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5 janvier 2013 6 05 /01 /janvier /2013 00:09

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Imaginez Mgr Ricard, l’archevêque de Bordeaux et de Bazas, lors de son élévation en montgolfière au-dessus des vignes, pendant que sonnaient les cloches de l’Angélus, pianotant gauchement sur son Smartphone le hashtag [mot-clé] @pontifex [le nom du compte du pape] pour transmettre à sa Sainteté – son boss – un Tweet « Hubert a élevé l’Angélus en classe A, Alléluia… » Imaginez, à terre, ému, Nicolas @NicolasdeRouyn essuyant une larme sous ses Ray Ban Aviator, alors que la rosée nimbait ses Richelieu bien astiquées. Imaginez encore, à Paris, @AGerbelle, le roi du Tweet, un œil sur son verre agréé INAO pour la dégustation, l’autre sur son écran de la dernière génération, retweetant le message du bon cardinal… et à l’infini… tout le monde Tweet.


Mon très cher Gaston Chaissac, l’hippobosque du bocage, l’homme qui peignait sur les portes des cabinets de l’école publique où officiait sa femme, écrivait souvent au Pape. J’attends donc avec impatience le premier Tweet spirituel d' @AGerbelle à @pontifex


Le 12 décembre, pour saluer son million de followers, le Pape Twittait « Chers amis, c’est avec joie que je m’unis à vous par Twitter. Merci pour votre réponse généreuse. Je vous bénis tous de grand cœur. »


Dans The Gardian Andrew Brown souligne « Le premier constat est donc que le compte du pape connaît un grand succès, et ce malgré le fait qu’il ne prétend pas écrire lui-même les messages – même s’il les approuve – et encore moins perdre son temps à lire les réponses. »


L’équipe du pape traduit ses messages en sept langues [espagnol, italien, portugais, allemand, polonais, arabe et français] et Andrew Brown cite Korsikan Deb [tweeteuse qui compte une soixantaine d’abonnés] « Et donc le pape poste en anglais. J’aurais pourtant trouvé ça fun, des phrases en latin sur Twitter ! »


« Le pape n’est pas présent sur [les réseaux sociaux] Facebook ou Google +, ce qui est d’autant plus payant pour Twitter. »


« Le seul canular spirituel dont on ait eu connaissance a disparu des écrans : c’était un compte qui prétendait être d’Avignon, où les papes se sont exilés vers la fin du XIVe siècle et où une lignée d’antipapes s’est maintenue quelques années après la fin du Grand Schisme, en 1417. Pourquoi, demandait ce compte, Twitter ne lui accordait-il pas un statut égal à celui du pape de Rome ? »


Article cité par le Courrier international — no 1157 du 3 au 9 janvier 2013 qui recense Cinq comptes de grandes figures religieuses


@pontifex

1,27 million d’abonnés

Benoît XVI, chef de l’Eglise catholique romaine.


@DalaiLama

5,77 millions d’abonnés

Tenzin Gyatso, 14e dalaï-lama, le plus haut chef spirituel du Tibet.


@khamenei.ir

7 900 abonnés

L’ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la révolution islamique, fonction la plus élevée de la république islamique d’Iran.


@RickWarren

800 000 abonnés

Rick Warren, pasteur fondateur de l’Eglise de Saddleback, l’une des grandes Eglises évangéliques des Etats-Unis.


@satan

30 000 abonnés

Le diable, l’ange déchu, l’esprit du mal.

Tweet récent, adressé au compte du pape : « @pontifex ROFL » (Rolling On Floor Laughing », « Mort de rire » en français).

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4 janvier 2013 5 04 /01 /janvier /2013 14:00

gotlib02.jpgVous ne pouvez pas savoir comme, de temps à autre, c’est bel et bon d’exprimer publiquement une belle et bonne détestation. Voyez-vous, d’une certaine façon, c’est comme un rot ou un pet, ça libère. Certes, point trop n’en faut, sinon le risque est grand de virer au vieux con qui se relâche. Lâcher un rot ou un pet en société ça ne se fait plus, c’est vulgaire. Le pet et le rot se font hypocrites, en loucedé, en catimini, car l’époque est à l’hygiénisme et à la préservation des apparences.


Ainsi donc, lorsqu’une belle et bonne détestation fond sur moi c’est irrépressible : je torche une chronique. C’est souvent bâclé, cochonné, salopé, parfois même vite fait et mal fait, mais peu me chaut, l’important pour moi est d’évacuer au plus vite ma détestation. Je suis en état d’urgence. Le temps m’est compté, je me laisse aller à la facilité, à la vulgarité, à la méchanceté même. Oui, je sais, ce n’est pas bien, c’est même très mal, et je m’en bats la coulpe, c’est ma faute, c’est ma très grande faute, je suis prêt à faire contrition mais, comprenez-moi, sans me donner forcément l’absolution, à force d’émasculer les mots, de les priver de leur odeur, de leur saveur, de leur poids, nous sommes tous des comprimés.


Étrangement mes pics de détestation, aussi soudains que passagers, sont d’autant plus intenses lorsqu’ils sont provoqués par des engeances qui se drapent dans leur importance, réelle ou supposée, pour nous asséner de la pseudoscience ou des démonstrations fondées sur des bases contestables. Là je prends le mors aux dents, je rue ou, en termes plus guerriers, j’arrose large. Pas grave, mes mots ne sont que des mots qui ne font que peu de dégâts collatéraux. Ce qui me fait sourire c’est que mes chroniques torchées mettent les intéressés hors d’eux. Drapés dans leur dignité outragée ils prennent le temps de m’envoyer une réplique courroucée dans laquelle ils me font part du mépris dans lequel ils tiennent mes propos débridés. Ils ont torts car si ceux-ci ne les avaient pas vraiment touchés, au-delà de leur vulgarité, ils n’auraient pas pris la peine de me répliquer. S’ils m’avaient ignoré moi j’aurais vraiment été touché.


