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2 juin 2013 7 02 /06 /juin /2013 07:00

Très gros coup sur la cafetière, je plaisantais, roucoulais même face à de bien jeunes et jolies filles et ce putain de Smartphone s’est mis à couiner, y z’appellent ça un message d’alerte, par pur réflexe je jette un œil distrait sur l’écran, encore l’annonce d’une mort, je me dis ça pourra attendre mais le nom me pète à la gueule. Je blêmis. Je bafouille. Elles s’inquiètent. Ma main tremble. Bêtement je murmure « ce n’est pas possible… » Elles m’entourent, me cajolent. Je ne pleure même pas car, comme le dira si bien son grand ami, son grand frère Olivier Duhamel  « Les larmes ne donnent pas d'encre… » Pourtant je me mets à parler de lui, de nous d’une voix que je ne me connaissais pas. Je dévide nos souvenirs du temps où nous bourlinguions sur des eaux peu tranquilles, lui au Parlement pour monter des majorités, moi dans la coulisse pour faire le travail que je sais faire. Y’en a un qui doit aussi malheureux que moi c’est le Michel, qui aimait tant ce bon vivant, joyeux, imaginatif, infatigable, omni-informé, formidablement compétent. Il le bluffait. Michel aimait à raconter dans l’avion qui nous menait à Bruxelles, l’époque, où nous passions le plus gros de notre temps sur la crise viticole. Un jour, Guy est arrivé dans mon bureau et il m’a dit : «Michel, je voudrais trois jours de congé.» J’étais embêté, on avait du travail par-dessus la tête, ça ne tombait pas bien. Je lui demande pourquoi et il répond : «Je vais passer l’agrég et j’ai des chances d’être reçu.» Guy est sorti major de l’agrégation de droit public. La méthode Carcassonne c’était la méthode Rocard et lui de dire avec son ton et son phrasé inimitable « Nous avions une complicité comportementale et intellectuelle peut-être plus forte encore que politique. »


Mon ami Guy est donc parti. La vie nous avait éloigné mais lorsque nous lorsque nous nous croisions nous étions comme de grands gamins qui aimaient se raconter leurs 400 coups. Comme je ne suis pas très doué pour les hommages, je préfère mettre mes lignes dans les lignes d’Olivier Duhamel. Elles sont vraies. Elles sont justes. Elles sont tout Guy.


« Les larmes ne donnent pas d'encre Quarante ans que nous vivions amis. Amis absolus, à s'appeler jour ou nuit, pour un oui de question juridique, pour un non d'interrogation de vie, ou l'inverse. Nous déjeunions tous les trois une fois par mois, et blaguions sur qui écrirait le premier la nécrologie de l'autre. L'un de nous deux l'aimait comme un frère choisi, l'autre adorait son éblouissante intelligence. Tous ceux qui l'ont connu ont apprécié son humour, sa générosité, son degré d'exigence pour lui qu'il instillait si bien aux autres, son inaltérable optimisme. Il est mort à 62 ans, dimanche 26 mai à Saint-Pétersbourg, en Russie, où il était en voyage avec son épouse, la dessinatrice Claire Bretécher. Il a succombé à une hémorragie cérébrale.


Guy Carcassonne, à la différence de nombre de ses collègues, est un self-made-man – notre pays d'héritiers n'a pas su traduire cette expression. Son père, déporté à Drancy dont sa mère réussit à l'extirper, est mort quand Guy n'avait que 7 ans, laissant sa famille démunie. Marié avec la Catalane Kika Sol, Guy fait sa thèse sur la transition démocratique en Espagne, tout en élevant leurs deux joyeux enfants, Marie et Nuria. Afin de payer le loyer, il fait, la nuit, des dossiers pour un avocat au Conseil d'Etat. Et quand vient le moment de payer les charges sociales, son compte bancaire à sec, il écrit sur son chèque des chiffres et des lettres différents. La Sécu doit donc le lui renvoyer – quelques semaines de gagnées.


La difficulté à joindre les deux bouts n'altère ni sa joie ni sa confiance en la vie. Tout au contraire. Puisqu'elle lui fut dure en ses débuts, il n'a de cesse de l'aimer, de la rendre belle, élégante et libre, jusque dans le choix de chaussettes disparates.


Malgré son originalité, l'université finit par lui reconnaître ses talents hors normes : en 1983, il est reçu major à l'agrégation de droit public. La même année, il rencontre Claire Bretécher, leur fils Martin naît un an après. Guy Carcassonne joue au droit comme d'autres aux échecs, au go ou au poker. Pour le plaisir d'anticiper, d'encercler, de bluffer. Dans son temps libre, il préfère s'adonner au hasard de la roulette. Et aussi, voir ses enfants, ses petits-enfants, bien manger, voyager avec Claire, dévorer des livres, partager avec ses amis.


Plusieurs résistants chiliens trouvent refuge auprès de lui. Technicien hors pair, il devient le meilleur des consultants. Finis les chèques mal libellés, il se met à bien gagner sa vie, ce qui lui permet de donner libre cours à sa générosité sans bornes. Cela n'entame en rien ses convictions, en un monde qui n'en connaît déjà plus guère. Il se consacre au service de Rocard, des premières espérances de 1981 à la révocation de 1991. Et sans Carcassonne, le gouvernement Rocard serait tombé lors du vote de la CSG. C'est alors que l'avocat Tony Dreyfus l'accueille dans ses bureaux. Leur complicité amicale ne connaît aucune faille.


« RICH LONESOME »


Guy Carcassonne compte de grands avocats parmi ses intimes, tels Gilles August et Jean-Alain Michel. Il ne s'inscrit cependant jamais au barreau, refusant de dépendre d'un ordre. Toujours cette exigence de liberté. Il devient un « rich lonesome » juriste dans toutes les branches du droit public. Constitutionnaliste reconnu, il est sollicité dans de nombreux pays. Il répond – en ces cas toujours gracieusement. Malgré un grand talent d'écriture, il répugne à s'aventurer au-delà de l'article. Il préfère suggérer des textes pour la revue Pouvoirs, ou, parfois, en écrire quelques-uns. Il faudra insister pour lever ses pudeurs et passer aux livres.


Il le fait sur la QPC, la question prioritaire de constitutionnalité – pour laquelle nous nous sommes tant battus. Il participe à la continuation de l'Histoire de la Ve République, de Jean-Jacques Chevallier (Dalloz), au-delà de la période 1958-1974 initialement traitée par ce grand auteur. Et, surtout, en 1996, il produit son maître ouvrage : La Constitution (Seuil) – onze éditions poche de ce commentaire savant et drôle, préfacé par le doyen Vedel qui le chérissait. Il exerce sa verve critique contre nombre de règles et us du régime, tonne contre les parlementaires utilisant trop peu leurs prérogatives, pourfend le cumul des mandats... Mais il ne cesse de défendre la Ve République, grâce à laquelle un pouvoir, choisi par le peuple, peut enfin s'exercer.


Indépendamment des prestiges de la République, d'abord au groupe socialiste à l'Assemblée, puis aux côtés de Michel Rocard, au-delà de ses consultations recherchées, il n'eut qu'une passion, l'université. Etudiant, assistant, maître-assistant, professeur, il fut toujours fidèle à Nanterre, malgré tous les appels du pied de Paris I-Sorbonne ou de Sciences Po.


La réussite d'un étudiant « fils de rien », comme disait Brel, lui procurait le plus grand de ses bonheurs. Artiste du droit et de la vie, il lui restait tant à nous apporter. Sa mort est, comme souvent, trop injuste. Sa vie, comme rarement, exemplaire. »

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2 juin 2013 7 02 /06 /juin /2013 00:09

Rappelez-vous « Des cornichons/De la moutarde/Du pain, du beurre/Des p´tits oignons… » de Nino Ferrer…


Et puis, face aux envahisseurs Indiens (voir plus loin)  se dressèrent les cornichons français introuvables du Guillaume Nicolas-Brion, qui se shoote au Morgon. Notre naturiste patenté, dans un papier engagé, promouvait « Le cornichon made in France contre la « mondiabanalisation » de chez Martin-Pourret d’Orléans le vinaigrier (n'y voyez aucune allusion en rapport avec notre Nicolas-Brion) link 


Appâté, le Taulier se précipitait pour acquérir ces cucurbitacées françaises, mais après avoir erré entre les rayons de GE du BM n’en n’avions point trouvé mais il lui en fallait bien plus pour le décourager. Il remit donc l’ouvrage sur le métier lors d’un nouveau passage et, immense bonheur, avec sa sagacité habituelle, tout en bas du rayon son œil de lynx repéra un petit bocal de cornichons dont l’étiquette verte arborait un fin liseré tricolore. Mais ce n’était pas tout, ces cornichons « aigre doux » bas-Bourguignons, originaires de Chemilly-sur-Yonne s’affichaient cultivés  sans herbicides, sans insecticides et ramassés à la main.


