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22 juin 2013 6 22 /06 /juin /2013 10:24

Nos amis de la RVF qui sont très people s’interrogeaient gravement à propos de la dernière Fête de la Fleur organisée le 20 juin en clôture de Vinexpo au Château Lagrange (groupe japonais Suntory) : la forte augmentation du prix de la table 5000 euros fait grincer des dents : Y aura-t-il des chaises vides lors de la prochaine Fête de la Fleur ? Lire la suite ICI link 


Votre Taulier qui, dans l’ancien temps, s’en est tapé deux avait délégué sur les lieux un paparazzi et voici la galerie de photos  de Carole Bouquet, Anna Mouglalis et Michelle Yeoh  en « superbes en tenue médiévale » Vous pouvez la visionner ICI link Sans vouloir être mauvaise langue ça ne respire pas la franche et folle gaieté, y’a un petit côté empesé et notre Anna à l’air d’être ailleurs (si ça vous dit vous pouvez lire une chronique de 2008 L'inoubliée et l'indomptée : Dominique Sanda et Mouglalis Anna link 


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En revanche hier au soir après un excellent dîner en terrasse, oui-oui il faisait beau, dans le nouveau resto Simone, votre Taulier est monté jusqu’au bassin de la Villette au-dessus duquel est perché le bar le 61. link 

 

Photos et musique : le groupe de rock c’est FACE


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Alexia et Laurence

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22 juin 2013 6 22 /06 /juin /2013 00:09

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J’vous l’avions bien dit, comme le disait plaisamment le grand Jacques qu’a été mon maire à Paris « les promesses n’engagent que ceux qui les font », le dernier millésime  de Vinexpo a tenu les siennes c’est ce que nous rapporte  Frédéric Durand-Bazin dans le Figaro.fr « Même s'il est encore trop tôt pour faire un bilan de Vinexpo, les organisateurs se félicitent d'avoir accueilli cinq jours durant, au parc des expositions de Bordeaux, plus de 2 400 exposants provenant de 44 pays différents, 45 000 visiteurs et 1 200 journalistes. « La profession a bénéficié d'une croissance de la consommation mondiale de 10 % au cours des dix dernières années, explique Xavier de Eizaguirre, le président de Vinexpo. Et cette progression devrait se poursuivre au même rythme au cours des cinq prochaines années. » De quoi redonner du baume au cœur des producteurs français, qui ne cachaient pas dans les travées du salon leur inquiétude, compte tenu de la menace de guerre commerciale entre la Chine et l'Union européenne. L'empire du Milieu a, en effet, indiqué son intention de surtaxer l'importation de vins européens en représailles à la décision de Bruxelles d'imposer des taxes provisoires sur les importations de panneaux solaires, de cellules photovoltaïques et de composants chinois.


Le salon a été également marqué par la montée en puissance des exposants japonais, mexicains, turcs et chinois; un immense pavillon était même mis à leur disposition. À l'inverse, les maisons de champagne se font de plus en plus rares. Après Laurent Perrier et les marques du groupe LVMH (Moët & Chandon, Dom Pérignon, Ruinart, Mercier...), qui ont déserté Vinexpo depuis de nombreuses éditions, c'est au tour de Roederer et de Billecart-Salmon de se retirer, cette année, de l'événement. "Nous préférons privilégier Vinexpo Hongkong ou Prowein, le salon qui se déroule chaque année à Düsseldorf", explique-t-on dans l'une de ces grandes maisons de champagne. Sans compter le prix de la manifestation, qui conduit certains à faire des arbitrages entre les différents salons. "Entre la location du stand, les chambres pour dix collaborateurs et les vins que nous mettons en dégustation, c'est un budget de plus de 100 000 euros ! Et je ne parle pas des hôtels qui en profitent pour doubler voire tripler le coût de leurs chambres. » l'article ICI link 

 

Vous me connaissez je ne suis pas un gars contrariant et je n’ai pas le temps de me pencher sur les statistiques de Monsieur Beynat pour les analyser mais, ce que je puis vous dire, c’est que je n’ai jamais entendu dire par un dirigeant d’entreprise qu’il a dépensé 100 000 euros pour des prunes ou les beaux yeux de la princesse. Tout le monde est officiellement content, il ne reste plus qu’à faire la comptabilité de tous les grands exposants qui se sont retirés depuis 10 ans. La méthode Coué n’a jamais été d’une grande efficacité, la fuite en avant non plus d’ailleurs, se contenter d’une simple constatation de flux ne permet pas de s’ajuster à la nouvelle donne du marché et des salons concurrents. Pour autant Vinexpo conserve un grand attrait mais celui-ci se situe surtout hors le grand barnum des bords du lac : « des fêtes superbes, des inaugurations de chais… » en quelque sorte des off en des lieux qui ne sont pas de carton-pâte. Les autres off se développent et embellissent, continuer à les ignorer avec hauteur et suffisance, voire même à leur chercher des poux sur la tête c’est méconnaître les tendances d’un marché qui est celui des néo-consommateurs. Ce ne sont pas les invitations de blogueurs aux soirées châtelaines qui répondront à ces nouvelles appétences.


La transition est toute trouvée avec nos blogueurs et leurs lecteurs, c’est une étude de Vincent Gombault, de la division Conditions de vie des ménages de la très sérieuse INSEE : L’internet de plus en plus prisé, l’internaute de plus en plus mobile


« En 2012, trois personnes sur quatre résidant en France métropolitaine ont utilisé Internet au cours des trois derniers mois, contre seulement 56 % en 2007. La fracture numérique se réduit entre catégories sociales : Internet touche la quasi-totalité des cadres depuis 2007 ; quatre ouvriers sur cinq l’utilisent en 2012, contre un sur deux cinq ans auparavant. Des différences de pratique selon l’âge demeurent, mais l’usage de l’internet se banalise. De nombreuses fonctionnalités disponibles sur la toile sont de plus en plus utilisées. Achats mais aussi ventes en ligne sont ainsi de plus en plus sollicités ces dernières années.


Le développement accéléré de l’internet mobile accompagne ces évolutions : en 2012, 40 % des personnes résidant en France ont déjà surfé sur Internet, en dehors de chez elles, via un ordinateur portable, un téléphone portable ou un appareil de poche, elles n'étaient que 10 % cinq ans auparavant. » link 


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Sans transition vous comprendrez plus facilement qu’avec tout ce temps passé devant un écran, en plus de celui de la télé, fait que plus personne n’a le temps, même pas celui de se faire à manger alors y vont au supermarché acheter vite fait des pizzas au moins cher du moins cher. Rien que du bon : démonstration via Capital.fr


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Les astuces des industriels de la pizza ne manquent pas pour tirer les prix


Faux fromage, jambon à l’eau… Pour faire des pizzas à bas coût, les industriels usent parfois de recettes inattendues.


