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15 janvier 2013 2 15 /01 /janvier /2013 00:09

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Au nord, à Paris il n’y a pas les corons mais le Bassin de la Villette, inauguré en 1808 par Napoléon Ier. Ce fut un lieu à la mode où il faisait bon de se promener, pêcher et caboter… puis à partir des années 1820, avec le creusement des canaux de Saint-Martin et de Saint-Denis et une amélioration du réseau de navigation à Paris, le Bassin devient rapidement un important centre de transit fluvial. La Compagnie des entrepôts et Magasins Généraux et la mise en service des fameux abattoirs et du marché aux bestiaux vont participer à l’industrialisation massive du site. Le déclin commence à partir des années 1950, Paris se vide de ses industries : adieu Citroën… quai de Javel. De nombreux entrepôts sont abandonnés voire détruits et la fermeture en 1973 du marché à bestiaux suivie de celle des abattoirs, va jeter le quartier dans la Culture.


Mais la Culture, comme la confiture (fine allusion) ça donne soif il est donc normal pour votre Taulier d’aller le SOIR BOIRE quai de LOIRE. Normal aussi de se faire accompagner par un Sommelier de sexe féminin, donc en bon français une Sommelière. Certes, certes, mais je doute que vous ne me suiviez vraiment car moi j’en suis resté à ce que me disait ma mémé Marie « faut que nous passions chez le sommelier… » ce qui voulait dire que nous passerions chez le bourrelier qui fabriquait des sommiers. Grossière erreur qui va me faire écharper par le Dr Charlier mais que voulez-vous moi j’en suis resté au parlé de mémé.


Pour ne rien vous cacher, en plus, ça m’arrange car pour entreprendre une HORIZONTALE de TOUS les VINS de LOIRE sur le QUAI de LOIRE quoi de plus confortable que de se faire assister d’une SOMMELIÈRE. Je sens que vous perdez pied, que vous n’y comprenez goutte mais peu importe car l’important, comme en patinage artistique c’est de commencer par les figures imposées. L’important dans la réclame c’est de seriner toutes les deux lignes le nom du produit qui veut se faire acheter.


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La LOIRE, qui va faire SALON à Angers début février, me met dans l'obligation d'aligner ce soir sur un BAR du Quai de LOIRE toutes les quilles officielles : l'anjou, l'anjou-coteaux-de-la-loire, l'anjou villages, l'anjou villages brissac, le bonnezeaux, bourgueil, le cabernet d'Anjou, le châteaumeillant, le cheverny et cour-cheverny, le chinon, le coteaux-d'ancenis, le coteaux-de-l'aubance, le coteaux-du-giennois, le coteaux-du-layon, le chaume, le coteaux-du-loir, le coteaux-du-vendômois, le côtes-d'auvergne, le côtes-du-forez, le côte-roannaise, les fiefs-vendéens, le gros-plant-du-pays-nantais, le haut-poitou, le jasnières , le menetou-salon, le montlouis, le muscadet, le muscadet-coteaux-de-la-loire, le muscadet-sèvre-et-maine,     L'Orléans, le pouilly-fumé, le pouilly-sur-loire, le quarts-de-chaume, le quincy,  le reuilly, le saint-nicolas-de-bourgueil, le saint-pourçain, le sancerre , le saumur, le saumur-champigny, saumur puy notre-dame, le savennières, le vin du Thouarsais, le touraine, le touraine-amboise, le touraine-azay-le-rideau, le touraine-mesland, le valençay, le vouvray. J’ajoute les Muscadet communaux : Clisson, Gorges, Le Pallet, les Muscadet Coteaux de la Loire et Côtes de Grandlieu. Anjou Fines Bulles et Crémant de Loire. J’ajoute les IGP : IGP Calvados, IGP Coteaux du Cher et de l'Arnon, IGP Puy-de-Dôme, IGP Coteaux de Tannaye, IGP Côtes de la Charité et IGP Val de Loire.


Putain ça faisait un sacré paquet auquel il allait falloir ajouter toutes les quilles libres VIN de FRANCE qui vont s’agiter comme des petites folles tout autour du Salon. Donc se taper une HORIZONTALE un SOIR dans un BAR QUAI de LOIRE relevait de ma part d’un effort méritoire. Crachoir or not crachoir, non BOIRE. D’où le recours obligatoire à une SOMMELIÈRE afin d’assurer une assistance d’après-boire. Chapeau l’artiste, quel altruiste ! Sauf que tout ce tas de mots n'est qu'un fatras de mots empilés : mais où sont les verres ?


Rendez-vous au 61link « créé par Pascal et Rémy Ourdan, et qui a ouvert ses portes le 7 juillet 2009. C’est un bar culturel dédié à tous les arts, de la photographie au cinéma, de la musique à la littérature. Un bar de quartier et d’étudiants. Et un rendez-vous de correspondants de guerre, journalistes et photographes. »


Bon j’ai triché un peu *, le 61 c’est au tout début, au 3, de la rue de l’Oise  mais le quai de Loire est tout près, il suffit de passer le pont-levant de Crimée. Mais vous connaissez votre Taulier, il n’allait pas en rester à la virtualité et, vendredi soir, maraudant dans ces terres reculées, avec sa petite auto il y ait allé. Je me suis garé sur l’autre rive, en surplomb, puis j’ai emprunté le pont métallique (je ne sais pourquoi ces ponts me donnent toujours le frisson, sauf peut-être des images de films… des trains… le bruit infernal de ferraille sur ferraille… les wagons à bestiaux… Drancy… la nuit… le brouillard…) Celui-ci est routier. J’avais endossé ma vieille canadienne en cuir comme si j’allais au baroud. Sur le trottoir du 61, des fumeurs avec des bières, j’entre. Un bar, des gens de debout avec des bières, c’est plein et ça discute par grappes. Je passe le rideau humain pour gagner la salle, de taille modeste, où une tablée de jeunes filles et garçons, mangent, conversent et boivent de la bière. Je pose mon sac et ma canadienne sur une chaise face à une petite table ronde et je file au bar passer ma commande.


