notre gros Gégé à Néchin, m’est revenu en mémoire. Que Depardieu parte en Belgique, libre à lui puisque ce pays lui offre ce qu’il recherche, aux politiques de tous poils, Français y compris, de notre soi-disant Union Européenne de mettre des actes sous leurs discours : lorsque l’on vit dans une maison commune les règles sont les mêmes pour tous, puissants ou misérables. Harmonisation fiscale et sociale pour protéger le faible contre le fort, plaider pour la dérégulation à tout va lorsqu’on a le cul bien au chaud est d’une grande facilité. Bref, je me fous des symboles, Depardieu s’en va, Houellebecq revient d’Irlande, la vie continue. Un seul truc me chagrine : l’exemplarité par en quenouille chez ceux qui sont sur le devant de la scène. Camembert les politiques et les commentateurs à la Yves Tréard du Figaro, nous en avons soupé de vos caricatures, un peu de tenue ne saurait nuire, même si ce n’est pas le fort de Gégé. Autrefois les saltimbanques ne possédaient pas de comptes en banque aussi épais que le tour de taille de notre Gégé, mais après tout son blé il l’a gagné avec le nôtre qui pausons notre cul dans les salles obscures en versant notre obole.


Les réactions en Belgique ICI link 


Fuite-en-Egypte-Hunt.jpg

 

La fuite en Belgique


Aux premières lueurs de l’aurore

J’ai juché ma jeune femme

Sur le dos usé de mon vieil âne.

Notre bel enfant, ignorant le sort

Que lui réservait l’avenir

Dormait dans les bras de sa mère

Et moi son père

Craignant le pire

J’attrapai la bête par le licol

Et au rythme de son pas lent

Nous avons pris à travers champs

Pour atteindre le col.

                    ***********

Le pire n’est jamais sûr

Mais du marigot

Au loin tonne un héraut

Les affaires sont les affaires

Des prédateurs

Des chasseurs d’électeurs

Je fuis

Je les fuis

Ces sans-souci de notre vie

De la vie qui fait des ravages

Ces ignorants de notre quotidien

Des riens

Des moins que rien

Je pars me réfugier

Au plat pays Outre-Quiévrain…

 

la-fuite-en-egypte-ville-de-pantin.jpg

Partager cet article
Repost0
17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 00:09

viewerchabirand3.png

 

Christian Chabirand est vigneron au Prieuré La Chaume, à Vix, dans le sud de la Vendée. Avec lui je renoue avec la Vendée que j’aime, simple, vivante, ouverte sur le monde, chaleureuse et fraternelle, loin de celle d’un Jean-Paul Lubot et de son Cercle Vendéen qui n’est qu’un petit zinzin parisien au service de quelques-uns.


carte_marais_poitievin.jpg

Si vous voulez bien me suivre je vais tenter de vous faire comprendre l’esprit du lieu : Vix en vous imprégnant de mes souvenirs. À l’école primaire de la Mothe-Achard nous avions au programme la géographie de la Vendée. Ce département, pure construction de la Révolution, bâti de bric et de broc à partir d’une partie de la province du Poitou, le Bas-Poitou, de l’Île de Noirmoutier et de 16 communes des Marches Bretagne et de l’évêché de Nantes… La Vendée est donc flanquée de deux Marais, l’un au nord dit breton, l’autre au Sud dit poitevin, mais seuls les habitants du premier étaient qualifiés de maraîchins en opposition à ceux du bocage dénommés les danions. Vers celui du Sud il y avait d’abord la bande plate Plaine qui abritait l’évêché le plus crotté de France, dixit Richelieu, Luçon.  L’autre marais nous semblait être une enclave lointaine et secrète qui nous tournait le dos, une annexe de la Charente voisine où nous déversions notre excédent de population lié à nos familles très nombreuses. Cette césure avait aussi une origine religieuse, nous étions des cléricaux confits de bondieuseries alors que le Sud n’aimait guère les curés : le petit père Combes, l’homme de la séparation de l’Église et de l’État était un charentais d’adoption.


carte_marais_poitevin.jpg

Le Sud se matérialisait pour moi par l’évêque de Luçon, Mgr Cazaux, qui se pointait pour les confirmations et à qui nous donnions un sac de blé pour ses séminaires, et par nos lointains cousins de Marans. Comme nous n’avions point d’auto nous ne voyagions guère et, de toute façon, l’attraction de la ville de Nantes, de son grand magasin Decré pour les cadeaux de Noël, via la gare SNCF et les cars Citroën nous faisait effectivement tourner le dos au Sud qui prenait pour moi des allures exotiques. Pensez-donc : l’Ile d’Elle, le Gué-de-Velluire, Champagné-les-Marais, Chaillé-les-Marais, Vouillé-les-Marais… des noms qui me faisaient rêver à cette terra incognita dont la part la plus belle répondait, et réponds toujours, au nom de Venise verte.