Ce qui est grave docteur c’est, qu’en dépit de tout ce que je viens d’écrire, mon front ne se couvre pas de honte, je ne regrette rien. La détestation a toujours été chez moi un placement d’avenir. Certes, j’en use avec parcimonie, ça me fabrique des ennemis ou disons de inimitiés, mais, avec le temps qui passe, j’en ai vu tant et tant venir à Canossa que je ne répugne jamais à m’offrir une petite poussée de détestation. Désolé !


Pour en terminer avec cette chronique permettez-moi de dire à ceux qui, faute d’arguments solides, me mettent dans les gencives que j’écris comme un cochon, que mon style est lamentable, que je martyrise le français : je suis totalement d’accord avec eux, surtout lorsque je torche une chronique c’est vraiment ni fait ni à faire. Qu’importe, ça me fait du bien et il devrait se réjouir de ma médiocrité qui ne peut que mettre en exergue leur évidente supériorité intellectuelle.


À ce propos, permettez-moi de jeter un pavé dans la mare des beaux esprits qui occupent les chaires universitaires ou écolières. Pour ce faire je sors un atout maître : ma chère Eva qui, à partir du fameux verbe torcher, forcément très évocateur en son sens premier (fin du XIe), dans une chronique sur les mots du vin a mis en avant la torchabilité d’un vin, ce qui lui permet de qualifier ce vin de torchable. Pour elle, et certains de ses acolytes dont je suis, c’est un vin de plaisir, un vin facile à boire, un vin bu, un vin plaisant, un vin qui s’adapte à toutes les circonstances, un vin de convivialité. Que voulez-vous j’adore la justesse et le chic de cette vulgarité assumée.


Oui mes chroniques de détestation sont torchées et torchables, et, pour paraphraser les gascons, bonsoir au sieur Dubosc qui fait le jeune homme la nuit à la télé dans les vignes de Pacherenc, elles sont « sitôt lues, sitôt pissées… »

 

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4 janvier 2013 5 04 /01 /janvier /2013 00:09

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J’ai lu ça sous la plume d’un gars intelligent et j’avoue que j’ai du mal à le suivre. Je suis demandeur d’explications.


Les données sont simples :


1-     Soit les hérauts des petits vins de propriétaires qui, depuis la nuit des temps, n’ont cessé de gerber sur le gros rouge qui tache fait par les coopés, ce que je comprends parfaitement.


2-   Soit les mêmes qui aujourd’hui déplorent, la main sur le cœur, des larmes plein les yeux, les arrachages de nos vignes dans le vieux monde : -11% en France, -15% en Italie, - 16% en Espagne depuis 2000.


3-   Puis-je me permettre de signaler à ces brillants économistes de café du commerce que les vignes arrachées étaient très majoritairement celles qui produisaient l’affreux jaja qu’ils raillaient ?


4-   Dans le même temps où nous nous amputions les affreux, sales et méchants du Nouveau Monde plantaient à tour de bras : Australie + 24%, +168% Nouvelle-Zélande, +16% au Chili, +5% en Afrique du sud, + 87% en Chine depuis 2000.


5-    Puis-je me permettre de faire à nouveau remarquer à ces esprits éclairés que nos grands concurrents ne font que dépoussiérer notre bon vieux modèle industriel productiviste  des Vins de Consommation Courante avec marques, certes maintenant ringardes : Préfontaines, Gévéor, Vin des Rochers, Vin du Postillon… Marketing quand tu nous tiens : de la monnaie sous chaque bouteille et le moins de vin possible.


6-   Donc je m’interroge : pourquoi diable geindre, pleurer sur l’arrachage d’un vignoble qui pissait l’hecto à plein tuyau ?


7-    Dans ce même temps de haute déploration de la perte de notre substance viticole nos vaillants partisans du « boire moins mais boire mieux » ajoutent à celle-ci, pour la regretter aussi, la chute vertigineuse de la consommation par tête dans nos vieux pays consommateurs. C’est l’horreur ! Putain d’Evin !


8-   Puis-je me permettre encore de questionner ces ardents défenseurs de la veuve et de l’orphelin sur ce qui, dans les temps anciens, permettait de faire faire de la gonflette à notre consommation par tête ?


9-   Faut pas être sorti de Polytechnique pour savoir que c’était essentiellement les gros buveurs de jaja 6 étoiles pas les becs fins de vins bouchés. J’espère tout de même que ça vous en bouche un coin et que vous allez faire vos comptes de consommateurs !


10-                      Ceci écrit, de grâce messieurs les raconteurs de tout et tout le contraire de tout arrêtez de nous faire chier avec vos analyses qui feraient se gondoler un élève de CM2 à peu près raccord en arithmétique.


11-  Oui, nous avons arraché les vignes de Vin de table car nous en buvions de moins en moins. Les VDPCE n’étaient pas les fers de lance de la conquête du marché mondial que je sache.


12-                      Oui nous avons plantés des ha et des ha d’AOC, pas toujours à bon escient, sous le sacro-saint régime des droits de plantation ce qui n’a pas empêché la surproduction de vins inadaptés aux demandes du marché, disons des consommateurs. Je ne crois, chers amis des petites quilles bichonnées à la main que le modèle Bordeaux vous fasse bander !


13-                      Dites-moi tout de même était-ce un bon plan de tout jouer sur les AOC ? Sans vouloir vous offenser il faudra que vous m’expliquiez votre contradiction : vous luttez à juste titre contre le productivisme mais dans le même temps vous déplorez que nos grands concurrents augmentent leur potentiel de production pendant que nous diminuons le nôtre ? Vous devriez au contraire vous en réjouir. Nous laissons la grosse cavalerie aux libéraux et nous nous replions gentiment sur nos vins d’artisans. C’est beau les réserves d’Indiens, non !