-          Carrefour, Leader Price : ils utilisent du faux fromage


-          DR.Oetker, Super U : ils réduisent la taille de leurs pizzas


-          Auchan, Carrefour : ils préfèrent la pâte à la garniture


-          Buitoni, Intermarché : ils remplacent les tomates par du concentré


-          Intermarché : il incorpore du jambon à l’eau


-         Picard : il opte pour une cuisson économique

 

-          Aldi, Sodebo : ils rognent sur les poids des ingrédients chers…


Le contenu de l’article ICI link 

 

Ci-dessous une vrai Pizza


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21 juin 2013 5 21 /06 /juin /2013 11:00

Pour l’été c’est encore un petit « accroc de vie » de votre Taulier griffonné sur ses petits carnets puis ensilé pour l’éternité que je propose à votre lecture accompagné d’une grande voix.

 

Dans sa cuisine nue sous son peignoir

La petite faisait des rêves bizarres

Elle chantait dans un bar de Zanzibar

Pendant qu’elle préparait le petit noir

De son légitime époux

Pour alimenter ses rêves fous

Elle branchait son transistor sur radio Khartoum

Et se gavait des chansons d’Oum Kalsoum.

 

Au son des lancinantes mélopées

Dressée sur la pointe des pieds

Elle se laissait aller au plus loin

Là où ses yeux trouvaient enfin le  point

De non-retour

Qui efface le désamour

Des petits bras de son amant besogneux

Ce sous-chef de bureau prétentieux

Qui ne tirait de sa nudité insatisfaite

Que des accents de défaite.

 

La petite rêvait de caresses

Du regard des hommes du désert

Envoutés par le déhanchement de son corps de déesse

Tétanisés par l’offrande de sa chair

Et lorsque le matin elle prenait le RER

Pour rejoindre son triste bureau du Ministère

L’éclat de ses yeux

Avait la couleur des hommes bleus.


 

 

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21 juin 2013 5 21 /06 /juin /2013 00:09

La Chine, la Chine, la Chine... Vinexpo ne pensait qu'à ça, aux chinois... Menaces sur les exportations... Investissements chinois... Vinexpo a attiré davantage de Chinois (+10%)... etc.

Alors parlons-en de la Chine...

 

Le Monde.fr d'hier


Ralentissement persistant 
de la croissance chinoise
La Chine a enregistré en juin sa plus forte contraction de la production manufacturière depuis neuf mois, nouvel indice d'un ralentissement de la croissance dans la deuxième économie mondiale, a annoncé jeudi la banque HSBC. L'indice PMI des directeurs d'achat publié par la banque est tombé à 48,3 en juin contre 49,2 en mai. Un chiffre supérieur à 50 marque une expansion de l'activité manufacturière, tandis qu'un indice inférieur indique une contraction. La contraction actuelle fait elle-même suite à une contraction beaucoup plus forte que prévue en mai, l'indice PMI de 49,2 ayant nettement dépassé à la baisse la prévision initiale de 49,6."Les secteurs manufacturiers sont tirés à la baisse par la détérioration de la demande extérieure, la modération de la demande intérieure et les pressions croissantes au déstockage", a estimé Qu Hongbin, chef économiste pour la Chine chez HSBC. La banque a indiqué qu'elle publierait son indice définitif de juin le 1er juillet. Cet indice, ainsi que d'autres indicateurs des directeurs d'achats, compilés par des établissements privés ou par le gouvernement, sont des éléments clés pour suivre l'évolution de l'économie chinoise, numéro deux mondiale. La contraction de la production manufacturière chinoise en mai était la première depuis sept mois.
Au premier trimestre, la croissance du produit intérieur brut (PIB) chinois est retombée à 7,7% en rythme annuel, après un léger rebond à 7,9% au quatrième trimestre 2012. L'an dernier, la Chine a connu sa plus faible croissance en treize ans, à 7,8%. Pékin a arrêté pour 2013 un objectif de croissance de 7,5%, au même niveau que l'an passé.

 

Le Cercle francophone de Yantai link  sous la signature de MICHEL HUMBERT m’a transmis le 31  mai 2013 ce texte sur le NINGXIA une région autonome de Chine qui investit dans la vigne et vin. Je le livre à votre lecture tel quel. 

 

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« Cette Région, fondée le 25 aout 1958, l'une des cinq régions autonomes de la Chine Continentale, située à  l'ouest de Pékin, 1 heure 45 d'avion de Pékin, en direction de la Mongolie Intérieure, se présente, comme une zone désertique de 66.400 km2 (deux fois la Belgique ou Taiwan), traversée de montagnes lunaires telles que les Montagnes HELAN et LIUPAN, irriguée par le Fleuve Jaune, et parsemée d'oasis, de plantations de forêts ( SUYUKOU NATIONAL FOREST ), tachetée de coulées de verdure entre les dunes, de " grasslands ", et de marécages, paradis des oiseaux aquatiques, comme le lac SHAHU, le lac HEQUAN, les sables mouvants de SHAPOTOU, près du désert TENGGELI  parcouru par les caravanes de chameaux et le YUEHAI NATIONAL MARSH PARK célèbre pour ses cygnes. Les oasis sont riches en mouton, lait et  miel. Sur le Fleuve Jaune, le QING TONG GORGE RESERVOIR  est une réserve nationale d'oiseaux protégés.


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Récemment, depuis moins de 10 ans,  près de 20.000 hectares de vignes ont été plantées sur le sable, de grandes propriétés viticoles ont été installées, le monde entier vitivinicole afflue dans le NINGXIA, dont les équipementiers français naturellement, ainsi que  toute la cohorte des œnologues internationaux. Le NINGXIA devient avec YANTAI (numéro un), XINJIANG, HEBEI et SHANXI, un nouveau haut lieu de la vigne et du vin en Chine. Les vins produits sont riches et haut en couleur. Le Gouvernement Central du NINGXIA à YINCHUAN (la capitale provinciale : un million d’habitants)  poursuit avec la plus grande ténacité ce programme de vignobles qui donne à la Minorité HUI (1/3 de la population totale de 6 millions d’habitants, l’une des 56 nationalités de Chine) une nouvelle prospérité et fait du NINGXIA une nouvelle frontière vitivinicole en Chine.


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Jusqu'à présent le NINGXIA était connu comme le premier producteur mondial de GOU QI (GOJI), ces petites baies rouges utilisées en Cuisine  et en Cosmétique. Maintenant, la région veut être reconnue aussi pour la qualité de son Vin. Plusieurs châteaux sont déjà sur la bonne voie : CHATEAU CHANG YU MOSER XV (développé conjointement par CHANG YU et la maison de vins autrichienne LENZ MOSER), CHATEAU HEDON, CHATEAU BACCHUS,  CHATEAU XIXIAKING link etc... Le YUQUAN GRAPE MANOR s'étend sur 4200 hectares, à 30 kms de YINCHUAN. De nouveaux venus comme LILAN VINEYARDS  ont pour credo absolu de privilégier la qualité, la quantité leur importe peu : c'est la démarche du NINGXIA .....Pour réaliser ce but de la plus haute qualité possible, un ensemble ambitieux d'un Institut du Vin et d'une Ecole de Vin est en construction sur 20 hectares, près de YINCHUAN, prêt à recevoir les premiers professeurs, œnologues et étudiants pour juin 2015, en liaison avec l'Université de Grenoble.


