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6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 00:09

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Ceci est une histoire vraie. À 14h39 tombe un commentaire signée Marie-Lys Damas


« Cher Taulier,


Décidemment vous aimez la provocation. Vous avez bien étrillé les Bourguignons ces jours-ci. Alors pourquoi ce faux étonnement. Vous nous avez quand même habitués à mieux. Un petit coup de blouzzz... dans votre univers vif argent pendant ces vacances d'hiver ? Pour changer de région mais non pas de cépage je vous suggère de déguster le chardonnay « Ratapoil » 2009 de Raphaël Monnier (Arbois) que vous trouverez à la Cave des Papilles (pas très loin de chez vous sur votre destrier chéri). Je l'ai servi au cours d'une dégustation (cours) sur les vins bios et nous l'avons tous beaucoup apprécié. J'aimerai bien savoir ce que vous en pensez. A bientôt pour de nouvelles aventures. Amicalement. Marie-Lys. »


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Certes mon étonnement était surjoué mais qui aime bien châtie bien et les Bourguignons me doivent une réponse. Mais la Marie-Lys, double insigne de pureté que prénom composé, avec sa suggestion venait de mettre en action ma machine à pondre des chroniques. Ça chauffe dur. À la rupture je saute sur mon nouveau vélo flèche d’argent et tire au droit sur la rue Daguerre. Dans le l’échoppe je me rue sur le rayon Jura et, à mon grand émoi, Gérard des PAPILLES me balance « tout le monde en ce moment veut du JURA ! »  Et moi de lui répondre « c’est l’effet OLIF »


Comme je devais faire une tournée en ville sur ma flèche d’argent la bouteille de Ratapoil restait aux Papilles et j’irais la quérir au retour. Ce que je fis. Mon estomac criait famine et, comme je n’avais pas sous la main une marieuse mets-vins, je soliloquais : qu’allais-je donc manger avec mon Ratapoil ? Un jeune homme croisé à l’entrée, à qui j’avais demandé de jeter un œil sur mon nouveau destrier, me conseillait un Comté Marcel Petite. J’opinais puisque j’en avais en magasin mais Olivier venait juste de chroniquer sur le sujet.


Alors que je réglais mon emplette je remarquai sur le comptoir : deux pizzas. Comme j’avais une folle envie de pizza je m’enquis de savoir si elles étaient à vendre. C’est alors que le jeune Camille m’expliqua que c’était une expérience, plus précisément des pré-modèles de vraies pizzas napolitaines. Si ça convenait aux papilles des dégustateurs les Papilles les proposeraient à sa clientèle. Très grand reporter je m’enquis du mode opératoire napolitain et je pris même des notes : farine italienne W 400, pâte levée pendant 4 jours à 10°, levain d’Ischia, mozzarelle di buffala, tomates de San Marzano.  Les clients qui se pressaient dans l’échoppe se demandaient quel était cet hurluberlu passionné par les pizzas.


Alors que je me saisissais de ma quille de « Ratapoil » 2009 de Raphaël Monnier (Arbois) Camille me dit « Prenez les pizzas » Estomaqué je réponds « mais où je vais les mettre, je suis à vélo… » Mauvais prétexte m’objecte Camille qui plie ses pizzas dans le papier d’alu comme des crêpes et les glisse avec ma bouteille. Je balbutie « combien je vous dois ? » Lui me donne des conseils de cuisson. Je me confonds en remerciements et je sors des Papilles sous les applaudissements ou presque.


J’enfourche ma flèche d’argent pour regagner mon four. J’ai hâte. Je préchauffe. La bonne odeur de la pâte embaume la cuisine. Je débouche le « Ratapoil » 2009 de Raphaël Monnier (Arbois). La pizza est extra. Je lui fais un sort avec délectation en lapant des gorgeons de cet Arbois venu avec cette pizza quasiment du ciel. C’est l’extase. La satiété. Une fois encore mon ami le hasard m’a précipité dans la volupté. La seconde pizza sera pour demain.

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Reste me direz-vous ce « Ratapoil » 2009 de Raphaël Monnier (Arbois). J’ose écrire Alléluia tout en me disant que cette très chère Marie-Lys Damas, grande aiguilleuse du Taulier, qui semble être une dégustatrice émérite, se doit maintenant de nous livrer ces notes de dégustation. Le taulier plus chatouilleur de Bourguignon que dégustateur de vin du Jura a besoin de prendre des cours pour se sortir de son ignorance crasse.


Écrire une chronique pour vanter « l’effet Olif » qui déferle sur la rue Daguerre, louanger les pizzas napolitaines de Camille et encenser le nectar de Raphaël Monnier c’est déjà beaucoup d’ouvrage pour un Taulier fatigué. À chacun son labeur, le bonheur est dans le pré à chacun son métier et les vaches seront bien gardées » Tout ce je puis vous avouer c’est que le niveau du liquide à fortement chuté : je ne suis pas un dégustateur mais un buveur…

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5 mars 2013 2 05 /03 /mars /2013 14:00

Mais pourquoi ce lourd silence confinant au mépris ?

 

N’ai-je pas en ce lieu plaidé pour que les vins du duché de Bourgogne soient à la hauteur de leur haute réputation d’authenticité. Sans doute l’ai-je fait avec beaucoup de vivacité mais je rappelle que j’avais investi quelques-uns des deniers de ma cassette personnelle dans des Coteaux Bourguignons link Quand à mon équipée dans les allées d’ICI c’est la Bourgogne link, en ce Salon de notre Agriculture, elle ne faisait qu’amplifier les propos du nouveau connétable de Bourgogne qui souhaitait un retour à l’authenticité. Enfin dimanche, n’ai-je pas démontré que les vins de la Grande Bourgogne, au XIXe, dans les grands restaurants parisiens, en dépit d’une orthographe fantaisiste, tenait le haut du pavé en laissant les bordelais sur le pavé link 


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Pour me consoler je ne puis chanter, à la manière de Gérard Blanchard, « j’irais revoir ma Burgundy… » car je ne suis pas Burgonde. Tout ça c’est une vieille histoire depuis la rencontre de Gondebaud roi des Burgondes et de Clovis Ier roi des Francs, aux limites respectives de leur royaume entre les évêchés d'Auxerre et d'Autun, nous est révélée par un épisode de la Vie Saint Eptade en ces termes :


 « À l'époque où sur les bords du fleuve Cure deux rois puissants (ou les puissances orgueilleuses de deux rois) se réunissent pour faire la paix, à savoir entre les Burgondes et les Francs, le très excellent roi des Francs Clovis demanda au roi Gondebaud de lui accorder d'ordonner évêque pour sa cité d'Auxerre ce très saint homme Eptade. Mais sa volonté offensée résista à la pétition ou élection dudit roi, tellement il estimait ne pas en avoir les capacités. Cependant à cause de la concorde et de la paix du peuple présent et par intuition de foi, comme on lui demandait, il ne put refuser »


— (Saint Eptade du Morvan), Vita Eptadi, 8-10. Traduction donnée par K. Escher, Les Burgondes, p. 106.


