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4 mai 2013 6 04 /05 /mai /2013 11:53

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L’AFP annonce ce matin « Nouveau scandale alimentaire en Chine. Plus de 900 personnes ont été arrêtées récemment dans le pays pour des fraudes alimentaires, dont la vente de viande de rats ou de renards présentée comme du bœuf ou du mouton.

 

Cette fois-ci, « 382 cas de viande coupée avec de l'eau, de faux mouton ou bœuf, de viande avariée et de produits contenant de la viande toxique et dangereuse » ont été découverts. Au total, « 904 suspects ont été arrêtés, plus de 20 000 tonnes de produits carnés frauduleux ou de qualité inférieure » ont été saisis. Dans la province du Jiangsu (est), des détaillants vendaient du « mouton » fait à partir de viande de rat et de renard, additionné de produits chimiques. D'autres, dans le Guizhou (sud), mélangeaient une solution à base de peroxyde d'hydrogène à des pattes de poulet, une gourmandise chinoise. 

Sur internet, ce nouveau scandale suscite nombre de commentaires : « On est presque immunisé contre des centaines de poisons, devrions-nous remercier ces extraordinaires hommes d'affaires ? », s'interroge un internaute sur Weibo, le twitter chinois. »


Le Monde Planète « La Chine fait une indigestion de scandales alimentaires »link

 

La Chine serait-elle en train de s’occidentalisez ? D’oublier face à l’abondance, qu’elle a rarement connue tout au long de sa longue histoire, les fondamentaux de son alimentation. L’irruption d’une large classe moyenne urbaine va-t-elle profondément modifier les habitudes ancestrales des Chinois. La malbouffe est-elle aux portes de la Chine ou l’a déjà-t-elle investie ?


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Zheng Ruolin dans son livre « Les Chinois sont des hommes comme les autres écrit : Qui souhaite comprendre la Chine doit s’efforcer d’abord de saisir comment mange les Chinois qui ont « transformé la cuisine en un art absolu, jusqu’à ne plus savoir s’il faut manger pour vivre ou vivre pour manger. »


Pourquoi l’art culinaire s’est-il plus développé chez les Chinois que partout ailleurs.


1-      L’alimentation principale est constituée de différentes variétés de céréales dont la récolte dépendait, et dépend encore, du climat et de la qualité des terres. La rareté des ressources alimentaires est donc une donnée primordiale. « Les habitudes ancestrales créées par des siècles de pauvreté ont la vie dure : la classe moyenne chinoise reste bien plus végétarienne que « carnivore. »


2-      Le territoire occupé par les Chinois est très pauvre : « peu de plaines fertiles et trop de déserts, de collines rases et de montagnes stériles. Sur ce point rien n’a changé : la Chine nourrit près d’un quart ou d’un cinquième de l’humanité avec simplement 7% des terres cultivables de la planète. »


3-      « Pour satisfaire leur estomac, les Chinois, dont la curiosité est très développée, ont vraiment tout essayé en matières d’expériences alimentaires fussent-elles étonnantes et dangereuses. » Proverbe de Canton « On mange tout ce qui a 4 pattes sauf les tables, tout ce qui vole sauf les avions, et tout ce qui nage sauf les bateaux. »


Les famines récurrentes et leurs lots de révolte ont ponctués la longue histoire de la Chine. Nourrir la population a toujours été pour les gouvernants et les conquérants, si vous me permettez l’expression, « un casse-tête chinois ».


Les Chinois accommodent tout : racines, herbes ou l’écorce des arbres, « le spectre de la disette a stimulé leur inspiration et les a incités à donner naissance à une extraordinaire variété de cuisines, toutes riches et délicieuses ».


Ça surprend les Occidentaux mais les Chinois « se plaisent à expliquer aux visiteurs les particularités de leur cuisine avant de les convier à passer à table. »


Vous pourrez donc apprécier « le scorpion mijoté, le poulpe bouillonné ou la tortue d’eau douce à la vapeur. Sans parler des chiens, des chats ou des cafards qu’on achète au kilo au marché de Canton ou d’ailleurs, à la stupéfaction ou à l’indignation des étrangers. »


La cuisine chinoise est donc un authentique art de vivre « les mets ne sont plus seulement conçus pour être goûtés mais aussi pour être admirés. »


« Le Chinois est devenu aussi sensible au spectacle d’un beau plat qu’à celui d’une peinture ou d’un paysage pittoresque. »


Les 3 critères d’évaluation du raffinement d’un plat chinois : la couleur, le parfum et le goût.

 

Le chef cuisinier chinois doit posséder une « sensibilité de peintre afin de composer un plat esthétique et maîtriser son couteau aussi parfaitement qu’un escrimeur son épée. »

 

Le gourmet chinois, contrairement au français qui fait une partie du travail comme couper sa viande, n’a rien à faire du tout. Il en serait bien incapable car il mange avec des baguettes.

 

Le secret de la cuisine chinoise ne réside pas dans les produits choisis, ils sont assez communs, mais dans leur cuisson et dans le mariage harmonieux des saveurs des différents légumes, des viandes ou des fruits de mer.

 

J’adore la petite pique de Zheng Ruolin « en dépit de maintes révolutions dont elle est si fière, la société française est restée aristocratique alors que la Chine a toujours été, est et restera un grand village familles citoyennes. L’égalitarisme entre les hommes, même s’il n’est pas toujours respecté bien sûr, surtout par les temps qui courent, est l’idéal éternel des Chinois ! Notre maître à penser, Confucius, n’a-t-il pas dit « ce qui est à craindre, ce n’est pas la pénurie, mais les inégalités. »

 

Deux spécificités de la cuisine chinoise sont peu connues des Occidentaux :

 

1-      « pour les Chinois, une palette d’exquises sensations est offerte par les… dents. » c’est le kou gan. Les Français demandent souvent « Pourquoi aimez-vous tant l’holothurie, cette énorme limace de mer, puisqu’elle n’a aucun goût ? »  La réponse est « allez faire comprendre que l’holothurie apporte une sensation indescriptible aux dents du gourmet chinois. Il faut être en mesure de sentir cette esthésie pour pouvoir se régaler de l’holothurie ou de bien d’autres mets chinois. »


2-      L’autre spécificité, « c’est le mélange des goûts destiné à créer une saveur originale inexistante dans la nature. » Si vous avez eu la bonne idée, sur mon conseil, d’acquérir le livre  de Zheng Ruolin vous avez pu comprendre cette spécificité en lisant la description d’un légume très banal, l’aubergine dans Le rêve dans le pavillon rouge, le chef d’œuvre du plus grand écrivain chinois du XVIIIe siècle, Cao Xueqin.


Et comme le souligne Zheng Ruolin « et ce n’est pas un plat de la famille royale. Mais un plat de tous les jours d’un simple mandarin de la dynastie Qing. »

 

Il note aussi « qu’avec la modernisation et la mondialisation fulgurantes des trois dernières décennies, la façon de manger des Chinois a beaucoup évolué, de même que leur manière de s’habiller, de se déplacer et de se divertir. Mais la place centrale de la cuisine et de ses plaisirs dans leur vie, elle, n’a pas changé. »

 

Mon interrogation à ce stade est simple : est-ce que comme chez nous une césure profonde va se creuser entre une haute cuisine élitiste et le manger commun de la classe moyenne qui oublierait ce qu’en France nous appelions le cuisine de ménage, celle de tous les jours ?

 

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4 mai 2013 6 04 /05 /mai /2013 00:09

Le 23/03/2009 je publiais anonymement, avec son accord, le texte d’un vigneron. Ce garçon discret m’avouait qu’il ne goûtait guère le côté place publique de la blogosphère, qu’il n’avait nulle envie de devenir un icône de tous les milieux alternatifs du microcosme de la viticulture française, qu’il ne souhaitait pas rejoindre telle ou telle micro mouvance, qu’il n'avait rien demandé à personne et n’avait aucune aspiration de la sorte.