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Le personnel est jeune, sympa et disponible. Je choisis, sur l’ardoise, pour accompagner mon plateau de charcuterie, un vin de Loire bien sûr. Pas trop difficile le choix des vins est resserré mais intéressant :


-        5 rosés

-        9 blancs dont 1 Muscat de Rivesaltes et 4 vins de Loire

-        15 rouges dont 4 vins de Loire


Donc 8 sur 29 ce n’est pas si mal. Les vins sont vendus comme l’indique l’ardoise (désolé pour la qualité de la photo mais la lumière est mini et mon IPhone a des limites) au verre, en 50cl et à la bouteille à des tarifs raisonnables. Mais vous allez m’objecter : ils boivent tous de la bière ! Pas tout à fait, la population des plus de 30 ans, en mangeant, consommait des verres de rouge et à côté de moi un couple de filles avait commandé une bouteille de Chardonnay du Val de Loire du pays de Retz. Moi, je portai mon choix sur un mennetou-salon rouge 2008 d’Éric Louis 27€ link. Bien sûr, comme j'étais en auto, je lichais doux et je ramènais le flacon rebouché at home.


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« Ce Menetou Salon rouge (pinot noir) est récolté à la main sur des sols argilo-calcaires et sur un tapis de petits coquillages fossilisés appelés “œil de poules”. Vendangés à la main, les raisins sont égrappés et acheminés dans les cuves de pigeage. Puis, intervient ensuite la fermentation avec des remontages et pigeages modérés afin d’extraite la couleur et les arômes. »


Ça va bien, sans me jeter dans l'extase, avec mon assiette de charcuterie, par ailleurs d’excellente qualité, variée, avec du bon pain. En bon reporter j’observe d’abord la table de jeunes à ma droite, volubile et joyeuse puis, sur ma gauche s’organise une grande tablée de plus âgés qui se révéleront être des gens de cinéma (le 61 projette des films et des documentaires). En face de moi, un couple de trentenaire avec chien : un Jack Russell qui me fait les yeux doux, plus précisément à ma charcuterie. Le brouhaha est sympa, le lieu est l’exemple même de cette chaleur conviviale qui fait du bien au cœur et à l’âme. J’y reviendrai, accompagné.


Avant de tirer ma révérence je me porte vers le bar pour prendre un bock de bière et si possible bavasser. C’est une jeune et piquante toulousaine de la tablée qui, rentrant de fumer sa clope, engage la conversation. Elle c’est Éva, elle fait le CLCF (Conservatoire Libre du Cinéma Français) qui est l'Ecole de Cinéma privée la plus ancienne d'Europe.link Je lui indique ce que je fais seul ici. Elle rit. Le vin elle aime : le Fronton, Toulouse… Alors, pourquoi la bière je demande ? La réponse est simple : le prix, c’est moins alcoolisé et c’est un peu la boisson de ralliement de son groupe d’étudiants en cinéma.


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Je règle. Dehors, l’un des associés, Rémy Oudant (photo ci-dessous) je lui parle de vin. Le 61 fait des dégustations avec des vignerons. Moins qu’au début, sans doute parce que la clientèle n’est pas au rendez-vous. La prochaine dégustation c’est L’Hortus link, je pense m’y rendre. Mon humble avis : voilà un beau champ d’expérience pour mes petits copains des vins qui caressent la nature dans le sens du poil. Tous ces jeunes filles et jeunes gens sont, sans aucun doute, réceptifs et disponibles, encore faudrait-il leur causer sans leur prendre la tête avec des dégustations traditionnelles. Bref, l’extension du domaine du vin passe par des chemins de traverse et que l’on ne vienne pas me parler de la loi Evin qui, comme le soulignait sur Twitter un bon expert, est le cache-misère qui masque notre absence d’imagination. Milles sabords, au sabre d’abordage sur le quai de Loire et ne venez pas me chercher des noises sur celui de l’Oise !

 

Mais où est passée la SOMMELIERE ? Cherchez dans le plan et vous la trouverez...


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14 janvier 2013 1 14 /01 /janvier /2013 14:00

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Qui a dit que cette expression bien française est vulgaire ? J’en connais un mais je tairais son nom.


Elle vient de loin : « En effet, c'est au XVIIe siècle qu'on trouve l'expression « tortiller sa pensée » pour désigner de façon imagée des cheminements de pensée compliqués. Par opposition, pour signifier qu'on allait droit au but, sans hésiter, on pouvait donc dire « il n'y a pas à tortiller sa pensée », assez vite raccourci en un « y'a pas à tortiller » attesté en 1756 et qu'on trouvera chez Vidocq, par exemple.


Mais avant, à la fin du XVIIe siècle, on trouvait déjà un « tortiller du cul », appliqué aux femmes qui marchent en se déhanchant tout en sachant l'effet que cela produit sur des mâles en rut.

La combinaison des deux a donné, à la fin du XVIIIe siècle, un y'a pas à tortiller du cul avec le même sens que notre expression.


