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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 00:09

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Vous ne vous voyez pas rétorquer cela à un sommelier imberbe, look croque-mort, grappe à la boutonnière, air inspiré, droit dans ses bottes, sitôt qu’il vous eut déclaré, après avoir versé une légère rasade dans votre verre, pour que vous goutiez le nectar qu’il vous a proposé comme état le nec plus ultra de l’accord avec le plat que vous avez commandé : « escalope tiède de cuisse de palombe rôtie sur sarments de château Lafite sur lit de pousses de bambous marinées dans de la jouvence de l’abbé Soury, purée de topinambours non OGM à la fleur de sel de Noirmoutier ramassée grain par grain à la pleine lune par un paludier agréé par Nicolas Joly »


Avant même que vous ayez reposé votre verre et que vous ayez eu le temps de donner ou non votre imprimatur au nectar, le Paganini de la Sommellerie vous a déjà placé ce qu’il croit être son estocade « Ce château Ducos-Ader 1993 est vraiment puissant, généreux et d’une élégance raffinée… » Ne vous précipitez pas, essuyez vos lèvres, inspirez, laissez le chef de rang décliner le CV du plat « escalope tiède de cuisse de palombe rôtie sur sarments de château Lafite sur lit de pousses de bambous marinées dans de la jouvence de l’abbé Soury, purée de topinambours non OGM à la fleur de sel de Noirmoutier ramassée grain par grain à la pleine lune par un paludier agréé par Nicolas Joly », posez vos mains bien à plat sur la nappe immaculée et balancez, sans élever la voix, comme si vous étiez dans un confessionnal : « Sommelier, reprenez ce vin il est impuissant, pingre et mal fagoté ! »


Croyez-moi, vous aurez alors bien plus qu’un succès d’estime car l’assommant sommelier n’ayant reçu aucune formation pour faire face à la contestation, et pis encore à la contestation radicale utilisant un vocabulaire non-agréé par la chambre syndicale, restera coi. Si vous êtes un peu sadique, vous pourrez aussi pousser votre avantage jusqu’à le plonger dans la déréliction en ironisant sur la réduction du noble nectar conseillé : « Carte senior ou famille nombreuse ? » Dans l’hypothèse où notre sommelier es-dégustation aurait eu le temps d’insister auprès de vous sur la noblesse du château Ducos-Ader vous pouvez lui demander de vous apporter le bottin mondain afin que vous puissiez vérifier la véracité de ses dires.

 

Mon exemple un peu outré, primo ne relève en rien d’une quelconque allergie à l’égard de la profession de sommelier, deuxio ne vise qu’à un seul but : mettre en exergue que tout mot à son contraire, son avers et que l’utilisation unilatérale de la face valorisante décrédibilise, ou du moins affaiblit, la pertinence de la critique. Trop d’encens est émollient, les mots s’amollissent, perdent de leur force s’ils ne s’appuient sur leur contraire. Tout le monde est presque beau, un peu, beaucoup, mais assez peu souvent passionnément. Je mets au défi mes chers confrères de me produire l’une de leur critique où ils auraient utilisés des mots forts. Je ne vais pas vous refaire le coup de la détestation mais, une fois de temps en temps, se laisser aller à une saine franchise ferait souffler un peu d’air frais sur le marigot des amoureux du vin. L’amour-vache ça existe, pas vrai.


Ainsi dans le Robert :


Puissant : impuissant, faible, petit, maigre, fluet.

Généreux : bas, lâche, mesquin, petit, vil, avare, cupide, égoïste, pingre.

Élégant : commun, grossier, inélégant, vulgaire.


Du côté des sommeliers et des commentateurs de plats qui exigent le silence pour leur péroraison permettez-moi une supplique : dites à vos patrons que nous sommes des CLIENTS et que c’est à nous, et à nous seuls, de nous inquiéter de ce nous souhaitons boire et manger. Nous savons lire. Je déteste les visites guidées. En revanche je trouve très plaisant d’engager la conversation tant avec un sommelier ou la personne venue prendre la commande. Il n’existe ni lien de subordination, ni de supériorité, mais rien que du respect pour le travail des uns, leur compétence aussi, et la tranquillité des autres.


Au cas où j’aurais affaire avec une jeune et accorte sommelière il se peut que je l’amène sur le terrain de la bouche tendue chère à mon ami Jacques D…


 

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9 janvier 2013 3 09 /01 /janvier /2013 14:00

Ce titre est odieusement racoleur, attentatoire au savoir-vivre ensemble, inutilement agressif à l’endroit de nos amis bordelais. J’en conviens mais, « objection votre Honneur », comme le dirait madame Michu devant sa télé, je vous ai « enduit » en erreur (ça c’est pour la minute français du sieur Luc Charlier) à l’insu de mon plein gré.

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Les caisses dont je cause au-dessus ce sont bien sûr des caisses de VIN.


On compte les exportations volume en caisses à Bordeaux ! C’est plus chic qu’en bouteilles, ça fait initiés. Les anglo-saxons adorent.


Pourquoi ?


De la faute des perfides habitants de la perfide Albion gros clients de la place de Bordeaux depuis des histoires de mariage. Bref, nos chers voisins, qui ne font rien comme les autres, n'ont jamais eu le même système de mesure que nous. Leur unité appelé « gallon impérial » valait précisément 4,54609 litres.


Afin d’éviter un casse-tête dans la conversion, le vin de Bordeaux était  transporté en barriques de 225 litres, soit 50 gallons, en arrondissant. Et 225 litres correspondent à 300 bouteilles de 75 centilitres. Or 300 est un chiffre plus aisé pour faire des calculs que 225.