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 Le Patrimoine Culturel et Touristique du NINGXIA est également considérable.

 La région était déjà habitée il y a 30.000 ans : les vestiges de SHUIDONGGOU sont fouillés par les archéologues chinois et internationaux depuis des lustres. C'est aussi le berceau de la Dynastie chinoise des XIA de l'OUEST : 1038-1227. (Culture du Fleuve Jaune, XIXIA Dynasty)  dont le mausolée est à proximité de YINCHUAN (« les Pyramides Chinoises " ) : tombes de 9 Empereurs XIXIA et 250 autres tombes  royales. Vestiges du GREAT WALL. Le TEMPLE BAO'AN qui couvre 6895 m2  à ZHONG WEI CITY. Les grottes de XUMISHAN : 162 grottes creusées dans les falaises, abritant 500 statues et fresques bouddhiques. Musée de la Culture HUI a YINCHUAN, HUI Villages. Poteries et  Ecritures anciennes de la Dynastie XIXIA. HAIBAO  PAGODA (1500 ans) a YINCHUAN .Western Xia Museum à YINCHUAN, abritant 670 objets.


L'UNESCO a placé les célèbres chants hui " HUA' ER " sur sa liste des biens culturels intangibles du patrimoine de l’Humanité. Le " Xia Ye Chuan " interprété par SU YANG  est un " folk song " que chante et danse l'ensemble du peuple HUI.


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20 juin 2013 4 20 /06 /juin /2013 10:13

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De tout temps, depuis la nuit des temps, dans une communauté de travail donner un coup de main à son voisin, faire un geste discret lorsqu’il se retrouvait dans la difficulté, l’aider, s’entraider, partager même le peu permettait de cimenter les liens, de dépasser les antagonismes, d’assurer la survie des groupes familiaux. Les temps étaient dur, même très durs, la disette, la famine, les épidémies ravageaient nos territoires.


Ces temps sont certes révolus dans nos économies développées, mais les catastrophes naturelles frappent toujours aussi durement, sans préavis, de façon aléatoire des exploitants, des vignerons, les mettant en péril du fait de la fragilité économique et financière de leur micro-entreprise.

  

Face à ces coups du sort, toujours injustes, nous qui naviguons sur les fameux réseaux sociaux, nous qui sommes si prompts à nous enflammer pour des futilités, ne pourrions-nous pas remettre du contenu concret à la bonne vieille entraide communautaire ?


En voilà une belle idée ne pensez-vous pas chers confères de toutes obédiences qui, en ce moment, sous les ors et les paillettes de Vinexpo, déclarez votre flamme au vin ? Nous faisons partie de la communauté vigneronne pour le meilleur comme pour le pire, à nous de passer de la simple émotion à l’acte.


J’ai toujours eu de la pudeur face au malheur des autres et depuis dimanche les mots pour exprimer ce que je ressentais face à ceux dont les vignes venaient d’être ravagées, je ne les trouvais pas. D’ailleurs je ne les ai toujours pas trouvé alors je me suis dit qu’au-delà de l’émotion face à la peine, à la détresse, de ceux qui en quelques minutes ont vu le fruit de leur travail réduit à néant, le mieux que je puisse faire c’est donner de mon temps, et pourquoi pas de mon argent, à une initiative d’entraide.


Voilà, c’est écrit. Vignerons de Vouvray et de Montlouis, et d’ailleurs aussi, si vous le souhaitez je me tiens à disposition pour vous donner un coup de main.  


Amitiés à vous tous.

 

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20 juin 2013 4 20 /06 /juin /2013 00:09

Mon premier Vinexpo date de l’édition 1985,  comme mon Ministre Michel Rocard avait eu la bonne idée de démissionner dans la nuit du 3 au 4 avril 1985 pour des raisons très rocardiennes – je m’en souviens très bien, il rentrait de dîner chez Marc Riboud, le célèbre photographe, et ça m’avait valu de me faire réveiller par mon directeur de cabinet aux alentours de 2 heures du matin – j’avais récolté Henri Nallet alors conseiller à la Présidence de la République. Donc l’Henri, que je connaissais fort bien, était dans ses petits souliers pour aller inaugurer Vinexpo avec le maire de Bordeaux, Jacques Chaban-Delmas. Lui le natif de Bergerac, diplômé en sciences politiques et droit public à l'Institut d'Études Politiques de Bordeaux, se sentait petit garçon face à l’encore leste Chaban. Inauguration au pas de charge, serrage de louches et embrassades à tout va, « comment va le petit ? », prénoms à la volée, le maire de Bordeaux était bien le grand connétable d’Aquitaine. Par bonheur, le président de Vinexpo, le très courtois Jean-Paul Jauffret alors en charge de Dourthe-Kressmann, tenait notre Henri sous son aile en lui distillant tout sur les uns et sur les autres. Le déjeuner à la mairie fut aussi un grand moment. Bref, moi je suivais en m’entretenant avec la cohorte des journalistes qui accompagnait le cortège sans les bousculades que l'on connaît de nos jours.


Et puis, il y eut le Vinexpo de 2001 où le mercredi 20 juin 2001 je couchais la première phrase de mon rapport : « de retour d’une journée entière passée à arpenter les allées de Vinexpo…


L’Australie, la Nouvelle-Zélande, les USA, le Chili, l’Argentine, l’Afrique du Sud, la déferlante des vins du Nouveau Monde va-t-elle naufrager la viticulture du Vieux Continent. À Vinexpo, à en croire certains, la France vinicole, sûre d’elle et dominatrice, en serait la première victime. Déjà, sur le marché anglais, face à la coalition des pays du Nouveau Monde conduite par les australiens, sa part de marché s’effrite inexorablement.


Alors faut-il, comme le préconisent certains, nous délester de notre réglementation contraignante, faire des vins à la carte pour plaire aux nouveaux consommateurs, entrer de plain-pied dans l’univers impitoyable des marques mondiales, gérer notre viticulture pour qu’elle devienne pourvoyeuse d’une matière première standard pour wineries ?


Poser le problème en ces termes est le meilleur moyen d’éviter d’aborder les vrais problèmes de notre viticulture, et bien évidemment de s’atteler à la recherche des solutions. Pour ma part je crois que nous sommes en train de récolter ce que nous avons semé, nos échecs à l’exportation trouvent principalement leur source dans un manque de rigueur.


