Vin & Cie, en bonne compagnie et en toute liberté ...
Extension du domaine du vin ...
Chaque jour, avec votre petit déjeuner, sur cet espace de liberté, une plume libre s'essaie à la pertinence et à l'impertinence pour créer ou recréer des liens entre ceux qui pensent que c'est autour de la Table où l'on partage le pain, le vin et le reste pour " un peu de douceur, de convivialité, de plaisir partagé, dans ce monde de brutes ... "
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Bonne journée à tous, ceux qui ne font que passer comme ceux qui me lisent depuis l'origine de ce blog.
Jean Natoli l’auteur du « Guide pratique du Vin bio » Réussir sa conversion bio chez Dunod a eu la gentillesse de me faire parvenir son ouvrage. Je l’en remercie mais c’est, mon cher Jean, comme on dit dans la langue populaire, offrir de la confiture à un cochon. Mon bagage technique en toute chose, et dans le vin plus encore, n’est même pas un balluchon, il a l’épaisseur du papier à cigarette Riz-la-Croix. Donc, hormis la partie réglementaire, passe très au-dessus de ma pauvre tête de chroniqueur. Tout ça pour vous dire que je ne me suis pas lancé dans la lecture de ce Guide Pratique du Vin Bio.
Comme le disait fort à propos ma mémé Marie : « la bonne viande on la trouve chez un bon boucher ». Ce sage et judicieux précepte je l’applique à Jean Natoli, ingénieur agronome et œnologue conseil, et à son ouvrage : vous pouvez donc lui faire confiance c’est un professionnel du vin sérieux, ouvert, courtois, qui n’étale pas ses certitudes, ne joue ni à la star ni au gourou. C’est homme de l’art c’est-à-dire un praticien qui tente d’expliquer et de faire comprendre ce que fait la main.
« Réunir ces informations, les traiter, les ordonner a été un travail long et enrichissant, y compris pour un œnologue consultant auprès de nombreux domaines en agriculture biologique et lui-même producteur bio.
On apprend chaque jour et c’est passionnant »
J’apprécie cette humilité non feinte de Jean Natoli.
J’avoue, sans aucune honte que bue, que pour bien appréhender ce que représente la Chine pour la planète vin, il vaut mieux se rendre place des Etats-Unis au siège du groupe Pernod-Ricard pour rencontrer son DG Pierre Pringuet que d’aller dans les soupentes de Vinexpo pour entendre des soi-disant experts brasser des idées reçues.
Bien avant ce grand débat de la RVF à la française sur le « péril jaune », sous des trombes d’eau – j’espère que vous noterez l’à-propos de mon propos – je me suis rendu dans le bureau de Pierre Pringuet pour qu’il m’explique la stratégie du groupe « Capturing the wine opportunity in Asia »
Un petit rappel pour mieux resituer Pernod-Ricard dans le monde du vin. Au fil de ses acquisitions, en 1989, Jacob’s Creek en Australie, en 2005 avec le portefeuille d’Allied Domecq’s : Campo Viejo dans la Rioja, Stoneleigh et Brancott Estate en Nouvelle-Zélande et Graffigna en Argentine, de son désengagement en France avec la vente de la SVF à Pierre Castellink, le groupe Pernod-Ricard est devenu le n°4 de la vente de vins tranquilles dans le monde. S’ajoute à ce portefeuille, en France, le Cognac Martell et les champagnes Mumm et Perrier-Jouet.
D'après les simulations du groupe, Pernod Ricard était en 2011-2012 le premier opérateur asiatique de spiritueux occidentaux (concentrant 13 % des parts de marché). Entre 2002 et 2012, les ventes de vins et spiritueux du groupe ont été multipliées par 7 en Asie, alors que le groupe considère toujours « que le potentiel de développement asiatique est encore important ». Les ventes des cognacs Martell y soulignent ces tendances, comme les vins premium (+17 % en Asie).
Mais comme le note le Monde, en Chine « Près des deux tiers de l'activité proviennent de l'engouement des Chinois pour le cognac en général, et ses déclinaisons les plus luxueuses en particulier. Viennent ensuite les whiskys. La vodka et les vins – moins de 10 % des ventes en volume – sont considérés comme des relais de croissance.
En effet, « depuis fin 2012, le français a dû reconnaître que le marché chinois des alcools montre des signes de ralentissement. Une baisse de régime confirmée lors du Nouvel An chinois, moment privilégié des banquets et autres échanges de cadeaux. Les directives du nouveau gouvernement, soucieux de limiter les signes ostentatoires de richesse, couplées à un ralentissement de la croissance du pays ont un impact sur les ventes de cognac ou de whisky. Le très haut de gamme étant le plus touché. »
Sur les neuf premiers mois de l'exercice 2012-2013, « la croissance du chiffre d'affaire du groupe s'est ralentie (avec 6,65 milliards d'euros, + 4 % par rapport à la période précédente. Les marchés émergents marquent cependant un net coup d'arrêt dans leur développement (+10 %). L'Asie représente actuellement 40 % du chiffre d'affaires du groupe (la France en représente moins de 8 %). Le chiffre d'affaires en Chine du groupe affiche une hausse importante (+10 %), mais cette croissance est principalement due aux bons résultats du premier semestre. Les ventes ont été particulièrement décevantes durant le Nouvel An Chinois, restant stables par rapport à l'an passé. »
« Mais Pierre Pringuet, le patron de Pernod Ricard, en est sûr : le marché chinois des vins et spiritueux reste un territoire de conquête… »
Pierre, très pédagogue comme au temps de nos séminaires de cabinet à Conflans-Sainte-Honorine, a fait défiler sur une tablette ce qui fonde cette stratégie de conquête. Je vous propose donc de faire la même chose.