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Vert qu’il était le GNB de se voir doubler sur sa gauche par un vieux 60 huitard social-traître capable de dénicher en plein 7e arrondissement de Paris un bocal de cornichons bas-bourguignons « bio ». Et cerise sur le gâteau, les siens, étaient totalement artisanaux, de vrais locaux, et affichaient, pour un poids équivalent, 6,35€, alors que ses Martin-Pourret valaient 6,80€.  Battu sur toutes les lignes, il ne lui restait plus qu’à offrir au Taulier triomphant un gorgeon d’un de ses vins nus dont il a le secret : un Eric Callcut par exemple.


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Le cornichon est le chouchou des Français. Nous consommons 400 grammes par an et par habitant de cette cucurbitacée qui est une variété de concombre cueillie encore jeune ce qui préserve son croquant. Son nom scientifique est Cucumis sativus et plus poétiquement cornichon signifie «légume en forme de petite corne» alors que c’est un fruit. Le fruit d'une plante grimpante qui peut atteindre 4 mètres de haut sur support palissé, le cornichon aime les sols légèrement acides et parfaitement drainés. Il a également besoin de chaleur, les températures de développement optimales se situant entre 18° et 25° C.


Les cornichons « français », disons plutôt à la française, le « vert parisien » épineux, bien droit, vert clair, le « fin de Meaux» plus long plus foncé, parfois aqueux – ne voir aucune allusion au débat Fillon-Copé – le «Massy» assez gros, sont plutôt petits, craquants, et ont un goût plutôt pimenté et, jusqu’aux années 2000, ils étaient surtout cultivé dans le Sud-Ouest, en Sologne, en Basse-Bourgogne : l’Yonne et même en Vendée. Leur récolte, chez les jardiniers du dimanche, s’étend du mois de juin à septembre. Mais ce temps béni est presque fini depuis que les grands groupes européens de l’agroalimentaire se fournissent en Inde pour un prix inférieur à 40 % au prix français. Pour Amora Maille (50 % du marché mondial du cornichon) – groupe Unilever – c’est Bangalore. Reitzel, autre géant du cornichon, son usine du Kerala débite 10 000 bocaux de cornichons/heure. Quelques farmers indiens ont fait fortune avec le cornichon. « Le quotidien Tribune India signalait, dès avril 2001, que l’exportation de cornichons avait rendu 12 fermiers millionnaires dans le Karnataka et l’Andrah Pradesh. »


La Chine est le premier producteur mondial de cornichon mais l’Inde, deuxième producteur mondial avec 200 000 tonnes est le premier exportateur. En conséquence vos cornichons en bocaux ont de fortes chances de provenir d’Inde de l’un des trois Etats producteurs, le Karnataka (à 70 %), l’Andrah Pradesh et le Tamil Nadu.


« Cultivé dans les plaines de l’Himalaya depuis 3 000 ans, il s’est très vite propagée vers la Chine et vers le Moyen-Orient. Il fut cultivé sur les bords du Nil par les Egyptiens, qui en consommaient beaucoup, et le faisaient figurer parmi les offrandes destinées à leurs dieux. Il était très apprécié par les Grecs et les Romains. On raconte qu’Apicius, célèbre cuisinier romain  accommodait le cornichon avec du miel pour combattre son amertume. Les Hébreux l’importèrent en Terre Promise, où il devint l’un de leurs mets préférés. En France, la consommation du cornichon remonte au Moyen Age et on lui attribuait déjà des vertus thérapeutiques. Il fait son apparition en Amérique du Nord au 15e siècle. L’histoire raconte que Christophe Colomb relatait le concombre comme provisions de base dans ses récits. Au XVIe siècle, sa consommation comme condiment, au sel et au vinaigre, s’est étendue à tout le territoire. »


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Deux grandes préparations :


1-      A l’aigre-doux : laissez 12 h 1 kg de cornichons couverts d’eau salée dans un faitout émaillé. Egouttez et séchez. Répartissez dans des bocaux, avec dans chaque : une branche de thym, une autre de fenouil et 10 grains de poivre. Faites par ailleurs, bouillir un mélange de vinaigre d’alcool, d’eau et de vin blanc (1/3 chaque), sucrez (une cuillérée à soupe par litre de liquide). Versez bouillant sur les cornichons. Fermez hermétiquement et stérilisez 45 mn.


2-      A la russe : 24 cornichons de 7 cm de long, 500g de gros sel gris, 12 feuilles de bourrache, autant de feuilles et de tiges de fenouil, 6 feuilles de cerisier (griottes), autant d’aneth.


Frottez les cornichons au gros sel. Essuyez-les un à un. Remplissez un pot en grès en couches alternées avec les diverses feuilles fraîches. Le bocal rempli, terminez par un lit de feuilles et recouvrez d’eau froide. Laissez macérer une semaine dans une pièce fraîche. Puis fermez avec un bouchon de liège entouré d’un linge propre.

 

Un conseil pratique : utilisez toujours une pince en bois pour extraire vos cornichons du bocal. Ne les piquez pas avec une fourchette vous feriez tourner le vinaigre et ne les attrapez pas avec les doigts sinon le vinaigre se couvrira de fleur.


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« Le cornichon est bon pour la santé. Peu calorique, aiguisant l'appétit, facilitant la digestion, il sait parfaitement calmer les petits creux en apportant à nos organismes des minéraux et des vitamines qui participent à notre bien-être. Sans parler du vinaigre qui a la réputation d'améliorer la vue, l'ouïe et l'activité cérébrale. Rien que ça !

 

Le cornichon possède une composition proche de celle du concombre. Comme lui, c'est un aliment renfermant peu de calories (environ 2 g de glucides pour 100 g, moins de 1 g de protides, et seulement des traces de lipides). Il n'apporte que 13 kilocalories (54 kJoules) aux 100 g.

 

Le cornichon est très légèrement plus riche en fibres que le concombre (1 g aux 100 g). En revanche ses teneurs en vitamines du groupe B sont un peu moins élevées, de même que sa teneur en vitamine C (5 mg aux 100 g). Il renferme cependant davantage de provitamines A (0,8 mg) et de fer (1 mg), comme c'est souvent le cas des aliments bien pourvus en chlorophylle et en pigments caroténoïdes.

 

Compte tenu des quantités de cornichons que l'on consomme lors d'un repas (20 à 30 g en général), ces valeurs restent peu significatives. Seul le sodium fait exception : il provient du sel ajouté lors de la première étape de la préparation du cornichon et atteint une teneur en moyenne de 700 mg aux 100 g (soit l'équivalent de 1,75 g de sel ou chlorure de sodium) »

 

« Un jambon-beurre, c'est quoi ? On a l'impression que c'est parfois trop demander. C'est solliciter une autre époque. Celle d'une candeur alimentaire. En ces temps-là, une baguette de pain était bonne, ou non. Il n'y avait pas trois classes comme aujourd'hui où, pour atteindre une qualité honnête, il faut demander la baguette luxe à l'ancienne. Les sandwichs, c'est pareil. Les plus prolétaires sont abandonnés pour des versions plus chics. Il faut voir, dans certaines boutiques, le snobisme des vendeuses qui vous expliquent d'un air navré que cela ne se fait plus. À la place, des versions habillées, sous Cellophane avec couleurs tendance et tarifs Cartier. Cela dit, il existe encore quelques havres de bonté qui sont restés solidement amarrés au siècle, fut-il le précédent. »

 

Notre classement des meilleurs «jambon-beurre» de Parislink

 

Le vrai sandwiche jambon-beurre ne peut donc se passer de cornichons, le mien est confectionné avec :

-          D’une baguette tradition de chez Laurent Duchêne (MOF) 2 rue Wurtz link


-          De jambon de Paris de chez Eric Pellé 213 rue de Tolbiac link


-          De beurre cru salé acheté chez Quatrehomme 215 rue de Tolbiac link

 

Comme la grande majorité des sandwiches de bistros sont chers et dégueulasses, le problème qui se pose à tout bon parisien pédestre ou à 2 roues comme moi c’est de le déguster en faisant couler la miette soit avec un bon demi de bière (là encore c’est dur car les cafés ne servent que des bières de gros faiseurs) ou un bon verre de vin.