En effet, depuis toujours nous sommes, et nous restons encore, la référence dans le domaine du vin. Une telle position, doublée de celle de leader mondial sur le marché des vins et spiritueux, nous oblige à maintenir notre niveau d’excellence sur tous les segments du marché du vin.


Sous les grandes ombrelles que sont nos appellations d’origine contrôlée, surtout sous celles qui jouissent de la plus grande notoriété, s’abritent des vins moyens voire indignes de l’appellation. Succès aidant ou pression d’une demande momentanée une grande part de nos vins de pays, petits nouveaux dans la cour, se sont laissés aller, comme certains de leurs grands frères AOC, à confondre rendement administré, moyenne arithmétique, et qualité du produit. On optimisait la déclaration de récolte. Nous étions sur notre petit nuage, grisés, insoucieux telle la cigale de la fable, alors qu’il eût fallu capitaliser les dividendes de cette embellie en investissements commerciaux, en un pilotage fin de chacun de nos vignobles – quel que soit son statut juridique, sa notoriété – par les metteurs en marché. »link 


Rassurez-vous je ne vais pas passer en revue toutes les éditions de Vinexpo où je suis allé, un beau paquet, ce serait lassant et sans grand intérêt. J’applique le même traitement à la dernière édition, celle de 2013, pour la bonne et simple raison que, si j’en crois la communication de l’omniprésent directeur de Vinexpo, fort bien relayé par mes excellents confrères de la presse, assez peu enclin à toute forme de critique et plutôt adepte du décalque des communiqués officiels, tout va pour le mieux dans les cieux sans nuage de Vinexpo. Tout est sous contrôle, les flux sont bons, les blogueurs sont contents, la Chine se déploie partout et en tout lieu, on cause, on déguste, et que sais-je encore ? Les réseaux sociaux s’en donnent à cœur joie et le soir chacun peut mesurer son aura à l’aune de la hauteur de son invitation au château. Prière de consulter les classements et les prix de sortie des Primeurs SVP. Alors, évoquer les splendeurs du passé, l’alignement des tentes du bord du lac, tous les grands présents, serait faire preuve d’un bien mauvais esprit très mal venu et d’un défaitisme proche du déclinisme. Le monde change, les équilibres bougent, mais rassurez-vous bonnes gens Vinexpo imperturbable maintient son cap de vaisseau amiral avec son petit côté pagaille du côté du plan de circulation extérieur concocté par des pervers. Ce doit-être pour cela qu’il se délocalise. Je plaisante bien sûr.


Donc dimanche je suis allé arpenter les allées de Vinexpo après avoir petit-déjeuner dans le magnifique parc du château Siaurac. www.baronneguichard.com


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Ensuite, conduit par mon chauffeur sans casquette, cap sur Bordeaux-Lac ! L’idée me vient de me faire déposer au pied de la passerelle qui traverse le lac pour entrer dans le hall 1 de Vinexpo. Impossible, il nous faut faire demi-tour et nous manquons nous encalminer dans le réseau ferré du prolongement de la ligne de tram. Les abords sont toujours aussi bien entretenus dans le genre zone en semi-abandon. Tient, ils ont pourvu le parking d’abris coiffés de panneaux solaires, ça va plaire à nos clients chinois. Nous empruntons le génial plan de circulation et enfin François me pose à quelques encablures d’une porte pour que je puisse me rendre pédestrement dans le temple du vin. Ce que je fais mais à mon grand étonnement je pénètre par les coulisses sans subir l’apposition du badge qui me ferait entrer dans les statistiques officielles. Peu m’importe je ne vais pas ressortir pour re-rentrer badgé. Je commence mon périple qui consiste essentiellement à aller saluer et faire un brin de causette avec ceux qui tiennent buvette, pardon qui exposent. Mon Vinexpo est politique, j’assume et je hume. Mon ego est bien sûr flatté, mes chevilles enflent, pourtant j’évite de justesse de me casser le nez sur le cortège officiel en voie d’inauguration dans des allées peu peuplées. Jamais le dimanche ! Quand sonne l’heure du départ je repars en car pour sauter dans le tram qui m’amène à la gare. Je prends le TGV de Paris qui me dépose à Libourne après 30 mn de trajet. François est là et nous repartons au village. La suite de la soirée est sur Face de Bouc. link



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Reste le mystère des suites données à mon appel à vélo pour aller à Vinexpo ?

 

Il y en eu des suites bien sûr, des propositions, mais l’obligeance de mon ami François des Ligneris m’a fait opter pour une conduite en voiture de maître ce qui fut bien agréable. Cependant je vous dois quelques explications à propos du vélo. Je vous les livre

 

« Mon goût pour le vélo, le vélo urbain bien sûr, est ancien. Nos voisins du Nord de l’Europe le pratiquent massivement alors que chez nous le cycliste urbain est un intrus sur la chaussée. Je concède que, depuis l’irruption des Vélib en ville, le comportement de beaucoup de cyclistes s’apparente à celui des automobilistes et que la cohabitation est difficile y compris avec les piétons puisque certains prennent le trottoir pour une piste cyclable. Pourquoi s’en étonner, l’espace urbain est à l’image de l’état de notre société : une foire d’empoigne entre individus sûrs d’eux, prédateurs et incivils.

 

Et pourtant, en ville, le vélo est le moyen le plus écolo pour se déplacer rapidement car il n’utilise que notre seule force motrice pour avancer. Il est peu encombrant, silencieux, facile à utiliser et à garer en des lieux prévus à cet effet. Sa dangerosité est faible, ce sont ses voisins à moteur qui rendent sa pratique risquée. Bref, hormis les intempéries, la pluie surtout, le vélo en ville est un merveilleux instrument de liberté et de découverte. »


Mais votre Taulier jamais en reste de défi, si Dieu lui prête vie, vous promet de rallier le chœur de Vinexpo 2015 sur un vélo tout en bois pour vaincre la langue du même tonneau ! 


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« Des roues à la selle et des rayons au guidon, tout, excepté les pneus, est en bois. Jan Gunneweg a réalisé un vélo, son moyen de transport favori, à partir de sa matière fétiche. Le vélo, entièrement réalisé à la main est un vrai travail d’orfèvre, un travail de menuiserie qui a demandé près de 200 heures de travail à lui tout seul. Une vraie performance où le designer hollandais est arrivé au sommet de son art. 95% de la structure de l’engin relève de la menuiserie. En revanche, Gunneweg n’a dévoilé aucune caractéristique de son oeuvre, tant sur le poids que sur le type de bois utilisé. Malgré tout, ce vélo en bois reste une prouesse unique en son genre qui n’a, bien sûr, pas de prix. »

 

En voici quelques beaux spécimens : link et link et link et link


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19 juin 2013 3 19 /06 /juin /2013 10:18

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L’univers du vin est vraiment impitoyable, tous les coups sont permis. Hier dans une lettre à mon père link   j’évoquais les ingrats qui faisaient tout pour chercher des poux dans la tête aux dévoués. Mais pourquoi disais-je cela. Tout bêtement parce que je venais de lire ça dans Challenges :


« Je le vis comme un couteau que l’on me plante dans le dos. Au moment où nos efforts collectifs sont récompensés, quelques mécontents veulent tout saborder. »

 

Qui c’est qui qui a dit ça ?

