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26 décembre 2012 3 26 /12 /décembre /2012 00:09

« Par ailleurs dans ta crèche de Noël, garde une petite place pour l'âne Batel, le digne successeur de Got, qui la semaine passée sur France 5 expliquait sans rire que la prévention par l'éducation du goût était dangereuse car souvent le premier pas vers l'alcoolisation se faisait lors des fêtes familiales, le doigt trempé dans le verre ou la goutte de vin que l'on fait déguster aux enfants. Pas étonnant avec le nombre de canards (sucre trempé dans l'alcool chez moi et sans doute chez toi aussi), de verres d'eau rougie, de cerise à l'eau-de-vie etc. que je me suis enfilé dans mon enfance que je sois devenu ce que je suis. Et toi aussi camarade ! Bonnes fêtes et qu'en 2013 on éradique la connerie. »


C’est de mon ami Jacques D, qui m’envoie des petits mots même le jour de Noël. Ça m’a beaucoup fâché en ce jour de fête où je m’étais juré de ne pas dire de gros mots « il est tout à fait désolant que des mots qui servent à désigner des parties du corps participant le plus souvent à la mise en incandescence de l’érotisme servent à articuler un article sur des crétins ou des imbéciles. »


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Non mon cher Jacques (quel beau prénom !) Philippe Batel n’est pas un âne, j’adore les ânes qui sont des animaux intelligents et très sociaux, c’est un gus qui répond pile poils aux lois fondamentales de la stupidité humaine telles que définies par Carlo M.Cipolla aux éditions PUF


Pour Cipolla « l’humanité se divise en 4 grandes catégories : les crétins, les gens intelligents, les bandits et les êtres stupides. »


« L’individu stupide est le type d’individu le plus dangereux. »


« Les non-stupides sous-estiment toujours la puissance destructrice des stupides. En particulier, les non-stupides oublient sans cesse qu’en tout temps, en tous lieux et dans toutes les circonstances, traiter et/ou s’associer avec des gens stupides se révèle immanquablement être une erreur coûteuse.»


Philippe Batel est un « être médiatique qui court les plateaux » en tant que médecin psychiatre et chef de l'unité Traitement ambulatoire des maladies addictives de l’hôpital Beaujon, à Clichy mais surtout Addictologue (voir son plaidoyer pour DSK il faut « foutre la paix » à DSK link Il préside par ailleurs l'Association pour la recherche des maladies alcooliques. Auteur du livre Pour en Finir avec l'Alcoolisme (La Découverte), il a cosigné avec Serge Nédélec Alcool : de l'esclavage à la liberté (Démos).


Il fait, comme beaucoup de praticiens, bouillir sa marmite en mettant du beurre dans ses épinards.


« Je profite de l'occasion pour adresser ma réponse au docteur Philippe Batel qui déclare dans Sciences et Avenir :


« Mon intuition est que ce sont les effets anxiolytiques du baclofène qui persuadent ses utilisateurs qu'il est efficace »


Je réponds :


« Mon intuition est que ce sont les aspects non-lucratifs du baclofène qui persuadent ses détracteurs* qu'il est inefficace  Franck Hanrion

* Tels que vous et certains de vos confrères.


« Cela reste bien entendu de l'ordre de l'intuition et de la crédulité. Ne voyez pas d'accusations précises dans mes propos. Êtes-vous simplement persuadé vous-même d'être en conformité avec la loi défendue par le formindep ? Et où peut-on lire votre déclaration d'absence d'intérêts avec l'industrie pharmaceutique ? Qu'on se persuade de votre indépendance. Rappelons que vous travaillez depuis décembre 2009 à l'évaluation d'un concurrent notoire au baclofène : le nalmefene, (qui, lui, est breveté) en vue d'une éventuelle (et néanmoins imminente) mise sur le marché. Voir ICI link


Enfin, c’est un des grands amis des vignerons français. Il adore les emmerder ce cher Docteur.


Question : le « French Way » comme disent les anglo-saxons. Nous aurions raison de consommer un petit verre de vin tous les jours plutôt que de faire la fête avec excès occasionnellement. Qu'en pensez-vous ?


Réponse de Philippe Batel : « Cette supposition va complètement à l'encontre de ce qu'on observe du côté épidémiologique. L’Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT) ou bien L'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (IMPES) montrent que ce soi-disant modèle à la française s'est écroulé depuis 10 ans. Et pardonnez mon expression, mais c'est bien ce qui emmerde les viticulteurs actuellement car ce modèle était centré autour de la consommation de vin.


Question : Les Anglais, eux, ont développé ce qu'on appelle le « social drinker », le buveur social.


Réponse de Philippe Batel : Oui, et d'ailleurs ils en sont revenus. En France, l'équivalent du social-drinking est ce qu'on appelle « l'alcoolisme mondain », ce qui n'a pour nous, addictologues, absolument aucun sens. La vraie question est : « Quel est le seuil de risques ? » Chez une femme, boire plus de deux verres par jour augmente les risques d'avoir un cancer du sein. Chez un homme, boire plus de quatre verres augmente le risque de maladies du foie ou de cirrhose.


Quatre verres ce n'est pas grand-chose : un apéro à midi, un verre de vin à table... Résultat, on continue d'avoir des représentations complètement folles, les gens vous disent : « Mais je ne suis pas alcoolique ». Or, cette espèce de dimension catégorielle dans laquelle il y aurait d'un côté les alcooliques et de l'autre les non-alcooliques n'a aucun sens.


Nous sommes tous des alcooliques qui s’ignorent selon Batel qui, au lieu d’ironiser sur l’effondrement du soi-disant modèle de consommation de vin à la française, ferait mieux de se pencher sur l’absolu échec des alcoologues de son modèle qui, depuis des années se vautrent en s’attaquant au flacon, c’est si simple, plutôt que d’aller là où ça fait mal, là où c’est difficile, en direction des causes. Comment peut-on écrire un bouquin avec un titre pareil Pour en finir avec l’alcoolisme ? Preuve est faite de la stupidité d’une telle approche mais il faut bien entretenir le fonds de commerce en courant les plateaux de télévision. L’alcoolisme est une maladie grave qu’il ne faut pas laisser entre les seules mains de ces « mécaniciens du corps » inefficaces.