14-                      Oui je sais, je me laisse emporter, je pousse le bouchon un peu loin. Votre choix est un choix tout à fait défendable, qui vaut ce qu’il vaut, et je serais prêt à comprendre que vous nous bassiniez avec vos couplets qui rejoignent ceux de Robert Pitte : laissons donc la production de ces vins indignes à « ces pays où les salariés sont payés avec des coups de pieds au cul »


15-                       Tel n’est pas le cas. Vous hurler aux loups. Les barbares sont à nos portes. Ils vont nous dépouiller de notre vieux patrimoine. Sortez-nous lpendant que vous y êtes le principe de précaution. Replions-nous en bon ordre. Franchement, les tartes à la crème sont bonnes pour entarter, les rideaux de fumée à enfumer, la donne du marché mondial du vin reste la même : y’a d’un côté des vins commodités et de l’autre des vins tout court. Alors à force de mélanger les torchons et les serviettes, de vouloir toujours prédire le pire, au lieu de faire des choix, vous nous exposez à la « délocalisation » quel que soit le régime des plantations.


16-                      Les tendances amorcées à partir de 2000 se sont renforcées, amplifiées et je sens que vous avez changé de pied pour ne pas concéder que vous vous étiez trompés. Vous n’êtes pas les seuls, mais que n’ai-je entendu du front des conservateurs de toute obédience, la vôtre y compris. Nous avons encore toute notre place, et, si nous sommes enfin capables d’assumer notre vocation d’encore grand vignoble généraliste en capacité de faire vivre, à chaque étage les vignerons, en tenant compte du couple quantité x prix selon le vin produit pour un marché donné, nous la garderons. Certains ont baptisé cela la segmentation.


17-                       Ou bien allons-nous continuer de nous la péter grave en méprisant la réalité. Cette attitude est largement partagée par les caciques accrochés à leur vision obsolète comme par vous qui refaite le monde à l’échelle des quelques quilles vendues souvent au prix du caviar.


18-                      Je les adore, car pour ne rien vous cacher je ne bois que des petites quilles et mon propos n’est en rien un plaidoyer pour l’extension du domaine des vins industriels ni pour leur bannissement d’ailleurs.  Quand je bosse je mets un mouchoir sur mon affect. Choisir et assumer ses choix, tel est mon propos. Le débat me fait penser à ceux qui pestent contre les bagnoles et qui s’offusquent de la fermeture de l’usine de PSA à Aulnay-Sous-Bois. Je me contente ici de poser la question à celles et ceux qui refont le monde dans une cabine téléphonique désaffectée, qui rebâtissent la viticulture dans leur loft ou autour d’une belle table du dernier resto-chic : donnez-moi votre mode d’emploi pour que nous gardions nos hectares ? Pour les consommateurs même motif, même punition : faites-moi un croquis.


Merci.


PS : comme je vais avoir du temps je suis preneur d’un job de conservateur du « c’était mieux avant ». C’est un excellent plan car, comme l’a fait justement remarquer Houellebecq, notre avenir est dans les conservatoires que viendront visiter ceux qui nous aurons dépouillés de notre ancienne gloire.

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3 janvier 2013 4 03 /01 /janvier /2013 14:00

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Pour celles et ceux qui n’ont pas suivi les épisodes précédents ils peuvent toujours se reporter ICI.

link 

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Même si je suppose que vous n’en avez rien à cirer :

 

1-    Du Cercle Vendéen


2-  De mes relations avec Jean-Paul Lubot

 

3-  De mes états d’âme

 

Il n’empêche que je ne puis m’empêcher de vous demander conseil avant de décider d’y aller ou non.

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Dans la mesure où j’avais écrit dans ma première chronique « Bravo LUBOT si tu n’as pas les moyens de payer tes additions au resto tu peux toujours demander à la RVF de te fournir le vin gratos » qui fut à l’origine du cataclysme : « Je ne mettrai plus jamais les pieds au CERCLE VENDÉEN ma mémé Marie et mon pépé Louis ne le comprendraient pas. »  je devrais m’abstenir.


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Sauf que c’est l’AG du Cercle Vendéen dont JP Lubot est le président et que ne pas y aller c’est donner le sentiment de se dérober. Vous me suivez !  Ce qui m’inciterais à m’y rendre c’est que pour sûr que tout ce petit monde à la dévotion de JPL ne va pas m’accueillir avec des sourires et me donner des accolades. J’adore la franche hostilité policée.


Mais y aller pour quoi faire ? Interpeler Jean-Paul Lubot pour lui  demander de remettre son mandat de Président à l’AG ? Au nom de quoi le ferais-je ? De la morale, de l’éthique, je n’ai de leçon à donner à qui que ce soit, y compris à Jean-Paul Lubot. Pour moi, si Jean-Paul Lubot ne le fait de son propre chef, le lui demander, c’est s’abaisser. Donc, sauf à ce que l’intéressé me fasse savoir personnellement que telle est sa décision je ne rendrai pas à l’AG.

Bien sûr, j’aurais bien aimé aller écouter et questionner le grand déclinologue Nicolas BAVEREZ, qui est la vedette de la soirée, sur le thème « La France peut-elle encore enrayer son déclin ? » Mais bon, je ne peux avoir le beurre et l’argent du beurre, et plus encore la fermière, puisque je ne serai plus à dater de cette AG membre du Cercle Vendéen en ne renouvelant plus ma cotisation.