Deux solutions :


-          Manger son sandwich sur un banc public ou une chaise de jardin public puis se rendre à la terrasse d’un café pour consommer ;


-          Faire la même chose en ayant acheté au préalable un petit contenant, plus facile pour la bière, la canette et la consommation au goulot. Pour le vin il est possible de se munir d’un verre dans sa musette. Ce type de consommation arrosée en public fait très mauvais genre, allez savoir pourquoi ? Les ouvriers sur les chantiers le font bien, alors où le problème ? C’est la conséquence de la fatwa des prohibitionnistes sur la consommation de boissons alcoolisées… qui fait assimiler une consommation ambulante comme du pochtronage…

 

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1 juin 2013 6 01 /06 /juin /2013 10:00

Catherine nous écrivait le 8 mars « Les 400 manquants dans les cinsaults sont remplacés par des plants tout jeunes, arrimés à leur piquet. Ils viennent d'être bien arrosés par 120 mm de pluie. Je suis contente mais le corps est rincé. »


Le 1ier Juin, aujourd’hui donc, je ferai partie des manquants à l’AG dans les vignes de Catherine et comme moi je suis irremplaçable par un petit jeune j’ai décidé pour me faire pardonner de publier une petite publicité pour les vins de Catherine qui a  pris la décision de vendre un quart de ma production en direct.


J’aurais bien aimé aller, même s’il fait frisquet, au dîner préparé par Anne-Sophie et Catherine. Mon petit doigt me dit que ces deux-là, en préparant le repas vigneron, ont un petit projet commun dans la tête qui devra attendre la fin des vendanges pour être dévoilé.


Bref, toute honte bue, j’aurais préféré boire les nectars de Catherine, je vous invite à consulter des tarifs et à commander.

 

Bonne journée Catherine et à tes fans. T'embrasse.


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1 juin 2013 6 01 /06 /juin /2013 00:09

Messieurs,


L’autre n’en buvait pas, moi j’en bois sans me cacher du bon peuple.


Comme en  ce moment il m’est reproché de faire plutôt la pluie que le beau temps je ne suis donc pas étonné que la fine fleur des grands amateurs de vin vienne me chercher des noises pour un minuscule déstockage équivalant à 200 caisses. Est-ce sans doute de leur part une quête éperdue de notoriété et, pour ce faire, certains n’y vont pas avec le dos de la cuillère sur Twitter : Dominique Reynie ‏@DominiqueReynie 10 h Humiliation planétaire pour 225k€. Peu me chaut je suis vacciné, je ne crains pas le venin, préférant les tannins bien ronds.


Venons-en aux faits, ma nouvelle résidence, le palais de l’Elysée, est pourvue d’une cave, créée en 1947, sous la présidence de Vincent Auriol, un socialiste, et elle a été réaménagée en 1995 sous la présidence de mon voisin corrézien, pour une meilleure conservation des vins. Virginie Routis, chef sommelière du Palais, m’a fait un inventaire, 12 000 bouteilles, où «les plus belles étiquettes traditionnelles y côtoient désormais des valeurs montantes». Cependant,  certains flacons n’étaient plus en quantité suffisante pour assurer une réception officielle, d’autres affichaient des prix qui ne cadraient pas vraiment avec la réalité et la dureté du temps. « On ne peut plus se permettre de mettre sur la table des bouteilles à 2.000 ou 3.000 euros », de plus, « on ne peut servir les grands crus que pour des diners d'Etat, où il y a souvent 300 personnes, alors que nous n'avons que 5 ou 6 bouteilles » de certains crus. Nous avons donc décidé de vendre, une petite partie, 1200 bouteilles. Ça m’a semblé relever d’une saine gestion de bon père de famille. Mon ami le député René Dosière m’avait déjà informé que «l'Élysée dépensait toujours chaque année 250.000 euros de vins»


C’était sans compter sur la vieille garde des chiens de garde qui m’ont immédiatement taxé d’affaiblir le prestige de la France en mettant aux enchères ces belles bouteilles. Que n’aurais-je entendu si je m’étais octroyé, pour ma consommation personnelle, ces orphelines. Certains font dans l’emphase, l’artillerie qui se veut lourde mais qui ne fait que péter fort « Le vin est un trésor national. Recevoir un président russe ou chinois avec des petits vins, c'est désolant. C'est comme s'ils vendaient des tableaux du Louvre, comme s'ils vendaient la Joconde sous prétexte qu'il faut de la trésorerie. » Puis-je faire remarquer à ces procureurs que la plus grande modestie du prix d’un vin, en rapport avec le niveau himalayen atteint par certains, ne signifie en rien que nous allons servir des petits vins à nos hôtes prestigieux. Qu’est-ce donc qu’un petit vin, messieurs les procureurs ? Vos qualificatifs outranciers relèvent du pur fantasme car notre pays est si riche de valeurs montantes, dans toutes nos belles régions viticoles de France, que le choix qui m’est offert pour renouveler la cave est riche et ouvert. 

 

Monsieur Chasseuil, conservateur du « Louvre du vin », quelque 40.000 bouteilles parmi les plus prestigieuses n’ayant jamais existé, m’a écrit, pour exprimer son mécontentement. C’est son droit le plus strict, même si j’ai du mal à saisir le sens profond de la muséification du vin. Qu’il me permette de lui rétorquer, lorsqu’il déplore de voir ces bouteilles « partir aux milliardaires du monde entier » : à qui la faute ? N’est-ce pas là le destin de la presque totalité de nos GCC aux prix pharaoniques qui sont vendus par containers entier au Pays du Soleil Levant. Ce ne sont pas nos enfants et nos petits enfants qui profiteront de ces trésors nationaux. Croyez-vous vraiment, monsieur Chasseuil, que ces « bijoux », s’ils eussent été bus lors d’un déjeuner ou un dîner officiel, auraient été apprécié à leur juste valeur. Hormis le prestige de l’étiquette transcrite sur le menu officiel, beaucoup de chefs d’Etat seraient bien incapables de faire la différence entre un Pétrus 1990 et une Romanée-Conti 1985. Comme l’aurait mieux dit que moi Michel Audiard, il ne faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages.


Même si l’on me taxe d’avoir la plaisanterie facile je n’irai pas au-delà de ces quelques remarques de bon sens. Simplement puisque je suis en bute à la coalition des grands amateurs puis-je leur demander si le château Poujeaux, cher au cœur et au palais d’un de mes illustres prédécesseurs, Georges Pompidou, est un petit vin à leurs yeux ? Puis-je le servir ? Lire absolument ICI link Le petit vin qui avait tout d'un grand. Au lieu d’instruire un mauvais procès, ces beaux esprits, ne pourraient-ils pas être un peu plus soucieux et respectueux de tous ces vignerons qui produisent de très bons vins, d’excellents vins, même de très grands vins, mais qui n’ont ni la notoriété, ni le prestige de ceux qualifiés de Grands. Sans vouloir être méchant, qui parmi eux est en capacité d’acheter une ou deux caisses de ces trésors nationaux ? Tout juste un quarteron de vieux briscards mais restons sérieux, la France du vin d’aujourd’hui ne se réduit pas à ce petit cénacle, bien au contraire et il est de mon devoir de promouvoir la belle diversité du vignoble français. Que je sache, au salon de la RVF, aucun de ces Grands n’était présent, mais il y avait des Marcel Richaud, des Jean-Michel Deiss, des Pascal Agrapart, des Jean-Luc Thunevin, des François Despagne et bien d’autres… L’avenir de la France ce sont aussi eux, et beaucoup d’autres, qui portent haut nos valeurs et notre éthique du vin.