Donc on avait : 1 barrique, 50 gallons, 300 bouteilles. Ainsi un gallon valait 6 bouteilles.

 

C'est pourquoi, aujourd'hui encore, la caisse de vin c’est 6 bouteilles.

 

Denis Godelu, un lecteur attenti, a raison, au moins sur un point au moins, le reste je ne sais pas mais la CAISSE c'est 12 bouteilles

 

" j'avais lu (je sais plus ou...) qu'a bordeaux, le tonneau faisait 900 litres soit 200 gallons ou 1200 bouteilles c est a dire 100 caisses de...12 bouteilles" merci à Denis Godelu le Taulier c'était pris les pieds dans les bouteilles...


Merci au sieur Porry de sa collaboration pour l’érection de cette chronique.

 

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9 janvier 2013 3 09 /01 /janvier /2013 00:09

Le sieur G.N.B dont le patronyme assemble avec un trait d’union le nom d’un vieux distributeur de vins Nicolas et un bout de celui d’un GCC prestigieux Brion est le taulier du blog « Du Morgon dans les veines » référence transparente au « père spirituel » des vins dits naturels l’ami et regretté Marcel Lapierre. Guillaume, donc, est pour moi la référence, le mètre-étalon du versant des buveurs de vin nu (dixit la Woody Allen du vin Alice Feiring).


Morgon-dans-les-veines.JPG           Très beau cliché de GNB emprunté pour la bonne cause au blog : www.fou-rgeot-de-vin.com merci !

 

Le 07 janvier 2013, il a commis une chronique « Cheval-Blanc et Yquem, deux mythes à mourir d'ennui » link qui, loin d’être une simple charge ou un pur pamphlet raillant deux icones, met bien en lumière, même si ça dérange les tenants de l’orthodoxie, deux approches du vin. Vous le savez elles ne sont pas pour moi antinomiques, bien au contraire, elles se frictionnent, elles se fractionnent, et surtout de l’arborescence parfois confuse des nouvelles ramures nait une nouvelle canopée et les dominants actuels, les branches maîtresses, auraient torts de traiter par le mépris ce petit monde de jeunes pousses. Tout change pour que rien ne change, en 10 ans le paysage du vin sous l’apparence d’un lourd conservatisme s’est bouleversé et c’est heureux.


C’est heureux car eux ce sont des consommateurs, des vrais, des tous neufs. Pas des vieux bonzes vitrifiés dans leurs certitudes, brassant les mêmes idées reçues, les mêmes phantasmes, grande armée de geignards non-voyants, sourds mais malheureusement pas muet. Libre à eux de railler les GNB et la cohorte de ses frères et sœurs, quitte à pédaler derrière eux via des blogs, Face de Bouc et maintenant Tweeter, mais de grâce qu’ils se souviennent du temps où ils ont laissé passer les bons trains perchés qu’ils étaient sur leurs certitudes. Pour autant, je ne brosse pas Guillaume, les vignerons qu’il vénère dans le sens du poil, tout n’est pas comestible, tout n’est pas à la hauteur, parfois ça pue des pieds et ça flirte avec le jus de chausse. Cependant j’adhère à ce qu’écrit le zébulon des quilles qui font rire les filles :


« Le vin est une boisson, et par cette nature, il est fait pour être bu, avalé et donner les idées heureuses. Ici, je me sens loin de tout ça. Une armée des ombres faite de buveurs, de néophytes, d'amateurs, de connaisseurs, de professionnels en a conscience, elle est justement en train de sortir de l'ombre. En tant qu'amateurs-blogueurs, nous avons aussi une responsabilité. J'irais même jusqu'à paraphraser un vieux barbu : les blogueurs n'ont fait qu'interpréter diversement le monde du vin, il s'agit maintenant de le transformer. Quitte à être les idiots utiles du système qui en accouchera. »


Je ne sais à quel vieux barbu ce jeune pourfendeur de GCC fait allusion, peu me chaut, mais  ce dont je suis convaincu c’est que le vin installé dans un unique statut « d’onction extrême » c’est-à-dire comme un marqueur social, un moyen d’affirmation statutaire, n’est pas le seul avenir du vin. Je déguste donc je suis, c’est goûter de l’art officiel et l’art officiel c’est parfois chiant, très chiant. Pour autant, je n’adhère pas aux idées fumeuses de l’alter-vin qui n’est qu’une captation d’un concept fort lointain de la réalité des vins dit naturels. Que ceux qui les produisent se réfèrent à des valeurs, à une éthique, à une conception du monde, j’en conviens, mais à l’autre bout de la chaîne ce ne sont pas les masses laborieuses qui sont au rendez-vous de l’acte d’achat. Nous sommes bien loin du commerce équitable. Souligner les contradictions des autres c’est aussi assumer les miennes et je ne jette la première pierre à qui que ce soit. Ceci écrit il vaut mieux éviter, du côté consommateur, de se la jouer rebelle par procuration. Chacun vit sa vie là où il la vit.