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Ainsi va la vie du Taulier, en Vendée il a toujours été le vilain petit canard noir de la couvée. Cette fois-ci il s’était dit je fais le bon gars, j’y va, j’me tiens à carreau, j’ne ramène pas ma fraise, j’écoute et j’observe le petit marigot de Retailleau, le président du Conseil Général.  Caramba, une fois encore c’est raté ! Je tire ma révérence et, si par un hasard qui tiendrait de l’égarement, certains membres du Cercle Vendéen lisaient ses lignes je les salue en leur disant gentiment que la Vendée vaut mieux que ce drôle de Cercle à la dévotion de quelques-uns.

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3 janvier 2013 4 03 /01 /janvier /2013 00:09

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Les emballements collectifs, sans jouer sur le nom du domaine cité en titre, provoquent toujours chez moi un brin de réticence. « Les vins libanais sont à la mode », affirme à l'AFP Frédéric Bernard, directeur général d'une société de négoce de vins de Bordeaux, Bordeaux Tradition. « Ils sont moins standardisés que ceux du Nouveau monde, on y trouve de vraies différences ».


Bien évidemment cette soudaine montée du désir n’est en rien liée à l’entrée de Carlos Ghosn, flanqué du consultant-star Hubert de Boüard, l’homme de l’Angélus, dans le capital d’Ixsir. La couleur est annoncée, le plan com. bien rodé : « Ixsir, un vin conçu pour être l’ambassadeur chic du Liban et jouer dans la cour des grands. » Tout pour plaire, « site préservé de 60 hectares » et « 4000 mètres carrés d’installations tout ce qu’il y a de plus modernes (récompensées par un Green good design Award et sélectionnées par CNN parmi les 10 bâtiments les plus écologiques du monde),  entièrement souterraines… »


Loin de moi, avec cette remarque, d’ironiser sur l’irruption des vins libanais dans le concert des « grands vins ». Tant mieux, plus l’excellence progresse, plus le niveau se hausse, plus j’applaudis des deux mains. Mon statut de modeste Taulier d’une petite crèmerie de quartier ne me permet pas d’en juger. Je laisse cette besogne aux grands spécialistes, tel Jean-Marc Quarin qui a élevé au  rang de meilleur vin jamais produit au Liban le dernier né d’Ixsir, EL. Laissons du temps au temps, les juges autoproclamés aux élégances ne sont pas très souvent ceux qui font la tendance sur le long terme.


Cependant chez moi le hasard fait souvent bien les choses, et plus particulièrement les jours sans. Le soir où je suis allé, un peu flapi, pour faire plaisir à une amie, à une dégustation des vins du Liban dans les beaux quartiers de Paris, je ne me doutais pas que j’allais faire une très belle rencontre. Pour ne rien vous cacher, à peine arrivé, j’ai pensé m’en retourner car c’était bondé. La cohue, le coude à coude je ne suis pas très amateur, mais comme j’étais en service commandé je me suis jeté dans la mêlée. Je fus pris en mains de suite. Placide je laissais déferler tout ce que l’on me racontait alors que je ne demandais rien. Je suis assez bon comédien.


Fourbu mais vaillant j’atteignis, tout au fond de la salle, une oasis tenue par un sourire. Je me posais sur une banquette pour observer la geste de celle qui captait l’attention muette de grappes de dégustateurs. Nous passions de la profusion à la discrétion, à l’attention. Vous ne pouvez pas savoir comme ça fait du bien de  pouvoir apprécier, se faire sa petite idée, sans le secours d’un discours formaté. Le temps suspendait son vol dans cette ruche désordonnée. Rasséréné, toute fatigue oubliée je tendais mon verre. Le blanc du domaine de Baal versé par un sourire m’attendait.


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Loin de tout, hors tout l’alchimie du plaisir s’opérait. L’épure, j’aime ce mot, la mise à pur, une projection en 3 dimensions qui n’a nul besoin de mots pour décrire l’objet représenté. Voir ainsi le vin peut sembler défier la rationalité mais qu’importe, j’éprouvais la même émotion, au contact de ce vin inconnu, que face à la découverte, il y a bien des années, de l’œuvre du peintre Estève. Un choc, une vraie rencontre, doublée d’une intrusion dans mon univers, ça me dérangeait, ça me gagnait et ça trouvait naturellement place dans mon petit jardin d’intérieur.


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Aligner des qualificatifs élogieux pour vous faire partager mon enthousiasme face à ce vin blanc du domaine de Baal n’y ajouterait rien. Ce que je puis écrire c’est qu’il a trouvé tout naturellement sa place dans mon univers car il correspond en tout point à mon imaginaire et à ce que je recherche. Ce vin je l’aime en soi, pour lui-même, sans aucune espèce de référence ni à son origine, ni à ceux qui l’ont fait naître, car je confesse que j’ignorais et, j’ignore toujours tout, de ce que sont les vins du Liban. Difficile de suivre un ignare sauf à venir partager son univers.

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Le Liban dans ma mémoire c’est d’abord la complexité des communautés, puis le souvenir de quinze années (1975-1990) d’une longue et brutale guerre civile et enfin la paix revenue les deux années de coopération culturelle passée par Anne-Cécile, ma fille, et Edouard à Beyrouth.  Ils reviendront avec en poche le scénario d’Autour de la maison rose (titre originel Al-bayt al-zahr, en arabe البيت الزهر) qui deviendra un film réalisé par Joana Hadjithomas et Khalil Joreige et sorti en 1999. Il sera le socle de leur petite entreprise de production de films Mille et Une Productions. Le synopsis « Tout va très bien. Voilà ce que tout porte à croire dans le Beyrouth de l’après-guerre devenu l’un des plus grands chantiers du monde. La guerre se voudrait un accident de parcours, une parenthèse que l’on ferme rapidement. On cherche à cicatriser la blessure sans pour autant la guérir. Témoin de toutes ces années, dépositaire de tant de souvenirs, la maison rose est une métaphore de la mémoire. Elle fonctionne comme un miroir où chacun projette ses fantasmes et ses peurs, où chacun dévoile ses espérances et ses blessures. Et pourtant, la maison rose va être détruite… »