Sur Face de Bouc il est interdit de montrer ses seins, même Pascal Simonutti, qui pourtant « s’en bat les couilles »ICI link a dû planquer ceux forts beaux de Brigitte Lahaie link
Votre Taulier qui n’a pas peur des mots, surtout lorsque ce ne sont pas des gros mots mais des mots qui veulent dire très exactement ce qu’ils désignent, vous propose cette petite histoire glanée dans mon beau milieu de grands ingénieurs – dont certains savent manier l’autodérision – et que je trouve particulièrement savoureuse.
« Quand la vérité sort de la bouche des enfants ! Les gens trop érudits manquent parfois d'humilité.
Un jeune ingénieur fraîchement diplômé se retrouve dans le train assis à côté d’une petite fille.
L'ingénieur dit à la petite fille :
- Il paraît que les voyages passent beaucoup plus vite si on parle avec quelqu'un.
La petite fille le regarde et dit :
- D'accord, de quoi voulez-vous qu'on parle ?
L'homme fanfaronne :
- Et si on parlait de physique nucléaire ?
La petite fille lui répond :
- D'accord, mais avant, écoutez-moi bien.
Un chevreuil, une vache et un cheval mangent tous de l'herbe.
Pourtant le chevreuil fait des petites crottes, la vache fait des bouses plates et le cheval de grosses boules.
Comment expliquez-vous cela ?
L'ingénieur pantois, réfléchit un instant puis doit avouer :
- Ma foi, je ne saurais l'expliquer.
Alors, maligne et ironique, la petite fille lui dit :
- Comment voulez-vous que je vous explique la physique nucléaire si vous ne maîtrisez même pas un petit problème de merde ? »
Je n’étais pas présent à ce débat et je m’en tiens au compte-rendu paru en ligne publié sur le site de la RVF. Je ne sais si celui-ci reflète très exactement de la tonalité du débat ou si le sensationnel a été privilégié par la rédactrice de l’article Florentine Mähler-Besse mais, dans la mesure où le compte-rendu est publié par l’organisateur du débat la RVF, je suppose que le choix a été fait de mettre en avant les saillies dont je n’apprécie ni le ton, ni le fond. J’étais prévenu que « le ton était tranché et sans langue de bois » mais je ne m’attendais pas à un tel degré d’agressivité et à un tel niveau de suffisance. Avec de tels propos nous nous caricaturons, dressés sur nos petits ergots, arrogants et suffisants.
La palme de la suffisance revenant à M.Poëls qui après 3 petits séjours en Chine, pays qui comme chacun le sait est grand comme un mouchoir de poche, délivre des jugements sans nuances qui font les intertitres de l’article « AUCUN CHINOIS NE RÉCLAME DU VIN AU RESTAURANT » et « JE SUIS TOMBÉ SUR DES VINS IMBUVABLES ». Quand à Stéphane Derenoncourt il fait du Stéphane Derenoncourt « ILS NE SAVENT MÊME PAS CE QU’ILS VENDENT ! » et « Je n’ai personnellement pas envie de voir certaines appellations bordelaises se transformer en Chinatown ». Sous de telles affirmations péremptoires et agressives qui, je ne le nie pas, recouvrent bien sûr des réalités, on sent poindre notre goût immodéré à donner des leçons à la terre entière.
Ce qui est stupéfiant c’est qu’à l’origine l’intitulé du débat était : « France/Chine : avons-nous le même goût ? » et que très vite il ait glissé vers des jugements de valeur tant sur le consommateur chinois lambda et bien évidemment sur la capacité des chinois à produire sur le sol des vins… dit de qualité. Tout cela relève d’une grande confusion, une totale méconnaissance du marché du, des vins, comme si celui, dit des Grands Vins, constituait l’enjeu des temps à venir. Bref, même causes mêmes effets nous avons l’art de répéter les mêmes erreurs d’analyse qu’au tournant du siècle face à l’irruption des vins dit du Nouveau Monde. Certains, réfugiés dans leur tour d’ivoire, ou d’autres craignant de perdre la main, adoptent le ton de Mélenchon ou de Montebourg pour aborder des sujets importants comme s’ils avaient peur d’affronter la réalité d’une Chine grande puissance qui bien sûr peut être perçue comme une menace mais qui, dans le domaine du vin, est pour nous Français une opportunité à saisir.
Sans vouloir ironiser pendant que la RVF plaçait le sieur Jérôme Despey, illustre inconnu au-delà de nos frontières nationales, en tête de ses personnalités influentes du monde du vin en notre vieux pays qui se vit comme un grand pays du vin, Decanter plus au fait des réalités mondiale du vin plaçait lui un certain Pierre Pringuet, illustre inconnu en France tout DG du groupe Pernod-Ricard qu’il soit, sur la première marche du podium. Ce dernier m’a reçu la semaine passée pour m’expliquer en quoi, pour son groupe, très bien implanté en Chine, le vin constituait un relais de croissance. Bien sûr il s’agit de vins australiens vendus sous la marque Jacob’s Creeks, donc pour M.Poëls et Stéphane Derenoncourt des vins sans pedigree donc indignes de leur intérêt et pourtant ce sont eux qui s’imposent et vont s’imposer dans le cœur du marché chinois naissant de cette nouvelle classe moyenne. Ces consommateurs qui boivent « du thé à table, puis éventuellement du baijo, un alcool local qui titre 40° » et qui ne réclament pas spontanément du vin au restaurant, entreront dans l’univers du vin par cette misérable petite porte, et n’en déplaise au sieur Poëls entameront ainsi leur apprentissage du vin et nourriront ensuite leur culture du vin.