Quant à la version étendue, elle est citée en 1977 par François Caradec dans son « Dictionnaire du français argotique et populaire ». On ne sait pas si l'ajout des compléments avait pour but de faire rire ou de choquer, mais ils ont certainement plu puisque, au moins pour le premier, ils sont restés dans le langage familier. »


Certains donc excellent dans l’art et la manière de « tortiller leur pensée », en voici un bel exemple tiré d’un excellent tonneau de chêne français de la forêt de Tronçais :


« Voilà que Bettane et Desseauve publient un papier anti-vins sans soufre ajouté dans Gambero Rosso, le magazine italien qu’on aime bien. L’affreux Nossiter, cinéaste tremblotant, tout défrisé par cette remise à niveau, s’en fait l’écho sur Facebook sur le ton grandiloquent d'un Castro montant à l’assaut du capitalisme, en appelant au réveil des peuples, la mauvaise foi en sautoir, grotesque comme il sait faire et ça n’a pas raté, toutes les chaisières du mondovino y ont été de leurs petits cris, ça se tortillait dans tous les sens, ça criait au scandale en remuant des abattis comme autant de bébés oiseaux apprenant à voler et, à défaut d’arguments, ce sont les injures qui volaient bas. Du coup, moi, vous me connaissez, je n’ai pas pu m’empêcher de m’en mêler. Une belle baston où, comme toujours, les intelligents link se sont distingués des bas du front. Et là, je ne parle pas des gens qui sont d’accord avec moi/nous. Je ne parle que de ceux qui ne sont pas d’accord. Il y a ceux qui ont quelque chose d’intéressant à nous dire même si j'ai du mal à adhérer à leurs propos et les autres, ceux qui n’ont que des insultes à faire valoir, ce qui montre le niveau, mais j’ai peur qu’il s’agisse d’une seconde nature chez ces gens. Cela dit, je persiste à défendre la liberté Internet malgré ces trolls inaudibles. »


Questions du Taulier qui n’a pas moufté sur Face de Bouc sur cet important sujet des «rouges qui puent» et des blancs «encore pires» «mort-nés» pour cause d’oxydation prématurée. 


-  Qui sont les chaisières du mondovino ?


- Qui sont les intelligents ? Puisqu’il y a pluriel, ils sont donc plusieurs : forcément l’auteur de l’article cité Guerre : grands crus « chiants » contre vins naturels « tarés » Antonin Iommi-Amunategui, Guillaume Nicolas-Brion, Olivier Grosjean dit Olif, Lilian Bauchet qui sont cités…

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N’y en aurait-il pas des qui seraient un peu les 2 ?

 

Je sais qu’au dire du cardinal de Retz « l’on ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment » mais un peu de simplicité ne saurait nuire à la clarté même d’une belle baston sinon le risque est grand de se faire l’allié de ses pires adversaires ou de foutre sur la gueule à ses prétendus amis : pas vrai le père Pousson grand adulateur de Nossiter.


Bref, je reste un farouche partisan du « Il ne faut pas tortiller du cul pour chier droit dans une bouteille » et d’appeler un chat, un chat…

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14 janvier 2013 1 14 /01 /janvier /2013 00:09

Les réseaux sociaux ont ceci de formidable : ils fourmillent de gens absolument insupportables et détestables  (remarque que certains m’appliquent sans aucun doute). Moi ça ne me dérange pas : j’adore être détesté et je m’adonne de temps à autre à une saine détestation. Alors, si vous en avez le loisir un jour dressez donc la liste de celles et ceux « que vous ne pouvez plus voir en peinture. »


L’idée initiale est de « ne pas supporter même l’image, la reproduction d’une personne que l’on n’aime pas ». Avec les réseaux sociaux, en dépit de la persistance de certains à faire accroire qu’ils ou elles ont moins de 30 ans en publiant de vieilles photos ou des réajustées par Photoshop, l’expression reprend toute sa saveur. Ce petit détour, évoquant une expression de la langue française, afin de me soumettre aux tests de contrôle du Dr Charlier, me permet de bien introduire mon sujet en détournant cette vieille expression.


Oui, j’adore voir en peinture les harengs-saurs.

 

La preuve :


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Ce tableau d’André Lemaître, au temps où j’étais fou de peinture, j’ai longtemps désiré en faire l’acquisition à la Galerie Danielle Bourdette-Gorkowsky 5 Quai Saint-Etienne 14600 Honfleur, www.galeriedaniellebourdette.com/ mais, après moult hésitations, liées bien sûr au prix, je ne l’ai pas fait et je le regrette. Cette huile sur isorel, peinte en 1929, faisait partie de la collection de l’artiste et ses héritiers l’avaient mise en vente. La récente exposition Chaïm Soutine à l’Orangerie m’a mis sous le nez une nature morte aux harengs et de nouveau j’ai de nouveau succombé à la fascination du hareng saur à l’huile (désolé, je n’ai pu m’en empêcher). Scotché le Taulier !


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Ce qui me fascine c’est l’ascétisme, le minimalisme, et de l’œuvre, et du sujet, ce hareng saur nourriture des pauvres, de la classe ouvrière (ça c’est pour plaire à Léon) qui a fait la prospérité de Boulogne-sur-Mer, dès le Moyen Âge. La préparation du hareng par les Boulonnais fut reconnue internationalement.


À l'origine, simple hareng desséché pour sa conservation et sa consommation par les peuples de mer, le hareng sor va prendre une grande importance commerciale à partir du XIIIe. Alexandre Dumas, dans son Grand Dictionnaire de cuisine, affirme que « C'est un nommé Bruckalz qui a inventé l'art de fumer les harengs. » Il précise : « Le hareng pec et nouvellement salé doit toujours venir de Rotterdam, de Leawarde ou d'Enkhuizen, en Hollande ; on le coupe par rouelles et on le mange tout cru, sans lui faire subir aucun autre apprêt que celui d'une salade. Les plus beaux harengs saurs, les plus grands, les plus charnus, les plus dorés, les mieux fumés au genièvre sont les saurets de Germuth, en Irlande. »


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Saur selon le Robert : adj. m (1573, d’abord écrit sor, 2e moitié du XIIIe ; emprunté selon Wartburg au moyen néerlandais soor « séché ». Selon P. Guiraud, le mot vient d’une base latine saur servant à désigner des animaux à couleur mêlé de brun. Ce terme ne s'utilise habituellement que pour ce type de hareng dont la peau, initialement d'un bleu profond, se dore sous l'effet du fumage, pour certains chevaux et, en fauconnerie, pour un oiseau de moins d'un an.