J’avais donc choisi de conter à ma façon son histoire sans en changer le fond d’aucune manière. C’était sans compter sur notre amie Iris qui dans un commentaire écrivait « Merci, d'avoir repris ce texte d'Eric Texier, qu'il avait mis sur LPV il y a quelques jours, et de l'avoir romancé à votre belle manière.

 

Je pense, que son expérimentation est intéressante, la méthode Fukuoka, après avoir occupée pas mal les jardiniers dans les années 70/80, n'était à ma connaissance pas (ou rarement) pratiquée sur vigne - une des raison: comme le « maître l'avait mise en pratique sur d'autres plantes, il fallait soi-même « décider », si on osait faire une entrave à la doctrine, en taillant les vignes - mesure d'intervention dans le « naturel » pas négligeable et bien décisive, comme le dit aussi Eric Texier dans son texte.


Ce texte avait provoqué une discussion très vive : 27 commentaires ce qui à l’époque était peu coutumier.


Si je le republie c’est qu’il pose assez crument certaines questions. Bonne lecture.


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Donc, c’est l’histoire d’un mec * qui un jour me dit, comme ça, qu’il mène un peu moins d'1 ha en « agriculture naturelle » (expression française de la méthode de M. Fukuoka) sur une parcelle expérimentale où il ne revendique aucune AOC car pour lui rien ne lui permet d'affirmer que ce type d'agriculture, qui n'autorise pas de forte densité de plantation à l'ha, permettrait de donner une image fidèle, ou plus exactement traditionnelle du terroir sur lequel elle est implantée. Je lui demande :

 

-          pourquoi, faites-vous ça ? 


-          tout simplement parce que 8 années de viticulture de type bio, ne m'ont pas convaincu du bienfondé de cette approche.


Comme j’en reste coi, il ajoute :


-          si le travail du sol permet de se passer de cette saloperie de glyphosate (nom générique du Roundup) et s'il existe bien des moyens de se passer d'insecticides organochlorés (confusion sexuelle, bacillus thuringiensis, abeilles,...) l'abandon de molécule de synthèse de type folpel, dithane et al pour retourner vers le cuivre sous quelque forme que ce soit me dérange énormément. Le cuivre est un polluant d'une rémanence et d'une toxicité exceptionnelle pour l'environnement et ne devrait d'ailleurs pas tarder à être interdit en agriculture conventionnelle comme bio !...


Je suis tout ouïe. Je fais bien car, ce qu’il me dit, sans élever le ton, ni se poser en donneur de leçons, exprime fort bien ce que pense au fond de moi.


-          Dans tous les cas, la plante cultivée reste sous perfusion de l'homme. Et ceci me dérange sur un plan éthique et citoyen. Peut-on justifier qu'une production aussi peu indispensable à l'humanité provoque la mort biologique de sols dont on pourrait avoir un jour besoin pour des besoins vitaux. Rassurez-vous je n'y mets pas la Côte d'Or, mais honnêtement, quel est le pourcentage des terres viticoles qui produisent des vins dignes d'intérêt culturel et gastronomique à l'échelle mondiale?


Comme pour s’excuser il se croit obligé d’ajouter :


-          Voilà mon idée stupide : moins la production est vitale pour l'humanité ou la planète, et moins son impact sur l'environnement devrait être important. Encore une fois, et bien qu'étant un passionné de longue date et tentant d'en tirer un revenu pour faire vivre ma famille, je ne mets pas le vin au rang des absolues nécessité pour la vie, n'en déplaise à Platon.


Et moi pour faire rebondir la conversation je le branche sur la méthode Fukuoka. Intarissable.


-                     Après la seconde guerre mondiale, dans un Japon manquant de tout, M. Fukuoka, biologiste spécialiste du végétal de son état, a développé une agriculture très frugale en moyens aussi bien chimique que mécanique et énergétique Cette agriculture est basée sur une posture éthique : intervenir sur les symptômes apparaissant dans un système trop complexe pour qu'on le comprenne dans son intégralité, peut conduire à des dégâts considérables sur ce système, même si les symptômes initiaux ont disparu. Une sorte de théorie du chaos appliquée à l'écologie agricole, en quelque sorte.  M. Fukuoka a mis au point et appliqué cette méthode sur sa propre ferme étant issu d'une famille de paysans.


Il y a cultivé du riz et produit des fruits pendant plus de 50 ans jusqu'à sa mort l'an dernier.

Sa méthode est très simple :

Pas de labour,

Pas de compost ou de d'engrais de quelque sorte,

Pas d'intrant (produits de traitement),

Pas de désherbage.

 

Pour préciser un peu, on va occuper le terrain avec un couvert végétal très dense (en trèfle blanc par exemple), au départ artificiel mais progressivement mi exogène mi endogène. En gros, on va faire sa culture dans un très joli pré auquel on ne touche pas, si ce n'est pour l'entretenir, un peu à la manière d'un fairway ou d'un green de golf : tonte, roulage, aération...Ça, c'est pour pas de labour et pas de désherbage.


Pour pas d'engrais (fertilisation) ni de compost (fertilisation et structuration) : on va semer différentes plantes (en France une céréale rustique pour le printemps et un blé d'hiver) à différents moments de l'année. Plantes qu'on ne récoltera pas mais qu'on couchera ou coupera lorsqu'elles deviendront gênantes pour la culture principale.


On introduit également des plantes à mycorhize de type oignon ail et poireau sauvages, pour favoriser une vie biologique des sols très intense.


En fait, on crée un biotope assez équilibré et autonome dans lequel on va tenter d'introduire une culture...


C'est long, ça demande pas mal de travail et de réflexion... Je crains que le poil dans la main ne soit de trop pour quelqu'un qui voudrait s'y mettre...


Bien entendu toutes ces explications sont très partielles. Il faut aller loin dans le détail pour réellement comprendre la méthode.


L'homme (agriculteur et chercheur) qui a adapté cette méthode en France dans les années 1970 est Marc Bonfils.


Il y a aujourd'hui plusieurs centaines d'hectare de céréales en Beauce qui sont conduits selon ces principes souvent appelés par les technos « agriculture biologique sous couvert végétal permanent ».


Un programme de l'ONU basé sur les résultats de Fukuoka est toujours très actif en Amérique du Sud et en Afrique pour mettre en culture des zones aujourd'hui incultes. Le Brésil compte plusieurs milliers d'hectares de céréales dans le Nordeste menés de la sorte.


On est assez loin de Steiner et de Goethe...


Là, pour faire une pause, pour souffler, je lui propose un « blanc limé » Mais il embraye :


-         Pour ce qui me concerne, mes tentatives de convertir un vignoble existant ce sont soldés par de cuisants échecs. La vigne n'arrive pas à s'habituer à une concurrence aussi forte et brutale. Les rendements chutent à un point ridicule, la mortalité augmente aussi vite que les rendements ont chuté. Pas terrible. J'ai ensuite essayé d'établir une nouvelle vigne à partir de plants greffés dans un terrain préparé pendant une saison complète : couvert de trèfle + rotation de céréale + mychorization. Je précise que j'ai planté à un équivalent de 5000 pieds/ha.


Mieux mais là encore, pas mal de problème de croissance et de mortalité. Par contre, une vie sensationnelle et 0 mildiou, les 2 premières années et un tout petit peu sur feuilles uniquement en 2007 et 2008. SANS CUIVRE.