Quant à la qualité des vins chinois je me permets de vous renvoyer à un article de Jérôme Baudouin paru dans la RVF en juin 2012.
Voici le début « Emma Gao hier, Pernod-Ricard aujourd’hui. Deux mondes, deux visions de la viticulture. Et pourtant, ils semblent si proches. Le n°1 mondial des spiritueux et la jeune œnologue ont en commun d’appliquer des méthodes occidentales pour élaborer leurs vins. Et chacun dans son genre, avec son expérience et ses compétences, tire le meilleur de ce que la vigne peut offrir sur cette terre du Ningxia.
Cela peut paraître paradoxal qu’un géant comme Pernod-Ricard puisse rivaliser avec la jeune Emma. L’idée me saute aux yeux dès que je serre la main de Brett Richardson, le directeur technique de Helan Montain, le vignoble que Pernod-Ricard a mis en place au sud de yinchuan, et de Craig Grafton, le winemaker du domaine. Deux Australiens arrivés tout droit de Jacob Creeks, l’emblématique winery australienne de Pernod-Ricard, qui depuis cinq ans mettent en musique les vins d’ici. Les Australiens sont les maîtres de l’irrigation, ce n’est donc pas un hasard si Pernod-Ricard a confié les rênes du projet à ces deux Aussies […]
Voici la conclusion « On est très loin des vins "bodybuildés" auxquels on s’attendait un peu. Pour ne pas qu'ils soient trop marqués par le bois, Craig Grafton vinifie les vins dans des barriques d’un vin et ne fait venir ses fûts que de la tonnellerie François Frères, en Bourgogne. Ses vins sont irréprochables. Certes, ils manquent de profondeur et de tension, mais quand on voit les vignes, on comprend que Pernod-Ricard donne le ton et montre le potentiel que l’on peut tirer de vignes irriguées non loin du lit du Fleuve Jaune. »
Par bonheur dans ce débat il n’y eut pas que des outrances tels les propos de Mei Hong « une jeune femme polyglotte installée en Bourgogne où elle achète des vins destinés au marché chinois. Dans un français parfait, Mei Hong a rappelé que la découverte du vin était un phénomène récent en Chine et elle a encouragé les Européens à partir aider ses compatriotes à parfaire leur connaissance et leur goût du vin. » ou ceux tenus par un disciple de Denis Dubourdieu : Axel Marchal, docteur en œnologie et chercheur à la faculté de Bordeaux, qui « a ramené le débat sur le terrain du goût, évoquant les différences dans le ressenti qui séparent Français et Chinois. » Vous lirez leurs propos ICI link
J’invite les brillants esprits cités à lire l’excellent livre de Zeng Ruolin « Les chinois sont des hommes comme les autres »link et à consulter Carte des vins au restaurant LAN à Beijing (1) link et (2) linkde juillet 2008 pour inciter ceux qui se disent journalistes à aller enquêter sur le terrain des tables chinoises plus ordinaires au lieu de pérorer sur les estrades de Vinexpo.
Enfin demain « Le vin relai de croissance en Chine pour Pernod-Ricard » sera sur mes lignes.
En conclusion une petite question révolutionnaire dans le style Mao-Spontex « y font quoi ceux qui ne font pas de l’argent ? »
Notre homme se cache derrière un pseudonyme car il est connu comme le loup blanc de tous les bobos de Paris, plus particulièrement les addict de Télérama. C’est un virtuose qui allie talent d’écriture, sensibilité exacerbée, pertinence de ses accords les plus inattendus, finesse de ses références politiques et une culture encyclopédique. Il adore Paris, aiment les jolies femmes et le divan.
J’invite tout particulièrement, celles et ceux de mes confrères blogueurs s’intéressant à la table, à se pencher sur ce texte d’une profondeur abyssale afin d’affiner leur style et renouveler un genre qui a tendance à se cantonner dans les clichés, Instagram tout particulièrement. Excellente lecture et, si vous découvrez qui s’est glissé dans les oripeaux de ce critique gastronomique d’un autre type rien ne vous interdit de le révéler aux lecteurs du Taulier.
La critique ci-dessous concerne le restaurant Villa Nova de Fabrizio situé dans la Seconde Avenue de la Grosse Pomme.
