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19 mai 2013 7 19 /05 /mai /2013 07:00

Un temps pourri, glacé, à rester sous la couette, je suis donc resté sous la couette à rêvasser une fois que Jasmine m’eut fait œuvrer pour la grandeur de la France. Souvenir de the Big Lebowski lui aussi dans ses œuvres avec une féministe débridée ; Jasmine a beaucoup ri lorsque je le lui ai dit. « Tu veux que je fasse comme elle » m’a-t-elle sitôt dit. J’ai répondu « Oui ». Nous avons fait monter une bouteille de champagne pour fêter notre œuvre mais il était si mauvais que nous dûmes le confier au lavabo. Faussement sérieuse Jasmine, toujours en position optimale, m’a rassuré « Normal, il ne faut plus que je boive une goutte d’alcool »  Et puis, elle s’est rhabillée et a repris le RER sous  la pluie. Moi je me suis recouché avec pour seul compagnon le fil de Twitter. Ça me fascine Twitter. Les accros surtouts, politiques et journalistes, toujours sur la brèche, contrant, relançant, ferraillant, dérapant, lassant… exposant leur vacuité, leur envie d’exister. Comme l’actualité était féconde je me laissais aller dans ce jardin d’enfants, ça me reposait, ça me débarrassait des scories du jour, me redonnait envie d’écrire. C’était mon terreau. Mes vieux complices me bombardaient de sms à propos de notre Grand Guéant. Ils bichaient les drôles, se gondolaient et moi je ne pouvais m’empêcher de penser « Et plus dure sera la chute » de l’orgueilleux qui, sous ses faux airs modestes de Grand Serviteur de l’Etat. Je l’imaginais se passant en boucle, comme thérapie, The Harder They Fall,  le film américain de Mark Robson, pour supporter son lâchage par ceux qui l’ont tant craint. En première ligne la Boutin, l’inqualifiable Boutin, l’ignoble, la stupide Boutin qui se vautrait dans ses abjects tweets avec bien moins de grâce qu’une bonne vieille truie : Christine Boutin        ✔ @christineboutin « pour ressembler aux hommes ? Rire ! si ce n'était triste à pleurer ! » osait-elle après l'annonce par Angelina Jolie de sa double mastectomie. Par bonheur la veille lui flanquait sur son groin @christineboutin et une ablation du cerveau vous y avez pensé.


C’est le fric tiré de la rançon de l’armateur Costa, enlevé à Gênes à l’automne 1977, plus d’un milliard de lires, qui a permis aux BR de monter l’enlèvement d’Aldo Moro et de le loger au 8 via Montalcini tout au long de sa « détention » du 16 mars au 9 mai. Pas facile, avec la pénurie d’appartements,  de trouver des planques à Rome, et même si la règle de base de la clandestinité consiste à changer de planque avec une certaine régularité, les BR gardèrent leur premier point de chute dans la capitale, le 96 via Gradoli, jusqu’à l’arrestation de Moretti. Régulièrement les flics investissaient les planques mais celle-ci, que Moretti avait louée sous la fausse identité d’ingénieur Borghi venu de Gênes, échappa à la règle. Bien évidemment aucune mention de cette adresse ne figurait sur les papiers d’identité avec lesquels se baladait Mario Moretti ce qui évitait, lors des contrôles, de mettre la puce à l’oreille de la police. Du côté des propriétaires l’important restait de payer régulièrement le loyer. Pour planquer Moro les BR avait acheté l’appartement du premier étage du 8 via  Montalcini pour y faire les travaux nécessaires. Le choix de cet appartement fut réfléchi. En effet, il fallait que la planque soit dotée d’un garage souterrain où chaque locataire dispose d’un box fermé par un rideau de fer et que celui-ci  ne soit pas trop  éloigné de l’appartement par les escaliers. De plus, il fallait que l’appartement soit assez grand pour pouvoir diminuer l’une des pièces sans que cela saute aux yeux au niveau des proportions.


L’appartement de la via Montalcini répondait à ces critères et convenait parfaitement. Nous étions dans une zone résidentielle de la moyenne bourgeoisie et l’appartement en en L avec un bureau pas très grand qui permettait de dégager un espace le long du mur qui le séparait du salon. Comme j’ai un excellent sens des proportions et l’œil d’un architecte d’intérieur je les ai conseillés pour que l’empiètement sur le bureau ne se remarque pas trop. Des meubles bien disposés et un grand miroir agrandissaient l’espace. C’est Prospero et Moretti qui ont réalisé les travaux en posant des panneaux de placoplâtre et en insonorisant les murs avec du papier peint. Ensuite, nous avons placé une bibliothèque montant jusqu’au plafond le long de la cloison. De l’extérieur c’était totalement invisible ; à l’intérieur c’était l’horreur d’une étroite galerie meublée d’un lit de camp, d’une minuscule table de nuit, d’un WC chimique avec un conduit d’aération pour l’air conditionné. Pour communiquer avec l’extérieur et enregistrer tout ce que Moro pourrait dire, un micro fiché dans le mur. Enfin, pour des raisons de sécurité, nous avions placé des barreaux aux fenêtres car nous étions au premier étage et une terrasse faisait le tour de l’appartement. Un détail d’importance, l’appartement de la via Montalcini avait été acheté par Laura Braghetti, peu connue des services de police, elle était employée dans une entreprise d’import-export donc tout à fait raccord avec ce type de logement. Comme elle était jeune et jolie les BR l’avaient flanqué d’un fiancé officiel, le fameux Altobelli, de son vrai nom Germano Mascari, plombier de son état. Je me dois à la vérité de vous dire que Laura fut ma maîtresse tout au long de son séjour dans l’appartement. C’était une fille formidable qui s’occupait merveilleusement d’une dame très âgée logeant au-dessous. Ce bon prétexte nous permettaient de nous rencontrer sans que les coincés du slip des BR en soit informé. C’était torride !

