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29 avril 2013 1 29 /04 /avril /2013 12:00

Je suis allé le vendredi 19 avril du côté de Sauvain, sur les monts du Forez, dans la ferme de Stéphane Jouandel (* ce sont ses vaches et non les miennes, bien sûr, des Montbéliardes) pour le lancement du lait des éleveurs du Mont du Forez commercialisé par Casino. C’est un lait UHT demi-écrémé. Prière de bien lire l’affiche ci-dessous. Un peu d’oxygène pour ces éleveurs qui ont connu  des jours difficiles après la fermeture de l’entreprise Forez-Fourme. J’applaudis. Il a fallu du temps, de la pugnacité aux parties en présence pour aboutir. La cheville ouvrière de cette belle initiative est l’ami Claude Risac de chez Casino.


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Cependant pour doucher mon enthousiasme les puristes me rétorqueront « ouais, ouais, ça vient des Monts du Forez mais c’est du lait UHT donc… ce n’est pas du bon lait de gourmet. » Ma réponse est d’une simplicité absolue : qui boit en encore du lait cru ?

 

Moi, même si je n’en bois pas, j’en mange (chronique d’octobre 2006 Lait cru de vache Jersiaise link  et chronique de février 2008  Recherche pouvoir d'achat, désespérément !link

 

Mais entre nous l'addition de gens comme moi ça ne fait pas beaucoup de monde…


Alors plus brutalement j’affirme que face à la résolution de certains problèmes difficiles souvent le « mieux est l’ennemi du bien », et à vouloir enjamber les marches le risque est grand de se ramasser la gueule donc d’échouer.


Comme dirait l’autre dans une France idéale, aux couleurs des gourmets, seul le lait cru, et à la rigueur le lait frais aurait droit de cité mais je leur demande un instant d’observer les chiffres ci-dessous où d’ailleurs n’apparaît pas le chiffre du volume des ventes de lait cru, qui doit être extrêmement faible et qui est inclus dans le lait frais.


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En 2010 sur 2 852 836 milliers de litres de laits liquides conditionnés (Hypers+Supers+HD)


-         Lait frais : 74 683 milliers de litres dont 3625 en bio

-         Lait longue conservation : 2 778 152 milliers de litres dont 160 032 en bio

     Dont lait standard UHT 2 404 746 milliers de litres,  entier 163 397, ½ écrémé 2 040 486, écrémé 200 863.

      Dont laits spécifiques UHT 373 406 milliers de litres, vitaminés 180 236, de croissance 96 129… etc.

 

Y’a donc pas photo le roi du marché c’est le lait UHT demi-écrémé 80 % alors que le lait frais représente 3%.

 

Le lait cru s’achète essentiellement dans les magasins bios et chez des fromagers haut de gamme. Bien évidemment ce segment de marché, aussi petit soit-il, peut progresser mais encore faut-il  que les consommateurs en acceptent les contraintes et le prix à payer C’est bien joli de demander aux éleveurs de faire des efforts mais le meilleur moyen reste qu’une vraie demande solvable s’exprime. Pas simple, les actes valent mieux que les bonnes intentions.

 

Avant de vous gratifier de mon petit reportage photographique je vous donne les définitions :  

-         1  les définitions du lait cru, du lait frais pasteurisé, du lait stérilisé et du lait stérilisé UHT.


-         2 pour ceux qui veulent tout savoir un document exhaustif link


-         3 après l’inauguration j’ai dîné avec les éleveurs à l’Auberge de Garnier » à St Bonnet –le-Coureaux, où nous avons bu du vin d'Odile Verdier&Jacky Logel www.verdier-logel.com/puis j’ai dormi  à l’hôtel  La Poularde à Montrond- les-Bains et lendemain j’ai repris le train à Saint-Etienne.

 

Le lait cru


Autrefois, le seul disponible. Ce lait n'a subi aucun traitement autre que la réfrigération mécanique immédiate après la traite à la ferme qui a remplacé le refroidissement à l'eau fraîche (à environ 15°C).  

Pour être vendu, il doit répondre à des prescriptions réglementaires sur sa composition et l'état sanitaire des vaches d'où il est tiré. Il doit être conditionné sur le lieu même de production et subit de nombreux contrôles.

La couleur du conditionnement est à dominante jaune.

La mention "lait cru" ou "lait cru frais" est obligatoire sur l'emballage. Sa date limite de consommation correspond au lendemain du jour de la traite.

Porté à ébullition 5 à 8 minutes avant consommation, il doit être utilisé dans les 48 heures.

Ouvert, il ne se conserve pas au-delà de 24 heures à + 4°C.


 Le lait frais pasteurisé


Après la pasteurisation (72° à 85°C pendant 15 à 20 secondes), le lait (entier, demi- écrémé ou écrémé) conserve toutes les qualités gustatives du lait cru.

L'étiquetage porte les mentions "lait pasteurisé conditionné" ou "lait frais pasteurisé". Lorsqu'il comprend la mention "haute qualité", la pasteurisation s'est effectuée à 72°C pendant 15 secondes au maximum. Les qualités organoleptiques et bactériologiques sont alors optimales.

Il doit être consommé dans les 7 jours qui suivent son conditionnement et placé à 4°C. A l'intérieur de ce délai, il faut l'utiliser dans les 2 ou 3 jours après l'ouverture.


Le lait stérilisé


La stérilisation simple est un procédé de longue conservation.

Préalablement conditionné dans un emballage hermétique, le lait est chauffé à 115°C pendant 15 à 20 minutes, puis rapidement refroidi.

Il peut être consommé dans un délai de 150 jours, s'il est placé dans un local dont la température n'excède pas 15°C.


Le lait stérilisé UHT


Le procédé dit d'ultra haute température permet d'écourter le temps de chauffage : les qualités gustatives du lait sont préservées.

Il s'agit de porter rapidement le lait à la température de 140° à 150°C pendant quelques secondes, puis de le conditionner dans une ambiance stérile.

 Comme les autres laits, le lait UHT peut être entier, demi-écrémé ou écrémé.

On le trouve dans le commerce sous le nom " lait stérilisé UHT". Il peut être conservé à 15°C pendant 90 jours, tant que l'emballage n'aura pas été ouvert.