Christian je l’ai retrouvé au 104 dimanche. J’ai goûté ses vins et nous avons échangé. Tout en parlant avec lui, dans ma petite Ford d’intérieur, un passage du livre de François Bon Autobiographie des objets me trottait dans la tête. En rentrant à la maison je l’ai retrouvé. Les parents de Bon vivait à Saint Michel-en-l’Herm où son père était garagiste et une fois par mois la famille rendaient visite aux grands-parents à Damvix « Dans l’expédition qu’était le dimanche mensuel à Damvix, parents et enfants engouffrés dans la deux-chevaux, ce qui marquait le changement de territoire c’était, un peu avant Vix (où vivait Chaissac, mes grands-parents étaient amis de madame, ils se rencontraient chaque année pour les corrections du certificat d’études, mais Chaissac à Damvix fréquentait le curé, et je crois que c’est un des seuls points de vrai reproche et incompréhension parfaite de ma grand-mère à mon endroit, quand elle apprit que je mettais très haut le peintre – elle qui plaignait tant madame Chaissac d’être mariée à pareil énergumène), un de ces carrefours de campagne à angle droit, avec une auberge qui devient le rendez-vous permanent pour toute transaction et marché, avec un plat du jour et vin au tonneau. Le bistrotier s’appelait Fétiveau… »


Mais enfin va-t-il nous parler des vins de Christian Chabirand ? Oui bien sûr mais VIX, qui fut un village médiéval, homonyme d'un autre, bourguignon link, après avoir été Vicus sous l'occupation romaine, mais surtout l'île de Vicum dans l'ancien Golfe des Pictons. Vix est située sur une butte dans la plaine actuelle, marais asséché et c’est le quatrième Fiefs Vendéens avec Brem, Mareuil, Pissotte. Vix, c'est aussi le village natal de Christian Chabirand, vigneron et œnologue qui,  après avoir roulé sa bosse dans nos belles interprofessions : Touraine, Champagne et du Pays Nantais, de retour au pays a commencé à planter de la vigne, en 1997, sur le domaine « la Chaume » qu’il vient d’acquérir avec Estelle son épouse : 18 hectares, classée pour partie en VDQS Fiefs Vendéens, mais vierge de toute vigne. « Ce terroir, situé à l’extrémité ouest de l’ancienne île de Vix ne semble pas avoir quitté les flots bleus de l’Océan, ceux qui lui léchaient le rivage il y a quelques 2500 ans. »


104-045.JPG

Pari un peu fou, mais existe-t-il des paris sans risques, défi aux gens bien assis, que de créer de toute pièce un vignoble, qui plus est, en quittant le giron de ce qui n’était qu’un VDQS depuis le 24 octobre 1984 (je le sais j’étais au cabinet de Rocard Ministre de l’Agriculture et j’ai visé le décret ce qui m’a valu à l’époque une petite notoriété vendéenne alors que bien sûr je n’étais pour rien dans cette reconnaissance) pour l’univers du vin de pays de Vendée. Ténacité, volonté, mais aussi professionnalisme, la passion ne suffit pas il faut déterminer le cap et prendre les voies et moyens d’atteindre le but que l’on s’est fixé. Premiers raisins récoltés en 2000, première vinification en 2003 et mise en bouteille en 2004.


Allez un peu de géologie et de conduite du vignoble : « Planté sur des sols superficiels calcaire à ammonites du Trias, un tiers du terroir est orienté en coteau sud, un autre tiers en coteau ouest plus exposé aux effets marins et enfin un dernier tiers sur plateau. Les sols superficiels sont de texture argilo-limoneuse, caillouteux mais riche en matière organique. Cette virginité de toute culture de la vigne est à l’origine d’une vie microbienne intense qui confère une résistance accrue aux maladies qu’elles soient bactériennes ou cryptogamiques. Totalement enherbé, le vignoble est conduit de façon à entretenir ce potentiel. Une taille courte, une fertilisation organique, des traitements réduits au minimum pour des rendements très modestes de 30 à 35hl/ha en moyenne »


La Chaume : Un terroir unique et original


A l’automne 2008, une équipe de l’unité viticole de l’INRA d’Angers* a mené une série d’études sur les différents terroirs de Vendée. Ce travail descriptif a été conduit à partir de profils pédologiques réalisés sur les principales zones viticoles. Nous avons interrogé Vincent Courtin, pédologue-cartographe et chef de file de l’unité terroir pour nous donner son point de vue sur le profil réalisé à LA CHAUME.