Que faire pour rentrer en grâce afin de pouvoir aller me geler les fesses dignement, en la salle des Pôvres, afin d’écouter le bonne parole d’une profession bourguignonne unie ?


Dois-je me rendre en voiture, en robe de bure, au bord de la Cure, comme Clovis roi des Francs, pour entamer une franche discussion avec les puissances gouvernantes de la Bourgogne héritière du royaume des Burgondes ? Je ne donnerai pas de noms, les féodaux se reconnaîtront.


Dois-je mobiliser Fabrice Lucchini pour les dérider ?


Dois-je implorer le BIVB pour qu’il me remplace ma bouteille de Coteaux Bourguignons que je dus vidanger à l’évier ?


Dois-je aller brûler des cierges au Clos de Vougeot en implorant les mannes des moines de l'abbaye de Cîteaux pour qu’au prochain Salon de l’Agriculture nous ayons droit de goûter aux fleurons des vins bourguignons ?


Je ne sais, mais qu’importe, même si j’eux aimé que vous releviez le gant, je continuerai d’arpenter les ouvrées, les clos, de répondre présent, de baguenauder dans les chais, de faire le Taulier, genre poils à gratter, avec un seul cap : l’extension du domaine du vin…

 

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5 mars 2013 2 05 /03 /mars /2013 00:09

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« Vous les voulez fines vos tranches madame Michu ? » Le taulier s’imagine parfois derrière un comptoir maniant avec volupté sa machine à trancher avant de déposer son œuvre sur du papier sulfurisé. Ne me reproche-t-on pas parfois d’avoir des opinions pas assez tranchées pour me conseiller d’y aller franco de port…


Lorsque je portais des culottes courtes et que j’allais faire les courses de la maisonnée chez le charcutier de la place des Halles, Patry de son nom, les premières tranches qui m’ont mis en émoi furent celles si fines du salami. Contempler la douce et un peu triste madame Patry, ceint de sa blouse blanche, empoigner ce drôle de gros saucisson rose bonbon pour le poser délicatement à fleur du tranchoir puis actionner le poussoir me fascinait. Mes yeux ne quittaient pas les mains de la dame, l’une poussait, l’autre recueillait les tranches si fines, presque translucides. J’aimais cette geste qui se terminait par dépôt des tranches empilées sur le plateau d’une balance étrange où une longue aiguille pleine de chiffres me semblait être l’œuvre d’un savant fou. Le mystère de la tranche de salami, sorte de volute rose de dentelle, peupla mes rêves de petit vendéen crotté en me faisant rêver aux belles italiennes.


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Je sais j’abuse de votre patience en vous bassinant avec mes tranches mais, que voulez-vous, il faut bien que je vous fasse des confidences pour que vous puissiez apprécier à leur juste valeur mes tranches fines des Tronches de Vin. D’ailleurs, mes élucubrations sur les tranches n’ont rien d’acadabrantesques puisque les livres ont aussi une tranche grâce à laquelle on peut les repérer sur les rayons de sa bibliothèque.  

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Bref, si j’ose encore utiliser ce mot, m’étant vautré dans mon premier billet en opérant un échange standard, comme on le dit pour les moteurs, entre Guillaume et Antonin, cette fois-ci on ne m’y reprendra pas, mon assortiment de tranches fines tiendra à mon seul choix sans avoir besoin d’identifier l’auteur des lignes du guide des vins qui  ont d’la gueule.


Ne cherchez aucune logique il n’y en a pas, j’ai picoré,  souligné, découpé mes tranches fines parce que je les trouvais savoureuses, insolites, rarement insolentes, sincères, belles,


Ma première tranche est une affirmation d’Ernest Hemingway correspondant de guerre de l’US Army en 1945 dans le Val de Trebbia« Aujourd’hui, je suis passé dans la plus belle vallée du monde ! » « Était-ce par une de ces journées radieuses, où la rivière coulant vers le Pô, semble irradier une douce lumière jusque sur les collines alentour ? » se demande GNB qui lui passe du côté de chez Giulio Armani – Azienda Agricola Denavolo.


La seconde, n’est pas de jambon d’York, mais une saillie de Toby Bainbridge, natif d’une petite ville non loin de Birmingham, à propos du minimalisme de ses étiquettes « le vigneron de  Chavagnes admet volontiers son côté très pragmatique – « c’est mon côté anglais, pas très sexy ! » - Et que cela s’oppose parfois au côté fonceuse de Julie, éducation américaine oblige. »


La troisième me fait me souvenir de la première rencontre avec Sonia vantant son Pierre Beauger, le dernier volcan d’Auvergne, et son « vendangé en tongs ».  « C’est une connerie. Certains mettent élevés en fûts de chênes, ou pourraient inscrire vu à la TV. Alors moi je mets vendangé en tongs. Mais je ne  vendange pas en tongs. Et sur les nouvelles étiquettes, je vais faire pire. »


La suivante est tranchée par les mains aux ongles carminés d’Eva qui, du haut du Mont Rachais, au cœur du massif de Saint-Thierry, est épatée par les « petites fleurs jaunes printanières qui tapissent au printemps le sol de cette vigne biodynamique et qui ne laisse aucun doute sur l’identité du propriétaire […] Partout autour, le sol est net, clean, désespérément vidé de sa substantifique moelle. Pas l’ombre d’un pissenlit, pas de quoi se constituer une petite salade agrémentée de deux ou trois lardon en saison. » Sacré Francis Boulard, il déroule tapis…


La cinquième, qui n’est pas la République, mais c’est tout comme, nous apprend que le sieur Comor Jean-Christophe, a quitté les ors de la république, au lendemain du funeste 21 avril 2002. Ce conseiller de Seguin, Pasqua, puis Chevènement, a « quitté le vain pour le vin » pour s’installer sur des « Terres Promises »


