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8 juillet 2013 1 08 /07 /juillet /2013 08:08

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Entendre qui que ce soit parler de pinard me met toujours hors de moi, surtout lorsqu’il s’agit de ceux qui le font avec le dessein de déprécier les petits vins. Ce mot d’argot à l’origine incertaine me débecte car il fut mis au service par le commandement lors de la boucherie de 14/18 pour soutenir « le moral » des poilus. C’est-à-dire en clair leur faire oublier qu’on les envoyait à l’abattoir. Joffre, fils d’un tonnelier de Rivesaltes, glorifiait le général Pinard qui avait soutenu le moral de ses troupes. Autre temps, me direz-vous, patriotisme à la sauce Théodore Botrel « Nous avons soif de vengeance » entre ces deux vers « Verse à boire ! » et « Buvons donc de la gloire à pleins bidons ! », terroir à la sauce des tranchées dans une Ode au Pinard « Salut ! Pinard pur jus de treilles, / Dont un permissionnaire parfois / Nous rapporte une ou deux bouteilles / C’est tout le pays qui vit en toi », ou  l’esprit cocardier « anti-boches » « Le Barbare au corps lourd mû par un esprit lent / Le Barbare en troupeau de larves pullulant / Dans l’ombre froide, leur pâture coutumière / Tandis que nous buvons, nous, un vin de lumière / À la fois frais et chaud, transparent et vermeil ».

 

Mon grand-père Louis en était et il en est revenu, son beau-frère Pondevie, mari de la sœur de mémé Marie, y est resté lors des premières offensives et le monument aux morts de la Mothe-Achard s’est vraiment étoffé. J’ai détesté cette sale guerre plus encore que toutes les guerres car les élites exploitèrent les bons petits gars du peuple paysan et ouvrier, simple chair à canon. Bref, ce matin ce n’est pas de ce pinard-là dont je vais vous causer mais de celui dont parle Muray.  Hasard du calendrier et de mes envies de chronique les ondes matinales (j’écris cette chronique en direct car mes nuits du week-end furent courtes et il me fallait roupiller) sont pleines d’un Murray, mais lui c’est Andy et c’est un écossais qui 77 ans après Fred Perry, celui des polos appréciés des extrêmes, vient d’inscrire son nom au fronton de Wimbledon. Le mien, Philippe, idole de Fabrice Lucchini, « durant quelques années… a fait entendre sa voix passionnée, féroce, éloquente, provocante, intraitable » aux lecteurs du Journal  La Montagne. « Une voix qu’on pouvait adorer ou détester, dont la tonalité singulière pouvait ravir ou horripiler, mais on ne pouvait pas éviter de l’entendre. »


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Philippe Muray est mort.  « Le plus digne successeur de Vialatte (…) était suréloquent, surabondant, inlassable, intarissable ! Mais il était seul, orgueilleusement seul, face à ce monde lui-même intarissable, et tellement moins intéressant ! » C’était une voix singulière comme le souligne François Taillandier, auteur des citations entre-guillemets, dérangeante, excessive, dénonciatrice, viscérale, elle troublait mon confort intellectuel d’ancien 60 huitard. Résistant au fameux « il est interdit d’interdire » Muray menait un combat sans merci face à « la terreur et la farce qui règnent sur le langage » à propos de la liberté d’expression. Muray dit très bien « qu’elle est à l’inverse de la liberté de penser (et d’ailleurs, même la liberté de penser, le droit de penser, le droit de s’exprimer, qu’est-ce que ça veut dire ? On pense si on pense, un point c’est tout !) » Et Murray n’a pas connu le flux ininterrompu de Twitter, « mise en expressionniste de toute cette créativité inutile, qui cache d’ailleurs, en pleine société française « démocratique », tout ce dont on n’a pas le droit de parler ».

 

Devrais-je à cet instant poser ma plume et clore sans préavis mes chroniques ? Je le crois, seule la force d’inertie me porte et il me faudra un jour m’y résoudre. Peut-être que le temps des grandes vacances m’y aidera mais pour l’heure revenons à  notre Pinard et à la chronique de Muray du 20/10/2002 : « Recherche Pinard désespérément »

 

« Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, le titre ci-dessus ne fait pas référence à la fameuse boisson, plus ou moins capiteuse, corsée,  charpentée, gouleyante, fruitée ou bouquetée, que l’on tire de la fermentation du jus de raisin frais, et dont notre époque à découvert que l’abus était dangereux pour la santé. En d’autres termes, ce n’est pas du vin qu’il  s’agit. Ernest Pinard (1822-1909) n’a rien à voir avec le pinard. Conseiller d’Etat en 1866, sous Napoléon III, puis Ministre de l’Intérieur l’année suivante, le Pinard dont je parle, qui n’est donc pas synonyme de vinasse, ni de picrate ni de rouquin, est cet avocat impérial qui a représenté le ministère public lors de deux procès restés célèbre pour leur ridicule et qui se sont terminés par la déconfiture  du Pinard en question : le procès intenté à Flaubert pour Madame Bovary, puis celui de Baudelaire pour ses Fleurs du Mal. Dans les deux cas, Pinard était du  mauvais côté, celui de la censure. Et, dans les deux cas aussi, le censureur a perdu la partie. Et puis il est mort. Depuis, on le recherche désespérément.