Alors de grâce, ne pourrions-nous pas nous éviter ces querelles, petites et stériles, à propos d’une décision, certes emblématique, un peu trop politique, qui ne renflouera certes pas les caisses de la République, mais qui n’en a pas moins une valeur, sinon  d’exemple, mais d’un retour à un peu plus de modestie sous les ors de la République. Mais, c’est un grand classique depuis 1981, nous sommes à vos yeux des bradeurs, des gaspilleurs, des gens insoucieux. J’ai le souvenir d’une anecdote que m’avait conté le Taulier. En juin 1981, à l’arrivée des socialo-communistes au pouvoir, il avait fait l’inventaire de la cave de l’Hôtel de Lassay, lieu de résidence du Président de l’Assemblée Nationale. Elle était à 100% bordelaise vu que le précédent locataire, Jacques Chaban-Delmas était le maire de la bonne ville de Bordeaux. Son souci fut donc d’accueillir d’autres beaux flacons de toutes les régions et lorsqu’il rendit les clés de la cave elle était à la hauteur de sa voisine du Quai d’Orsay. Le président de l’AN, juste avant l’alternance de 1986, organisa une plongée dans la cave de l’Hôtel de Lassay avec une cohorte d’amateurs emmenés par Bernard Pivot, afin de le constater. Verdict : belle, très belle !


Pour terminer cette missive sur une note un peu légère, en ces temps lourds et pluvieux, je conseille à mes détracteurs de lire l’adresse que me prête le sieur Jean-Charles Chapuzet « Moi, Président de la République, je prendrai conscience du trésor vinicole français ! Moi, Président de la République, je serai fier de nos vignobles ! »link C’est d’une excellente veine, bien dans l’esprit d’une France de Bons Vivants qui ne sont ni empesés, ni confits dans des certitudes d’un autre âge. Je me permettrai seulement une remarque à propos de la suggestion de créer un Secrétariat d’Etat à la vigne et au vin : vous n’y pensez pas ! Comment voulez-vous que le seul qui puisse occuper valablement cette haute fonction, en l’occurrence le Taulier, puisse accepter un simple strapontin, un demi-maroquin, alors que même Ministre d’Etat il n’en voudrait pas.


Je ne puis résister, avant de mettre un point final, de décerner le prix de la meilleure saillie à un illustre dégustateur qui ne me porte pas dans son cœur : « Pour cette gauche qui se veut la plus «normale» possible, c'est tendance. Mais pourquoi François Hollande ne vend-il pas aussi sa voiture de fonction blindée pour circuler à vélo dans Paris? Pourquoi ne remplace-t-il pas le caviar de l'Élysée par des œufs de lump? » Bravo, quel à-propos, quel esprit !


La France est un pays jeune et frondeur. Prenez le sieur Vindicateur qui, sur son compte Twitter balance « J'ai feuilleté le catalogue de la vente des vins de l'Elysée (et me suis endormi au 52ème lot) ». Alors chers grands amateurs ne nous faites pas tout un foin à propos d’une vente qui va permettre de donner à la cave de l’Elysée une image plus conforme à la réalité de nos vins de toute la France et, rappelez-vous, que 90% des vins en cave à mon arrivée y sont encore, sauf ceux déjà servis, et, soyez assurés que nous ne servirons pas du mauvais jaja ni à Poutine, ni à Barack Obama, ni au roi des Belges ou à tout autre hôte de la République. Vraiment « Beaucoup de bruit pour rien » messieurs, certes un peu d’acidité ne nuit jamais, j’en conviens volontiers, mais je vous conseille de vous mettre un peu aux vins natures ça vous éviterait d’être aussi aigres et vindicatifs.


Vous m’accablez, me vilipendez, mais, citant Marc Aurèle, je n’en ferai pas grand cas : « Regardez-les, quand ils mangent, qu’ils dorment, qu’ils baisent, qu’ils se rendent aux… Et après, quand ils se donnent des grands airs, qu’ils se rengorgent, ou qu’ils s’irritent et vous accablent de leur supériorité. »  La France du vin n’est ni un musée, ni un conservatoire de raretés pour grands amateurs, elle est diverse, vivante, conquérante et ne la toiser qu’à l’aune de quelques Grands Crus prestigieux serait la réduire à la dimension d’une principauté. Le Taulier vient de m’informer que Michel Rolland venait de vendre Bon Pasteur à un milliardaire chinois link. Allez-vous lui remonter les bretelles messieurs les censeurs ou plier le genou comme vous savez si bien le faire d’ordinaire. J’en profite pour vous dire Bonsoir comme l’avait fait l’inénarrable Maurice Clavel !

 

Po/

Le Taulier

 

PS. Le premier jour de la vente aux enchères d'une partie de la cave de l'Elysée a dépassé les estimations, rapportant 295.663 euros, avec notamment deux Petrus 1990 adjugés à 5.500 et 5.800 euros.link 

La vente a rapporté, selon la maison de vente, 718.800 euros frais compris. Un montant correspondant à plus du double des estimations, notamment grâce à la vente de trois Petrus 1990 dont un adjugé à 6100 euros.


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Le catalogue ICI link et link

 

Et comme un bonheur ne vient jamais seul un grand Cru de François Morel 

 

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31 mai 2013 5 31 /05 /mai /2013 10:26

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C’est l’âge.

 

Je patine dans le potage.

 

Et puis j’avoue que je ne sais pas très bien ce qu’est un cépage car, de mon temps comme disait mon pépé Louis, on achetait du vin qui venait de quelque part. Nos cépages à nous ils n’avaient pas très bonne presse : Clinton, Noa, Jacquez, Herbemont, Othello, Isabelle… et les hybrides à numéro comme le 54-55 link par exemple… même que les Indirects ont obligé pépé à arracher, sans primes, les premiers. « C’est pourtant grâce à ces cépages que lors de l’invasion d’un insecte redoutable, le phylloxera, entre 1865 et 1885, nos vignes européenne ou Vitis vinifera ont survécu. Ces cépages, aussi appelés hybrides producteurs directs sont issus du croisement entre vigne européenne et vigne américaine qu’on appelle aussi Vitis labrusca ou Vitis riparia.


Lors de l’invasion du phylloxera, les vignes européennes se sont révélées très vulnérables contrairement à leurs cousines américaine qui montraient une réelle résistance. Les viticulteurs se sont donc résolus à croiser ces deux types de vignes afin de pouvoir continuer à cultiver leurs cépages européens de qualité sans avoir à craindre le phylloxera. Les cépages hybrides étaient nés. » la suite ICI link 


Vous comprendrez donc aisément qu’évoquer aujourd’hui pour les vendredis du Vin le Noa de ma jeunesse serait un véritable crève-cœur. J’en profite tout de même pour rendre hommage à « Mon maître vigneron : le frère Henri Bécot »link


Mais, comme ce vendredi 30 juin est pour moi un jour anniversaire, même si c’est hors sujet, vous ne couperez pas à mon long speetch…


Taulier 9 ans ça suffit !


Un bail, 3, 6, 9 c’est déjà beaucoup, beaucoup trop dirons certains.

 

Décroche !


Passe la main !


La monoculture intensive appauvrit, y compris celle du vin. Ce monologue je l’ai, dans ma petite Ford d’intérieur, depuis quelque temps, pour autant, tout laisser tomber, vous laisser tomber, prendre la clé des champs, fermer le barreau*, et ce seront les toiles d’araignées dans la grange, du chiendent dans l’aire et la friche dans les champs et les vignes. Et je ne vous dis pas la désolation qui s’installerait dans le chai. Rassurez-vous, ni coup de pompe, ni coup de boulgour, mais simplement, un grand besoin de renouvellement, une forte envie d’élargir plus encore l’horizon de mon espace de liberté, d’ouvrir plus grand les fenêtres sur le monde, de m’aventurer au-delà de notre petit cercle d’initiés. Lorsque je sens la routine pointé sa truffe j’ai moins de goût à l’ouvrage, je rousine*, je cherche, je ne tiens plus en place et, dans le cas présent, j’en arrive toujours au même point, à la même conclusion, si je veux continuer de chroniquer sur le vin il faut que reprenne mon bâton de pèlerin, que je sorte de Paris, que j’arpente à nouveau le terroir profond pour me redonner de l’élan.