Un détail, je n’ai trouvé nulle part une biographie complète du sieur Batel pour vérifier son cursus professionnel. C’est étrange, sans doute est-il coquet et veut cacher son âge, et que nous ne puissions dire « vous ne le trouvez pas qu’il fait un peu vieux pour son âge » ou ne souhaite-t-il pas nous éclairer sur la manière dont on devient Addictologue. Rassurez-nous Dr Batel nous ne pouvons vous confier nos corps imbibés sans avoir quelques renseignements sur votre pedigree.


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25 décembre 2012 2 25 /12 /décembre /2012 17:27

Au rayon défrichage musical de l’époque les cadeaux de Noël, via les enfants, m’ouvrent toujours de nouveaux horizons, m’aèrent les neurones. Je découvre. Si ça vous chante écoutez comme moi Lilly Wood & The Prick  dans leur dernière production : The Fight;


« Leur première production, Invincible Friends, s'était taillé un joli succès, en 2010. Elle leur avait même valu une victoire de la Musique, dans la très convoitée catégorie «révélation du public». Le groupe Lilly Wood and the Prick franchit désormais le cap du réputé difficile deuxième album. «Cela a été un obstacle», explique la chanteuse Nili Hadida. «Surtout que notre premier essai avait été accueilli bien mieux qu'on l'espérait.» Avec son complice Benjamin Cotto, elle a pourtant décidé de se lancer à corps perdu dans un nouveau recueil de nouvelles chansons, intitulé The Fight («le combat») » Olivier Nuc, Antoine Daccord le Figaro Musique.link


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25 décembre 2012 2 25 /12 /décembre /2012 00:09

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Qui n’a pas de failles, de fêlures, d’invisibles plis pourtant béants, de plaies cachées mais ouvertes, des petits vides ou des abyssaux « Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » écrivait Samuel Beckett et pouvons-nous soutenir que ceux qui ne tiennent pas d’une main ferme le gouvernail de leur vie sur le cap tracé pour les gens sans histoire, les couleurs de muraille, le tout-venant, les gens normaux, sont ceux qui font avancer le monde ?

Je ne le crois pas !


Me suis toujours trouvé trop normal, trop lisse : sur mon lisse tout glisse, trop terne : sans doute est-ce pour cela que j’arbore des chèches de couleurs vives, trop distant : toujours me protéger, ne pas me commettre, trop cérébral : convaincre, expliquer, chiant, si raisonnable quoi ! 


Heureux, bienheureux… les Béatitudes ce n’est vraiment plus dans l’air du temps… où les gagnants sont ceux qui ne s’embarrassent guère de sentiments. C’est cul-cul la praline, ça fait ricaner tous nos nouveaux puissants qui nous font de l’ombre avec leur stature en carton-pâte. Je me fous des ricaneurs : « Heureux sont les fêlés car ils laisseront passer la lumière »

 

La lumière c’est la vie, elle nous a tiré des ténèbres extérieurs, elle nous a mis debout, fait lever le nez vers le ciel et les étoiles. Penser !

 

Pourquoi diable d’ailleurs ?

 

Aimer alors ?


Que voulez-vous, je n’aime rien tant que celles et ceux qui prennent bien la lumière, rayonnent, transcendent ma petite vie… Grâce à eux mes folies intérieures et bien ordinaires prennent du relief, des angles, des aspérités qui suffisent à me garder en vie.


Par bonheur restent encore quelques fous qui m’aident à vivre, nous aident à vivre, par leurs écrits, par leurs tableaux, par leur musique… leur génie… leur talent…


« Un peintre c’est quelqu’un qui essuie la vitre entre le monde et nous avec de la lumière, avec un chiffon de lumière imbibé de silence. »  Christian Bobin L’inespérée


Gaston-Chaissac

Cinglé, insensé, sonné, timbré, toqué, avoir un grain de folie, être légèrement ou totalement à l’Ouest, sujet au débord, adepte du dévers, faire du vélo sans casque à Paris : là on me dit que je suis fou, aimer les filles du bord de mer avec leur teint si clair : chauffe Arno, citer Louis Scutenaire « J’écris pour des raisons qui poussent les autres à dévaliser un bureau de poste, abattre un gendarme ou son maître, détruire un ordre social. », penser comme Jean-Michel Ribes qu’ « il est tout à fait désolant que des mots qui servent à désigner des parties du corps participant le plus souvent à la mise en incandescence de l’érotisme servent à articuler un article sur des crétins ou des imbéciles. »


Le petit chroniqueur du quotidien que je suis, pour cette bonne et excellente raison, et parce que c’est Noël dont le message originel est, je le rappelle à ceux qui disent régner sur notre terre, « Paix aux hommes de bonne volonté », ne criera donc pas « Mort aux … » même s’ils sont légion… hormis les habitués accrochés comme les moules sur leur rocher, les véreux au-delà et en deçà des Pyrénées, un prétentieux du côté de la Vendée, un avocat ridicule qui jacte comme un huissier, et bien d’autres qui se pavanent, se rengorgent, s’épandent et se répandent, jamais la moisson n’avait été aussi abondante que cette année.


Pas gai le Taulier me direz-vous les amis, certes, mais en cette fin d’année je ne me trouve aucune bonne ou mauvaise raison de l’être alors oui pour ce Noël 2012 « Heureux sont les fêlés car ils laisseront passer la lumière » c’est signé Michel Audiard.