 

Lui ou son successeur éventuel. Car la bêtise extraordinaire, et son acharnement à sanctionner des chefs-d’œuvre, sont devenus les seuls garants « d’audaces » avant-gardistes qui se distinguent de plus en plus mal de l’ordinaire de la vie .

 

Comment choquer un monde qui n’est plus choquable ? Comment déranger une société en dérangement ? Comment se faire remarquer, en d’autres termes ? Ce n’est pas simple. On a beau chatouiller les puissances de l’immobilisme, elles restent inertes (ce qui est assez logique pour des puissances de l’immobilisme). Pinard nous manque. »

 

C’est sur ce manque que je terminerai ma chronique car j’ai faim et j’ai envie de vous laisser sur votre faim mais ce dont je suis certain c’est que Muray rugirait au spectacle qui nous est joué en ce moment. Il ne se retourne pas dans sa tombe car les morts n’ont même pas ce genre de loisir, mais la chute de sa chronique le laissait pressentir « On attend avec curiosité les néo-défenseurs de ces persécutés eux-mêmes inédits. Pinard est mort, vive Pinard. Vous reprendrez bien un verre ? »

 

Affaire à suivre sur mes lignes…

 

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7 juillet 2013 7 07 /07 /juillet /2013 07:00

Impressionnante Adeline, baskets, fluide, des fesses hautes, une poitrine ferme sans arrogance, et surtout des yeux bleu outremer qui, dès la première accroche, vous captaient pour mieux vous tenir à la bonne distance, bien gaulée au dire de Gabrielle, expression que j’avais vivement contestée au nom de la pureté de notre bel argot où la gaule désigne notre attribut exclusif de mâle. De manière un peu grandiloquente je m’étais insurgé de cette dilution de la langue qui nous ôtait  l’un des fleurons de nos discussions entre mecs : avoir la gaule et, bien sûr, être bien gaulé faisaient partie de notre ADN de grand mâle blanc. Que nous resterait-il ? Plus grande chose, marque de la fin d’un monde, l’horreur absolue et définitive, lamento qui m’avait valu les lazzis de ma belle amie. Je lui avais vite rendu les armes car, après tout, dire d’Adeline qu’elle était bien gaulée m’allait bien et, pour retomber sur mes pieds, je m’étais mis à fredonner une chanson de Renaud : Toute seule à une table/Si c'est pas gâché/T'es encore mettable/Pas du tout fanée/T'as quoi? Quarante-cinq? /Allez cinquante balais/Tu fais beaucoup moins qu' Ta montre, ton collier/Ça fait bien une plombe/Que j'te mate en douce/Dans c'resto plein d'monde Que tu éclabousses/De ce charme obscur/Qui parfois nous pousse/Vers les femmes mûres/Et aussi les rousses/Toute seule à une table/Si c'est pas gâché/T'as les yeux du diable/Pi t'as l'air gaulée.


Nous avions croisé le Ministre dans l’antichambre, échange bref, sous contrôle, chez lui tout est toujours sous contrôle, pas la moindre trace dans ses propos de notre ancien compagnonnage, jugulaire, jugulaire, ce qu’avait beaucoup apprécié mon nouveau cicérone bien gaulé. C’est ce qu’elle m’avait déclaré sitôt que nous nous fûmes assis au fond d’un café de la rue des Saussaies où elle m’avait entraîné pour, à ses dires, mieux caler notre mission. J’avais obtempéré non sans avoir ironisé quelle mission ? Ce qui m’avait valu une réplique ornée d’un sourire plein de dents vous empêcher de vous livrer à vos habituelles fantaisies ! Elle me plaisait vraiment cette grande tige bien gaulée. J’avais opiné du chef avant de lui balancer, pince-sans-rire, dorénavant lieutenant tu me dis tu sinon je devrai sévir ! Le garçon, un rase moquette tout boulot, cheveux graisseux et ongles bouffés, déposait sur notre table ce qu’il est convenu d’appeler à Paris des petits noirs, tout en lorgnant sur la plastique d’Adeline. Tu veux toucher ! Ce ne sont pas des prothèses PIP… Sans demander son reste le loufiat battait en retraite la queue entre les jambes. Qui si frotte si pique… mais si tu le veux bien revenons un instant à mes habituelles fantaisies… Tu tiens ça d’où beauté infernale ? Elle grimaçait sous l’effet de sa première gorgée de café. Je la vannais si tu m’avais laissé l’initiative nous aurions tenu notre brief au Bristol… Sa réplique aurait pu me clouer définitivement au sol Tu y as une chambre à l’année ? mais j’inspirai profondément avant de lui claquer gentiment son joli petit bec Je ne fais pas encore la sortie des lycées jeune stupide… Si je l’avais un peu ébranlée elle n’en laissa rien paraître car elle embraya sur mes habituelles fantaisies en m’égrenant avec une précision, qui me laissa sans voix, ce qui devait être mon dossier dans la grande maison. Belle et intelligente, où se trouvait la faille ? Je trouverais et, plus j’observais Adeline, plus je pressentais que c’était ce qu’elle voulait.