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29 avril 2013 1 29 /04 /avril /2013 00:09

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Pour ne rien vous cacher je suis satisfait du titre de ma chronique pour son côté  Nino Ferrer « Gaston y a l'téléphon qui son' /Et y a jamais person qui y répond ». À ce premier motif de satisfaction s’ajoute le fait que cette chronique ne va pas trop me fatiguer : entre Jacques nous nous entraidons. Précision pour ceux qui estiment que nous prenons parti dans cette affaire : lui comme moi n’avons rien contre le principe d’un classement décennal à Saint-Emilion, mais nous nous demandons ce que vient faire l’INAO dans cette galère link « Tout cela validé par l'Inao, l'institut national des appellations d'origine, dont la vocation, nous semblait-il, était davantage de garantir l'origine justement, les terroirs, plus que de certifier la présence d'hôtesse et de salle de séminaire... » Tout cela prend force de droit public  par un arrêté ministériel paraphé par le Ministre de l'Agriculture, ici Bruno Le Maire.

Photo de Jacques Dupont www.intothewine.fr 


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Saint-Émilion : questions pour un classement


Le Point.fr - Publié le 28/04/2013 à 10:20 - Modifié le 28/04/2013 à 11:10

 

Trois crus déchus du classement décennal des vins de Saint-Émilion, ont déposé plainte lundi. Retour sur les critères d'un classement qui fait polémique.

 

« Hors polémique que ce classement aura beaucoup du mal à éteindre, il y a véritablement une seule question à laquelle ceux qui l'ont initié devraient répondre : pour qui a-t-il été fait? Pour les consommateurs afin de les éclairer dans leur choix ou pour satisfaire et récompenser les professionnels, producteurs, propriétaires ? la suite ICI link

 

J’aime beaucoup :

 

1-      « Plus drôle et moins technique, l'analyse du foncier. Moins les parcelles étaient dispersées et plus le domaine gagnait de points. Ainsi Quinault, situé sur l'ancienne appellation « sables de saint-émilion » disparue au début des années 1970, dont le terroir compacté après des années de désherbants sans recours à la charrue se situe en limite du cimetière de Libourne (une partie avait été vendue à Carrefour pour réaliser son parking), a obtenu un point de plus que Cheval Blanc au parcellaire plus dispersé... « 

 

2-     Le grand dommage aussi, c'est que ces doutes font oublier les mérites. Valandraud, Canon-la-Gaffelière, Larcis-Ducasse et quelques autres ont obtenu une juste récompense d'efforts considérables que les "histoires" ne devraient pas ternir... »

 

Comme chez le Taulier y'a pas de censure vous pouvez consulter le plaidoyer pour son ami HUBERT de quelqu'un qui pousse l'élégance jusqu'à acheter son vin, deux caisses de la-fleur-de-boüard 2012, link

 

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28 avril 2013 7 28 /04 /avril /2013 07:00

Le chat de Mathias, mon aîné, le bien nommé Dark Vador, qui me fait, dès que celui-ci a le dos tourné, une cour effrénée pour que je lui  serve une ration supplémentaire de sa pitance favorite, alors que je prenais mon petit déjeuner dans notre jardin, m’a inspiré. Ce matou castré, bien nourri, patelin, s’est offert un malheureux mulot qui sortait de je ne sais où. Le mulot c’est tout propre et tout mignon. L’affreux jojo lui a fait subir un supplice sadique après l’avoir estourbi sans l’achever. Tout d’abord, il est venu me présenter sa victime. L’a libérée. La pauvre bestiole, en clopinant, a tenté de rejoindre le couvert du gazon. Preste coup de patte, roulé boulé du mulot qui arrive à se remettre sur ses pattes mais revient se jeter dans la gueule du matou qui dédaigneux le laisse aller. Nouveau coup de patte, vol plané. Je tente d’intervenir. Dark Vador se replie en chopant la bestiole. S’arrête. Me nargue. Je lui balance un de mes chaussons sur la tronche. Il goûte modérément la plaisanterie. Le mulot se carapate en zigzaguant. Le matou le course. Je le course. Il se ressaisit de la bestiole. Je gueule et là, à ma grande surprise, Dark Vador, abandonne. Le mulot se tire et disparaît. Le matou comme si de rien était viens se frotter à mes jambes. J’ai envie de lui botter le cul mais je ne le fais pas. Pourquoi ? Tout bêtement parce que Dark Vador n’est qu’un chat. Message bien reçu, je ne joue plus. Je contente d’ouvrir la trappe. Il a disparu, n’existe plus. Pourquoi se pourrir la vie pour si peu ? L’opération aura fait long feu, assez ri, nous revenons aux choses sérieuses. Le cas Guaino me fascine. Il se prend pour Malraux mais ressemble de plus en plus à un héros de théâtre de boulevard coincé qu’il est entre la Barjot et la grosse catho. C’est Philippe Séguin qui doit être content face à l’agitation de son ancien adorateur.

La dernière initiative de l’Henri c’est de tenter de faire signer à ses chers collègues députés une « lettre ouverte à Monsieur le Procureur de la République auprès du Tribunal de Grande Instance de Paris » :

