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3 juillet 2013 3 03 /07 /juillet /2013 10:29

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C’est une citation glanée dans un commentaire chez un confrère blogueur.


Réponse : qu’est-ce que t’en sais ?


Oser écrire aussi « il s'est rendu là-bas (en Chine ndlr), il a gouté toute la production » (sic) fort ce journaliste cité par celui pour qui, bien-sûr le blogueur, est un petit ou un vieux con qui ne bouge pas le cul de sa chaise parce qu’il n’a pas de pognon.


Pour pallier cette indigence financière crasse reste le voyage payé à une fournée de blogueurs mais ça reste cantonné à nos misérables frontières.


Votre Taulier a les moyens de voyager, il paye ses billets d’avion, de train, ses hôtels et son carnet d’adresses vaut largement celui du mec qui dit rencontrer régulièrement les nouveaux investisseurs chinois. C'est son métier souligne-t-il, ça je ne le savais pas.


Donc il y a ceux qui savent de quoi ils parlent et les autres, les minables, les traine-lattes, les demi-soldes…


Ben voyons, c’est le moyen classique : tu discrédites ton contradicteur « le  bloggeur qui la ramène sur tous les sujets sans trop bouger le cul de son fauteuil, faute de moyens... » pour te parer des plumes de paon de l’expertise.


Ça fait très VRP ce genre d’approche comme si les « les costumes sur mesures et dents blanches qui descendent de leurs limousines, prêts à entamer une journée de travail avec leurs ordinateurs chez JP Morgan ou Goldman Sachs », éprouvaient le besoin d’aller poudrer de poussière leurs richelieu sur mesure dans une soupente miteuse de Vinexpo. Je rigole grave. Vraiment je n’avais pas jusqu’ici mesuré le degré de morgue de certains.


Libre à eux, moi je n’ai a aucun moment mis en doute leur expertise, leur savoir, j’ai simplement contesté, au vu de ce que je lisais dans un compte-rendu, le TON, la manière de dire qui ne me convenait pas. Alors pourquoi tant de mépris ?


Je ne sais, ou je ne sais que trop, mais je m’interdis d’aller au-delà, je garde ma liberté de plume et je revendique, sans fausse modestie une expertise qui vaut largement celle de mes contradicteurs. Le niveau du débat ne gagne rien lorsqu’on y introduit trop d’affect. Ce n’est pas mon cas. Je respecte ceux à qui j’apporte la contradiction, je ne cherche pas à les mettre plus bas que terre pour les piétiner, je ne qualifie pas leurs dires de torchon.


Qui vivra verra… mais je sens poindre un petit parfum de mesures de rétorsions adressées aux blogueurs qui ne prendraient pas les bons plis de leurs éminents confrères. Peu me chaut ma petite entreprise vogue et prend les vents portant, elle se moque des menaces et comme j’y tiens la barre je n’ai de compte à rendre qu’à moi-même. Ceci écrit, même après une passe d’armes virtuelle, se serrer la main fait, je l’espère, toujours parti des règles de la courtoisie. Sauf à estimer que nous sommes dans un monde de brutes mal dégrossies et que le vin n’est plus un produit de convivialité mais un « produit toxique pour les bien mis, les requins de Wall Street » qui allèrent les vendre à des pêcheurs du cercle arctique.


Bien le bonjour à tous, mes billets sont sur le Net pas au fond des barriques...

 

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3 juillet 2013 3 03 /07 /juillet /2013 00:09

Comme vous le savez je n’ai que peu de goût pour la technique mais beaucoup en revanche pour les sujets qui peuvent faire débat. Nous sommes, depuis le buzz européen « touche pas à mon rosé » à propos du projet de l’extension du mélange rouge-blanc aux autres vins qu’AOC link, inondé de rosés link. Je fuis donc mais pour autant je ne mets pas tous les vignerons dans le même panier et lorsque je dégotte un vrai rosé je m’empresse de m’informer sur ce qui le différencie de ces jus fabriqués. C’est ce que j’ai fait auprès de Philippe Pouchin, voici sa réponse. Qu’il en soit remercié.


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Bonjour Jacques


Marie-Lyne me dit que tu es en attente d’info sur notre gamme de rosé Temple.


Je vais essayer d'être le plus synthétique possible sur ce sujet que je suis depuis un moment.


D'abord préciser d'où  je parle. J'ai démarré ma « carrière » au début des années 80, au moment où l'on commençait dans certaines propriétés du Var à « débourber »* les rosés, par ruissellement, les premiers groupes de froid n'avaient pas encore fait leur apparition. Dans les coopératives, point de tout cela, le rosé était vinifié un peu comme ça vient, avec des méthodes que plus personne aujourd'hui ne saurait plus mettre en œuvre (4par4 ...) qui a dit « heureusement » ?


Toujours est-il que, dans les années 80 avec l'apparition simultanée de l'inox italien moins cher, des groupes de froid (subventionnés : refroidissez, refroidissez disait-on alors aux caves qui ne savaient pas se servir de ces outils, il en restera toujours quelque chose)  et des œnologues frais émoulus des z'écoles (deux ans seulement après le bac à l'époque) le rosé entame doucement son évolution vers ce qu'il est devenu aujourd'hui.


