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20 janvier 2013 7 20 /01 /janvier /2013 00:09

Il neige sur Paris, une bonne soupe bien chaude s’impose lorsqu’on rentre chez soi et que l’on a enlevé ses Uggs, posé ses mitaines et sa canadienne. Bien sûr, si l’on veut faire genre on peut se rendre dans un bar à soupe www.lebarasoupes.com mais rien ne vaut pour moi le fait chez soi dans la simplicité.


2416616.jpg.  

Au Bourg-Pailler, dans le grand faitout avec les légumes d’hiver qui bouillotait sur le coin de la cuisinière ma mémé Marie un peu avant l’heure du dîner pelait des grosse patates, des Bintjes, et les plongeait dans le bouillon. Lorsqu’elles étaient cuites à point, c’est-à-dire ni trop pour partir en quenouille, ni pas assez, la mémé avec une écumoire les retirait une à une pour leur faire subir un écrasement à la fourchette. Une ou deux louches de bouillon, un bout de beurre salé et la soupe de patates fumante était prête à être consommée. Un must ! Un régal ! J’en redemandais.


L’histoire que je vais vous raconter en est la preuve. Je devais avoir 5 ans et mes parents m’avaient emmené au de mariage du cousin Daniel de Nieul/le Dolent et j’avais même marché avec des demoiselles de mon âge devant les mariés. Je me souviens qu’il y avait devant nous un accordéoniste. Le soir venu, au souper, fatigué de ma journée, face à  un menu copieux, je décrétais buté que je voulais rentrer à la maison manger de la soupe de patates de la mémé Marie. Bien évidemment l’histoire fit le tour de la famille.


Avoir dans son réfrigérateur un bon bouillon de légumes fait maison est chose simple. Éplucher une ou deux grosses patates que l’on a stockées à l’abri de la lumière dans un lieu sec est à la portée de tout être humain normalement constitué. Je signale aux petites louves et petits loups que les pommes de terre non traitées ou non bombardées aux rayons ça germe assez vite, donc achetez-les en moindre quantité ainsi elles ne seront pas ridouillées car les germes les pompent. Le temps de cuire et la soupe est prête à être consommée bien chaude.

Du temps de mémé Marie j’étais un buveur d’eau avec parfois une lichette de vin pour la rougir. La soupe de patates ne s’accommode pas du chabrot, et d’ailleurs je ne suis pas amateur de chabrot, mais après s’être réchauffé le corps s’offrir un bon verre de rouge du genre « nature » plein de fruit ne nuit en rien à la digestion. Pour une double raison je vous propose un Prieuré-Roch, la première c’est que c’est Eva qui le propose ICI link et la seconde c’est que ça annonce ma chronique de lundi.


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19 janvier 2013 6 19 /01 /janvier /2013 13:00

Lever un instant le nez de son verre ne constitue pas un acte de défiance à l’égard du vin. Le lever pour jeter un œil sur quelques chiffres qui nous révèlent, bien mieux que des discours ou des partis pris, l’état de notre pays me semble intéressant et important. Bien sûr les chiffres c’est chiant, ça ne provoque pas le buzz sur Face de Bouc  et sur Twitter ça fait moins de RT que « Et là soudain Guaino se prend pour Malraux » à propos du mariage pour tous.


Même si ça peut surprendre ceux qui croient au vin naturel comme ceux qui n’y croient pas ces évolutions devraient intéresser le monde du vin car parmi ces français recensés sont, pour certains, soit des consommateurs de vins, soit ceux qui vont en consommer. La reconquête que j’évoquais hier passe par des analyses fines des ménages français. Si vous en avez le courage parcourez ces chiffres ils sont riches d’enseignement.

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Extrait du Bilan démographique 2012 La population croît, mais plus modérément par Vanessa Bellamy et Catherine Beaumel, division Enquêtes et études démographiques, Insee link


« Au 1er janvier 2013, 65,8 millions d’habitants peuplent la France, dont 63,7 vivent en métropole. En 2012, la population a augmenté plus faiblement que les années précédentes. Si le nombre de naissances se stabilise (822 000), le nombre de décès est beaucoup plus élevé qu’en 2011 (571 000), du fait d’une mortalité plus forte, notamment en début d’année. Le solde naturel est ainsi le plus faible enregistré depuis 2003.     

 

241 000 mariages en 2012

 

Le nombre de mariages est estimé à 241 000 en 2012 (tableau 5). Il s’agit de la première année de hausse significative après une baisse quasi continue depuis l’an 2000. Au tournant du millénaire, 305 000 mariages avaient été célébrés. Les mariages sont de plus en plus tardifs : depuis 2002, l’âge moyen au premier mariage a progressé de 1,5 an pour les hommes et 1,8 an pour les femmes, atteignant 31,9 ans pour les hommes et 30,1 ans pour les femmes. Depuis 1994, ces âges moyens ont augmenté de plus de trois ans.


 En 2011, le nombre de divorces s’est stabilisé autour de 133 000, après un pic en 2005 (155 300). Jusqu’en 2005, on concluait chaque année plus de deux mariages pour un divorce (2,6 en 2000). Depuis cette date, on conclut moins de deux mariages pour un divorce, 2011 atteignant même le niveau le plus faible : 1,8 mariage pour un divorce.


La part des enfants nés hors mariage augmente tendanciellement, car le nombre de mariages diminue sur longue période et la natalité progresse. En 2011, 56 % des enfants naissent hors mariage contre 37 % en 1994.


La part des mariages célébrés en France où au moins un des deux époux est de nationalité étrangère se stabilise en 2011 autour de 16 %. Cette stabilisation rompt ainsi avec la tendance à la baisse observée depuis 2003, année où cette part avait atteint son niveau le plus haut (19,9 %). Cette évolution sur une dizaine d’années est liée à celle des mariages mixtes (un conjoint français, un conjoint étranger), et plus particulièrement à celle des mariages entre un conjoint français et un conjoint non ressortissant de l’un des 27 pays de l’Union européenne, alors que celle des mariages entre deux étrangers reste stable depuis 2003, autour de 3 % des mariages.


L’espérance de vie marque le pas en 2012


En 2012, l’espérance de vie à la naissance n’augmente pas, du fait du grand nombre de décès survenus dans l’année. Elle stagne pour les hommes (78,4 ans) et diminue même de 0,2 point pour les femmes (84,8 ans). Depuis 1994, l’écart d’espérance de vie entre les hommes et les femmes s’est réduit, passant de 8,2 à 6,4 années (graphique 3). Depuis le début des années 2000, la progression de l’espérance de vie a été de 3 années pour les hommes contre 1,9 an pour les femmes.


Graphique 1 : Évolution du nombre de naissances et de femmes en âge de procréer


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Graphique 3 : Évolution de l’espérance de vie


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Graphique 2 : Nombre de décès par jour, selon le mois

 

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L’espérance de vie, des hommes comme des femmes, a augmenté dans tous les pays de l’Union européenne entre 2001 et 2011. La réduction des écarts entre hommes et femmes s’observe dans presque toute l’Union. Par exemple, l’espérance de vie a augmenté de respectivement 6,4 et 4,5 ans pour les hommes en Estonie et en Slovénie, et de 4,9 et 2,9 ans pour les femmes. À l’inverse, en Pologne et en Bulgarie, l’espérance de vie des hommes a progressé moins vite que celle des femmes.


Au 1er janvier 2013, la France compte 17,5 % d’habitants âgés d’au moins 65 ans  ; c’est 1,4 point de plus qu’en 2003. Près d’un habitant sur dix a au moins 75 ans. L’allongement de la durée de la vie et l’avancée en âge des générations du baby-boom sont les principaux facteurs de ce vieillissement. Dans les pays de l’Union européenne, entre les 1ers janvier 2001 et 2011, la part des habitants de 65 ans ou plus a progressé de 1,7 point, contre 0,8 point en France. En France, sur cette période, grâce à une natalité importante, la part des habitants de moins de 15 ans n’a diminué que de 0,5 point contre 1,4 point dans l’Union européenne. Le Luxembourg, l’Espagne et l’Irlande sont les seuls pays dont la part des 65 ans ou plus n’a pas augmenté.


 Après avoir stagné entre 2005 et 2009, la mortalité infantile a diminué en 2010 et se situe depuis sur un nouveau plancher, autour de 3,5 enfants décédés à moins d’un an pour 1 000 naissances vivantes.


La fécondité reste élevée, mais les maternités sont plus tardives


Le nombre de naissances reste élevé depuis 2006. En 2012, 822 000 bébés sont nés en France (hors Mayotte), dont 792 000 en métropole. C’est un petit peu moins que les quatre années précédentes, mais le niveau reste plus élevé qu’au début des années 2000. La natalité a été plus faible en 2012 qu’en 2011 sur les neuf premiers mois de l’année, mais plus forte en octobre.