En 2005 rencontre avec un vieux de la vieille qui me fait remarquer que si ça tire trop (en roulant les r) sur les plants, il faut planter les sauvages (le porte greffe) puis greffer en place après 2 ou 3 ans, le temps pour le porte greffe de bien s'implanter.


Et j'ai mis en pratique les techniques de densification progressives que les permaculteurs néozélandais ont mise au point pour les kiwis.


Comme je ne suis qu’un « ignare total » je me concentre pour suivre. Gentiment, en trempant ses lèvres dans le blanc, il ajoute :


«  Bon, je me résume : on fait un champ de trèfle. On y fait 2 cultures dans l'année pour la biomasse (fertilisation et structure). On y plante progressivement des porte-greffes (2 x 500/ha/ans) pendant 2 ans peut être trois. On court la campagne pour y récupérer des poireaux et de l'ail sauvage, dont on fait une pépinière en aéroponie (bio SVP) pour accélérer la production. 


On greffe en place le ou les cépages dont on a récupérer les sarments chez les potes (merci à Elian Da Ros, Mathieu Cosse, Ciprien Arlaud et Didier Barouillet pour leur contribution), en massale bio sur des vieilles vignes.


On ne palisse pas. Et oui, tout sur échalas pour pouvoir croiser les passages au tracteur. On appelle les copains apiculteurs pour qu'ils apportent leurs ruches au printemps.


Voilà. 5 ans de boulot pour établir une nouvelle vigne... »


Comme l’aurait dit pépé Louis « voilà de la belle ouvrage… » alors je le lui dis. Il sourit mais je sens qu’il a un petit quelque chose sur le cœur, alors je l’encourage à vider son sac. Il y va de bon cœur :


«  Si Mr Bizeul s'est autant cassé le fion que moi pour planter 1 ha de vigne il comprendra ma surprise de voir ses commentaires sur une méthode qu'il n'a même pas pris le temps d'étudier 5 mn avant de l'agresser sur le plan du travail fourni. La plume leste de l'ancien journaliste peut être ? » avant d’ajouter bon prince : « Au demeurant je le remercie pour son reportage sur son chantier de surgreffage en fente qui m’a été fort utiles. »


Moi qui ne suis qu’un plumitif et qui n’aime rien tant que le débat, même un peu vif, Hervé aussi, je suis raccord. Mais, une fois le sac vidé, retour à l’expérience.


« Voilà. 2008 est ma première vraie vendange sur environ 1000 pieds de vigne, conduits sans aucun traitement ni aucune fertilisation.


Une belle année de @#$%& pour une première vendange. Nous avons récolté 1 tonne de raisins avec très peu de perte due au mildiou. Ces raisins étaient murs et sains. Pour une deuxième feuille cette récolte me parait honorable. Il faudra voir la suite.


Maintenant, ma justification principale.


JE NE FAIS PAS CA PARCE QUE JE CROIS QUE MON VIN SERA MEILLEUR QUE LES AUTRES.


Voilà c'est dit. En plus je ne le vends même pas, mais on le picole en copains.


Pour moi il n'y a pas de corrélation entre méthode culturale et expression du terroir ou qualité intrinsèque du vin.


Un terroir de @#$%& reste un terroir de @#$%& même en bio ou en Fukuoka.


Mais je suis heureux et passionné par cette aventure certes agricole mais surtout humaine dans laquelle je me suis lancé un peu inconsciemment. »


Et comme dans toutes les histoires vraies il faut une chute. La sienne prend la forme d’une profession de foi.


« Je continuerai ma viticulture en bio matinée de biodynamie (surtout la 500p la 501 et les cycles lunaires). Mais mes prochaines replantations ou nouvelles parcelles seront au moins partiellement conduites en agriculture naturelle, au moins pour voir si des densités de plantation de 2 ou 3000 pieds/ha permettent d'exprimer le terroir comme le font aujourd'hui leur grandes sœurs à 6000.


Je continuerai aussi l'achat de vendange et le négoce pur et dur, parce que j'en besoin pour nourrir ma famille, qu'il n'y a pas que des geeks qui boivent du vin et que 10 euros dans une quille ça fait déjà mal à pas mal de nos concitoyens et pas uniquement parce qu'ils préfèrent le tiercé au pinard.


Il y a aussi l'immense, et crucial au sens de Masanobu Fukuoka, problème de la gestion des ressources foliaires. Dans cette agriculture, la seule source d'énergie mise en oeuvre est l'énergie solaire. Le seul capteur dont on (les plantes, en fait) dispose est les feuilles. Tout part et repose là-dessus. Gérer la surface et l'efficacité foliaire de toutes les cultures qui entrent en jeu.


Ce qui revient à explorer un monde quasi inconnu de symbioses mystérieuses et d'enzymes diverses et variées.


Un peu de boulot en perspective apparemment. »


Je ne peux qu’approuver, mais il n’a pas fini :


« Ah oui, j'ai oublié : je taille (gobelet), contrairement aux recommandations de Mr Fukuoka qui, au demeurant, n'ont jamais porté sur la vigne. »


Et puis, cerise sur le gâteau, il enfonce le clou :


« Le truc que j'ai vraiment oublié : je ne fais pas de vins "nature" ou "naturels". Même à titre perso, je les évite en général, préférant un bon cidre ou une bonne bière si j'ai des envies d'arômes fermentaires, la volatile et les bretts en moins (encore que dans certains cidres...)


En vinif, je ne m'interdis que les interventions biologiques. Pour le reste, c'est selon, les jours, les lunes... les vins surtout, en fait.


J'ai en horreur la confusion, savamment entretenue par beaucoup, entre méthodes d'agriculture bio ou « naturelle » et vins « nature » ou « naturels ».


Tout cela est permutable à l'infini et tous les cas de figure sont sur les étagères de nos cavistes préférés : les vins pas natures issues de l'agriculture biologique®, les natures issus de l'agriculture pas naturelle®; les natures naturels (NaNa®)... »


 Et c’est la chute finale :


-  Quelles foutaises... 

 

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3 mai 2013 5 03 /05 /mai /2013 14:19

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Le fast-food synonyme malbouffe, avec ses plats biens trop gras, trop riches en calories et en chimie, va-t-il régresser sous la poussée d’une restauration rapide proposant une nourriture fraîche et saine de petits nouveaux Bert's, Cojean, Green is Better, Exki. Pour les amateurs d’études prospectives le cabinet Xerfi pronostique que l’ensemble du marché de la restauration rapide « entre dans une nouvelle ère  et que la tendance est au sain, au naturel, au bio pour certains, et à la traçabilité ». La vague des « Healthy Food » va-t-elle toucher fortement et durablement la France et tout particulièrement les grandes villes ?


Lire l’interview de Frédéric Maquair, le Vice-président de Cojean, une chaîne de restauration rapide « connue pour son alimentation fraîche, saine et équilibrée. »link


Ma consœur Gourmanlise écrivait en 2011 à propos de Boco link qui fédère de grands chefs autour de recettes pratiques, saines, bio et bonnes. Un concentré d’étoiles au service de la restauration rapide. Pas moins de 8 étoiles pour les recettes salées avec Anne Sophie Pic (3 étoiles), Gilles Goujon (3 étoiles) et Emmanuel Renaut (2 étoiles). Et les plus fortes  personnalités pour le sucré avec Christophe Michalak (Plazza Athénée) et Frédéric Bau (Valrhona) link, un bistrot rapide et bio (pas à moitié, 100 %). Pour déguster sur place ou à emporter des recettes de grands chefs dans des bocaux d’autrefois. A moins de 15€ le repas.