Dans le papier de G.N.B comme dans une pièce de Feydeau, il scande ses propos sur ces « fameux vins que plus personne ne peut boire » par des piques et des rires qui virent au jaune (sans allusion aucune à la robe d’Yquem)


« Enfin, l'exceptionnel, c'est surtout leur prix : tout cela nécessite un coup de fil à Cetelem avant le passage en caisse. Parait qu'un mythe n'a pas de prix... Ben si, en fait. »


 « On commence avec Y de Yquem 2006 (…) autour de 120 euros. Je me marre. Il s'agit bien d'une bouteille de 75 centilitres, pas d'un magnum ni d'un jéroboam… »


« Le Petit Cheval en 2006… Chez le caviste, on débourse un peu plus de 150 euros pour une simple bouteille. Je me marre (bis). »


« Le 2001 est certes plus léger (heureusement, d'ailleurs) mais ennuyeux à mourir. Plus de 200 euros la quille. Je me marre (ter). »


« Le Cheval-Blanc 2006 à l'amertume exécrable (et Dieu sait que j'aime l'amertume) qui monte à 620 euros les 75 centilitres (là aussi, on parle toujours du prix d'une bouteille normale). Je me marre, mais là ça tire sur le rire jaune. »


« Puis, tel un destroyer qui vient tout sauver, voici Cheval-Blanc 2000… « Tu dois avoir le palais sacrément déviant pour ne pas apprécier un vin à 1200 euros ». Il n'y a pas de faute de frappe, il faut bien lire 1200 euros. 1, 2, 0, 0. Quatre chiffres. Soit un vin qui coûte plus d'un smic net, un vin dont le centilitre coûte plus de 15 euros... En le buvant, je m'ennuie et vu le prix du vin, je ne me marre plus du tout.


« Le grrrrrand Yquem… La version 2007 est plutôt jolie… Parker lui met 98/100 avec ce mot "magique". A 550 euros la bouteille, c'est une aberration. »


« Yquem 2005 s'avère crémeux avec pas mal de sucre : bref, tout ce que je déteste… L'accord avec le pata negra pourrait me faire exploser de rire. Entre 600 et 700 euros la quille, je ne rigole plus, mais alors plus du tout. »


Enfin un Yquem un peu plus vieux, le 1996 qui se montre champignonné, donc je dirais joli mais là encore assez ennuyeux. A 300 euros, on casse les prix, c'est presque abordable... Non évidemment, je déconne. »


Fermez le ban, je sens que l’autre Nicolas trépigne depuis longtemps dans ses Richelieu bien lustrées, crie au crime de lèse-majesté, clame son mépris à l’endroit de ce maraud incapable d’apprécier à sa juste valeur ces nectars divins. Que ne fut-il venu avec nous déguster pour relever le gant ? Reste que ces prix pharaoniques frisent l’indécence et, comme le fait très justement remarquer GNB, sauf à vouloir nous épater, on se demande bien pourquoi les communicants du BM nous ont embarqué, nous des petits blogueurs, sur cette galère ? Erreur manifeste de cible, manque de discernement, qui marque pour moi leur incapacité à assumer ce qui avait fait leur réputation : l’art de dénicher des belles quilles vendues à des prix abordables. Tout ce décorum glaciaire, ce côté galerie marchande pour gros comptes que l’on peut retrouver partout ailleurs dans le monde mondialisé, y compris sur les nouveaux paquebots de croisière, est à 100 lieues de l’esprit caviste qui restait encore présent auparavant.


Sur ces fortes paroles, qui ne plairont à personne, je forme le vœu que les vieux ou presque, dont je suis, assez confis dans leurs certitudes, leurs habitudes, leur confort intellectuel, les nouveaux entrants modèle GNB et ses frères-sœurs de lichette souvent radicaux, parfois folâtres, quelquefois de passage, et les entre-deux qui ne savent pas toujours où ils habitent, contribuent à l’extension du domaine du vin de convivialité. Trop de sérieux nuit à la crédibilité : comme l’écrivait Jean-Louis Buer, alors directeur de l’INAO, dans sa réponse à mon interpellation « bonnes fêtes et large soif » Avec le vin la fête c’est tous les jours… alors buvons à notre guise ce qui nous fait plaisir chers amis… tout le reste n’est que littérature… et l’on ne fait pas du vin avec des mots.


Vous pouvez tirer à vue sur la pianiste il est à l’épreuve des balles virtuelles…

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8 janvier 2013 2 08 /01 /janvier /2013 14:00

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Le 6 janvier 2013, Marc André Gagnon a transmis sur Twitter une information très intéressante sur Concentration du marché du vin aux États-Unis. Il note « Trois entreprises contrôlent plus de la moitié des ventes de vin aux États-Unis.


Gallo (22,8 %)

Wine Group (15,9 %)

Constellation (12,8 %)

 

Les autres mastodontes du vin sont Trinchero (4,9 %), Treasury Wine (4,5 %) et Bronco (3,5 %). Il y a un grand nombre de vin, de marques, sur les rayons des marchés américains, mais la plupart appartiennent à une poignée de compagnies. »

 

La suite ICI link 

 

Il met en lien une étude : Concentration in the U.S. Wine Industry, Phil Howard, Terra Bogart, Alix Grabowski, Rebecca Mino, Nick Molen & Steve Schultze. Michigan State University. Décember link

 

Dans le dernier Tableau zoomé : 2 groupes français

- LVMH: Cognac et champagne

- Pernod-Ricard qui vend surtout australien

et en tout petit quasi imperceptible : Duboeuf


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8 janvier 2013 2 08 /01 /janvier /2013 00:09

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Les bulles s’affichent pour les fêtes. Les champenoises fières et altières flirtent avec le luxe, alignent leurs quartiers de noblesse, avec plus ou moins d’ostentation. Sans vouloir m’immiscer dans tout ce beau monde, même avec l’aide des sélectionneurs patentés, je dois avouer que je m’y perds un peu et que la hiérarchie des prix n’est pas toujours très évidente.

Nos braves crémants, eux, sont quasiment aux abonnés absents sur nos murs. Y ne gagnent pas assez de ronds pour le faire ! Tient y’a pas que la loi Evin qui soit un frein à la promotion de nos chers de terroir.