 En 2012 par rapport aux années précédentes, le léger recul du nombre de naissances résulte d’un double effet : le nombre de femmes en âge de procréer diminue (graphique 1) et leur fécondité est stable. L’indicateur conjoncturel de fécondité s’établit à 2,01 enfants par femme. Il se maintient à plus de 2 depuis 2008, après avoir largement progressé depuis 2002.


L’âge moyen des mères à l’accouchement augmente encore (quel que soit le rang de naissance de l’enfant) et atteint 30,1 ans en 2012, soit une hausse de 0,7 année en dix ans. L’âge au premier enfant est plus faible d’environ deux ans. La fécondité des femmes les plus âgées augmente : 6,6 enfants pour 100 femmes de 35 à 39 ans contre 5,2 enfants en 2002. Avec 4,8 % des naissances, la contribution des femmes de 40 ans ou plus à la natalité reste modérée. Par ailleurs, leur fécondité augmente, mais reste très faible : 0,8 enfant pour 100 femmes de cet âge (contre 0,6 en 2002).


Au sein de l’Union européenne, le taux de fécondité reste le plus élevé en Irlande (2,05 en 2011), la France arrivant en deuxième position. Le Royaume-Uni suit de près avec un taux de fécondité de 1,97 en 2011. »

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19 janvier 2013 6 19 /01 /janvier /2013 00:09

  La seconde branche de ma question à rallonge provient d’une « question un peu bébête », c’est lui-même qui la qualifie ainsi, du critique François Simon. N’ayant aucune expérience du rôle d’un chef dans sa cuisine j’ai donc mis en avant l’autre branche : celle du chef d’orchestre que j’ai toujours vu officier lorsque je me suis rendu à un concert. Alors à la question « Un chef d'orchestre sert-il à quelque chose? » le bon sens populaire répond : oui sinon il ne serait pas là. Mais les sceptiques vont rétorquer que rien ne le prouve, sauf maintenant la science répond ICI link 


 Alessandro D'Ausilio, de l'Institut de Technologie italien, à Gênes s’est posé cette question et a mis en œuvre une étude dont le résultat est publié dans Public Library of Science, et repris par The Economist daté du 8 septembre 2012.


« D'Ausilio a observé deux chefs d'orchestre (anonymes) dirigeant cinq passages de la 40e symphonie de Mozart interprétés par des violonistes de l'orchestre de la ville de Ferrara.


Un réflecteur infra-rouge était fixé à la pointe des archets des violonistes et aux baguettes des chefs d'orchestre. Les chercheurs pouvaient ainsi observer les mouvements des archets et des baguettes et donc les interactions entre musiciens et chefs d'orchestre. Ils ont ensuite fait écouter les interprétations à des musiciens professionnels. Ils ont jugé que les passages «dirigés» étaient de meilleure qualité que les autres.


D'Ausilio explique: «Nous montrons que l'augmentation de l'influence du chef d'orchestre sur les musiciens, ainsi que la réduction des relations musicien-musicien (ce qui est un indice de leadership efficace) va de pair avec la qualité de l'exécution, telle que jugée par des experts.»

Un chef doit connaître les instruments, l’harmonie, savoir comment la musique a été composée... En théorie, il y a une répartition des gestes entre les mains, l’objectif d’un côté, le subjectif de l’autre.


Avec la main droite, le chef donne le tempo, la mesure, les dynamiques. Avec la gauche, il transmet l’émotion, les couleurs. Mais, en pratique, tout se mélange.

   

«Il n’y a pas que les mains: je dirige aussi avec le regard, le visage, tout mon corps... Et ce n’est pas seulement de la technique. Il faut avoir la capacité à faire passer ses idées. Un chef doit imprimer sa propre interprétation à une oeuvre. On est juste le médium entre le compositeur et le public. L’interprétation est toujours subjective.»


Pour David Stern, directeur de l’opéra de Tel Aviv, «diriger, c’est sculpter la musique». Un chef a en face de lui des musiciens qui ont tous une idée de la musique qu’ils vont jouer.


«Pour galvaniser leur énergie, je dois leur raconter une histoire. Si un chef n’est pas un conteur, il devient un simple agent de circulation.»


Diriger et... réagir


Diriger est un travail d’action et réaction. Le chef envoie des signaux aux musiciens et ils y répondent. Plus ou moins bien. D’où l’importance des répétitions, qui permettent de réagir: en fonction de ce qu’il entend, le chef peut être amené à modifier les signaux –en concert aussi, cela arrive. »


Et là nous revenons au propos de François Simon sur le chef de cuisine : « S’ils sont sincères, les chefs pourtant conviennent que leur présence change tout. Ils apportent cette fameuse pression qui un jour apporta les récompenses et les louanges. Lorsqu’ils sont là, leur passion, leur doigté, leur savoir-faire font passer un plat au niveau supérieur »


Lorsque sur l’affiche d’un concert il est mentionné que l’orchestre sera dirigé par Chung, Myung‑whun, Lorin Maazel, Daniel Barenboïm ou Ricardo Muti, c’est bien lui qui est à la baguette et beaucoup d’amateurs viennent d’abord pour lui. Certes les concerts sont des évènements passagers alors qu’un restaurant étoilé est ouvert midi et soir en général au moins 5 jours par semaine. Mais comme le souligne justement François Simon : « la clientèle, elle apprécie de savoir qu’il y a le capitaine dans le bateau. Même si les seconds sont souvent d’excellents professionnels, rien ne vaut la présence de ces personnes pour lesquelles nous nous sommes déplacés. La qualité d’une salle (comme celle d’une pièce de théâtre, de concert) se joue à deux : les professionnels et le public. »


À force de déserter ses fourneaux « pendant que la clientèle paie les plats le prix fort, le chef se promène dans les duty-free shops » et le résultat c'est que l’on assiste à une forme de « franchise de luxe » où le chef appose son nom, sa notoriété comme sur un plat surgelé vendu en GD. Le même phénomène guette les vinificateurs-consultants : qui trop embrasse mal étreint et le cochon de payant, même s’il est pris pour un con, au prix qu’est le beurre, a de fortes chances d’aller voir ailleurs là où l’authenticité n’est pas qu’affichée mais bien dans les assiettes, dans la bouteille.

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18 janvier 2013 5 18 /01 /janvier /2013 12:00

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À l’Assemblée Nationale, lorsque j’étais de permanence de nuit pour la Présidence, j’aimais bien sûr aller passer le temps à la buvette pour papoter avec celles et ceux qui y avaient accès : Ministres et collaborateurs, députés et assistants, et bien sûr des invités des uns et des autres. Mais ce que j’aimais par-dessus tout sur le chemin de la buvette c’était la batterie de télescripteurs qui, en permanence, dévidaient leur ruban de nouvelles du monde via les grandes agences de presse : Reuters, AFP, Associated Press… Au fur et à mesure du dévidement de la bécane, afin d’éviter l’entassement, les dépêches étaient découpées et pendues par les agents de l’AN en fonction de leur provenance, des thèmes. Ce qui me fascinait c’est que les plus grandes infos venues du monde entier comme les faits divers les plus banaux voisinaient sans hiérarchie. J’avais sous les yeux le fil du monde car partout des sourceurs, petites fourmis de l’information, captaient ce qui allait faire la trame des médias de toute nature. Il y avait, au contact de cette grosse machine cliquetante, une forme de lien matériel, charnel, entre l’émetteur et le récepteur d’information.


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Les écrans du Net ont bouleversé, non la chaîne de l’info : il faut toujours une source et quelqu’un qui l’exploite, mais son fil qui devient flux instantané et change notre manière de la recevoir. Twitter auquel je suis abonné maintenant déverse sur mon écran des Twitter qui relaient des infos glanées sur la Toile. Pour l’heure j’observe. Ce que je constate c’est que beaucoup de messages ne présentent aucun intérêt, sont des encombrants, un petit ballet d’egos inoccupés ou en mal de reconnaissance. Ce qui est intéressant pour moi ce n’est pas le nombre de mes abonnés mais le nombre de mes abonnements. Là, dès que j’aurai un peu de temps je vais faire un tri, jeter à la poubelle les encombrants, et prospecter pour capter le fil d’émetteurs d’infos pertinents. Peu me chaut de savoir que tarte molle s’est brossé les dents à 8 h ou que duchmoll a photographié la Tour Eiffel au soleil couchant. En revanche pouvoir accéder en temps réel à des émetteurs d’infos de première main me fait redécouvrir les joies du télescripteur.