Paris le 23 avril 2013

Monsieur le Procureur,

C’est avec étonnement que nous avons appris que vous aviez diligenté l’ouverture d’une enquête préliminaire sur les propos tenus par Monsieur Henri Guaino, Député des Yvelines, concernant la décision de mise en examen du Président Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bettencourt. Nous avons bien noté que votre décision faisait suite à la lettre de dénonciation que vous a adressée l’Union Syndicale des Magistrats sur le fondement de l’article 40 du code de procédure pénale, au motif que les propos tenus par Monsieur Guaino constitueraient un délit d’outrage à Magistrat et de discrédit jeté sur une décision de justice. Nous considérons que lorsqu’un parlementaire a le sentiment qu’un abus a été commis dans le fonctionnement des Institutions de la République, il est de son droit et de son devoir de le dénoncer. Nous tenons à rappeler qu’aucun de ceux qui servent ces Institutions n’est à l’abri de la critique et du jugement des citoyens - à fortiori de leurs représentants - sur la manière dont il remplit les fonctions qui lui sont confiées. Nous tenons à rappeler solennellement que les grands principes de la liberté d’expression, de la liberté d’opinion, de la responsabilité des agents publics et de la séparation des pouvoirs, sont les fondements de notre République et de notre Démocratie. Nous tenons à rappeler que la Justice est rendue au nom du peuple français et que l’institution judiciaire est le bien commun de tous les Français. C’est dans cet esprit, qu’au sujet de la décision de mettre le Président Nicolas Sarkozy en examen pour soi-disant « avoir abusé frauduleusement de l’état d’ignorance ou de la situation de faiblesse de Madame Liliane Bettencourt personne dont la particulière vulnérabilité due à son âge … est apparente ou connue de son auteur, pour conduire cette personne à un acte ou à une abstention et notamment à des dons non déclarés de sommes en espèces», nous faisons nôtres publiquement, individuellement et collectivement, tous les propos tenus par Henri Guaino, entre le 22 et le 28 mars 2013, tels qu’ils sont reproduits dans la lettre de dénonciation de l’Union Syndicale des Magistrats. Comme lui, nous affirmons que le juge, par cette décision, « a déshonoré un homme, a déshonoré les institutions et a déshonoré la Justice ».Nous entendons assumer individuellement et collectivement toutes les conséquences de ces propos qui sont désormais les nôtres, si vous deviez les considérer comme constitutifs d’un délit. Pour éclairer les Français et vous-même, nous demandons à Madame le Garde des Sceaux de rendre public le rapport qu’elle a commandé au Parquet de la Cour d’Appel de Bordeaux concernant les poursuites engagées contre le Président Sarkozy. Nous vous prions de croire, Monsieur le Procureur, en l’assurance de notre considération.

C’est t’y pas beau ça. Pas sûr qu’il y ait foule pour signer. Mon amour pour les magistrats instructeurs étant très nettement au-dessous du niveau de la mer je ne contente de rire de la fougue du néo-député pour défendre son idole. C’en est touchant. Reste que tout ça est passé aux oubliettes grâce aux « murs des cons » du Syndicat de la Magistrature. Je n’épiloguerai pas sur l’utilisation du qualificatif de con, qui n’a rien d’infâmant, mais très franchement si nos petits juges n’ont rien d’autre chose à foutre dans leurs locaux syndicaux que de placarder la tronche de quelques-uns de leurs détracteurs c’est inquiétant. Quand à en faire une affaire d’Etat il ne faut pas pousser le bouchon trop loi. Des branleurs, des cons à leur façon, des mauvais potaches, qui mériteraient un coup de pied au cul. Et ça se dit politique en plus. Franchement je vais m’exiler en Belgique, pas du côté de chez Depardiou mais à Bruxelles. Depuis quelque temps j’ai  délaissé mon UMP. J’ai plein de bonnes raisons. Même NKM a réussi à me décevoir. Même que la Rachida a plié ses voiles après avoir tenté de faire interdire une BD. Même que Roquet de Meaux n’a plus le temps de faire l’avocat d’affaires. Même que Fillon a disparu de la circulation. La pathétique MAM ressort de la naphtaline flanquée de son paltoquet. C’est vrai y’a plus que Guaino sur le devant de la scène mais il est si prévisible et convenu que c’est lassant. Les temps sont durs et la cour s’amuse comme si de rien n’était. Paris-Bruxelles ce n’est qu’une heure 20. Je prends de ce pas une carte « grand voyageur ». Il faut que je me mette à écrire pour de vrai.

 

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28 avril 2013 7 28 /04 /avril /2013 00:09

L’ami Olivier Dauga, le faiseur de vin – créateur c’est plus chic mais il faut bien transgresser cher Olivier – qui ne fait pas de manière, a le chic de dégotter des lieux exotiques pour nous accueillir pour ses pinces-fesses parisiens. Bon p’tète bien que Marie Mascré de Sowine y est aussi pour quelque chose mais peu importe : si vous me permettez l’expression qu’importe le flacon pourvu qu’on est l’ivresse.  


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Jeudi, fin de journée, direction 33 rue du Château d’Eau pour rejoindre le Marché Couvert Saint-Martin. Tu arrives, tu zigzague entre le banc de poissons, celui des fromages, belles fragrances animales, et tu fonces vers le sémaphore en chemise à fleurs qui, au milieu de ses ouailles, embrasse avec effusion les arrivants. C’est chaleureux et convivial. Quand faut y aller, faut y aller, y’a du turbin (voir la liste des quilles). Je commence par le blanc de Grand Boise. Mon grelot grelotte : c’est Gabrielle un peu perdue qui me hèle face au stand de la marée. Je la guide. Présentation à notre 3e ligne en fleurs. Ruck ! Entre deux verres je bavasse. Comme je ne suis pas très sérieux, trop léger, j’adore ça. Plaisir décuplé de « cancaner » avec un jeune et grand garçon, bordelais de bonne extraction mais qui se soigne intensément, plein d’humour et d’à-propos. C’est du off  bien sûr mais la conversation en est venue au marathon des dégustations à Paris où des agences, pour faire nombre, racolent le ban et l’arrière-ban des estampillés du marigot. Je ne sais si les clients font leurs comptes mais nous convenons que le retour sur investissement est rarement au rendez-vous. Bref, entre les nazes, les retraités, les sans lecteurs, j’en passe et des meilleurs, ça frise souvent l’indécence. Dans le fil de notre échange, une répartie d’un écumeur patenté, bien sous tous les rapports, rapportée par mon interlocuteur qui lui posait la question « pourquoi es-tu là ? » m’a vraiment laissé pantois. « Je suis payé pour ça ! » Vu son statut, qui n’est pas celui de dégustateur patenté, c’est un aveu étrange. Pas sûr qu’un quelconque écho de cette dégustation, où il fit un passage obligé, filtre un jour sur sa petite lucarne. De la représentation au nom de la maison qui l’emploie, pourquoi pas après tout.


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Chez le grand Olivier j’ai fait une belle découverte : Le Blanc Marzin un superbe Sauvignon Gris que les grands dégustateurs de l’appellation Bordeaux n’ont pas jugé digne. Bravo, ça fait un superbe vin France supplémentaire. Continuez comme cela les mecs et vous n’aurez que vos yeux pour pleurer les cocos. Pour ceux qui n’accorderaient qu’une confiance limitée à mes capacités de dégustateur, ce que je comprends aisément, je leur signale que ce vin a été apprécié par les fines lames de la dégustation, Gabrielle en tête. Tout à côté des vins de Pierre Marzin, un vin blanc Ukrainien, servi par Vincent Levieux, toujours aussi disponible et avenant, dont je ne puis reproduire le nom vu ma méconnaissance de l’alphabet cyrillique. Deux blancs comme je les aime, avec une belle fraîcheur, friands, une acidité qui me ravit. Je suis acide comme vous le savez.