La sixième ne doit rien au hasard puisqu’il y a fort longtemps que j’ai découvert Alain&Isabelle Hasard, fin 2008 ICI link  « On est loin d’un quelconque mysticisme ici, juste une bonne connaissance de ses vignes et de son terroir, et le fait de s’y adapter. Ce qui donne des vins d’une grande pureté, très équilibrés, dans lequel l’élevage se trouve bien fondu. Une jolie mélodie qui varie, selon les millésimes, les vins, mais une mélodie toujours joyeuse et souriante comme lui. »

La septième s’apparente au 7e ciel « C’est qu’elle fait des huiles de beauté pour le gosier, qui tapissent le palais de leurs parfums superposés. Des onguents à boire, dont on  se tartine d’autant plus volontiers les entrailles qu’on sait qu’ils n’ont rien d’artificiel. » Noëlla Morantin, se fait aussi poète « J’aime beaucoup la Vallée du Cher, c’est beau, c’est blanc, avec les tuffeaux c’est vert… Il ne manque que la mer ! Quand je serai riche – ce qui arrive rarement chez les vignerons nature – j’aurai une cabane au bord de l’océan… »


La huitième et dernière c’est pour ma pomme « On dit qu’ici l’eau a toujours été rare. Les différents puits du village ne suffisaient pas à abreuver les habitants et le bétail. D’ailleurs, le puits familial ne donne plus guère plus de dix litres d’eau par jour en été. Est-ce pour cela que les villageois avaient la réputation de boire plus que de raison ? Les coteaux alentour ont toujours été plantés de vigne, sur un terrain très sec, très caillouteux. Le granite est tout proche. » C’est près de chez moi, le domaine de la Pépière (la pépie c’est avoir soif) chez Marc Ollivier qui fait du Muscadet.

 

En bonus, concocté par Olif, parvenu au Taulier à 22H30 en direct du Jura link Nature morte au vin nature vivant, une tentative d'accord de vin nu avec du Comté, à la demande du Taulier, et un titre à la con aussi long que les siens, il n'y a pas de raison !

 

 Pour réceptionner les Tranches de Tronches de Vin rendez-vous vendredi prochain 8 mars 2013   19:00 – 22:30 au Lapin Blanc 84 rue de Ménilmontant, 75020 Paris ;


Cinq vignerons seront présents :


- Iris Rutz-Rudel (la wonder woman qui repousse les sangliers au Domaine Lisson)

- Eric Callcut (The Picrate himself, avec du vin et son propre livre, "Banlieue Bible")

- Benoit Tarlant (l'homme qui a mis du champagne en amphores)

- Raphaël Gonzales (l'elfe-biodynamiseur du Clos des Cimes)

- Jean-Pascal Sarnin (une moitié de Sarnin-Berrux qui vaut son pesant d'or)

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4 mars 2013 1 04 /03 /mars /2013 14:00

Adieu vaches, cochons, couvées et les belles fermières, les portes du Salon de l’agriculture viennent de se fermer sur une fréquentation en baisse. Et pendant ce temps-là le  Taulier, avec le soleil retrouvé, filait sur les quais. Ses neurones titillés par l’air frais, alors qu’il passait à quelques encablures du palais de l’Elysée, lui jetaient l’idée : et les timbres dans tout ça !


Timbré le Taulier ? Mais non, il a toute sa raison car en effet, près du théâtre Marigny se tient régulièrement une foire aux timbres postes pour philatélistes addict des petits dentelés. Comme je ne suis ni collectionneur, ni amateur, mais ce que je sais c’est que certains valent une fortune.

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Et je ne sais pourquoi je pensais à François Audouze, à ses dîners de vins anciens, « mon compteur a maintenant une marque de 350 vins du Domaine de la Romanée-Conti bus depuis douze ans, en 74 millésimes. Même si je ne peux pas me prétendre expert des vins du domaine, j’ai maintenant une certaine accoutumance. »


Rien à voir me direz-vous, sauf l’accoutumance.


Alors  vite, œnophile et philatéliste même combat,il me fallait chroniquer.


Je rentre dare dare pour constater que sur son site Les Méchants Raisins Mathieu Turbide, le 18 août 2006 indiquait « Les vins et les fromages canadiens auront maintenant leurs timbres. »

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Merci à Phiippe Margot pour l'envoi ci-dessus.

 

Et en France que fait-on ?


1-    Voici  en vrac quelques échantillons et si vous souhaitez voir l’ensemble c’est ICI link  et link

Languedoc_448.jpgChampagne_1938.jpgChateau_Clos_Vougeot.jpgFetes_fin_annee_2003.jpgLFCJ_saint_vincent_2011.jpg

2-  Si vous souhaitez en acheter c’est ICI Timbres de France et du Monde link


3-  En Australie aussi mais ce sont les producteurs eux-mêmes qui timbrent leur étiquette.

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4-  Les étiquettes vraiment timbrées de Dirk Niepoort ! #DOURO le 16 septembre 2011 20H00 par Vicky Wine link 


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4 mars 2013 1 04 /03 /mars /2013 00:09

Sa tête est large avec le dessus aplati. Sa bouche présente une lèvre supérieure épaisse et de la taille de la pupille. Son dos est dans les tons grisâtres foncés, tandis que ses flancs sont argentés et son ventre est blanc.


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Votre Taulier, qui n’est point boucher, sauf à l’émeri, garde toute sa tête. En effet, le Mulet dont il s’agit est le Mulet lippu ou Mulet à grosses lèvres. Pour la science, c’est le Chelon labrosus de la famille des Mugilidés. Il  peut peser jusqu’à 7 kg car sa durée de vie est de 25 ans. Ceux que vous voyez vautrés dans la glace chez votre poissonnier – le Taulier n’est pas non plus poissonnier – pèsent en moyenne de 1 à 1,5 kg. Il vit en banc important à son plus jeune âge et atteint sa maturité sexuelle à 4 ans lorsqu'il mesure environ 30 cm. Il frai de mai à juillet. Y’a 80 espèces de mulets, dont bien sûr le Mulet Bobo que l’on ne peut malheureusement pas pêcher à Paris dans la Seine (il arrive aussi au mulet de séjourner dans l’eau douce des rivières…) Il  est implanté du Sud de la Norvège et tout autour des iles Britanniques, jusqu'aux côtes du Maroc et sur toutes les côtes des pays de la Méditerranée.