Face au flux de plus en plus rapide et volumique de l’info et comme notre capacité d’absorption est limitée si l’on ne veut pas se contenter d’effleurer, de lire en diagonale, de précéder tout le monde pour relayer ou retwitter l’info qui va faire du flux, choisir est vital. Ce qui me plaît dans Twitter c’est, non pas de ne me raccrocher qu’à la petite sphère du vin qui a tendance à se regarder le nombril, mais à celle des affaires du monde qui me passionnent. Vive Twitter, donc, grande agence d’infos sur le monde, qui va me permettre d’ouvrir plus grandes portes et fenêtres. La diffusion de mes petites chroniques via Twitter ne me semble pas l’essentiel car l’information d’un petit cercle sur mes goûts et mes couleurs d’ailleurs n’a qu’un intérêt limité et surtout ne génère aucun débat. Pour autant je ne porte aucun jugement de valeur sur la boulimie de certains, à chacun ses envies, ses besoins, mais de mon point de vue la facilité d’accès ne rime pas avec une quelconque addiction.


Concomitance, alors que cette chronique est déjà bouclée, sur mon écran apparaît un article de blog le Monde : Mali, Algérie : les comptes Twitter et sites d'information à suivre Notre sélection des sources fiables à suivre sur les réseaux sociaux, à propos de l'intervention militaire au Mali et de la prise d'otage à In Amenas link 

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18 janvier 2013 5 18 /01 /janvier /2013 00:09

Dès que je mis les pieds à l’Office des Vins de Table, en 1978, le département de l’Hérault devint pour moi synonyme d’hecto avec 3 chiffres avec en sus la fine fleur des dirigeants professionnels : Marcellin Courret, le président, Georges Hérail, Jean-Baptiste Benet, Emmanuel Maffre-Beaugé et l’unique, l’irremplaçable Jean Huillet pour les producteurs et Ulysse Vergnes pour le négoce-expéditeur. Sur la photo le bougon des cépages est de dos et son abondante chevelure contraste avec la calvitie de Marcellin Courret ; à noter aussi sur cette photo non cités le jeune et fringant Denis Verdier le gardois et Jean-René Camo l'homme des PO. Le seul audois Antoine Verdale, patron de la CNCV, est à la manoeuvre chez Tonton.


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Bref, lorsque je fis faire à Michel Rocard son premier déplacement dans le Midi et que nous atterrîmes à Béziers il fut stupéfié par cet océan de vignes. Ensuite, pour bien l’imprégner de la question viticole languedocienne nous fîmes une reconnaissance en hélicoptère jusqu’à l’Aude. Bref, même si certains ont la mémoire courte : l’Hérault savait faire pisser la vigne et, un grand Président, affublé du même beau prénom que Jacques Dupont qui avait jeté son dévolu sur un grand et beau mas à Lattes, me déclara que cette commune recélait les plus grands domaines et les plus beaux rendements de l’Hérault. Aujourd’hui, des vignes là-bas il n’en reste plus beaucoup. L’ami Clavel va nous éclairer sur tout ça.


Tout ça est enfoui dans le passé, « les riches heures » des CAV sont tombées aux oubliettes. Alors parlons du présent. Après un dimanche où des endimanchés des beaux quartiers m’ont abreuvé de leurs slogans sur le mariage indissoluble moi je croise de plus en plus d’ex. Qu’est-ce-à dire ? Tout bêtement des anciens époux. Le divorce à la cote et le mariage me semble plus une valeur sûre. Ce petit détour linguistique effectué, afin de plaire au Dr Charlier, revenons à notre propos initial : le Languedoc du vin aime les ANCIENNES, surtout dans l’Hérault…

 

Pour vous le prouver 2 exemples :


-        L’Ancienne Mercerie

-        L’Ancienne Cordonnerie


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Deux domaines :


Le premier c’est Nathalie et François CAUMETTE à Autignac 34480 www.anciennemercerie.fr/


Le second c’est Yann Le BOULER Boujan-sur-Libron 34 760


Pour le premier « Tout commence par…


Une histoire à la fois familiale et régionale avec les grands-pères et la grand-mère.

Le grand-père paternel exploite 13 ha d’Aramon, Cinsault, Terret blanc et Carignan, pour faire 1600 hl de Vin de Table à la cave coopérative d’Autignac, petit village de l’Hérault situé à la limite entre plaine et piémont.


L’autre grand-père exploite lui aussi 13 ha d’Aramon, de Cinsault, de Carignan et Grenache noir, pour faire 1600 hl de Vin de Table à la cave coopérative de La Bruguière, charmante bourgade du Gard.


Et la grand-mère, couturière de talent, tient pendant 30 ans, une mercerie dynamique, installée dans la maison d’Autignac.

 

François Caumette, le petit fils, et sa femme, Nathalie Caumette, ingénieurs agronomes et œnologue, s’installent dans l’ancienne mercerie de la grand-mère car ils croient intimement au terroir de Faugères. Leurs premiers vins sont produits en 2000.


Aujourd’hui, nous exploitons 16 ha de Syrah, Grenache noir, Carignan, Mourvèdre et Merlot produits sur les terroirs des AOP Faugères et Coteaux du Languedoc. »


Pour le second « Le domaine de l'ancienne cordonnerie à Boujan-sur-Libron est né en 2007. Cette maison a été celle du cordonnier du village (mon grand oncle). Les vins : 3 vins rouge, 2 vins blanc et un rosé de presse pour l'été sont en IGP vin de Pays de L'Hérault. Certains de ces vins dits nature sont sans intrant au moment de la vinification. Cette exploitation de moins de 4ha est mécanisée au minimum, les travaux sauf le labour sont réalisés à la main. Les vendanges sont manuelles et le pressage des jus et des moûts est fait avec un vieux pressoir à bois. La cave est située au cœur du vieux village à côté de l'église du XIe siècle. »


Midi Libre le 23/04/2011link


Pour finir avec les Anciennes : qu’est devenue l’ancienne cave coopérative « les vignerons d’Autignac » créée en 1937 et qui comptait en 1950 250 adhérents et qui en 1979 produisait 36 365 hl sur 525 ha. Voir ICI link

 

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L'ANCIENNE MERCERIE par aurore_video

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17 janvier 2013 4 17 /01 /janvier /2013 00:09

« Des vignerons Alsaciens parlent aux vignerons alsaciens » tel aurait été le titre donné par votre Taulier l’appel ci-dessous publié sous l’égide de solides signatures que vous retrouverez tout en bas du texte : Yves Baltenweck, Philippe Blanck, Jean-Michel Deiss et Jean-Claude Rieffle entre autres. Je le publie bien-sûr sans commentaire. Si vous souhaitez découvrir le texte original et soutenir l’action des signataires allez ICI link

photoJMD.JPG

 

Posted on 16 janvier 2013


Décrite comme « saine » par les instances représentatives de la profession viticole alsacienne, la situation économique, sociale et politique du vignoble alsacien se dégrade lentement, estime un certain nombre de vignerons alsaciens issus de toutes les familles professionnelles et de toutes les sensibilités.


Ce qui les amène, en ces périodes de fin d’année où chacun formule des vœux, à se réunir pour :


-        établir en commun un bilan de l’état du vignoble,

-        analyser les causes de ces défaillances,

-        et formuler des vœux pour ses appellations.


Il s’agit là d’une démarche a-politique et a-syndicale qui dépasse les clivages traditionnels du Vignoble et les enjeux des prochaines échéances électives. Le débat proposé se veut ouvert et respectueux d’autrui, mais sans frilosité.


CONSTATS SUR LA SITUATION : la paupérisation des entreprises


La situation économique : paupérisation de la viticulture alsacienne


Le constat unanimement partagé est celui d’un appauvrissement généralisé, lent mais inéluctable ; d’une paupérisation rampante de la viticulture alsacienne dont les entreprises accusent une dangereuse baisse des fonds propres par manque de rentabilité à moyen et long termes.


Le prix de vente des vins d’Alsace est de plus en plus déconnecté de leur qualité intrinsèque et de leur coût de production. Le dernier observatoire économique de la viticulture alsacienne établit à 1,57 euro, le coût de production d’un kilo de raisin pour un rendement de 71 hl/ha. Quand parallèlement on retrouve des prix d’achats de vrac à la propriété largement inférieurs à ces coûts, et des bouteilles de riesling en linéaire à 2,50 euros TTC…


Ce goulet qui étrangle les vignerons et les metteurs en marché, ce sont d’un côté les charges de production toujours en hausse, et de l’autre la réduction des marges de manœuvre tarifaires disponibles comme  sources de valorisation des vins d’Alsace :


Crémants à moins de 4 euros, grands crus à moins de 8 euros, VT à moins de 10 euros sont des prix de plus en plus pratiqués.