Pour ne rien vous cacher à force de fréquenter, pour faire court, tous les lieux de dégustation éphémères de la capitale, et y’en a un fichu paquet, de plus en plus, dans tous les coins et recoins, je m’y sens de plus en plus mal à l’aise. Pas à ma place. Lorsque je débarque en des lieux exotiques, des restos chics ou des cambuses bobos, on pointe mon nom, on me confie un verre, un carnet de dégustation et souvent un crayon. Comme je n’ai que deux mains mon martyre commence. Vite je me propulse sur le champ de bataille où je contemple d’un air effaré, derrière des tables plus ou moins bien nappées, et vite souillées, un alignement de vignerons et vigneronnes troncs qui vont me servir gentiment un fond de verre de leur vin dans le verre syndical que je leur tendrai, verre que j’agiterai ensuite avec une inélégance, une gaucherie, d’un ridicule achevé, au risque de m’asperger, j’abrège mon Golgotha, ce fond de verre je l’ingurgiterai avec un air inspiré avant de régurgiter dans des récipients qui ne sont en général pas prévus à cet effet. Je devrais fuir mais je ne le fais pas, au contraire je passe, avec un air faussement dégagé, une forme d’inspection des troupes tel un général qui se dit qu’il serait mieux au mess des officiers à siroter. Bien sûr je croise d’éminents collègues, des gens dont c’est le job mais aussi une étrange faune dont je me dis qu’elle tue le temps ici. Quelques civilités et il faut y aller.


Que j’ai l’air con dans l’exercice de dégustation, ça c’est sûr mais ça n’est pas grave. Ce qui me pose question, et d’autres que moi devraient se la poser « est-ce que ma présence ici est justifiée ? », que fais-je là tout simplement ? Ne suis-je pas qu’un mauvais figurant encombrant mobilisé pour faire nombre afin de satisfaire le quota de crédibilité de l’agence ? Vous allez dire que j’exagère, que je force le trait à dessein. Je peux en convenir mais le bénéfice mutuel que nous devrions tirer les participants comme moi-même me semble souvent très mince. Je ne suis qu’un chroniqueur, pas un dégustateur. Quand je vois tous ces flacons je panique. Moi ce que j’aime c’est l’intimité, causer avec les gens, assis, échanger, glaner du grain à moudre en partageant le pain et le sel, en trinquant, en cherchant certains soirs la vérité au fond des verres, mais en ces lieux impersonnels je suis bien trop conscient que les vignerons n’ont pas fait le déplacement pour que je leur tienne la jambe (utilisant cette vieille expression française, que j’aime bien, j’ai évité le féminin). Alors vous comprenez mieux pourquoi j’ai besoin de me ressourcer au grand air.


Ce sont mes vaches, loin d’être folles, qui m’ont donné des fourmis dans les fesses lorsque je me suis retrouvé à passer tout un samedi après-midi dans une ferme des Monts du Forez. Alors je me suis dit c’est bien beau mon coco de chroniquer le cul sur ta chaise qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il grêle mais il faudrait que tu bouges à nouveau, tu fasses mouliner tes gambettes, pour aller puiser, au plus près des gens, du minerai pour raconter d’autres histoires. C’est donc ce que je vais faire, comme on le dit à la rentrée. Ces incursions éviteront bien sûr les grandes routes, j’ose même dire les biroutes*, mais emprunteront tous les chemins de traverses à ma disposition, le nez en l’air, la tête dans les étoiles, sans pour autant baguenauder, je prendrai mon temps sans forcément le perdre en poursuivant mes petites idées. Marauder sans vraiment chercher pour avoir la chance de tomber nez à nez avec celui ou celle que je désirais rencontrer. Voyez-vous, ce que je caresse comme projet c’est de ne pas en avoir, un peu comme la première fois où j’ai rencontré, chez lui, avant d’aller dîner chez le Pousson qui avait cuisiné du poulet, Patrick Hoÿm de Marien, l’emblématique président d’Embres&Castelmaure. Nous nous sommes assis. Nous avons conversé sur tout, la peinture, la céréaliculture de l’Ariège, les hommes des Corbières et du Midi, et rien, mais surtout assez peu du vin.


La monochromie engendre la monotonie. J’aime les couleurs, celles qui pètent, leur alliance, leurs dissonances et même si l’enseigne de ma crèmerie affiche « Vin&Cie » c’est bien sûr que son logiciel, comme disent les speakers de la télé, c’est le jus fermenté du raisin, mais, dès l’origine, lui a été accolé « l’espace de liberté » et ce n’est pas pour faire joli. Tout au long de ces neuf années la maison du Taulier s’est toujours efforcée d’élargir son horizon, d’ouvrir plus grand ses fenêtres sur le monde, de s’aventurer au-delà du petit cercle des initiés du vin. Ce qui m’a toujours surpris c’est qu’un noyau dur d’entre vous m’a toujours suivi, donc encouragé à repousser les limites de notre petit monde. Écrire pour écrire ne présente aucun intérêt, ce qui est intéressant pour vous, du moins je le crois, comme pour moi, c’est de nous aventurer sur des terres nouvelles en gardant notre dénominateur commun qu’est le vin sans pour autant ressasser, radoter, tomber dans la routine. Pour autant, je ne crois pas au changement pour le changement, à cette volonté forcenée de faire du neuf avec du vieux, de vendre le vaisselier de mémé pour acheter à la brocante du coin un superbe buffet en pur formica.


Comme je ne peux céder mon fonds de commerce en empochant un gros pas de porte ni ne veux opter pour la bonne vieille jachère qui consisterait à laisser pousser des herbes folles et des petites fleurs sur mon espace de liberté pour que les naturistes s’y ébrouent en proclamant que sous les pavés y’a de la vigne, j’ai décidé de revenir aux bons vieux principes de l’agronomie, pratiquer un assolement intelligent, une saine rotation des cultures et surtout revenir à une forme large de diversité, polyculture-élevage des mots où se mêleront prairies naturelles, la diversité des cultures en tous les sens du terme, des vignes, des ruches, des vergers, un potager, des vaches, des veaux et des couvées, de jolies fermières et d’accortes crémières, des blogueurs et des blogueuses qui se retrousseraient les manches, écriraient de belles chroniques joliment travaillées, une forme de petite maison dans la prairie posée sur les toits de Paris.


De façon moins bucolique voilà mon programme des temps qui viennent si Dieu me prête vie:


1-      Vin&Cie l’espace de liberté reste ouvert avec sans doute des horaires et des jours d’ouverture plus fantaisistes.


2-      Je continue de m’occuper de mes vaches.


3-      À la rentrée de septembre je redécouvre, dans les plis et les replis de nos terroirs profonds, le goût  de la conversation autour d’un verre en partageant le pain et le sel avec vous.


4-      Toujours en septembre je relance le club « Sans Interdit »


5-      J’ouvre une nouvelle crèmerie aux services du monde du Vin : « Influence&Confluences ». pour de plus amples renseignements prière de contacter le Taulier via son e-mail indiqué sur le bandeau tout en haut de ce blog.


Bonne journée à vous tous et, pour les parigots tête de veau, ceux des alentours proches et les de passage n’hésitez pas à me faire signe pour prendre un verre si tel est votre désir afin de fêter ces 9 années passées en compagnie de certains d’entre vous.

 

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31 mai 2013 5 31 /05 /mai /2013 00:09

Ne vous y méprenez pas votre Taulier préféré est sérieux de chez sérieux lorsqu’il relaie la campagne Fishlove link, lancée en 2009, par Nicholas Röhl, un restaurateur britannique spécialisé dans le poisson, pour lutter contre la surpêche. Pour attirer l’attention du bon peuple, ce cher Nicholas, a demandé à des stars de poser nues « avec une créature marine ». En 2012, le photographe Rankin avait mis en boîte Ben Kingsley avec un petit poulpe et Lizzie Jagger, la fille de Mick, chevauchant un gros thon. Cette année le photographe Alan Gelati a pris dans ses filets d’autres célébrités, dont Mélanie Laurent a qui pose nue, un « dormeur » dans les bras. C'est ICI link 


carton_fishlove.jpg

 

« Dormeur »  Le tourteau : Cancer pagurus, est un crabe roux virant au brun selon les influences de son environnement. Le tourteau du littoral se cache sous les pierres * et dans les trous d'eau au moment du reflux des marées. Il se distingue par sa carapace ovale, un ventre de couleur crème, des pattes velues et griffues, et surtout une paire de pinces redoutables. Son immobilité et sa lenteur l'ont fait affubler du surnom de "dormeur". C'est en réalité un vagabond, un migrateur qui parcourt parfois plus d'un kilomètre par jour, des côtes vers le large. Karabos - crabe en grec - a donné son nom au fameux marquis de Carabas de Charles Perrault. Sa chaise à porteurs (devenue carrosse, carabe) était si lourde, si pesante, que les laquais ployant sous les brancards, se déplaçaient en marchant...en crabe ».