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La semaine dernière, lundi, j’ai ressorti de la naphtaline un petit texte écrit dans les années 90 : la Fuite en Belgique link et je viens de découvrir sur la Toile une chronique de  David Abiker publiée sur le VIF be le mercredi 19 décembre dont le titre me va bien : « Et si la France était devenue un pays détestable ? » link Sans forcément tout partager, mais m’y retrouver pour l’essentiel, je me rallie à l’envie exprimée par Abiker de prendre la tangente de mon vieux pays. Partir n’est pas abandonner la terre que j’ai à mes souliers mais aller voir ailleurs, respirer un autre air, vivre avec d’autres gens. La Belgique est bien trop proche, et je ne comprends pas Gégé d’être allé se planter à la frontière, même pour me saouler d’Arno et avec Arno je n’y ferai que passer. Ne plus se poser, être un apatride ou un citoyen du monde, qu’importe ne plus avoir de liens, sauf ceux de l’amitié ancienne ou nouvelle. « Avoir envie de mettre les bouts… les poètes ont-ils disparu ou est-ce que l’on ne les entend plus ? » link 

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Nul besoin d’adieu au bout d’un quai de gare ou d’un port, pas d’avion : je veux rester sur Terre, partir c’est aussi revenir, ça n’est pas triste et comme la vérité reste et restera toujours au fond des verres et que pour la trouver mieux vaut les vider, je continuerai de vous abreuver de mes foutues chroniques.


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24 décembre 2012 1 24 /12 /décembre /2012 14:00

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Nous attendions la messe de Minuit, qui commençait un peu avant minuit, en jouant aux cartes : l’aluette ou au nain jaune. Je partais avant tout le monde puisque j’étais enfant de cœur. Deux souvenirs de cette messe, où nous nous gelions car de mon temps y’avait pas de chauffage dans l’église saint Jacques, le dépôt par le curé doyen de l’enfant Jésus sur son berceau de paille sous les naseaux du bœuf et de l’âne et le Minuit Chrétien, grand morceau de bravoure, d’ordinaire massacré par Gégène l’organiste aveugle, parfois exécuté par un chanteur extérieur ce qui rendait Gégène fou de jalousie et il s’ingéniait à accélérer ou à ralentir l’accompagnement à l’harmonium. Dans les deux cas nous nous bidonnions, les enfants de chœur s’entend, ce qui nous valait les gros yeux de notre curé. Nous faisions gaffe tout de même car ce serait bientôt les étrennes  de notre employeur tonsuré : un billet de 5 Francs qui nous permettrait de faire des folies pour les cigales ou de grossir le carnet de caisse d’épargne des fourmis. Mon pays Henri-Pierre n’a pu goûter ces plaisirs puisqu’il était de la laïque…


La messe dites, nous rentrions à pied en groupes vers le Bourg-Pailler tout proche. Là, maman préparait le chocolat chaud qu’elle servirait dans de grands bols. Elle le fouettait et y ajoutait de la crème fraîche. Il était moussu, léger, pas sucré. L’après-midi elle avait acheté une belle brioche tressée chez sa copine Madeleine Remaud et nous allions la tremper dans notre chocolat chaud. Ça nous ferait des moustaches. C’était là notre réveillon. Etonnamment j’avais hâte d’aller me coucher pour pouvoir me réveiller tôt afin d’aller découvrir mes cadeaux dans mon sabot. Depuis, la brioche vendéenne est devenu une IGP, le cacao du commerce est gras et sucré.


Alors ce qui était un bonheur simple est devenu un luxe.

 

Illustration : "La Belle Chocolatière" (1743-1745) par Jean-Etienne LIOTARD


Pour la brioche ça reste abordable et dans mon quartier j’en trouve de l’excellente, aérienne et onctueuse chez Laurent Duchêne rue Wurtz www.laurent-duchene.com/

 

Du côté du chocolat chaud, hormis le faire soi-même avec des ingrédients de qualité : lait frais cru et cacao acheté chez un artisan chocolatier, le plus simple pour un parisien est de rendre chez  Jean-Paul Hévin, 231, rue Saint-Honoré, Ier. Tél. : 01 55 35 35 96. Ouvert tous les jours sauf le dimanche. www.jeanpaulhevin.com


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J’ai trouvé cette interviewe de lui dans le Figaroscope, j’y sens le souvenir de maman…

 

Quelle est la recette de votre chocolat chaud Tradition (le classique) ?


C'est un chocolat qui contient le moins possible de beurre de cacao, donc peu de matières grasses. J'utilise un chocolat de couverture de bonne qualité type Venezuela, assez floral, que je dégraisse encore et auquel j'ajoute du lait frais entier et de la poudre de cacao. Celle-ci, en très faible dose, est un renforçateur d'arôme. Tous nos chocolats sont préparés minute.

 

Vous n'avez pas mentionné le sucre ?


Je sucre très peu, car je cherche la dose la plus juste possible, celle qui tend vers l'équilibre. À savoir très peu de sucre dans le chocolat noir. Et je ne pose ni sucre ni cuillère sur les tables !

 

« Quiconque a bu une tasse de chocolat résiste à une journée de voyage » Goethe

 


 

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24 décembre 2012 1 24 /12 /décembre /2012 00:09

Le Ministre de l’Agriculture attribue le « poireau », le Mérite Agricole, créé par Jules Méline dont l’un des tous premiers actes lorsqu’il devint ministre de l'agriculture, fut la création de cette distinction spécifique pour récompenser les services rendus à l'agriculture.


Votre Taulier, Commandeurdu MA, en tant que Secrétaire-Perpétuel Autoproclamé de l’Amicale du Bien Vivre dite des Bons Vivants a pensé qu’il fallait honorer aussi celles et ceux qui, dans un labeur inlassable, hors les paillettes des peoples et les projecteurs des médias, œuvrent pour la Haute Gastronomie Française.


Ainsi, sans bien sûr avoir la prétention de singer un Ordre National hautement respectable et respecté, les membres de l’ABV ont souhaité que soit attribué chaque année « le Prix Bette » afin d’honorer un parmi les susnommés.