Au final, le sentiment partagé est celui d’une situation de ralentissement généralisé, conduisant les entreprises à l’asphyxie. Tous les efforts sur la qualité et sur la commercialisation des vins d’Alsace ne sont plus valorisés.


Les apporteurs de raisin et vendeurs de vrac -quand ils sont payés-,  sont pris dans cet étau, avec des fourchettes d’indexation déconnectées de la qualité et bien trop grandes (30 %). Ce qui n’est pas sans poser des difficultés de visibilité aux vignerons. Chacun a déjà réalisé, dans son segment de production, les gains de productivité raisonnablement envisageables.


Les efforts qualitatifs à la vigne qui constituent pourtant l’esprit des cahiers de charge ne sont plus financés. Atteindre les rendements maximums d’appellation constitue désormais la seule issue pour préserver la rentabilité quotidienne des entreprises. Pour combien de temps encore ?


Même les metteurs en marché n’échappent pas à cette logique destructrice.


Le constat de la non-valorisation : perte d’attractivité des vins d’Alsace et du vignoble

 

Contrairement à beaucoup d’autres appellations, où « les hauts de gamme construisent l’image et tirent la base », le vignoble alsacien  souffre d’un déficit patent de notoriété qui pénalise toutes les familles viticoles.


L’absence d’une catégorie identifiée et reconnue de Grands Vins est particulièrement désolante.


Conséquence : il  se produit une aspiration régulière des tarifications vers le bas.


Les viticulteurs ressentent une grande déception et une désillusion face aux démarches collectives de terroir malgré les progrès accomplis, ce qui les incite à relâcher les efforts dans la conduite viticole.


Finalement, le vin d’Alsace n’est plus vécu comme un vin moderne.


Son déficit de notoriété et les conséquences sur les prix a également pour effet de dévaloriser la signature des Domaines, si l’on considère que la valeur d’une marque est étroitement liée au positionnement prix de l’appellation dans lequel elle évolue.


A mettre également au passif du vignoble : la perte de la dimension patrimoniale des entreprises et l’appauvrissement de la diversité des terroirs revendiqués, au profit de marques de plus en plus concentrées, pas toujours rentables et qui échappent au destin que le vignoble voudrait leur s’assigner.


La course au gigantisme des entreprises se fait sur le dos des producteurs, par une concurrence féroce


Historiquement, le vignoble a compté jusque 600 terroirs revendiqués. Bientôt une grande part aura disparu.


A l’instar des vendanges tardives, les quelques niches de production qui constituaient traditionnellement des gisements de valorisation sont également prises dans cette logique d’aspiration vers le bas.


La situation sociale : la combativité et l’engagement en berne


Au-delà des difficultés quotidiennes, le manque de perspectives positives altère le moral des vignerons et le plaisir du métier.


Leur  conviction très intime est que la maison Albrecht n’est très probablement pas la seule entreprise plongée dans une situation difficile et que le vignoble va au-devant d’importantes difficultés.


Cette affaire caractérise à elle seule la paupérisation du vignoble qui perd des marques prestigieuses vendues pour presque rien. Ces marques ont en leur temps constitué la valeur du vignoble d’Alsace.


Surtout, elle fragilise la situation sociale de nombre d’exploitations devant à la fois :


-        faire face aux incertitudes générées par cette affaire sur l’état financier de leurs partenaires metteurs en marché, qu’ils soient négociants ou coopératives,


-        accepter la vacuité des contrats, aussi peu protecteurs que peu garants des transactions,


-        et faire face à des retards cumulés ou des défauts de paiement de plus en plus fréquents.


Désormais, les années de faibles récoltes ne permettent plus aux prix de se raffermir, aux entreprises de se renflouer, de travailler dans la sérénité et de s’engager dans une logique qualitative de long terme.


Ces incertitudes engendrent un sentiment de déclassement social des viticulteurs : « On a l’impression de ramer sans voir le bout.»


Et quand  les moins jeunes attendent la retraite, les plus jeunes doutent de la pérennité de l’activité, et hésitent à s’engager et à reprendre,


La situation est plus que jamais devenue déstabilisante pour les cellules familiales viticoles, les couples, ce qui occasionne des tensions quotidiennes. Les lourdeurs administratives ne vont pas sans contribuer à ce quotidien vigneron devenu difficile à vivre.


La situation politique : aucune vision à court, moyen et long termes


Le sentiment général qui se dégage est un défaut majeur de vision et d’orientation politique à court, moyen et long termes : un problème de gouvernance qui se refuse à établir un bilan objectif de la situation. Et qui s’en tient à une seule communication : « la situation est saine, les indicateurs sont bons ».


Le vignoble a voulu afficher une certaine unité lors du centenaire. Mais une unité autour de quelles valeurs ? Ou allons-nous ?


Victimes de contrôles souvent tatillons et de l’impossibilité d’un débat public serein, les vignerons n’osent plus prendre la parole.


Ils vivent leur ODG (Organisme de gestion) plus comme une instance dirigeante inquisitrice qu’un véritable syndicat impliqué dans la protection de ses vignerons et dans la défense du vin d’Alsace.


Au lieu d’être un véritable outil de progrès et de proposition pour le vin d’Alsace, le contrôle interne de l’ODG  est devenu un instrument pour asseoir le pouvoir syndical.


Beaucoup vivent dans la crainte de sanctions, économiquement plongés dans l’impossibilité de respecter à la lettre un cahier des charges semé d’embûches.


En fait, la production souffre d’un problème de représentativité, dans la mesure où des personnes supposées la défendre ont en réalité une partie de leur activité liée à la grande distribution, ce qui contraint leur latitude de défense des prix du raisin.


Une situation de conflit d’intérêts à laquelle il faudrait mettre fin.


Les structures censées représenter les familles viticoles, Fédération des Coop, GPNVA, Synvira, ne sont plus force de proposition, déstabilisées par leur manque de cohérence interne et la prédation pour la survie entre leurs membres.


Corollaire : La négociation est rare, le conflit devient la règle, le consensus positif, l’exception.

Quant à la communication professionnelle elle reste opaque sur ses orientations à moyen terme.


A l’interprofession également, les intérêts des trois familles ne sont pas équitablement défendus. Les quatre premiers metteurs en marché du vignoble représentent plus de 50 % des volumes écoulés, et les 20 suivants, 35 % des volumes.


En conséquence, les décisions interprofessionnelles ne prennent plus en compte équitablement les avis et les intérêts de tous les metteurs en marché direct. Beaucoup d’entre eux se reconnaissent de moins en moins dans les affectations de budget et la communication menée, au regard de la diversité des vins d’Alsace.


Il est aussi déploré que les représentants au Civa subissent et se satisfont de la mise en place de normalisation du goût des vins d’Alsace sous la pression de la distribution. Alors que les vignerons alsaciens se reconnaissent dans une pluralité des produits.


Sans présager de la valeur des Hommes et de leur implication dans les organismes qui les rassemblent, les modes de fonctionnement et de financement de l’ODG et du Civa, ne sont pas de nature à dynamiser les forces en présence.


Au plan de la représentation professionnelle, les jeunes se font d’ailleurs rares dans les commissions et dans les réunions préparatoires.


Et ne parlons pas des instances décisionnelles ou des assemblées générales où les intérêts individuels semblent primer.


On construit pas à pas un système de dépendance de la production à l’égard du Marché, s’éloignant chaque jour un peu plus de la vision identitaire et culturelle de l’Appellation contrôlée.


Enfin, conséquence ultime, certains vignerons, personnes, ou groupes de producteurs stigmatisés,  servent de boucs émissaires pour cacher la réalité de ce bilan. Alors même que l’Appellation doit rassembler au-delà des différences et des sensibilités et fédérer autour des valeurs communes et rémunératrices.


LES CAUSES : une politique de protection défaillante


Le sentiment partagé est que les choix politiques, non seulement ne défendent pas les vins d’Alsace face à la Grande Distribution, mais de surcroît favorisent cette hégémonie.


Nous avons, depuis quinze ans :


-           mis en œuvre une politique de massification de la production, là où précisément il aurait fallu une politique de segmentation claire entre des vins de début de gamme qui répond à des logiques de production industrielles et les vins de haut de gamme,


-          globalisé une politique construite autour du cépage alors qu’il fallait hiérarchiser les vins d’Alsace sur des valeurs de terroir, en respectant leur différence, qui devrait être vécue comme une richesse,


-          et enfin accepté une lente baisse de nos prix alors qu’il fallait sans relâche chercher de la valeur.