Seulement voilà, les techniciens se sont pris au jeu, les fabricants de levure et d'adjuvant aussi, le rosé est devenu : un empilement de technique. Dans les colloques, avec un air profond, les praticiens disent : « c'est un vin technique »


Il y a quelques temps un ami journaliste me demande :


« Philippe c'est quoi pour toi un grand rosé ? »


D'abord je me dis qu'on ne poserait pas cette question pour du blanc ou du rouge, mais bon ...


« Et bien je vois deux réponses, que je lui fait, d'un côté, les rosés actuels, qui sont des empilements de techniques, à tel point que nous recevons tous les ans au mois de juin, de la pub pour des levures encore plus aromatiques que celles de l'an passé, qui étaient-elles même plus aromatiques que celles de l'année précédente » à ce jeu-là nous avons aujourd'hui des rosés à peu près tous semblables, mais pire, tous délocalisables pour peu qu'une région du monde s'y mette et y engage des moyens. J'ai même vu apparaître le mot biotechnologie (voir pub jointe, ça fait froid dans le dos) link 

 

D'un autre côté, il me semble possible d'explorer une autre voie, celle du dépouillement. Ne garder du process (brrr … quel mot) que ce qui est indispensable : date de vendange, raisins bien murs, vendange manuelle, débourbage à froid etc. …


Je vinifie ainsi depuis 1996, mais en 2008, pendant la réforme des AOC, je me suis dit que, si les AOP étaient stricts (on peut toujours rêver : aucun intrants issu de l'extérieur de l'appellation) la plupart des vins rosés deviendraient ipso facto des IGP. Serait-il possible alors de vinifier encore cette couleur ? Le Temple rosé actuel est né de cette réflexion.


Qu'il rentre aujourd'hui dans la sélection de la Rvf est plutôt une victoire pour nous.link  et link 


Maintenant, en élargissant le champ de la réflexion, le constat est le suivant. Toutes les régions françaises élaborent des vins rosés, à une question que j'ai posée plusieurs fois à des professionnels :


« Sur quoi est basé la hiérarchie des vins rosés ? » la réponse, après un silence gêné, est le plus souvent … le prix ! Plouf !


Que la profession soit incapable, alors que tous les tableaux de bord sont au vert de laisser la notoriété se construire au fil de l'eau me paraît extrêmement dangereux. Que se passerait-il si, après une grosse récolte, les cours s'effondraient ? Alors que les seuls Languedoc élaborent à nos portes des flots de rosé en IGP avec une marque forte (Pays d'Oc) et des prix 20à 30 % moins élevés que les nôtres, si le seul prix constitue la pyramide de la notoriété …


Mais les choses bougent. Le concours des vins de Saint-Tropez vient d'ouvrir une catégorie « vin de garde »


F Millo déclare au Figaro que : « C'est justement là où les rosés de garde présentent aussi un véritable intérêt ». Comme le souligne pertinemment François Millo : « en envisageant le rosé comme un rouge ou un blanc, pouvant être dégusté jeune ou bien après quelques années, cela permet de diversifier la consommation du rosé et donc de la pérenniser ».link et link

 

 

Ça fait des années que je le dis, mais sûrement moins fort ! Quant au Centre du Rosé, s'il travaille sur les rosés de garde, c'est avec une grande discrétion …


Voilà  présenté le contexte. Je n'ai pas trop parlé des vins, mais je te fais passer le texte que j'ai écrit dans le livre le vin rosé et qui donne tous les détails de l'élaboration de ces cuvées.link 


La seule question qui compte pour moi est la suivante : Quand on approche son nez d'un verre de vin la seule question qui vaille est la suivante : « ce que je sens, d'où ça vient ? » si la réponse est « du raisin » alors on se trouve dans un univers d'AOP, si la réponse est : « un peu du raisin, un peu des levures, un peu des enzymes, un peu des collages un peu … » alors on est où ?


Bon courage et amitiés


Philippe Pouchin


*débourbage : première décantation du jus de raisin


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2 juillet 2013 2 02 /07 /juillet /2013 11:00

J’ai connu Jacques Damitio par le rugby, plus précisément par un ancien joueur du PUC qui me présenta ce notaire, ancien président de la section rugby du club parisien, reconverti en vigneron languedocien au château le Thou. Il fut des 20 pères fondateurs du club « Sans Interdit ». Excellent cuisinier voir ICI link ce cher Jacques, avec qui j’adore me prends le chou en politique, lui aussi d’ailleurs, a ouvert il y a quelque temps, associé à l’un de ses complices, un restaurant « Pouic Pouic » dans l’une des rues qui enserre le Marché Saint-Germain  (9, rue Lobineau, VIe. Tél. : 01 43 26 71 95. Fermé dim. et lun. Menu au déjeuner à 16€).link 


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Je précise pour les petites louves et les petits loups ignorants des choses du 7e Art que « Pouic Pouic » est film de Jean Girault (1963), lui-même tiré de la pièce de Jacques Vilfrid (« Sans cérémonie », 1952) et surtout le premier rôle de Louis de Funès. Ce film est la première collaboration entre Louis de Funès et Jean Girault. S'ensuivront plus de dix films, dont la célèbre série des Gendarmes de Saint-Tropez.