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19 juin 2013 3 19 /06 /juin /2013 00:09

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Samedi au petit matin j’ai pris le train. Le chat de la voisine planqué dans mon bureau a été à deux doigts de me faire louper le TGV de Poitiers. Comme mes fidèles le savent j’allais en la capitale du Poitou débattre, en une Assemblée, sur le goût et plus précisément sur la féroce bataille que nous joyeux gaulois devrions livrer contre les forcenés de Bruxelles, jamais en reste d’un coup tordu, qui passent leur temps à tout pasteuriser, à émasculer les goûts forts des produits de nos terroirs, à gommer leurs rudes senteurs et, en le disant plus crûment, à nous faire chier. Accueillis à la gare nous filâmes en auto jusqu’à la maison du peuple, appellation non contrôlée du lieu des débats. C’est à la lisière du centre piétonnier, café, attente en picorant. Photo officielle avec Marianne dans les bras, qu’est-ce qu’il ne faut pas faire !  Ensuite, assis en retrait j’observais les invités, certains quêtant les regards « suis-je reconnu ? », d’autres vantant déjà leur fonds commerce, tel le sémillant Aymeric Caron, très j’ai écrit un livre choc (No Steak) et je vole très au-dessus de la piétaille.

 

L’heure est venue. La salle est au 3/4  pleine. Périco lance le débat. « Alors que Bruxelles multiplie d'une main des règlements aseptisant, elle favorise de l'autre les pratiques ultralibérales et leurs dérives mercantiles. Peut-on y voir plus clair ? Comment distinguer les progrès évidents en matière d'hygiène, des atteintes à la qualité et à la diversité ? Quel équilibre établir entre industries agroalimentaires et « fait à la main » ?  Je sens que c’est lui qui va faire le débat à lui tout seul. Mon interlocutrice Noëlle Lenoir, ex-Ministre des Affaires Européennes, ferraille contre Périco et moi j’attends car je n’ai nulle envie de me laisser enfermer dans un débat réducteur en noir et blanc. Quand Périco me donne la parole je la prends, non pour réécrire l’Histoire de la construction européenne mais pour tenter de mettre en perspective ses réalités, ses contradictions et les nôtres. Nul n’est indemne de reproches dans cette histoire, chacun porte sa part de responsabilité et il serait vain de se contenter d’un bouc-émissaire commode. Y ai-je réussi ? Je ne sais, mais j’avoue qu’en sortant j’avais le sentiment du devoir accompli.


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C’était l’heure du déjeuner. Nous allions à pied au restaurant. Une table officielle était dressée autour de la Présidente, par bonheur vu mon maigre statut je n’y étais pas placé sinon je me serais abstenu. Je hais ces tables où se pressent les happy few pour faire les beaux. Déjà beaucoup donné à  cet exercice officiel, grosse fatigue. Je déjeune avec plaisir en compagnie de Marcel Richaud et d’Eric Conan. Madame Royal s’esbigne en nous saluant de loin d’un signe de la main, mais nous ne sommes que du menu fretin. Nous revenons pédestrement à la maison du peuple. J’assiste à un petit morceau du débat sur les AOC dans une salle bien dépeuplée mais la concurrence de Michel Onfray était beaucoup trop rude. L’heure pour moi était venue de me rendre toujours pédestrement jusqu’à la cave, Le Fruit Défendu rue de la cathédrale. Les rues et les terrasses sont pleines d’adorateurs du Dieu soleil. J’entre dans l’échoppe, il y fait frais, le lieu est agréable, bien agencé en deux salles, cave à vins en premier puis lieu pour picorer et boire le soir. Bon moment passé à discuter avec William et à apprécier quelques belles quilles locales de vins nu. Retour au débat sur les pesticides, salle pleine et bonne appréhension des questions mais je devais partir prendre mon TGV pour Libourne. On m’y conduisait dans une « Ségolenette » électrique à 3 places, la MIA d’Heuliez.link


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Étrange journée pour votre Taulier, comme une parenthèse à peine ouverte et vite refermée, je ne suis plus fait pour ça, j’aime trop le vrai débat, donc une journée passée avec le sentiment d’être là sans vraiment y être, pour occuper un minuscule espace dans l’univers dominé par le paraître, mais, par bonheur, une journée non encore terminée et dans le TGV me menant à Libourne je me reconnectais à vous chers lecteurs en pensant que j’allais passer une belle soirée en un lieu que j’aime, l’Envers du Décor, une appellation qui cadrait bien avec ce que je venais de vivre au cours de ce drôle de jour. L’ami François Des Ligneris m’attendait à la gare et m’accueillait avec un large sourire. Avec lui c’est simple lorsque nous nous retrouvons nous nous contentons de reprendre notre conversation là où nous l’avions laissée. Comme en ce moment au village les conversations vont bon train sur ce que vous savez il m’était agréable de m’y retrouver.

 

C’était la fête au village, des tentes blanches à l’entrée, des happy few en rangs serrés, Etchebest aux manettes, intronisations, et nous de penser que de ne pas en être était vraiment du dernier chic. Vérification faites sans contestation possible sous les charmilles de l’Envers du décor où je retrouvais ce que j’aime par-dessus tout : le charme de la conversation. Bien évidemment ma réserve naturelle m’interdit d’aller au-delà de cette simple évocation. Tout le village saura avec qui j’ai dîné samedi soir mais pas vous. C’est rageant mais ça n’a aucune importance car votre Taulier n’est qu’un petit chroniqueur sans grande importance dont les écrits ne font guère trembler les piliers des magnifiques portails des propriétés du beau village – c’est la mode dans le vignoble. La nuit est douce, l’heure est venue d’aller se coucher car demain j’allais devoir aller arpenter les allées moquettées de Vinexpo. Bonne nuit les petits, le marchand de sable passait, une cloche sonnait, je dormais comme un bébé. Dimanche matin  par ma fenêtre ouverte j’entendais le coq chanter. Dans les rues vides du beau village sous un beau soleil naissant je partais rejoindre François chez « Pivoine et Café ».


à demain sur mes lignes si vous le voulez bien.

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18 juin 2013 2 18 /06 /juin /2013 10:04

Dans le TGV qui me ramenait de Bordeaux hier au soir j’ai lu un article dans Challenges qui m’a inspiré cette chronique qui prend la forme d’une lettre à mon père à propos d’une histoire de village, d’un beau village où je viens de séjourner.