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La bette ou côtes de bettes, également appelée porée, jotte ou joute, en Vendée comme en Suisse est une plante herbacée annuelle de la famille des Chénopodiacées, cultivée comme plante potagère pour ses feuilles ou pour ses côtes ou cardes, consommées comme légume.


Légume oublié, ignoré, l’image a paru belle aux jurés, tout un symbole pour personnifier ce Prix.


C’est à l’unanimité que ce Prix a été attribué pour 2012 à Charles-Henri Orliac Chroniqueur – « Appréciateur » Gastronomique et Hôtelier Indépendant pour l’ensemble de son œuvre.

 

Une citation de lui en guise d’amuse-bouche :


 « Tourner tout autour de la place des Vosges à la recherche d'une place n'était pas vraiment dans nos plans ce jour-là. Peine perdu, pensais-je ! Une demi-heure plus tard, les arcades de la place seront à nous… »


C’est du Patrick Modiano s’est exclamé l’un des membres éminent de l’ABV…

 

Afin de ne pas gêner la discrétion bien connue du récipiendaire aucune remise officielle du Prix « Bette » n’aura lieu. De notre part ce n’est rien que pour la beauté du geste à destination d'un éminent chroniqueur . « Un peu de douceur dans ce monde de brutes… » Nous tenons cependant à disposition de l'heureux lauréat un magnifique calice en chocolat qu'il pourra retirer chez la concierge du Taulier en déclinant son identité.


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23 décembre 2012 7 23 /12 /décembre /2012 07:00

Dimanche dernier, dans le Journal du Dimanche, le gros Gégé est monté sur ses grands chevaux, comme c’est un pondéreux et qu’il fait dans le merlan en colère rue du Cherche-Midi il a fallu atteler 4 beaux chasse-marées Boulonnais. De colère il a jeté à la gueule d’Ayrault son passeport, sa carte vitale, pour frapper l’opinion comme Gainsbourg brulant son Molière à la télé, mais tout c’est du cinéma, ça n’a aucun sens car d’ordinaire ton passeport ce sont les juges qui te le piquent pour t’empêcher de passer la frontière, mais là, tant qu’il sera Français faudra, si Gégé veut voyager hors Schengen, qu’il l’allonge à la PAF. Du côté de la Vitale devrait faire gaffe Gégé, ça pourrait lui être très utile à son âge et dans son état. Tout le monde y va de son couplet, les contre, les pour qui crient à la chasse aux riches, mais tout de même pour le défendre manquaient Carole Bouquet et son grand pote, un autre Gégé, le Bourgoin de Chailley, l’ex-roi de la dinde déchu. La première pour l’heure, que je sache, n’a encore rien dit mais le second avec qui Depardieu a fait des affaires dans le pétrole à Cuba, chez leur pote Castro, est sorti de son silence lundi dernier sur Europe 1 Soir, « En Belgique, pourquoi pas ? C'est un pays extrêmement francophile. Gérard Depardieu a passé sa vie à défendre l'image de la France. Comme acteur, l'ambassadeur de la France dans le monde, c'est Gérard Depardieu ». Tout ça me donnait l’occasion de me souvenir de l’aventure de Pebercan de Gérard Bourgoin, qui avait investi plus de 200 millions de francs en 1996 avec une poignée d'amis riches et célèbres, Michel Reybier, l’ancien proprio des Jambons d'Aoste et maintenant de Cos d’Estournel, notre Gégé, Roger Zannier le roi de la fringue pour mômes et quelques autres, n'avait finalement fait jaillir de l'or noir qu'en 1999. Revendu en 2003 à une petite compagnie pétrolière qui monte : Maurel & Prom de Jean-François Hénin le « Mozart de la finance » évincé d'Altus Finance par Jean Peyrelevade lorsqu’il prit les rênes du Crédit lyonnais. « Le pétrole, c'est un peu comme le cinéma, où il y a un film sur sept qui marche, expliquait Gérard Depardieu en décembre 1996. Avec cette affaire, on peut gagner beaucoup ou tout perdre. » Finalement, après avoir failli perdre leur mise, le premier cercle d'aventuriers investisseurs, qui ont dû réinvestir en cours de route dans l'affaire, devrait réaliser une plus-value. Le cas de Gérard Bourgoin est à part : incapable de rembourser un prêt octroyé par son ami Michel Reybier, il avait alors dû lui céder ses parts en 2001. Il conservait néanmoins encore des stock-options. Petit monde, les affaires, et maintenant Poutine tendait un passeport à notre Gégé.


Et pendant ce temps-là Fipé et Collion signaient l’armistice alors que le maire de Sannois dans le Val-d’Oise, le maintenant très célèbre  Yanick Paternotte, soutien du roquet de Meaux, et président de la fameuse CORNAR, la Commission nationale des recours de mon grand parti, était condamné le jeudi à quinze mois de prison avec sursis et deux ans d’inéligibilité par le tribunal correctionnel de Nanterre. La procureure, Alexandra Boudet, avait souligné « le comportement indigne de la part du notaire et encore plus indigne de la part d’un élu, d’autant plus que les faits concernaient son administrée, alors qu’ils devaient tous deux protéger la personne ». Yanick Paternotte a également été condamné à verser une amende de 10 000 €. Son épouse a pour sa part été relaxée. Quant au notaire qui a rédigé l’acte de donation, il a été condamné à un an de prison avec sursis et 10 000 € d’amende. Va faire appel le gars. Suis attablé au café Place du Palais Bourbon sous une chaufferette et je feuillette le Courrier International tout en jetant un œil distrait sur le ballet des anciennes excellences dont le rondouillard Douillet qui se fait interviewer dehors, par un petit mec, pour pouvoir tirer à l’aise sur son cigarillo. L'édito de Jean-Hébert Armengaud est jouissif, j’adore la chute «  Mgr Vingt-Trois, lui aussi, a une bonne carte budgétaire à jouer. Les églises se vident, le denier du culte est de plus en plus maigre. Pourquoi ne pas marier les gays à l’église ? Entre les gays cathos, leurs familles et leurs amis, ça fait du monde pour remplir les églises et la corbeille de la quête, non ? Et l’UMP ? Ne devrait-elle pas aussi se rallier très vite à la cause du mariage gay ? MM. Copé et Fillon se promettraient mutuellement « fidélité, secours et assistance ». Et hop ! La guerre interne serait vite réglée, pas besoin d’attendre septembre 2013… » J’aurais dû prendre un vin chaud mais, comme j’avais beaucoup carburé la veille, il me fallait éviter de forcer sur l’antigel.