* j'écrirais plutôt galets ou rochers


Pour la recette du tourteau en cheminée se référer à « D'Yeu que c'est bon ! » Le tour de l'île en 45 histoires et 45 recettes de Bruno Verjus aux éditions de l'Epure www.epure_editions.com  et ICI link  

 

Pour les parigots et parigotes tête de veaux, l’exposition  de la campagne Fishlove à la galerie Baudoin Lebon 8 Rue Charles-François Dupuis  75003 www.baudoin-lebon.com/ à Paris, mais repartira très vite, dès le 1er juin. D’autres séances photo sont prévues, dont une aujourd’hui sous la houlette de Denis Rouvre. Cette fois, d’autres people français devraient défiler, une morue ou une rascasse dans les bras. On attend avec curiosité cette nouvelle appertisation. 

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31 mai 2013 5 31 /05 /mai /2013 00:09

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Taulier 9 ans ça suffit !


Un bail, 3, 6, 9 c’est déjà beaucoup, beaucoup trop dirons certains.

 

Décroche !

 

Débranche !

 

Passe la main !

 

Laisse la place aux jeunes pousses qui cherchent la lumière !


Et puis comme tu le sais fort bien la monoculture intensive appauvrit, y compris celle du vin. Ce monologue il tourne, dans ma petite Ford d’intérieur, depuis quelque temps, pour autant, tout laisser tomber, vous laisser tomber, prendre la clé des champs, fermer le barreau*, et ce seront les toiles d’araignées dans la grange, du chiendent dans l’aire et la friche dans les champs et les vignes. Et je ne vous dis pas la désolation qui s’installerait dans le chai. Rassurez-vous, ni coup de pompe, ni coup de boulgour, mais simplement, un grand besoin de renouvellement, une forte envie d’élargir plus encore l’horizon de mon espace de liberté, d’ouvrir plus grand les fenêtres sur le monde, de m’aventurer au-delà de notre petit cercle d’initiés. Lorsque je sens la routine pointé sa truffe j’ai moins de goût à l’ouvrage, je rousine*, je cherche, je ne tiens plus en place et, dans le cas présent, j’en arrive toujours au même point, à la même conclusion, si je veux continuer de chroniquer sur le vin il faut que reprenne mon bâton de pèlerin, que je sorte de Paris, que j’arpente à nouveau le terroir profond pour me redonner de l’élan.


Pour ne rien vous cacher à force de fréquenter, pour faire court, tous les lieux de dégustation éphémères de la capitale, et y’en a un fichu paquet, de plus en plus, dans tous les coins et recoins, je m’y sens de plus en plus mal à l’aise. Pas à ma place. Lorsque je débarque en des lieux exotiques, des restos chics ou des cambuses bobos, on pointe mon nom, on me confie un verre, un carnet de dégustation et souvent un crayon. Comme je n’ai que deux mains mon martyre commence. Vite je me propulse sur le champ de bataille où je contemple d’un air effaré, derrière des tables plus ou moins bien nappées, et vite souillées, un alignement de vignerons et vigneronnes troncs qui vont me servir gentiment un fond de verre de leur vin dans le verre syndical que je leur tendrai, verre que j’agiterai ensuite avec une inélégance, une gaucherie, d’un ridicule achevé, au risque de m’asperger, j’abrège mon Golgotha, ce fond de verre je l’ingurgiterai avec un air inspiré avant de régurgiter dans des récipients qui ne sont en général pas prévus à cet effet. Je devrais fuir mais je ne le fais pas, au contraire je passe, avec un air faussement dégagé, une forme d’inspection des troupes tel un général qui se dit qu’il serait mieux au mess des officiers à siroter. Bien sûr je croise d’éminents collègues, des gens dont c’est le job mais aussi une étrange faune dont je me dis qu’elle tue le temps ici. Quelques civilités et il faut y aller.


Que j’ai l’air con dans l’exercice de dégustation, ça c’est sûr mais ça n’est pas grave. Ce qui me pose question, et d’autres que moi devraient se la poser « est-ce que ma présence ici est justifiée ? », que fais-je là tout simplement ? Ne suis-je pas qu’un mauvais figurant encombrant mobilisé pour faire nombre afin de satisfaire le quota de crédibilité de l’agence ? Vous allez dire que j’exagère, que je force le trait à dessein. Je peux en convenir mais le bénéfice mutuel que nous devrions tirer les participants comme moi-même me semble souvent très mince. Je ne suis qu’un chroniqueur, pas un dégustateur. Quand je vois tous ces flacons je panique. Moi ce que j’aime c’est l’intimité, causer avec les gens, assis, échanger, glaner du grain à moudre en partageant le pain et le sel, en trinquant, en cherchant certains soirs la vérité au fond des verres, mais en ces lieux impersonnels je suis bien trop conscient que les vignerons n’ont pas fait le déplacement pour que je leur tienne la jambe (utilisant cette vieille expression française, que j’aime bien, j’ai évité le féminin). Alors vous comprenez mieux pourquoi j’ai besoin de me ressourcer au grand air.


Ce sont mes vaches, loin d’être folles, qui m’ont donné des fourmis dans les fesses lorsque je me suis retrouvé à passer tout un samedi après-midi dans une ferme des Monts du Forez. Alors je me suis dit c’est bien beau mon coco de chroniquer le cul sur ta chaise qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il grêle mais il faudrait que tu bouges à nouveau, tu fasses mouliner tes gambettes, pour aller puiser, au plus près des gens, du minerai pour raconter d’autres histoires. C’est donc ce que je vais faire, comme on le dit à la rentrée. Ces incursions éviteront bien sûr les grandes routes, j’ose même dire les biroutes*, mais emprunteront tous les chemins de traverses à ma disposition, le nez en l’air, la tête dans les étoiles, sans pour autant baguenauder, je prendrai mon temps sans forcément le perdre en poursuivant mes petites idées. Marauder sans vraiment chercher pour avoir la chance de tomber nez à nez avec celui ou celle que je désirais rencontrer. Voyez-vous, ce que je caresse comme projet c’est de ne pas en avoir, un peu comme la première fois où j’ai rencontré, chez lui, avant d’aller dîner chez le Pousson qui avait cuisiné du poulet, Patrick Hoÿm de Marien, l’emblématique président d’Embres&Castelmaure. Nous nous sommes assis. Nous avons conversé sur tout, la peinture, la céréaliculture de l’Ariège, les hommes des Corbières et du Midi, et rien, mais surtout assez peu du vin.


La monochromie engendre la monotonie. J’aime les couleurs, celles qui pètent, leur alliance, leurs dissonances et même si l’enseigne de ma crèmerie affiche « Vin&Cie » c’est bien sûr que son logiciel, comme disent les speakers de la télé, c’est le jus fermenté du raisin, mais, dès l’origine, lui a été accolé « l’espace de liberté » et ce n’est pas pour faire joli. Tout au long de ces neuf années la maison du Taulier s’est toujours efforcée d’élargir son horizon, d’ouvrir plus grand ses fenêtres sur le monde, de s’aventurer au-delà du petit cercle des initiés du vin. Ce qui m’a toujours surpris c’est qu’un noyau dur d’entre vous m’a toujours suivi, donc encouragé à repousser les limites de notre petit monde. Écrire pour écrire ne présente aucun intérêt, ce qui est intéressant pour vous, du moins je le crois, comme pour moi, c’est de nous aventurer sur des terres nouvelles en gardant notre dénominateur commun qu’est le vin sans pour autant ressasser, radoter, tomber dans la routine. Pour autant, je ne crois pas au changement pour le changement, à cette volonté forcenée de faire du neuf avec du vieux, de vendre le vaisselier de mémé pour acheter à la brocante du coin un superbe buffet en pur formica.