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Le Mulet lippu est goulu, ce n'est pas un poisson très difficile et certainement pas un « gastronome ». Si d'ordinaire il se nourrit d'algues, de petits vers, de petits crustacés et mollusques il ne dédaigne pas une bonne lampée de vase car son système digestif est particulier avec son intestin de près de 2 mètres, il y récupérera les micro-organismes. Vous me direz que c’est mieux que de bouffer des farines animales, sauf que le Mulet à grosses lèvres fréquente dès le printemps les estuaires et remonte jusque dans les ports ou il trouve sa nourriture. Il supporte bien la pollution et son estomac doté de parois musculaires broie tout ce qu’il bouffe.


Le Taulier n’étant pas non plus pêcheur je ne vais pas vous faire le coup des méthodes de pêche au flotteur, à la callée, à la dandine et au lancer avec un leurre. On me dit qu’on appâte le Mulet lippu avec un morceau de pain sur lequel on dépose quelques gouttes d'huile de foie de morue, des petits dés de maquereau ou une moule. Ceci dit, le mulet est un poisson méfiant. Pour le pêcher, la période la plus favorable est de Mai à Octobre.


Le mulet c’est le bar du pauvre ou le loup du pauvre car il compte parmi les poissons assez bon marché. Même si le Taulier n’est ni médecin, ni diététicien sachez que le Mulet est un poisson semi-gras, riche en protéines. Ses lipides sont en majorité des acides gras mono-insaturés ou polyinsaturés (dont les fameux oméga-3), donc très bons pour la santé car ils préviennent, entre autres, les maladies cardiovasculaires. Le mulet a une teneur intéressante en vitamines, notamment du groupe B (B3, B6 et B12), et de vitamine D.


La chair du mulet est maigre, plutôt dense et très blanche. Les fines gueules, les asirés, ne le tiennent pas en odeur de sainteté car il peut dégager une légère odeur de vase. Pour l’en débarrasser, il est nécessaire de le faire dégorger. Éviter de l’écailler avant de le préparer car ses écailles épaisses protègent la chair d’une cuisson trop forte.

 

Le mulet se prépare comme le bar : en court-bouillon, au four ou au grill.


Sur son blog, Bruno Verjus, écrivait link « à vrai dire, la mâche un peu ferme du mulet s’avère peu idéale pour cette découpe façon carpaccio... Je vais essayer de le trancher en fins cubes (comme un tartare) et de l'assaisonner avec une mayonnaise courte, faite d'un jaune d'œuf, moutarde douce (d'Orléans par exemple) et de très peu d’huile de pépins de raisin. De façon à privilégier le crémeux de l’œuf et de la moutarde et d'y adjoindre la fraîcheur des herbes (coriandre, fenouil, sommités crues de brocolis, cives) finement taillées.

Je vais le servir sur du pain baguette toasté, pour le croustillant et ajouter l'acidité fleurie de quelques pétales de pâquerette. »


Petit rappel : c’est avec ses œufs que l’on confectionne la fameuse boutargue ou poutargue, spécialité de Martigues, lire la chronique du Taulier  « La Boutargue, le caviar de la Méditerranée, va bien aux spaghettis arrosés d’un petit vin du pays » link 

 

À propos de vin du pays, ma proposition pour faire suer le Mulet Lippu est d’une évidente simplicité c’est de licher :


-        Du côté de l’Océan : un Gros Plant « Le Gros Plant a ses fidèles, ses passionnés, tel Jean GABIN dont c’était le vin préféré link  , ou Aimé DELRUE qui en 1948 offrit au Canton de Saint-Philbert de Grandlieu un buste unique dédié au « Nantais Moyen buveur de Gros-Plant ». Vincent Caillé domaine le Fay de l’homme link

 

-        Du côté de la Méditerranée : un Picpoul de Pinet… « Par son vote à l’unanimité le 14 février2013, le comité national de l’INAO  a reconnu  Picpoul de Pinet en AOC spécifique au sein de l’AOC Languedoc. » Floriane et Olivier AZAN - 34850 PINET Domaine du Petit Roubié link 

 

-        Du côté de la Vendée, rien que pour faire un pied-de-nez, je propose « Le Grand Ecart » 2012 de Jérémie Mourat. Un chenin d’Afrique du Sud, tient ça me fait penser à quelqu’un !

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3 mars 2013 7 03 /03 /mars /2013 07:00

Cette semaine le cocker triste, après un discret passage au milieu des vaches du Salon de l’Agriculture porte de Versailles, est sorti du bois, dans une relative indifférence, à la Mutualité. J’y étais. Le choix de la date et de l’heure pouvait surprendre, un mardi, à 18h30, juste avant les vacances d’hiver des parigots. Et bien c’était plein, les deux mille sièges occupés et les retardataires durent rester debout. Y’avait du beau linge de l’UMP : Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse, Gérard Larcher, Christian Poncelet, Bernard Accoyer, Hervé Gaymard, François Baroin, Jérôme Chartier, Éric Ciotti, Christian Estrosi, Gérard Longuet, Jean Tiberi, Pierre Lellouche, Jean Leonetti, Éric Woerth, Patrick Devedjian, Bernard Debré…et bien sûr la « guest star » Nathalie Kosciusko-Morizet qui, par sa présence, a apporté son soutien à François Fillon tandis que ce dernier, réciproquement, a apporté le sien à la candidature de l’ancienne ministre à la mairie de Paris. Tout ça a dû le libérer car, paraphrasant André Malraux à propos du gaullisme, François Fillon a même remarqué, pique contre le petit roquet de Meaux : « L’UMP est loin d’être la maison des Français qui se pressent dans le RER de 18 heures. » Le François il s’est taillé un costar de chef d’Etat « J’ai vécu dans l’intensité des responsabilités gouvernementales, au point de me sentir parfois dépossédé d’une part de moi-même. (…) L’épopée du Général De Gaulle, c’est elle qui avait fait de moi un militant… Trente-cinq ans plus tard, vous êtes à Matignon, dans votre bureau, face à votre époque. Les marges de manœuvre sont réduites à néant par la crise. (…) Le pays tape à votre porte pour qu’on l’aide et le protège. Vous l’aidez, vous le protégez du mieux possible, mais vient le moment où vous dites « non ». (…) Mais ce « non » fait de vous un homme qui fait passer ses responsabilités avant ses intérêts. Ce « non » vous transforme. ». Notre Fillon, droit dans ses bottes, à la Juppé, a assumé tout le quinquennat précédent : « Nous avons évité à notre pays le drame que vivent les Grecs, les Espagnols, les Irlandais. ». Mais surtout, péché mortel, il a osé ramener, j’oserais même écrire rabaissé, Nicolas premier, à son niveau de simple collaborateur de l’ancien imprécateur. Quand on perd les élections, on revient tous au même niveau, moi le premier (...) Les lauriers sont à terre, il faut nous réinventer, nous désaccoutumer du passé pour repartir sur de nouvelles bases », nous a-t-il confié.