En fonction du temps de salage et de fumage – et en fonction des pays –, le hareng saur peut être appelé différemment :


-        Fraichement salé, c'est le hareng pec ;

-        moins salé, c'est le craquelot.

-        bouffi ou bloater ; fumé entier, c'est le buckling ;

-        ouvert et aplati, légèrement fumé, c'est le kipper que les Anglais prennent au déjeuner ;

-        très sec, fabriqué pour être conservé très longtemps, c'est le hareng franc-saure.

-        en wallon, c'est un haring saur ou un sorèt, néologisme qui se rapproche de sauret, un ancien adjectif synonyme de saur.

-        En Brusseleer, c'est un boesjterink.

 

Ayant à nouveau satisfait Léon j’en viens à l’essentiel :  l’avantage de la consommation du hareng saur c’est que ça donne soif et que la soif c’est bon pour l’extension du domaine du vin. Quel vin ? ça nos grands experts en alliance en tout genre, s’ils ne sont pas trop occupés à Twitter vous le diront bien mieux que le Taulier qui lui vous propose tout même un pouilly fuisse en chatenay 2011 de la maison PUR link , 3 eme année en convertion AB, vinif zero sulfites, mise en bouteille zero sulfites !!!!!! Tout pour plaire au meilleur promoteur des Vins naturistes... les vins à poils... je sens monter la bête qui sommeille en moi... vive la nature !


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RECETTE qui devrait plaire à SAMIA cuisineetsentiments.com/   : Harengs en condiment.

 

« Fendez un hareng saur par le milieu et grillez-le. Enlevez la chair et la laitance (œufs). Pilez-le dans un mortier avec une cuillérée à soupe de moutarde forte, 1 cuillerée à soupe d’huile d’olive, quelques grains de poivre de Cayenne, une pointe de sel. Réduisez en purée. Mettez dans des petits bocaux de verre. Fermez hermétiquement et gardez au réfrigérateur où il se conserve longtemps. Servez-vous-en délayé dans de l’huile et du vinaigre. »

 

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13 janvier 2013 7 13 /01 /janvier /2013 07:00

Après ma sortie gros sabots sur les banlieusards envahissant Paris pendant l’entre-deux fêtes je m’attendais à une belle avoinée de ma Jasmine très jugulaire-jugulaire sur cette forme de ségrégation vulgaire très bien portée du côté de Saint-Germain-des-Prés. Nous nous croisions le plus souvent au petit-déjeuner car ma très chère épouse était mobilisée sur plusieurs fronts dont le plus chaud : le mariage pour tous. Comme je jouais à merveille mon rôle de papa-poule qui fait les courses, va chercher les mouflons à l’école, couche tout le petit monde à l’heure avec histoire à la clé, je pensais plaider avec humilité les circonstances atténuantes. Le soir, lorsqu’elle rentrait d’une de ses multiples réunions, je roupillais comme un bienheureux. Bref, nous étions un couple moderne, sauf que moi j’avais plus la tronche à être grand-père que père. Donc, le lundi matin, je venais de lui préparer son bol de Ricorée et je lui avais soigneusement graissé ses toasts de Nutella, lorsqu’elle me rejoignit dans sa tenue de femme d’action les pieds fourrés dans des Uggs à paillettes. Jasmine me claquait deux bises avec entrain. Elle sentait bon. Je faisais profil bas, l’air béat. France Inter étant en grève nous bénéficiions d’un flux ininterrompu de musique comme dans un supermarché. Façon de parler nous n’allions jamais dans les supermarchés. Son Ricorée n’ayant pas atteint son point de buvabilité Jasmine assise droite comme un I, tapotait ses beaux ongles sur le formica de notre table année 50 en me  souriant. Le calme précédent la tempête pensais-je en beurrant ma baguette. « Mon amour, envoie-les chier ! » fut son incise. Ébahi, j’opinai. « Te laisse-pas faire mon chéri, contre-attaque ! » Je m’enfilai à la hâte une gorgée de café bouillant « Mais comment Ondörkhaan ? » Ce petit surnom dont je l’affublais était notre secret, un code. « Ressers leur ce que tu as écrit sur ton temps dans le 9-3 ! »

-         Tu crois ?

-         Oui mon puceron adoré !


Convaincu, je m’exécutai :