« Chez Fabrizio, la touche artistique réside dansle poulet désossé à la Parmigiana de Spinelli. L’intitulé est au deuxième degré, puisqu’il a fourré le poulet de petits os supplémentaires, comme pour signifier que la vie ne doit pas être consommée trop vite ou sans précaution. L’obligation d’ôter constamment de petits os de sa bouche et de les déposer sur l’assiette donne au repas une sonorité mystique. On est obligé alors d’évoquer Webern qui semble ressurgir à tout instant dans la cuisine de Spinelli. Robert Craft, parlant de Stravinsky, suggère un intéressant rapprochement entre l’influence de Schoenberg sur les salades de Spinelli, et l’influence de Spinelli sur le Concerto en ré pour cordes de Stravinsky. À cet égard, le minestrone est un superbe exemple d’atonalité. Accompagné tel qu’il est de croûtons aillés et de petits morceaux de légumes, le dîneur, quand il le boit est obligé de faire des bruits harmonieux avec la bouche. Ces accords sont disposés selon un rythme précis, et se répètent dans un ordre immuable. La première fois que j’allai chez Fabrizio, deux clients, un jeune garçon et un gros homme, mangeaient leur soupe à l’unisson, et l’émotion fut telle qu’ils reçurent une vibrante ovation. Comme dessert, nous eûmes des tortoni, ce qui me rappela cette remarquable phrase de Leibnitz : « Les monades sont des fenêtres. » Quelle lucidité ! Les prix chez Fabrizio, sont, ainsi que me le dit un jour Hannah Arendt, « raisonnables sans être historiquement inévitables ». Je souscris à ce jugement. »
3 notes en bas de page :
1- « La pasta, en tant que mode d’expression du néo-réalisme italien, est bien mise en valeur par Mario Spinelli, le chef de chez Fabrizio.
2- Spinelli a milité des années durant dans les rangs du Parti communiste italien, et s’est révélé par l’inclusion subtile dans ses tortellini.
3- C’est grâce à Spinelli que la Cour Suprême déclara solennellement que « les hors-d’œuvre ont droit à une protection totale en vertu du Premier Amendement. »
Votre Taulier qu’a du nez sauf pour déguster a publié le 27 mai un Avis aux vignerons et au restant de la population sous la forme d’une interrogation : 2013 une année sans été ?link
Le premier jour de cet été fut potable, j’ai même pu dîner dehors chez Simone avant d’aller me dévergonder au bar 61 sur le bassin de la Villette.link
Depuis lors, sans me peler vraiment les glaouis, je n’ai pas non plus très envie de me balader en Marcel sur ma flèche d’argent pour sillonner un Paris où les belles qui ensorcellent restent emmitouflées sur les terrasses tels des oisillons frigorifiés.
Que faire comme s’interrogeait Lénine ?
Toujours faire face, ne jamais se laisser abattre, ce qui se traduit par l’irrépressible envie de retrouver les goûts du Sud en se réconfortant le corps. Alors sans hésiter je sors mes Pieds Paquets.link
Je rassure tout de suite les petites louves qui adorent se promener en repettos en hiver et en Uggs en plein été, sortir ses pieds paquets n’est pas la nouvelle tendance lancée par un styliste allumé qui fume la moquette.
Non, jeunes filles en fleur, c’est du vieux et c’est du lourd puisque la première trace des Pieds Paquets – pas mal non – remonte à 1476 au dîner offert par les chanoines de St Trophime d'Arles pour les funérailles de leur confrère Étienne Roberti. Ils sont apparus la première fois dans les recettes du livre de Clément Marius Morard en 1888 et leur réputation grandissante fera écrire à Blancard peu avant les années 1930 qu'ils sont « presque aussi renommés que la Bouillabaisse » marseillaise.
Comme du côté de Marseille on galèje grave il se dit qu’un cuisinier dénommé Ginouvès aurait élaboré la recette au XIXe siècle, dans le quartier de « la Pomme », en s’inspirant de la panse farcie écossaise et des tripes à la mode de Caen. Même si cette référence à « la panse de brebis farci » me plaît assez car le sketch succulent de Jacques Bodoin qu’il ne faut pas confondre avec notre Patrick qui lui est Baudouin. (Voir vidéo).
Plus sérieusement, du côté des abattoirs de Sisteron réputés pour ses agneaux, il se raconte que ce sont des chevillards astucieux qui auraient créé ce délicieux ragoût pour ne pas gâcher les abats délaissés par les clients délicats. Et puis, comme la France d’en haut et celle d’en bas a toujours existée, le dimanche de Pâques, alors que les familles aisées se régalaient du gigot de l’agneau pascal pour le repas familial, les foyers populaires récupéraient les tripes et les cuisinaient en paquets pour s’offrir, eux aussi, un festin pascal à la portée de leur maigre bourse.
Comme je n’ai jamais ni préparé, ni cuisiné des Pieds Paquets me contentant de les acheter chez le boucher de Goult, charmant village du Luberon – il a pris sa retraite et n’a pas été remplacé mais où vais-je acheter mes pieds paquets ? – je vous donne le lien pour vous initier link et vous pourrez visionner la vidéo de l’émission « LE SUD, vous en faites tout un plat « les pieds paquets » où Andrée 77 ans vous propose sa recette.
Pour accompagner votre assiette de Pieds Paquets le Taulier vous recommande un vin du Luberon, qui est la banlieue de Sisteron, il s’agit du tout nouveau-né de la maison Marrenon guidée par le sieur Jean-Louis Piton : AMOUTANAGE qui est un vin bio issus d’une sélection de parcelles éboulis calcaires situées au pied du massif du Luberon. Les Cépages : Syrah 60% - Grenache Noir 40% sont vendangés entre fin septembre et mi-octobre. Fermentation alcoolique à température entre 20 et 24°C. Extractions douces, macération entre 7 et 15 jours. Jus de goutte uniquement.