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Bien évidemment j’ai posé, à plusieurs reprises, mes fesses sur le velours rouge des banquettes du Taulier Damitio mais ma réserve naturelle – plus exactement mon incapacité à faire le critique aussi bien pour les tables et pour les vins –  me retenait de faire un papier sur l’excellente table et la belle carte des vins de l’ex-notaire cordon bleu (il ne fait pas la cuisine à Pouic Pouic). Et puis, ce matin dans mon courrier électronique tombait une chronique de François Simon sur son blog « PARIS. POUIC POUIC, RESTAURANT DE CONNIVENCE... » Banco me dis-je, mais qu’est-ce donc une table de connivence ?


« Ce sont des tables de connivence où les ingrédients fonctionnent comme dans une chanson : les harmonies sont justes, le son clair, les paroles ingénues et les musiciens de bonne humeur. » la suite de la chronique ICI link


Dernières précisions : Pouic-Pouic est le coq qui a donné son titre au film. Un titre prétexte en forme de clin d'œil puisque le joyeux volatile n'a qu'un petit rôle : élevé par Jacqueline Maillan, la mère lunaire et ingénue dans le film, il se promène en laisse à ses côtés. C’est un clin d’œil au sieur Damitio : voir ci-dessous. Enfin, même s’il n’en est plus propriétaire Jacques Damitio sert toujours, et me dit-il avec succès, du château Le Thou à Pouic Pouic.


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Pouic-pouic - 1963 par mariodelpais

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2 juillet 2013 2 02 /07 /juillet /2013 00:09

Dans ma Vendée crottée, au temps de mes culottes courtes où je gardais les vaches du pépé Louis dans les pâtis qui bordaient le chemin de la Garandelière, de paisibles normandes aux yeux tendres, je me souviens que certaines filles du bourg, des pimbêches, traitaient les gars des fermes de bouseux. Mon activité purement bucolique ne m’incluait pas à leurs yeux dans cette appellation qu’elles voulaient méprisante car j’étais un gars du bourg mais, si ça avait été le cas, ça ne m’aurait pas vexé vu que ça venait de la bouche de filles que je n’aurais jamais invité à danser (je n’allais pas encore au bal vu mon jeune âge mais il m’arrivait de m’y glisser pour voir les grands frotter).


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Comme j’ai l’esprit de l’escalier alors que je rentrais hier d’une dégustation au Paul Bert, organisée par l’une des égéries des vins nus, dit natures, Solenne Jouan, et qu’en ce moment au musée de la Poste il y a une exposition, du 27 mai au 28 septembre 2013, de Chaissac - Dubuffet, entre plume et pinceau link je me suis souvenu que, dans mon petit jardin d’intérieur, l’Hippobosque du bocage, dans sa cabane aux épluchures, avait remisé un texte qui irait aux petits oignons aux vins nus. Me restait plus, en dépit du désordre qui règne toujours dans ce type de lieu, qu’à le retrouver. Pas simple mais rien ne peut arrêter votre Taulier lorsqu’il s’est foutu quelque chose en tête. Et, bien sûr, j’ai retrouvé, il s’agit d’une lettre à l’abbé Pierre Renou daté du 3 octobre 1962.


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Lisez-là attentivement, prenez le temps et, pour faire plaisir à Luc Charlier, commentez !


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« Mon mode d’expression en peinture, qui n’a rien à voir avec quelque chose d’épuré, de correct, est assez comparable à un dialecte et même au patois avec lequel on peut s’exprimer et qui peut même être particulièrement savoureux. Parmi ceux qui le goûtent il y a certes des bouseux sensibles à mon art et des gens d’un savoir infiniment plus étendu à qui il reste fermé. Moi-même je me suis assez analysé pour savoir que je ne suis pas autre chose qu’un bouseux. Il m’arrive même de dire très sincèrement à des campagnards : « De nous deux c’est moi le bouseux. » Il y a d’ailleurs dans mes dessins du temps où j’en savais encore moins qu’aujourd’hui des choses parfaitement valables. Certains ont même dit avec conviction que l’ignorance ne s’apprend pas. […]

P ;-S. – Mais vous ne conduirez pas les gens à goûter ma peinture sans éducation artistique. Et vous ne ferez pas leur éducation artistique en leur présentant ma peinture d’abord. Pour me faire des partisans je ne peux pas me passer de Saint-Sulpice. »


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1 juillet 2013 1 01 /07 /juillet /2013 11:00

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C’est Magalie qui le dit, et elle sait de quoi elle parle puisqu’elle vend des beaux fromages dans le plat pays et de l’autre côté du Channel link  : « Un fromage fermier, c'est un fromage fait à la ferme, non ? »


Et à chacun le soin d’imaginer la petite Perette qui mène ses vaches à la traite, moule à la louche ses bries et vendra ses fromages sur un petit marché local. Tout ça fleure bon la comptine pour enfant.


Mais si derrière les termes « fromage fermiers » il y a bien le lait d'un seul troupeau transformé sur le lieu de l'exploitation, la taille des exploitations et les techniques de transformation du lait varient grandement. De la petite famille savoyarde et ses 30 vaches à la ferme employant 40 personnes en région parisienne qui possède 130 vaches, 400 chèvres et une unité de transformation digne d'une laiterie, il y a un pas.