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19 mai 2013 7 19 /05 /mai /2013 00:09

Le premier, mon ami François link, est sis à Saint-Emilion, dans le bourg comme on dit chez moi, au 11 rue du Clocher, en un lieu magique, l’Envers du Décor. Lui et moi, même si nous sommes un peu gris, de poils bien sûr, sourions sur le bandeau de mon Face de Bouc, alors que nous exercions le meilleur de nous-même chez Jean-Luc Thunevin, pas dans son garage, et qu’Armand Borlant nous immortalisait en une pause conquérante link. Deux années se sont écoulé sous le pont de Saint-Emilion, celui de la Barbanne, et pour « une partie de campagne » – un parcours en 8 expositions d’art contemporain organisé par ses soins au tout début d’avril de cette année, François, dans sa lettre à ses amis galeristes, évoquait « une lumière qui, après avoir percuté la surface de la rivière toute proche, est renvoyée sur terre par le dessous des nuages. Cette lumière a vraiment fait le chemin le plus long, le plus improbable et le plus mystérieux. Elle semble porter en elle un peu d’éternité et des reflets bleus de sels amenés par les marées. »

 

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Le dessous du ciel, Dieu que c’est évocateur, ces nuages vaporeux, froufrouteux, cotonneux, voluptueux… mais je ne m’aventurerai pas sur les rimes d’Alain Souchon et de Gainsbourg sur les dessous même si Jean-Luc m’attendait au virage. Ce qui m’intéresse en ce matin de Pentecôte ce sont les chemins longs, ceux désertés par les pressés, les chantres de l’instantanéité, les petits marquis des saillies sur Face de Bouc qui compensent l’ennui de leur vie. Notre « vigneron-aubergiste », en 2006, à un journaliste de l’Express venu enquêter en terres bordelaises pour écrire un énième papier sur le « mal être » de notre viticulture nationale et la thérapie qui va avec, répondait : « Pendant des décennies, le consommateur moyen - français ou étranger - a dû subir la loi simple du «prenez le précieux sang de la terre travaillé avec art, amour et tradition, payez (au prix fort), buvez (avec ou sans modération) et taisez-vous» et «Sur la carte routière du vin, il y aura des autoroutes et des départementales. Pourvu que je puisse toujours rouler sur les chemins de traverse, les autoroutes ne me dérangent absolument pas.»


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Ces chemins de traverse sont les grands frères de mes petites rues parisiennes que je sillonne sur ma flèche d’argent et qui me mènent en des lieux où il fait bien vivre, soit bien manger et bien boire. Des tavernes avec des taverniers accueillants tels Tim Johnston du Juvéniles, rue de Richelieu link. Comme François Tim est un « tavernier-vigneron » puisque chaque année il produit un vin Purple avec l’ami Marcel Richaud à Cairanne et fait son propre assemblage de Beaujolais primeur avec le domaine du Vissous. Son antre vineuse et accueillante est ouverte depuis 1987, une éternité donc, et « au milieu des années 90 est devenu ce qu’on appelle un bistro à vins dont « le principe est toujours le même aujourd’hui : essayer de mettre sur la table des vraies valeurs, la cuisine est droite, pas de chichi, simple mais sur la base de bons produits que nous essayons désespérément de ne pas tordre dans tous les sens. Le vin évidemment, continue d’être le plat principal, et par bien des chemins nous sommes revenus aux vins de pays français, qui sont toujours de grande qualité. Ma théorie est simple : si on ne peut pas se payer une seconde bouteille de vin, c’est que c’est trop cher. »


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Voici une bien belle parenté entre Tim et François par les liens de la vigne et de l’amour du vin. Chez eux le vin est le plat principal et un goût prononcé pour la liberté de pensée et de dire. Sans doute inspiré par les langues de feu qui volètent dans les cieux lourds de cette Pentecôte fraîche 2013, lendemain de la proclamation républicaine d’une Union entre adultes consentants, j’ai décrété qu’il me fallait, sur mon espace de liberté, afficher les bans du mariage des bons vivants. Comme il est de tradition en ce genre d’occasion d’offrir des cadeaux au couple, voici les miens.


-          La carte postale de l’Envers du Décor de François des Ligneris


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-          Les croisades à mener selon Tim Johnston


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« … il y a encore des croisades à mener. Par exemple pour les bouchons vissés, que j’adore pour de pures questions de qualité, et contre les vins natures que je ne peux pas sentir. Pour moi, un bon vin, un grand vin, est naturel, et le vigneron, s’il est honnête, fera tout ce qu’il a à faire durant les années difficiles pour sauver sa récolte, même si cela implique l’usage des sulfites. On a tendance ces jours-ci à  prendre pour des vins naturels des trucs pas bons, pas finis ou morts. En créant des labels un peu partout, on se trouve des excuses pour épargner aux vignerons certaines médiocrités. Heureusement, il y aura toujours des bons et des grands vignerons qui n’ont pas besoin de ces étiquettes et de ces modes, qui sont des autoroutes offertes au marketing. »


Extrait de « Manger ensemble » mars 2013 éditions  du CNRS Les Cahier européens de l’imaginaire 30€. It’s like Home Tim Johnson.


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18 mai 2013 6 18 /05 /mai /2013 11:00

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Chroniquer sur le lait pour bébé sur un lieu dédié au vin devrait plaire aux hygiénistes qui n’aiment rien tant que nous chercher des poux dans la tête. 3 raisons à l’intérêt de votre Taulier :


-          Ses vaches bien sûr, elles sont auvergnates en ce moment et pourquoi leur bon lait n’irait pas nourrir les petits Chinois ?


-          La Chine bien sûr qui exerce une force d’attraction phénoménale sur les matières premières alimentaires (voir l’histoire du blé Udon au Japon link


-         Le rationnement qui, imaginez un instant, s’il touchait le petit peuple des pousseurs de poussettes de notre beau pays qui fait tant d’enfants, provoquerait des émeutes dans les pharmacies et je vous fiche mon billet que JF Copé réclamerait la démission d’une flopée de Ministres du Gouvernement, dont le mien, François Fillon, plus modéré, se contenterait de demander que l’on rechercha les responsables de ce scénario digne des Pays de l’Est. Quant au Merluchon, pour une fois au ton juste, en appellerait à Mendès-France le père du lait dans les écoles. J’ignore les braiements de la Marine pour privilégier la réaction des Verts qui en appelleraient au patriotisme des vaches bios. Reste François Bayrou qui, en bon centriste, avant de prendre position irait consulter le mandarin Raffarin le plus chinois des Poitevins.


Je plaisante mais c’est pour tenter de vous faire, de nous faire, prendre conscience de l’énormité des enjeux alimentaires auxquels nous sommes, et nous allons l’être de plus en plus confrontés. Dans un pays où nos dirigeants cherchent désespérément à relancer la croissance il serait important, puisque les quotas laitiers vont disparaître en 2015, d’anticiper et d’investir dans les outils de valorisation du lait que nous produisons. C’est stratégique et il nous faut, si nous voulons être dans le jeu, dépasser les discours convenus trop hexagonaux. Oui, faire des choix difficiles mais vitaux, pas simple mais ça vaut beaucoup plus que les discours volontaristes.