Comme il faut que je fasse tout pour chanter les louanges de la maison Marrenon chère au cœur de Jean-Louis Piton, je me dois de vous expliquer que l’amoutanage c’était tout simplement la transhumance des troupeaux de moutons dans le Luberon. Qui dira du côté de la Tour d’Aigues que le Taulier qui se décarcasse n’est pas le meilleur marieur Mets&Vins de la blogosphère. Faut-il que je vous dessine un mouton comme le demandait si gentiment le Petit Prince de Saint-Exupéry ?
« Le premier soir, je me suis donc endormi sur le sable à mille milles de toute terre habitée. J'étais bien plus isolé qu'un naufragé sur un rideau au milieu de l'océan. Alors vous imaginez ma surprise au lever du jour quand une drôle de petite voix m'a réveillé. Elle disait :
- S'il vous plaît. Dessine-moi un mouton...
- Hein ?
- Dessine-moi un mouton !
J'ai sauté sur mes pieds comme si j'avais été frappé par la foudre. J'ai bien frotté mes yeux. J'ai bien regardé. Et j'ai vu un petit bonhomme tout à fait extraordinaire qui me considérait gravement. Voilà le meilleur portrait que, plus tard, j'ai réussi à faire de lui. Mais mon dessin, bien sûr, est beaucoup moins ravissant que le modèle. Ce n'est pas de ma faute. J'avais été découragé dans ma carrière de peintre par les grandes personnes, à l’âge de six ans, et je n'avais rien appris à dessiner, sauf les boas fermés et les boas ouverts. »
A l’appel de la FNSEA et du CNJA les éleveurs français manifestaient dimanche sur l’esplanade des Invalides à Paris link. Explications de Xavier Beulin, le président de la FNSEA, « d’abord un défilé avec tracteurs et animaux de Montparnasse aux Invalides et un deuxième temps plus convivial sur l’Esplanade des Invalides où les Parisiens seront invités à déguster des produits de terroir. Nous voulons que cette journée soit un moment fort de rencontres et d’échanges avec le public dans la continuité de ce que nous faisons au Salon de l’Agriculture. » La suite ICI link
Seul à se dresser contre l’argumentation de la FNSEA, le boucher récidiviste Yves-Marie Le Bourdonnec, qui m’a fait parvenir dimanche après-midi cette lettre que je publie.
« A l'instar de « mes amis » de la confédération des bouchers et plus particulièrement mon « camarade » H.Desnoyer. Je ne soutiens pas la manif des éleveurs à Paris ce dimanche. Cette manif est orchestrée par la FNSEA du seigneur tout puissant céréalier Xavier Beulin, qui aime se rendre solidaire des pauvres éleveurs pour mieux monopoliser les subventions de ses monocultures à chaque intempérie. Tout le monde sait que l'élevage Français est en faillite faute de ne pas avoir su produire une viande écologique, durable et indépendante de la spéculation des céréales mondiale. Je préfère leurs proposer comme je le fais avec mes éleveurs un nouveau modèle adapté aux monde actuel et les payer pour la qualité de leurs viande. Tout le monde sait aujourd'hui que le prix au kg de viande d'une Blonde d'Aquitaine est faussé par l'exportation de nos veaux mâles et par les subventions aléatoires. Ça me fait marrer tous ces mecs de droite qui prônent un modèle ultra-contrôlé et dépassé par l'UE.
Yves-Marie LE BOURDONNEC
Va pas se faire beaucoup d’amis l’ami Yves-Marie mais il n’en est pas à son coup d’essai, c’est un récidiviste qui dans son livre « L’effet bœuf » publié chez Michel Lafon en 2012, critique ICI link, Y-M Le Bourdonnec se définissait d’emblée comme un «boucher en colère ». Ce talentueux jeune homme se pose des questions à partir des constats qu’il a fait en explorant tous les modes d’élevage sur notre planète : des USA à l’Espagne en passant par la France, le Brésil, l’Afrique. Je vous invite à lire son livre de combat, celui de la bonne viande. Il est bien argumenté, dérangeant, irritant parfois, mais d’une grande sincérité. Il soutien, ce qui peut paraître paradoxal pour un boucher, « que manger trop de viande, c’est mauvais pour la santé. Mais on peut trouver un juste milieu. Plutôt que d’en avaler tous les jours, limitons notre consommation en achetant du bœuf de qualité deux fois par semaine, ça suffit largement. »
Yves-Marie sait bien qu’il va se faire taxer d’élitisme, d’être un boucher de bobos, de vendre cher de la bonne viande à ceux qui en ont les moyens. C’est l’éternelle réplique de nos « amis » de la GD qui disent défendre le pouvoir d’achat des plus modestes en vendant le moins cher du moins cher. Ça débouche sur les lasagnes de bœuf au cheval. Pas simple de prendre le virage proposé par Yves-Marie soit « revenir aux origines : et si les vaches mangeaient de l’herbe ? En France, il faudrait tout reprendre depuis le début. Les éleveurs ne s’en sortent pas. Ce n’est pas normal ! C’est inacceptable de voir le tarif bradé que leur donnent au kilo de carcasse les géants comme Bigard/Socopa ou Jean Rozé (ndlr. Filiale d’Intermarché). Les grandes surfaces ne se posent pas de questions. Elles ne s’attardent pas sur la qualité, elles écoulent de la marchandise au détriment des consommateurs qui subissent le revers de la médaille. Elles veulent prendre de plus en plus de puissance. »
Yves-Marie n’est pas très tendre, encore un paradoxe, avec ses confrères les bouchers « qui ont choisi la facilité en se contentant des labels à la noix qui ont fleuri sur le bœuf : « label Rouge », « L’Original », « Le bœuf de tradition bouchère », j’en passe et des meilleurs ! Pourquoi existent-ils ? Simplement pour que les professionnels n’aient pas à se déplacer dans les campagnes. On leur fournit des bêtes qui répondent à un cahier des charges, pas à un objectif de qualité. Ils ne savent pas comment elles ont été élevées. Les bouchers, s’ils pouvaient avoir une vache qui n’a que des côtes de bœuf et des faux-filets, ils signeraient tout de suite. Le système a touché le fond, mais on continue de creuser sa tombe jour après jour. »
Que propose notre boucher en colère ?