Comme je ne peux céder mon fonds de commerce en empochant un gros pas de porte ni ne veux opter pour la bonne vieille jachère qui consisterait à laisser pousser des herbes folles et des petites fleurs sur mon espace de liberté pour que les naturistes s’y ébrouent en proclamant que sous les pavés y’a de la vigne, j’ai décidé de revenir aux bons vieux principes de l’agronomie, pratiquer un assolement intelligent, une saine rotation des cultures et surtout revenir à une forme large de diversité, polyculture-élevage des mots où se mêleront prairies naturelles, la diversité des cultures en tous les sens du terme, des vignes, des ruches, des vergers, un potager, des vaches, des veaux et des couvées, de jolies fermières et d’accortes crémières, des blogueurs et des blogueuses qui se retrousseraient les manches, écriraient de belles chroniques joliment travaillées, une forme de petite maison dans la prairie posée sur les toits de Paris.


De façon moins bucolique voilà mon programme des temps qui viennent si Dieu me prête vie:


1-      Vin&Cie l’espace de liberté reste ouvert avec sans doute des horaires et des jours d’ouverture plus fantaisistes.


2-      Je continue de m’occuper de mes vaches.


3-      À la rentrée de septembre je redécouvre, dans les plis et les replis de nos terroirs profonds, le goût  de la conversation autour d’un verre en partageant le pain et le sel avec vous.


4-      Toujours en septembre je relance le club « Sans Interdit »


5-      J’ouvre une nouvelle crèmerie aux services du monde du Vin : « Influence&Confluences ». pour de plus amples renseignements prière de contacter le Taulier via son e-mail indiqué sur le bandeau tout en haut de ce blog.


Bonne journée à vous tous et, pour les parigots tête de veau, ceux des alentours proches et les de passage n’hésitez pas à me faire signe pour prendre un verre si tel est votre désir afin de fêter ces 9 années passées en compagnie de certains d’entre vous.

 

* un barreau est une petite barrière en vendéen.

 

* rousiner : baguenauder sans trop savoir quoi faire en vendéen.

 

* les biroutes expression utilisée par un député gaulliste breton pour dénommer le doublement des nationales bretonnes dans le cadre du  Plan routier de cette province.


 

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30 mai 2013 4 30 /05 /mai /2013 11:00

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Ce dont je suis certain c’est que la réponse à cette question ne me vaudra pas un VIN/VIN de la part  de notre irremplaçable Fabrice Le Glatin.

 

Le très beau sourire en couvertrure de cette chronique est celui de Lauranie Choco ICI link j'adore le chocolat alors comment ne pas craquer... 


Donc, comme vous l’avez lu ce matin, le sieur Guigui nous avait entraînés lundi matin sur ses Terres du curé pour nous faire déguster ses amphores bio. Fabrice n’y était point donc ce n’est pas lui le lien.


Le soir, sur le coup de 7h et demi, j’ai fait un saut au Tupperwine choco Pineau Cognac de Fabrice au Wine by One de Stéphane Girard rue de Marignan. Pierre Guigui qui était plongé dans ses chiffres n’y était point, ce n’est donc pas lui le lien.


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Revenons enfin à l’information initiale brute telle que je l’ai lu dans l’organe de référence des catholiques Français : la CROIX. « Pénurie de vin de messe et d’hosties au Venezuela » link 


« Les pénuries alimentaires récurrentes au Venezuela ont atteint l’Église catholique qui envisage de réduire le nombre de messes en raison du manque de vin et de farine pour confectionner des hosties, a affirmé lundi à l’AFP l’évêque de Mérida (ouest du pays).


« La réserve de vin que nous avons à Mérida est de deux ou trois mois », alors que celle d’hosties « est très réduite (…) parce que les religieuses qui les confectionnent ont d’énormes difficultés à trouver de la farine de blé », a expliqué Mgr Baltazar Porras.


Le Venezuela est habitué aux pénuries de produits alimentaires et de consommation courante, comme le papier toilette, en raison d’une économie fortement importatrice mais où il est difficile d’obtenir des dollars à cause d’un contrôle des changes drastique imposé par l’État. Beaucoup de prêtres des régions andines du pays se fournissent en vin et en hosties à Cucuta, une province colombienne frontalière.


LE VIN DE MESSE À 16 DOLLARS LA BOUTEILLE


« Si nous n’avions plus les éléments pour officier, nous devrions réduire les célébrations de l’eucharistie, ce qui serait regrettable », a ajouté Mgr Porras.


Les difficultés de production de vin consacré proviendraient de la suspension d’une exemption d’impôts dont bénéficiait la production locale par l’entreprise Bodegas Pomar, filiale des Entreprises Polar – plus gros industriel agroalimentaire du pays. Le gouvernement a accusé à plusieurs reprises les Entreprises Polar d’accaparer les produits alimentaires de base. La fin de cette subvention a fait grimper le prix de la bouteille de vin de messe à 16 dollars  (12 €). »

AFP


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Certes je pourrais proposer :


1-      à Pierre Guigui d’inclure à l’avenir le vin de messe bio dans son grand concours mais ma suggestion n’apporte aucune réponse à la question posée.


2-      à Fabrice Le Glatin d’organiser son prochain Tupperwine sur le thème pain&vin de messe mais là encore je tirerais à côté de la plaque.


Alors mais où est donc caché ce fameux lien ?


Réfléchissez !


Vous donnez votre langue au chat ?


C’était pourtant simple : c’est MOI


Je vous sens un peu piégé, vous vous dites pourquoi le Taulier nous a-t-il entraînés dans un tel rébus ?


La réponse est aussi simple que la précédente : pour faire la courte-échelle à l’ami Fabrice Le Glatin, un gars qui travaille bien pour le service du vin. Sérieux, consciencieux, jovial, le Fabrice est dans le petit notre petit univers un type que j’aime bien et je n’ai pas trouvé d’autre moyen de le lui dire et de vous le dire. Continue Fabrice ! Toi t’as toujours VIN/VIN car tu les vaut bien...


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30 mai 2013 4 30 /05 /mai /2013 00:09

Le Pierre il sait jouer du tam-tam pour rameuter le ban et l’arrière-ban de la fine fleur des dégustateurs pour son Concours National des Vins Bio. Mais moi qu’allais-je faire dans cette galère chargée d’amphores de vins bios ? Faire plaisir à Pierre, voir de près puisque c’était à deux pas de chez moi, m’obliger à faire un truc que je ne sais pas faire : noter d’excellent à mauvais, en passant par très bon, bon, insuffisant l’aspect visuel, l’intensité olfactive, la qualité olfactive puis gustative, la persistance gustative d’un vin. Donner une note à mon impression générale. Tout ça dans un puzzle de chiffres. Pire encore, faire la description du vin. Et pourquoi ne pas aussi me demander de deviner son nom de baptême planqué sous la chaussette !


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Quand faut y’aller faut y’aller, remonter à vélo puis descendre la rue de Tolbiac pour se retrouver rue des Terres du Curé et me faire doubler par Véronique Raisin. Lorsque je pénètre dans le hall d’accueil de la Maison des Associations de Solidarité * je suis impressionné par le beau linge qui l’occupe. Y’a même des filles, chic ! Pour nous faire patienter nous avons droit à un trio de chanteurs bios tendance rétro. Et puis nous pénétrons dans le Saint des Saints, tables de 4 numérotées, boutanches encapuchonnées, verres, petit pain, serviette et liasse de fiches de notation. Dans ma petite Ford intérieure je me dis qu’il me faut m’incruster à une table avec une pointure. Je convaincs aisément Pierre de me laisser gagner celle, la n°26, où siège déjà Myriam Huet le top du top de la dégustation. Ouf !  Elle sera le chef de cabine car dans le petit jeu du concours des vins bio nous devons nous causer, nous recaler les uns par rapport aux autres afin au bout du compte de décerner des médailles or, argent et bronze.


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Rasséréné je m’aperçois enfin que je suis à une table de vins espagnols : 11 DDO Alicante, 3 DOC Alicante, 1 DOC Rioja, 1 DOP Utiel-Requena et une méthode traditionnelle Valencia par laquelle nous commencerons après avoir dégusté un échantillon de calage. C’est du sérieux, ça ne rigole pas chez le Guigui, d’ailleurs nous étions sur la haute surveillance de la DGCCRF et moi qui pensais faire le coup de la caméra cachée je me suis vite ravisé laissant ça à ceux qui font des docus pour Arte en se contentant de rabouter des bouts de ficelles. Et ça se dit journalistes en plus, je me gondole grave et je fais une petite batterie de photos.