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Mais comme toujours avec le vin derrière chaque bouteille il y a une histoire et votre Taulier n’est pas là seulement pour vous bassiner avec ses émotions personnelles. Rendez-vous fut donc pris par lui  auprès d’Aurélie, pour le lendemain, avec Sébastien Khoury l’homme par qui le domaine de Baal est né. Sa famille l’a fait naître à Pauillac dans le Médoc où son père était médecin. Y’a pire comme lieu pour tomber amoureux du vin. Rentré au Liban en 1994 le père de Sébastien plante de la vigne sur des terrains, de très beaux terroirs, achetés avant la guerre civile. Sébastien se pique au jeu et décide de reprendre le vignoble et l’agrandir. En 1999 il repart à Saint-Emilion pour se former à la vinification et passe 7 ans au château La Couspaude suivi par Michel Rolland. Début 2006 il rentre au Liban, construit les caves et lance le domaine de Baal  deux semaines avant la guerre entre Israël et le Hezbollah. « Ce fut difficile, mais aujourd'hui, nous exportons 40% de la production », dit-il avec philosophie.


Le vignoble a été entièrement réimplanté sur des terrasses abandonnées avec un terroir d’argile rouge sur des sols calcaires. 4 ha et demi et 2 ha à planter, le domaine est un petit domaine certifié bio et qui met en œuvre quelques méthodes biodynamiques produit 12 à 13 000 bouteilles actuellement pour arriver à 30 000. Sébastien n’irrigue pas son vignoble : en arabe Baal signifie une terre fertile non irriguée. Le domaine est situé à une trentaine de km du temple de Bacchus à Baalbek. Sébastien est passionné par les questions environnementales et son approche peu interventionniste le place dans une situation très originale dans le conteste vinicole libanais dominé par les « deux grands », Ksara et Kefraya (deux tiers des ventes).


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Pour plus de renseignements sur le domaine de Baal consulter le site ICI link 

Les photos du domaine sont de Melkan Bassil link 


Je ne sais si les vins du Liban sont ou non à la mode, ce qui d’ailleurs ne présente pas un grand intérêt dans la mesure où par définition les modes passent, mais ce dont je suis certain c’est que leur notoriété ne viendra pas de la reproduction d’un modèle de type grand vin mais par la construction patiente de vins originaux, en adéquation avec leurs terroirs, les hommes et de lieux imprégnés d’Histoire. Les références sont utiles mais elles ne font que s’ajouter à ce que souhaite faire la main de l’Homme. C’est d’une viticulture de précision, de vins soucieux de la terre où ils sont nés, que l’industrie du vin au Liban tirera une renommée durable. Sans verser dans le petisme ou manier le concept de marché  de niche dont j’ai du mal à saisir la portée, l’avenir du Liban est au domaine à taille humaine. L’approche de Sébastien Khoury et de son domaine de Baal me semble être la meilleure et surtout celle qui nous propose et nous proposera des vins originaux et authentiques. Ça n’empêchera pas les grands domaines de vivre.


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Un dernier mot sur Baal qui évoque pour moi, au temps du catéchisme, le culte du veau d'or. Dans la Bible il n'a aucune identité précise, mais rassemble toutes les divinités qui pouvaient détourner le peuple de Dieu du droit chemin. Dans le livre des juges chaque histoire commençait par : « Le peuple de Dieu se détourna du Seigneur et adora les Baals… »


« Le baalisme était une religion essentiellement agricole. Les Baals étaient, en effet, les époux et seigneurs du sol, d'eux dépendaient la croissance des récoltes, la maturité des fruits, la prospérité du bétail; ils étaient associés à toutes les entreprises rurales, et le cultivateur, le vigneron, le berger leur vouaient une dévotion fervente. L'inspiration animiste de leur culte n'est donc guère contestable, ils personnifiaient des forces naturelles (fertilité, germination), et on les adorait sur les hauts-lieux et dans les bocages sacrés. Les libanais appellent encore terres de Baal,  les régions rendues fertiles par une nappe d'eau souterraine. Baal se retrouve ainsi partout dans le Moyen-Orient, depuis les zones peuplées par les sémites jusqu’aux colonies phéniciennes, dont Carthage en Tunisie et bien d’autres villes du Liban, la plus connue restant Byblos. »

 

Pour les fêtes de Noël j'ai fait découvrir le blanc du domaine de Baal à Anne-Cécile et Edouard : un ravissement renouvelé et des souvenirs évoqués. J'oubliais ce grand blanc est élaboré avec du Sauvignon blanc et du Chardonnay à parts égales. Je suis incorrigible, toujours beaucoup de mal avec les détails...


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Pierre Soulages
Goudron sur verre 45.5 x 76.5 cm,
1948
Collection particulière
Archives Pierre Soulages, Paris
(photo DR)
© Adagp, Paris 2009

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2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 14:00

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Allongé sur la Toile depuis un sacré bail rural 3-6-9 je bloguais  d’abord un peu, puis beaucoup, toujours passionnément, lorsqu’à l’extrémité de ma page survint  le grand tentateur Face de Bouc, avec ses amis et amies, ses like et tout le tralala. Me suis dit : « Basta t’y va ! » avec ta petite pelle et ton petit seau y construire plein de châteaux de Bordeaux, et ton grand caleçon pour te dorer sous les climats bourguignons. Résultat 3183 amis au compteur, et ta sœur elle bat le beurre…


Et puis vint Twitter ! On me dit c’est un service de microblogging, qui permet de bloguer grâce à de courts messages, des « tweets ». Je m’inscris sous le nom d’utilisateur @bordezinc et puis j’oublie. N’étant pas une petite Poucette ni une Nadine Médrano, et encore moins un gars qui passe son temps à manier le goulot pour faire le beau, j’ne pouvions pas garder mes vaches tout en jouant du piano en solo. Donc rideau je ne twitterais donc pas.