À la sortie du meeting, faciles à repérer dans la foule des bien permanentées et des messieurs guindés, j’ai de suite repéré mes chers collègues de la grande maison venus laisser traîner leurs grandes oreilles à la Mutualité, des jeunes sauf un, le grand Dufumier, qui lui m’a de suite reconnu et s’est mis à faire des moulinets au-dessus de sa tête déplumée. Comme je ne pouvais ni battre en retraite, ni emprunter une autre issue, j’ai pris les devants en fonçant vers lui pour l’apostropher. « Pas encore au rencart le Jean-Paul… Je suppose que tu n’as pas envie de te coltiner ta Monique pendant toute la journée…

-         Toujours le mot pour rire. Monique elle s’est tirée…

-         Désolé Jean-Paul, ça fait si longtemps que je ne t’avais vu…

-         T’as jamais été un tendre mais je t’aime bien car tu ne m’as jamais laissé tomber quand j’ai été dans la merde.

-         Et si on allait prendre un verre mon Jean-Paul.

-         Pas de refus, ça me changera de ces branleurs en jeans et baskets qui ne boivent que du coca.

J’ai tiré le grand Dufumier par la manche pour l’emmener tout près, rue Saint-Victor, dans le bistro chic de Yannick Alleno « Le terroir parisien » où je suis très pote avec la sommelière. Le grand Dufumier, en se dodelinant sur ses échasses maigres, m’a fait un compliment à sa manière « Putain, ce n’est pas le bar-PMU de la dalle d’Argenteuil mon gars, toi t’as toujours pété dans la soie et enfilé les plus belles gonzesses… » En le regardant de plus près, mal fagoté, mal rasé, avec des écrases-merdes avachis, je l’ai pris en pitié le Dufumier et je l’ai invité à bouffer. Le pauvre j’ai cru qu’il  allait se mettre à pleurer.  Pour se donner une contenance il s’est mouché d’une façon sonore qui a fait sursauter le personnel en train de dresser les tables. J’ai de suite commandé un grand cru Alsace, au nom un imprononçable, de Jean-Michel Deiss. Le Dufumier n’en finissait pas de mater tout ce qui portait une jupe. L’arrivée de la belle boutanche l’a fait soupirer « Toi t’as toujours eu une mémoire d’éléphant. Même si ça fait si longtemps qu’on ne s’est vu tu te souviens que l’Alsace c’est mon jaja préféré… » J’ai fait le service et nous avons trinqué. Dufumier, face à son verre, n’était plus le même, c’était comme si il était en train d’accomplir un rituel. Ses gestes se faisaient précis. Je me suis tu pour le laisser déguster. Ça a duré. Enfin, après avoir redéposé son verre, il a dodeliné de la tête et murmuré « C’est grand mon camarade… vraiment… je suis touché que tu me traites avec autant de considération. C’est si rare de nos jours… » Je l’ai resservi en lui demandant sur quel dossier il marnait. Sa réponse m’a surpris : Tapie.


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Dufumier, avec son air bête et sa vue baisse, n’en n’étais pas moins un des meilleurs connaisseurs des arcanes d’un parti dont tout le monde ignore aujourd’hui, ou presque, qu’il a été un grand parti sous la IIIe république : le Parti radical. Maintenant ce n’est plus qu’un champ de ruines avec les Radicaux de Gauche, petite annexe du PS, où le Nanard a adhéré et la vieille maison le Parti Radical dit valoisien où le Borloo tout naturellement s’est enkysté. Le Jean-Paul lui il sait bien que Bernard Tapie a rencontré, dans les années 60, Jean-Louis Borloo, jeune avocat spécialisé dans le droit des faillites et que pendant dix ans, le duo va écumer les tribunaux de commerce. Premier coup médiatique Manufrance à Saint-Etienne, en venant à la rescousse de la vieille société de VPC en dépôt 
de bilan. Après un épisode rocambolesque, il obtiendra l’exploitation de la marque puis proposera selon son habitude un plan de relance. En définitive le groupe centenaire sera liquidé début 1986. Dufumier égrène : 1981 : La Vie claire et ses magasins bios en difficulté, 1982 : Terraillon fabricant de pèse-personne en dépôt de bilan, 1983 : Look fabricant moribond de fixations de skis de Nevers, 1984 : Wonder avec 30 millions de francs prêtés par sa banque, Tapie s’offre le fabricant de piles en déclin. Il licencie 600 salariés, puis acquiert, avec 
Francis Bouygues, Saft-Mazda. Le tout est revendu 
en 1988 à l’américain Ralston, qui ferme les usines françaises. Gain pour Tapie : 470 millions de francs. Alors que nous entamons le fameux hot-dog parisien à la tête de veau de Yannick Alleno, Dufumier me place sa carte maîtresse « C’est Borloo, éphémère ministre des Finances en 2007, qui est à l’origine de l’arbitrage avec l’Etat dans le dossier Adidas qui a rapporté 390 millions d’euros à son vieux copain. Le Dufumier me tend une clé USB en me disant « si tu as envie de te poiler deux minutes regarde le duo Tapie-Borloo qui, en 1983, vient donner des conseils décoiffants aux étudiants, comme ici en 1983 à l’ISA de Paris.ICI link

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3 mars 2013 7 03 /03 /mars /2013 00:09

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Le magazine Terre de Vins, à l’occasion de la sortie de l’édition 2013 du Guide Michelin, s’est  penché sur la place du vin dans les restaurants étoilés : quelle place occupe-t-il dans ces tables étoilées ? Comment les chefs et les restaurateurs l’appréhendent-ils, le sélectionnent-ils, le valorisent-ils, et à quel prix ? Qui sont les « bons ambassadeurs » du vin parmi les établissements étoilés ? La suite est ICI link


Mon titre vous a sans doute « enduit » en erreur car, comme beaucoup de nos contemporains assez chauvins, peut-être pensez-vous que la gastronomie française est toujours en son âge d’or ? Je ne le crois pas, la haute cuisine française, tout comme sa soi-disant bible, entretiennent une illusion renforcée par le fameux classement au patrimoine immatériel de l’humanité de l’UNESCO de la table gastronomique française.