Mais tant que nous n'aurons pas en France les grandes étendues du Far West américain, le terme fermier restera tout de même un gage de qualité. D'abord la qualité du lait produit, puisque le producteur soigne et nourrit ses bêtes. Mais aussi et je dirais avant tout, la qualité éthique de l'achat du consommateur. En achetant un produit fermier, nous n'achetons pas nécessairement un produit gustativement supérieur, mais nous soutenons des familles, qui travaillent, matin et soir à l'heure de la traite, à transmettre un savoir faire à leurs enfants. Parce que n'oublions pas, les vaches ne cessent pas de donner du lait les dimanches et jours fériés, ne partent pas en vacances (sauf peut-être dans les alpages du Beaufortin) et n'envoient pas de cartes postales.

 

En bref : mangez fermier, mais avec modération (n'oublions pas que sur certaines AOP, à l'instar du comté, la production fermière est tout simplement exclue par l'AOP « Par respect pour les usages locaux, loyaux et constants, le Comté ne peut être fabriqué qu'à partir d'un mélange des laits de plusieurs exploitations et de plusieurs troupeaux nourris, gérés et traits de manière indépendante, de fait la fabrication de Comté fermier n'est pas possible », mais ce sera l'occasion d'une autre chronique)


Votre Taulier, qui ne peut s’empêcher de la ramener, dit à Magalie :


-          C’est bien joli Magalie mais y’a pas que des fromages au lait de vache ?


-          Bien sûr, c'est même parmi les chèvres que la production de fromage fermier s'est le plus maintenue avec 1/3 de la production de fromage de France AOC.


-          Tu me donne la liste ?


-          Je te la copie en bas de page mais sache que pour le Pélardon les 75  producteurs de fromage fermier représentent 66% de l’AOC !


-          Bien joué Magalie et du côté des brebis ça donne quoi tes histoires de fermière ?


-          Eh bien mon cher, plus aucun fermier pour l'AOC Roquefort mais dans ta Corse chérie 66  producteurs fermiers produisent 14% de l'AOC Brocciu et chez les basques 8% de l'AOC Ossau-Iraty est produit par 155  producteurs de fromage fermier.


-          Très bien mais revenons à tes braves ruminantes que je t’imagine traire, qu’en est-il  des fermières et des fermières ?


-          Ne m’en demande pas trop car la liste est longue mais sache que sur la plus haute marche il y a, et comme tu le sais ça ne peut pas en être autrement, 100% de l'AOC Salers avec 92 producteurs de fromage fermier mais seulement 6 fermiers en Salers Tradition avec des vaches de race Salers. Mais aucun fermier pour les AOC Bleu de Gex, Bleu des Causses, Comté, Fourme de Montbrison, fromage Mont d’Or où il existe semble-t-il une exception en avec un producteur fermier. Enfin la palme revient donc aux producteurs de Saint-Nectaire qui sont encore 260 à fabriquer du fromage fermier traditionnel.


-          Merci Magalie les fermières et les fermiers te sont reconnaissant de ta contribution à la défense de leur belle production.

 

Fromages de chèvre :


- AOC Chevrotin des Aravis ou des Bauges 34 fermiers 100%

- AOC Pélardon 75 fermiers 66%

- AOC Pouligny-Saint-Pierre 16 fermiers 41%

- AOC Rocamadour 38  fermiers 37%

- AOC Valençay 26 fermiers 35%

- AOC Picodon 124  fermiers et AOC Sainte-Maure-de-Touraine 58  fermiers 34%

- AOC Crottin de Chavignol  69  producteurs de fromage fermier 28%

- AOC Selles-sur-Cher 28  fermiers 20%

- AOC Banon de Banon 17 fermiers 14%

- AOC Chabichou du Poitou 6  fermiers 6%.


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1 juillet 2013 1 01 /07 /juillet /2013 00:09

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Combien de fois ai-je écrit sur un formulaire : nom, prénom, date et lieu de naissance : 12 juillet 1948 à La Mothe-Achard ?

 

Je ne sais.

 

Ce que je sais c’est que cette date, dite anniversaire, m’a privé de bulletin de vote lors de l’élection présidentielle des 1 et 15 juin 1969.  Je n’avais pas encore les 21 ans fatidiques. Pour me venger, ou pour pouvoir exprimer mon choix, je l’avoue, j’ai fait voter ma mémé Marie, qui m’avait demandé « pour qui faut ’y que je vote mon petit gars ? »,  pour Michel Rocard au premier tour (816 471voix 3,61 %) et bien sûr je n’en éprouve aucun remord puisque, par la suite, alors que j’aurais pu lui apporter mon suffrage, mon poulain resta au paddock pour laisser la place à Tonton. Ce fut donc une forme de vote par procuration qui ne changea rien au cours de l’Histoire mais qui marqua mon premier engagement derrière Michel Rocard.


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Ensuite, ou par la suite, je n’ai jamais été vraiment soucieux de mon âge, et d’ailleurs je ne le suis toujours pas, mais dans notre beau pays où nos dirigeants et les syndicalistes s’écharpent, et vont encore s’écharper sur l’âge légal du départ à la retraite, je suis contraint de tourner la page en ce mois de juillet 2013.               