Reste le grand mystère des bulles les plus roturières j’ai cité Charles Volner et Georges Kriter qui se pavanent sur les trottoirs de Paris.

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Des boutanches qui chalutent à moins de 5 euros et qui s’offrent des abribus Decaux comment est-ce Dieu possible ? Où trouve-t-ils le pognon ?


C’est simple. Du côté du Champagne dans leurs prix de vente confortables et du côté des gars en R dans le prix des vins de base qui leur servent à faire des bulles.


« C'est des plus beaux vignobles de France que sont issus les vins blancs à l'origine de Kriter Brut et Demi-Sec. Nos œnologues les sélectionnent patiemment, leur longue expérience leur permettant d'apprécier pour chacun d'entre eux la fraîcheur et la complexité aromatique nécessaires à l'élaboration d'un Blanc de Blancs.


Les vins ainsi sélectionnés (dits « vins de base ») sont ensuite assemblés minutieusement par nos maîtres de chais : cette étape garantit à Kriter une qualité et un goût constants. On intègre ensuite à la cuve une liqueur de tirage (composée de sucres, de levure et de vin) qui déclenchera la fermentation et la prise de mousse. Durant de longs mois, le vin va vieillir sur lies, développant au fil du temps ses arômes et ses bulles fines et légères. 


Depuis 1955, nous mettons tout en œuvre pour assurer à nos vins une qualité irréprochable. Cet engagement, conjugué à la finesse et l'élégance des vins Kriter, leur assure de nombreuses distinctions.


Cette qualité est aussi reconnue internationalement. Paris, Berlin, Helsinki, Rome, Rio de Janeiro et même les Caraïbes ! Kriter est apprécié dans le monde entier. »


« 1955 : André Boisseaux a l'idée visionnaire de proposer un vin mousseux unique, de grande qualité. C'est son cousin, Georges Kritter, qui lui donnera son nom : Kriter est né... »


1981 : Entre 1973 et 1986, Kriter s'investit dans le sponsoring sportif en parrainant des voiliers. La marque sillonne les mers et fait le tour du monde : 14 bateaux porteront ainsi fièrement les couleurs de Kriter. »


Donc en haut et en bas de la pyramide : des MARQUES, au milieu des bons produits de terroir, avec un bon rapport qualité/prix, les crémants et les quelques effervescents AOC qui pour vivre ne peuvent mettre que de la valeur vin dans leur bouteille. Ne me parlez plus de la loi Evin ce n’est qu’un cache-misère ! Merci aux professeurs de marketing de rappeler à leurs étudiants que pour mettre en œuvre leur enseignement l’important c’est de générer derrière chaque bouteille de l’argent pour financer la promotion de ladite marque. Vendre cher ou acheter pas cher, dans le vin entre les deux ça fait beaucoup de monde.


À quand une dégustation à l’aveugle de Charles Volner, de Georges Kriter et de Café de Paris glissés entre des Crémants et quelques Champagnes dit de premiers prix. Ça aurait une gueule de consumérisme intelligent mes camarades dégustateurs patentés. En effet ça s’adresserait à monsieur et madame tout le monde.


Qui dit chiche ?


Le principal fournisseur de vins de base pour mousseux français est le vignoble à double fin de Cognac.

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7 janvier 2013 1 07 /01 /janvier /2013 14:00

Est-ce l’âge ou la bonté des vins que je bois et le temps que je prends pour les boire en mangeant, je m’éveille toujours le matin frais comme un gardon au lendemain d’une soirée fort irriguée. La gueule de bois, connais pas ! J’avoue que je ne me torche pas au point de confondre la station Vavin avec Château d’eau car j’aime être gai mais pas beurré. Ceci écrit, j’ai connu dans ma jeunesse quelques situations extrêmes qui m’ont vacciné à tout jamais contre les excès qui vous font prendre le caniveau pour le lieu le plus beau de la terre.


Nous sommes très inégaux face à l’ivresse et, n’en déplaise aux modérateurs la quantification en nombre de verres, même pour le taux d’alcoolémie, n’est qu’un indicateur sommaire. Reste que pour ma part il n’y a qu’un seul interdit absolu : le volant. Je confie mes retours aux autres, chauffeurs buveur d’eau ou de métro. Une fois rentré chez soi et que l’on s’est glissé dans ses bernes, mieux vaut se mettre en chien de fusil afin de ne pas gratifier votre entourage d’un niveau sonore digne d’une escadrille de bombardier. Et puis, lorsque le réveil sonne, faut se lever.


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Le Courrier International, qui est une source inépuisable d’informations mondiales, publie dans son n°1157 du 3 au 9 janvier une superbe Infographie Boire pour oublier qu’on a bu. Pour les lendemains de fête difficiles, quelques recettes de cocktails revigorants.


C’est tiré d’Infographika (Инфографика) qui est un « mensuel gratuit intégralement consacré à l’infographie. Il est conçu à Saint-Pétersbourg par une petite équipe animée par Nikolaï Romanov et Artiom Koleganov, et il également distribué à Moscou. L’alcool est aujourd’hui un sujet brûlant en Russie. Parmi les très nombreux (jeunes) consommateurs de bière, rares sont ceux qui ne savent pas qu’à partir du 1er janvier la petite mousse ne pourra être distribuée que dans les établissements sous licence. Et parmi les automobilistes amateurs de bière et de vodka, nul n’ignore que, depuis le mois de novembre, la tolérance est de zéro gramme d’alcool au volant. »


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J’ai choisi pour vous : LE DÉGORGEUR pour 3 raisons :


1-    Le nom car ça sonne comme « On l’appelait le dénicheur… » et les lendemains qui chantent valent mieux que l’inverse ;


2-  Sa composition : c’est le seul où le vin entre dans la composition ;


3-  Il me semble d’une excellente buvabilité comme le dirait Olivier Poussier (c’est nettement mieux que l’Hépatoum).