Quelles sont les principales caractéristiques géologiques du terroir de LA CHAUME ?


La géologie du Prieuré La Chaume est constituée d’un calcaire marneux du Jurassique moyen (Callovien-Oxfordien). On parle d’un « calcaire » car c’est une roche riche en carbonate de calcium et « marneux » car on peut observer entre les bancs durs des joints argileux.


En quoi ce terroir est-il classé à « potentiel élevé ou haute valeur viticole » ?


Le milieu physique (coteau versant sud, potentialités agronomiques, et drainage naturel) est très favorable à une viticulture de qualité. La précocité du terroir s’en trouve augmentée, la vigueur et l’équilibre feuille/fruit sont favorables à un bon état sanitaire et à une bonne maturité et enfin les propriétés de la roche mère et du sol favorisent un bon enracinement tant en surface qu’en profondeur.


Au final, qu’est ce qui fait l’originalité de ce terroir ?


Tout d’abord, il s’agit d’un des rares terroirs viticoles vendéens à géologie et pédologie calcaires. D’un point de vue de l’encépagement, ce terroir se trouve favorable à l’implantation de cépages tardifs à cycle végétatif long. Enfin, pour l’alimentation hydrique de la vigne, les qualités du sol et du sous-sol présagent d’une alimentation modérée et continue du système racinaire. Autrement dit, le sol peut réguler l’eau en fonction des besoins de la vigne et des quantités de précipitations.


Vincent Courtin, Dominique Rioux et Sébastien Cesbron, cartographes « système d’information géographique »


Maintenant sacrifions à la minute historique : Le sceau du Prieuré la Chaume.

photosceau.JPG

« En 1962, il fut découvert à proximité du vignoble un magnifique sceau du XIVe siècle de la vierge à l’enfant marqué à l’effigie de Dame Aynor de Niel, moniale à l’abbaye Notre Dame hors les murs de Saintes. Sans que l’on sache avec précision les raisons de la présence de cette religieuse sur l’île de Vix, on peut supposer qu’en période d’occupation anglaise (guerre de Cent ans), l’abbesse de Saintes dépêchait sur ses possessions, pour surveillance, ses meilleurs sujets. Si au XVIIème siècle, il est fait état de l’existence de deux Prieurés sur la seigneurie, la présence de l’un d’entre eux sur le Domaine n’est que supposé par la tradition orale. De cette longue parenthèse historique naîtra l’identité graphique du domaine avec la reprise comme emblème du sceau de Dame Aynor de Niel. »


Le domaine compte actuellement 14 ha de vignes, pas moins de 8 ha de merlot, notamment sur le coteau plein sud, « au calcaire débordant !... Sur les parcelles situées sur le plateau (en partie seulement en Fiefs Vendéens!), 1 ha de pinot noir (destiné entièrement au blanc!), 2 de cabernet sauvignon, ainsi que 60 ares de négrette. Le reste se compose de chardonnay et d'un peu de chenin. »


Les vins dégustés par le Taulier :


104-048.JPG 

 

Prima Donna 2011: 2/3 de chardonnay et 1/3 de pinot noir vinifié en blanc.


Prima_Donna_8003.jpg

J’ai ouvert le bal au 104 avec cette très belle jeune femme raffinée sans être apprêtée, tendue, pure et droite mais sans rigidité. Exceptionnelle tessiture, parfait équilibre entre une grande vivacité et des rondeurs de prima donna. Ce vin aurait été parfait avec le beurre blanc de maman. Pour voir Taulier son préféré ou pour poursuivre sur la féminité : une superbe plante dont vous goûtez les yeux fermés les talents, donc ma bouteille préférée.


Bel Canto 2009 : De la cuve uniquement pour ce 100% merlot.