 

Au premier août donc je serai officiellement à la retraite même si j’ai décidé de continuer de travailler pour le compte du Ministre de l’Agriculture : mes vaches toujours mes vaches.

 

Bref, puisque juillet débute cette année un lundi j’ai décidé, pour que vous entamiez avec moi ce dernier mois de travail officiel, de vous offrir cette belle chanson d’Angélique Kidjo « Il faut tourner la page » (ci-dessous) Si vous souhaitez écouter l'ensemble de l'album sur Deezer c'est ICI link merci Olivier... avec surtout une superbe reprise de Summertime link


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30 juin 2013 7 30 /06 /juin /2013 07:00

Abasourdi par la révélation de mon ami, son je viens de vivre dix années dans un monastère… délivré d’un ton neutre, comme s’il revenait de faire le tour du pâté de maison après avoir acheté un paquet de cigarettes, je restais coi.  Gabrielle, elle, au grand dam de son pâle chevalier-servant, reprenait vite la main avec une ironie légère Je suis sûre que la robe de bure vous allait à ravir… susurrait-elle avant de s’installer, avec aisance et grâce, au centre de la conversation qui se résuma alors en un strict dialogue entre elle et mon défroqué. J’en étais bien aise admirant l’art et la manière de Gabrielle fait de rouerie et de séduction. Mon grand dadais d’ami, imperturbable, comme si ça vie en dépendait, répondait à la batterie de ses questions, d’apparence anodines, comme s’il se trouvait dans le cabinet d’un juge d’instruction. Le bar grillé à l’unilatéral accompagné de panais et de jeunes navets du jardin d’Alain ne souffrait nullement de l’intensité de leur tête à tête, le ballet de leurs fourchettes ponctuait chaque échange. En bon couard qu’il était, le bellâtre se taisait en se vengeant sur le Blanc Fumé de Dagueneau 2010 qu’il éclusait, verre après verre, d’un trait. Ce qui devait arriver arriva, cinglante Gabrielle lui balançait, en le toisant droit dans les yeux, « Te gênes pas mon grand ! Ce n’est pas de la limonade de ta maman alors tu te calmes… » S’ensuivit une description sans concession du haut nectar de Dagueneau. Nous fûmes éclairés sur les appâts de ce Pouilly-Fumé, vocabulaire précis, le grand jeu, subjugué, sous le charme, mon pauvre ami buvait les paroles de Gabrielle. La fusion se révélait totale et il ne me fallait pas être un grand clerc pour comprendre que ma mission prioritaire autour de cette table consistait à mettre tout en œuvre pour exfiltrer la tronche de courge. Je m’y employai sans tarder. Avec la complicité d’un collègue de la Grande Maison, alerté par mes soins via un sms, je jouai sur sa vanité en lui offrant une porte honorable de sortie. L’appel mit la grande courge dans tous ces états. Il balbutia le Ministre de l’Intérieur veut me voir de suite… se leva tout branlant, l’empoignant par le bras j’allai le déposer dans le taxi que j’avais commandé.


M’éclipser à mon tour me tentait mais je n’eus même pas le temps de mettre mon projet à exécution car, à peine avais-je de nouveau  posé mon cul sur la chaise face aux deux tourtereaux, mon très cher ami m’annonçait, comme si ça allait de soi, que son Falcon EX nous attendait au Bourget. Tel une carpe manquant d’air je balbutiais ton Falcon EX… Gabrielle ajoutait à ma totale déréliction nous partons pour Kiev en fin d’après-midi. L’envie de crier pouce, de tout rembobiner, de retrouver la maîtrise du scénario, mais Gabrielle m’achevait sur le ton de l’évidence d’un Antoine est le conseil d’Andreï Gavrilov l’oligarque… À cet instant précis, en ma pauvre tête en friche, je m’inquiétais de ma santé mentale Antoine, quel Antoine ? Face à moi, mon très cher ami se contentait de jouer avec sa bague d’officier sertie d’un gros rubis en me contemplant d’un petit air de commisération attristé qui me soufflait avec toi j’ai été à bonne école. Combien de passeport à ton actif. À mon tour de jouer dans ta cour, aujourd’hui je suis Antoine et va falloir t’y faire… Résigné, vaincu, mais aussi émoustillé par la tournure prise par les événements, je rengainais toutes mes objections : visas, Jasmine, les enfants... mes écrits. Je m’enfilais trois cafés pour me remonter. Gabrielle s’inquiétait de sa garde-robe. Son Antoine la rassurait, elle pouvait garnir la soute du Falcon FX à son gré. Reprenant mes esprits, en un rapide retour en arrière je me remémorais les circonstances de la « disparition » de ce foutu Antoine. Les pièces du puzzle, doucement, se remettaient en place, et au fur et à mesure je comprenais que tout ce qui était arrivé était cousu de fil blanc. Le pur et dur, que je vais m’efforcer d’appeler Antoine, nous avait tous roulés dans la farine afin de virer de bord, de changer de vie. Ma seule interrogation à ce stade était mais pourquoi diable sort-il aujourd’hui de son anonymat ?