Bien sûr certains vont me rétorquer que tout cela n’est qu’un mouvement de bobos et de bobottes friqués. Pas si sûr car ce mode d’alimentation rapide, touche le petit monde des bureaux, des employés de magasins, les lycéens… Le négliger, le cantonner à une mode sans lendemain constituerait une de ces erreurs d’aiguillage dont nous sommes coutumiers. Si je m’interroge sur cette tendance c’est que, tout comme le fast-food, elle ne donne pas ou peu de place au vin comme boisson d’accompagnement. Mais il me semble que cette mise à l’écart n’a rien de définitive si nos amis les vignerons des vins nus voulaient bien s’intéresser à ce nouveau débouché. La naturalité va comme un gant à une alimentation saine et équilibrée. Le vin nu c'est du fruit !


Ce n’est qu’une intuition qui ne demande qu’à être vérifiée. Je lance l’idée à l’attention de mes amis gravitant autour de Tronches de Vin.


L’idée de cette chronique m’est venue à la lecture de cet article de Catherine Fournier « Le houmous, nouvel aliment tendance aux Etats-Unis »link


« Les Américains fument moins et mangent plus de houmous. A priori, rien à voir. Eh bien si. Dans un article publié hier et repéré par mon cher collègue @vincentmatalon, le Wall Street Journal link (article en anglais) explique très sérieusement que de plus en plus de producteurs de tabac de l'Etat de Virginie (Etats-Unis) se mettent à cultiver des pois chiches. En cause : le lent déclin de la consommation de cigarettes dans le pays, et la hausse des ventes de houmous.


Pourquoi cet aliment de base de la cuisine orientale séduit-il un public de plus en plus large aux Etats-Unis ? Parce qu'en vertu de la tendance « healthy » qui sévit outre-Atlantique, les Américains recherchent « des collations » plus saines. Or, contrairement à ce que l'on peut croire, les pois chiches sont faibles en graisses et riches en protéines. »


Et c’est là que votre Taulier place sa camelote sous la forme d’une chronique de janvier 2011 « L’éloge du pois chiche, quel Saint Joseph serviriez-vous avec le pois chiche de Carlencas ? »link 

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3 mai 2013 5 03 /05 /mai /2013 04:00

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Comme j’ai beaucoup bourlingué, au cours de mes missions de médiation, dans les soupentes où logent ceux qui sont en charge du « bien commun » d’une ou de plusieurs appellations, Rivesaltes, Maury, Cognac et le plus beau cas d’école : Châteauneuf-du-Pape, un petit Dallas en réduction, avec tiare et mitre papale en opposition, j’ai appris et compris qu’il fallait bien se garder d’en rester à la surface des choses. De se laisser emporter dans le sens de la plus grande pente. De ne tendre l’oreille que pour entendre ceux qui ont déjà été entendus. Il faut prendre le temps pour soulever la chape des idées reçues, des convenances. En effet, dans un conflit, aux motifs parfois dérisoires ou perdus dans la nuit des temps, alimenté par de vieilles rancœurs, la part de vérité de chaque partie est toujours très difficile à déceler, à comprendre. La part de bruit la plus immédiatement perceptible est celle de ceux que je qualifiais, en ces temps de médiation, d’« incons », bien serrés derrière le ou leurs chefs, imperméables, sûrs de leur bon droit, bornés, barricadés, avec eux aucun espoir ; et puis il y a le grand silence de ceux qui se taisent mais n’en pensent pas moins, qui passent leur chemin, évitent le conflit, sans pour autant délaisser le terrain, pour eux, la force de la conviction peut les amener à jouer un rôle discret mais déterminant dans l’aplanissement des difficultés ; enfin, l’espèce la plus rare, de plus en plus rare, le ou les sages, ceux qui ne sont pas engoncés dans leurs certitudes, qui n’utilisent pas le pouvoir qui leur a été concédé pour faire bouillir leur marmite mais qui tentent de faire émerger le bien commun permettant à la communauté vigneronne, chère à Michel Bettane, de vivre ensemble dans le respect mutuel.


Force est de constater qu’à Saint-Émilion, suite aux avatars et aux déboires – ça c’est pour Pousson – du premier classement à la mode traditionnelle, pas grand-chose n’a été fait pour désamorcer les conflits latents, pacifier le terrain. Qui a pris le temps d’écouter, d’expertiser les deux branches de l’alternative qui se présentaient aux choix des dirigeants de l’appellation ? Personne, ou pas grand monde, et ce qui a prévalu c’est une forme d’arrangement à la française, un mix pas très clair entre des intérêts privés, légitimes dans la compétition internationale, et la force de la loi qui impose aux récalcitrants de se plier à des règles dont  le fondement fait la part belle à ceux qui les ont inspirés. À vouloir le beurre et l’argent du beurre  on s’expose à des effets boomerang qui insécurisent l’édifice. Le côté policé, bien plus que civilisé, les gentlemen du Cercle qui s’inclinent à la fin de la compétition, laisse la place à celui des plaideurs qui utilisent à tort ou à raison tous les moyens de droit. On peut le regretter, tempêter, mais c’est une nouvelle forme de barbarie de nos sociétés du chacun pour soi.


Pour éclairer ma question initiale sur ce qu’est une « communauté de vignerons civilisés » reprenons les définitions de chaque élément de l’ensemble :

 

Communauté : II-1 « Groupe social dont les membres vivent ensemble, possèdent des biens communs, ont des intérêts, des buts communs. »

 

Vigneron : 1 « Celui ou celle qui cultive la vigne (propriétaire ou ouvrier ou ouvrière agricole), qui fait le vin. »

 

Civilisé : 2 Fam. « Qui a des manières relativement raffinées. »


Très clairement  l’ensemble Saint-Emilionnais est bien une « communauté de vignerons civilisés ». Ce qui est en cause dans cette histoire de classement n’a rien à voir avec une quelconque désagrégation ou un affaiblissement du ciment communautaire mais ce circonscrit à une appréhension erronée de la logique du classement lui-même. Il faut savoir ce que l’on veut. Choisir !


Je m’explique pour la énième fois. Si l’on met de côté les compétitions sportives individuelles où le classement est la constatation d’un ordre d’arrivée tous les classements, avec l’intervention de notateurs sur la base d’un corps de règles, s’exposent à la contestation. Le patinage artistique étant, je le crois, l’un des plus beaux exemples d’injustices réelles ou supposées à l’encontre de certains as du triple salto ou de la double boucle piquée chers à Nelson Montfort. Ce n’est que du sport même si les enjeux financiers induits par les classements ne sont pas négligeables.


Dans le long feuilleton judiciaire du classement de Saint-Emilion certains font semblant d’ignorer ces enjeux. On ne peut tout à la fois affirmer que les déclassés ne subissent aucun préjudice alors que dans le même temps deux des châteaux promus dans l’Olympe du classement de Saint-Emilion disent devoir augmenter leurs prix pour bien coller à leur nouveau statut. Comme je l’ai écrit ça ne m’offusque pas c’est la loi du genre car le but d’un classement est bien d’ériger une hiérarchie. De même c’est un secret de polichinelle pour les propriétaires l’accession ou la confirmation de leur rang a ou aura une incidence sur le prix de leur foncier. Là encore c’est le prix de la notoriété. Prendre exemple sur un château qui ne demande rien à personne pour exister n’apporte de l’eau au moulin ni des uns, ni des autres. Chacun choisi sa voie et c’est heureux.