Saturation, la politique à jet continue depuis trois semaines commençait vraiment à me fatiguer alors je me plongeais, en compagnie de ma chérie, dans l’univers impitoyable des top-modèles. Que des horreurs : « Il a fallu attendre vingt ans pour découvrir qu’à l’apogée de sa carrière Linda Evangelista – le top-modèle qui ne sortait pas de son lit pour moins de 10 000 dollars – vivait en réalité dans une grande solitude. Son seul plaisir était sa Game Boy. Pareillement, plusieurs années ont passé avant que Karen Mulder – « la blonde classe » – ne déclenche un scandale retentissant, peu avant d’être admise dans un service psychiatrique. Elle déclara qu'Albert de Monaco et d’autres dirigeants de l’agence Elite avaient essayé de la violer, que son père l’hypnotisait dans le même but et que son statut de mannequin faisait d'elle une monnaie d’échange sexuelle. Depuis, la Hollandaise a présenté des excuses et fait profil bas suite [toutefois une plainte pour viol a bien été déposée en novembre 2001]. Karen Mulder est alors internée, mais sa tentative de suicide, en 2002, a relancé le débat sur le style de vie des mannequins et les répercussions psychologiques de leur travail. » Christine Hart, mannequin pendant dix ans à Milan, Paris et New York, des années 1990 et au début des années 2000, côtoyé les plus grands pendant l’âge d’or des top-modèles, travaillé pour le photographe Helmut Newton, défilé pour Kadhafi raconte son histoire dans un livre autoédité « Lo que las modelos callan ». Il faut s’accrocher au bastingage pour ne pas gerber lorsqu’elle raconte l’effondrement d’une de ses collègues, en plein casting en Grèce, lorsqu’elle a découvert qu’elle avait à l’intérieur de son vagin, depuis vingt-quatre heures, « plusieurs préservatifs recouverts de sperme et d'un fluide. Ce qui est terrible, c’est qu’elle ne se souvenait pas des événements de la nuit précédente, si ce n’est qu’elle avait bu et fumé avec un photographe jusqu’à perdre toute notion de la réalité, écrit l’ancienne top-modèle. Il s’agit là d’épisodes isolés, mais ces quelques histoires sont déjà de trop car elles ne devraient pas impliquer des mineures. Commencer à 14 ou 15 ans est une aberration. A cet âge, les filles sont presque des enfants et il est facile d’être prise au piège par un mirage. » Elle a aussi vécu des épisodes complètement fous comme défiler dans un bunker en plein cœur du désert libyen : « J’ai eu la peur de ma vie ! En théorie, on allait à Tripoli pour défiler à l’ambassade espagnole afin de promouvoir la mode occidentale. Mais en réalité nous avons atterri au milieu du désert et nous nous sommes retrouvées enfermées dans un bunker, devant le colonel Kadhafi en personne. » Elle rive le bec à cette vieille enflure de Karl Lagerfeld qui estime que l’anorexie des top-modèles est une fable « Les mannequins souffrent plus de la dictature de la beauté aujourd'hui que dans les années 1980. D’une taille 38 imposée, on est passé au 34, en particulier sur les podiums, et les filles d’aujourd’hui ne transmettent aucune émotion. Elles n’arrivent pas à créer de lien avec le public. On ne sait plus si ces filles sont des robots ou des mannequins. La plupart n’ont que la peau sur les os et aucune d’elles ne sourit, ce qui n’arrange rien ».

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23 décembre 2012 7 23 /12 /décembre /2012 00:09

Je l’ai vue débouler à la Mothe-Achard, au milieu du bourg, près du champ de foire, dans la vitrine du magasin de Cougnaud qui vendait des trucs et des machins pour alléger la tâche de nos mères. Pour voir les matches de foot on allait se cailler les miches pour la regarder dehors. À la maison je ne l’ai jamais connue mais elle trônait dans le réfectoire de l’école d’agriculture où nous avions droit à deux menus : 5 colonnes à la Une et les matches du Tournoi des 5 Nations. La télé donc, le gros poste de télé en noir et blanc avec napperon a fait son intrusion chez les gens pour petit à petit les scotcher à l’écran, les couper le soir de leur voisinage, les faire se recroqueviller tout en leur donnant le sentiment de s’ouvrir sur le monde qui pénétrait chez eux par l’étrange lucarne. Les grandes peurs, l’émotion, les images, dégoulinaient sur la France profonde. Ce fut la fin du village…


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Je ne suis, et n’ai jamais été addict à la Télé, et je ne vais pas ici vous refaire l’histoire des chaînes depuis l’unique chaîne de l’ORTF jusqu’à la TNT en passant par le « mieux disant culturel » de Léotard pour vendre TF1 à Bouygues, la 5 de Berlusconi via Tonton, le Canal+ de Rousselet… Je ne la regarde plus car je n’aime pas poser mon cul sur un canapé, je préfère cueillir mes infos ailleurs. Bref, à l’heure où l’Internet, nouvel écran, bouleverse le paysage audio-visuel, ce que je vous propose c’est un texte de l’historien Jean-Pierre Le Goff tiré de son livre « La fin du village » chez Gallimard 26€. Le village c’est Cadenet, bourg du Luberon tout près de Lourmarin.


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Chapitre 7 : LA GRANDE TRANSFORMATION


« Deux bien de consommation en particulier, ont joué un rôle déterminant dans la transformation de la collectivité villageoise : la télévision et l’automobile ; ils ont inauguré une nouvelle ère des loisirs qui rompait avec les rapports de sociabilité traditionnels et permis une plus grande ouverture sur le monde extérieur.