Bref, je ne vais pas vous prendre la tête, ni vous cailler le lait braves buveurs et buveuses de vin, mais notre incapacité française à choisir et à agir lorsqu’il est temps prend des tournures inquiétantes.


Merci à Magalie l'ambassadrice des fromages français chez nos voisins belges, néelandais et anglais, qui m'a refilé le tuyau : elle est Fromi, Fromi, dable link 

 

Voici résumé les faits :


Les marques étrangères de lait en poudre pour bébé sont extrêmement populaires en Chine, après quelques grands scandales liés au lait en poudre produit par des entreprises nationales. Le marché chinois représente un chiffre d’affaires d’environ 11 milliards de dollars par an (8,4 milliards d’euros).


« Cette demande en hausse est exploitée par certains Néerlandais, qui y ont vu une opportunité de gagner énormément d'argent. Ils achètent autant de lait en poudre que possible dans les supermarchés pour ensuite les acheminer vers la Chine, où il peut être revendu à un prix deux fois plus élevé qu'aux Pays-Bas.


Les exportations néerlandaises de produits d'alimentation pour les bébés vers la Chine étaient de 190 M€ en 2009. Elles se sont établies à 520 M€ en 2012.


Le phénomène a également touché d'autres pays d'Europe, comme l'Allemagne et le Royaume-Uni, et l'Australie, où les ventes ont également dû être limitées. »


« Outre-Manche,  les stocks de lait en poudre dans les grandes surfaces diminuent depuis le début du mois. Plusieurs producteurs de lait en poudre - dont le français Danone - ont demandé aux chaînes de supermarchés de limiter la vente de leurs boîtes à deux unités par personne. En effet, une filière parallèle exporte massivement le lait en poudre vers la Chine. » Selon Danone, les seules familles chinoises qui font des stocks pour leur famille éloignée ne sont pas uniquement responsables, il y a aussi la vente illégale sur internet.


« Les pharmacies parisiennes prises d’assaut. Pour se rendre compte de cette razzia sur le lait, il suffit d’entrer dans une pharmacie parisienne des quartiers touristiques: les touristes chinois viennent en groupe y faire leurs emplettes. A tel point que toutes les pharmacies ont maintenant leur employée parlant couramment le chinois. «Les touristes chinois achètent tout le temps du lait en poudre, témoigne Glwadys, pharmacienne près des Grands magasins. En moyenne, ils en prennent quatre pots par personne et nous avons dû augmenter les quantités disponibles en rayon. Par rapport à l’année dernière, nous avons presque doublé nos approvisionnements.»


« Pas de rationnement en France, mais de possibles «arbitrages» Pour les Chinois qui n’ont pas la possibilité d’acheter leur lait dans les pharmacies européennes, la solution pour ne pas risquer d’empoisonner leur bébé est de s’en remettre aux produits importés. Et toute une industrie est en train de muter à cause de cette demande exponentielle. Ainsi, à Carhaix, en Bretagne, le troisième producteur chinois de lait en poudre pour bébés, la marque Synutra, va créer une usine de séchage en partenariat avec la première coopérative française, Sodiaal. 90 millions d’euros en échange de 288 millions de litres de lait par an. »


Les autorités chinoises, notamment à Pékin, ont décidé d'interdire depuis le 1er avril la vente internet de ce produit de tous les jours transformé en mine d'or pour les trafiquants » ICI Beijing Evening News.link

 

LIRE :  

Le lait en poudre est-il en train de devenir le nouvel or blanc?link
Royaume-Uni : le lait en poudre rationné après un trafic avec la Chine link
Pays-Bas : les trafiquants chinois dévalisent les rayons de lait en poudrelink

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18 mai 2013 6 18 /05 /mai /2013 00:09

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Dans la vigne France, je sais, j’en énerve plus d’un, les chefs surtout, ce n’est pas nouveau, mais j’ai aussi beaucoup d’amis dans tous les grands et petits et beaux plis de nos terroirs, en Bourgogne par exemple, sauf sans doute monsieur Gotti et ce cher Patrick Essa que j’ai tant déçu avec mes amours naturistes, mais j’en ai aussi à Bordeaux qui, selon le grand Bob Parker, « donne incontestablement le plus grand vin du monde » au Monde mondialisé, et produit « la plus grande quantité de grands vins sur la planète », même que selon lui Bordeaux « ne perdra jamais cette aura ». Bref, je ne vais pas vous bassiner avec la liste de mes amis sur Face de Bouc et ailleurs, mais vous confier ce que j’ai encore sur le cœur. Comme le faisait dire à ses acteurs, Michel Audiard, « ils ne faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages. »


Qu’est-ce-à-dire ? Où veux-je en venir, chers lecteurs ? Tout bêtement que certains de nos amis Bordelais, les gens du vin bien sûr, surtout ceux des étages élevés, ou supposés tels, ont souvent l’art et la manière de s’ingénier à se faire détester de leurs collègues des autres régions. En paraphrasant de Gaulle ils ont un petit côté « sûr d’eux et dominateur » pour de vraies et bonnes raisons, la bonne image de leurs grands vins est incontestable et ils contribuent très largement à la notoriété des vins français mais, là où le bât blesse, c’est qu’ils n’assument pas toujours dans leurs pratiques, avec la rigueur souhaitable, leur éminent statut. Les dernières réformes des AOC, loin de l’esprit d’excellence que voulait insuffler René Renou, en se contentant d’habiller le système, je dirais même de l’enserrer dans l’illusion des contrôles externalisés, n’ont eu souvent qu’un effet cosmétique qui masque les bonnes vieilles habitudes. Qu’on ne me fasse pas dire ou écrire ce que je n’écris pas : je ne jette aucun opprobre sur Bordeaux, tout Bordeaux, et surtout je ne circonscris pas mes critiques à Bordeaux, ce qui n’aurait aucun sens, je me contente de souligner que le statut de ce grand bloc d’AOC devrait déboucher sur beaucoup plus d’exigences. Je pourrais mettre en avant l’exemplarité, mais comme je n’ai aucune vocation moralisatrice je préfère être beaucoup plus terre à terre : si nous n’en revenons pas, à Bordeaux, comme dans d’autres AOC, à l’esprit des origines nous viderons le système des AOC de sa substance et une grande part de nos vins, dit d’AOC, concurrencés par des vins mieux adaptés aux exigences de la concurrence, trouveront de plus en plus difficilement preneurs, ou à des prix de braderie. Je sais qu’on « ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment » mais l’afflux massif de concurrents plus que sérieux sur les marchés en expansion va continuer de bousculer la donne.