« J’ai choisi de travailler en direct avec des éleveurs avec, en toile de fond, deux volontés. La première : que mon client, quand il franchit la porte de ma boutique, trouve de la bonne viande. La seconde : de bien rémunérer mes agriculteurs afin qu’ils gagnent bien leur vie. Quand on réunit ces deux conditions, tout fonctionne. Nous sommes moins de 10% en France à avoir opté pour cette solution. C’est une goutte d’eau dans un océan de désolation. »
Mon interrogation, pour la viande comme pour beaucoup de produits alimentaires, face à ce combat de David contre Goliath c’est quelle est la part de la population dans les nouvelles générations qui veut consommer bon et payer en conséquence ? J’ai des doutes sérieux et je reprendrai la boutade de Serge Papin de Système U « Téléphonez moins et mangez mieux ! »
Allez chercher des acquis chez l’unique buraliste du bourg pour faire circuler des mouts et tenir les 10 ter pour la distillation de la goutte, j’ai pratiqué. Les Indirectes qui débarquaient à l’improviste pour tenter de coincer les gars qui distillaient sans droits ou plus que leurs droits, j’ai connu ça à la maison puisque papa avait un alambic mobile. Alors pour moi l’expression « ça durera sûrement moins longtemps que les contributions indirectes » à toujours eu une saveur particulière. Enfin, j’ai le souvenir d’avoir plaidé chez Charasse, alors Ministre du Budget, dans son bureau avec bretelles et cigare incorporés, pour que les douaniers ne rejoignent pas les Indirectes. Je m’abstiendrai de vous livrer sa réponse laconique.
Tout ça pour dire que, en arrondissant les hl (pour les chiffres voir le tableau ci-dessous), :
121 672 déclarations de récoltes ont été souscrites en 2012 pour une superficie de 754 853 ha dont 447 744 en AOP, 191 615 en IGP, 40 488 en VSIG et 75 006 en vins aptes au Cognac ou Armagnac.
En AOP : 10,3 Mhl de vins rouges, 6,6 Mhl de blancs et 2,7 M hl de rosés.
En IGP : 7,2 Mhl de vins rouges, 2, 9 Mhl de blancs et 1,9 Mhl de rosés.
En VSIG : 1,1 Mhl de vins rouges, 553 500 hl de blancs et 282 000 hl de rosés.
La France produit donc en 2012 : 41,3 Mhl de vins, dont 18,7 Mhl de rouges, 10,9 Mhl de blancs (ce chiffre est fort car il regroupe les vins blancs aptes au Cognac et Armagnac 7,5 Mhl) et 4,9 Mhl de rosés qui du fait de la remarque précédente occupent la seconde place des vins consommés en l’état.
Le Languedoc-Roussillon occupe la première place en volume 11,9 Mhl devant Charentes-Cognac 7,6 Mhl et l’Aquitaine 6,3 Mhl.
L’Aquitaine est en tête des AOP 5,9 Mhl devant la Vallée du Rhône-Provence 3,3 Mhl et le Languedoc-Roussillon 2,5 Mhl.
A noter les 2,2 Mhl de la Bourgogne à parts presque égales entre blancs 1 Mhl et rouges 890 000 hl, les 1,9 Mhl de la Champagne et les 1,5 Mhl du Val de Loire qui produit plus de rosés 515 000 hl que de rouges 430 000hl.
Avec 8,6 Mhl d’IGP sur 13 Mhl produits le Languedoc-Roussillon est hégémonique.
A noter le nombre important de déclarants en Bourgogne par rapport à la superficie : 14 208 alors que l’Aquitaine en compte 12 036 et le Languedoc-Roussillon 23 157.
En AOP blanc l’Alsace 1,059 Mhl et la Bourgogne 1,087 Mhl font jeu égal.
Les ex-vins de table devenus VSIG sont réduits à la portion congrue 1,9 Mhl.
Les 763 déclarants des départements non viticoles sont recensés dans le tableau ci-dessous.