 

Je sollicite les grands de la profession pour nous conseiller quel vin blanc doit entrer dans la composition du dégorgeur, avec bien sur tous les détails pour pouvoir se le procurer.


Mention complémentaire pour deux autres cocktails : l’œil injecté de sang et l’aube allemande.


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Bonne dégustation et ayez une petite pensée pour le nouveau citoyen russe notre gros Gégé qui est en grand danger dans l’un des pays les plus alcoolisé de notre planète.



 

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7 janvier 2013 1 07 /01 /janvier /2013 00:09

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Que voulez-vous voir Olivier Cousin, mon paysan éclairé d’une chronique du 10 juillet 2008,link qui m’avait valu une volée de bois vert de l’ami Alain Bradfer, gratifiée d’un 19/20 par notre permanentée RVF me fait pâmer. Bon, pour ça, nos gars ont embauché une grande prêtresse du bio : Sylvie Augereau mais, tout de même, j’en reste baba… je n’ai pas écrit baba cool les petites louves et les petits loups. Je ne sais pas si l’ami Gerbelle va retwitter mes insanités.  

 

Le tout est à lireICI link 


Pour faire référence à l’ancienneté, non pas de ma foi car je n’en ai pas, de mes choix je me suis permis de faire quelques emplettes, disons des emprunts à 0%, dans l’exposition des vignerons  qui avec leurs vins bios affirment leur style.


1- Vin bio : la nouvelle génération


- CHÂTEAU TIRE-PÉ

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11 /08/2009 link 

5/05/2010 link 

Bordeaux

Notre quête  infructueuse pour dénicher dans le Bordelais un jeune domaine en “bio” nous conduit à tricher un peu : Hélène et David Barrault se sont installés en 1998. Ce promontoire de 12 ha au milieu de nulle part, pile sur la Garonne, inspire le respect. Les vins sont humblement conduits vers des expressions subtiles et juteuses. À retenir, Diem 2011.

Note de la cuvée : 14,5/20

Prix : 6 €

 

- DOMAINE ROLS

 

19/12/2009 link 

 

Vin de pays de l’Aveyron

Patrick Rols a défriché les coteaux de son enfance, dans l’Aveyron, pour y faire renaître des vignes. Conques n’en connaissait plus le fruit depuis une décennie. Et pourtant, l’abbaye a bien été établie par des moines bourguignons… À 42 ans, l’ancien technicien de la Chambre d’agriculture est venu tâter du terrain. Le Petit Curieux 2011 (rouge) nous a conquis.

Note de la cuvée : 16/20

Prix : 10 €


2- Vin bio : la famille des pionniers


- CHÂTEAU LA CANORGUE

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14 :07/2009 link

 

Côtes du Luberon


Jean-Pierre Margan a été le premier “bio” du Luberon. La magie du lieu a probablement opéré. Son ancienne villa romaine trône sur les hauteurs de Bonnieux. Jean-Pierre Margan en a hérité, mais les vignes étaient abandonnées. Il a redonné vie et fruit à ces 40 ha dont sa fille s’occupe désormais. L’explosif Rosé 2011 en est une belle expression.

Note de la cuvée : 14/20

Prix : 10 €


- CHÂTEAU LE PUY

 

09/2010 link 

09/2011link 


Bordeaux Côtes de Francs


Les Amoreau sont vignerons de père en fils depuis 1610. Pas un n’a dévié vers la chimie de synthèse. Jean-Pierre et son fils Pascal ont doucement glissé vers la biodynamie, jusqu’à élever le vin dans du bois qui en vient aussi. Le Puy 2009, vin star au Japon, se révèle tendre et suave.

Note de la cuvée : 14,5/20

Prix : 18 €


- GEORGES LAVAL

 

12/2010 ink 


Champagne


En Champagne, seuls deux inconscients se sont lancés en “bio” dès les prémices du mouvement : Jacques Beaufort et Georges Laval.  Si le premier est le grand absent des guides (à cause des sucres résiduels dans ses vins), l’autre mérite reconnaissance. On croque le raisin dans le Cumières Nature Premier cru.

Note de la cuvée : 15,5/20

Prix : 50 €


- DOMAINE COUSIN-LEDUC

 

Anjou

 

Biodynamiste sans le savoir… Olivier Cousin faisait déjà de la biodynamie sans le savoir. Son voisin Mark Angeli lui apprend l’existence de ce mot lorsqu’il le voit labourer ses vignes au cheval. Ici, on a revendu le tracteur depuis des lustres et on pratique la décroissance : des dix-sept hectares du grand-père (qui n’aimait pas non plus la chimie), il en reste à peine six. Et au milieu, un hectare de grolleau dont il fait un Cousin régalant !

Note de la cuvée : 19/20

Prix : 62 €


3- Vin bio : la famille des convertis


- CHÂTEAU PONTET-CANET


10/03/2008 link

 

Pauillac

 

L’histoire est unique dans le Médoc et rarissime dans le Bordelais. Ce cinquième cru classé en 1855 dans le Médoc a été certifié en “bio” et même en biodynamie sur le dernier millésime.  Alfred Tesseron, propriétaire, et son chef de culture Jean-Michel Comme se sont aussi lancés dans la traction animale pour travailler la vigne. Excellent pauillac 2009.

Note de la cuvée : 18/20

Prix : N. C.