Qu’on ne me taxe pas d’être un oiseau de mauvais augure que je ne suis pas, mais chacun sait, ou devrait le savoir, que c’est dans les périodes d’embellies qu’il faut savoir être courageux, mettre en place des mesures qui porteront leurs fruits lorsque les vents seront contraires. La crise venue c’est toujours le sauve-qui-peut. Alors me dira-t-on je devrais battre des deux mains face à l’initiative du Conseil  des Vins de Saint-Emilion de resserrer les boulons  de ses Grands Crus. Ce que je n’ai pas fait. Pourquoi ? Tout simplement parce que tout commence pour le vin l’excellence dans les vignes, plus encore pour un vin qui se pare de la mention valorisante de Grand Cru. Tous les systèmes de contrôles a posteriori, aussi sévères qu’ils soient dans la lettre, ne sont que des rustines sur des jambes de bois. En effet, les mauvais vins reconnus comme tels lorsqu’ils sont dans les chais, on en fait quoi ? Bien sûr on ne les versera pas dans le caniveau, ils se replieront en désordre et créeront le désordre chez ceux du dessous ce qui sera injuste si ceux-ci, eux, ont fait dans leurs vignes et leurs chais ce qu’il fallait. Lorsque le vin est fait, il se retrouve tôt ou tard sur le marché, sauf à le brûler avec subventions comme au bon vieux temps des distillations communautaires. Mieux vaut ne pas avoir la mémoire courte, y compris et surtout à Bordeaux.


Tout ça est bien loin, très loin, m’objectera-t-on. Tout va bien, ou presque. Je veux bien mais si je chante le énième couplet d’une vieille chanson c’est que, parodiant l’initiative d’Alain Juppé le maire de la ville éponyme ICI link , comme Bordeaux j’aime le vin et nul ne pourra me faire prendre des vessies pour des lanternes car comme le disaient ces deux farceurs de Pierre Dac et Francis Blanche car « ça brûle ! » Et puis, pour ne rien vous cacher, si j’ai pris la liberté de jeter, une fois encore, ces quelques réflexions sur la Toile c’est que j’ai reçu dans mon courrier électronique, suite à ma chronique sur le nouveau dispositif de contrôle appliqué aux Grands Crus de Saint-Emilion, une confirmation de taille provenant de quelqu’un qui n’est pas tout à fait rien à Saint-Emilion. Bien évidemment, comme tout journaliste, même si je n’en ai pas le statut, je protège l’anonymat de ma source, mais je puis vous assurer que ce qui suit ne sort pas de ma petite tête de chroniqueur compulsif. Il s’agit que d’un extrait car le reste mettrait de l’huile sur le feu et j’estime, comme mon correspondant, que puisque la majorité du Conseil des Vins de Saint-Emilion telle qu’elle est constituée, ne veut pas mettre en place un réel différentiel de rendement entre l’AOC tout court et les Grands Crus, le ver restera dans le fruit.


« (…) Une délimitation étant exclue car elle serait politiquement et pratiquement irréalisable restent des artifices pour que l'utilisation du terme très valorisant « Grand Cru »  puisse perdurer.

En effet 70 % de la superficie est déclarée en Grand Cru (30 à 40 % il y a 30 ans) et beaucoup d'autres AOC souhaitent pouvoir utiliser ces mots.

Le Languedoc, Bergerac, Montagne-Saint-Emilion, Lalande-de-Pomerol, etc....

Les Bordeaux souhaitant obtenir aussi la dénomination « 1ier  Cru ».

Saint-Emilion est donc attaqué de toutes parts et, de plus, d'après les contrôles effectués, 30% de Saint Emilion Grands Crus seraient qualitativement insuffisants.

Il faut reconnaître que le fait de porter le terme « Grand Cru » sur une étiquette fait gagner environ 2€.

En gros et HT, une bouteille de Saint Emilion est vendue 3,5€ alors qu'une de Grand Cru est vendue 5,5€.

Le différentiel de rendement autorisé est assez faible 55 hl / 49 hl en 2011.

Le syndicat de Saint-Emilion pense que la dégustation est capable de régler tous les problèmes et dit que 70 % en Grand Cru, si le vin est de qualité, est un pourcentage raisonnable.

Je ne partage pas cette opinion car, pour pouvoir présenter de belles bouteilles, il est nécessaire, surtout en année difficile, de trier.

Souvent le rejet n'est pas à la hauteur de l'image portée par le terme « Grand Cru ».

A Saint-Emilion les densités sont plus faibles qu'en Médoc. Pour avoir 49 hl très bon il faut se positionner à un rendement agronomique de 75 hl ce qui pose problème sur les petits terroirs en année compliquée.

Mais nous n'avons plus de petits terroirs à Saint Emilion ! »

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17 mai 2013 5 17 /05 /mai /2013 11:00

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Nos chers magistrats SM, ceux qui roulent à gauche, qui s’ennuyaient tant au Palais de la Justice, s’amusaient en leur local syndical à épingler leurs cons sur un mur. N’y voyez pas à mal puisqu’il ne s’agissait que des tronches de ceux et celles qui ne faisaient que les embêter. Ce faisant ont-ils dépassé le mur du con ? Je ne sais car qu’est-ce donc qu'un con sans qualification ? Un être ordinaire, un brave type qu’il est de bon ton d’inviter à un dîner de cons. Alors qu’un sale ou un pauvre ou un méchant con il est de bon ton de lui balancer « casse-toi pauvre con ! »


Frédéric Dard, très justement faisait remarquer que « Traiter son prochain de con n’est pas un outrage, mais un diagnostic. » et Michel Audiard faisait dire à Bernard Blier dans Les Tontons Flingueurs « Les cons, ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît. » avant de balancer « J’parle pas aux cons, ça les instruit. »  Bref je crois que l’on est toujours le con d’un autre et comme le chantait Brassens « Le temps ne fait rien à l’affaire ; quand on est con, on est con »


Reste deux catégories extrêmes et si proches : les jeunes et les vieux cons.


Nul ne sait qui a le premier rendu cette sentence « Le problème, à notre époque, c’est que les vieux cons sont de plus en plus jeunes… » mais il est sûr que le temps qui passe n’arrange rien à l’affaire « Une bonne vieille bouteille de vin est aussi rare, aussi miraculeuse qu’un vieux pas con. Ça arrive, mais mieux vaut ne pas trop y compter. » c'est Topor.

 

Bref, je dois vous avouer qu’à mon âge, « les chiens aboient et la caravane passe ». Je m’applique le « bien faire et laisser-dire… ». Je débranche pour écouter la Lolita aux dents du bonheur la Vanessa qui me susurre sa nouvelle chanson « Les Vieux Cons » (les paroles ICI link ) tiré de son dernier album Love Song.