Antoine était, je le savais depuis toujours, un garçon précis et organisé, des motos-taxis devaient nous prendre au bas de nos domiciles pour nous conduire jusqu’à l’aéroport du Bourget. Ainsi nous nous jouerions des éventuels embouteillages. Nos bagages étaient déjà dans la soute du Falcon EX. Le mien se réduisait à un sac de voyage, Adeline elle faisait dans le paquetage militaire et Gabrielle dans la profusion de valises. Je ne pratique pas la moto mais j’adore être passager depuis que j’ai traversé la Cordillère des Andes sur le siège arrière d’une BMW R-75 conduite par Marie-Amélie l’explosive épouse de notre ambassadeur à Santiago. Le confort de la mototaxi, une énorme Honda bardée de technologie, ne me procurait pas les mêmes sensations que l’ex-moto de la Waffen-SS  mais me laissait le temps de me remémorer ce temps. « J’avais, vu le confort allemand de notre R75, le cul en compote et une soif d’enfer due à la sécheresse ambiante. Le pompiste tenait une sorte de cafétéria épicerie où je m’enfilai trois bocks d’une bière pisse d’âne. La comtesse, avant de me rejoindre, s’en était allée se refaire une beauté aux toilettes. À son retour je la félicitais pour ses talents de conduite. Elle avait descendu la fermeture-éclair de son blouson et la peau blanc de lait de sa gorge piquetée de grains de son attirait mon regard. Elle se  posait face à moi, les coudes sur la table «est-ce que je vous fais bander ?» Ma réponse positive lui tirait un sourire carnassier. « Alors, profitons de vos bonnes dispositions jeune homme ! J’ai toujours rêvé de me faire prendre dans les chiottes ! » Abattu en plein vol j’osai une réponse indigne « Avec le litre de bière que je viens de m’enfiler ça risque d’être la Bérézina...» Un blanc s’installait avant que la comtesse très bravache me lance « vous ne perdez rien pour attendre... »   

 

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7 juillet 2013 7 07 /07 /juillet /2013 00:09

Oui, j’ai affirmé lundi que, juillet serait le mois du Taulier link et, comme à juste raison, tout le monde s’en fout car plus personne n’a le temps, ou ne le prend, on ne peut pas dire que j’ai déchaîné un torrent d’empathie. Moi le temps, je le prends, et ne venez pas me dire que j’en ai plus que vous, le temps je l’use jusqu’à la corde et ne lui laisse aucun répit. Comme disait mémé Marie « vous prendrez bien le temps de mourir ». Je vaque. Je lis. J’écris. Je vous écris. Je vous écris même le dimanche. C’est la vie. C’est ma vie, c'est ma vie, / Je n'y peux rien/C'est elle qui m'a choisi/C'est ma vie/C'est pas l'enfer, / C'est pas l'paradis.


Mais pourquoi geindre lorsqu’on exerce la fonction de fournisseur de services gratos. Comme disait le ressuscité Chevènement : soit on ferme sa gueule soit on démissionne. La jeune Batho en a fait la cruelle expérience cette semaine.


Conseil N°1 Le petit livre belge : Les riches aussi ont le droit de payer des impôts de Marco Van Hees


J’aime la Belgique. J’y séjourne en ce moment. Nos voisins changent de Roi. Voici une œuvre toxique d’un trublion bien connu chez nos voisins.


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Conseil N°2 équipement pour cycliste modèle taulier non révisé qui croise Sharon Stone dans Paris et il ne sait plus à quels seins se vouer link


 

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Conseil N°3 petit matériel de dragueur pour minets de NAP (Neuilly-Auteuil-Passy)


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Conseil N°4 : petit Gaugry, Fourme de Montbrison, Bleu de Termignon, Tomme de Figari


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Conseil N°5 : I love Bidoche affaire à suivre


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Conseil N°5 : pour la soif


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Conseil N°6 : et un petit couplet pour mes vaches 


 

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6 juillet 2013 6 06 /07 /juillet /2013 10:00

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Tout d’abord je ne suis qu’un petit chroniqueur qui parfois commet des billets d’humeur mais jamais, au grand jamais, je n’ai prononcé une condamnation définitive de Bergeret. Je n’ai fait que dire, à ma façon, ma désapprobation sur la manière de faire.  De plus j’admets et je suis ouvert à toute forme de contestation de mes écrits... Voir Le droit d’auteur en photographie, une protection en trompe l’œil ? Publié sur ma page FB linkLà encore c’est la forme que je conteste, pas le fond du dossier dont j’ignore presque tout. Cette affaire est une affaire civile, et même si ça chagrine une affaire de gros sous plus qu’une question de principe.