Prétextant mon besoin urgent d’avertir ma petite famille de mon départ impromptu pour Kiev je filai en taxi tout droit vers la Grande Maison où j’avais convoqué en urgence ma fine équipe. Il me fallait amasser en un temps record un maximum de matériaux, et sur Antoine, et sur son commanditaire Gavrilov. Par précaution, afin d’assurer mes arrières,  je rédigeai une note blanche à l’attention du Ministre sur la base de tout ce que nous venions de rassembler. C’était du lourd, de la dynamite, de la haute voltige internationale, ça me rajeunissait. Restait Gabrielle, l’embarquer dans un tel maelström n’était pas dépourvu de risques mais je ne disposais pas d’assez de temps pour la convaincre de renoncer à ce voyage au pays des mafias. D’ailleurs, quand bien même je l’aurais eu ce temps je ne voyais pas très bien quel baratin j’aurais pu lui vendre pour la persuader. En revanche, sans même solliciter l’accord d’Antoine, je décidai de demander au service action de m’accorder un soutien pour ce qui devenait une mission. En une petite heure, avec l’accord express du cabinet du Ministre, l’affaire fut réglée, au téléphone YC, l’éminence grise de MV, m’annonçait que j’allais toucher un jeune lieutenant frais émoulu d’un stage de commando et qu’il fallait me rendre immédiatement à son bureau. Ce que je fis. Dans l’antichambre, debout, dos tournée, contemplant la cour par la fenêtre, se tenait une grande asperge blonde, cheveux courts, bien foutue, moulée dans un jean délavé. Je me posais sur un fauteuil sans qu’elle ne prenne la peine de se retourner. L’huissier me fit signe que je pouvais entrer. Yves me tendait la main Comment la trouve-tu ? Face à mon air étonné il souriait la belle plante que tu as croisée dans l’antichambre. Je bougonnais pas mal de dos mais ne me dit pas que tu m’as affecté cette nana ! Il haussait les épaules c’est tout ce que j’ai de disponible en magasin mais je t’en prie  ne ronchonne pas Adeline est une perle…

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30 juin 2013 7 30 /06 /juin /2013 01:28

Même si l’adage de mon pépé Louis me reste toujours profondément chevillé au cœur « les conseilleurs ne sont pas les payeurs » face à la recrudescence, forme de pandémie des temps modernes, de la fonction de consultant en tout et en rien et bien sûr en vin, je me dis mon gars t’es bien con de ne pas vendre tes éminents talents à tous ces chalands qui t’aiment tant. L’important dans ce genre de biseness c’est de faire chic, tendance je lève des fonds – de mon temps on se contentait de lever les filles – genre crownfunding ça fait start-up et ça fait bander les banquiers qui préfèrent sniffer des lignes plutôt que d’ouvrir des lignes de crédits. Va falloir que je consulte Antonin pour qu’il me trouve un nom américain genre « no wine is innocent ». En effet j’avais pensé baptiser le bébé « aux innocents les mains pleines » mais ça fait vraiment trop 68 huitard retraité et non révisé.


Quand je repense à dimanche dernier où j’évoquais les vêpres link je me dis rétrospectivement franchement Taulier avec des références de ce tonneau tu vas tout droit au fiasco. Pour réussir dans le service moderne et innovant, celui qui astique les réseaux sociaux, qui brique le Tweet, Instagramise la moindre lichette de sushi, faut pratiquer, mieux que Philippe Candeloro le faisait de la double boucle piquée, l’anglais de cuisine et l’instantanéité. L’important c’est de tirer le premier, d’alimenter le flux, de faire genre je suis capable de vous déniaiser en trois clics bien placés. Ça épate, c’est porteur, très Vinocampeurs en goguette, reste que pour vivre de ses services si c’est du vent ça ne dure pas très longtemps car le cochons de payant veulent très vite du retour sur investissement. Amusez-vous jeunes gens, c’est de votre âge, mais courrez très vite car le vieux monde a de forte chance de vous rattraper.


Coït interruptus, je rentre d’une soirée bourguignonne aux Climats et je reprends le fil de ma chronique. Il est tard dans la nuit je vais donc faire dans l’efficacité, en effet pour vendre ses services mieux vaut passer à l’acte, c'est à dire les proposer, appater le client. Donc ce que je vous propose en ce dimanche matin ce ne sont que des amuses bouches pour vous attirer dans mes rets, je suis trop fatigué pour vous donner toutes les clés. L'art et la manière de susciter l'intérêt c'est de se faire désirer. Rendez-vous donc dans la semaine pour mieux découvrir la palette des services que vous pourrez acheter chez votre Taulier préféré.

 

1-      Conseil pour faire avec quelques tomates, du basilic, de la mozzarella di Bufala de Campana DOP, huile d’olive, aceto balsamico di Modena, sel et poivre de belles assiettes.


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2-      Conseil pour bien traiter le chat de ses voisins.


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3-      Conseil pour s’offrir un petit canon pour la route.


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4-      Conseil pour découvrir du côté de Pantin un fondeur de chocolat Jacques Genin et une fondue de l’écriture Ingrid Astier, affaire à suivre...


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5-      Conseil pour retrouver Rachkam le rouge dans l’univers  des sushis.


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6-      Conseil pour démasquer les rouquins masqués, affaire  à suivre.