Du fait de la dépendance croissante du vignoble vis-à-vis de la GD (qui écoule 80 % des vins dont 42 % des volumes totaux  en Marques de distributeurs parfois prédatrices), le pouvoir décisionnel du vignoble est affaibli, il n’est plus maître de son destin et souverain dans ses choix sur la nature plurielle des vins d’Alsace.


Ceci est notamment observé à travers les choix réglementaires techniques et les méthodes d’agrément qui voudraient standardiser le goût final des vins d’Alsace. Un agrément qui utilise par exemple en dégustation les mêmes descripteurs gustatifs quelles que soient les strates qualitatives, descripteurs par ailleurs de plus en plus dévalués, nous condamnent à une impasse économique.


Tout ceci est contraire à l’esprit d’Appellation.


Réglementairement, la diversité des vins d’Alsace qui constitue pourtant la richesse historique du vignoble est peu à peu rognée au profit de marques commerciales sans fond historique, géologique, culturel ou patrimonial. Non seulement les vins originaux sont marginalisés, mais ils sont de plus en plus rejetés par notre système alors qu’ils représentent une valeur innovante et attirante pour le public.


La politique de démarche de protection des terroirs est en panne. Elle s’est limitée depuis 10 ans – à l’exception des 51 AOC Grands Crus qui restent a positionner clairement dans l’excellence – à l’obtention de quelques « communales » dont certaines sont d’ailleurs dans les faits vides de sens.


Au final, la strate intermédiaire des vins d’Alsace ne bénéficie d’aucune protection, d’aucune cohérence entre l’entrée et le haut de gamme.


Faute de politique de protection ambitieuse et régulièrement défendue à l’Inao, le vin d’Alsace est devenu la proie des marchés massifiés.


Ainsi, le cahier de charge de l’AOC Alsace suivi d’indications géographiques plus restreintes n’est également pas assez ambitieux pour déclencher une dynamique économique positive. Tout est fait pour que cette strate à naître soit déjà condamnée.


Combien de vignerons, de Syndicats viticoles, ont sonné aux portes de nos instances pour demander une protection à la hauteur de l’identité des vins qu’ils élaborent et se sont vus signifier, après un parcours épuisant et un dédain sans excuse, une fin de non-recevoir ?


Finalement, un lien mécanique rétrograde s’est établi entre les vins de haut et d’entrée de gamme. Pour nombre de vignerons, il a aussi pour origine cette confusion artificielle entretenue entre le cépage compris comme une  mention informative pour le consommateur et le cépage comme élément identitaire, fondateur de la protection des vins d’Alsace.


Qui peut encore croire que les vins d’Alsace peuvent être protégés par la mention du cépage alors que celle-ci est clairement devenue l’apanage des Vins Sans IG, demain dotés en Europe de Droits de plantation !


Ces conservatismes ont une cause : le manque de représentativité de la production et l’absence d’une vision collective pour demain.


La  réussite de certaines catégories de vins comme les crémants, aussi bonnes à prendre soient-elles, donnent le sentiment que les vins de vignerons ont cédé la place à une philosophie de vins industriels.


Notre  vignoble manque d’ambition collective pour les valeurs de ses terroirs. La mise en place du plan d’encépagement sans tenir compte de cet enjeu sera, si nous n’y prêtons garde, le clou final au cercueil de la catégorie des Grands Vins d’Alsace de Terroir.


NOS VOEUX POUR L’APPELLATION


ODG :


Il s’agit de remettre la pluralité d’opinions du vignoble au cœur de sa représentation. Le système actuel marqué par un clientélisme, une collusion des intérêts économiques et une  dérive bonapartiste ne constitue plus ni une proposition d’adhésion pour la majorité, pour la jeunesse en particulier, ni  une force de protection du vin d’Alsace et des minorités d’opinion, constituantes de la richesse du vignoble.


Le débat étant à tous les niveaux une richesse, l’information doit être disponible beaucoup plus largement, sans sectarisme, ni exclusion.


Nous devons résolument nous tourner vers une architecture du syndicat moderne et ouverte, et dépasser le modèle pyramidal archaïque.


Dans ce cadre, une possibilité de dynamique collective réellement vivante et libre à l’intérieur de chaque appellation protégée doit être préférée au cadre vieillissant du Syndicat viticole.


Le concept de gestion locale de Grand cru  pourra servir de modèle pour bâtir localement une véritable communauté de destins pour chaque appellation.


Se regrouperont là, sans hiérarchie, tous ceux qui souhaitent approfondir et faire évoluer leurs valeurs communes locales. En faisant une place centrale à l’innovation, à la recherche et à la modernité.


-          L’accès pour chacun à une appellation locale plus ambitieuse mais plus protectrice doit être porté par l’ODG, et soutenue par le Comité d’experts auprès de l’Inao : c’est leur  mission et leur rôle.


-          Les fonctions de protection doivent être clairement séparées de celles de contrôle. Le contrôle interne doit redevenir un espace de lien, un lieu d’échange des expériences, un moyen de progrès technique et humain. Les réussites  individuelles doivent servir d’exemple et de fil conducteur au plus grand nombre.


-          La nécessité de rendre de la compétitivité aux entrées de gamme impose d’ouvrir un débat sur la segmentation, sur l’articulation des différentes strates entre elles, et donc finalement sur les niveaux de rendements respectifs. Les uns sans doute en hausse, les autres en baisse. Une véritable articulation cohérente est nécessaire.


-          Il nous faut imaginer une définition et donc une communication différente pour chaque strate. Qui débouchera pour les producteurs sur des modalités différenciées de valorisation de leur effort. Sans rien imposer, pour les strates rattachées au concept d’indication plus restreinte, le cépage pourrait devenir ainsi un élément plutôt informatif que structurant de la protection. Et cesser d’être le seul critère de valorisation.


-          Il faut que chaque strate soit identifiée par un dénominateur collectif, fédérateur et compris de tous : Alsace, villages, lieu-dit, premier cru, grand cru.


-          Pour ramener les vins d’Alsace dans la modernité, il nous faut soutenir les démarches nouvelles, particulièrement sur la question environnementale. L’adaptation des techniques viticoles au changement climatique. Inventer une coexistence pacifique entre ceux épris de respect de la nature, de biodiversité et de retour à des matériels végétaux pluriels, et ceux qui s’inscrivent dans la performance d’un marché de masse.


-          Cet effort de tolérance et de respect mutuel doit être acté dans les Cahiers des charges.


 ORGANISME D’INSPECTION


-          Les contrôles vigne exercés par l’OI doivent être réellement menés dans un esprit d’amélioration de la qualité. Ils doivent être respectueux, empreints de bon sens et menés avec discernement.


-          Les rendements réels pourraient à ce titre permettre de les orienter sereinement. Le caractère administratif, tatillon et non opposable doit cesser au profit d’un accompagnement des professionnels.


-          A l’intérieur de grands principes définis collectivement pour chaque strate, chacun a droit à l’expression de sa sensibilité dans sa relation au Terroir. Les démarches différentes mais respectables peuvent être une source de progrès et d’amélioration collective. L’appellation ne peut pas être une prison.


-          Les contrôles organoleptiques sont à revoir au regard des dernières avancées de la science et de l’unique interrogation suivante : qu’est-ce que un défaut pour le consommateur ?


INAO :


-          Le Comité national doit retrouver son rôle historique de guide éthique de la viticulture d’appellation.


-          La commission permanente livrée aux clans est à dissoudre. Ceux qui nous représentent doivent vraiment nous défendre.


-          Les Services doivent retrouver une impartialité, un esprit de service public disponible chaque jour aux demandes d’aides, aux exigences d’écoute et de protection : L’INAO c’est NOUS.


INTERPROFESSION :


-          Il est demandé une représentativité plus conforme aux aspirations plurielles des vignobles et délivrée du diktat de la grande distribution.


-          La promotion collective de valeurs détournées par les MDD doit être abandonnée.


-          Nos valeurs communicantes doivent être beaucoup plus paysagères, identitaires et locales que massifiées et folklorisées. Les grands médias nous boudent : Une Interrogation sérieuse sur le concept de Grand Vin doit être initiée au plus vite sous peine de ne plus exister à très court terme.


-          L’appellation devrait faire valoir et faire savoir ses efforts entrepris sur le plan environnemental. Le soutien accru de la communication collective sur ces efforts réalisés depuis 20 ans est requis. Ainsi qu’un soutien accru des groupes de vignerons identifiés comme ayant réalisés des efforts particuliers en matière environnementale. Le Vin d’Alsace n’en sera que perçu collectivement comme plus Moderne.


-          Un réel pacte doit être bâti entre la production  – prête à bien des efforts à condition qu’ils soient financés – et les metteurs en marché – qui ne peuvent assurer leur pérennité que par une rentabilité homogène de la filière.