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Comme nous étions au Comptoir de Brice après l’exercice de notre art nous avons dîné, si je puis m’exprimer ainsi, dehors sous la Halle du marché saint Martin ce qui était fort agréable car le thermomètre c’était réconcilié avec le printemps. Plusieurs tablées, pas de chichis, je suis bien entouré et face à moi Sophie, la sœur d’Emmanuel Delmas www.gourmetise.com et son fiancé. On cause et patati et potatoes… C’est bien agréable de se laisser aller. Bien sûr, nous n’étions pas payés pour être là comme notre charmant confrère, qui lui n’était pas là, nous étions-là pour marier la découverte et une belle dose de convivialité. Ça n’a pas de prix.


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En fin de repas, alors qu’Olivier avait dégainé ses gros calibres, avant de reprendre la route je me suis enquis du lieu où nul ne peut me remplacer. On m’accompagna. Nous primes un monte-charge jusqu’au sous-sol. Voute bétonnée. Long couloir de chambres froides. Portes battantes bleues. C’est là. Je suis seul. Étrange  sentiment d’être dans un film genre Shining. M’étant délesté je fis le chemin en sens inverse seul. Je m’attendais à voir sortir des frigos des têtes de veaux, toute langue dehors. Et si motard casqué surgissait ? Allais-je passer la nuit à errer dans le parking ? Le monte-charge remonterait-il vers l’air libre ? Seul le son de mes pas brisait le silence ! M’avait-on vu partir. Rassurez-vous je n’avais pas fumé la moquette ni abusé des nectars sanctifiés par Olivier. Non, avec un plaisir non dissimulé, je laissais la folle du Logis, du mien, se la jouer angoisse. Y’a pas à dire j’étais le jouet de l’effet impulse d’Olivier Dauga, un créateur de vin que j’aime bien. Voilà un garçon qui ne se la pète pas, qui bosse pour ces consommateurs que tous « les grands dégustateurs » ignorent, ces invisibles qui achètent du vin, beaucoup de vin. Pourquoi mépriser ces pousseurs de caddies en ne leur proposant de bons vins compatibles avec l’épaisseur de leur porte-monnaie. Même si certains me trouvent bourré de contradictions j’affirme et je continuerai d’affirmer que notre vieux pays du vin doit savoir faire tous les vins à la condition de bien les faire. Mes goûts personnels n’ont ici rien à voir avec ce principe de réalité. Merci Olivier tu fais le boulot qu’il faut, comme il faut, là où il le faut.


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PS. je n'oublie pas AmelieDurand-PrixRaisin2013, que j'irai visiter dès que je le pourrai au château Doms

Les vins dégustés : link

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27 avril 2013 6 27 /04 /avril /2013 14:52

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Une grande première ce matin pour mes fans qui se jettent comme des morts de faim dès que ma chronique se met en ligne à 00h00 : RIEN ! Le vide, le manque, l’horreur absolue… Et moi pendant ce temps-là je dormais comme un bienheureux dans un hôtel face à la gare de Clermont-Ferrand car mes vaches m’y avaient retenues en otage (plus prosaïquement j’ai raté le dernier train pour Paris-Bercy). Bon, je ne vais pas me plaindre c’est le boulot, mon gagne-pain et comme le dit M’sieur Gotti faut pas rigoler avec le quotidien des autres (voir sa réponse à ma chronique link) donc avec le mien aussi. 


La raison de l’écran blanc c’est que j’avais prévu de terminer ma chronique sur la mousse au chocolat à mon retour de Clermont-Ferrand. Bref, comme je ne me déplace pas avec mes outils de blogueur lorsque je vais voir ceux qui élèvent des vaches et ceux qui ramassent leur lait, je ne pouvais intervenir. Je profite de cette incidente (je n’ai pas écrit incident) pour dire à Laurent Gotti que le quotidien des autres c’est mon quotidien, alors même si je l’ai égratigné très légèrement à propos de sa charge contre les vins nus je ne vois pas au nom de quoi ça me serait interdit. Que mon ton soit léger, que ma légèreté soit blâmable, j’en conviens aisément, mais faut-il chausser des gros sabots pour faire sérieux ? Je ne le crois absolument pas. Quant aux commentaires, Laurent Gotti, ils ne sont pas anonymes même si des vignerons prennent des pseudos je sais qui ils sont. Luc Charlier lui signe de son patronyme même si nous le surnommons Léon. Je note que vous ne lui avez pas répondu. Sans doute jugez-vous que c’est inutile. Ce que je comprends parfaitement.


Sur le fond de votre prédiction et de ses conséquences je ne vois aucun lien de cause à effet entre l’éventuel éclatement de la « baudruche nature » et les dégâts collatéraux sur les braves producteurs de vins certifiés bio. Faudra m’expliquer car, en tant que consommateur et dans mon job officiel, je suis l’un de ceux qui s’intéressent et suivent de très près le mouvement bio, dans le vin et en général, depuis les origines (pour le pain Lemaire-Boucher 1968). Dans le vin, bien sûr, jusqu’à  ces derniers temps, seul le raisin était bio. La démarche des vignerons concernait plus le respect de l’environnement que la nature de leur vin. Très honnêtement pendant longtemps beaucoup de vins bios ne cassaient pas trois pattes à un canard. L’irruption des vins dit nature certes capte une clientèle jeune, et en cela concurrence les bios, mais faire une césure nette entre les deux n’a pas de sens. Comme diraient les bordelais, il y a des effets d’osmose dans ce petit monde. L’esprit et la lettre de ma chronique était simple : pourquoi appeler de vos vœux la fin des vins dit nature puisque pour vous ils sont mauvais, donc ils tomberont comme des fruits pourris de l’arbre pour le plus grand bien de ceux qui sont restés dans le droit chemin. Je suis et je resterai un affreux consumériste, peu me chaut les états d’âme de la sphère professionnelle, ce sont ceux qui délient les cordons de leur bourse qui comptent et m’intéressent. Je ne suis qu’un observateur engagé. Que n’a-t-on fait de moi, suite à mon rapport, en Bourgogne comme ailleurs, un partisan des vins industriels et de marques. Je me contente d’observer la réalité et je continue de regretter que sous les grandes ombrelles des appellations se cachent des vins qui ne devraient pas y être bio ou pas. Pour moi, la France du vin doit tout faire à condition de bien le faire.