Je ne reviendrai pas sur le fond, où il y a beaucoup à dire, et ça été écrit, sur le corps de règles édictées mais sur la forme. Ce qui me gêne dans toute cette affaire c’est l’osmose entre la puissance publique, l’INAO, et une organisation de producteurs, ici l’ODG Saint-Emilion. Dans les précédentes procédures le juge administratif avait pointé des conflits d’intérêts, le fameux juge et partie. L’externalisation de la notation se voulait le rempart infranchissable entre les juges et les parties mais c’était négliger un point capital : qui a établi la grille de notations ? L’INAO, les dirigeants de l’ODG, les deux ensembles, qui a influé, pesé sur qui ? Pour ma part je n’ai pas de réponse mais ce mélange des genres ne pouvait que prêter le flanc à la contestation. Le pas, et c’est un pas d’importance, a été franchi puisque une plainte contre X pour soupçon de prise illégale d’intérêt a été déposée.


Ça peut paraître désolant et certains s’en désolent tel Michel Bettane « Enfin, la seconde cause qui porte sur le soupçon de prise illégale d’intérêt de quelques voisins plus connus (je devrais dire plus « reconnus ») me semble indigne d’une communauté de vignerons civilisée. Deux des personnalités soupçonnables et, en tout cas, assez vite identifiées par les avocats et les journalistes, ne sont coupables que d’avoir donné de leur temps et de leur énergie au service de la réputation des crus de l’appellation. Cette procédure vraiment excessive va certainement décourager tous les bons viticulteurs de s’intéresser à leurs appellations et de prendre part à la gestion et à la défense de celles-ci. »( lire l'intégralité de la chronique ICI link)


Tout ça pour ça, ai-je envie d’écrire. La fameuse communauté vigneronne à laquelle Michel fait allusion qui se veut très policée, parfaitement civilisée puisque certains de ses membres font appel au droit pour régler leur différend, se fissure. Les masques tombent. Bien sûr une plainte au pénal n’est pas un fait banal mais elle traduit bien à mon sens qu’à trop vouloir imposer, à tout mélanger, on glisse inexorablement  vers ce type de réaction extrême. Tout cela aurait pu être évité si tout cela était resté dans la sphère privée. Pourquoi vouloir apposer la force de la loi à une procédure qui s’apparente à celle d’un club désireux de remettre en cause sa hiérarchie tous les 10 ans. Le linge sale ça se règle en famille dit-on mais permet moi d’avoir de sérieux doutes Michel sur la réalité de cette communauté vigneronne, à laquelle tu fais allusion, où l’intérêt général primerait naturellement, sans garde-fous, sur les intérêts particuliers. Les enjeux  économiques et financiers sont si importants pour certains qu’il me semble essentiel, surtout dans l’atmosphère actuelle, de bien séparer la sphère publique de celle des affaires. 


Pour ce faire il faut couper le cordon ombilical. Cesser de faire comme si l’INAO était encore un club de gentlemen. C’est fini sur de tels sujets. Que vient faire un commissaire du gouvernement dans la galère d’un tel classement ? Qu’on me donne un seul argument plaidant en la faveur du statuquo et je m’incline. Je doute vraiment de son existence et je plaide pour un mode de désignation des membres des Comités Régionaux et du Comité National de l’INAO qui ne soit plus entre les mains du politique et des hommes d’influence. Nous ne sommes plus à l’INAO des origines et il ne s’agit pas de trier entre les bons et les mauvais vignerons Michel, mais de faire en sorte, et je sais que ce n’est pas simple, que les professionnels siégeant à l’Institut soient le plus représentatifs possibles de leur appellation, de leur région, que toutes les sensibilités, même minoritaires, soient présentes, que de vrais contre-pouvoirs puissent exister, s’exprimer, afin d’éviter la mainmise des plus influents, même s’ils sont très compétents, disponibles et même dévoués. Nous ne vivons pas, et nous n’avons jamais vécu d’ailleurs, dans un monde de bisounours, et il vaut mieux engager de vrais débats que de subir de mauvais procès.

 

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2 mai 2013 4 02 /05 /mai /2013 12:00

Depuis que je rame en solitaire dans mon petit canot je reçois régulièrement du courrier directement posté à mon adresse e-mail. J’y réponds par la même voie. Aujourd’hui j’ai décidé de publier l’un  de ces courriers car il bien troussé et empli d’une jolie ironie à mon endroit comme à celle du signataire. Bien entendu je ne mentionne pas le patronyme de l’auteur ni son lieu de résidence car ce serait manquer au respect de sa vie privée.

 

Ma réponse est facile, c’est avec grand plaisir, que je fais droit sans hésitation, sans consultation et sans façon à la requête de ce fidèle lecteur en lui précisant que l’Amicale du Bien Vivre dites des Bons Vivants est un objet convivial non identifié dont les adhérents éparpillés aussi bien dans l’hexagone que sur l’ensemble de la planète (je ne plaisante pas) ne se réunissent jamais ou presque (voir chronique « Le Vin d’honneur « sauvage » des Bons Vivants à Vinexpo »link Il n’empêche que l’A.B.V existe même si nul ne l’a rencontrée. Elle est dotée d’une charte link d’une page Face de Bouc link et d’un Secrétaire-Perpétuel autoproclamé en la personne de votre Taulier.


Je ne sais si la proposition de mon fidèle lecteur sera agréée par les membres de son club d’œnophiles mais, même si le Taulier a toujours du mal à sauter par-dessus le périf, il se peut qu’il aille un jour voir la vigne aux 100 ceps et chroniquer sur le vin de la cité. Qui vivra verra… Bon vent au club et large soif, avec les plus amicales salutations du Secrétaire-Perpétuel Autoproclamé de l’ABV.

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Le 28 avril 2013

 

Bonjour M. Berthomeau,

 

Voilà des années que je vous lis en descendant de mon lit chaque matin, des fois c’est super bien des fois je me demande ce que vous voulez nous raconter.

 

Evidemment on ne peut toujours avoir des choses marantes à dire et surtout intéressantes au sujet du vin et autres aliments. Moi je n’ai jamais rien à dire c’est peu dire… ou si, j’enrage de tous ces cons qui nous gouvernent, il ne faut et il ne faut pas généraliser, il y a des gens bien des deux côtés. Et que faire, eux comme nous savons sommes ordinaires et que pouvons-nous faire d’autre que seulement des choses ordinaires, voilà pourquoi je m’intéresse au vin depuis toujours, je peux dire n’importe quoi (et en plus j’y crois) tout le monde est content surtout si ils boivent du coca ou de l’eau.


 Vous comprenez pourquoi qu’avant de lire les histoires sans fin de Pierre, Paul et Jacques et les autres (politiques), je lis votre prose et je passe un bon moment. Je vous ai boudé quelque temps le temps de votre voyage en UMP, le contraire l’aurait été également, j’aurais boudé.


 Bon j’ai tellement de choses à vous dire que je vais arrêtez là, j’espère qu’un jour j’aurais le plaisir de vous rencontrer c’est sans doute simple il me suffit d’adhérer ou d’aller vous voir à cette fameuse Amicale des bons vivants mais rien qu’à l’idée d’aller à Paris me met en rogne.


A chacun sa médecine. Je fais partie d’un club œnophile aux …. depuis au moins 12 ans. On a une vigne avec plus de 100 ceps, nous nous occupons de la vigne taille, accrochage, récolte (quand les piafs ou les gosses ne nous ont pas tout bouffé) et fabrication du vin ce qui donne un breuvage dit vin de la cité. On déguste et dine ensemble tous les mois et demi, et chacun y va de son commentaire c’est marrant. La dernière fois le 19-04, Savennières frais, avec un poisson froid, puis trois rouges avec un rôti de porc tagliatelles, Châteaumeillant, Valençay puis Orléans Pinot Meunier, pour terminer par un Jasnières et un gâteau aux fruits rouges. Superbe moment et encore une fois comme vous le dites, ensemble c’est mieux que seul. Chacun de nous au bureau doit préparer une dégustation, moi je dois en février 2014 préparer un vin de région d’Espagne j’ai choisis Ribera del Duero.