Ceci écrit quelques remarques :


-          Ainsi le qualificatif minable s’appliquait à la procédure utilisée et non à l’artiste Bergeret dont j’ignorais jusqu’à l’existence avant cette affaire.


-          Dans un portrait il y celui qui le tire et celui qui en est le sujet : les deux participent, surtout en photo, à la qualité de l’œuvre. Coluche était sans aucun doute un bon sujet. De plus l'échange de bon procédé entre les 2 hommes, la parole, ne permet pas à Bergeret de revenir sur elle. Ce qui ne l'empêche en rien de demander que l'on mette en oeuvre tous les moyens légaux pour protéger son oeuvre.


-          Je persiste à trouver très étrange que Bergeret ait attendu aussi longtemps pour réagir afin de protéger son œuvre. Rien ne s’opposait à ce qu’il pose des conditions même s’il ne touchait aucun droit d’auteur. D’ailleurs il aurait pu demander à ce qu’on appose sa signature sous la photo ça l’aurait fait mieux connaître du grand public au-delà du petit cercle des initiés.


-          Je doute vraiment de sa volonté d’exemplarité, Bergeret et ses conseils ne me semblent pas avoir épuisé d’autres moyens moins mercantiles.


-          Enfin pour terminer quelques mots à propos du « Charité Business » évoqué en commentaire et de ses éventuelles dérives : savez-vous ce qu’est le Comité de la Charte ?


J’en ai été membre pendant une année. J’étais chargé de suivre l’ARC nouvelle formule après l’énorme scandale lié aux malversations de Jacques Crozemarie. C’est du sérieux. J’ai quitté cette instance car j’estimais que son remarquable travail, entièrement assuré par des bénévoles très compétents, n’était pas connu du grand public ce qui me semblait antinomique avec la volonté de rassurer les donateurs. Les restau du cœur en son membre (si vous voulez voir le portrait prohibé cliquez sur  ce lien link

 

Le Comité de la Charte du don en confiance


 « Organisme sans but lucratif, exerce depuis plus de 20 ans la mission de contrôle de l'appel à la générosité publique.


Son action se fonde sur l'élaboration des RÈGLES DE DÉONTOLOGIE, l'agrément des organismes volontaires pour se plier à une discipline collective vis-à-vis des donateurs et le CONTRÔLE CONTINU des engagements souscrits.


Sa position lui permet de combiner la nécessaire indépendance de jugement avec la proximité des acteurs du mouvement associatif.


Les 4 champs du contrôle continu exercé par les contrôleurs du Comité sont le fonctionnement statutaire et la gestion désintéressée, la rigueur de la gestion, la qualité de la communication et des actions de collecte de fonds et la transparence financière.


 Le public peut reconnaître les organisations agréées par cette marque »


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Si ça vous intéresse de savoir allez sur le site link 


Je préfère de loin ce travail de fond au geste de Bergeret dont l’ambiguïté continue de me déranger. 

 

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6 juillet 2013 6 06 /07 /juillet /2013 00:09

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Mes amis peuvent en témoigner je n’ai pas le tutoiement aisé. Je vouvoie facilement. Le tu es de rigueur entre camarades de Grands Corps, moi je n’en suis pas mais ils font comme si, et entre camarades socialistes, et moi j’ai vouvoyé Michel Rocard mais tutoyé Louis Mermaz car il a insisté, quand à Henri Nallet je le tutoyais avant qu’il rejoigne la rue de Varenne. Je les appelais par leur prénom mais Rocard me donnait du Berthomeau. Bref, j’aime bien le vous dans les relations professionnelles car ça met de la distance. Lorsque j’ai entendu Bruno La Maire tutoyer et donner du prénom aux chefs des syndicats agricoles ça m’a mis mal à l’aise. Sans doute suis-je resté dans le moule de mon éducation chez les bons frères mais, à mon âge, on  ne se change pas.


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Donc tout ça pour vous dire que j’ai reçu cette semaine une missive de la Présidente de Poitou-Charentes, Ségolène Royal, pour me remercier de ma participation à L’Assemblée de Poitou-Charentes organisée par l’hebdomadaire Marianne. Louable attention mais comme elle m’a donné du Cher Monsieur, je dois avouer que ça m’a fait tout drôle car dans mon souvenir lorsqu’elle occupait la fonction de Ministre de l’Environnement et moi le 78 rue de Varenne comme soutier en chef, elle me donnait du tu et du Jacques. Et pourtant la Présidente aurait pu remarquer que les gens de Marianne m’avaient étiqueté : « ancien collaborateur de Michel Rocard » mais je pense, et c’est normal, puisque ma lettre devait faire partie de la fournée et que les souvenirs se sont estompés. Je vanne bien sûr mais ça ne serait jamais arrivé à celui qui l’a envoyé se présenter dans les Deux-Sèvres, j’ai nommé Louis Mermaz. Pour avoir eu à connaître de son courrier en bon mitterrandien qu’il était ce genre d’oubli : jamais !


Bref, sale temps pour les Ministres de l’environnement et les élues de la 2e circonscription des Deux-SèvresDelphine Batho a succédé à Ségolène Royal qui elle est allée se faire écharper à La Rochelle par l’ami de qui vous savez.