Mais je reviens à mon quotidien où je cache, du mieux que je le peux, mon immense légèreté. Ce matin, sur le coup de 6 heures, sous une pluie auvergnate pas du tout chiche, j’ai traversé les quelques mètres qui me séparaient de la gare. Après enfilé un café aussi léger que moi je suis allé quérir au kiosque  La Montagne comme si j’effectuais un pèlerinage dans les chroniques d’Alexandre Vialatte.  


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Deux articles : l’un sur le Vin et l’autre sur l’Omble Chevalier


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1-     516 bouteilles au fond du Lac « les membres du club d’œnologie de Clerlande se sont retrouvés, hier matin, au lac de Guéry pour procéder à l’immersion de 516 bouteilles… Selon les membres du club, qui ont procédé à cette expérience l’année dernière, le vin à un goût totalement différent une fois sorti de l’eau. « Le vin immergé est plus brillant, plus expressif. C’est surprenant et difficile à expliquer, mais c’est bluffant à la dégustation » raconte Thierry Imbert. (Voir la vidéo link ) Notre ami Luc pourrait peut-être donner d’une réponse à nos amateurs auvergnats qui ne mettent pas d’eau dans leur vin mais du vin dans l’eau. Ça change tout…


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2- L’Omble Chevalier du lac Pavin l’un des 4 lacs du haut bassin de la Couze avec un petit zoom arrière sur une vieille chronique « Omble chevalier au beurre blanc : recette d’un notaire vigneron » ICI link 

 

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27 avril 2013 6 27 /04 /avril /2013 12:46

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S’il est un dessert massacré dans les petits restos où mange à midi la population des gens de bureau, c’est bien la mousse au chocolat qui, trop souvent, s’apparente à une forme de béton chocolaté. L’autre martyr étant le carafon de vin rouge à origine incontrôlée.  Et pourtant, comme le note Pierre Marcolini, le chocolatier installé à Bruxelles qui parcourt le monde à la recherche des fèves les plus rares, la recette de la mousse au chocolat « qui peut sembler riche est surtout légère, pas difficile à  réussir, il faut juste procéder par ordre. La qualité du chocolat détermine son goût. »


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Dans son chouette petite livre pour et par les enfants « Dix petits doigts pleins de chocolat » chez Racine, Pierre Marcolini, avec sa mousse au chocolat comme maman éveille tout naturellement chez moi des souvenirs de celle que mon cordon bleu de mère préparait. Bien évidemment, la qualité du chocolat était celle des tablettes à cuire achetées chez l’épicier de la place des Halles, M. Houiller, sans doute du Menier. Pour les autres ingrédients : les œufs venaient des poules vagabondes de mémé Marie, le beurre était celui baratté par la tante Valentine avec le lait des Normandes du pépé Louis, le sucre en poudre venait de la raffinerie Say de Nantes et la crème fraîche était bien sûr celle tirée de l’écrémeuse alfa-Laval qui sonnait lorsqu’elle pointait son nez chaude et mousseuse.


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Que du nature, du frais, bien ouvragé par les doigts de fée de ma sainte mère. Laissons là les souvenirs de la mousse au chocolat de maman pour vous donner quelques conseils via le maître chocolatier : avoir de bons outils, bien peser « en pâtisserie, le loupé c’est l’à-peu-près, notre ennemi. Il faut être attentif et suivre scrupuleusement la quantité, le poids, de chaque ingrédient. L’unité de mesure c’est le gramme. Chaque gramme doit se peser. En mettre un petit peu comme ça, à la louche si tu préfères, et bien cela ne marche pas. » Donc, je ne serai jamais pâtissier.


Mais pour la mousse au chocolat ça reste à ma portée. Pour opérer il vous faut un peu de matos : 2 casseroles, un fouet électrique, 1 saladier, 3 bols, 1 fouet à main (pas un martinet), 2 spatules souples. Ensuite, il suffit de faire fondre votre chocolat au bain-marie, y ajouter le beurre en morceaux et le mélanger à la spatule pour que ce soit bien lisse. Casser vos œufs pour séparer proprement le blanc du jaune. Bâter les jaunes dans le bol1 avec votre fouet manuel puis bâter le crème fraîche dans le bol 2 avec l’électrique. Enfin, battre les blancs en neige avec le sucre en poudre dans le bol 3 avec le fouet électrique. Mélanger délicatement le contenu du bol 1 et du bol2. Incorporer dans le saladier où se trouve votre chocolat. En tout dernier, opération délicate car il ne faut pas casser les blancs en neige, ajouter les dits blancs doucement avec une spatule en procédant de bas en haut. Ensuite, frigo pendant quelques heures.


Les proportions sont dans l’opus cité.


Que boire avec le chocolat ?


L’amiJean-Luc Thunevin nous dit dans le dernier opus de Gilles Berdin dans la collection autour d’une bouteille (le meilleur) « avec ce type de dessert, nous avons mieux avec notre maury que nous goûterons tout à l’heure… » Bien Jean-Luc, si tu le dis, ce doit être vrai. Mais moi qui ne suis qu'un bulleur je préfère du vif, je n'ose écrire du hard, sur le chocolat. Mais comme il n’y a pas que le chocolat dans la vie, je vous propose de lire ce que dit Jean-Luc à propos du Maury et des liquoreux. Je suis total accord avec lui et comme les pamoisons à leur propos de mes collègues dégustateurs me fatiguent un peu je me défausse lâchement sur Jean-Luc.