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Cher papa qui n’a été que conseiller municipal de la Mothe-Achard,


En notre bas monde que tu as quitté, et tout particulièrement dans notre petit monde du vin que tu n’as jamais côtoyé, les ingrats sont légion, incapables qu’ils sont de reconnaître à sa juste valeur le dévouement de certains de leurs pairs qui, délaissant les sphères du monde des affaires, prenant sur leur vie familiale, leurs loisirs, leur plaisir, donnent leur précieux temps au bien public sans aucune contrepartie rien que pour que pour faire avancer le lourd char de la collectivité. Pour ce faire ces François d’Assises modernes cèdent, disent-ils, à la sollicitation de celles et ceux qui voient en eux des gens dévoués à la cause commune, pour se porter en avant, sortir du rang, occuper, j’ose même écrire, pour truster des fonctions de pure représentation. Leur curriculum vitae, au fil du temps, prend des allures d’une litanie bien emboitée de poupées russes. Ils ont commencé au plus petit niveau, discret et besogneux, pour se retrouver, alors que bien sûr ils ne l’ont pas souhaité, à leur corps défendant, aux étages élevés là où se prennent les décisions qui engagent le devenir de ceux qui leur ont mis le pied à l’étrier.


Des gens dévoués à la cause commune il en faut, et de tout temps il y en a eu et j’en ai croisé beaucoup. Toi papa tu étais de ceux-là et, en dépit de tes différents avec Mendès-France à propos des bouilleurs de crus, tu m’as élevé à son lait. Loin de moi l’idée de m’ériger en juge, ça t’aurais déplu papa, de distribuer des bons et des mauvais points aux uns et aux autres, ça t’aurais fait sourire. Simplement m’étonner que, lorsque des intérêts économiques majeurs sont en jeu et que la valeur d’un patrimoine privé dépend d’une procédure collective, la conception et la mise en forme puisse être influencée, en des enceintes publiques, d’une quelconque manière par ceux qui pourront en tirer un bénéfice personnel. De la confusion naît le soupçon et le dévouement commence à rimer avec dévoiement. Lorsque le costume est taillé à la mesure des intérêts de ceux qui l’ont conçu tout le reste n’est qu’habillage. Je fais référence à maman couturière qui taillait toujours elle-même ses patrons. Bien évidemment rien ne s’oppose à ce que des personnes privées, des entreprises, pour valoriser leur image, tirer parti des efforts qu’ils ont consentis, décident d’un commun accord de mettre en place un concours, un classement confié à des juges indépendants suivant un système de notations. Ce qui pose problème c’est lorsqu’un système privé vient se greffer à un édifice public construit au nom d’un patrimoine commun depuis des générations. Le risque est alors grand que la somme des intérêts privés sape les fondations du bel édifice. Se parer de nos grands principes face à nos concurrents, tout en les glissant sous le tapis, pour soi-disant se conformer à la modernité, est sans doute un bon calcul à court terme mais un très mauvais investissement pour le temps long.


Bien au-delà  des chicaillas des plaideurs, des mauvais procès, qu’ils soient d’intention ou fondés sur une argumentation, ne pas prêter le flanc aux attaques remettant en cause notre système basé sur le lien au terroir, à l’origine, me semble la seule cause commune qui vaille. Les paillettes de la notoriété, le contingent, relèvent de la sphère privée, de stratégies individuelles, de choix personnels, qu’il est normal de juger, de contester, d’approuver, sans que pour autant la face de l’édifice en soit changée, défigurée ou même restaurée. Ce qui compte vraiment c’est le socle, le dur, ce qui dure. Tout le reste me semble du vent, un vent, certes important lorsqu’il porte la tendance du temps, mais qui peut à tout instant tourner, cesser. Bref, et je m’en tiendrai là papa, ce qui me frappe ce sont les postures prises par nos dévoués sur des sujets qui engagent au fond notre avenir. Je les trouve insoucieux, dispendieux, incapables de s’élever au-dessus de leurs intérêts privés. Entendez-moi bien je ne mets pas en cause ces intérêts, tout à fait légitimes, mais conteste qu’ils soient parés du vernis de la collectivité. Alors les Saint Sébastien de théâtre, criblés de flèches, rappelle-toi papa du grand tableau de lui dans le transept  près de la porte de la sacristie, ne me tireront pas la moindre larme, ni compassion car, s’ils occupent le devant de la scène,  jouent les premiers rôles de « grand  serviteur » de la cause commune, ils se doivent d’assumer ce qu’ils sont ou plutôt ce qu’ils jouent avec plus ou moins de talent et de conviction.


La Toile, que tu n’as pas connue, nous n’avions ni téléphone, ni télévision au Bourg-Pailler, m’a permis de m’adresser à toi ce matin avec l’espoir que tu me lises par-delà les espaces infinis. Tu ne te fâchais pas très souvent mais lorsque tu fronçais tes épais sourcils je savais que tu contenais l’orage intérieur qui montait en toi lorsque tu entendais à la radio – nous faisions grand silence pendant les infos – certains propos de démagogues ruraux. Je profite de l’occasion qui m’est donnée pour te dire merci et t’embrasse.


Ton fils


PS. La photo de papa est un repiquage fait sur une photo prise à la sortie de l’église Saint-Jacques de la Mothe-Achard le jour du mariage de ma sœur Marie-Thérèse. La qualité du cliché s’en ressent mais ce fut pour nous le seul moyen de garder de lui une image car il répugnait à poser.

 

 

 

 

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18 juin 2013 2 18 /06 /juin /2013 00:09

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Ça faisait un moment que ça me turlupinait, je suis ainsi fait dès qu’une petite idée me trotte dans la tête je n’ai de cesse de trouver le bon bout pour raconter une petite histoire. Parfois de la coupe aux lèvres, si je puis m’exprimer ainsi, le chemin est court et je ponds en urgence. D’autres fois la gestation s’avère beaucoup plus longue, voire éléphantesque mais j’arrive toujours à mettre bas.


Tel est le cas aujourd’hui. Je résume :


-          Entrée de la petite idée dans la petite tête du Taulier : lorsque je suis allé début 2012 m’occuper du dossier Forez-Fourme dans le bureau de mon interlocuteur de la Direction Régionale de l’Agriculture une affiche sur la fête du « Fin gras de Mézenc » était apposé sur le mur (le premier WE de juin).


-          Réactivation de la petite idée dans la petite tête du Taulier : officiant du côté de Clermont-Ferrand en ce moment que lis-je dans le Monde alors que l’Intercités me charroie ?