 

 

Le suite est en images. Bonne fin de semaine à tous…


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5 juillet 2013 5 05 /07 /juillet /2013 11:00

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NKM candidate dans le 14e: déjà une liste dissidente à l'UMP c’est Le HuffPost avec AFP  par Geoffroy Clavel qui l’annonce « Comme promis, c'est dans un arrondissement de "conquête" que la candidate UMP à la mairie de Paris a choisi son point de chute. "J'ai décidé d'être candidate dans le 14e arrondissement parce que c'est là que j'ai décidé de vivre avec ma famille, tout près d'ici", a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet ce jeudi 4 juillet non loin du Boulevard Brune, mettant fin aux rumeurs qui la voyaient s'installer dans le 5e, le 9e ou le 12e arrondissement.


Dans une lettre adressée aux habitants du 14e, NKM s'est défendue de tout parachutage. "Parisienne de cœur et de naissance, j'ai quitté la capitale en 2002 pour être élue. [...] J’ouvre aujourd’hui un nouveau chapitre de ma vie, ici, avec vous", indique la députée de l'Essonne. » suite ICI link 


Chic ça va faire de l’animation dans le quartier, on va pouvoir se faire payer des canons aux PAPILLES rue Daguerre et je pourrai retrouver le mari de Nathalie, ce cher Jean-Pierre Philippe qu’était Conseiller auprès du Ministre de l'Agriculture Louis Mermaz quand j’étais son directeur de cabinet, un pur et vrai socialiste tendance Fabius. Des mauvaises langues me disent qu’il s’est bien arrondi et que, comme son ancien mentor, il n’a plus beaucoup de cheveux sur le caillou, j’espère que je le reconnaîtrai pour que nous échangions nos souvenirs.


Comme le sortant PS, Pascal Cherki  n’est pas une lumière, et que je lui ai écrit que je ne voterai pas pour lui – il est dit dans l’article du HuffPost que sa candidature à sa propre succession n'est pas acquise, je ne dois pas être le seul à le trouver bouffi de suffisance alors qu’il n’est là que par défaut – les jeux sont ouverts Nathalie mais va falloir sortir des petites bisbilles à la con qui vont le miel de l’opposition parisienne. Nous allons voter pour une équipe municipale et un maire pas pour offrir un marchepied à des ambitions personnelles.


Je ne vais pas aborder ici les problèmes de fond, ce n’est ni le lieu, ni le moment mais habitant, contrairement à vous, cette ville depuis presque 40 ans j’ai de la mémoire et il ne va pas falloir jouer à celle qui n’assume pas l’héritage des choix des équipes qui ont précédé Delanoë. Bienvenue donc dans le 14e NKM, vous dites vouloir y habiter, j’accepte le symbole mais ça n’apporte rien au débat. L’important pour moi c’est que vous tous cessiez de nous prendre pour des gobeurs de promesses et des gens intéressants le temps d’un scrutin.

 

Bien à vous.

 

Jacques Berthomeau sis au boulevard Saint-Jacques


 

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5 juillet 2013 5 05 /07 /juillet /2013 00:09

Ce n’est en rien une déclaration de guerre à la Provence toute rose de rosée voir ICI, ni une déclaration d’amour d’ailleurs, mais tout simplement un léger rappel à l’ordre à ceux qui donnent des leçons à la terre entière ou traitent mon petit espace de liberté de torchon car il conteste leur ton afin de leur mettre sous le nez la seule publication qui vit sa vie à la manière du Taulier sans avoir rien à demander qui que ce soit. J’ai nommé le Rouge&le blanc. Y’a pas de pub, y z’organisent pas de salons, y vendent pas de vin link y z’aiment le vin et en parlent bien. C’est une référence, une vraie et pour qu’elle continue son petit bonhomme de chemin, je vous conseille vivement de vous y abonner jmgatteron@wanadoo.fr c’est 48€ pour un an et 90€ pour deux. Il y a 4 numéros par an.


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L’édito du dernier numéro : Diversité contre uniformité signé comme toujours par François Morel évoque le livre qu’il a écrit sur l’œuvre de l’ampélographe Pierre Galet « ampélographe de terrain ». Comme j’ai eu gentiment droit à Vinexpo de recevoir cet opus dédicacé par Pierre Galet et l’auteur je chroniquerai au cœur de l’été sur ce sujet majeur.


Deux portraits de vignerons que j’aime : Vincent Laval et Muriel Giudicelli. La champagne et la Corse, Patrimonio et Cumières.