-          Des résultats économiques concrets à atteindre collectivement avec un calendrier négocié sont à planifier d’urgence. Les contrôles externes en aval de la filière porteront sur ceux qui d’un côté comme de l’autre ne respecteront pas ces engagements, atteignant gravement notre patrimoine commun.


Les vignerons  signataires appellent de leurs vœux à une véritable REFORME. A un autre FONCTIONNEMENT,


Une politique de PROTECTION des terroirs identifiés et hiérarchisés, Un SURSAUT  moral et solidaire, Une QUETE de la valeur partagée, Une FIERTE retrouvée.


Ils souhaitent l’obtenir par le dialogue et l’écoute qui sont des valeurs vigneronnes et rhénanes.

 

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17 janvier 2013 4 17 /01 /janvier /2013 00:09

Tous les goûts sont dans la nature. Dans la préface de l’histoire naturelle des sens de Claude Gudin, Catherine Vidal, neurobiologiste à l’Institut Pasteur, souligne que celle-ci est « d’autant plus passionnante qu’il s’agit d’une histoire culturelle des sens vue à travers l’histoire des sociétés humaines ». Et de citer François Jacob dans le Jeu des possibles, Fayard, 1981, « Vouloir séparer le biologique du culturel n’a pas de sens. Pas plus que de demander si le goût de Roméo pour Juliette est d’origine génétique ou culturelle. »


La récente charge de Michel Bettane, et Thierry  Desseauve me dit-on, de surcroît dans la langue Dante m'sieur dame ,contre les vins dit natures, naturels, peu importe, n’a rien de très original, de très novatrice, elle relève de ce que les critiques de tous poils, de toute obédience raffolent, aiment par-dessus-tout : se différencier, s’affirmer comme étant les marqueurs d’un goût dominant face à des contestataires, des marginaux. Que ces derniers s’en offusquent, quoi de plus normal, mais comme dans les arts martiaux ils profitent largement de l'inertie de leur adversaire pour retourner ses arguments contre lui. Dans tous les mouvements sociaux, culturels, politiques, il en a toujours été ainsi : les minoritaires tirent leur force de la condescendence de leurs détracteurs.Par exemple, la Conf'Paysanne a beaucoup bénéficié de l'impérialisme de la FNSEA pour prospérer.


Le petites louves et les petits loups n’ont pas connu, et je le regrette un peu car il n’y a plus d’équivalent dans les grands médias, les joutes homériques au Masque et la plume de France-Inter, le dimanche soir, entre Jean-Louis Bory critique de cinéma du Nouvel Observateur et Georges Charensol son alter-ego à France-Soir alors un grand journal populaire. Mis à part la part de « cinéma » des deux critiques, leur cabotinage parfois, la part de mauvaise foi assumée, c’était à la fois passionnant et instructif. Ces deux-là ne faisaient pas dans l’eau tiède mais ils partageaient le même amour du cinéma et ils donnaient envie d’aller s’enfermer dans une salle obscure pour se faire une toile d’un de leurs films préférés. Bien sûr, c’était parfois la caricature de l’intello contre le populo mais, le temps faisant son œuvre, certains grands films populaires (les films de de Funès par exemple) défendus par l’un comme des œuvres difficiles (les films de Pasolini par exemple) prônées par l’autre sont toujours bien présents comme des œuvres majeures.


Tout ça pour souligner que l’intensité, la virulence, l’âpreté ou la verdeur des propos ne me dérange pas, bien au contraire tant qu’il y a une forme de courtoisie et de respect mutuel entre interlocuteurs. Tel n’a pas été toujours été le cas dans cette petite affaire où les petits portes-flingues, ceux qui en profitent pour se faire mousser, pour tenter d’exister, pour flatter, ont été légion avec des argumentaires qui n’apportaient rien ou pas grand-chose à une véritable et salutaire agitation des idées. En revanche, ce qui n’est pas admissible dans cette affaire c’est que puisse être insinué que ces vins, dit naturels ou nature, ne sont pas des vins. En effet, il s’agit alors d’un appel pur et simple à leur exclusion du champ du commerce alors que je sache à partir du moment où un vin est considéré par la répression des fraudes comme étant un produit sain, loyal et marchand c’est du vin soumis à l’acquittement d’un droit de circulation.

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Ces termes on les retrouve en permanence dans les textes juridiques, comme par exemple « …  provenir de vins présentant les caractéristiques d'un vin sain, loyal et marchand, vinifié conformément aux usages locaux, loyaux et constants, à l'exclusion des vins avariés, de mauvais goût, ou de vins de dépôt en bon état de conservation. Dans tous les cas, les vins mis en oeuvre ne devront pas présenter une acidité volatile, exprimée en acide sulfurique, supérieure à 1,20 gr par litre. » La définition d'un produit liquide sain, loyal et marchand n'existe pas, en tant que telle, dans la réglementation viti-vinicole. Elle résulte, au plan national, d'une construction jurisprudentielle élaborée sur la base du décret du 19 août 1921, modifié, pris pour l'application de la loi du 1er août 1905 sur la répression des fraudes.


Ainsi, le produit liquide obtenu par filtration ou centrifugation des lies de vin pourra être qualifié de vin sain, loyal et marchand :


- d'une part, s'il répond à la définition du vin de l'annexe I du règlement (C.E.) n° 1493/99, étant précisé que cette définition ne fait pas obstacle à l'application de celle mentionnée à l'article 435 C.G.I. qui, du point de vue fiscal, assimile au vin - et donc soumet au droit de circulation - les liquides se présentant sous les divers états par lesquels peut passer le produit du raisin, depuis le moût jusqu'à la lie non parvenue à dessication complète ;


- d'autre part, s'il n'est pas atteint de maladie, avec ou sans acescence(1), et ne présente pas un goût phéniqué, de moisi, de pourri ou tout autre mauvais goût manifeste. En d'autres termes, il doit s'agir d'un produit naturel, sans altération, assez bien constitué, sans vice caché et sans reproche à la dégustation. A ce titre, il est marchand et pourra faire l'objet de transactions. »


Donc tout ça pour vous dire que la définition d’un produit comme « pur », « véritable », « naturel » n’a jamais été et ne sera jamais chose simple. Les deux produits de grand consommation qu’étaient le lait et le vin, et par le fait même l’objet de falsifications et de fraudes, ont permis de poser les bases de la fameuse loi de 1905 qui visait plus à protéger la loyauté des transactions que la santé des consommateurs. Un peu d’Histoire ne fait jamais de mal même si pour certains c’est ringard et permet à des vieux ronchons comme moi de ramener leur fraise. Comme ils disent l’important c’est flux même s’il ne charrie qu’un flot d’insignifiances, de banalités, de moi je pense que…


Dans son Histoire de la Qualité Alimentaire au Seuil Alessandro Stanziani rappelle que « Pendant le dernier quart du XIXe siècle, la définition des produits étaient importante afin de rétablir des conventions de qualités éclatées du fait des bouleversements techniques et sociaux affectant les marchés. Cependant, ces définitions s’étaient heurtées aux différends entre hygiénistes et monde des affaires, d’une part au sein des acteurs économiques d’autre part. » En ce début du XXIe la volonté d’un certain retour à la naturalité des produits se heurte aux mêmes résistances (le lait cru en est aussi un bel exemple). L’opposition entre l’internationalisation des marchés et ce que l’on peut qualifier d’intérêts locaux ne date pas d’aujourd’hui mais elle prend une autre dimension.


La définition du vin fin du XIXe et début du XXe en est un bel exemple. Florilège :


-         En Belgique il est défini comme « le produit de la fermentation alcoolique du jus ou moût de raisin frais. » auquel il est interdit d’ajouter des substances, à l’exception des « clarifiants agissant mécaniquement (albumine, gélatine », du sel ordinaire, mais à la condition que la teneur en chlorure ne soit pas supérieure à 2g/litre, et du plâtre au-dessous de 2 grammes. »


-         Aux USA « le Standards of purity for food products définit le vin comme le produit obtenu par  la fermentation alcoolique normale du jus de raisin sain et par les procédés ordinaires de la vinification ; le vin rouge est le vin renfermant la matière colorante contenue dans peau ou la rafle ; le vin blanc est celui préparé avec du raisin blanc ou avec le jus exprimé des autres raisins. Le vin ne doit pas contenir plus de 2g de sulfate de potasse et un g de chlorure de sodium par litre.