 

- DOMAINE JEAN-BAPTISTE SENAT

 

5/05/2009 link 

 

Minervois

 

Jean-Baptiste Senat a travaillé dix ans “sans papier” (il faisait du“bio” sans certification officielle). Il a finalement signé en 2005 et continue à donner des ailes au Languedoc. Le Bois des Merveilles est une grande promenade.

Note de la cuvée : 17/20

Prix : 19 €

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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 07:00

Je n’aime guère l’entre-deux, cette dernière semaine où Paris se vide de ses indigènes pour laisser la place aux banlieusards qui viennent se faire la Grande Roue de la Concorde puis les baraques de petites merdes au bas des Champs Elysées. C’est déprimant. Tous les ans je me dis que je devrais me tirer et, faute de savoir où aller me poser, je reste planté dans mon terroir de bitume. Par bonheur le sévèrement burné, le gros Nanard, ex-patron de l’OM, ex-Ministre de tonton, ex-taulard, chanteur, acteur, qu’a jamais posé son gros cul bordé de nouilles dans un fauteuil de patron de presse, au dernier étage d’un journal, est venu mettre un peu d’animation dans cette trêve dites des confiseurs en jetant sur la table 51 millions d’euros pour contrôler les titres du Groupe Hersant Média (GHM) : la presse régionale du Sud-Est (Var-Matin, Nice-Matin, La Provence et Corse-Matin) ainsi que Les Nouvelles Calédoniennes et France Antilles. Avec lui il ne faut jamais s’étonner de rien « A quoi ça sert d’acheter un journal quand on peut acheter un journaliste ? » proclamait-il, en agitant sa Rolex et ses maillons en or, au temps de sa splendeur marseillaise. Mais notre Nanard a le goût de la lumière et du pognon – le nôtre – à ne plus savoir qu’en faire. Montrer ses biscotos, rouler des mécaniques, passer à la Télé, se la péter grave c’est ça le Nanard du petit peuple. Pour faire bon poids, le nouveau Big Brother de la Côte, s’est payé la nouvelle ambulance du gouvernement Ayrault : notre Redresseur National, le bel Arnaud qui, selon ses dires, aurait tout fait pour l’embêter, lui mettre des bâtons dans les roues. Tout ça ce ne sont que de mauvaises pagnolades mais la dernière surprise est venue de la nouvelle intérimaire de luxe, Audrey Pulvar, plus ou moins poussée vers la sortie des Inrocks par Pigasse qui s’est fendue d’un charmant SMS au tout frais patron de presse « Mais décidément, vous voulez vraiment perdre de l’argent. Je suis épatée. Je vous embrasse. Quelle vie ! ». Pour les mauvaises langues du PAF « Un SMS en guise de CV ». Nous vivons une époque formidable où tout se mêle, vie privée, vie publique, en direct-live.  


Que va faire notre cher dépeceur d’entreprise de ce groupe totalement plombé ? Dans tous ces titres, il n’y a que La Provence qui l’intéresse vraiment il va donc revendre en pièces détachées. Airy Routier, un gonze qui connait bien le Nanard, puisqu’il a écrit deux livres sur lui, qui l’a rencontré le 30 novembre,  a confié son sentiment sur France Info : « Je pense qu’il y aura certainement des coupes claires à faire, de la mutualisation et tout, mais en même temps il a pris de la bouteille. Il n’ira pas dans les excès.  Il est beaucoup plus visible qu’il ne l’était [dans les années 80] donc je pense qu’il va être un peu plus mesuré. Mais ça reste un redressement d’entreprise. » Mais la question cruciale est celle de l’implication de Tapie dans la ligne éditoriale des journaux. Va falloir surveiller à la loupe les pages politiques, économiques, sportives... le gros pépère il n’a pas laissé que des bons souvenirs dans les rédactions du Vieux Port comme le souligne un ancien journaliste du Méridional, aujourd’hui à La Provence « En fait, pour lui, tu étais copain ou ennemi. L’idée d’une éthique ou d’une morale ne l’effleurait pas du tout. » L’enjeu de tout cela, en dépit des promesses, main sur le cœur de Nanard « à ne pas postuler à quelque mandat électoral que ce soit », est bien sûr la mairie de Marseille. Avoir dans sa main le journal local, lu par le petit peuple, est-ce qu’il y a mieux pour conquérir une mairie ? Marseille est à prendre lors des élections municipales de 2014, car personne ne s’impose vraiment, ni à gauche ni à droite. Le papet Jean-Claude Gaudin a 73 ans, aux manettes depuis 1995 et, si la loi sur le cumul des mandats ne l’en empêche pas,  il n' a pas un bilan mirobolant. Derrière lui, à droite, pas grand monde de crédible. A gauche, trois prétendants : Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée aux Personnes handicapées,     Eugène Caselli, président de la communauté urbaine et le député Patrick Menucci. Ils traînent comme un boulet l’affaire Guérini. Reste l’homme providentiel : le Nanard plus ou moins poussé par son vieux pote Borloo dont tout le monde a oublié qu’il a commencé comme avocat conseilleur de dépeceurs d’entreprise !


La meilleure vanne du jour sur le rachat de La Provence par Tapie est l’œuvre des Cahiers du football : « Vingt ans après, Tapie rachète un titre à Marseille » Sur le site de Libé Marseille, deux journalistes, Jean Kéhayan et Christian Poitevin, ce dernier étant l’ancien adjoint à la culture de la mairie, publient un point de vue très intéressant. Ils jugent « le terreau (marseillais) bien labouré pour l’avènement du populisme » :


     « A l’heure du pastis, les brèves de comptoir plébiscitent l’idée d’un homme fort capable de remettre les choses en ordre sur le plan de la sécurité et de la lutte contre la délinquance. Une représentation virile en quelque sorte, dont Gaston Defferre fut l’archétype et que personne n’ose remettre en cause. [...]