 Venant en à l’objet de mon courriel. Il est venu à l’idée de notre président  (car nous nous avons un Président, on n’arrête pas le progrès), de donner un nom à notre club (après 25 ans il est temps).


 Je souhaite proposer de donner le nom d’ABV des… , mais surtout joindre votre charte avec quelques modifications. Je ne manquerai pas de dire que vous en êtes l’auteur. Avec votre accord bien entendu. On n’est jamais que la copie de quelqu’un d’autre n’est-ce pas…


 Bon voilà je me suis décidé à vous écrire il faut que je me bouge sinon bobonne va râler.


Ça ne change pas quoi que je fasse elle râle. Si je ne fais rien, elle râle, si je bosse elle râle, alors je ne fais rien…


Bien à vous.  

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2 mai 2013 4 02 /05 /mai /2013 00:09

Entre Jean-Luc et moi tout a commencé le 31 janvier 2008 où dans une chronique titrée « L'esprit de garage par Jean-Luc Thunevin link »  je le présentais : « ancien ouvrier forestier, disc-jockey, employé de banque et marchand de vin » et je contentais de reproduire ses réponses à Andrew Jefford publiées dans « Le nouveau visage du vignoble français » publié chez Hachette. Vous me direz jusque-là y’avait pas de quoi mettre le souk dans la boîte à outils d’un garagiste. J’en conviens, sauf que, lorsque je dactylographie un texte j’ai une certaine tendance à la dyslexie des noms propres et, ce jour-là, j’avais rebaptisé Jean-Luc : THUVENIN.


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Tout autre que Jean-Luc ce serait offusqué mais lui prit la chose du bon côté en soulignant que l’alliance de la thune et du vin suffisait à son bonheur alors que le venin venait d’ailleurs. Après ce contact purement épistolaire Jean-Luc et moi nous avons dû nous rencontrer physiquement, de manière tout aussi pure, au salon de la RVF. Je vous invite à aller faire un tour sur cette ancienne chronique, et ce pour deux raisons : la première inavouable, que lui seul connaît et sur ce point Jean-Luc me surestime ; la seconde est que ses réponses à Andrew Jefford vous donneront envie d’acheter le dernier né de la collection « Autour d’une bouteille » consacré à Murielle Andraud et Jean-Luc Thunevin sobrement titré « le Vin de garage ». C’est chez Elytis. 14€. Le questionneur-dégustateur est Gilles Berdin. Jean-Luc me l’a porté en mains propres à sa descente du TGV de Bordeaux.


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C’est le meilleur opus de la collection. Je l’ai lu d’une traite. Je l’ai annoté avec mon crayon de papier. Je me suis régalé car si Jean-Luc adore le bois neuf il est tout sauf un adepte de la langue de bois. Et puis, j’y ai découvert avec plaisir Murielle, le Andraud de Valendraud, qui n’est ni madame Jean-Luc, ni sa moitié, mais Mumu. Elle ne fait pas de la figuration mais cultive la vigne et fait du vin, et très bien la cuisine aussi. Tandem or not tandem demande Berdin. Jean-Luc pince sans rire opte pour deux vélos quand même. Ces deux-là j’aime leur parcours de ouf comme dirait Jean-Luc. Moi, qui ne sais rien faire de mes dix doigts, sauf maintenant pianoter gauchement sur un clavier, je suis admiratif de leur goût de faire, de bien faire, de toujours avancer, d’aller au bout, de rester debout en déséquilibre, de rester simple, de garder l’enthousiaste de leurs débuts comme le dit Murielle. L’adversité, tout ce qu’ils ont dû endurer à leurs débuts, cette hauteur dédaigneuse des bien installés, héritiers, a été pour eux une puissante motivation « penser que le monde entier ne vous aime pas peut constituer un ressort » avoue Jean-Luc. Mais, c’est la fureur créative, le grain de folie, qui fait que Valendraud est devenue, et est, une très belle aventure humaine. Comme le dit très justement Jean-Luc « les raisonnables font des choses raisonnables et j’ai toujours pensé que j’étais un peu fou – heureusement – pour avoir entrepris ce que j’ai fait. » Ceux qui me trouvent trop enthousiaste lisent d’abord le livre et ensuite nous engagerons la conversation.


Pour faire dans la petite histoire, Jean-Luc et moi avons  points communs :


1-      Comme lui « je lis tout très vite, comme un rat en cage, il faut que j’avale les pages. »


2-     Murielle dit qu’ « il fait la sieste quasiment tous les jours » et moi comme mon pépé j’adore faire une courte mariennée (voir chronique « En ce 1er Mai nous les bons vivants célébrons la méridienne attitude »link )


3-     Jean-Luc, en 1971, alors qu’il travaillait au Crédit Agricole au service commercial, le soir il est DJ dans une boîte de nuit de Libourne. Très sérieux Gilles Berdin s’enquiert « par passion musicale ? » La réponse du Bad Boy est à lire page 93 tout en haut. Pour moi : pas mieux !


Me reste plus qu’à vous offrir des bonnes feuilles, normal pour un ex-garagiste très attentif à l’ensoleillement du raisin. J’avais le choix entre :


-         La surmaturité : « c’est une question typiquement bordelaise, complètement absurde que je ne supporte pas.


-         L’énervement de Jean-Luc à propos de ceux qui affirment qu’il ne faut pas mettre autant de bois neuf.


-         Le « oh, p…, je supprimerais tous les bouchonniers… ces types sont des maquignons… le meilleur des bouchonniers est inquiétant car je le considère comme l’escroc des temps modernes.


J’ai choisi la surmaturité car elle fait chier Jean-Luc, c’est lui qui le dit et je le crois. « On évoque la surmaturité alors qu’on devrait parler de mauvais raisins donc de mauvais terroirs, de manque d’eau, de stress hydrique… de tout ce qu’on veut mais pas de surmaturité. Y-a-t-il de la surmaturité dans les vins du Sud ? On y  fait des vins à 17° d’alcool et si on les boit frais, on ne perçoit pas du tout cet alcool. L’acidité est naturellement présente avec des pH formidables qui permettent aux vins d’avoir de la longueur et de durer dans le temps. Il est certain qu’à Bordeaux, si les vignes sont trop alimentées en azote, mal gérées du point de vue cultural, avec des pH décadents où l’acidité s’écoule, les vins seront mous et flasques. Il ne s’agit pas de surmaturité mais de mauvais choix techniques. Il n’y a aucun vin en surmaturité, il n’y a que des manques d’acidité que nous ne savons pas corriger, à l’inverse des Bourguignons. Traditionnellement, dans la région, il fallait plutôt désacidifier et chaptaliser jusqu’à ce que le climat change. On ne peut parler de surmaturité qu’à partir du moment où la baie devient raisin de Corinthe, ce qui n’est pas envisageable ici. Nous l’avons bien compris en Roussillon, au bout de plusieurs années. Nous nous sommes rendu compte que, pour faire un bon maury, il fallait un raisin parfaitement frais et bien rond. Je ne cesserai de répéter qu’à Bordeaux la surmaturité n’existe pas, c’est un fantasme absolu, c’est le monstre du Loch Ness. Quand j’entends dire que Michel Rolland fait ramasser en surmaturité, j’affirme que c’est des conneries. ! Les grandes années comme 1945, 1959, 1961 étaient très ensoleillées et aujourd’hui il faudrait être obsédé par le risque d’avoir trop de soleil. Franchement… Si le raisin reste rond, entier, parfaitement consommable sans être séché, il n’y a pas de surmaturité. Dans un de ses bouquins, Emile Peynaud donne toutes les mauvaises raisons qu’invoque un viticulteur pour ramasser son raisin trop tôt : la pluie, les sangliers, les voisins… La surmaturité fait partie de ces raisons mais c’est aberrant. Je dis toujours avec beaucoup de franchise que sur quelques millésimes, nous n’avons pas ramassé assez mûr. »


Pour finir, un petit coup pour la route à l’attention des Bourguignons « Tout le Clos Vougeot est en grand cru alors qu’il n’y a qu’un propriétaire qui fait très bon, deux ou trois qui produisent moyen et le reste fait très, très mauvais. C’est la notion de terroir qui est classée et non le travail de l’homme, ce qui paraît totalement absurde car on y trouve des vins infâmes. » C’est Laurent Gotti qui va être content Jean-Luc…


Signé : le Taulier qui aurait bien aimé être un garagiste « canal historique » mais qui ne s’appelle pas Thunevin.