Mais, autour de moi, où que j’allions laper des verres, des petites Poucettes, une grande aussi, des petits Poucets aussi, et même de vieux chevaux de retour aux paturons un peu épais, twittaient, retwittaient, se vantaient de leurs followers… et ta sœur elle bat le beurre… n’empêche que ça commençait vraiment à m’intriguer ce petit ballet. Comme j’suis curieux de nature j’me tâtais : « t’y va ou t’y va pas, » J’demandais bien à Eva d’me faire des cours mais cette Grande Poucette fort occupée avait d’autres chats à fouetter (sieur Charlier veuillez n’en tirer aucune conclusion).


Ce qui devait arriver arriva un petit matin dans le train de Bordeaux j’me suis jeté dans le bain. J’ai twitté : « Pari gagné, toutes mes vaches sont au pré, ça s’arrose » mais comme j’n’avions pas, ou si peu d’abonnés, c’était comme si votre Taulier pissait au bout du pré. Bref, maintenant, tous les matins, je twitte ma chronique et je commence à engranger des abonnés.  Pour l’heure je ne fais pas de photo de mon chapon de Noël avant de le mettre au four, je ne donne pas de préavis avant de faire l’…, je ne dis pas du mal de mon prochain. Tout ça, ça viendra sans doute, faut laisser du temps au temps, trouver le bon angle, qui veut voyager loin ménage sa monture.


Donc, très chers lecteurs, si pour l’avenir vous souhaitez bénéficiez des hautes pensées de votre Taulier préféré en moins de 140 caractères suivez-le sur TWITTER sous le patronyme déposé @letaulierN1

 

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2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 00:09

Parodiant André Frossard qui dans son livre « Dieu existe, je l’ai rencontré » écrit « En entrant à 5h10 dans une chapelle du Quartier Latin de Paris pour rencontrer un ami, j’en suis sorti cinq minutes plus tard en compagnie d’une amitié qui n’était pas de ce monde. En entrant j’étais sceptique et athée, mais plus encore indifférent et préoccupé par bien d’autres choses que par un Dieu que je ne cherchais même plus à nier... »


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Je suis athée mais je n’ai aucune réticence à affirmer « Le Terroir existe, je l’ai rencontré… ». Bien sûr, je ne saurais vous le décrire, vous le définir, l’identifier. Il est et ça suffit à mon bonheur. Nul besoin pour ce faire de dire d’experts, de jugements même de Paris, le terroir est dans mon verre insensible à ceux, en manque de notoriété, obscurs parmi les obscurs d’une obscure officine de commerce, qui voudraient lui faire la peau en lui assignant la place d’un tas de cailloux situé quelque part ou nulle part. Lire la Tribune BEM KEDGE : la dégustation des vins : terroir sans importance et/ou experts incompétents ? de Gergaud et Ginsburgh ICI link


Vain, vanité, dénué d’intérêt, si les écoles de commerce hébergeaient la fleur des économistes ça se saurait. Comme l’aurait dit ma mémé Marie « c’est la poêle qui se moque du chaudron » lorsqu’ils taxent les experts d’incompétents. Tout ça n’est que du vent. Si le terroir n’existait pas il faudrait l’inventer et c’est bien cela qui fait, excusez la vulgarité, chier cette petite engeance qui voudrait nous faire accroire qu’il n’y a point de terroir.


Moi je me marre que deux petits pékins sortis de rien, professant l’art de vendre, soient incapables de conceptualiser la notoriété. Bien sûr, je pourrais en profiter pour ironiser que Bordeaux est l’exception qui confirme la règle en constatant que le terroir y est aux abonnés absents, et que dans quelque temps on pourra planter du cabernet-franc sur un substrat sous serre et demander ensuite à Pierre Lurton de prendre les choses en main. N’a-t-il point déclaré que « seuls la maîtrise de chaque geste et le souci du détail permettent de conserver l’intégrité du terroir. » Le mot terroir n’est ici que pour faire joli, comme le bifidus sur les pots de yaourts de Danone. Bien sûr, le terroir ça n’existe pas et c’est heureux pour le commerce et les commerçants. Sauf à ce qu’on ne me dise pas tout, vous êtes, je crois, un peu enseignant en ces domaines.


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Je n’ironiserais pas non plus ni sur la minceur de vos références qui étayent la démonstration, ni sur la haute pertinence de vos citations (Vauban à beaucoup écrit sur tout, même sur le cochon), car je reste encore doté du minimum syndical de charité chrétienne. J’ai lu dans les Echos que vos écoles « revendiquaient volontiers le fait d’être « gérées comme des entreprise ». Mais les cordonniers sont parfois les plus mal chaussés. Toutes ne sont pas en capacité de s’appliquer à elles-mêmes les principes de bonne gestion enseignés en leur sein. La question de la gouvernance en fournit une bonne illustration. »link. Franchement vous feriez mieux de vous occuper de vos affaires plutôt que de venir nous soûler avec votre tribune dans Vitisphère.


Dans le commerce l’important c’est le client et celui-ci, hormis une poignée de gus qui ne pensent qu’à ça, qui se lèvent la nuit pour surveiller leurs beaux flacons, le jugement de Paris de 1976 ou le second jugement lors de la 6ème conférence internationale de l'American Association of Wine Economists début juin 2012, ils s’en tamponnent absolument le coquillard. Le client il aime, il adore, le TERROIR. Ça le mène à l’extase. Ça lui permet de briller en société, de se payer des Masters Class au prix du caviar, d’exister. De grâce ne nous parlez pas de QUALITÉ car, en ce domaine, pour sûr, vous allez nous démontrer qu’il vaut mieux se taper un bon camembert pasteurisé plutôt qu’un vil fromage qui pue au lait cru. Les vaches sont toujours des vaches et le lait c’est toujours du lait, pas vrai les poteaux.