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« Quand on le fait goûter (le maury link), le gens sont séduits mais au moment de passer commande, tout le monde a oublié son existence ! Je pense que c’est pareil pour les sauternes et l’ensemble des liquoreux. Tu fais déguster, la majorité adore, mais ça ne se vends pas. Seul Yquem fait un peu rêver. Il faut être un sacré combattant pour arriver à vendre ce genre de vins, c’est monstrueux. Et pourtant je considère que les gens qui produisent ces merveilleuses bouteilles représentent nos derniers poètes par la méticulosité du travail à fournir… Pour notre maury, Michel Bettane a écrit des commentaires qui sont à pleurer tant ils sont beaux. Parus dans un supplément du Monde, ils nous ont rapporté la vente d’une petite centaine de bouteilles ! Voilà, une critique à mourir et seulement quelques caisses écoulées. »

 

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26 avril 2013 5 26 /04 /avril /2013 12:00

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Ce dialogue je ne l’ai pas inventé mais noté dans une de mes lectures. Il eut lieu, le dimanche 8 avril 1973, à « l’Hôtel-Bar du Marché, qui fait le coin des rues de Seine et de Buci. » entre deux ivrognes. « Le ton est assez civil »


-          Je ne vous insulte pas, je dis que vous êtes une tête de con.

-         Au fond qu’est-ce que je vous ai dit moi ?

 

Et bla, et bla…


-         Monsieur je commisère…

-         Tu commissaire Bourrel, oui !

 

Pourquoi appliquer ce dialogue à Twitter ?

 

2 raisons :

 

1-      Le fil de Twitter s’apparente souvent, je n’écris pas toujours, soit à un monologue, soit à une conversation décousue type café du commerce où chacun suit son fil sans trop se préoccuper de ce dit l’autre ou les autres. Ça atteint, au mieux le niveau « brèves de comptoir », au pire le pâteux d’un monologue d’ivrogne… Je laisse de côté les invectives qui, en ce moment, fleurissent si je puis m’exprimer ainsi car ça se hausse au niveau des immondices. Je ne fais pas référence ici au Mondovino qui le plus souvent fait joujou gentiment dans son bac à sable.

 

2-     J’adore le détournement phonétique de la commisération en la traitant comme un verbe : « je commisère ». Je l’avoue, ce n’est pas très charitable, souvent à la lecture de certains échanges « je commisère » et je me dis que si j’étais « chasseur de têtes » je draguerais dans Twitter. Nul besoin de faire passer des tests à la con pour dresser le profil psychologique de jeunes gens et de jeunes filles bien comme il faut, sans doute bardés de diplômes, qui mixent avec ardeur, constance, addiction, leur sphère professionnelle et l’intime. C’est fascinant. C’est étonnant. C’est parfois affligeant de naïveté ou d’impudeur. Qu’importe je ne suis ni chasseur de têtes, ni employeur potentiel car je suis rangé des voitures.   

 

Pour la petite histoire Le Bar du Marché 75 rue de Seine existe toujours. Saisi sur le Net « Véritable bistrot parisien en plein cœur de Saint Germain. Grande terrasse ouverte été comme hiver (grâce aux "champignons chauffage"). Idéale pour profiter du spectacle de la rue. L'ambiance branchouille fait partie du tableau. Prix corrects pour le quartier. Les serveurs en salopette à l'ancienne te proposeront entre autres, Ricard, vin ou cocktails ainsi que de succulentes assiettes « apéritivantes » sic à partager telles que le club, le mini hot-dog, et bien d'autres. Un incontournable à la hauteur de son succès! Et puis la rue de Seine pour faire descendre...le paradis. » En clair, ce n’est pas un truc pour Pousson sauf pour y voir défiler les beautés du  quartier…


Pour les jeunes loups et jeunes louves addict de Twitter, coursant les followers, le commissaire Bourrel c’était le temps de l’ORTF, le noir et blanc, Raymond Souplex, les 5 dernières minutes, « Bon Dieu ! Mais c'est… Bien sûr ! ». Une éternité quoi…


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26 avril 2013 5 26 /04 /avril /2013 00:09

Aux origines, les jeux de balle avaient un caractère populaire et rude ; traditionnels, sans règle écrite donc diversité et naturalité. Le jeu français le plus populaire, en Bretagne et en Picardie était la soule, sorte de balle remplie de foin ou de son, ou faite d’osier. La soule opposait les jeunes de deux villages voisins, ou encore les célibataires aux jeunes mariés d’une même commune. Tous les moyens physiques étaient permis, les joueurs s’engageait sans retenue avec les mains et les pieds afin de faire gagner du terrain à la soule. Pas de tactique, de l’élan, de la force, des courses effrénées alternaient avec des mêlées indescriptibles. Certes un peu rustique, très violent, la soule c’est le village et même si je n’ai jamais joué au football mais au basket l’image du jeu pour moi c’est le maillot blanc – un simple Marcel – de la Vaillante Mothaise.


Je ne vais pas vous refaire l’histoire de la balle au pied mais vous dire là où moi je me suis arrêté : à Garrincha « la joie du peuple » et son dribble. Tant pis pour ceux qui ignorent qui était Garrincha. C’était le roi du contre-pied.  Démonstration écrite.


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« L’efficacité du dribble de Garrincha semble liée à l’allure si étrange de son corps, mais aussi à sa grande capacité d’accélération. Car l’étonnant était la lenteur avec laquelle il emmenait la balle, sa façon de s’arrêter totalement devant l’adversaire et, grâce à son extraordinaire impulsion, passer d’une apparence d’équilibre instable à une course qui déséquilibrait le joueur adverse, quitte à s’arrêter de nouveau le pied sur la balle pendant que l’autre était emporté par son élan. D’autres joueurs revenaient alors à la charge et Garrincha savait exploiter immédiatement la brèche ouverte dans leur défense. Usant d’une analogie militaire, les journalistes sportifs parlaient à son propos d’un style de « guérillero ». Il recevait la balle : vitesse zéro. En une seconde, il se jetait un mètre en avant, grâce à cette explosion musculaire qui le propulsait dans l’espace avec la légèreté d’un oiseau (…) Il lui suffisait ensuite de freiner son corps et d’obliquer de nouveau vers la droite pour faire s’écrouler l’équilibre universel des arrières latéraux. Très souvent, dans ses semblants de chute, il paraissait abandonner au milieu du chemin son centre de gravité alors qu’à la stupeur des physiciens eux-mêmes, il restait debout et continuait vers la droite, fluide comme une cascade. Le dribble le métamorphosait : il devenait Chaplin, déployant dans le vent une succession merveilleuse de gestes comiques ; il était le torero  que la multitude saluait à coup de « olé » ; il était saint François d’Assise grandi par l’humilité avec laquelle il subissait les coups de pied du désespoir […] Il arrivait sur la ligne de fond, les arrières encerclant la surface, l’espace se réduisant… un mètre, 50cm, « il n’y a plus de place, je vais le contrer ». Amère illusion du joueur adverse : pour un dribble de Garrincha, un mouchoir de poche était un « latifundio »