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Cumières en bref « Cumières dont le nom signifie, dit-on, « vin pur du sommet », est située sur la rive droite (nord) de la vallée de la Marne et porte – selon « l’échelle des crus » qui prévaut en Champagne – un vignoble classé en Premier Cru. La commune couvre 299 ha, dont 250 de vignes réparties entre 65 et 210 m d’altitude. Les sols sont argilo-calcaires, avec parfois du limon, et reposent sur un socle de craie. On y compte une vingtaine de vignerons récoltants-manipulants (RM). »


Muriel Giudicelli présidente d’UVA Corse « Présider UVA Corse depuis 2009, rien de plus simple! Pour s’en convaincre, il faut savoir qu’en son sein, celui de l’UVA…, se regroupent 35 domaines, 35 domaines avec des logiques différentes, des vins bio, des vins en biodynamie, des vins de vignerons et aussi certains un peu moins vignerons. Des superficies de domaines différentes, sur des appellations différentes et pour comble – on aurait envie de dire, mais on ne le dit pas… – 35 personnalités corses… !

Assurance d’implosion permanente et pourtant, Muriel réussit avec cette force apaisante et conciliatrice à perpétuer une cohésion exemplaire.»


Champagne Les Chênes Cumières Premier Cru 2002 Brut Nature 17/20


Patrimonio rouge 2010 100% Nelluccio 16/20


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Deux AOC : Moulin-à-vent et Gigondas


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Ma feuille vineuse « Jules Chauvet nous manque ! Ce vigneron-négociant-chercheur-dégustateur hors pair entretenait une relation originale avec Moulin-à-Vent. Gamin et fieffé gourmand, avec ses copains, il buvait en douce les moulin-à-vent 1915 de la cave de son oncle ! Les deux-tiers des bouteilles y passèrent… Jeune gourmet, il s’arrête de fumer à la suite d’une erreur de dégustation. Plus tard, son père lui place douze verres de >Beaujolais : il reconnaît au premier coup de nez le moulin-à-vent. […] Son credo, c’était la sélection massale, la culture de la vigne, les petits rendements, les levures indigènes. « Le sol doit dominer le plant » disait-il. Marcel Lapierre mit ses préceptes en application, et on ferait bien de mettre ses conseils au goût du jour ! »


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Petite histoire de Gigondas : « véridique ou légèrement enjolivée, l’histoire ne manque pas de sel. En 1967, le jour de l’enterrement du baron Le Roy – célèbre propriétaire à Châteauneuf-du-Pape (Château Fortia), père du système des AOC françaises et président de l’INAO –, un vigneron de Gigondas croise un membre éminent du syndicat des producteurs locaux habillé comme un milord :


-          Oh, d’où tu viens habillé comme ça ?

-          Hé, de l’enterrement du baron Le Roy…

-          Quoi ? Toi un Gigondassien, tu as été rendre hommage à ce type qui a toujours refusé l’AOC aux vins de Gigondas ?

-          C’était juste pour être sûr qu’il soit enfin vraiment mort… »

 

Voilà un tout petit aperçu pour le plaisir de lire. Bon vent au Rouge&le Blanc, à toute l’équipe et à sa toute nouvelle dégustatrice Sonia

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4 juillet 2013 4 04 /07 /juillet /2013 11:00

Magalie mon amie qui vit à Bruxelles, et qui vend des beaux fromages fermiers aux alentours link, m’a dit avec sa perspicacité habituelle c’est une véritable épidémie : le Pape, la reine des Pays-Bas puis le roi des belges… très tendance en effet, mais à Rome on vote alors que, même dans les royautés constitutionnelles, comme le note Dimitri Verhulst, citoyen du royaume de Belgique, le sceptre revient à quelqu’un qui l’a bêtement hérité. Notre ami Hervé Lalau, citoyen français expatrié au royaume d’Albert II, qui ne niaise jamais en route et qui ne perd jamais une occasion de mettre en avant la cause du vin, sur les 5 du Vin en « profite pour saluer chaleureusement ses amis Belges, sujets d’un roi débonnaire et même jovial, qui, à ce qu’on dit, ne dédaigne pas les bons vins. » Bravo Hervé, tu me donnes l’occasion de démontrer que t’as tapé juste et bien sûr d’étaler ma science comme d’habitude ce qui ne va pas arranger mes affaires de blogueur en chaise longue.


Lorsque j’ai lu « l’Entrée du Christ à Bruxelles » de Dimitri Verhulst, auteur belge de langue néerlandaise, dont le livre « La merditude des choses » m’avait ravi (le film aussi), j’avais beaucoup aimé la station 8 (le livre suit le déroulé d’un chemin de croix) qui abordait les timbres belges qui excellent en deux thèmes : le portrait du roi et les petits oiseaux. » car ce il dressait un portrait éminemment sympathique, d’Albert II, bien sûr dans un style que n’aurait pas désapprouvé l’internationaliste Luc Charlier.