Moi ça ne me dérange pas que sous le terroir se cache un peu beaucoup, passionnément, du discours, des mots, une Histoire, des histoires, un ensemble pas toujours très rationnel car, entre nous soit dit, si ça nous aide à vivre, à aimer, à nous différencier, à être des gens civilisés, c’est déjà beaucoup mieux que la soupe si peu digeste de vos produits marquetés. Qui plus est, le terroir c’est universel car c’est le fait de la main de l’Homme, de son intelligence. Alors de grâce lâchez-nous la grappe avec vos concours de sous-préfectures et vos tribunes pour le Chasseur Français.  

 

Merci tout de même, chers professeurs, de m’avoir donné en ce début d’année une bonne occasion de me détendre. J’apprécie beaucoup le comique de répétition : merci de me rejouer la pièce dans quelques temps, par exemple en organisant dans le cadre de Vinexpo une nouvelle version d’un jugement qui serait immortalisé sous le nom de Bordeaux. Ambiance assurée, la place de Bordeaux conserve encore ce qu’il faut de flegme britannique pour apprécier qu’on puisse mélanger les torchons et les serviettes. Ça mettrait un peu de piment à la Fête de la Fleur et ça dériderait le Maire, tous deux en ont bien besoin

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1 janvier 2013 2 01 /01 /janvier /2013 12:00

Le chiffre 13 ne m’a jamais effaré ni excité d’ailleurs, je ne suis pas superstitieux pour preuve je l’ai même porté sur le maillot blanc de la Vaillante Mothaise. Né le 12 d’un mois de juillet j’aurais pu tomber dessus et avoir à le porter sur mon identité. En l’autre siècle, celui où je suis né, 1913 précéda, bien sûr 1914, année où nos grands-pères partirent à la guerre la fleur au fusil avant de croupir, d’être gazés ou mélangés dans l’humus des tranchées.

 

Que sera le millésime 2013 ?

 

Je ne sais !


En dépit des nuages amoncelés j’ai décidé d’être gai et léger en parodiant un chouette petit livre « 16 photos que je n’ai pas prises » de Benoît Grimalt www.poursuite-editions.org

 

Une année c'est 12 mois mais chez moi c'était toujours 13 à la douzaine je vous offre les 13 chroniques que je n'écrirai jamais.


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1-    Je mange des fraises en hiver rien que pour emmerder les Verts.

 

2-  En octobre je revoterai Copé pour la présidence de l’UMP

 

3-  Ma tournée en janvier des étoilés parisiens avec Charles-Henri Orliac et sa petite famille.

 

4-  En février j’ai partagé un steak tartare d’Arganza le trotteur avec Brigitte Bardot.

 

5-   Démenti d’avril à Médiapart : Non je n’étais pas celui qui devait accompagner Jean-Paul Lubot chez Jancou…

 

6-  En mai : Présider le Comité National Vins et Eaux-de-vie de l’INAO, non merci !

 

7-   Une belle histoire française : la résurrection des droits de plantation avec l’été.


8-  Touché par la grâce, afin d’expier les fautes de Gégé, Rouby de Maury bénit la vendange de Luc Charlier


9-  La rentrée : les bonnes raisons qui me poussent à écrire une troisième chronique journalière.


10-                    Avec les feuilles mortes tombe la bonne nouvelle Périco Légasse est nommé Ministre du Redressement Rural


11-                    François des Ligneris publie une chronique sur le vinaigre de vin de messe qui obtient le nihil obstat de l’archevêque de Bordeaux.


12-                     Hubert de Boüard Hubert de Boüard de Laforest devient consultant pour le kava du lavelua roi d'Uvéa link


13-                     Pourquoi cette année le Beaujolais-Nouveau n’est jamais arrivé ?

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1 janvier 2013 2 01 /01 /janvier /2013 00:09

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J’adore cette trilogie qui me semble aller comme un gant à la nouvelle année : 2013. Treize me semblant être le chiffre impair par excellence. Pourtant, l’expression «passe, impair et manque» en tant que telle n’existe pas autour de la bonne vieille roulette, pas la russe bien sûr, la française, celle que l’on fait tourner dans les casinos, car elle est contradictoire : un chiffre ne peut pas être à la fois « passe » et «manque ».

 

L'illustration de cette chronique est un tableau du peintre belge jean Brusselmans : Les Paysans 1928


J’explique pour les non-initiés : pour la roulette française les joueurs ont la possibilité de miser sur 36 numéros et le zéro et sur des zones à chances binaires : rouge/noir, passe/manque, pair/impair.


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 « Manque » veut dire « manque la moitié » soit les numéros de 1 à 18.


 « Passe » signifie « dépasse la moitié » soit les numéros de 19 à 36.


Impair : comprend les numéros impairs

Pair : comprend les numéros pairs


Donc un chiffre ne peut pas être à la fois « passe » et «manque ».


En conséquence le Taulier, en tant que croupier, annonce pour la nouvelle année qui commence, en mangeant le double 1000 :


                                              « 13 noir, impair et manque»

 

Détail d’intendance : sauf inversion de la jurisprudence ou une superbe martingale votre Taulier-Croupier devrait quitter la table de jeu en milieu d’année 2013. Ainsi, inexorablement le réservoir des baby-boomers au travail s’épuise mais la génération Y link et laisse la place aux petites poucettes comme l’écrit notre grand-père bienveillant, Michel Serres, parce qu'elles utilisent ses pouces pour envoyer des SMS... Les Y sont « digital natives », génération mutante née avec les nouvelles technologies entre 1981 et 1999 « Ils n'habitent plus le même espace » : « Par téléphone cellulaire, ils accèdent à toutes personnes ; par GPS, en tous lieux ; par la Toile, à tout le savoir : ils hantent donc un espace topologique de voisinages, alors que nous vivions dans un espace métrique, référé par les distances ». Les anciennes hiérarchies s’effondrent et notre octogénaire académicien, loin de regarder dans son rétroviseur, voyage en des espaces inexplorés pour nous obliger à réinventer le monde.