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Conseil pour savoir si Bacchus était une femme.


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29 juin 2013 6 29 /06 /juin /2013 11:00

Au classement 2013 des plus grosses fortunes de France du magazine Capital le vin est très bien représenté. ICI galerie de photos link  


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N°1 Pierre Chanau fortune estimée : 24,55 milliards d'euros il vend beaucoup de vin et pas que du bon…


N°2 Liliane fortune estimée : 21,66 milliards d'euros elle fait plutôt dans la savonnette et le shampoing mais il y a eu via son gendre des connections avec le vin 1855…


N°3 Familles Dumas, Puech, Guerrand : fortune estimée : 18,06 milliards d'euros maison très prisée par les messieurs dames des GC C et les propriétaires du château Fourcas-Hostein Listrac, les frères Renaud et Laurent Momméja, sont deux héritiers du fondateur de la maison Hermès.


N°4 Bernard : fortune estimée : 18 milliards d'euros, lorgne sur le précédent et vend beaucoup de vins  du côté de grande épicerie du Bon Marché. Accessoirement fait aussi dans le Cognac, les Champagnes et les GCC…


N°5 le fils de Marcel fortune estimée : 10,38 milliards d'euros, a graissé la patte à la FEVS pour que l’on parle plus des Airbus mais des Rafale et y’a maintenant un château au nom de famille du génial Marcel qui fut député de l’Oise…


N°6 François fortune estimée : 6,8 milliards d'euros, ce n’est pas le locataire de l’Elysée mais c’est un breton amateur d’art contemporain qui a passé la main au fiston mais qui continue d’adorer le Bernard. Très beau portefeuille de propriétés, Latour, de belles ouvrées et Château Grillet…


N°7 les propriétaires de Coco et de chevaux fortune estimée : 6,07 milliards d'euros, propriétaires de Château Rauzan-Ségla à Margaux et Château Canon à Saint-Émilion.


N°8 Pierre Castel fortune estimée : 5,61 milliards d'euros N°3 du vin dans le monde, propriétaire et négociant je ne fais pas la liste des marques et propriétés…


N°9 Monsieur Free fortune estimée : 5,34 milliards d'euros sans doute l’exception qui confirme la règle. Je suppose qu’il en boit...


N°10 Vincent fortune estimée 5,16 milliards d'euros propriétaire du domaine de la Croix et de la Bastide Blanche en Provence...

 

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29 juin 2013 6 29 /06 /juin /2013 00:09

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En lisant, au cœur de la nuit ma chronique sur le débat de la RVF à Vinexpo à propos de la puissance chinoise analysée par deux grands experts de la planète vin link le jeune et sémillant Olivier Legrand qui sait être pertinent, surtout dans le domaine du basket, m’avait prévenu dans l’un de ses nombreux Tweet que je n’allais pas me faire que des amis avec mes écrits !


J’m’en doutais : « Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m'en charge! » Voltaire.


Le blogueur chroniqueur que je suis, sorte d’adventice tout juste digne d’un jet de Round Up, s’il veut couler des jours heureux en ce gentil monde du vin plein de gens qui s’aiment, s’adorent, se congratulent, le mieux pour lui c’est de pisser de la copie pour plaire à ses commanditaires. Il faut surtout ne pas perdre les bonnes habitudes de la gente de plume installée sinon le désordre règnerait en maître. Par bonheur, les bougres de blogueurs apprennent vite, prennent le bon pli et c’est un vrai plaisir de les embarquer au bain de mer car ils frétillent comme du menu fretin.


Moi j’en n’avions point de commanditaires, même pas Marie-Claire, mais je sentions de plus en plus poindre chez certains une forme non dissimulée d’irritation.


T’es qui toi pour réagir comme un simple lecteur d’article de la RVF ?


T’es n’importe qui donc tu écris n’importe quoi.


Abstiens-toi me conseille-t-on, laisse la parole aux gens compétents, critiques reconnus ou faiseurs de vin made in monde, qui battent les estrades, hantent les hubs et ne fréquentent que le gratin de la profession.


Pour sûr que je comprends parfaitement leur courroux face à un petit blogueur de M, qui ne fait rien d’autre que de lire la RVF, rien de plus. T’avais qu’à être là con, sinon ferme ta grande gueule pauv’con ! Pour ma misérable défense je plaide que je ne suis pas responsable du choix des citations d’un article de la RVF relatant un débat organisé par la RVF et animé par le boss de la RVF qui aime tant faire du scooter ? Minable ver de terre d’une terre bien labourée je n’ai rien inventé me contentant sottement de m’offusquer du ton sans pour autant mettre en doute le fond. Comment puis-je oser objecter que nos amis chinois, tout impérialistes qu’ils fussent, du moins leurs dirigeants, sont très sensibles au ton, à  la manière de dire les choses ? Comment un type comme moi peut-il affirmer qu’il ne voit pas au nom de quoi la fermeté à leur égard rimerait avec une forme de grossièreté reprenant des clichés éculés ?