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1 mai 2013 3 01 /05 /mai /2013 12:00
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Le Taulier n’est pas sectaire. Pas très emballé par le premier opus de Carla Bruni encensé par l’intelligentsia de gauche, il ne voit pas pourquoi il mêlerait sa voix aux railleries des mêmes. Le nouvel album de Carla Bruni a été enregistré en 2011, pendant que son époux, Nicolas Sarkozy, était à l'Élysée. Bon dans « Chez Keith à Anita » elle évoque un SOFITEL sans penser à mal, ni à DSK bien sûr et dans « Le Pingouin », elle décrit un oiseau « à l'air souverain » qui « n'a pas des manières de châtelain » et qui n’est pas Flamby « Ni laid ni beau, le pingouin, ni haut ni bas, ni froid ni chaud, le pingouin, ni oui ni non » mais je ne vois pas pourquoi « Ces ambiguïtés mettent les journalistes musicaux dans une situation inconfortable. « On ne peut pas critiquer le disque de Carla Bruni comme si c'était un disque ordinaire, on est tous piégés par le contexte », explique la journaliste Valérie Lehoux. « Si elle avait voulu faire 11 chansons purement sentimentales, sans l'once d'une ambiguïté politique, elle l'aurait fait, elle est suffisamment douée pour ça », ajoute-t-elle. « C'est déjà difficile d'être objectif quand on parle de musique, mais là, le disque a été enregistré dans un contexte particulier. On ne peut pas en faire abstraction », juge Sandrine Etoa-Andegue, de France Info. » suite ICI link

Carla Bruni: « La liberté est un concept bidon » link

 

Vidéo- Carla Bruni voit Raymond partout

L’ex-première dame présente son clip hommage à Nicolas Sarkozy

link


Je vous donne, en ce 1er Mai, Fête du Travail, sans même penser au « travailler plus, pour gagner plus », la possibilité d’écouter « Little French Songs » sans bourse délier.
 
 
 
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1 mai 2013 3 01 /05 /mai /2013 00:09

À Paris, comme partout ailleurs, le 1er mai, alors que d’ordinaire la vente de fleurs et de tout autre objet sur la voie publique est interdite sans autorisation, conformément à la tradition les particuliers sont libres de s’improviser marchands de muguet


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La vente du muguet le 1er mai est une vente au déballage à caractère exceptionnel réglementée notamment par un arrêté préfectoral du 21 avril 1978 et un arrêté municipal du 12 avril 1988 :


• La vente du muguet sauvage est autorisée chaque année, le jour du 1er mai, sur la voie publique à Paris.

• Cette autorisation exceptionnelle à caractère traditionnel ne peut, en aucun cas, être prolongée avant ou après cette date.

• Le muguet doit être vendu en l’état. La vente d’aucune autre fleur n’est autorisée.

• Les vendeurs ne peuvent s’installer à moins de 40 mètres des boutiques de fleuristes et des commerces.

 

Ce muguet vendu à la sauvette n’est, qu’à de rares exceptions, du muguet sauvage poussant dans les sous-bois. Lorsque j’habitais une maison dans les bois à la Chapelle-en-Serval il me suffisait d’aller couper les petites clochettes au bas de chez moi, de les assembler dans une couronne de feuilles, pour offrir de jolis bouquets  très odorants.


Les bouquets comme les pots ou les compositions de muguet proviennent à 80 % de la région nantaise « Des retraités, des étudiants, des immigrés africains ou roms... le brin de muguet offert pour la Fête du Travail est bien souvent récolté par des petites mains qui n’ont pas beaucoup d’autres moyens de subsistance que cette tradition bien française. Dans la région de Nantes, qui fournit 80% de la production nationale, les exploitations prennent des allures de ruche chaque année du 20 au 27 avril avec plus de 7.000 personnes embauchées sur cette période. »link 


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Reste, pour être complet, à signaler que « le 1er mai 1886, aux États-Unis, une très forte pression des syndicats sur le patronat et le gouvernement permet à environ 200.000 travailleurs d'obtenir la journée de huit heures. En souvenir de ce succès, les syndicats européens, quelques années plus tard, instituent une «journée internationale des travailleurs» ou «Fête des travailleurs» destinée à se renouveler tous les 1er mai. Cette journée est aujourd'hui plus volontiers appelée «Fête du Travail», bien que l'expression prête à confusion... »link 


À Paris, comme dans toutes les grandes villes, les syndicats défileront en ordre dispersé : ils ont oublié que c’est la fête du travail et non un énième défilé syndical.  Et puis, depuis que le FN a fait une OPA sur Jeanne d’Arc, y’aura aussi le leur place des Pyramides où trône la statue équestre de la Pucelle d’Orléans link

 

 

Ce qui suit n’est en rien une provocation, ni l’évocation du bucher de Rouen et de l’évêque de Beauvais Pierre Cauchon qui laissa à la postérité l’image parfaite du traître, d’homme de paille des Anglais link . Non rien que le hasard du fil d’une chronique où je ne pensais rien écrire et simplement passer la main sur le CHENIN à mon successeur chez les 5 du VIN, David Cobbold, citoyen de sa Très Gracieuse Majesté.

 

Je le fais « Du moment où l’on accepte de subdiviser les territoires d’un pays en de multiples zones nommés par des symboles (villes ou régions) censés distinguer leur identité géographique, il est à peu près inévitable que les responsables de ces zones tentent de renforcer ces identités par des messages de communication diverses. En matière de vin cela prend généralement la forme d’un «terroir», et, puisque c’est à la mode, ce « terroir » est identifié très souvent à une nature de sol. La récente dégustation d’Anjou blancs à laquelle j’ai fait référence n’a pas échappé à cette petite règle.

Le thème proposé était même intitulé «discussion sur les grands chenins de schiste». Par opposition, m’a expliqué Patrick Baudoin, pour qui j’ai la plus grande estime par ailleurs, aux chenins issus de sols calcaires qui se trouvent de l’autre côté d’une certaine faille géologique, et qui correspondrait, plus ou moins, à la séparation entre les aires d’appellation Anjou et Saumur. Je ne suis pas géologue et je dois dire que je me fous un peu du sujet qui me semble relever plutôt d’un débat sur le sexe des anges, tant les paramètres du goût d’un vin sont multiples. »

 

La chronique Le chenin, ou comment en parler… de David Cobbold ICI link

 

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30 avril 2013 2 30 /04 /avril /2013 12:00

J’étais dimanche matin dans ma petite auto et j’écoutais de la zik sur la bande FM lorsqu’entre deux morceaux une pub m’a attiré l’oreille.  Une nana chantait un truc débile sur Merlot-Syrah, toujours très subtile la pub  radio mais les créatifs de l’agence Rangoon (agence de marketing opérationnel) ont dû vraiment se déchirer pour obtenir un tel résultat (SOCIETE DES VINS DE France retient l’agence pour le développement des plans promotionnels annuels de ses vins Cambras, Grain d’Oc, La Villageoise Cuisine & Saveurs, Roche Mazet, Vieux Papes et Vieux Papes cépages.)