« Drôle de climat, dans une indifférence molle et mortifère, nous nous enfonçons sans même savoir quand est-ce que nous allons toucher le fond… » Mon interlocuteur, un ami d’enfance retrouvé lors d’une remise de médaille, ne me parlait pas, comme la France entière, de la foutue météo qui nous gratifiait soudain d’une canicule violente alors que nous avions ressorti nos pulls, mais du climat politique. En retrait, pendant le discours du Ministre, alors que je m’ennuyais ferme, une main s’était doucement posée sur mon épaule. Je m’étais retourné. Lui. Il n’avait pas changé, svelte, élégant, les yeux rieurs, seuls ses cheveux taillés courts avaient virés du noir de jais au blanc. Discrètement nous nous étions retirés, et familier du lieu dans le couloir il m’avait pris le bras pour m’entraîner vers un petit salon en rotonde qui donnait sur le jardin. Il portait un jeans et un polo noir. Pieds-nus dans ses Richelieu, je lui trouvais un faux-air de John Malkovich. Je le lui dis. Il s’esclaffa. « Tu n’es pas le premier. Je ne comprends pas pourquoi on me trouve une ressemblance avec lui… » Je lui rétorquais « l’allure ». Il souriait en me proposant d’ouvrir une bouteille de champagne. Le ciel plombé transpirait. L’orage s’amassait. « Une cuvée Louis de chez Tarlant ça te dit ? » J’opinais tout à la joie de ces retrouvailles. Mon ami, grand expert de la carte électorale, revenait de Villeneuve-sur-Lot. Pour lui Buisson avait électoralement raison, la perméabilité entre la droite dite républicaine et le Front National était maintenant une réalité. Sa formule « La France des invisibles est devenue visible », matérialisée par la mobilisation contre le mariage pour tous, était bien une révolution culturelle. Sa référence à Lénine lorsqu’il parle de la politisation de catégories jusque-là réfractaires ou indifférentes à l'égard de la chose publique, pointe la faiblesse de la droite modérée tendance Fillon considérée comme une moindre gauche ou, pour reprendre le mot de Muray, une « petite gauche de confort ». Le sigle martelé par la fille de son père : UMPS est ravageur car il vérole les électeurs de la bonne droite. Le ressort est cassé. Le Front Républicain n’est que le mur lézardé des pourris du système. Place aux démagogues de tous poils, le petit peuple veut du balai même s’il n’accorde que peu de confiance dans les compétences des candidats frontistes et dans la capacité de la grosse blondasse à gouverner.
« Il se peut que dimanche soir, entre la poupée Barbie Maréchal-Le Pen et cette enflure de Collard va venir se glisser le jeune morveux de Villeneuve-sur-Lot Étienne Bousquet-Cassagne flanqué de son maître-chien Michel Guignot dépêché par la direction parisienne pour le tenir en laisse. À 23 ans, glorieusement étudiant en BTS commercial, fils d'agriculteurs fortunés, son père est président de la chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne, tendance Coordination rurale, c’est une bouture de la ligne « bleu marine » inspirée par le lieutenant Florian Philippot. Rien qu’une minable bulle médiatique qui a des chances d’être élue car ça arrange tout le monde, y compris les stratèges du PS et du Front de Gauche. Les gens vont mettre leur bulletin de vote pour un petit gars du pays tout juste bon, et encore, à vendre des aspirateurs au porte à porte. Comme dit son très cher père, qui connaît bien la musique puisqu’il l’a pratiquée pour se faire réélire à la Chambre d’agriculture sur des thèmes démagogiques, « Le front républicain ne va pas marcher, et les gens savent qu'Etienne n'est pas Hitler. » Un député du FN de plus ce n’est même pas l’épaisseur du trait alors qu’un nouvel UMP c’est encore une défaite pour la majorité. Catherine Martin, la candidate à la candidature évincée par l’équipe de la grosse Marine ne déborde pas d'enthousiasme à l'égard de celui qui a pris sa place « Il a sa personnalité, c'est un jeune parmi tant d'autres. Il veut arriver et il fait tout pour ça. » Un petit perroquet de plus au palais Bourbon, surnom dont l’on affublé ses détracteurs car il apprend par cœur les discours préparés par son équipe de campagne, quelle importance ? » Mon ami estime au contraire que ce sera une bonne chose car ça confortera la ligne dure de l’UMP. Politique du pire à priori mais, fait-il remarquer, comme pour les démagogues de tous bords seule leur confrontation avec le pouvoir permet de dégonfler la baudruche, il faudra en passer par là. Jouer avec le feu ? Pour lui, non car le risque autoritaire n’en est pas un. Mitterrand a joué cette carte en faisant entrer les communistes au gouvernement. C’est une simple mise au pas. Le baiser qui tue. C’est là-dessus que le couple Sarkozy-Buisson compte pour balayer les socialos du pouvoir. Fillon qui est une couille molle n’y pourra rien, quand à Copé il a intériorisé la stratégie et attend d’être payé en retour.