La réponse est que pour mon plus grand malheur de simple chroniqueur j’ai l’heur de croire, de soutenir plutôt à juste titre, que le marché mondial du vin, des vins, ne se réduit pas à celui dit des grands vins qui sont certes de grands outils de notoriété mais qui ne sont que l’épaisseur du trait. L’histoire du vin dans notre vieux pays de vin, en une forme de pied-de-nez aux grands amateurs, fait que le principal groupe de vin français dans le monde, baptisé du nom de son fondateur, un château dans son genre, fut et reste encore un groupe qui commercialise essentiellement des vins de modeste extraction, y compris en Chine. Faites le compte des GCC rachetés par des gens fortunés ou des institutionnels depuis une dizaine d’années et vous m’expliquerez en quoi cela n’a pas profondément bouleversé l’écosystème des châteaux bordelais et de leurs appellations. Pour sûr on ne parle que qualité, jamais de la valeur du foncier...


Ceci dit, je ne tire aucune gloriole de l’urticaire que je provoque chez certains experts patentés en m’élevant, avec une certaine véhémence je le concède, contre des formules à l’emporte-pièce qui ne font guère progresser un débat qui, je le rappelle, était initialement voué aux différences de goût entre nos deux pays. Simplement je note avec un plaisir non dissimulé que mon vulgaire espace de liberté, si peu couru au dire de l’un des protagonistes, a eu droit à des réponses circonstanciées des deux intéressés. Pourquoi diable ce soudain intérêt pour un torchon (sic) qui ne sent ni l’encaustique Johnson ni le parfum d’encens qui sont les seules fragrances en vogue au « Davos du vin » où se retrouvent tous, comme chacun ne le sait pas,  les plus grands experts mondiaux de l’industrie du vin.


Oui, je le concède, nous vivons une époque formidable, comme l’écrit l’un de mes contempteurs, pensez-donc un gugusse comme moi sorti de nulle part ose contester non les dires, qu’il ne fait que lire, mais la façon de le dire, de gens qui analysent le monde du vin du haut de leur chaire et de leurs compétences, que je ne conteste d’ailleurs pas. Qu’ils se rassurent je suis vacciné depuis fort longtemps et j’attends avec gourmandise la prochaine charge que je sens poindre chez certains. Avant-hier au soir je me suis fait traiter d’encarté, demain ce sera sans doute de suppôt du gouvernement et après-demain je l’espère de fossoyeur de la France qui bosse. C’est ainsi que va la vie dans notre beau pays mais rassurez-vous, en dépit des confidences que beaucoup me livrent, mon déjà qualifié de torchon ne virera ni du côté de Médiapart ni de celui Voici, et Dieu sait pourtant qu’il y aurait matière.


Et voilà qu’écrivant faisant je suis rattrapé par mon sujet. En effet alors que je suis en train de commettre cette chronique j’apprends que les Caves Legrand viennent d’être rachetées par la famille japonaise Nakashima, « spécialiste des grands vins au Japon et propriétaire d’un vignoble en Nouvelle-Zélande, mais qui a fait fortune dans l’agroalimentaire avec, entre autres, la célèbre mayonnaise Kiewpi consommée par tous les Japonais, et qui a elle seule réalise 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an. »


La famille Nakashima s’est portée acquéreur des 78% du capital de Legrand jusque-là détenus par Christian de Chateauvieux, qui avait lui-même racheté l’entreprise à la famille Legrand en 2000 avec son associé Gérard Sibourd-Baudry. Ce dernier, âgé de 64 ans, conserve ses 22% de Legrand ainsi que la direction générale de l’entreprise qui est passée de 1,5 à 25 millions d’euros de chiffre d’affaires en 12 ans. La transaction valorise l’entreprise 20 millions d’euros, l’acquéreur ayant signé un chèque de 16 millions pour l’acquisition des 78%. Legrand était conseillé par la Banque Rothschild. » note Challenge.link


Mes contradicteurs vous l’avaient bien dit, tout fout le camp ma bonne dame, bientôt il ne nous restera plus que nos beaux yeux pour pleurer mais, comme à toute chose malheur est bon, je pourrai ainsi fourguer les mouchoirs de Cholet de mon pépé Louis qu’étaient presqu’aussi grands que les torchons de mémé Marie. Ainsi je ferai fortune dans l’authenticité et je pourrai enfin m’offrir un GCC dans le bordelais ou un paquet d’ouvrées en Côtes-de-Nuit. Bien sûr, comme en-dehors de produire du torchon, je ne sais rien faire de mes dix doigts, pour conduire mon vignoble et mener à bien mes vinifications, mon petit doigt me dit que je devrais solliciter qui vous savez. Chiche !


Sans vouloir revenir aux temps anciens, qui ne sont pas si lointains, au détour des années 2000, autour de René Renou et de quelques autres les débats dans notre monde du vin volaient bien plus haut, au niveau de l’ensemble des vignerons, loin des vases clos où chacun s’empresse de faire reluire son ego. Aujourd’hui les affaires sont les affaires et surtout qu’on ne vienne pas me chanter le contraire sinon je serais capable de sortir mon révolver… à bouchons.

Le titre initial de cette chronique était : « Casse-toi pauv’con de Taulier remballe ton torchon te reste plus que tes yeux pour pleurer dans le mouchoir de Cholet du pépé Louis qu’était aussi grand que les torchons de mémé Marie… »

 

Trop long coco aurait dit Saverot alors j’ai coupé.

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