 

« Contrairement au bœuf engraissé en deux mois avec des céréales, le fin gras est élevé lentement, explique Gabriel Gauthier, boucher clermontois. Son volume musculaire est peut-être moins spectaculaire mais ses qualités gustatives sont incomparables. »

 

Le secret de cette viande finement persillée - et « au goût de nature » selon M. Gauthier - tient à la spécificité de la flore fauchée sur le Mézenc. Plus d'une soixantaine d'espèces végétales ont été recensées dans ce foin. Parmi elles, des plantes typiques des prairies d'altitude, comme la bistorte, l'alchémille et la cistre. Aussi appelée fenouil des Alpes, cette dernière parfume le foin d'une saveur anisée prisée des bovins. C'est cette plante qui donnerait au fin gras son goût unique. « C'est en la faisant bouillir ou mijoter, dans un pot-au-feu ou un bœuf-carottes, que la viande exprime le mieux ses caractéristiques », dit Gabriel Gauthier, dont la boucherie exporte aussi d'Auvergne - sous vide, à destination des restaurants et des particuliers - ce précieux bœuf saisonnier.link

 

Je note : Boucherie Gauthier, 17, rue de la Boucherie, Clermont-Ferrand. Tél. : 04-73-37-57-07


Mais je ne vous dit pas tout pour ménager le suspense. Le texte entre-parenthèses est citation du site de l’AOC fin gras du Mézenc link 

 

Si vous ne souhaitez pas vous instruire vous pouvez zapper pour découvrir en fin de chronique le point de vue à 4 mains de l'ogresse qui a le plus beau coup de fourchette de Paris et du Taulier qui sait boire et manger...


Tout d’abord un peu de géo pour les petites louves et les petits loups qui pensent que Pyrénées est le nom d’une station de métro.


« A 1754 mètres d’altitude, le Mont Mézenc est à la charnière de deux ensembles distincts :


A l’ouest et au sud, de vastes plateaux dont l’altitude moyenne est de 1200 mètres, correspondant au très haut bassin du versant de la Loire. Chacun sait que plus long fleuve de France prend sa source au Gerbier de Jonc, qui est donc le sommet le plus connu du massif du Mézenc.


A l’est, le vaste cirque des Boutières, au relief tumultueux et original marqué par les fameux sucs du Mézenc, et dont les  nombreuses rivières descendent alimenter le Rhône.


Le Massif du Mézenc offre à ceux qui s’y attardent des paysages grandioses. De Saint Clément ou de Borée on embrasse à 360° un paysage où les « sucs » (dômes volcaniques) devancent plusieurs rangs de « serres » cévenoles, face à toute la chaîne des Alpes. De Moudeyres ou du Béage le regard porte sur un plateau infini surmonté des sommets les plus élevés du massif, quand, sur l’arrière, apparaissent le Sancy ou le Plomb du Cantal, et le Mont Lozère.


Si l’influence océanique y reste modeste, l’influence continentale y est beaucoup plus présente. En effet, l’hiver est long, la saison végétative particulièrement courte, le printemps furtif, l’été sec malgré des orages, l’automne indien. L’influence méditerranéenne est, elle, déterminante pour le Fin Gras : c’est elle qui permet la fenaison à haute altitude et le séchage sur pré. Le Mézenc est riche d’une flore et d’une faune particulièrement diversifiées. Il abrite de nombreuses espèces rares, et des mesures de protection et de valorisation des milieux les protègent : zone Natura 2000, ZNIEFF, réserve biologique domaniale, sites classés…


Le Massif du Mézenc se caractérise par son terroir situé à plus de 1100 mètres d’altitude. Cas exceptionnel en France, les hommes se sont installés à l’année sur ces hautes terres et vivent avec les contraintes liés à cette caractéristique. Leurs métiers, depuis longtemps, se sont aussi adaptés aux singularités locales. »


Maintenant parlons peu mais parlons bien de foin !


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« La qualité du foin de ces montagnes est très propre à l’engrais ; les prés nourrissent beaucoup de plantes aromatiques, l’herbe y est déliée et fine ; elle ne vient jamais fort haute… »


« Voilà bien longtemps que toutes ces vertus ont été découvertes et maîtrisées par les éleveurs du Mézenc. En 1680 on répertoriait dans l’inventaire d’un riche fermier la recette de la vente des bœufs de Pâques. En 1760 les communautés paysannes demandent aux autorités d’ouvrir les chemins pour se rendre aux foires de Fay et de Saint Agrève vendre leurs bœufs gras.


Cet engraissement traditionnel au foin est tout un art. Le foin le plus court, le plus fin est réservé aux bêtes à l’engraissement ; il faut donc non seulement le récolter dans les meilleures conditions (notamment météorologiques mais aussi de maturation) mais aussi pouvoir le retrouver facilement dans la grange. Les éleveurs organisent le stockage de façon très précise afin d’identifier la parcelle de pré dans chaque secteur de la grange. La traçabilité du foin est donc assurée en permanence, depuis le pré jusqu’à l’animal à engraisser pour le donner aux bœufs et aux génisses engraissés l’hiver ; car ces animaux auront le meilleur foin de la grange, le foin court, celui qui pousse le plus haut. Ceci signifie qu’il y a donc deux tris successifs du foin ; le premier est opéré (avec quel soin !) par l’éleveur ; le second par l’animal lui-même amené à devenir l’auteur de son propre destin.


Les « rois de l’étable » ainsi choyés vont progressivement au cours de l’hiver manger de plus en plus de foin, et de plus en plus du meilleur. Non seulement on ne les force pas à manger, on ne les gave pas, mais au contraire, ils choisissent leur pitance, et ce qui est laissé au fond de la crèche sera bon pour le reste du cheptel. Ils en veulent toujours plus ; autrefois les meilleurs éleveurs se relevaient chaque nuit pour « donner un réveillon aux rois de l’étable ».


Au jour le jour, l’éleveur conduit l’engraissement à la vue et au toucher ; et il dose en conséquence le volume de foin, le nombre de prises, les éventuels compléments en céréales. »


« C’est  la France centrale avec tous ses Vésuves éteints et revêtus d’une splendide végétation. Il n’est pas un point du sol qui n’ait été soulevé, tordu ou crevassé par les convulsions géologiques…je n’imaginais pas qu’il y ait au cœur de la France des contrées si étranges et imposantes ».


J.Carles, botaniste bien connu, auteur, entre autres, de la carte de la végétation de la France (feuille Le Puy-Valence) nous en dit plus sur la diversité, la qualité et l’originalité de la végétation du massif du Mézenc dans une étude publiée en 1943 par la Revue des Etudes Rhodaniennes.


« Les sources nombreuses et l’irrigation facile se prêtent bien à la multiplication des prairies caractérisées par les inflorescences légères et aériennes des Agrostis et par les fleurs de montagne qui viennent apporter leur note spéciale dans cette flore commune des prés fauchés : le Fenouil des Alpes (Meum Athamanticum Jacq) en particulier, très estimé pour le parfum qu’il donne au foin, devient très abondant dans les prés secs ».


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Cette plante, appelée « Cistre » localement, est l’emblème des prés de fauche du Mézenc. C’est « l’herbe à viande » disent certains. M. de Candolle, dans son « Voyage botanique et économique dans les départements du Centre », en 1811 signale même que parmi les plantes  médicinales récoltées spécialement au Mézenc figure le Meum Athamanticum qui est connu sous le nom de Cistre.