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« Au Blanc-Mesnil, parfois, quand le vent tournait, le centre-ville sentait le bouillon Kub. Ça me changeait des effluves sucrés du Petit LU qui donnaient à nos soirées nantaises un goût d’enfance. De la zone de la Molette, coincée entre la gare de triage et les pistes du Bourget, au 192 de l’avenue Charles Floquet, les deux grandes cheminées de l’usine Maggi crachaient encore, plus pour longtemps d’ailleurs, des vapeurs chargées d’arôme de pot-au-feu et de poule au pot. Les vieux ouvriers parlaient du temps où en galoches de bois ils travaillaient dans la vapeur des énormes marmites de 1300 litres pour verser les sacs de farine végétale dans l’eau bouillante. La plupart d’entre eux, des algériens venus du même village ou issus de la même famille, terminaient leur vie, murés dans le silence et l’oubli, au sein de foyers délabrés. Ceux qui jouaient aux cartes, des cartes d’aluette, m’avaient pris en sympathie, et ils me rappelaient, avec un sourire désabusé, que lorsqu’ils étaient arrivés au Blanc-Mesnil ils étaient français et que maintenant, loin d’une Algérie qu’ils ne connaissaient pas, ils n’étaient plus rien. Je passais de longs moments à les regarder   jouer en sirotant avec eux du thé à la menthe. Depuis que le géant suisse Nestlé avait bouffé Maggi l’usine fabriquait aussi des petits pots pour bébé et tout le monde ici, mes compères algériens en premier, sentaient bien que les jours de la SAM, la société alimentaire moderne, étaient comptés. En 1969, Findus absorbé par Nestlé se met à y faire faire des crêpes fourrées et du poisson pané avant de se délocaliser à Beauvais quatre ans plus tard. Mes vieux, j’en suis sûr, ne sont pas allés voir leur usine et ses deux grandes cheminées imploser et choir dans l’herbe de la zone. Si je vous parle longuement de cette histoire c’est qu’au Blanc-Mesnil j’ai découvert le petit monde ouvrier de la Ceinture rouge de Paris et le militant de base du Parti Communiste qui veillait sur lui comme le curé de mon pays sur ses ouailles.


Affecté au commissariat de la place Gabriel Péri je coulais des jours paisibles. Mon patron, le gros et débonnaire, Bourrassaud, ne nous menait pas la vie dure et, très vite, il se prit d’une réelle affection pour moi. Ainsi je connus Marie-Jo, sa pulpeuse et tendre épouse qui, elle, m’annexa pour assouvir ses fantasmes volcaniques. L’imagination de Marie-Jo ne trouvait aucune limite, avec elle je connus les joies d’une fornication débridée en des lieux incertains : les cages d’escalier, les portes cochères, les parkings d’immeubles, même les arrière-salles de café, où me disait-elle, en se réajustant après nos ébats, je devais m’estimer heureux qu’elle eut réfréné, avec beaucoup de maîtrise, les gémissements et les râles de plaisir que provoquaient mon rut. Je n’étais pas dupe de son baratin, ce qui l’excitait, la faisait jouir en des orgasmes cataclysmiques, ce n’était pas mes talents d’amant mais la crainte permanente qu’on nous surprenne. Les Bourrassaud habitaient rue d’Altricham-Sandwell dans l’une des nombreuses cités qui poussaient comme des champignons. Au Blanc-Mesnil, bien évidemment, avec l’avenue Vladimir Ilitch Lénine, les rues Maurice Audin et Paul Langevin, la rue Gorki encadrée bizarrement par celles du général Giraud et de Victor Hugo, on barbotait majoritairement dans un bouillon à la gloire des héros de la patrie du communisme et du socialisme réel. Pour ceux qui l’ignorent, André Lurçat, qui au salon d’automne de 1923 avait présenté dans la section urbanisme « une architecture simple, franche de forme et dénuée de tout ornement, avec comme technique, le béton armé, comme couverture, une terrasse… » dans les années 60 avait mis, avec un bonheur apprécié par les dirigeants communistes, ses idées en pratique au Blanc-Mesnil. Comme pour Péret au Havre, le geste architectural ne me semblait pas dénué d’intérêt, de recherche et même de respect pour l’habitant, mais l’ensemble suintait d’une gaité très proche de celle du réalisme socialisme : le genre à se flinguer les soirs d’hiver. Mes amis les vieux algériens, l’éruptive Marie-Jo meublaient vaille que faille mon ordinaire au Blanc-Mesnil et, tout aurait été comme dans le meilleur des mondes si, à Paris, ma permissivité coupable à l’endroit de Sylvie n’avait accumulé un paquet d’emmerdements dont, bien évidemment, je me souciais comme de ma première chemise. »           

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13 janvier 2013 7 13 /01 /janvier /2013 00:09

photomariage.JPGCe dimanche ma plume a refusée toute érection afin de me protéger d’égarements, de dérapages ou d’outrages. Perché dans mon neuvième étage je suis cerné à l’Est et à l’Ouest car sur les trois cortèges, qui partiront dimanche à 13h, deux sont proches de chez moi : place d'Italie (XIIIe) et Denfert-Rochereau (XIVe). Rien, je n’écrirai rien, je me tairai.


Une dédicace cependant,  « La pute de la Côte Normande » de Marguerite Duras aux éditions de Minuit ce sont 13 pages. C’est court, je pourrais, tel un Lucchini soudain devenu muet, vous les transcrire, ça m’occuperait.


« Paru dans Libération, le 14 novembre 1986, La Pute de la côte normande est le complément nécessaire à la lecture des Yeux bleus cheveux noirs. En effet dans ce nouveau texte, Marguerite Duras raconte de quelle façon elle a écrit l’été dernier dans son appartement de l’hôtel des Roches noires à Trouville, l’histoire du jeune étranger aux yeux bleus cheveux noirs. Elle décrit ce que fut ce moment de l’écriture, sa violence, ses cris et elle explique aussi pourquoi elle a dédié son roman à Yann Andréa (l’auteur de M. D.). »


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« C’est l’été 1986. J’écris l’histoire


Pendant tout l’été, chaque jour, quelquefois le soir, quelquefois la nuit. C’est à cette époque-là que Yann entre dans une période de cris, de hurlements. Il tape le livre à la machine, deux heures par jour. Dans le livre, j’ai dix-huit ans, j’aime un homme qui hait mon désir, mon corps. Yann tape sous dictée. Tandis qu’il tape, il ne crie pas. C’est après que ça survient. Il crie contre moi, il devient un homme qui veut quelque chose, mais ne sait pas quoi. Il veut, mais il ne sait pas quoi. Alors il crie pour dire qu’il ne sait pas ce qu’il veut (…)