 

 

 

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17 mai 2013 5 17 /05 /mai /2013 00:09

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Yves Legrand, un toujours jeune homme, agitateur d’idées au grand cœur, qui me précède d’une courte encolure sur le versant de l’âge, vend du vin et cultive la vigne en territoire santinien aux Chemins des Vignes. Passeur d’Histoire, fin et cultivé, intarissable sans le bagout lassant du commerçant, Yves a le coffre du marathonien et la tête dans les étoiles. C’est un juste qui s’enflamme comme de l’étoupe lorsqu’une cause lui tient à cœur. Les déboires du Muscadet le désolent, prix en berne et notoriété en charpie. Que cela ne tienne, il monte à l’assaut, ferraille argumente, il convainc ses collègues cavistes de se mobiliser pour la cause du Muscadet mais, patatras, la grande maison des vins de Loire leur claque la porte sur le pif. Tout autre qu’Yves aurait rendu son tablier, baissé les bras pour aller aux champignons avec le maire – fine allusion que seuls les habitués pourront goûter.


Que nenni, le petit père Legrand, casque lourd et bandes molletières, remonte à l’assaut pour vendre son idée : « confronter une sélection de Muscadet à quelques très bons vins blancs d’autres régions de France, dégustés à l’aveugle. » à la fois à ses confrères cavistes et a un jury de journalistes. Comme ce bon Yves persiste à me considérer comme une fine gâchette de la dégustation il m’avait invité le 18 avril  au beau milieu des meilleurs. J’avais eu beau protester de ma nullité j’avais cédé. Mentalement je me préparais au désastre de Sedan mais j’en fus sauvé par une circonstance de la vie indépendante de ma volonté. Je n’y suis donc pas allé et j’avoue que ça m’a chiffonné.  La dégustation portait sur 17 vins blancs, dont 7 Muscadets. David Cobbold écrit « Les vins étaient issu de différents millésimes et tous vendus par Yves dans ses boutiques, sauf 6 des 7 Muscadets. Les prix variaient de 8€ à 100€, avec les 7 Muscadets occupant le créneau bas, entre 8€ et 13,50€. Tous les vins étaient mis en carafe à bonne température identique, numérotés, et les dégustateurs fixés sur deux objectifs : (1) Noter son plaisir sur 20 et (2) Indiquer le prix que nous pensions mettre sur chaque vin dans le commerce. »


David précise « Nous ne savions rien de l’origine des autres vins, et le but, bien souligné par Yves, n’étaient pas de dire que le Muscadet écrase tout, ou bien le contraire, mais simplement de donner sa chance à ces vins dans un univers concurrentiel large et ouvert. On l’a découvert pour certains vins pendant le dégustation, pour d’autres après : cet univers (hors Muscadet) était aussi large sur le plan géographique, allant de L’Alsace au Roussillon en passant par la Bourgogne et la Loire que sur celui des prix (10 à 100 euros) ou même de l’âge des vins (1985 à 2011). » La suite ICI link


Le sieur Legrand compatissant m’a expédié, par coursier électronique, les petits crobars agrégeant les résultats des 2 dégustations. Ils sont très instructifs. Comme les supers pros de la dégustation le Taulier se serait fait piéger par le ressenti sur le prix des vins présentés. Cet exercice me semble être la base même de l’exercice de dégustation professionnelle. Du côté des cavistes de toutes tendances il est évident que l’on sélectionne pour revendre des étiquettes et des prix en fonction de sa clientèle, ce qui est parfaitement logique et normal. Mais, et c’est là où ce coquin d’Yves, avec son sourire enjôleur et ses yeux rieurs derrière ses petites lunettes, a fichtrement raison. Les cavistes sont aussi des prescripteurs de prix, ils peuvent contribuer auprès de leurs clients à faire comprendre que des vins sont sous cotés et c’est le cas du Muscadet. Pour les journalistes critiques de vin c’est aussi un exercice salutaire car il participe à une approche consumériste trop souvent oubliée dans le milieu. Bien évidemment je ne porte aucun jugement de valeur sur qui que ce soit dans la mesure où d’une manière générale il est clair que l’exercice de dégustation, dit à l’aveugle, est révélateur des limites de la dégustation.


Quelques remarques sur les tableaux qui suivent :


1-      Du côté des cavistes : ils surcotent tous les Muscadet présenté et tout particulièrement les 3 affichant les plus petits prix. Ils placent en première position le Muscadet 2005 n°2 Domaine de l’Ecu 15/20 note plaisir et au plus haut niveau des prix ressentis 19,2€ en moyenne. Ils n’apprécient guère le Château de Fieuzal  8/20 et 9,25€ prix ressenti pour un prix réel de 100€ et le Pinot d’Alsace 2005 n°1 9,1/20 en lui attribuant un prix identique à la réalité. En revanche, tous les autres vins en compétition avec le Muscadet sont très nettement sous-cotés en termes de prix.


2-      Du côté des journalistes aucune note plaisir inférieure à 11 et supérieure à 14,6 (prudents les gars). Ils mettent six 14, quatre13, six 12 et un seul 1. Pour les prix la grosse décote, hormis le château Fieuzal, est le n°3 Chablis 1er cru 2007 de Dauvissat coté 9,38€ pour un prix réel de 34€. Leur fourchette de prix ressenti, hormis celui du Chablis, est très ramassée : de 10,13€ à 17,75€ (des prudents je vous dis). Tous les Muscadet sont surcotés,  sauf un le n°13, mais du fait de leur prudence dans une moindre proportion que les cavistes. Ils sous-cotent les autres sauf le n°1 coté à 15,13€ face au 10€ prix public. À nouveau c’est un Muscadet, le n°11, un Sèvres et Maine 1999 Château du Coing 14,635/20 note plaisir et un prix estimé de 16€ juste devant le domaine de l’Hortus 2010 (une IGP) n°8 note plaisir 14,4375 et prix estimé 16,08€. Le château de Fieuzal est mieux traité 14/20 mais à 16,50€ au lieu de 100.