J’ai joué sur les mots pour, un instant, revenir au vin chanté par tous comme le grand et indispensable accompagnateur du repas, gastronomique ou non. Terre de Vin, en effet, parle de lui comme étant l’autre grand pilier de notre tradition gastronomique. N’est-ce pas là méconnaître l’Histoire ?


La réponse est donnée par Jean-Paul Aron dans Le Mangeur du XIXe


« D’emblée, traversons les idées reçues : le vin, régulateur du repas, fleuron de la gastronomie française : on boit mal à Paris pendant la première moitié du XIXe siècle et plus spécialement à l’âge d’or. La bourgeoisie qui s’applique à se faire reconnaître par la table semble négliger la cave, d’ancienne tradition. La vérité est peut-être économique. La Révolution, en abolissant les droits seigneuriaux, eut pour effet d’accroître énormément la consommation d’alcool dans les campagnes. Les paysans en tirèrent profit d’autant qu’entre les vins de haute lignée et ceux de la dernière catégorie l’écart des prix n’était pas proportionnel à la différence de qualité : ils coupèrent les crus les plus vénérables afin de réaliser rapidement des bénéfices plus consistants. D’où, à Paris, une pénurie de bouteilles rares, un désabusement général qu’expriment suffisamment dans la chronique, les guides, les ouvrages techniques, la profonde carence de l’œnologie et, en ce temps de code alimentaire, le défaut de règles stricte sur l’appropriation de la boisson à la chère. »

 

Et JP Aron de citer l’énoncé des cartes d’établissements réputés – respectant les orthographes douteuses – en soulignant « quel dépouillement, quelle modestie, face à la quantité de plats et des accommodements. »


Les Trois Frères Provençaux


VINS ROUGES

 

Beaune, 2 fr.

De Tavel, 2 fr. 10 s

Pommard, 3 fr. 10 s

Volnay, 3 fr. 10 s

Nuits, 4 fr.

Romanée, 7 fr.

Chambertin, 6 fr.

Clos-Saint-Georges, 5 fr.

Hermitage rouge, 5 fr.

Bordeaux, 5 fr.

Lafitte 1er qualité, 7 fr.

Dus-Clos-de-Vougeot avec le cachet de Tourton-Ravel, 8 fr.

Vin rosé mousseux, 6 fr.

De Porto, 6 fr.

De Côte-Rôtie, 5 fr.

 

VINS BLANCS

 

Chablis, 2 fr.

Mulsault, 3 fr. 10 s

Graves, 6 fr.

Sauterne, 6 fr.

Champagne mousseux, 6 fr.

Tisane de Champagne, 4 fr.

Montrachet, 6 fr.

Hermitage blanc, 6 fr.

Vin blanc de Sillerey, 8 fr

Du Rhin, 10 fr.

 

VINS DE LIQUEURS


Vin de Constance, la ½ bouteille, 12 fr.

Constance, le verre, 2fr.

Vermouth, le verre, 2 fr.

Tokaï, le verre, 3 fr.

Madère sec, le verre, 15 s

Malvoisie, le verre, 15 s

Rota, le verre, 1 fr.

Alicante, le verre 1 fr.

Lunel, le verre, 12 s

Malvoisie la ½ bouteille 4 fr.

Madère sec, la ½ bouteille, 4 fr.

Malaga, la ½ bouteille, 4 fr.

Vin de Tokaï, la ½ bouteille, 18 fr.

 

Le Rocher de Cancale l’une des 3 tables maîtresse du XIXe

 

Porter, 1 fr. 10 s

De Mâcon, 2 fr.

De Beaune, 2 fr. 10 s

Chably, 2 fr.

Première qualité, 2 fr. 10 s

De Meurceau, 4 fr.

De Montrachet, 5 fr.

De Pommard, 4 fr.

De Volnay, 5 fr.

De Nuits, 6 fr.

De Chambertin, 7 fr.

Clos-de-Vougeot de MM. Tourton et Ravel, 8 fr.

De Bordeaux : Médoc, 4 fr.

Latour, 9 fr.

Segur, 5 fr.

Mouton-Lafitte, 6 fr.

Lafitte, 7 fr.

De Porto, 5 fr.

De Juransson, 5 fr.

De Grave, 5 fr.

De Sauterne, 6 fr.

Degoutte, 6 fr.

Tisane de Champagne, 4 fr. 10 s

Champagne blanc mousseux, 6 fr.

Rouge, 4 fr.

Rosé, 6 fr.

Aïmousseux, 6 fr.

Sillery, 7 fr. 10 s

Glacé, 8 fr.

Du Rhin, 7 fr.

Hermitage rouge et blanc, 5 fr.

Muscat la bouteille, 6 fr., le verre, 10 s

Madère sec, 9 fr., le verre 15 s

Malvoisie de Madère, 12 fr., le verre 1 fr.

Alicante, 8 fr , le verre, 15 s

 

Beauvilliers

 

VINS ROUGES

 

Vin de bourgogne ordinaire, 1 fr. 15 s

De Beaune, 2 fr. 5 s

De Pomard 3 fr. 10s

De Volnay, 4 fr.

De Nuits, 4 fr. 10 s

De Chambertin, 6 fr.

De la Romanée-Conti, 8 fr.

De Lebache, 8 fr.

Clos-Vougeot de 1788, 10 fr.

De Vône, 5 fr.

Du Clos-Saint-Georges – de lafitte 1802, 8 fr.

De Berchoux-Lafitte, 6 fr.

De Clarette, 6 fr.

De Château Latour, 6 fr.

De château-Margot, 6 fr.

De Saint-Emilion, 5 fr.

De Bordeaux Ségur, 5 fr.

De Poro, 6 fr.

L’Hermitage, 8 fr.

De Lafitte première qualité, 10 fr

De Vône, remière qualité, 8 fr.

Richebourg, 8 fr.

Nuits première qualité, 7 fr.