Typique de la flore des prairies alpines, cette plante, outre son arôme anisé soutenu, possède une particularité étonnante : alors que le bétail l’évite en vert dans les pâturages, il en raffole quand elle est sèche au milieu du foin.


Rarement fauchée et fanée dans les autres hautes terres du Massif Central ou dans les Alpes en raison de son implantation à une forte altitude, elle n’est donc ingérée abondamment que dans le massif du Mézenc. En effet la position particulière du massif, où l’on fauche jusqu’à 1500mètres d’altitude, en fait sans doute l’un des rares massifs ou cette plante aux qualités très spécifiques peut se retrouver dans la panse des bovins et, en tous cas le seul massif à tradition d’engraissement où elle puisse se retrouver dans la saveur de la viande.


La cistre n’est, bien entendu, qu’un exemple, essentiel, de la richesse et de l’originalité des foins du Mézenc puisqu’on y trouve toutes les plantes des prairies subalpines, ailleurs souvent cantonnées dans les pâtures estivales. »


Les fermes, les hommes et leur vie d’éleveurs


« Par leur architecture ou leur implantation, les fermes aux toits de lauze, genêt ou chaume d’autrefois témoignent encore de la nécessaire ingéniosité de ses habitants pour vivre à une telle altitude. D’immenses granges sont nécessaires pour stocker les grandes quantités de foin qui permettront de passer l’hiver, souvent long et rigoureux. Ce n’est pas tant la quantité de neige qui va être un facteur limitant en hiver, mais plutôt « la burle », ce vent qui souffle très fort, sans discontinuer et qui va créer des congères de taille impressionnante. Les routes deviennent alors rapidement impraticables, malgré le balai des chasse-neige. Le travail de l’éleveur ne s’arrête pas pour autant, il doit aller nourrir ses bêtes, être là en cas de vêlage…


Si la production du Fin Gras du Mézenc est encore modeste (environ 500 bêtes à l’année) ; l’élevage concerne la plus grande partie des actifs du massif et l’ensemble de l’économie locale est concerné. Valoriser l’élevage, le métier d’éleveur et boucher, maintenir un environnement préservé est une évidence pour qui veut faire vivre le massif.


L’agriculture occupe la plus grande part des actifs du Mézenc (plus de 40% de la population active) et l’élevage l’essentiel des agriculteurs. Ainsi plus de 90% de la surface agricole sont occupés en permanence par l’herbe : prés de fauche et pâturages se répartissent par moitié. Il y a environ 400 exploitations agricoles dont la surface moyenne est de 50ha et une exploitation occupe en général un à deux travailleurs. On constate également l’existence de nombreux GAEC. »


Le cahier des charges de l’AOC « fin gras du Mezenc »link 


Et maintenant Travaux Pratiques avec une OGRESSE Aux Lyonnais, 32, rue Saint-Marc, Paris 2e.


Toujours dans le Monde je lis « Aux Lyonnais, l'un des rares restaurants parisiens à proposer, de début mai jusqu'à la fin juin, du fin gras du Mézenc, le chef Frédéric Thévenet préfère le servir poêlé. Aux fourneaux de cette vieille ambassade de la cuisine lyonnaise, reprise en main, depuis 2002, par Alain Ducasse, ce Clermontois reçoit régulièrement de la boucherie Gauthier un arrière de bœuf de près de 150 kg. Bavette, entrecôte, côte de bœuf sont grillées au beurre, avec un peu d'ail, d'échalotes et de thym, accompagnées de haricots plats aux lardons et au jus de viande. »


Aucune hésitation consultation de mon ogresse préférée puis réservation aux Lyonnais.


Jeudi dernier il pleut il mouille c’est la fête à la grenouille mais je me risque à me rendre au resto à vélo et j’y arrive en passant au travers des gouttes.


J’attends mon ogresse en buvant un verre de Saint-Bris et en réservant la pièce de fin gras du Mézenc.


Elle arrive pimpante et rayonnante comme un oiseau du Brésil tel que celui qu’elle arbore sur son pull immaculé et pailleté.


Nous papotons puis nous commandons.


Planche de charcuterie pour l‘ogresse et œuf cocotte et écrevisses pour le taulier.


Le fin gras du Mézenc bien sûr pour deux saignants.


Le Taulier décrète le vin un Sérol Côtes Roannaise les Blondins cuvée Troisgros.


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Tout va bien le service est diligent et sympa, le pain est bon et la cervelle de canut excellente. Mon ogresse apaise son appétit et bien sûr fait des photos pour Twitter.


Excellentes les entrées.


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Puis vint le fin gras du Mézenc. Très bel aspect ! La viande est gouteuse mais un soupçon trop cuite. On sent sous la dent du potentiel aromatique mais ils nous semblent de concert que la dizaine de jours de maturation n’est pas suffisante pour que ce  fin gras du Mézenc exprime tout son potentiel. J’aurais mieux aimé une belle entrecôte filée de gras, persillée, plutôt que ce tende tranche réputé peu gras, certes excellent, un peu réticent à se livrer. Petite déception donc, sans doute avions-nous trop investi dans ce fin gras du Mézenc. Nous avons passé le message et sommes tout près à refaire l’expérience lorsque l’occasion se représentera et que notre goût pour une viande mûrie soit mieux intégré. Nous sommes des disciples de Le Bourdonnec. Sans doute sommes-nous encore minoritaire mais nos amis anglais, eux, nous ouvrent, pour une fois, la voie vers une viande de haute expression qui magnifie le travail de l’éleveur. Le fin gras de Mézenc mérite ce traitement de faveur. À  bientôt sur ces lignes pour suivre le bœuf*… aux Lyonnais… où nous avons bien déjeuner en dépit de nos bémols de grands amateurs de viande mature.


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Desserts puis faut y aller : il pleut des cordes mais j'affronte pour arrivé trempé comme une soupe à mon rendez-vous. 


* « Les animaux labellisables sont les génisses âgées de 24 mois au minimum et les mâles castrés âgés de 30 mois minimum, élevés sur les communes précédemment citées. Autrefois, les bœufs gras produits sur le Mézenc appartenaient à la race mézine, une race locale qui a disparu dans les années 1960. Aujourd’hui la plupart des animaux de race à viande sont acceptés. Ainsi, le cahier des charges prévoit que les animaux gras peuvent appartenir aux races bovines aubrac, charolaise, limousine et salers. Les animaux issus du croisement de ces races et de croisement entre mère abondance ou montbéliarde et père limousin ou charolais sont également autorisés. Les animaux de type culard ne sont pas acceptés par l'AOC. » Il faudrait peut-être aller vers les races rustiques plutôt que vers les grosses Rolls de concours pour obtenir une viande encore plus gouteuse qui se prêterait à une plus longue maturation...


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