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16 mai 2013 4 16 /05 /mai /2013 11:00

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Le bel Antonin qui sévit sur Rue 89 via NO WINE IS INNOCENT, l’une des Tronches de Vin, ce fait GO d’une manif où les vignerons et vigneronnes, issus d’une « minorité délicieuse » battront le pavé parisien en un haut lieu symbolique : la Bellevilloise. Flattant mon vieil ego de 68 huitard révisé au 65e km, le jeunot affiche « Sous les pavés, la vigne ! » pour u »ne quarantaine de vignerons réunis, des centaines de vins, venus de France pour la plupart (et de Serbie aussi). Ce ne sera pas un simple salon des vins, mais 48 heures dédiées aux vins actuels, alternatifs, naturels... » Militant sincère, idéaliste et minoritaire, l’Antonin joint le geste à la parole en défendant « les valeurs artisanales et humanistes de l’agriculture ou du commerce » et c’est tout à son honneur. Je l’ai gentiment titillé sur le côté entre-soi de la manif avec des débats entre convaincus mais l’important c’est le faire. Et puis, imaginez-vous que ce sera la première fois que l’ami Francis Boulard fera l’article pour ses Rachais dans Paris intra-muros. Pas sûr pourtant qu’il m’offrira un petit tour du périf sur son Loiseau car les autorités de la PP sont en ce moment sur les dents (c’est la faute au PSG).

 

Vous êtes donc tous invités les 2 et 3 juin prochains au « salon Rue89 des vins » à La Bellevilloise Ménilmontant 19-21 rue Boyer, 75020 Paris le plan ICI via Face de Bouc link 

 

Pour plus de détail adressez-vous au Taulier de NO WINE IS INNOCENT ICI link

 

Le Taulier se hissera donc les 2 et 3 juin sur les hauteurs de Ménilmuche pour exercer ce qu’il sait le moins bien faire : déguster mais il s’abstiendra de faire ce qu’il croyait si bien faire aux temps héroïques : débattre. Ce n’est plus de son âge car sous les pavés de Paris qu’il sillonne sur sa flèche d’argent il ne sent plus la Plage… Dommage, dommage, mais il a une certitude chevillée au cœur : le vaillant N de R viendra porter haut la contradiction aux hérauts des vins nus. Promis, juré je prendrai des photos et pondrai une petit chronique néo-68… hard…


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16 mai 2013 4 16 /05 /mai /2013 00:09

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Avec tout ce gris du ciel nous faisons tous, en ce moment, grise mine.

 

Cependant, au risque d’apparaître provocateur, eu égard à mon goût pour les couleurs vives, comme Michel Pastoureau, l’historien des couleurs, le gris est la couleur que je préfère. C’est ma couturière de mère qui m’a fait aimer le gris qui est bien, n’en déplaise à certains scientifiques, une couleur. En effet, le gris est le plus beau support pour mettre en valeur les couleurs vives, les rayures, les carreaux des chemises. Avec lui tout est permis, ce qui n’est pas le cas du noir et du bleu marine pour les costumes masculins. Pour autant j’exècre le minimalisme du gris sur gris des mecs qui se la pètent en costard de marques type Hugo Boss. La seule eau de toilette et after-shave que j’ai utilisé au temps où je me rasais fut Grey Flannel de Geoffrey Beene.


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Pastoureau souligne que le gris est « pour les peintres et pour les photographes, la couleur la plus riche, celle qui autorise les jeux de lumière et de camaïeu les plus subtils, celle qui fait « parler » avec plus de précision et  de volubilité toutes les autres couleurs. »

 

Être gris c’est être bourré.

 

La carte grise est grise.

La 2CV était grise.

Le béton est gris.

La souris est grise.

Le marché gris.

 

Enfin je laisse de côté le gris que nos pépés roulaient dans du papier Riz-la Croix. Ha, Berthe Sylva !


J’en viens enfin au vin gris qui pour moi s’identifiait au gris de Toul cher à Jean-Michel Peyronnet. Les fameux Trois-Évêchés des évêques de Metz, de Toul et de Verdun de mon livre d’Histoire de France.


Vins gris: obtenu par pressurage direct de la vendange fraîche et vinification en blanc de cépages à pellicule rouge mais à pulpe incolore (Gamay noir à jus blanc, Pinot noir); puis assemblage des vins.


Vins gris : Art 8 extrait - A.O.C Côtes de Toul

« Le vin gris doit répondre à la définition suivante : produit de la fermentation des moûts obtenus par pressurage direct des vendanges fraîches.


Vins gris des Côtes de Toul : cépages principaux : pinot noir et gamay noir et cépages accessoires : pinot meunier, auxerrois, aubin

 

Il existe aussi le vin « Gris de Gris », encore différent. C’est un vin blanc ou rosé du Languedoc élaboré avec un cépage gris et vinifié comme du blanc et du rosé. Le plus connu est celui provenant du cépage grenache gris le vin de pays des sables du golfe du Lion. Il existe aussi un aramon gris, un pinot gris, un picpoul gris, un sauvignon gris et un terret gris.

 

Mais comme j’ai l’esprit de contradiction aujourd’hui ce sera Gris Bodin 2012 Coteaux du Vendômois

Domaine Patrice Colin 100% pineau d’Aunis link


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Pourquoi ?

 

Parce qu’aujourd’hui Le Syndicat des Coteaux du Vendômois nous invite à déguster l’ensemble de l’appellation à l’Hôtel de Sauroy 58 rue Charlot - 75003 Paris – métro Filles du Calvaire et Patrice Colin y sera


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15 mai 2013 3 15 /05 /mai /2013 11:00

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Votre Taulier levé tôt a glané pour vous des infos sur la Toile. Elles sont d’importance inégale comme la première : « Gérard Depardieu souhaiterait en effet ouvrir son propre bar à vins dans la ville de Touai. Il aurait déjà contacté les meilleurs agents immobiliers du coin pour qu'ils lui trouvent l'endroit parfait où Gégé pourra proposer des dégustations de son vignoble français. »link mais elles ont toutes le même lien : le VIN. Faites vos emplettes comme bon vous semble entre le Dallas de la Rive Droite, la réaction de Vin&Société face à l’éventualité d’une fiscalité comportementale et le baromètre Sowine 2013 : les Français et le Vin.

Bonne journée à tous.


1-      Suite et fin de ma chronique  d’hier « Le Conseil des Vins de St Emilion serre dur les boulons du St Emilion Grand Cru, votation aujourd’hui »link par Sylvain Petitjean


Une grande famille


Le président n’a pas hésité à jouer la carte sentimentale comparant Saint-Émilion à une grande famille. « On en voit certaines se déchirer par passion, d’autres traversent ensemble les épreuves. J’espère que Saint-Émilion ressemble à cette seconde catégorie et que le balancier penche du bon côté. » link

 

2-      Injuste et inefficace : Vin & Société répond aux sénateurs qui veulent taxer le vin communiqué du Président Joël Forgeau :


« La fiscalité comportementale est-elle efficace pour régler les problèmes de Santé Publique, notamment en direction des populations vulnérables ?