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Sitôt rentré at home j’ai interrogé mon gros pote Google et voilà ce que j’ai trouvé :


1-      Sur le haut-parleur Vitisphère (gratos)


« Vieux Papes, marque historique d’entrée de gamme du groupe Castel, se déclinera cette année en deux dénominations : Vieux Papes, Vin de la Communauté Européenne (VCE), dénomination qu’avait adopté le groupe l’an dernier, suite à la petite récolte 2010 en France qui avait raréfié l’offre en Vin de France. Le millésime 2011 ayant en revanche été généreux en France, Castel proposera à partir du mois de mai un Vieux Papes Vin de France cépage. Cette extension de gamme sera proposée dans les trois couleurs en bi-cépage : Merlot-Syrah en rouge, Colombard-Chardonnay en blanc, Grenache-Merlot en rosé. Le Vieux Papes vin de France cépage sera vendu légèrement plus cher que le Vieux Papes VCE : 2,25 € la bouteille de 75cl contre 1,90 € pour le Vieux Papes VCE.

Vieux Papes rouge est la référence la plus vendue des bouteilles 75cl du rayon vin dans la grande distribution française avec un volume annuel de vente équivalent à 9 millions de cols 75 cl, l’ensemble de la gamme Vieux Papes pèse 15 millions de cols dans la GD France (données 2010). »


2-     Et je ne sais plus où que le Vieux Papes Vin de France cépage se vendrait aussi en Bib® de trois litres.


3-     Ensuite je suis allé sur le site dédié link 

Colombard-Chardonnay en blanclink

Merlot-Syrah en rougelink 

Grenache-Merlot en rosé link

 

Et cerise sur le gâteau vidéo ci-dessous.

 

Proposition à Bettane&Dessauve : dégustation à l’aveugle de ces 3 flacons entourés de 3 vins de même profil.

Question : que pensez-vous de Saveur de l’année ?link 

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30 avril 2013 2 30 /04 /avril /2013 00:09

Nos amis de la RVF titrent « Primeurs de Bordeaux : Château Pavie et Château Angélus sont-ils raisonnables ? »link Est-ce l’effet « hommes de l’année » qui donne à Gérard Perse château Pavie et à Hubert de Boüard Château Angélus, la folie des grandeurs ? Je plaisante, bien sûr, c’est selon les gouteurs maison le syndrome du classement de Saint-Émilion. Pour le Grand Robert, pas le BOB sur 100, même au sens figuré, un syndrome, « est un ensemble de signes révélateurs d’une situation jugée mauvaise » Diantre, y aurait-il donc « quelque chose de pourri au royaume de Saint-et-Millions ? » comme dirait le sieur Pousson qui a des lettres  et lit Shakespeare dans le texte. Certains le pensent puisqu’ils puisque 3 « déclassés » jetés dans la géhenne des ténèbres extérieurs portent plainte contre X au pénal pour prise illégale d’intérêt link 


J’avoue ne pas très bien comprendre tout ce raffut fait autour de la fixation du prix des primeurs 2012. Le chœur de la place de Bordeaux psalmodie « la baisse, baisse, la baisse… » Pour Antoine Gerbelle, grand reporter à La RVF, grand Twitter devant l’éternel, les deux châteaux de Saint-Émilion « auraient dû garder le même prix. Avec cette hausse, ils prennent un gros risque, ça ne va pas faire une bonne publicité, en plus de la plainte déposée qui risque de remettre le classement en cause ! » Le mot est lâché : le risque.


La fille d'Hubert de Boüard, indique qu’il s'agit de marquer l’appartenance de l’Angélus aux plus grands : « nous sommes en train de nous positionner petit à petit parmi les premiers crus de Bordeaux. Nous ne visons pas Ausone ou Cheval Blanc, plutôt les premiers de la rive gauche. Cela prendra du temps, cinq, dix ans peut-être, et cela sera conditionné aux réactions du marché ». Le fossé à combler est large puisque en dépit des précautions oratoires de madame Stéphanie de Boüard-Rivoal, les deux autres grands crus classés A de Saint Emilion, château Ausone était à 718 euros HT prix public en 2011 et château Cheval-Blanc à 586 euros HT prix public en 2011, alors que l’Angélus atteignait péniblement, si je puis dire, 194 euros en 2011. Alors 210 euros HT prix public, pour les 2 promus pour le millésime 2012, c’est l’épaisseur du trait en dépit du choc de croissance – pas pu m’en empêcher –+36% pour Pavie, +23% pour Angélus rapport à 2011.

 

Bref, comme disait Pépin, tout ça n’est que calcul, au sens de stratégie, et si Hubert et Gérard se plantent, c’est-à-dire si le marché ne suit pas, ils se seront plantés et ils n’auront que leurs yeux pour pleurer (il leur restera de quoi se payer des mouchoirs). C’est leur problème, pas celui des maîtres de la Place ou des commentateurs-notateurs. S’ils ont fait le bon choix, comme aimait à le dire le déplumé de Chamalières, tout le monde criera au génie et nos deux larrons se prendront pour Patton ou Mac Arthur.


Moi qui ne suis, ni l’ami d’Hubert, ni le commensal de Gérard que je ne connais pas, je trouve qu’il ne faut pas tout mélanger, même si je ne vois pas de relation de cause à effet entre la promotion des 2 châteaux et leur volonté de la faire payer, je ne pratique pas le Boüard-bashing, cher à N de R l’élégant. Je ne prends aucun parti, comme lui, qui s’offusque qu’Hubert fasse « l’objet depuis la publication du classement de Saint-Émilion. Voici Pauline Vauthier (Château-Ausone) qui s’indigne de la promotion du château Angélus. On se demande bien au nom de quoi, sinon pour préserver ses acquis. Pas super-élégant. Voilà Pierre-Olivier Clouet (Château Cheval-Blanc) qui, pour les mêmes raisons que Mademoiselle Vauthier, donne son avis sur le terroir d’Angélus, le jugeant peu digne de son nouveau rang. Mais enfin, si le terroir d’Angélus était la terre à betteraves décrite, Hubert de Boüard serait un sorcier. Qu’il n’est pas. Il a certainement énormément de talent et d’expérience, mais ce n’est pas un magicien. Je le connais, c’est un type normal, plutôt plus drôle et plus sympa que ses détracteurs. »


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Je contente d'observer et  de me remémorer les vers de La Fontaine dans les animaux malades de la peste :


L'Âne vint à son tour et dit : J'ai souvenance

Qu'en un pré de Moines passant,

La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense

Quelque diable aussi me poussant,

Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.

Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net.

A ces mots on cria haro sur le baudet.

Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue

Qu'il fallait dévouer ce maudit animal,

Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal.

Sa peccadille fut jugée un cas pendable.

Manger l'herbe d'autrui ! Quel crime abominable !

Rien que la mort n'était capable

D'expier son forfait : on le lui fit bien voir.

Selon que vous serez puissant ou misérable,

Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

 

Que je sache, Hubert et Gérard ne sont pas des ânes, ils ne viennent pas brouter dans  les vignes de leurs voisins, ce sont des humains qui cherchent la reconnaissance. Libre à eux, même si celle-ci ne passe pas forcément par le prix de leur GCC placé sur le haut du panier. D’un côté « les affaires sont les affaires » et de l’autre il y a une affaire judiciaire, ne mélangeons pas tout même si dans ce nouveau classement de Saint-Émilion « Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. »

 

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