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Pour saluer l’abdication d’Albert II je vous livre donc un bref extrait de la prose du sieur Dimitri Verhulst :


« Si je peux parler pour moi-même : moi, je n’aurais pas la moindre objection à aller casser la croûte avec notre roi. Il est au fond, si je peux juger de son caractère, un bon type tout à fait ordinaire, un type comme vous ou moi qui, chez lui, trempe en cachette ses doigts sales dans la lèchefrite. Un joyeux tartufe, habile à chiper des bonbons (pas vu pas pris), à créer des occasions pour boire un verre de vin de plus. Un homme affecté d’une telle constipation que souvent, lorsqu’il quitte la toilette, l’encre du journal a imprégné ses genoux. Bah, au contraire des bardes, nos poètes auront à immortaliser notre roi sous les traits d’un petit monsieur doté de défauts sympathiques, d’une et provision de blagues quelque peu osées pour le moment du pousse-café, d’un appareil auditif et d’un taux trop élevé de cholestérol. Un type qui avait fait quelques accrocs au contrat de mariage et ressentait des remords pour le chagrin causé à sa femme, la reine, qui fut  jadis mannequin mais s’était depuis considérablement craquelée… »


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Même si le roi des Belges n’a pas grand-chose à faire dans la vie politique fort agitée de nos voisins c’est tout de même le chef de l’Etat. Imaginez une seule seconde, en notre vieux pays où l’on parle encore de prérogatives régaliennes, une telle description du nôtre, quel qu’il fut, d’hier comme d’aujourd’hui, ce serait de suite la Bastille pour l’auteur pour crime de lèse-majesté. Bonne retraite « Albert Félix Humbert Théodore Christian Eugène Marie de Belgique (né le 6 juin 1934 au château du Stuyvenberg), 6e roi des Belges depuis la mort de son frère Baudouin. Titré à sa naissance prince de Liége, il est le second fils du roi Léopold III et de la reine Astrid, née princesse de Suède »


« Partisan d'une société multiculturelle, il dénonce régulièrement dans ses discours le racisme et la xénophobie et soutient activement le Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme. Depuis son accession au trône, il n'a reçu en audience aucun représentant de l'extrême-droite et ne les convie pas aux réceptions du Palais royal […] Le roi Albert II garde ses convictions religieuses sur le plan privé et respecte les choix démocratiques du Parlement : il a ainsi apposé sa signature sur la loi dépénalisant l'euthanasie et sur la loi autorisant les mariages homosexuels, malgré l'opposition de l'Église catholique. Les baptêmes de tous ses petits-enfants sont célébrés en privé et ne donnent lieu à aucune cérémonie officielle. Cette attitude est conforme aux vues des défenseurs de la laïcité de l'État. »


Hier donc Albert II a déclaré « Je constate que mon âge et ma santé ne me permettent plus d'exercer ma fonction comme je le voudrais. Ce serait manquer à mes devoirs et à ma conception de la fonction royale que de vouloir me maintenir en exercice à tout prix. Sans être en mesure d'assumer pleinement mon rôle, c'est une question élémentaire de respect envers les institutions et envers vous, chers concitoyens. Après vingt ans de règne, j'estime donc que le moment est venu de passer le flambeau à la génération suivante. Je constate que le prince Philippe est bien préparé pour me succéder... C'est donc avec sérénité et confiance, que je vous fais part de mon intention d'abdiquer ce 21 juillet 2013, jour de notre fête nationale, en faveur du Prince héritier, mon fils Philippe. »

 

Et pour finir une toute nouvelle chanson Bruxelles -  de Sophie-Tith link

 

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4 juillet 2013 4 04 /07 /juillet /2013 00:09

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« J´ai sauté la barrière, Hop! Là » chantait Johnny Hess en 1938 alors, lorsqu’Emmanuel Giraud me convoqua du côté de l’Eglise de Pantin dans le neuf3, moi qui ne saute guère le périphérique, qui enserre Paris sur l’ancien tracé des fortifications, je me suis dit toi mon coco tu vas t’y rendre en métro. Ce que je fis.


Emmanuel adore les lisières, les lieux improbables, là, dans une salle blanche du restaurant Le Relais, au 61 rue Victor Hugo, à Pantin, derrière une table, elle aussi juponnée de blanc, Ingrid Astier & Jacques Genin allaient, nous avait-il déclaré pour nous appâter, nous interpréter : « Noir c'est noir... », une drôle d’histoire, sans « angle mort », entre une conteuse d’histoires et un fondeur de chocolat. Moi, comme le disait ironiquement Chaissac à propos de Dubuffet lorsqu’il  parla d’art brut, captant l’œuvre de l’Hippobosque du bocage » je n’avais pas envie de rester chocolat en plein neuf3.


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Ben oui, je n’en menais pas large, car, dans son superbe ouvrage « cuisine inspirée » publié en 2007, Ingrid Astier avait portraituré Henri-Gagey et j’en avais outrageusement profité tel Dubuffet. Voir ICI link  et ICI link. Faut me comprendre car notre passionnée de mets et de mots ces derniers temps fait dans le polar en 2009 elle a publié « Quai des enfers » dans la prestigieuse collection Série Noire : une révélation qui a obtenu de nombreux prix. Son dernier roman, « Angle Mort », vient de paraître aux éditions Gallimard


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Restait pour me sauver d’une mise en examen que Jacques Genin le fondeur en chocolat. « Chocolatier, pâtissier, caramélier, confiseur : à travers ses créations, il se montre avant tout rêveur il a  ouvert en 2008 une chocolaterie 133 rue de Turenne, à Paris www.jacquesgenin.fr « où l’on se bouscule pour les guimauves tendres comme des nuages, les caramels aux reflets d’ambre, le vitrail des pâtes de fruits et le défilé des chocolats » nous dit Emmanuel. 