Quelles conséquences économiques pour la filière vitivinicole : 7,6 milliards d’euros d’excédent commercial en 2012 / plus de 500 000 emplois directs et indirects ?


Quelle conséquence pour l’image du vin? Comment expliquer un paradoxe : le vin, produit noble « Made in France », serait pénalisé pour des raisons de santé dans son propre pays mais promu et exporté à l’étranger?


Déclaration de Joël Forgeau, Président de Vin & Société :


Fiscalité comportementale le miroir aux alouettes !


Douce France…. Notre pays est la 1ère destination touristique mondiale avec plus de 81 millions de visiteurs étrangers* accueillis en 2011, un record ! Près de 5 millions d’entre eux en ont profité pour aller à la découverte des vignobles de nos régions et sont repartis naturellement avec quelques précieuses bouteilles de vin, petits concentrés de l’image de la France qu’ils sont fiers de partager en famille ou entre amis à leur retour. Le vin, si désirable à leurs yeux et emblématique de notre culture, est une richesse qu’ils se réapproprient.


Distingué dans le cadre du repas gastronomique à la française reconnu au patrimoine immatériel de l’Humanité par l’Unesco en 2010, le vin s’exporte également, moins que l’aéronautique mais plus que le luxe et la cosmétique, générant 7,6 milliards d’euros d’excédent commercial en 2012.


Prochainement, la Mission d’évaluation et de contrôle de la sécurité sociale (Mecss) du Sénat va réaliser un rapport consacré à la fiscalité comportementale. Objectif affiché : évaluer l’intérêt de recourir à la fiscalité pour influencer les comportements à risque en matière de Santé Publique. Si cette mission devait établir un lien entre santé et taxation, elle stigmatiserait alors l’image du vin, et donc un peu celle de la France… Car enfin, quel message adresserions-nous au-delà de nos frontières ? Et dans l’hexagone ? La France, premier producteur mondial de vin, taxerait chez elle un produit millénaire au motif qu’il est mauvais pour la santé ? Aucune distinction, le vin serait dangereux même dans le cadre d’une consommation mesurée ?


La filière vitivinicole est particulièrement attentive aux enjeux de Santé Publique. Depuis des années déjà, elle s’est engagée en faveur d’une consommation modérée et de plaisir et souhaite un dialogue sincère avec les pouvoirs publics. Il faut en effet mettre des mots sur les maux : on ne peut que regretter les ravages de la consommation excessive et de l’alcoolisme qui nuisent d’abord aux hommes mais aussi à l’image du produit. La taxation est-elle la solution ?


A cet égard, nos voisins européens nous montrent les écueils à éviter : la Suède, le Danemark et la Finlande ont augmenté les taxes sur les boissons alcoolisées mais malheureusement les buveurs excessifs ont été parfaitement insensibles à la hausse du prix. En réalité, celle-ci entraîne même un report de consommation vers des produits de qualité inférieure, illicites ou addictifs. Plus près de nous, l’Angleterre fait cohabiter taxation élevée et binge drinking. Rien de très convaincant. A contrario en Espagne, les boissons alcoolisées sont moins taxées et la consommation per capita y est 20% plus faible qu’en France et en Angleterre.


Le rapport OMS Europe de mars 2012 livre par ailleurs une analyse tout à fait intéressante : toutes les consommations d’alcool n’ont pas les mêmes conséquences. Tout dépend de ce qui est consommé, et de quelle façon. En clair, la question des moments et des lieux de consommation est pointée car lorsqu’on parle de consommation, il faut naturellement prendre en compte le mode de consommation et le niveau d’éducation…


Les Français l’ont bien compris, ils privilégient de plus en plus la qualité à la quantité. Ils boivent moins et mieux avec une consommation occasionnelle et de plaisir : 70% des Français sont des consommateurs occasionnels de vin et 3 Français sur 4 associent le vin à la convivialité et au partage.**


En réalité, la politique de type nordique : taxation forte, disponibilité réduite et restrictions publicitaires ne réduit pas les méfaits d’une consommation excessive. On le voit clairement, l’application de la fiscalité comportementale est en décalage avec l’évolution des modes de consommation de notre pays et taxerait chaque Français dès le premier verre. L’approche sanitaire ne peut donc être traitée sous le seul angle fiscal : injuste pour les consommateurs occasionnels et modérés dont le nombre est en constante augmentation, cette stratégie est inefficace en matière de santé publique.


Pour sa part, la filière vitivinicole est convaincue que seule l’éducation, la valorisation d’une consommation modérée et de plaisir, et surtout la mise en œuvre de programmes ciblés sur les populations vulnérables devraient être des priorités, discutées par toutes les parties prenantes.


Dans le dernier baromètre Ifop « les Français et le vin »**, 89% des personnes interrogées pensaient qu’une nouvelle taxe sur le vin serait motivée par des raisons financières, l’Etat cherchant de nouvelles recettes dans un contexte économique difficile, contre seulement 11% qui considéraient que ce serait dans un réel objectif de Santé Publique.


Ne lâchons pas la proie pour l’ombre. La filière vitivinicole appelle de ses vœux un véritable espace de concertation et de dialogue ! »


Joël Forgeau / Président de Vin & Société

www.vinetsociete.fr

Paris, le 13 mai 2013

*Source : Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services (DGCIS)

**Source : Baromètre « Les Français et le vin » Ifop 2012

 

 

Voici le lien vers l’infographie réalisée pour illustrer les résultats du baromètre SOWINE/SSI 2013 (4e édition) > http://sowine.com/Barometre_SOWINE-SSI_2013.jpg

 

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15 mai 2013 3 15 /05 /mai /2013 00:09

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Qui sait en Basse-Bourgogne, comme dans la Grande Bourgogne, où le petit Gamay du Beaujolais contribuait à mon BGO a tout jamais enfoui, qu’à Paris la rue de Lille, après avoir passée à pied-sec la rue du Bac, coupe sans férir la rue de Beaune ?  Je ne sais mais ce que je sais en revanche c’est que la Bourgogne vient de s’installer en excellence tout récemment au 41 rue de Lille à l’ombre immense de la Caisse des Dépôts et Consignations. Pour ne pas vous embrouiller plus encore je ne vous ferai pas le coup du 22 à Asnières, cher au regretté Fernand Reynaud, même si le 41 est l’ancienne Maison des Dames des Postes, Télégraphes et Téléphones construite par Eugène Bliaut en 1905.