Je ne le vois presque jamais, cet homme, Yann. Il n’est presque jamais là, dans l’appartement où nous vivons ensemble au bord de la mer. Il marche. Il parcourt dans la journée beaucoup de distances diverses et répétées. Il va de colline en colline. Il va dans les grands hôtels, il cherche des hommes beaux. Il trouve quelques beaux barmen. Sur les terrains de golf aussi, il cherche. Il s’assied dans le hall de l’Hôtel du Golf et il attend, il regarde (…)


J’ai vécu avec ça tout l’été. Je devais l’espérer, aussi. Je me plaignais des gens, mais pas du principal, pas de ce que je dis là. Parce que je pensais qu’ils ne pourraient pas le comprendre. Parce qu’il n’y avait rien dans ma vie qui avait été aussi illégal que notre histoire, à Yann et à moi. C’était une histoire qui n’avait pas cours ailleurs que là, là où nous étions.


Il est impossible de parler de ce que Yann faisait de son temps, de son été, c’est impossible. Il était complètement illisible, imprévisible. On pouvait dire qu’il était illimité. Il allait dans tous les sens, dans tous ces hôtels, pour chercher au-delà des hommes beaux, des barmen, des grands barmen natifs de la terre étrangère, celle d’Argentine ou de Cuba. Il allait dans tous les sens. Yann. Tous les sens se rejoignaient en lui à la fin des journées, des nuits. Ils se rejoignaient dans l’espoir fou d’un scandale possible, d’une généralité inouïe, dont ma vie aurait été l’objet. À la fin, ça a pu commencer à être lisible. On était arrivés quelque part dans un lieu où la vie n’était pas complètement absente.


On en recevait des signaux, quelquefois. Elle passait, la vie, le long de la mer. Quelquefois, elle traversait la ville dans les cars de police des mœurs. Il y avait les marées aussi, et puis Quillebœuf, qu’on sait être au loin, partout à la fois come Yann. »


 

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12 janvier 2013 6 12 /01 /janvier /2013 11:34

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Je fus, je suis sans doute encore mais il faut écrire maintenant vieux, une jeune con prétentieux, ambitieux, imbuvable. Et puis, un soir, j’ai quitté mon beau bureau du 78 rue de Varenne, blotti dans une bulle, pour traverser Paris dans une petite camionnette blanche surmontée d’un luminion bleu, couinant deux tons, destination Lariboisière, qui n’est pas une résidence secondaire mais un lieu où l’on effectue des menues réparations pour nos petites mécaniques humaines.


Nu comme un ver ça vous remet les pieds sur terre, à la bonne place, tout petit homme de passage, un grand professeur vous explique votre cœur : mourir, quel drôle de mot. Et puis, quelques temps après, dans une grande salle, qu’avait une gueule de vaisseau spatial, des hommes verts m’ont bombardé le cœur. Opération réussie au septième tir. Merci.


Ce petit texte je l’ai écrit juste avant le bombardement et quand je suis sorti de Lariboisière, la vie je l’ai pris par un autre bout avec un peu plus d’humilité, de respect, mais aussi de liberté.

 

Scrutez bien la dernière photo de l'équipe de garde en 1937 : Batel en ferait un infarctus

 

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12 janvier 2013 6 12 /01 /janvier /2013 00:09

La RVF a remis les Trophées du vin aux onze professionnels qui incarnent le rayonnement du vin en France. La soirée a eu lieu au Bristol le 10 janvier 2013.

 

L’an dernier, l’avait rien demandé, le Taulier comptait parmi les invités du Président de la RVF, un certain Jean-Paul LUBOT. Comme c’est étrange cette année j’avions point eu de carton : exit le vilain petit canard noir qui a osé rappeler à une huile que les règles de la bienséance veulent que l’on ne sollicite jamais une invitation, et que celles de la déontologie professionnelle exigent que l’on paie ses additions.

 

Pourtant au Bristol j’avions aussi des amis comme Jean-François Préau de la coopérative de Mailly mais aussi certains qui auraient aimé me sonner les cloches. Pas très élégant tout ça, pas très fair-play, l’important c’est de plaire, surtout de surtout ne pas déplaire, « petit  blogueur de merde » à la niche. La presse est sous la férule de ceux qui tiennent les cordons de la bourse alors mieux écarter les emmerdeurs de mon espèce.

 

Ce qui me fait beaucoup sourire c’est que, même invité, je n’y serais pas allé. La raison en est toute simple : bien loin des petits fours et des nectars parfois surfaits bien mieux m’attendait. Avant de tirer ma révérence, je salue tout de même tous ceux des journalistes de la RVF que j’aime bien, dont j’apprécie le travail. Pour le reste quoi dire ? Tout simplement : Rien, c’est si petit et si mesquin… si humain…

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11 janvier 2013 5 11 /01 /janvier /2013 14:00

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Produire autrement c’est beau comme un slogan alors, le Ministre de l’Agriculture, le 18 décembre 2012, avait convoqué le ban et l’arrière-ban d’agricultrices et d’agriculteurs engagés dans des parcours novateurs pour qu’ils dialoguent avec des chercheurs, formateurs, étudiants et responsables d’organismes professionnels. Il y avait foule, près de 600 personnes. Tables rondes et débats, je n’y étais pas mais, le professeur Philippe Baret, enseignant-chercheur à l’Université de Louvain (Belgique) Grand témoin de cette journée, a souligné le caractère enthousiasmant et prometteur de ces initiatives, tout en rappelant les points clé qui doivent nous guider pour passer d’une logique de pionniers à un nouveau modèle permettant de réinsérer l’agriculture dans la société.   