-         - en Italie, le vin est défini comme la boisson alcoolique que l’on obtient par la fermentation alcoolique du moût ou sucre de raisin sans aucune addition de substances étrangères. » Sont interdits et considérés comme des falsifications l’addition d’eau, de glycérine, d’acides minéraux libres, de sels, de strontium et de baryum. (loi du 3 août 1890 et loi d 25 mars 1900)


Lors du premier congrès pour la répression des fraudes alimentaires à Genève du 8 au 12 septembre, le Ministre du Commerce de l’époque recommande au président de la délégation française, Bordas, chef du laboratoire central des finances de Paris, « de déployer tous ses efforts pour que le congrès parvienne à une définition de « l’aliment pur », « nécessaire pour toute la législation, du point de vue légal, technique et commercial », qui servira de base pour l’élaboration d’un code français de l’alimentation. » Opération difficile car « il s’agit d’identifier un aliment « pur » avec un produit commercialement correct plutôt qu’avec un aliment sûr du point de vue sanitaire. »


Le Moniteur Viticole met le doigt sur la difficulté de distinguer le « produit pur » du « produit naturel ». Selon lui, « à part les fruits et légumes qui sont consommés purs, aucun aliment n’est introduit dans le tube digestif avant d’avoir subi une préparation préliminaire. Nous concevons si bien la pureté d’une pomme ou d’un radis que nous évitons, par correction de langage, de leur appliquer ce qualificatif.


Nous avons d’autre part, la perception nette de l’aliment normal, qui ne doit renfermer ni aucun principe nuisible, ni aucune substance pouvant tromper le consommateur sur la qualité […] Mais comment définir la pureté des aliments ? Ils peuvent être classés en sains ou malsains, en conformes ou non à l’usage adopté, en authentiques ou non, questions d’étiquettes, en licites ou illicites, question de règlementation. La solution consiste à rechercher, pour chaque produit, les manipulations licites ou interdites et les appliquer à tous les pays ; une entente internationale permet de protéger la santé du publique et d’éviter le protectionnisme. »


La ligne de partage entre aliments « purs » et « impurs » est une question de conventions : il s’agit en particulier de concilier la « pureté sanitaire » avec la notion de « produit naturel ». Ne croyez pas que j’exhume des vieilleries qui n’ont plus cours, bien au contraire je mets le doigt sur le point qui fait mal dans le petit débat évoqué ci-dessus. Celui-ci mériterait mieux qu’un échange d’horions, de raccourcis faciles qui permettent de jeter le discrédit sur un produit, le vin nature, qui se vend parce qu’il est apprécié par une catégorie, certes minoritaires, de consommateurs qui ne sont ni des déviants, ni des fauteurs de goût. Le vin véritable n’existe pas mais la ligne de partage est bien entre ceux qui veulent définir des valeurs moyennes de composants avec une marge de tolérance et ceux qui affirme qu’un « produit naturel » est par définition soumis à des grands écarts du fait même des caprices de la nature.


Je ne suis pas sûr que ma chronique soit lue avec attention jusqu’à son terme mais qu’y puis-je ? Le temps est à l’approximation, à ceux qui privilégie la forme (même s’il l’assassine aussi) au fond. Mes maîtres m’ont au moins appris une chose dont je ne me départirai jamais : le doute est le fondement de toute approche intelligente et intelligible. Les nouveaux intervenants sur les canaux médiatiques s’ils veulent s’en exonérer, faute de temps ou de moyens intellectuels, prennent de larges autoroutes empruntées par la masse où bientôt les voitures n’auront plus de chauffeurs. Mon espace de liberté, lui, préfère les chemins de traverse où l’on a même le loisir de Twitter sur les senteurs et les odeurs naturelles…

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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 14:00

Pour exister sur la Toile nous, les petits blogueurs, pour le meilleur, et souvent le pire, sommes pieds et poings liés à la merci des fantaisies, des avanies de notre hébergeur. Comme en face de nous, nous n’avons aucun interlocuteur, aucun SAV, dès qu’un incident intervient c’est la galère. Bref, mes chers collègues et amis des 5 du Vin, crèmerie que j’ai fondée avec 4 d’entre eux lors d’un Salon des Vins de Loire, où le sieur Lalau et moi-même fûmes gratifiés d’un Wine Blog Trophy, lassés par Overblog changent d’hébergeur.


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J’espère pour eux qu’ils ne quittent pas une galère pour une autre. Migrer n’est pas chose facile car la migration des anciennes chroniques n’est pas prévue par l’hébergeur. Celui-ci, qui a fait sa notoriété et, disons-le, son fric sur notre dos par la publicité qu’il a capté, se fout comme de sa première chemise de nos soucis. Je suis sur Overblog depuis 8 ans et je sais de quoi je parle : il n’était rien et ils sont devenus l’un des premiers hébergeurs d’Europe marié avec ebuzzing le truc qui classe les blogs.


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Avec mes 3342 chroniques je reste sur Overblog jusqu’à ce que mort s’ensuive ou avant par pure et simple fermeture de ma Taule. Il faut toujours tirer sa révérence lorsque les chiffres flambent, ce qui est le cas encore ces 2 derniers mois (Visiteurs Uniques Total du mois de Janvier à ce jour : 13698 - Prévision : 30331. Pages Vues Total du mois de Janvier à ce jour : 24936 - Prévision : 55215). Je suis un peu las de ce que je vois sur la Toile et, comme je n’ai pas de successeur, tirer le rideau de fer un soir, sans préavis, est une option que j’envisage très sérieusement.


Donc, bon vent à mes 5 camarades sur leur nouvelle adresse : link  tous mes vœux de réussite et mon amitié.

 

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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 00:09

Nul ne peut l’ignorer aujourd’hui, j’ai des lettres (sic), je suis un grand faucheur de livres (je les achète bien sûr chez des libraires) et même si j’écris souvent avec mes pieds je m’efforce de conter sans compter. Face à la page blanche, alors que mes confrères font imperturbablement dans les senteurs de petites fleurs blanches, je hume les tendances, cherche, fouine, hante les antres de livres  et les étals des BOF (beurre-œufs-fromage).


Les fortes effluves de nos beaux fromages qui puent m’attirent tels des aimants, m’excitent, m’inspirent. Ronde des sens, papilles et neurones battent la chamade, se mêlent et se lient, me donnent envie. Le vin, lui, se planque dans des flacons, pour le humer il faut le déflorer, l’extraire et lui trouver un verre. Allier ou marier (le mariage à la cote en ce moment) fromage et vin relève du cousu main et non, n’en déplaise aux fabricants d’accords mets-vins, de modèles tout fait à la chaîne.


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Long, dire bref serait vous offenser, je vais aller droit au but : mon histoire du jour prend sa source dans des propos échangés sur une péniche avec un ex-libraire devenu vigneron, un ami maintenant. Nous papotons et, soudain, comme un scud il me balance le bleu de Termignon. KO debout j’avoue mon ignorance. Mais il ne faut jamais provoquer le Taulier.

Le fournisseur attitré, du fort connu guide du Pous, sur le marché de Chalonnes-sur-Loire c’est Bocahut. Va pour le bleu de Termignon de Bocahut. En attendant la Poste je me renseignai sur ce bleu auprès de la jeune Magalie, grande prêtresse, des grands et gouteux fromages, auprès des belges et des bataves.


En retour, la Perrette, m’écrit « Le bleu de Termignon? Difficile de présenter ce fromage savoyard brièvement. Comme pour toutes les bonnes choses, il faut savoir prendre son temps pour ne pas passer à côté de l'essentiel.


Fromage au lait cru de vache, originaire de la ville éponyme, il est produit en alpage à plus de 2000 mètre d'altitude par l'un des 6 derniers producteurs en activité. Ces bergers sont coupés de la civilisation pendant les mois d'été (de juin à septembre) afin de se consacrer à la garde des troupeaux, aux deux traites quotidiennes et à la production en alpage.


Le bleu de Termignon n'est pas protégé par une AOP, mais par un secret de fabrication jalousement gardé, qui en fait un des rares fromages à pâte persillée naturelle, sans adjonction de penicilium roqueforti. C'est certainement quelque part entre la flore particulière des alpages qui constitue l'alimentation des vaches (tarentaises et abondances) et la méthode de fabrication très traditionnelle par cheddarisation que réside le mystère du bleuissement spontané de ce fromage.


Ce que l'on sait : près de 120 litres de lait sont nécessaires à la production de chaque meule de 10kg.  Traditionnellement le lait étant rare en alpage, le bleu de Termignon est produit par mélange avec les caillés des jours précédents. Le caillé est salé, brassé puis récupéré dans de grandes toiles de lin, moulé dans des moules en pin des alpes et pressé manuellement.


Le fromage passe ensuite 15 jours par une pièce tempérée avant d'être affiné en cave entre 4 et 6 mois. Il peut être piqué par le producteur ou par l'affineur à l'aide d'une aiguille afin d'y faire pénétrer l'air qui favorisera dans la pâte l'apparition des moisissures bleues.