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Le lieu, revisité par ses nouveaux occupants est un vrai marqueur d’Histoire de ces années, que l’on disait folles, qui nous ont laissé en héritage des lieux où l’on se prend encore à rêver, à retrouver de la convivialité. Le vieux Télégraphe, rien à voir avec le Châteauneuf-du-Pape, par la volonté de Carole Colin et Denis Jamet s’est transmué en la porte d’entrée de la Bourgogne des vins à Paris, une sorte d’arc de Triomphe aux frontières du petit timbre-poste bourguignon, de ce confetti de terroirs entrelacés en une fine et complexe mosaïque, ce patchwork de vignes où toute une vie ne permet pas d’identifier ceux qui les cultivent et ceux qui font le vin. La Bourgogne est un monde au sens de nos petites têtes blondes qui pianotent sur leurs claviers pour jouer à leurs jeux bizarres auxquels nous ne comprenons goutte. Voir les photos du lieu ICI link et ICI link


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Comparaison n’est pas raison mais pour moi « Les Climats » de Bourgogne, chers à Aubert de Villaine, sont la préfiguration de ces mondes complexes qui nous semblent impénétrables et où, comme l’aurait dit monsieur de La Palisse, il suffit d’ouvrir la première porte pour y entrer. C’est elle qu’ont choisi courageusement Carole Colin et Denis Jamet pour vous faire découvrir la merveilleuse complexité d’une Bourgogne chère à leur cœur. C’est un pari un peu fou que de vouloir faire passer le seuil d’un restaurant à des clients en ne privilégiant qu’une seule origine des vins servis en accompagnement des plats. En effet, le vin au restaurant est souvent le parent pauvre – même si son prix ne l’est pas  – simple marqueur d’une position sociale cher aux buveurs d’étiquettes. 


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Donc, « Les Climats », nouvelle adresse de référence de la Bourgogne à Paris, sis au 41 rue de Lille, brouillent les lignes bordant le monde merveilleux de nos chers collègues critiques gastronomiques comme en témoigne la chronique de François-Régis Gaudry link , qui adore à juste raison la cuisine du chef Phan Chi Tam mais qui s’en tient pour les vins à quelques lignes, certes élogieuses, mais avec une étrange et significative restriction « Les amateurs de champagne devront même se contenter de crémant de bourgogne! » J’ose écrire à ce cher François-Régis : « cachez-moi cette étiquette que je ne saurais voir et le bonheur de ces roturiers de crémant enchantera les palais les plus éclairés ou enjoués. »


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Pour tout dire j’ai fait deux stations en ce territoire 100% bourguignon, l’une au dîner, l’autre au déjeuner, et j’y ai trouvé mon bonheur d’abord dans mon verre mais aussi dans mon assiette. J’y suis allé à chaque fois accompagné, d’abord de Gabrielle qui est une fine lame du vin en général, et des vins de Bourgogne en particulier, puis de mon ami JB, doté du superbe patronyme de Cuisinier, qui lui est un garçon qui sait allier les comptes d’exploitation et le bien-vivre. Sur le versant vin unanimité la carte des Climats est une vraie bible bourguignonne fruit de la recherche personnelle de Carole et de Denis. Les prix y sont raisonnables et chacun peut y trouver son bonheur. Le soir avec Gabrielle nous avons testé le vin au verre sur chaque plat et avec JB nous nous sommes offert une belle bouteille sur l’ensemble du repas. Pour moi y’a pas photo vous pouvez venir aux CLIMATS par la porte des vins vous y trouverez votre bonheur en fonction de vos souhaits et de votre porte-monnaie.


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Reste le miam qui, pour certains puristes, peut sembler à 100 lieux de l’univers culinaire bourguignon. Certes, en disconvenir serait peu réaliste mais en toute nouvelle entreprise il faut se garder de jeter le bébé avec l’eau du bain. Le contenu des assiettes aux Climats est digne de la haute-cuisine : les petits maquereaux du dîner et les sardines crues bretonnes au déjeuner, en entrées, sont des mets d’excellence. Comme l’écrit très justement Gaugry « Le maquereau? Taillé en petits rondins aux chairs fondantes, surmontés d'une gelée incisive au vinaigre de cerisier et parsemés de pickles d'oignons grelots, de coulis de roquette et de pousses de shiso. Précis, joli et diablement équilibré. » qui ajoute « De la cuisine fusion, dites-vous? Oui, et assumée comme telle, troquant les hystéries jetlaguées des années 1990 contre une certaine pureté franco-japonaise, en symbiose avec le patio ravageur au silence apaisant. »


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Fusion, fusion c’est vite dit. Moi j’y ai mangé tout simplement. Mais, comme Carole est une fine mouche, elle a su pour emporter le morceau nous proposer sa the bourgogne touch, lors de notre déjeuner avec JB, qui est venue me conforter dans mon sentiment que cette nouvelle adresse va trouver le bon équilibre et son public. De quoi  s’agit-il ? Tout simplement d’une mousse d’Epoisses à tomber par terre. Nous fûmes JB et moi des cobayes, des cobayes convaincus et enthousiastes. Le bilan de ce double passage est d’une grande limpidité : Les Climats participent d’une démarche engagée pour le vin qui mérite l’intérêt. Ça défrise un peu sans doute les classiques mais dans un tel cadre, avec une telle cave, et une cuisine de haute qualité, ça vaut vraiment le déplacement. Pour les prix, ils sont dans la norme parisienne des établissements de haute cuisine. L’excellence à un prix, ceux des vins sont étonnement abordables pour cette classe d’établissement.


Pourquoi un tel engagement pour un restaurant me direz-vous ? Je n’y ai aucune part ni intérêt, ce qui motive mon plaidoyer c’est le grain de folie de ses géniteurs. J’aime les gens qui font. J’aime les gens qui vont au bout de leur passion. Qu’on ne s’y trompe pas ce type d’entreprise c’est du bon et du bel argent investi, le leur. Alors foin des sceptiques, moi j’ai choisi le parti de dire, non de juger, pour que cette approche qui met en avant le vin puisse être située dans l’écosystème de la restauration parisienne. C’est un pari, un pari risqué certes, mais c’est aussi, et là je m’adresse aux élus nationaux bourguignons qui séjournent à Paris, sénateurs en tête, l’une des plus belles ambassades des vins de Bourgogne dans notre capitale. Alors venez-y, faites-le savoir, ça vaut tous les discours sur le bien-vivre.


Si ça vous dit c’est ICI www.lesclimats.fr

 

Pour ma part je vous offre quelques photos de mes deux séjours dans le charme des CLIMATS de la Bourgogne du 7e arrondissement de Paris. Vraiment les crémants sont excellent et la verrerie à la hauteur.


Affaire à suivre…


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