« Par ailleurs dans ta crèche de Noël, garde une petite place pour l'âne Batel, le digne successeur de Got, qui la semaine passée sur France 5 expliquait sans rire que la prévention par l'éducation du goût était dangereuse car souvent le premier pas vers l'alcoolisation se faisait lors des fêtes familiales, le doigt trempé dans le verre ou la goutte de vin que l'on fait déguster aux enfants. Pas étonnant avec le nombre de canards (sucre trempé dans l'alcool chez moi et sans doute chez toi aussi), de verres d'eau rougie, de cerise à l'eau-de-vie etc. que je me suis enfilé dans mon enfance que je sois devenu ce que je suis. Et toi aussi camarade ! Bonnes fêtes et qu'en 2013 on éradique la connerie. »
C’est de mon ami Jacques D, qui m’envoie des petits mots même le jour de Noël. Ça m’a beaucoup fâché en ce jour de fête où je m’étais juré de ne pas dire de gros mots « il est tout à fait désolant que des mots qui servent à désigner des parties du corps participant le plus souvent à la mise en incandescence de l’érotisme servent à articuler un article sur des crétins ou des imbéciles. »
Non mon cher Jacques (quel beau prénom !) Philippe Batel n’est pas un âne, j’adore les ânes qui sont des animaux intelligents et très sociaux, c’est un gus qui répond pile poils aux lois fondamentales de la stupidité humaine telles que définies par Carlo M.Cipolla aux éditions PUF
Pour Cipolla « l’humanité se divise en 4 grandes catégories : les crétins, les gens intelligents, les bandits et les êtres stupides. »
« L’individu stupide est le type d’individu le plus dangereux. »
« Les non-stupides sous-estiment toujours la puissance destructrice des stupides. En particulier, les non-stupides oublient sans cesse qu’en tout temps, en tous lieux et dans toutes les circonstances, traiter et/ou s’associer avec des gens stupides se révèle immanquablement être une erreur coûteuse.»
Philippe Batel est un « être médiatique qui court les plateaux » en tant que médecin psychiatre et chef de l'unité Traitement ambulatoire des maladies addictives de l’hôpital Beaujon, à Clichy mais surtout Addictologue (voir son plaidoyer pour DSK il faut « foutre la paix » à DSK link Il préside par ailleurs l'Association pour la recherche des maladies alcooliques. Auteur du livre Pour en Finir avec l'Alcoolisme (La Découverte), il a cosigné avec Serge Nédélec Alcool : de l'esclavage à la liberté (Démos).
Il fait, comme beaucoup de praticiens, bouillir sa marmite en mettant du beurre dans ses épinards.
« Je profite de l'occasion pour adresser ma réponse au docteur Philippe Batel qui déclare dans Sciences et Avenir :
« Mon intuition est que ce sont les effets anxiolytiques du baclofène qui persuadent ses utilisateurs qu'il est efficace »
Je réponds :
« Mon intuition est que ce sont les aspects non-lucratifs du baclofène qui persuadent ses détracteurs* qu'il est inefficace Franck Hanrion
* Tels que vous et certains de vos confrères.
« Cela reste bien entendu de l'ordre de l'intuition et de la crédulité. Ne voyez pas d'accusations précises dans mes propos. Êtes-vous simplement persuadé vous-même d'être en conformité avec la loi défendue par le formindep ? Et où peut-on lire votre déclaration d'absence d'intérêts avec l'industrie pharmaceutique ? Qu'on se persuade de votre indépendance. Rappelons que vous travaillez depuis décembre 2009 à l'évaluation d'un concurrent notoire au baclofène : le nalmefene, (qui, lui, est breveté) en vue d'une éventuelle (et néanmoins imminente) mise sur le marché. Voir ICI link
Enfin, c’est un des grands amis des vignerons français. Il adore les emmerder ce cher Docteur.
Question : le « French Way » comme disent les anglo-saxons. Nous aurions raison de consommer un petit verre de vin tous les jours plutôt que de faire la fête avec excès occasionnellement. Qu'en pensez-vous ?
Réponse de Philippe Batel : « Cette supposition va complètement à l'encontre de ce qu'on observe du côté épidémiologique. L’Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT) ou bien L'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (IMPES) montrent que ce soi-disant modèle à la française s'est écroulé depuis 10 ans. Et pardonnez mon expression, mais c'est bien ce qui emmerde les viticulteurs actuellement car ce modèle était centré autour de la consommation de vin.
Question : Les Anglais, eux, ont développé ce qu'on appelle le « social drinker », le buveur social.
Réponse de Philippe Batel : Oui, et d'ailleurs ils en sont revenus. En France, l'équivalent du social-drinking est ce qu'on appelle « l'alcoolisme mondain », ce qui n'a pour nous, addictologues, absolument aucun sens. La vraie question est : « Quel est le seuil de risques ? » Chez une femme, boire plus de deux verres par jour augmente les risques d'avoir un cancer du sein. Chez un homme, boire plus de quatre verres augmente le risque de maladies du foie ou de cirrhose.
Quatre verres ce n'est pas grand-chose : un apéro à midi, un verre de vin à table... Résultat, on continue d'avoir des représentations complètement folles, les gens vous disent : « Mais je ne suis pas alcoolique ». Or, cette espèce de dimension catégorielle dans laquelle il y aurait d'un côté les alcooliques et de l'autre les non-alcooliques n'a aucun sens.
Nous sommes tous des alcooliques qui s’ignorent selon Batel qui, au lieu d’ironiser sur l’effondrement du soi-disant modèle de consommation de vin à la française, ferait mieux de se pencher sur l’absolu échec des alcoologues de son modèle qui, depuis des années se vautrent en s’attaquant au flacon, c’est si simple, plutôt que d’aller là où ça fait mal, là où c’est difficile, en direction des causes. Comment peut-on écrire un bouquin avec un titre pareil Pour en finir avec l’alcoolisme ? Preuve est faite de la stupidité d’une telle approche mais il faut bien entretenir le fonds de commerce en courant les plateaux de télévision. L’alcoolisme est une maladie grave qu’il ne faut pas laisser entre les seules mains de ces « mécaniciens du corps » inefficaces.
Un détail, je n’ai trouvé nulle part une biographie complète du sieur Batel pour vérifier son cursus professionnel. C’est étrange, sans doute est-il coquet et veut cacher son âge, et que nous ne puissions dire « vous ne le trouvez pas qu’il fait un peu vieux pour son âge » ou ne souhaite-t-il pas nous éclairer sur la manière dont on devient Addictologue. Rassurez-nous Dr Batel nous ne pouvons vous confier nos corps imbibés sans avoir quelques renseignements sur votre pedigree.