Les anciens interrogés sont unanimes : revenant sur les années passées, la rupture qui leur paraît la plus importante est celle qu’a provoquée l’achat d’un poste de télévision. Au début, l’usage de la télévision gardait un aspect collectif et convivial, s’inscrivant encore dans les rapports sociaux villageois. Même s’il n’avait pas lieu dans une grande salle obscure, le spectacle gardait une dimension collective qui l’apparentait encore au cinéma. Peu d’habitants possédaient un poste, mais chacun savait où se rencontrer pour voir les émissions. Les propriétaires mettaient des chaises dans la rue et les voisins pouvaient venir regarder la télévision placée bien en vue près de la fenêtre ou de la porte. On pouvait également se rendre dans les bars  où le poste trônait dans la salle commune. La salle de café de la mère Paris était pleine lors des émissions de variétés, comme « 36 chandelles » ou « La Piste aux étoiles » link   qui reprenaient les formes traditionnelles du radio-crochet ou du cirque. D’autres plus nouvelles, comme les combats de catch, attiraient également les habitants, tout particulièrement les hommes. Et, comme au cinéma, réactions et traits d’humour fusaient ; le spectacle était aussi dans la salle.


Mais avec la multiplication des postes dans les foyers, la télévision a progressivement réduit un trait essentiel de la culture villageoise : le plaisir de la parole directement échangée La fascination était forte : on avait l’impression de disposer du cinéma à domicile et l’on voyait des choses qu’on n’aurait pas imaginées auparavant. Au sein des familles, « le petit écran », bien plus que la radio plus ancienne, a transformé les traditionnels repas de midi et du soir : « Ce qui m’a le plus choqué, me dit un ami, c’est à mon retour d’Algérie (de la guerre d’Algérie) en 1961 quand je suis revenu chez mes parents. Mes autres frères étaient mariés, on était encore cinq ou six autour de la table. Eh bien, le soir où je suis arrivé et les autres jours, on ne m’a pas jamais posé une question sur l’Algérie parce qu’il y avait la télévision. C’était terminé. » Il en alla de même des veillées entre voisins qui constituaient une tradition ancestrale : « Quand j’ai pris une campagne avec ma femme, on nous a présenté les voisins et on veillait tout l’hiver, on allait une ou deux fois par semaine chez l’un ou chez l’autre et l’on rigolait de n’importe quoi. Ça me plaisait beaucoup. J’étais jeune marié et ma belle-mère m’a acheté la télé. Cela s’est su aux alentours et un jour un voisin m’a dit : « Ce soir il y a telle émission », sous-entendu : »On aimerait bien pouvoir la regarder ». Ils sont venus la voir à la maison Après ça été fini, ils ont acheté à leur tour la télé et en fin de compte plus personne n’a plus veillé. »


Dans le village, on se dépêchait de souper pour aller regarder la « télé » chez le parent ou l’ami qui possédait un poste. Les rues se sont ainsi progressivement vidées de leurs habitants qui, le soir à la belle saison, se retrouvaient sur le pas des portes et sur les places pour « prendre le frais », bavarder. Pour les nostalgiques de l’ancien temps, la télévision est considérée comme « le plus gros mal » : elle a « tué l’esprit du village », le plaisir de la conversation et les rapports d’amitié. Avec elle , « le soir est devenu un désert ».


(…) Les conversations au bar comme ailleurs sont désormais largement orientées par ce qui se voit et se dit à la télévision. »


Les plaintes contre le spectacle télévisuel rejoignent celles sur l’état du monde : » Quand on voit ce qu’on voit à la télé, comment voulez-vous qu’on soit optimiste ! » La critique des journalistes est des plus virulentes : ce sont des « gens qui ne disent que des conneries », des « gens à qui l’on ne peut pas faire confiance » et certains d’ajouter avec leur bagout habituel : »Quand je les vois causer comme ils causent, je n’en peux plus ! »


Certes, certes, mais tout ce petit monde continue de se goinfrer de télé et de ne voir l’état du monde qu’au travers de leurs écrans plats… c’est la vie et se lamenter sur le bon d’avant ne le fera pas revenir, il suffit simplement d’en inventer un autre et c’est à notre portée…


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22 décembre 2012 6 22 /12 /décembre /2012 12:00

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Reçu ce matin à 9 heures 50, un courrier qui fait chaud au cœur du taulier. Merci mes amis, joyeux Noël à vous.

 

Bonjour Jacques,


 Je suis tombé sur les dessins et collages de Shannon Freshwater

 

Celle-ci me fait beaucoup penser à des sujets de ta semaine.

 

Bonne journée,

 

Olivier

 

Cordialement

 

Alice

sketch1.jpg                                                                                      © shannon freshwater

 

NDAY, APRIL 4, 2011

 

Today I have an illustration in the NY Times Op-Ed link about liquor wholesalers controlling consumer choice. The multi-talented Josh Cochran link was guest art director on this one.

 

Thanks Josh!

 

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22 décembre 2012 6 22 /12 /décembre /2012 00:07

Je sais, vous allez me reprocher de tomber dans la facilité mais, que voulez-vous, de temps à autre prendre ses aises, se laisser-aller, ne pas se prendre le chou, ça aère les neurones. D’autant que le premier Pinaud, bien avant le Pineau de Jugnot, c’était l’inspecteur Pinaud dans San Antonio, « Dit Pinuche, la Pine, la Pinaudière, la Vieillasse, le Fossile, la Guenille, Baderne-Baderne, Tarzan, Bite-en-Bronze, la Mouillette, le Chétif, l’Ancêtre, le Vieux Débris, voire le Très Honorable débris, le Navet, le sénile, le résidu, le Chétif Vieillard, le Pineau des Charentes, Nostrapinuche, la Vieille ganache, l’Homoncule, la Gatoche, Pinaud culte et j’en très passe.» le troisième personnage de la fine équipe policière avec le commissaire sus nommé et l’inspecteur principal Alexandre-Benoît Bérurier dit Le Gravos...