Chambertin première qualité, 8 fr.

Côte rôtie, 6 fr.

 

VINS BLANCS


De Chablis, é fr. 5 s

De Mursaut, 4 fr.

De Grave, 5 fr.

De Soterne, 5 fr.

De l’hermitage, 8 fr.

De Mont Rachet, 8n fr.

De Champagne mousseux première qualité, 6 fr.

D’Aï, 5 fr.

De Champagne non moussu, 6 fr.

Tisane de Champagne, 4 fr. 10 s

Vin de Champagne rosé, 4 fr. 10 s

De Sillery, première qualité 8 fr.

Du Rhin, 8 fr.

Poter anglais 3 fr.

Les vins frappés de glace, 10 s de plus.

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2 mars 2013 6 02 /03 /mars /2013 12:00

  « Jeudi dernier, Karine Le Marchand a reçu la médaille de l'Ordre National du Mérite Agricole, des mains du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll. L'animatrice de « L'amour est dans le pré » était venue en compagnie de ses proches, dont Lilian Thuram, son compagnon. » indique le quotidien en ligne Gala.


« C'est Bruno Le Maire, qui avait proposé le nom de Karine Le Marchand pour cette décoration créée en 1883. Plus de 28.000 personnes la portent aujourd'hui pour récompenser leurs « services rendus à l'agriculture ».


Karine Le Marchand au moment de recevoir cette distinction a déclaré : « J’ai été surprise qu’on me la propose. Sur le papier c’est même plutôt risible qu’une citadine comme moi reçoive cette distinction, mais je n’en ris pas, bien au contraire »

 

Amélie de Menou la journaliste de Gala est un peu fâchée avec la géographie parisienne puisqu’elle annonce « Au ministère de l’Agriculture, rue de Varenne dans le sixième arrondissement parisien, elle est comme chez elle. »


La suite, est dans le plus pur style people « Quelques minutes avant d’être intronisée Chevalier de l’Ordre du Mérite agricole, Karine Lemarchand vous accueille avec son habituel sourire «ultrabrite», vous présente le maître des lieux –«Monsieur Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture, s’il vous plaît!»- et n’économise pas sa joie de retrouver «ses» agriculteurs, les anciens candidats du programme qu’elle présente depuis 2009 ans sur M6, L’Amour est dans le pré. Thierry, Rémi et Jo les jumeaux, trois Philippe, «Pascalou» le moustachu, Jean-Claude dit «Jojo»… Ils sont tous venus rendre hommage à leur animatrice préférée. Même Pierre, le viticulteur du pays basque et Frédérique, sa fiancée enceinte de sept mois, tenaient à être présents, quitte à délaisser quelques heures leur stand d’Armagnac au Salon de l’Agriculture, porte de Versailles. »


Plus tôt dans l'après-midi, Stéphane Le Foll et Karine Le Marchand s’étaient retrouvés dans l'émission de RTL « A bonne heure », présentée par Stéphane Bern et enregistrée depuis le Salon de l'agriculture. Ce fut l'occasion pour Stéphane Le Foll de confier que, oui, il a regardé L'amour est dans le pré ... mais uniquement pour « être capable d'en parler" au moment de la décoration :


« J’ai fait attention à aller regarder. J’ai regardé un certain nombre d’épisode car, cet après-midi, j’aurai l’occasion de remettre le mérite agricole et donc il fallait que je sois capable de parler de l’Amour est dans le pré ! »


Karine Le Marchand devenue spécialiste des problèmes de cœur du monde agricole en a profité pour lancer à Stéphane Le Foll :


    « Faut qu’il fasse quelque chose pour le célibat des agriculteurs notre ministre !

Stéphane Le Foll, avec humour, lui répondit plus tard dans l'émission :


    « Vous parliez du célibat, le ministre de l’Agriculture a suffisamment de sujets à traiter pour déléguer … Je délègue l’amour ! »


Au 78 de Varenne à 18h30. « Dans le Salon Sully du ministère, les proches de l’animatrice sont dans leurs petits souliers. Au premier rang, sa fille Alya, son amoureux depuis 2007, Lilian Thuram, sa maman Martine. Ses amis, dont Laurent Petitguillaume et Stéphane Plazza, ses collègues de la chaîne et la production de l’émission. Karine a revêtu une «cotte» - la combinaison traditionnelle des agriculteurs– customisée spécialement pour l’occasion. Le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll arrive. Brièvement et dans une ambiance résolument détendue – à l’image de la star du jour- il rend hommage au programme de M6, rappelant qu’il représente toute la diversité des agriculteurs françaises, valorise la ruralité et prouve que tout le monde a droit à sa part de bonheur et d’amour. Epinglée et soudain débordée d’émotion, Karine, à son tour prend la parole et, s’adressant aux ex-candidats de l’Amour est dans le pré, déclare: «Moi qui suis tellement citadine… Ce que j’aime dans la nature, ce n’est pas tout à fait comme vous. Ce n’est pas la terre à laquelle vous êtes si attachés. Moi, ce que j’aime c’est vous. Les gens de la campagne…»


« Il y a eu beaucoup d’émotion. Elle a pleuré au moment de son discours, on ne s’y attendait pas », a confié au Parisien l’une des personnes présentes dans la salle lors de la cérémonie. Karine Lemarchand avait même réservé une partie de son discours à ces derniers : « Vous m’avez fait confiance, vous m’avez ouvert votre cœur. »

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2 mars 2013 6 02 /03 /mars /2013 00:09

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Jean Gabin « parlait dans ses films comme dans sa vie, et vice versa. Dans les grandes occasions, notamment pour les interviews, il savait retrouver un français châtié exempt de tout phrasé imagé. » note Philippe Durant dans sa Petite Introduction à son « Le Petit Gabin illustré par l’exemple » nouveau monde éditions 14,90€. Les Aficionados d’Audiard, dont le sieur Pousson, se délecteront de l’appréciation de l’acteur qui « estimait devoir son naturel à des dialogues qu’il avait « bien en bouche ». Pascal Jardin déclara Gabin ne parle pas le français, il parle une langue à lui et j’ai appris, par lui et par Audiard, à parler Gabin comme on apprend à parler anglais. »


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La formule titre me va bien car elle ramasse ma présente activité. Jean Moncorgé dit Gabin était propriétaire de vaches laitières en Normandie. Il aimait la terre et il fut traité de cumulard par le syndicalisme agricole. Au-delà du liquide vin ou lait c’est autre liquide qui l’intéressait : il aimait calculer ses cachets de film en têtes de vaches.