Si vous avez la chance d'en trouver chez votre crémier, ne soyez pas effrayé par son aspect rustique, profitez-en pour faire montre de votre érudition en la matière et goûter cette exception fromagère française.


Le bleu de Termignon? Reflet du terroir par excellence. »


Je suis ravi et j’attends, tel sœur Anne, le colis. Et puis, qu’apprends-je au détour d’une correspondance d’un des plus beau nez du vin de notre vieux pays, que mes larrons se sont au déjeuner pourléchés les babines de bleu de Termignon en descendant avec délectation un vin jaune de Tissot, un 1998 se souviennent-ils. Pure provocation !

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Je rumine ma vengeance. J’attends en tirant de l’oubli Le Petit Bleu de la côte ouest un roman noir de Jean-Patrick Manchette publié en 1976 dans la collection Série noire chez Gallimard. « Georges Gerfaut, cadre commercial, est témoin d’un accident automobile et emmène le conducteur blessé à l’hôpital où il meurt, en fait, d’une blessure par balles. En vacances avec sa famille, deux hommes tentent de le tuer pendant sa baignade. »


Souvenirs, souvenirs, j’ai des nerfs d’acier chers vous deux, bourguignons d’occasion, et je prends mon mal en patience. Et puis enfin un beau matin il est arrivé bien enveloppé mais fort évolué. Le présenter à vos regards tel quel m’exposait au  risque de me faire embastiller par les autorités sanitaires pour incitation au crime contre la pasteurisation. Rassurez-vous ce brave fromage en phase terminale était bien sûr bien  mangeable, bien couillu, costaud, vous laissant une haleine à faire fuir les hygiénistes patentés et toutes les belles filles du quartier.


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Pour la photo je suis allé quérir une part chez Alleosse mais revenons à nos moutons où plus précisément au bleu de Termignon. Toute l’histoire de ce brave bleu de Termignon, qu’a tant voyagé, c’est l’histoire de la vivacité de nos marchés forains. Pour nos beaux fromages bien nés ces marchés sont d’une importance vitale car ils leur permettent de toucher dans nos petites villes et nos campagnes des consommateurs qui autrement en seraient privés. En effet, comme la GD y règne en maître et que les vrais fromages détestent l’atmosphère glaciaire des rayons libre-service, le fromager ou le fromager-affineur ambulant sont le dernier vecteur du bien manger. Et puis, se rendre au marché, c’est retrouver un peu de convivialité, de sens de la communauté. Bref tout ce qu’aime le Secrétaire-Perpétuel de l’A.B.V.


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Reste un truc à préciser aux petites louves et petits loups des villes, c’est que le Bleu de Termignon même lorsqu’il n’a pas subi le traitement du mien n’est guère présentable « car sa pâte est granuleuse à certains endroits, plus grasse à d’autres, conséquence de son caillé émietté à la main. Elle évolue entre les teintes crème et brunâtres. Son bleu n’est ni intense, ni homogène, mais disséminé tantôt sous forme de marbrures, tantôt sous forme de points mouchetés. » Pour vous dire il a un petit côté allure des vins de Guillaume Nicolas-Brion, ceux dont raffole Michel Bettane. Comme disait ma mémé Marie « il ne faut pas être asiré » c’est-à-dire ne pas se laisser influencer par l’aspect si l’on veut trouver le goût des choses.


« C’est au milieu du XVIIIème siècle que la fabrication de fromages persillés commence en Savoie, d’abord en Haute Maurienne, puis s’étendant vers les alpages du Mont-Cenis, de Valloire, et, finalement, de Termignon.


De l’autre côté des Alpes, le fromage acquiert rapidement une grande notoriété. Dans une lettre du 11 septembre 1816, Monsieur le Comte Ferriex, intendant de Maurienne charge Ambroise Daurieux, notaire et châtelain de Lanslebourg, « de lui acheter à Bessans, pour sa majesté la Reine de Sardaigne, 12 fromages bleus, des meilleurs qu’il pourra trouver et de les expédier dans les conditions les plus désirables à Turin, à son Excellence Madame la Marquise de Saint Payre, dame de sa majesté ». A cette époque, le Bleu de Termignon est fabriqué avec un mélange de laits de vache, de chèvre et / ou de brebis, comme d’autres fromages en Savoie d’ailleurs. On le connait alors sous les dénominations morianinghi ou mauriennais, persillé du Mont-Cenis ou bleu de Bessans. »

 

De nos jours le Bleu de Termignon est fabriqué entre juin et septembre, sur les mêmes alpages de Termignon, à 2000m d’altitude mais il ne reste plus que 4 producteurs seulement, qui produisent encore quelques précieuses centaines de pièces. Le troupeau de vaches ne dépasse pas les 60 têtes.


« La technique de production des meules (de 7 à 10kg, 30cm de diamètre, 15/20cm de hauteur) est ancestrale : deux caillés sont mélangés (celui du jour et celui de l’avant-veille). Ce mélange est conservé, soigneusement immergé dans une « seille » de bois. Brassé puis salé, il sera pressé à la main dans des moules en pin garnis d’une toile de lin. Cette toile sera changée chaque jour. Après l’égouttage, les fromages resteront encore 15 jours dans une pièce tempérée dite « la chambre des bleus » avant de passer en cave.


C’est en cave que cette pâte blanche et friable va se nervurer naturellement des moisissures à la couleur bleu sombre. Elles sont spontanées et naturelles, contrairement à d’autres bleus qui sont ensemencés en penicillium. On accélère la prolifération en piquant le fromage. Sous cette croûte brune et ocre à l’aspect et la dureté de la pierre, se développe alors un goût inimitable, unique, naturel et rustique. L’affinage dure alors plusieurs mois durant lesquels les meules sont régulièrement retournées. Ce n’est qu’à la fin de l’été que le Bleu de Termignon sera mis à la vente...


Unique! Chaque pièce est numérotée par le producteur au moment du moulage. Parce que c’est le résultat d’un travail patient, minutieux et accompli avec passion, il est normal qu’il soit traité comme une œuvre d’art, un bijou! »


Le bleu de Termignon de Marcel Blantin : link

 

Que boire avec une telle rareté ?


-        Un vin de SAVOIE : faites votre choix !


-        Pour mes 2 larrons qui se gobergeaient en Basse-Bourgogne : un Vin Jaune de chez Tissot link


-        Pour ma pomme : un Anjou Blanc les Glanées 2006 du domaine Patrick Baudouin link 


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Et vous qu’en dites-vous ?


Pour les parisiens ils sont cordialement invités chez le Taulier à déguster une « bechée » de Bleu deTermignon. Il suffit de sonner !

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15 janvier 2013 2 15 /01 /janvier /2013 14:00

Entendons-nous bien, je n’écris pas que tout va bien dans le meilleur des mondes pour la consommation de vin en France mais si l’on se donne la peine d’observer attentivement les chiffres publiés par l’OIV pour 2011 ce n’est pas la gloire mais pas la Bérézina non plus. Tous ceux qui nous chantent les mérites du statut du vin en Espagne et sa cote d’amour en Italie feraient bien d’arrêter de nous bassiner. Chez nous, même si la hausse constatée de +3,5% ne signifie pas forcément une inversion de tendance, elle montre au moins notre capacité de résistance à l’érosion et une certaine stabilisation de la consommation.


À mon sens beaucoup d’agités auraient intérêt à se poser les bonnes questions à propos de l’évolution de la consommation du vin en France et dans les vieux pays producteurs de vin, plutôt que de mener des combats sans grand intérêt, ça leur permettrait de sortir des idées reçues, celles qui font plaisir au petit monde du vin français, et surtout  de chercher les bonnes réponses permettant l’extension du domaine du vin. Je ne vais entonner à nouveau mes couplets, ça me fatigue.

 

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La projection 2016 est faite toute chose égale par ailleurs, ce qui veut très clairement dire que l’effort, si nous souhaitons stabiliser la consommation par tête qui n’est qu’un indicateur statistique brut, il faut étendre le domaine du vin. Là est l’enjeu, un enjeu que n’ont toujours pas compris ceux qui sur la Toile se contentent de vivre sur la bête, de ne s’adresser qu’au noyau dit éclairé des consommateurs de vin. Pour compenser la moindre consommation des baby-boomers à l’avenir pour des motifs santé-forme, l’arrivée plus tardive des jeunes à la consommation du vin pour des raisons économiques, le moyen le plus efficace est un travail lent et patient à l’attention de ceux pour qui le vin ne dit rien ou ne veut rien dire. Ce n’est pas le chemin prit par le monde français du vin qui se complaît dans ses combats d’arrière-garde ou des oppositions stériles. Restera toujours à évoquer les ravages de la loi Evin…

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