Jose Sergio Leite Lopes et Sylvain Maresca « la disparition de la joie du peuple »


Que notre vénéré président me pardonne mais je déteste la surface de réparation et le face à face entre le gardien solitaire dans sa cage et celui qui cherche à le tromper par un éventuel contre-pied. Je préfère la geste de Garrincha dans le champ libre de l’aire de jeu. Bon, j’entends des tribunes monter des sifflets et des lazzis des supporters des vendredis du vin. Qu’est-ce qu’il a encore à nous bassiner ce Taulier avec ces histoires de contre-pied ? Rien, car si vous regardez bien, sous mes mots ou ceux de ceux que j’ai cité se cachent ceux que l’on devrait utiliser pour glorifier un vin qui vous prend à contre-pied. Qui vous surprends. Qui vous chavire. Qui vous transporte. Qui vous fait devenir Chaplin… Tout y est, je n’ai rien à rajouter. La brèche est ouverte. Tout le monde est dans le vent « olé ».


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Comme en amour il y a une première fois. Et cette première fois pour moi, la révélation fut l’œuvre des Rachais de Francis Boulard. C’était y’a longtemps, au temps préhistorique, héroïque, dans la froidure d’un hangar de Montreuil, un peu comme dans un stade de division d’honneur où tu te les pèle, tu ne t’attends à rien et soudain t’en prend plein la figure. T’es estourbi. Tu te dis je n’ai pas fait le voyage pour rien. Tu t’échauffes. Tu applaudis. T’es sur le cul. Faut dire qu’il y a du Garrincha chez Francis. Vitesse Zéro. Ne parlons pas du Loiseau. T’es dans le vent. Tu te dis, t’es sûr que son Rachais il va jouer dans la cour des Grands. Tu signes. Tu t’émeus. Tu lévites. Tu racontes à qui veut bien l’entendre que t’as trouvé la perle rare, le nouveau Garrincha. Tu t’enflamme. Les mots de ta chronique ont du mal à traduire ta jubilation. Et pourtant rentré chez toi tu écris. Tu répètes à l’envi que tu viens de vivre un de ces beaux jours de ta vie.


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«Moi, je ne vis pas la vie, c'est la vie qui me vit» déclara un jour Garrincha. Garrincha, symbolisait le plaisir du jeu pour le jeu, et le Brésil n'est pas un pays de vainqueurs, mais un pays où les gens veulent s'amuser» Sur sa tombe, cette inscription « Ci-gît la joie du peuple. »


Note d’actualité : « Le football est un sport qui se joue à onze contre onze, mais à la fin c’est toujours l’Allemagne qui gagne » — Boutade fameuse du footballeur anglais Gary Lineker. 

 

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25 avril 2013 4 25 /04 /avril /2013 12:00

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Il est très rare dans nos grands médias nationaux : radio et télévision, d’entendre traiter du vin, j’ose l’écrire, d’une manière intelligente, c’est-à-dire intelligible par les auditeurs ou les téléspectateurs. D’ordinaire, nous avons droit aux marronniers ordinaires : foire aux vins, primeurs, vendanges… Mardi dernier 23 avril, à la matinale de Laurent Bazin sur RTL, la plus écoutée de France 3,76 millions d'auditeurs (+279.000 sur un an) avec un pic à 1.979.000 auditeurs lors de la chronique de Laurent Gerra, notre Jacques Dupont du Point a mis les points sur les I à propos du classement de Saint Emilion link allant même jusqu’à évoquer la formule célèbre de Michel Poniatowski « les copains et les coquins ».


Quel plaisir que d’entendre deux bons journalistes, amateurs de vin de surcroît (pas tout à fait les mêmes) échanger sur un sujet, qui certes ne va mettre la France à feu et à sang, mais qui s’inscrit tout à fait dans l’esprit du temps : celui des petits arrangements entre amis. Pour ceux qui l’ignoreraient encore : Laurent Bazin, il y a quelques années, à ouvert sur le Net un blog « Le vin de mes amis », d’abord très actif et enraciné dans le Grand Sud link, aujourd’hui en roue libre car Laurent à d’autres chats à fouetter. Ce blog est devenu l’appellation d’origine contrôlée d’un groupe de vignerons, ses amis justement, qui organisent des dégustations, dont l’une au Paul Bert à Paris.


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Quant à Jacques, le Merveilleux du Vignoble, chef d’orchestre infatigable du numéro spécial VIN du POINT, nul besoin de le présenter. Auteur chez Grasset de « Choses Bues », un très beau livre link  et du Guide des Vins de Bordeaux link  nous gratifie pour le 9 mai d’un nouvel opus, cette fois-ci militant, au titre Hesselien : « Invignez-vous »link. Instruction à charge contre l’hygiénisme à la française symbolisé par l’emblématique loi Evin. Votre Taulier, témoin privilégié de ces 25 dernières années, le lira et vous gratifiera d’une critique en bonne et due forme. Affaire à suivre… Peut-être pourrais-je avant la date fatidique tirer les « verres » du nez de notre JDMDV : « Point n'est besoin d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer. » est l’une des maximes favorites de votre Taulier. Laurent est lui aussi le bienvenu sur mon espace de liberté. 

 

NB. Eva c’est Laurent, pas le tien , Laurent Bazin qui m’a fait découvrir Vouette et Sorbéelink

 


Jacques Dupont : "La dégustation compte peu... par rtl-fr

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25 avril 2013 4 25 /04 /avril /2013 00:09

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L’annonce faite par Gotti – je sais, c’est facile – « Vins naturels : il est grand temps que la bulle éclate »link me fait me gondoler grave car de bulle j’en’ avions point vue sauf du côté des prix des GCC de Bordeaux. Mais bon, passons, c’est de saison de casser du sucre – pas celui de betterave ajouté aux moûts de nos grandes appellations – sur les vins nus. « De circonvolutions en justifications, la mode des vins naturels démontre chaque jour que ce concept n’est qu’un rideau de fumée. » Mais alors pourquoi  vous z’inquiéter Laurent Gotti, la fumée, même de sarments bourguignons, ça chatouille un peu le nez, ça gratouille un chouïa la gorge, mais ça se dissipe au premier coup de vent et, comme la mode c’est du vent, l’ordre éternel des champs règnera vite à nouveau. Si tout ça ce ne sont que des conneries je ne vois pourquoi vous vous mettez en rogne pour une poignée de minables confettis. Mais, comme le disait le défunt cardinal Marty, avec son timbre rocailleux du Rouergue, autant d’opprobre pour quelques vins « ça m’interroge ».