Deux formules cultes :


« Le Quai des brumes » avec Michel Morgan.

-        « T’as de beaux yeux, tu sais ;

-        Embrassez-moi.


« La Traversée de Paris » avec Bourvil.

-        « Salauds de pauvres ! »


La première, comble du romantisme, summum de la séduction, « ne fut pas prononcé dans le recueillement, ni la concentration. » a raconté Michèle Morgan. Quant à la seconde « Jean Gabin répugnait à la dire… » et … plus généralement il « n’aimait pas son personnage de Grangil. » La suite à lire dans « Le Petit Gabin illustré par l’exemple »


Enfin dans « Rififi à Paname »


-        On t’a pas sonné, grand-père… Dis-donc, pour l’addition, tu diras à ton taulier qu’on repassera demain. On a deux mots à lui dire.


-        Le taulier c’est moi, alors je t’écoute, comme ça, ça t’évitera de revenir.

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1 mars 2013 5 01 /03 /mars /2013 13:00

Le localier est dans la chaîne de l’information le premier et modeste maillon, celui qui est au plus près de la vie des gens. Sans lui les gens d’en bas on ne les entend pas. Bien sûr, trop souvent le localier en est réduit à la chronique des chiens écrasés, des fêtes votives et des banquets même si de temps à autre il se fait photographe des hyménées ou des déplacements du sous-préfet au champ. La pure chronique, celle où il est possible de dire ce que l’on a envie de dire, c’est zone interdite pour le localier : ça pourrait choquer les élus et le clergé. Par bonheur sur la Toile les barrières éditoriales chutent et ainsi, les plumes les plus affutées peuvent s’en donner à cœur joie. Tel est le cas de notre vigneron de Corneilla Luc Charlier.


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Le taulier ne vous le présente pas vous avez le loisir de lire ses commentaires et un jour d’apprécier ses appâts. La présente chronique a été publiée hier ICI link Je vous la propose parce qu’elle met le doigt où ça fait mal et nous fourre le nez dans nos contradictions. Bonne lecture ! Merci Luc je suis sûr que ça va faire plaisir à notre ami Denis Boireau dont j’attends d’ailleurs sans impatience la chronique sur ses choix ligériens.


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Le ban et l’arrière-ban catalans sont privés de dessert : la biscuiterie Lor a été mise en liquidation judiciaire.


Hier matin, la radio locale (service public) consacrait une émission aux réactions des auditeurs à la fermeture de l’usine et à la disparition annoncée de la marque.


Je ne suis pas un analyste financier, même si l’Ecole de Commerce Solvay m’a décerné son brevet du CEPAC en 1992, sorte de « MBA » en abrégé suivant la méthode des cas de Harvard. Je ne dispose pas non plus des bilans et ne souhaite pas me pencher sur le côté chiffré de cette affaire. Mais le sujet est intéressant, à plus d’un titre.


Tout d’abord, quelques informations glanées ci et là, pour ce qu’elles valent.


- Quand vous entrez dans un magasin d’alimentation avec des étagères, du tabac-presse-épicerie à la plus grande enseigne dans une galerie marchande, vous apercevez deux marques de friandises « locales » : Lor et la Biscuiterie du Tech. Toujours.


- Le présentateur de l’émission affirmait : « On avait l’impression que cela se vendait très bien ; il y en a dans toutes les grandes surfaces ».


- Christine, dans une vie précédente, tenait une superette bien approvisionnée en même temps que la boulangerie, adjacente d’ailleurs. Elle était aussi bien achalandée, toute la population historique du village y passant régulièrement. Elle y proposait du Lor, quasiment au même prix qu’au supermarché le plus proche d’ailleurs. Mais, dit-elle : - « Je ne voyais jamais passer le représentant ».


- J’ai mangé souvent du Lor : tourons de toutes sortes, nougats, rousquilles, biscuits secs. Plutôt bon, qualité Delacre® ou Lotus®. Bon, on ne retrouve pas la finesse - et le beurre ! – de chez Dandoy* mais on se fait plaisir, réellement plaisir. Ce n’est d’ailleurs pas bon marché.


- Un ancien salarié (en substance, sur les ondes de France Bleu Roussillon) :

 - « ... Le père Fourquet a créé quelque chose de formidable. On bossait dur, lui aussi, mais on était fier de notre production. Avec le fils et ses méthodes, tout a dégringolé et en plus, c’était un fainéant ».


J’arrête là. Tout cela n’est que de l’anecdote.


Lor (allez voir ICI link ), c’est une marque créée en 1874, fort développée depuis 1962, passée à la génération suivante en 1982, agrandie et diversifiée à toute vitesse entre 1995 et 2005, et sans doute liquidée en 2013.


Or, la marque dispose :


. D’une distribution très bien implantée, au moins localement,


. D’une chalandise enthousiaste, chauvine et gourmande, au moins localement,


. D’une très bonne image de marque et d’une grande visibilité, au moins localement,


. d’un marché dont la tendance n’est pas à l’effritement, la sucrerie s’avale de plus en plus

Mais la marque a dû ou a voulu se délocaliser: Nord /Pas-de-Calais et Vaucluse.


Elle a consacré une partie de ses forces, et de son capital, à des biscuits aux œufs destinés exclusivement à la GD.


Elle a fermé son site de production perpignanais. Ma comptable possède ses locaux juste en face de cet ancien site, qui a été aussitôt rasé et transformé en clapier moderne par les bétonneurs du XXIème siècle.


Elle s’est installée à Montélimar, où cela n’a pas marché, puis elle est revenue sur le zoning du Mas Guerido, un pôle commercial hideux, déglingué, post-moderne dans le faubourg sud.


Je n’en tire aucune conclusion, mais vous soumets quelques pistes : changement d’environnement commercial, changement de style, changement de personnes, prépondérance d’autres paramètres que la qualité, différence entre la perception publique et la réalité économique ou financière et, surtout, influence de la GD.


* Note à l'intention des non-Belges: Dandoy est une biscuiterie artisanale dont le premier magasin historique se situe à 30 mètres de la Grand Place de Bruxelles. Tous les touristes s'y pressent, mais les indigènes aussi. La qualité est remarquable, le choix aussi et les prix sont ... en rapport.

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