Philippe Baret ne manque pas d’humour, ni de lucidité : « Venu d’un pays voisin qui attend de la France d’autres contributions que des évadés fiscaux et qui vous regarde comme un modèle, je rêve d’une France agricole exportatrice de savoirs et d’expérimentations. Si l’agriculture d’hier était celle des stocks de céréales, on peut rêver que l’agriculture de demain soit celle du stock de connaissances ».


Deux bonnes nouvelles


Je voudrais d’abord vous dire qu’au regard des magnifiques images qui ont défilé toute la journée sur les écrans (merci les photographes) et dans vos yeux, c’est beau chez vous. J’ai l’impression intime et profonde que les agricultures que nous avons vues aujourd’hui peuvent rencontrer les trois injonctions du philosophe : faire le bien, le bon et le beau. Je préfère ce triptyque à l’hyper-performance.


Pourtant, comme Nietzsche et Jean-Pierre Tillon, nous partageons tous un même sentiment d’inquiétude et d’incertitude : les solutions pour lesquelles nous nous sommes enthousiasmés aujourd’hui suffiront-elles à répondre aux défis qui nous attendent, permettront-elles de laisser à nos enfants une planète plus durable ? Sont-elles réservées à 10 % de pionniers ou concerneront-elles un jour 90 % des agriculteurs ? Je n’ai pas la réponse mais, d’un point de vue de chercheur, j’ai quand même deux bonnes nouvelles. La première c’est que certes la planète est mal en point, mais nous avons aujourd’hui une vision claire et objective des équations à résoudre. Si nous voulons prendre nos responsabilités, nous pouvons le faire en connaissance de cause. La seconde bonne nouvelle, c’est qu’aujourd’hui, en France, et partout en Europe, aux Etats-Unis, au Brésil, en Argentine, en Afrique et en Asie, des solutions nouvelles sont expérimentées, des agriculteurs et des agricultrices réinventent l’agriculture. Marion Guillou nous en a parlé ce matin. Ils construisent des innovations qui ne sont pas seulement technologiques mais aussi organisationnelles ou sociales.

 

Suite ICI : link

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11 janvier 2013 5 11 /01 /janvier /2013 00:09

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Dans le jargon de la rue Varenne elle est dénommée : la Profession, un drôle de nom qui regroupe une myriade d’OPA, rien à voir avec la Bourse puisque ce fourre-tout désigne les Organisations Professionnelles Agricoles. Elles sont verticales ou horizontales, c’est-à-dire que les premières représentent une production : céréales, fruits, vin, bovins, ovins, porcins… etc. et les secondes des services : assurances (Groupama), crédit (Crédit Agricole), coopération, syndicalisme (FNSEA, CNJA) … etc.  Tout ce petit monde adore se réunir en Congrès tous les ans, inviter le Ministre de l’Agriculture pour le conspuer s’il est de gauche, l’applaudir ou le chahuter pour faire genre s’il est de droite.


De mon temps, surtout avec Rocard, le Ministre ne se tapait que les grosses cylindrées laissant à son cabinet le soin de le représenter à la foultitude de Congrès : ainsi je fus le premier à aller à un congrès des Caves Particulières (ancêtre des VIF) qui se tenait dans le château de Blois, en 1984 je crois, à la veille des négociations d’élargissement de la CEE à l’Espagne et au Portugal. Grand moment de n’importe quoi avec mon ami José Puig des PO suivi d’un dîner dansant (sic). De nos jours, la pluralité syndicale, l’irruption de nouvelles organisations, le goût immodéré des Ministres pour la communication, font que ceux-ci passent beaucoup de temps, beaucoup trop à mon goût, à discourir jusque devant le congrès  des éleveurs d’escargots bio.


Bref, se taper le discours constituait souvent une performance vu le grand amour que portaient les agriculteurs aux socialo-communistes (appellation de l’époque remplacée par rien vu que les Verts donnent encore plus d’urticaire aux gars de la terre que les Rouges) mais, avec de l’entraînement, juste ce qu’il faut d’habileté, ce n’était qu’un pensum à évacuer. Non le pire était à venir : le déjeuner ! Un détail d’importance : dans certaines organisations le déjeuner précédait les discours de clôture ce qui présentait l’énorme avantage de voir la grande majorité de la salle s’assoupir très rapidement sous l’effet d’une lourde digestion. Comme le représentant du Ministre parlait en dernier c’était un réel plaisir de contempler du haut de la tribune un océan d’assoupis. Souvenir d’un congrès à Royan où une grande baie m’offrait à droite le spectacle de la mer : le discours fut exécuté à la vitesse grand V.


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Revenons au déjeuner. Table d’Honneur, plantée au centre d’une marée de tables des sans-grades, où le Président du bouzin, parfois son épouse (certaines organisations promènent les dames en car pendant la durée du Congrès qui dure 2 jours minimum) et surtout les autorités locales : le Préfet et/ou le sous-préfet, les élus : députés, sénateurs, conseillers généraux et régionaux, le maire de la ville du Congrès, les administrations  agricoles et économiques, les chefs du Crédit Agricole et autres machins, souvent un gradé de la Gendarmerie, j’en passe sans doute mais ce dont je suis sûr c’est que la tablée était presqu’exclusivement mâle.


La grande question n’était pas la conversation vu que le Président vous tenait le crachoir, que le Préfet cirait les pompes, que les élus se poussaient du col et que vous pouviez vous contenter de prendre un air très inspiré, opiner du bonnet lorsque c’était possible, sourire lorsque c’était une lourde charge contre le gouvernement, bref gérer le temps qui passait en se disant que le soir ce serait l’extase dans des bras plus accueillants. Le problème c’était la bouffe. En général lourde, pâteuse, bourrative, froide lorsqu’elle devrait être chaude, tiédasse alors qu’elle eut dû être fraîche, fade… Pourtant il fallait manger, et pour des raisons diplomatiques, et pour des raisons physiques : se taper un discours le ventre creux c’est prendre le risque de la défaillance comme un cycliste dans le Tourmalet. Donc je mangeais. Je mangeais en me disant que ce n’était pas pire que le frichti de ND de la Forêt.