    On sait depuis la Libération que celui qui contrôle le journal quotidien dominant de la ville a déjà un pied sur les marches de la mairie, et désormais de la Métropole. Et qui mieux que Bernard Tapie en a fait l’expérience, lui qui, patron de l’OM, avait à la tête du Provençal un directeur de la rédaction chargé de magnifier ses actions de prédateur de Wonder et de biens d’autres entreprises ? Dès lors ses photos quittèrent vite les pages sportives pour s’immiscer partout. »


Affaire à suivre, mais restent le grand retour des éléphants sur la scène : le gros Gégé qui déclare sa flamme à la Sainte Russie et Poutine réunis, ceux de notre vieille BB qui elle ne veut pas voir euthanasier et veut rejoindre notre Gégé dans les steppes de l’Oural. Y’a pas à dire nos stars cheminent lourdement vers le cimetière des éléphants.

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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 00:09

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En général, les économistes, qui sont très majoritairement des mâles, compensent leur peu de crédibilité auprès du petit peuple en adoptant un langage obscur, truffé d’anglicismes incompréhensibles, avec un sérieux inoxydable et un aplomb que rien ne semble pouvoir ébranler. Pas gai, gai, nos manieurs de PIB, nos pourfendeurs d’inflation, nos défenseurs de l’équilibre budgétaire, ce ne sont pas des chansonniers même s’ils brocardent très poliment les politiques qui sont, comme nous le savons, des paniers percés.


Par bonheur, dans  ce cercle d’austères, se glissent parfois, non pas des joyeux lurons, mais des savoureux. J’entends par là, des bons gars, dont on a envie de consommer la prose. Tel est le cas de Jean-Marc Daniel, prof d’économie à ESCP-Europe, chargé de cours à l’École des Mines et à l’ENSAE qui vient de commettre 8 leçons d’Histoire Économique chez Odile Jacob. Bien sûr vous allez me faire remarquer que c’est de l’Histoire pas la dissection au scalpel de modèles macro-économiques bourrés d’équations. J’en conviens mais c’est tout de même de la belle ouvrage dont ferait bien de s’inspirer les arpètes journalistes qui officient sur les chaînes télés dont le niveau est à la hauteur de leur dernier déjeuner de presse avec le ou la chargée de com. de qui vous voudrez.


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Doit être un bon prof ce Daniel, il a le style alerte, l’art de tirer le portrait à des gens connus comme à de sombres inconnus, et surtout au fil de ses références historiques de mettre en perspective la fiscalité, la création monétaire, le rôle des banques… Son éditeur, à juste titre, le souligne « Roboratif et salutaire. »


Comme j’ai toujours eu en sainte horreur les explications de texte je vais picorer quelques définitions, anecdotes dans les 8 leçons et retranscrirai la lettre d’Anne Robert Turgot, devenu en 1774 contrôleur général des Finances, au jeune roi Louis XVI (l’original de cette lettre a été racheté aux enchères en 2010 par le Ministère des Finances).


Le fiscus, en latin signifie panier, est né à Rome lorsque l’impôt intérieur de substitue  au butin extérieur. Selon la légende, Rome aurait donné le choix ses citoyens, lorsqu’une guerre se présentait : soit ils mettaient des ressources dans ce panier pour payer un soldat, soit ils s’engageaient dans l’armée où ils devaient arriver tout équipés. » Plus prosaïquement l’emploi du mot fiscus remonterait à Auguste qui « avait décidé de séparer les finances de Rome en tant qu’État de celles de l’empereur.  Le Trésor public, dénommé l’aerarium, faisait l’objet d’une gestion qui restait du ressort du Sénat. Quant à l’empereur, il avait un Trésor particulier que les Romains appelaient par dérision le fiscus car ce mot désignait un panier… percé ! (Le mot qui est directement issu de ce sens en français est la faisselle, petit panier à trous où l’on place un fromage.) Or le comportement des empereurs a vite donné à la population l’impression que ses versements en leur faveur se faisaient dans des paniers percés. »


La Bougette : tout par de Jean sans Terre, le frère de Richard Cœur de Lion, et fils d’Henri II Plantagenet et d’Aliénor d’Aquitaine, qui le 15 juin 1215, doit concéder à la noblesse anglaise la Magna Carta « par laquelle il garantit à son peuple certains droits et notamment celui pour ceux qui paient des impôts de désigner des représentants qui annonceront au roi, sur la base de la récolte, ce qu’ils peuvent lui payer. » Donc l’administration royale anglaise va être « contrainte de fournir une présentation la plus claire possible de la situation de la bourse royale (…) Or, dans le vieux français que parlent les fonctionnaires aquitains et angevins qui entourent le roi, une bourse se dit une bougette. C’est ainsi que le mot bougette, prononcé à l’anglaise, devient le « budget » Au départ c’est péjoratif, car l’usage des fonds publics par le roi n’est pas du goût du peuple mais le terme va entrer dans le langage courant de la Grande-Bretagne. « L’anglomanie qui règne dans la France du milieu du XVIIIe siècle répand ce mot dont plus personne ne se souvient alors qu’il est d’origine française. »


« L’argent n’a pas d’odeur » : c’est un coup de Vespasien, empereur roman au 1er siècle, qui a « institué le monopole de la collecte, puis de la commercialisation de l’urine. Celle-ci était utilisée comme détergent. Indignés de ce que l’État puisse renflouer ses caisses à partir d’un produit aussi vil, les sénateurs demandèrent des comptes à Vespasien qui répondit d’une formule aujourd’hui célébrissime : « pecunia non olet » (« l’argent n’a pas d’odeur »)