Pour éclairer un peu plus votre lanterne sur César Pinaud, je vous propose un descriptif du personnage tel que vu dans l’ouvrage de référence « San-Antonio se met à table » de Blandine Vié aux éditions de l’Épure.


 « Il a une tête de morille déshydratée coiffée d’un bada improbable, et un cou de pintade qui « accordéone ».

Cette tête est agrémentée d’une moustache en friche qu’on dirait dévastée par un incendie de forêt à cause d’un éternel mégot (Boyard papier maïs link ) fiché au coin des lèvres. La plupart du temps, des petites boulettes de jeune d’œuf y perlent. Enfin, son nez s’orne d’une chandelle de morve, et sa gorge est assiégée par un catarrhe chronique. Pour compléter le tableau, ses cils sont enfarinés et sa voix farineuse. »


Les cochons sont lâchés 1971

 

Le commissaire San Antonio dit de lui qu’il a « un poitrail de poulet biafrais »

 

Et une saillie culte


« Je m’aperçois avant de sortir qu’il a boutonné son pantalon suivant une manière qui lui est chère, c’est-à-dire qu’il a fixé le bouton du bas à la boutonnière du haut. Je lui désigne le tunnel ainsi ménagé.


-        Ferme ça Pinuche, il ne faut jamais trop aérer la chambre du mort. »

 

Le secret de polichinelle 1958


Trêve de plaisanterie « San-antonionesque » et revenons au Pineau  d’Aunis qui est un cépage rare et emblématique des coteaux du Vendômois.  « Cultivé depuis le IXe siècle en Anjou, ce cépage de cuve noir doit son nom au lieu-dit « Aunis » à Dampierre, non loin de Saumur, où les moines d’un prieuré cultivaient la vigne au Moyen-Âge. En Angleterre, en 1246, le roi Henri III Plantagenêt fit importer le vin clairet issu de ce plant. Dans son guide œnologique Vines, Grapes and Wines, Jancis Robinson affirme que le pineau d’Aunis fut à l’époque le cépage le plus admiré du Val-de-Loire et que le nom de « pineau » semblait réservé au Moyen-Âge aux raisins les plus qualitatifs. Cépage vigoureux, au débourrement tardif, le pineau d’Aunis voit son feuillage rougir partiellement à l’automne. Sa production varie entre 40 et 80 hectolitres à l’hectare et les baies des grappes, à la peau noire et couverte de pruine, peuvent aussi être dégustées telles quelles. »


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Ce vignoble est situé à moins de 200 km au sud-ouest de Paris (45 minutes en train via le TGV), et les coteaux du Vendômois bénéficient depuis 2001 d’une AOC  dont l’aire s’étend sur 28 communes entre Vendôme et Montoire-sur-le-Loir, dans le département du Loir-et-Cher. Les 350 hectares de vignes – dont 152 en AOC – sont plantés sur les rives du Loir, sur des coteaux exposés au sud à une distance d’environ 1,5 km de la rivière. Des vignerons et céréaliers (12 en caves particulières et 32 regroupés au sein d’une cave coopérative fondée en 1929), pratiquant la polyculture pour la plupart, produisent en moyenne 9 600 hectolitres d’AOC coteaux-du-vendômois, dont 4 620 hectolitres de rouge, 2 370 hectolitres de gris et 1 640 hectolitres de blanc.


Comme le Taulier fut, pendant une année, en 1978, à la demande du Préfet du département Gérard Bélorgey, pendant ses week-end « monsieur vin du Loir et Cher ». Il a donc dégusté… façon de parler… redoutable…


Ensuite, long interlude…


coteaux-du-vendomois-vin-val-de-loire-299228-jpg_185061.JPG

Puis, très récemment, lors d’un dîner, où les Coteaux du Vendômois étaient présents, par l’entremise d’Alliance-Loire, dont la cave coopérative du Vendômois est adhérente, j’ai redécouvert avec bien du plaisir cette fois-ci ce cépage si caractéristique.


Coteaux-du-Vendomois-rouge-Prestige--2-.jpgVendomois-rouge-montagne-blanche.jpg

 

D’où vient ce renouveau ?


Explication du Pr Dupont du Point, qui aime  tant la Loire, le Loir et l’Histoire, et qui écrivait en 2011 « S'il est un endroit en France où jamais on ne prononce une mauvaise parole à l'encontre du TGV, c'est bien dans les caves des vignerons du Vendômois. Ici, on le vénère, l'ultrarapide au long bec. Longtemps, la vigne a dominé le paysage de cette vallée du Loir, formant un îlot nordiste à l'écart du grand fleuve tranquille. On y produisait un rosé pâle, un gris qui trouvait son marché localement et dans la région parisienne, irriguée depuis la gare de Thoré-la-Rochette. Les vignerons alimentaient aussi le négoce champenois, qui, avant la mise en place des appellations, s'approvisionnait en vin blanc un peu partout. Puis sont arrivés les temps déraisonnables, le phylloxéra, les guerres, les crises, avec pour conséquence la disparition en très grande partie du vignoble. Vignerons mais polyculteurs, les paysans ont arraché la vigne et cultivé la céréale.

Seuls quelques-uns perpétuèrent la tradition. « Des vignerons dans l'âme ont maintenu les vignes. Ils n'ont pas planté de mauvais cépages ou des hybrides. C'étaient de fervents défenseurs des cépages locaux, c'est pour cela qu'on trouve de très vieux chenins et de très vieux pineaux d'Aunis… »


Voilà qui est bien et fort intéressant…


photo-634550524818796258-1.jpg

Mais le Jacques il appâtât plus encore votre Taulier en notant que, Nicolas Parmentier, jeune directeur de la cave coopérative, « séduit par l'originalité de ce vignoble, il a repris en fermage 10 hectares sur les « pentes des coutis », un coteau préservé, avec l'aide de la mairie de Vendôme.