L’orage grondait mais la pluie épargnait encore le centre de Paris. Nous en profitâmes pour nous rendre à pied, tout près, chez Passard que mon ami connaissait bien et qu’il n’avait pas revu depuis son retour à Paris. Nous fûmes reçus comme des princes. Depuis que nous nous étions retrouvés une question me brûlait les lèvres : « qu’avait-il fait pendant tout ce temps ? ». Ce qui m’empêchait de la lui poser était tout bête, peut-être n’aurait-il pas envie d’y répondre car sa disparition de mon écran radar m’avait d’abord beaucoup intrigué puis, le temps passant, beaucoup de temps d’ailleurs, j’en étais arrivé à penser qu’il s’était fabriqué une autre vie dans un autre pays. C’était tout à fait dans son genre, tout plaquer sans prévenir pour assouvir son besoin de liberté. Très vite, au fil d’une conversation qui commençait à s’épuiser, je sentais confusément qu’il se retrouvait dans une position symétrique à la mienne « Comment vais-je le lui dire ? » et « Comment va-t-il prendre ce que je vais lui dire ? » Cette retenue réciproque fut brisée par la venue inopinée de ma copine la pétulante Gabrielle accompagnée d’un bellâtre sans relief. Elle me claquait deux bises. Je lui présentais mon ami comme étant mon meilleur ami. En retrait la grande courge apprêtée tirait la gueule. Il ne fallait pas être grand clerc pour s’apercevoir que mon ami plaisait à Gabrielle. Je pris les devants sans détour « Et si vous vous installiez à notre table… » Sitôt dit, sitôt fait, pour le plus grand désespoir de son chevalier-servant qui ne desserra pas les dents tout au long du repas. J’eus droit, dès que Gabrielle eut posé ses belles fesses sur le fauteuil que lui proposait le maître d’hôtel, à des reproches « mais comment se fait-il, petit cachotier, que tu ne m’aies jamais présenté à ton meilleur ami ? » Bien en peine de lui répondre, ce qui n’est pas mon genre, je fus sauvé par le revenant qui, sans rire, lui déclarait « Excusez-le nous venons juste de nous retrouver car je viens de passer dix années dans un monastère… »
Qui se souvient des vêpres ? Plus personne, même pas les curés qui les ont rangées au rayon des accessoires inutiles. Au temps où j’étais enfant de chœur se taper un office en plein après-midi du dimanche c’était le comble de l’horreur. J’en ai gardé une forte allergie pour le Tantum Ergo, l’ostensoir du Saint-Sacrement et le parfum douçâtre de l’encens. Par bonheur la saison de basket me dispensait du pensum.
Bien sûr je frémissais à l’évocation des «vêpres siciliennes». Le 30 mars 1282, les Siciliens s'insurgèrent contre l'occupation française sur leurs terres et massacrèrent les troupes de Charles Ier d'Anjou postées à Palerme. La tuerie débuta à l'heure des vêpres deviendra célèbre sous le nom de « Vêpres siciliennes ». Les assassinats contre les Français se poursuivront dans toute la Sicile jusqu'au 28 avril. 8 000 d'entre eux y trouveront la mort. Charles d'Anjou sera contraint de quitter la Sicile qui passera aux mains de Pierre d'Aragon.
Cette évocation, bien sûr pour étaler une fois encore mes souvenirs et ma science mais aussi vous annoncer en ce début d’été, toujours aussi pourri, une nouvelle rubrique dominicale « Propos débridées d’avant les vêpres du Taulier ».
De quoi s’agira-t-il ?
Je n’en sais trop rien. Disons pour faire court, ce que je ne sais pas très bien faire, que ce seront des brèves pour vous faire part de mes découvertes, pour vous proposer la découverte de chroniques anciennes, vous rebrancher sur des plus récentes, donc un joyeux bric à brac, une caverne d’Ali Baba, le genre quincaillerie…
Le mieux c’est que je me jette à l’eau.
- Du côté des Gens de Métier lors de la promenade dégustation du lundi 17 juin au château Tour du Pas Saint-Georges Pascal Delbeck en compagnie de l’ami François Des Ligneris link deux coups de cœurs pour deux superbes vins et pour Milena et Aldo, des gens délicieux, courtois qui nous offraient de surcroît un parmigiano reggiano 24 mois d’une douceur et d’un fondant à tomber par terre. Vous pouvez en profiter pour lire le très beau livre de Beppe Fenoglio sur les gens de la terre des Langhe ICI link
- J’aime bien ces 2 photos prises au Saint-James à Bouliac.
- Quelques emplettes du côté de nos amis Grecs et Portugais pour qui les temps sont durs : beurre bio de brebis www.biofarm.grpetites sardines, filets de maquereaux et œufs de sardines à l’huile d’olivewww.josegourmet.com
- Les temps sont durs aussi pour nos amis vignerons qui ont subi la grêle : l'entraide link
- C’est le temps des cerises vous pouvez demander des conseils à Enrico Bernardo ICI link
- C’est aussi le temps des tomates et de ce qui les accompagnent Mozzarelle di Bufala Campana DOP ICI link
- Mais on peut aussi se réconforter avec un bon plat de spaghettis au brocciu linkarrosée d’un vin de Murielle Giudicelli.
Votre Taulier ne rechigne jamais, même pendant les mois d’été, à explorer les plis et les replis de la libido du buveur. Mais, comme il est aussi un fieffé ramier, il ne crache pas sur le recyclage de chroniques anciennes. Pour sa défense, celle que je...
Puisque certains n'ont pas compris mes conneries de la saison 1 ICI link j'en remet une louchée. C’est donc l’histoire d’un mec qui passait sa vie avec les bandits manchots dans les casinos. Il jouait à tout. Il pariait sur tout. Il grattait. Il se faisait...
Fenêtre sur cour, L’amour Est un crime parfait, Des mots noirs De désespoir Jetés sur un petit carnet. Mère au foyer sans foyer À nue Toute nue. Sur sa peau lisse tout glisse. Ses grains de beauté Fixés sur mes clichés volés. Sente blanche de ses hanches...
1- J'adore les mecs, le cul vissé sur le siège de leur scooter, qui m'invectivent parce que sur mon vélo je ne démarre pas assez vite aux feux tricolores... Bienheureux les beaufs ! 2- J'adore les nanas, les fesses posées sur le cuir des sièges de leur...
Sur la Toile faut s’attendre à tout lorsqu’on est comme moi un VB, vieux blogueur, un VC, vieux con, un VD, vieux débile qui crache sa bile comme dirait l’immense Mimi, mais un qui a aussi le bras très long, un influenceur de Première League, un gars...
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