                            

                             BONNE ANNÉE 2013

                                           

            à toutes et à tous sur mes lignes…



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Vous annoncez qu’un «nouvel humain» est né. Qui est-il ?


Je le baptise Petite Poucette, pour sa capacité à envoyer des SMS avec son pouce. C’est l’écolier, l’étudiante d’aujourd’hui, qui vivent un tsunami tant le monde change autour d’eux. Nous connaissons actuellement une période d’immense basculement, comparable à la fin de l’Empire romain ou de la Renaissance.


Nos sociétés occidentales ont déjà vécu deux grandes révolutions : le passage de l’oral à l’écrit, puis de l’écrit à l’imprimé. La troisième est le passage de l’imprimé aux nouvelles technologies, tout aussi majeure. Chacune de ces révolutions s’est accompagnée de mutations politiques et sociales : lors du passage de l’oral à l’écrit s’est inventée la pédagogie, par exemple. Ce sont des périodes de crise aussi, comme celle que nous vivons aujourd’hui. La finance, la politique, l’école, l’Eglise… Citez-moi un domaine qui ne soit pas en crise ! Il n’y en a pas. Et tout repose sur la tête de Petite Poucette, car les institutions, complètement dépassées, ne suivent plus. Elle doit s’adapter à toute allure, beaucoup plus vite que ses parents et ses grands-parents. C’est une métamorphose !

 

Cette mutation, quand a-t-elle commencé ?

 

Pour moi, le grand tournant se situe dans les années 1965-1975, avec la coupure paysanne, quand la nature, notre mère, est devenue notre fille. En 1900, 70% de la population française travaillait la terre, ils ne sont plus que 1% aujourd’hui. L’espace vital a changé, et avec lui «l’être au monde», que les philosophes allemands comme Heidegger pensaient immuable. La campagne, lieu de dur travail, est devenue un lieu de vacances. Petite Poucette ne connaît que la nature arcadienne, c’est pour elle un terrain de loisirs et de tourisme dont elle doit se préoccuper. L’avenir de la planète, de l’environnement, du réchauffement climatique… tout est bousculé, menacé.


Prenons l’exemple du langage, toujours révélateur de la culture : il n’y a pas si longtemps, un candidat au concours de l’Ecole normale était interrogé sur un texte du XIXe siècle qui parlait de moissons et de labourage. Le malheureux ignorait tout le vocabulaire ! Nous ne pouvions pas le sanctionner, c’était un Petit Poucet qui ne connaissait que la ville. Mais ce n’est pas pour ça qu’il était moins bon que ceux des générations précédentes. Nous avons dû nous questionner sur ce qu’étaient le savoir et la transmission. »

 

Petite Poucette, la génération mutante Michel Serres la suite ICI link

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31 décembre 2012 1 31 /12 /décembre /2012 12:00

Que n’ai-je entendu en un temps où je ne plaisais guère sur les deux rives de la Gironde sur ce haut-fonctionnaire parisien qui osait fustiger avec toute l’arrogance, qui sied à cette engeance, la politique menée par les responsables professionnels du vignoble bordelais. Du côté du CIVB j’étais blacklisté. N’étant ni haut, ni fonctionnaire je passais outre et suivais mon petit bonhomme de chemin. La roue tourne et puis la nouvelle est tombée :

 

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Le CV du futur Directeur du CIVB :


«  Fabien Bova est ingénieur général des Ponts, des Eaux et des Forêts. Il débute sa carrière professionnelle au Centre d’études et de réalisations informatiques (CERIT) de Toulouse (1984-1986) avant de rejoindre le service de la protection des végétaux de la direction régionale de l’Agriculture et de la Forêt (DRAF) d’Aquitaine (1986-1990), avant d’être promu chef de service à la direction départementale de l’Agriculture et de la Forêt (DDAF) de Gironde où il effectue une partie de son parcours : d’abord chargé de l’économie rurale et des industries agroalimentaires, il devient ensuite chef du service de l’eau et des équipements publics ruraux. En 1996, Fabien Bova est promu adjoint au directeur départemental de l’Agriculture et de la Forêt du Lot-et-Garonne puis il prend, en 1998, la direction de la DDAF de Haute-Corse, il y reste trois ans, avant de repartir en Gironde, toujours en qualité de directeur départemental de l’Agriculture et de la Forêt.


En avril 2004, Hervé Gaymard, ministre de l’Agriculture, nomme Fabien Bova, conseiller technique chargé de la Forêt et de la loi de modernisation agricole. Lorsque Dominique Bussereau succède à Hervé Gaymard, il est alors en charge de la viticulture, de la Corse et de la loi d’orientation avant d’être promu conseiller spécial du ministre. En février 2006, il est nommé directeur régional de l’Agriculture et de la Forêt d’Aquitaine, fonction qu’il jusqu’en mai 2007, date à laquelle il est nommé conseiller technique « agriculture, pêche et forêt » de François Fillon, à Matignon.


Fabien Bova  a été ensuite nommé directeur général de FranceAgrimer, par décision du conseil des ministres du 1er avril 2009. Chargé d'organiser la fusion des offices agricoles, Fabien Bova était directeur de l'Office national interprofessionnel des grandes cultures (ONIGC), depuis janvier 2008, et directeur par intérim de l'Ofimer (juillet 2008), de l'Office de l'Élevage (septembre 2008) et de l'Onippam (janvier 2009). »

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