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Guigui-024.JPGGuigui-016.JPGGuigui-017.JPGGuigui-009.JPGGuigui-015.JPGGuigui-012.JPGGuigui-010.JPGGuigui-014.JPGGuigui-015-copie-1.JPG

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L’exercice Guiguien à notre table se déroula avec précision et efficacité sous la houlette de notre Myriam et des deux autres dégustateurs qui sont des pros. Moi je me concentre, je fais les gestes qu’il faut faire, je crache proprement, je gratte comme besogneusement, j’échange, je pose des questions, je me cale et je m’aperçois que je ne suis pas totalement con. Même qu’à l’échantillon 472 je me contente dans la description d’inscrire médaille. Nous lui donnerons l’argent. Je récidive avec le 444 où je suis un peu plus prolixe « me plaît beaucoup, bien équilibré, agréable, belle amertume  en fin de bouche » et médaille. Nous lui donnerons l’or. J’adorais le 426 très vin nature mais mes coéquipiers n’étaient pas emballés. Nous avons terminé dans les temps. Myriam a rempli le PV. Nous l’avons signé et nous avons cassé une petite graine très sympathique en dégustant les nectars des tables d’à côté. Mon amie Aurélie est venue nous rejoindre avec son château de Baal et son superbe sourire.


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Tout était bien qui finissait bien. Une seule remarque par rapport à nos gentils vins espagnols : nos 3 médailles n’ont pas tout à fait le même poids spécifique que celles attribuées par d’autres tables d’un niveau bien plus élevé. Nous jouions en DRH alors que d’autres batifolaient plutôt en ligue 1. C’est le lot de ce genre de compétition qui mêle des compétiteurs de calibres fort différents mais comme les vins présentés ne boxent pas tous dans la même catégorie ce n’est pas très important.


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De  Pierre Guigui quelques précisions :


« Nous avions toutes les régions de France avec une belle avancée à Bordeaux qui restait à la traine en terme de développement jusqu'à présent. Nous avions 110 jurés en très grande majorité des pros de la dégustation plus quelques dégustateurs-observateurs. La fiche de dégustations est aujourd'hui la plus précise dans notre secteur. J'ai fait le choix de ne pas attribuer de médailles selon un barème car celui-ci ne respecte pas l'avis des jurés. Certains mettent une médaille d'or sur une note correspondant au barème de bronze par exemple. Le règlement se trouve sur le site il est valable dans l'ensemble sauf sur l'ouverture à l'étranger puisque nous faisons cette année une première tentative en invitant uniquement l’Italie, l’Espagne et le Portugal. »


 

  • « La MAS est née de la volonté d'un chef d'entreprise, Olivier Lafon, désireux de mettre son expérience et son argent au service de l'économie sociale. C'est ainsi qu'après s'être retiré des affaires, cet ancien patron de centres commerciaux a fait appel aux deux principales fédérations d'associations du secteur sanitaire et social de l'Ile-de-France, l'URIOPSS et la FNARS, pour mener à bien son projet :" »Beaucoup d'associations ont des problèmes de locaux, d'autres n'ont pas assez de subventions, d'autres encore manquent d'expérience et ont besoin de conseils. En les rassemblant, j'ai voulu créer un outil innovant pour leur permettre d'avancer plus rapidement et donc d'être plus efficaces… »

Palmarès 2013 du Concours International des Vins Bio et en Conversion


483 inscrits, 416 français et 67 vins étrangers

133 vins médaillés soit 27%.

Prix Marc Jolivet : Sud-Ouest, Cahors Rouge 2009, Malbec XL, Château de Lacapelle Cabanac

Alsace, Vin d’Alsace, Gewurztraminer Blanc 2010, Vendanges Tardives, Pierre Frick.

 

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29 mai 2013 3 29 /05 /mai /2013 11:00

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Approchez, approchez, braves gens, gentils vignerons et vigneronnes, je suis celui ou celle qui avec mes doigts agiles vais vous ouvrir toutes grandes les portes des réseaux sociaux qui vont vous donner un accès immédiat à la notoriété, à de braves acheteurs scotchés à leurs ordinateurs. J’avoue être fasciné par l’engouement que suscitent certains enchanteurs de l’Internet toujours à la recherche d’une nouvelle application, d’un outil merveilleux, fantastique qui exposés en PowerPoint attrapent les gogos beaucoup plus aisément qu’un papier tue-mouches. Ils confèrent. Ils exposent. Ils font bouillir leur petite marmite mais restent des nains du net. Qui donc jusqu’ici à fait fortune sur le Net : essentiellement les vendeurs de tuyaux et quelques précurseurs qui ont su se placer sur les bons vieux créneaux de vente traditionnelle de biens et de services en jouant sur la qualité et la rapidité : Amazon, voyages-SNCF, ventes-privées…etc Pour beaucoup d’autres intervenants c’est toujours et encore le temps des vaches maigres, de la fuite en avant, de la vente d’illusions.


Entendez-moi ou lisez-moi bien, je ne suis pas en train de minorer l’importance du Net, des réseaux sociaux, comme outils de travail, souples et efficaces pour faire de la prospection, du commerce ou du développement de notoriété. Loin de moi cette approche : je suis depuis 9 ans sur la Toile et j’y observe avec beaucoup d’attention les tendances et les évolutions. Simplement permettez-moi de souligner que la maîtrise des nouveaux outils du Net par ce qu’il est convenu d’appeler la génération Y ne vaut pas pour autant compétence pour ce qui est doit être introduit dans les tuyaux des réseaux sociaux. Dans ce domaine beaucoup d’intervenants en sont encore au bac à sable, à l’ânonnement de ce qu’ils baptisent marketing ou innovation, à la vente de pseudos-services qui déboucheront sur la désillusion et le désenchantement. Ce n’est pas être vieux jeu de souligner que la modernité ne se résume pas au ripolinage de vieilles recettes ou au relookage des étiquettes ou à l’organisation de campagnes de com. ou d’évènements dans des lieux branchés pour happy few qui écument ce genre de pinces-fesses.


Le contenu à insuffler dans les tuyaux du Net tout le monde s’en fout ou presque, ce qui compte c’est le flux, les followers, les retwitte, le buzz, l’agitation, la ronde des initiés qui se renvoient la balle, mais au bout des tuyaux du Net pour le cochon de payant, en l’occurrence les vignerons ou les interprofessions ou les négociants, risquent d’attendre longtemps les clients, ceux qui passent commandes, qui paient avec du bel et bon argent. Passé l’euphorie de la nouveauté, du langage branché, de la dernière application qui va tout faire péter, le réveil, pour certains, risque d’être douloureux, très douloureux. Ils vont s’apercevoir que l’on leur a vendu du toc, de la pacotille, du formica plaqué sur de l’aggloméré. Ça aura pour ceux qui auront fait confiance le goût amer des produits financiers toxiques vendus par les bateleurs en costume Armani, sérieux comme pouvaient l’être les banquiers, aux braves élus locaux pour adosser leurs emprunts. Bien évidemment ce retour de bâton ne bouleversera pas la planète mais enverra bon nombre dans le mur.


Même si ça fait vieux con j’affirme que l’expérience, et la transmission de celle-ci des installés vers les nouvelles générations sont, et resteront, la force et le dynamisme de nos sociétés déboussolées en mal de repères. L’irruption de nouveaux outils de communication, d’information, à une vitesse jamais connue, ne change rien à l’affaire. Ce ne sont que des moyens, le dur, ce qui compte, ce qui fait la différence, c’est qui transite par ces nouveaux canaux. Dans notre monde mondialisé, la négociation commerciale, face à nos nouveaux partenaires, se fait et continuera de se faire sur les réalités bien concrètes, bien terre à terre, et non avec les nouveaux jouets de la génération Y qui sont, que je sache, conçus et développés par des ingénieurs. En dépit de mon âge canonique j’ai jusqu’ici maîtrisé tous ces nouveaux outils pour en tirer parti au travers de ce petit blog alors je souris lorsque j’entends une charmante jeune fille me clouer le bec avec le seul argument de son jeune âge : « moi trentenaire… » Oui, j’en ai le double et ça ne donne pas à mes arguments deux fois plus de poids tout comme son diviseur par 2 ne les réduit pas à l’insignifiance. 

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