Pour sûr que les bouteilles ne poussent sur les pieds de vigne – y’a qu’un consultant qui puisse proférer une telle ânerie en se croyant drôle – mais il n’empêche que ce sont des cons dans mon genre qui les achètent. Alors,  pourquoi tant de remous dans votre belle bassine bourguignonne qui, comme chacun le sait, ne fait que du bon, de toute façon ce sont les acheteurs qui trancheront. Là, je sens venir une rafale de bobos, de petits cons et connes qui n’y connaissent rien, pour contrer ma bonne humeur. Ben oui, le client a toujours raison me disait mon paysan de grand-père. Si tout ça ne fait que du vinaigre, Laurent Gotti, nul besoin de vous échiner à percer avec votre plume acérée des baudruches, en plus vous pourriez vous blesser, puisque par nature les baudruches se dégonflent toutes seules.  (figuré) (péjoratif) Personne qui n’a que les apparences des mérites qu’on lui prête et qui se dégonfle aisément.


Bien évidemment, loin de moi l’idée de contester votre droit, puisque vous êtes journaliste, de trouver les naturistes « obscènes » – je plaisante bien sûr car moi je ne suis qu’un modeste chroniqueur qui ne comprends pas grand-chose – mais pourquoi traiter avec autant de hauteur un vigneron de la qualité de Jean-Louis Denoix ? Est-ce parce qu’il n’est que Languedocien et qu’il a, au domaine de l’Aigle, acclimaté du Chardonnay et élevé des vins qui valaient bien ceux de chez vous monsieur Gotti. Sa lettre, que j’ai publiée, a le mérite d’ouvrir le débat ce que vous, je le constate, n’appréciez pas. Serait-ce le monopole de la Bourgogne : là je pousse trop loin le bouchon de l’ironie monsieur Gotti. Quand à votre professionnel émérite, il n’a qu’à changer de fournisseur au lieu de verser des larmes de crocodile. Je puis vous assurer, pour fréquenter les dégustations, ça ne manque pas les vignerons. Mais quand on veut tuer son chien on dit qu’il a la rage. Franchement, tout ça pour ça, pour une poignée de gus et de filles « cultivant une certaine marginalité », ça n’est pas sérieux, c’est disproportionné, genre marteau-pilon pour écraser une mouche. Vous allez m'objecter que les naturistes occupent tout l’espace médiatique. C'est un peu vrai sans doute car la gente blogueuse, et maintenant journalistiqu,e les adule, à quelques exceptions notables cependant. Je comprends que ça vous agace mais, que voulez-vous dans l'univers compassé, un peu chiant, tristouillard des grands amateurs, ils apportent un peu de fraîcheur, je n'ose écrire de naturalilité de peur de me faire enguirlander. Qu’ils soient parfois chiants, même de mauvaise foi aussi, je vous le concède mais pourquoi ne les laissez-vous pas barboter dans leur petite bassine ? Pourquoi vous dérange-t-il autant ? J’ai du mal à comprendre cet excès d’indignité. 


Depuis que je bourlingue dans les plis de nos beaux terroirs, pas que viticoles bien sûr, et ça fait un sérieux bail, sans bien sûr posséder de quelconques compétences en quoi que ce soit, j’ai appris à écouter, à entendre, à ne pas me laisser emporter par la passion ou me caler dans les positions en béton des « sachants ». Je doute. Pour autant je ne saute pas comme un cabri face aux minorités agissantes « nature, nature, nature… », je n’adule pas les déviances, mais je me dis que les réactions surdimensionnées de ceux qui se disent porte-parole de la majorité, dites silencieuse, traduisent souvent un malaise, un abcès de fixation et, les abcès, monsieur Gotti il vaut mieux les percer au plus tôt. Voilà un beau sujet de débat en votre belle Bourgogne monsieur Gotti… J’ai le souvenir d’être allé l’an dernier à l’invitation du BIVB assister à un colloque sur les « Les vins à forte personnalité : une première en Bourgogne qui ouvre des perspectives intéressantes. »link et force a été pour moi de constater que les rennes du carrosse étaient tenues fermes par ceux qui savent maintenir le chariot sur le bon chemin.


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Ceci écrit, Laurent Gotti, ne prenez pas ça à mal. Si je suis taquin c’est pour la bonne cause : l’extension du domaine du vin et, comme celle-ci prend de multiples chemins pourquoi diable jeter l’anathème sur des gars et des filles qui empruntent un tout petit routin, des chemins de traverse loin des larges voies habituelles. Ça dérange qui au juste ? Le consommateur ? Absolument pas ! Cela jette-t-il un discrédit sur votre belle région, sur les  « vrais » et « bons » vignerons ? Je ne le pense pas. D’ailleurs, pour la plupart, ils font du Vin de France et, ce n’est pas un débat sémantique sur la naturalité qui permettra de trier entre le bon grain et l’ivraie. C’est si Français de se chamailler pour rien ou pas grand-chose. Laissez donc faire, si ces vins que vous vouez aux gémonies ne sont que des imposteurs ils feront long feu.


Après cet écrit Laurent Gotti peut-être me traiterez-vous de gobe-mouches ?


« Le gobe-mouches avale tout, fruits, textes et commentaires. Il rend tout cela en idées, si l’on peut ainsi dire ; et comme je puis savoir, en ouvrant l’estomac d’un oiseau, quelles choses comestibles il a rencontrées, ainsi le discours du gobe-mouches montre des débris encore discernables des vérités qu’il a rencontrées en son vol de gobe-mouches, bec ouvert, sans choix. Je dis vérités, car tout est vrai, oui, même l’écrit d’un fou, car il est vrai qu’il l’a écrit ; et les sottises elles-mêmes forment une part de l’opinion, qui est considérable. »

Alain, Propos.

 

C'est François Desperriers qui va être content 

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