104-049.JPG

« Cette cuvée rend hommage à Melle Geneviève VIX. Née à Nantes en 1879, cette cantatrice pensionnaire de l’Opéra de Paris, adulée chaque fois qu’elle se produisait au théâtre Graslin de Nantes, s’est rendue célèbre dans l’interprétation du Bel Canto, style chanté, léger et élégant. »


C’est un rouge profond, liseré de violet, du fruit croquant, charnu, goulu,  « comment fais-tu l’amour cerise ? »  plusieurs fois avec moi : en traduction libre c’est du plaisir renouvelé à chaque gorgée. Ce vin plaisir n’en est pas pour autant un vin facile qui file sans laisser de trace, bel Canto avec son croquant craquant initial laisse en bouche de belles et chaudes épices. J’aime les îles.

 

Orféo 2007 : 60% merlot, 25% cabernet sauvignon et 15% négrette.


104-047.JPG

Cette cuvée est un hommage à l’œuvre musicale et poétique de Monteverdi inspirée du conte mythologique Grec d’Orphée. Au cours des siècles ce mythe religieux allait se transformer en histoire d’amour et inspirer une œuvre musicale exemplaire. »


« Une cuvée issue d’un élevage long. Celui-ci aura duré dix-huit mois dont sept avec passage en barrique. Pas du fût neuf bien sûr, des barriques bourguignonnes de trois vins provenant des meilleurs chênes de la forêt de Tronçais. »


Très beau et grand vin, raffiné, complexe, souple et puissant, peut encore prendre de l’âge. De la très belle ouvrage marque d’une maîtrise de plus en plus affirmée.


Bellae Domini 2006 : 100% merlot.


104-051.JPG

 

« Une cuvée issue d’une année d’élevage avec un passage en barrique de onze mois précisément. Des barriques bourguignonnes de deux vins, travaillées avec une chauffe moyenne idéale pour conduire une oxydation ménagée sur un vin provenant d’une vendange de merlot très mûr, cueilli à la main. »


Belle complexité, un peu de rigueur encore mais les tannins sont fondus et soyeux, le temps joue toujours pour lui pour qu’il s’épanouisse encore. Si vous souhaitez lui faire un sort pour les fêtes offrez-lui une carafe, laissez-le s’accommoder à la bonne température pour le déguster.

viewerchabirand2

 


Partager cet article
Repost0
16 décembre 2012 7 16 /12 /décembre /2012 07:00

Je signale aux nouveaux entrants sur cette page que, ce qui suis, est pure fiction, un petit roman en ligne commencé depuis l'origine de ce blog et publié le dimanche. Il ne s'agit pas d'une autobiographie et le héros s'exprime en son propre nom. Merci de ne pas en faire un autre usage.


Juré, craché, je laisse de côté Fipé et Collion, les sous-mariniers de l’UMP, pour entonner sur l’air des lampions « on a gagné, on a gagné… mais ils sont où les socialos du capitaine pédalo… » Dans le bordel ambiant c'est presque inespéré pour mon nouveau parti même si c’est la loi du genre : aux partielles interstitielles le parti au pouvoir prend régulièrement des déculottés. Le pire pour moi est à venir car vu les amours contrariés entre le Front de Gauche et le PS ça ne va pas être la joie sauf à ce que les gars du PC négocient en sous-main pour garder les dernières mairies qu’ils tiennent encore. Pour sûr que ça va déménager mais du côté de l’UMP il ne faut pas non plus pavoiser car au bout du bout, comme traditionnellement dans des élections partielles, la participation est en chute libre : un peu plus de 41,5 % dans l'Hérault et à peine 36,75 % dans la 13e circonscription des Hauts-de-Seine. À Béziers, alors que sept candidats s'affrontaient au 1er tour contre quinze en juin, le score global de la gauche régresse de 36,79 % à 32,32 %. Mme Roqué du PS, pour sa part, enregistre un léger recul en passant de 29,04 % à 27,73 %. Du côté de la droite le score cumulé du candidat de l'UMP, Aboud, et de la représentante du FN, France Jamet, progresse, lui, de 56,16 % à 65,98 %. Arrivé largement en tête avec 42,61 % des suffrages, Elie Aboud, soutien du roquet de Meaux, récolte les fruits de son implantation locale et d'une campagne de reconquête méticuleusement planifiée dès lors que l'invalidation de l'élection de juin était annoncée. Bref, ce jour, trois députés de droite vont venir siéger au palais Bourbon, pour deux,  Devedjian UMP et Henri Plagnol UDI, c’est une confirmation, seul Aboud UMP va récupérer le siège que lui avait ravi en juin Dolorès Roqué (PS) à la faveur d'une triangulaire. En arithmétique Fipé&Collion c’est un match nul : 1 à 1.