J’ai gardé les « hâteurs de rot » pour la bonne bouche car je trouve qu’il y a du Gégé dans cette appellation, plus sérieusement c’est un sujet qui est toujours d’actualité et ce ne sont les gros trucs comme la RGPP ou autre bouzins pilotés par des hauts-fonctionnaires qui vont faire maigrir les mammouths. Faut fâcher et nos décideurs n’aiment pas fâcher. Donc, Necker qui a les mêmes titres que Turgot mais est protestant et, « en 1776, un protestant ne peut être contrôleur général des Finances » prône l’économie budgétaire. Necker repère dans les emplois que compte la maison du roi « seize emplois de « hâteurs de rots »… En fait, personne ne sait quelle est leur fonction précise. Pour certains, ils sont chargés de taper dans le dos du roi, afin de faciliter sa digestion en « hâtant son rot » ; pour d’autres, ce sont des hâteurs de feu, afin d’améliorer la qualité  de cuisson des rôtis. Les partisans de cette seconde interprétation ont le bon goût pour eux, mais ils se heurtent au fait qu’il y a dans la liste des emplois de la maison du roi quinze emplois de galopins. De quoi s’agit-il ? Des jeunes gens qui, en cuisine, s’agitent et « galopent » d’un plat à l’autre pour renseigner les cuistots sur l’avancement de la cuisson des diverses composantes du repas royal. Ils surveillent donc la rôtisserie comme potentiellement les « hâteurs de rot. » La morale de l’histoire c’est que tout ce petit monde, qui a résisté, fait jouer ses relations, est toujours en place lorsque Necker jette l’éponge en 1781.


Le Programme de TURGOT


« Point de banqueroute ; Point d’augmentation d’impôts ; Point d’emprunts.


Point de banqueroute, ni avouée, ni masquée par des réductions forcées. Point d’augmentation d’impôts, la raison en est dans la situation de vos peuples, et encore plus dans le le cœur de votre Majesté. Point d’emprunts, parce que tout emprunt diminue toujours le revenu libre ; il nécessite au bout de quelque temps ou la banqueroute ou l’augmentation des impositions. Il ne faut en temps de paix se permettre d’emprunter que pour liquider les dettes anciennes, ou pour rembourser d’autres emprunts faits à un denier plus onéreux.


Pour remplir ces trois points, il n’y a qu’un moyen. C’est de réduire la dépense au-dessous de la recette, et assez au-dessous pour pouvoir économiser chaque année une vingtaine  de millions, afin de rembourser les dettes anciennes.


On demande sur quoi retrancher ; et chaque ordonnateur, dans sa partie, soutiendra que presque toutes les dépenses particulières sont indispensables. Ils peuvent dire de fort bonnes raisons; mais comme il n'y en a pas pour faire ce qui est impossible, il faut que toutes ces raisons cèdent à la nécessité absolue de l’économie. Il est donc de nécessité absolue que Votre majesté exige des ordonnateurs de toutes les parties qu’ils se concertent avec le ministre de la finance(…

)

Il faut, Sire, vous armer conter votre bonté de votre bonté même ; considérer d’où vous vient cet argent que vous pouvez distribuer à vos courtisans, et comparer la misère de ceux auxquels on est quelquefois obligé de l’arracher par les exécutions les plus rigoureuses, à la situation des personnes qui ont le plus de titres pour obtenir vos libéralités. »


Pour conclure une formule de ALLAIS, pas Maurice le Nobel, Alphonse l’humoriste : « Demander plus à l’impôt et moins au contribuable »

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5 janvier 2013 6 05 /01 /janvier /2013 12:00

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Il n’y a que le Taulier pour être sur un coup pareil, c’est un vrai SCOOP.


Pour les non-parisiens, « Chez Dumonet » Joséphine c’est au 117, rue du Cherche-Midi, désertée par le gros Gégé, dans le VIe arrondissement.


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Je vous livre d’abord les confidences de l’échotier avec incluses deux fautes : l’une à propos de la bonne chair orthographiée avec un e (la chair n’est la chaire) et Mitterrand avec un seul r ce qui est, selon Louis Mermaz, grand expert en Mitterrandisme, la preuve que l’auteur des lignes est un anti-mitterrandiste de la pire espèce puisqu’il écrit son patronyme comme il le prononce : Mit’rand !  


 « Ici, c'est le « repaire » des connaisseurs, des vrais épicuriens, ou des « politiques » en mal de bonne chaire, notamment, comme ce jour-là, juste à côté de nous, deux personnages de la Ve (République), un ancien premier Ministre de Mitterand, Lionel Jospin, et son Ministre de l'Intérieur (de l'époque) Daniel Vaillant ! Le coup de fourchette se révèlera assidu, la discussion très … politisée ! Excusez du peu, je ne pouvais pas ne pas les entendre, c'eut été mission impossible ! Maints commentaires ne se révélant pas très tendres pour certains « acteurs » du gouvernement actuel »


Pour vous guider dans votre recherche quelques indices :


1-    L’échotier déjeune toujours en famille.


2-  C’est l’un des blogueurs le plus influent de la Toile gastronomique (sic)


3-  Il a reçu récemment la plus haute distinction de l’ABV : « le prix bette ».


Vous pouvez donner votre langue au chat ou répondre à la devinette dans les commentaires. Les bonnes réponses seront récompensées…

 

Après cela pas sûr que chez Dumonet on réinvite notre grand échotier gastronomique !

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