Tout ça, comme vous pouvez vous en douter, intéresse beaucoup votre Taulier qui prendra en janvier le TGV pour aller arpenter les « pentes des coutis » couvertes de Pineau d’Aunis. Mais en attendant le beau jour où il franchira le périphérique votre Taulier, alors qu’il était en grand reportage (ben oui, j’ai vu qu’à la RVF y’avait des grands reporters) du côté du XVIIIe à EN VRAC ne put s’empêcher de faire l’acquisition de la cuvée Vieilles vignes 2011 en rouge de Patrice Colin vigneron dans les Coteaux du Vendômois.


En-Vrac-052.JPG 

Tient, même si c'est un autre vin, il est bien noté par Dupont le Colin :


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16 - Patrice Colin 02.54.72.80.73. Les Vignes d'Emilien. 100 % pineau d'Aunis. Poivre, fruits confits, prune, bouche d'abord moelleuse, tannique ensuite, beaucoup de caractère. 7,50 E.

 

Coteaux du Vendômois-Domaine Patrice Colin Les vignerons ont la parole:link


 À bientôt donc sur mes lignes pour une nouvelle aventure au pays du Pineau d’Aunis.


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21 décembre 2012 5 21 /12 /décembre /2012 14:00

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Aujourd’hui est jour de fin du monde nous serine-t-on depuis quelque temps alors en profiter pour aborder son âge, surtout lorsqu’il atteint un certain poids : « le poids des ans », m’a semblé être un beau pied-de-nez à tous ceux, de plus en plus nombreux, qui ont une peur panique de vieillir. Pour eux c’est la lutte finale, une lutte à mort si je puis m’exprimer ainsi. À tout prix il faut faire jeune, l’apparence prime, le physique, les artifices, la photo Photoshop, alors que l’important est de rester jeune dans sa tête.


Aujourd’hui donc, si nous passons tous à la trappe, nous serons tous logés à la même enseigne et cette chronique jetée sur la Toile n’aura pas un seul lecteur. Triste perspective sauf qu’à cet instant vous êtes en train de la lire et je me dois donc de revenir au sujet de celle-ci : l’âge, le mien, le vôtre… Oui, j’assume mon titre « Ce qui me gêne ce n’est pas mon âge, mais l’âge des gens qui ont mon  âge » qui est une citation de Roger Ferdinand, un auteur de théâtre de boulevard qui eut son heure de gloire à la télé avec l’émission-culte « Au théâtre ce soir »


La grande crainte des jeunes et des encore jeunes, ceux qui vont continuer d’être actifs, bosser, cotiser, c’est qu’ils vont devoir supporter le poids de nos retraites, de nos crédits, de notre dépendance, de notre prise en charge médicalisée. Triste perspective j’en conviens. À leur âge ça ne faisait absolument pas partie de mes préoccupations. Inconscience sans doute, mais pas seulement qu’impéritie, nourrir des angoisses pour sa retraite à 20 ans c’était pour nous être déjà vieux dans sa tête.  


Les grands équilibres des régimes sociaux, le fameux trou de la Sécurité Sociale et la fuite en avant des régimes de retraites sont des réalités « physiques et monnayables » que nous devrons  affronter. De la pure mécanique comptable et financière que la réforme de 2010 relevant progressivement l'âge minimum légal à 62 ans pour effacer le déficit des régimes de retraite à l'horizon 2018 a tout juste enclenchée. En effet, selon les prévisions cet objectif ne sera pas atteint, notamment en raison du « contexte macroéconomique dégradé ». Miss Parisot, plaide déjà pour un nouvel allongement de l'âge de départ à la retraite à 63 ans. A l'horizon 2020, le Cor prévoit un déficit compris entre 20,8 milliards et 24,9 milliards d'euros, en fonction des scénarios économiques. Le système de retraite pourrait toutefois revenir à l'équilibre à l'horizon 2040 si le taux de chômage descendait à 4,5% et si le taux de productivité progressait dans le même temps de 2% par an.


Chantier difficile, certes, mais pas insurmontable : il faudra, que nous le voulions ou non, faire de sérieux efforts les uns et les autres. Bien plus préoccupant me semble être « l’effet vieux » sur l’ensemble de la population, frilosité, conservatisme, crainte de la prise de risques, la rente, la défense des droits acquis, la montée des peurs. Bien évidemment il ne faut pas tomber dans le travers de massifier les « vieux » en une catégorie homogène, les CSP d’origine, le lieu de vie… etc. clivent et différencient. La solidarité familiale intergénérationnelle perdure, le mouvement associatif reste vivace même si le bénévolat semble marquer le pas, tout ne part pas en quenouille mais l’égoïsme est sur le marché des relations humaines « une valeur en hausse ». Ne touchez pas à mon 4x4 même si je ne m’en sers que pour aller promener le chien !


Ces vieux-là ne m’intéressent pas !


En ce moment nous nous étripons à propos du départ de Gérard Depardieu né le 27 décembre 1948, à Châteauroux Indre, qui est un immense acteur, alors que moi qui suis aussi de 1948, né le 12 juillet à la Mothe-Achard Vendée, je ne suis presque rien ou pas grand-chose. Plutôt que d’entrer dans la mêlée, permettez-moi de citer Charles Baudelaire :


« La plupart des artistes sont, il faut bien le dire, des brutes très adroites, de pures manœuvres, des intelligences de village, des cervelles de hameau. »

 

De tous les évènements inattendus, le plus c'est la vieillesse - Léon Trotsky

 

La mort ne m'aura pas vivant - Jean Cocteau

 

En fait l'important ne serait pas de réussir sa vie, mais de rater sa mort - Jean Yanne

 

Je voudrais mourir jeune le plus tard possible - Marcel Prévost

 

Crevez gros, crevez maigre ? La différence est pour les porteurs - Francis Blanche

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