Autre sujet de conversation : les tinettes de Plenel « Toutes les pièces qui sont en notre possession et les témoignages dont nous protégeons les sources sont sur la table ! Ce sont des éléments qui nous permettent d'être catégoriques. Nous sommes affirmatifs sur l'existence de ce compte, sur sa durée, sur sa date de fermeture. Nous avons donné le prénom et l'initiale du nom de son gestionnaire à l'UBS. Nous avons précisé le moment de sa fermeture à Genève à l'occasion d'un voyage de Cahuzac lui-même début 2010 et nous sommes totalement certains de l'authenticité de l'enregistrement. » qui dit l’Edwy avant d’ajouter, tel un ancien combattant ployant sous les médailles, lui le si peu regretté directeur du Monde « Dans l'affaire Greenpeace, sur la foi de mon enquête et de mes sources, j'ai été affirmatif et la suite m'a totalement donné raison. Dans cette affaire Cahuzac, je peux vous dire que nous avons davantage d'éléments, de recoupements d'origines différentes et de sources que je n'en avais dans l'affaire Greenpeace. » C’était le bon temps de Tonton et de Charles Hernu, le fils de gendarme, du Rainbow Warrior, le bateau de Greenpeace que les services secrets français avaient torpillé en 1985 en faisant une victime portugaise, faut pas oublier que tout ça le gars Edwy ça l’a rendu célèbre. Mais, pour s’attribuer le gain d’une bataille encore faut-il l’avoir voulue et livrée, alors que dans toutes les fameuses affaires dévoilées par Plenel, elles lui sont toutes tombées toutes rôties dans le bec car ceux qui voulaient les faire sortir au grand jour l’avait choisi. Ce n’est pas innocent et, très franchement, j’ai du mal à discerner le courage de Plenel dans ce qui  ne sont pas des enquêtes mais la collation d’informations livrées par une « gorge profonde » ou des révélations dans lesquelles il est souvent bien difficile de trier le bon grain de l’ivraie.


Alors, en bon flic rompu à l’art de la manipulation et de l’entrisme, je me permets de mettre sur la table l’une des faces obscures de l’affaire Cahuzac : qu'a à voir son divorce dans les révélations du moustachu de Médiapart ? Notre Ministre du Budget, en effet, est actuellement en instance de divorce avec son épouse Patricia, par ailleurs également dermatologue et spécialiste de la chute de cheveux, et son associée dans leur clinique commune. Comme toujours dans ce genre de sport le couple se déchire notamment sur le devenir de l'appartement. Ma bonne vieille formule « le mariage n’est qu’un contrat civil » prend tout son sel et les curetons avec leurs alliés des beaux quartiers devraient le méditer à propos du fameux mariage pour tous. Bref, Mme Cahuzac a fait suivre son mari par des détectives. L'un de ceux-ci aurait rencontré le fameux Rémy Garnier, le Colombo du Sud-Ouest, le genre de contrôleur des Impôts qui se prend pour Zorro, et rédigé des rapports pour le compte de l'avocate de Patricia Cahuzac. Une avocate qui n'est autre que Me Isabelle Copé, sœur du président proclamé – et contesté – de l'UMP. Le monde est petit, ne croyez-vous pas ? Autre information: des détectives privés auraient aussi eu à travailler, dans le cadre de cette séparation, sur plusieurs pistes, et notamment « l'éventualité d'un compte ­ouvert à l'UBS à Genève et le nom de Marc D., un cadre de la banque suisse ayant pu avoir connaissance de circuits ­financiers ­offshore, ­aujourd'hui basé à Singapour. Ces détectives seraient allés à Singapour, et auraient rencontré Rémy Garnier. Vous pouvez juger ainsi des travaux d’Hercule de notre Edwy, alors qu’il se contente de se friser les moustaches en attendant que la chasse d’eau lui ramène les fientes. Attendre et voir, dans ce type d’affaire tous les champs du possible sont ouverts, seul notre Savonarole frustré est sûr de son fait alors qu’il mette sur la table ses fameuses preuves au lieu de nous faire lambiner pour se faire de la publicité. Le mot de la fin je le laisse à Michel Sardou : à la question « Et vous suivez le feuilleton de l’UMP? » il a répondu : « C’est n’importe quoi! Qu’ils fassent deux groupes et qu’ils aillent se faire foutre. Si j’avais été député de gauche, j’en aurais profité pour voter la retraite à 47 ans. Les autres étaient tellement pris dans leurs affaires internes, qu’ils n’auraient rien vu ! »  

Partager cet article
Repost0

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Archives

Articles Récents