Restait le VIN. Là ça dépassait, en règle générale, y compris malheureusement dans les congrès où le vin était au centre des débats, l’abomination de la désolation. L’horreur absolue de quilles achetées au mètre par le gestionnaire du Palais des Congrès du coin : la palme revenant sans aucune contestation à la CGB et l’AGPB avec d’affreux Bordeaux qui semblaient avoir baignés au cours de leur courte vie dans un tas de vieilles planches desséchées. Vous me direz : t’étais pas obligé de boire ! C’est vrai mais vu la solidité de la bouftance il me fallait faire couler la miette. Alors me mettre à l’eau ? Très mal vu du Président paysan qui lui se lichait le nectar en le vantant. Bref, je me rinçais la bouche avec parcimonie mais Dieu que j’ai souffert au sens figuré comme au sens propre.


Quand est-il de nos jours ? Je n’en sais fichtre rien puisque je ne mets plus les pieds dans les Congrès. J’oubliais : dans tous les congrès il y avait toujours une table de journalistes. Je n’y ai jamais rencontré de journalistes de la presse dites vineuse lorsqu’il s’agissait de congrès of wine. Je suggère donc à mes « confrères » des grandes revues d’esthètes de se faire répertorier par le Service de Presse du 78 rue de Varenne afin d’être invité aux Congrès petits et grands. Ainsi pourraient-ils déguster des vins de Congrès et les commenter. Je vous assure que ces vins-là ça représente un sacré paquet de vente au mètre linéaire.

 

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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 14:00

Je le concède avec honte au sieur Charlier je suis à l’aoualpé depuis que mon Grevisse s’est retrouvé enfoui au fin fond d’un carton égaré dans les entrailles de FranceAgrimer. Oui, je suis nu comme un ver et ça me désespère car j’écorche, j’estropie, je mutile, je dégrade notre vieille langue, ce bon françois. Pour ça je me fais taper sur les doigts par Me Charlier notre correcteur bien-aimé.


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Plutôt que de me couvrir la tête de cendres, d’endosser la robe des bourgeois de Calais pour me rapprocher de la Flandre de notre intraitable Léon, je me suis précipité sur un petit opus « Ce français qu’on malmène » de Pierre Valentin Berthier et Jean-Pierre Colignon » chez Belin 10,70€ que j’avais acheté pour tenter de combler mes énormes lacunes linguistiques. Afin de plaire au cantonnier (boucheur de trou communal) Charlier j’ai commencé à réviser. Tout d’abord, bien sûr, j’ai lu la Préface étrangement signée JB. Je puis vous assurer que ce n’est pas moi car je suis un cumulard de turpides linguistiques, un multirécidiviste en apnée orthographique si bien que les auteurs m’ont fait placer sous tente à oxygène.


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Ceux-ci se présentent comme des « écologistes de notre patrimoine langagier » qui veulent nous « faire prendre conscience du danger qui le menace et mettre en évidence les comportements grâce auxquels chacun de nous peut contribuer à le préserver et à le développer. » Poubelle verte, poubelle jaune, j’espère qu’ils ne sont pas aussi sectaires que les khmers verts type Noël Mamère. Si je peux, si j’en ai le courage surtout, je vais entamer une procédure de conversion afin d’obtenir le label et, dans la foulée, je jouerai sans état d’âme la carte de la biodynamie de la « Saint Taxe »


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Pour plaire à mon grand faiseur de commentaires, un peu mou du plumeau ces derniers temps, j’ai choisi dans le chapitre : SENS DES MOTS l’apocope et l’aphérèse.


Sous le titre très sexy « L’apocope de la première syllabe, ou l’étêtement des pieds. » nos écolos des mots se payent la fiole d’Armand Jammot le producteur de l’émission-culte dans les maisons de retraite « Des Chiffres et des Lettres » qui laisse publier l’horreur suivante « Exceptions chez les apocopes… – On trouve enfin quelques apocopes dont les syllabes retranchées ne sont pas celles de la fin mais le début du mot »


Abomination de la désolation :


-        Primo : « D’abord en appelant constamment « apocopes » les mots réduits ainsi par la suppression d’une ou de plusieurs syllabes (ou d’un phonème) à la fin d’un mot : télé pour télévision, prof pour professeur, sana pour sanatorium, etc… Première erreur : apocope désigne exclusivement le phénomène linguistique, non les termes qui en résultent. Ces derniers doivent être appelés mots apocopés. Bien noté Pr Charlier dorénavant lorsque je couperai la tête des mots je saurai qu’ils sont apocopés (rien à voir avec l’UMP).


-        Seconde erreur : une belle « perle de culture » : l’auteur, sous le titre Exceptions chez les apocopes… déclare donc qu’il existe « quelques apocopes dont les syllabes retranchées ne sont pas celles de la fin mais le début du mot »… Affirmation d’une légèreté insoutenable : « en vérité, il ne s’agit plus du tout d’apocope, mais de son contraire, l’aphérèse, phénomène linguistique consistant dans la disparition d’un ou de plusieurs phonèmes, d’une ou plusieurs syllabes, au début d’un mot. Ainsi : bus, pour autobus. Là non plus il ne faut pas dire que les mots tronqués sont « des aphérèses »


Je respire. Oui, en effet j’ai échappé au pire mais comme la rechute est au bout de mes lignes je continue ma thérapie sous le contrôle du Dr Charlier.

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