    ‎

J’ai donc été sage comme une image, bu les paroles et le chocolat chaud de Jacques Genin, mais je n’ai pas pu m’empêcher de ramener ma fraise en rappelant que pour moi le chocolat c’était celui qu’émiettait mémé Marie sur ma tartine beurrée pour mon goûter d’écolier et celui, à cuire, qui nappait le riz au lait de la tante Valentine. Bien sûr, du Menier mais Jacques Genin a pu ainsi rappeler que « Antoine Brutus Menier qui fonda en 1816, l’entreprise chocolatière qui porta son nom. À l’origine, celle-ci qui installée dans le quartier du Marais à Paris (rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie), vendait des produits pharmaceutiques, mit en vente des médicaments à base de chocolat aux vertus thérapeutiques. En 1825, la firme déménage à Noisiel, sur le site de l’ancien moulin. Puis, en 1836 est la première à créer la tablette de chocolat. »


Bref, comme j’étais pressé par le temps, votre Taulier est tellement sollicité, et que Pantin c’est le bout du monde j’ai dû m’éclipser avant la fin des festivités. Pour me faire pardonner je n’ai rien trouvé de mieux que de vous offrir des morceaux choisis du portrait de Jacques Genin un confiseur chocolatier qui ne laisse pas de marbre d’Ingrid Astier dans « cuisine inspirée »


« L’évidence fausse parfois la perception : Jacques ne fut pas toujours chocolatier (on l’aurait pourtant volontiers vu naître dans un cacaoyer comme d’autres élisent les roses. Chef affairé autour de dressages salés et sucrés, il commence par ravir les palais ; et abandonna au seuil de la première étoile, fier d’une certitude : le chocolat méritait l’exercice de toute une vie. Maurice Bernachon lui insuffla l’envie de travailler le chocolat, Michel Chaudin lui montra l’exemple. »


« Travailler le chocolat » c’est pour lui « travailler l’élément féminin » Sentimentalité, douceur, sensualité, doivent accompagner chaque geste : « le chocolat ne fait que renvoyer ce que tu lui  donnes, si tu bâcles ton travail, c’est toi-même que tu agresses » Respecter, toucher, caresser : « sentir le produit, lui donner ton âme au moment où tu travailles, lui infuser des sentiments et  de la confiance », sont pour Jacques la clé de voûte du chocolatier. »


« Les couvertures de Jacques sont au contraire uniformes, brillantes, coruscantes.  On  dirait de sombres galets vernis par une bruine. »


« Je veux restituer les goûts de ceux qui fabriquent mes couvertures, être fidèle à l’esprit de perfection : on ne doit pas abîmer les produits par de la nonchalance. »


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Mais pouvais-je en rester à la simple aventure des mots sans mettre sous leurs couvertures – j’aime ce nom – la douceur, la sensualité du chocolat en situation ? J’en rêvais, je l’ai fait. Enfourchant ma flèche d’argent je me suis porté tout au haut de la rue de Turenne pour entrer dans l’antre du fondeur de chocolat qui s’élance vers le ciel telle une proue de navire. Calme et sérénité, beauté et pureté des matières brutes, tout porte au recueillement gourmand. Je m’assois, seul gaulois dans ce temple du chocolat. Mon choix est fait ce sera un Mille-Feuilles au chocolat, double péché assumé, revendiqué, sans besoin de contrition, pire en me tapissant la bouche de l’onction tendre du chocolat je m’imagine, une fois atteint les lisières de la petite mort gustative, basculant dans une douce ivresse impulsée par la vivacité pure du brut nature de Georges Laval  www.georgeslaval.com. Amen ! Jacques Genin, fondeur tentateur n’est pas de ceux qui permettront au péché de gourmandise d’être rayé de sitôt de la liste des 7 péchés capitaux car avec lui on frôle la luxure, qu’il en soit remercié.


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« Les beaux yeux de ma voisine

Me rivaient soir et matin

Près de la haie de glycines

Tout au bout de mon jardin

Ah! Ces yeux

Ces cheveux

Ah! Ce cou

Quel bijou!...


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3 juillet 2013 3 03 /07 /juillet /2013 13:20

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Le photographe Gaston Bergeret assigne en justice «Les Restaurants du cœur » link pour les droits d'auteur de la photo de Coluche prise il y a trente ans illustrant l'affiche de l'association caritative. Il avait donné, en 1986, l'autorisation de «manière orale et à titre gratuit».


Minable, Bergeret rompt l'engagement moral qu'il avait conclu avec Coluche, lequel a eu le tort de faire confiance à sa prétendue générosité. Toutes les raisons invoquées par lui ne tiennent pas : comment peut-il reprocher à l’association d’utiliser ce cliché pour engranger des recettes supplémentaires. C’est normal et ce réveil tardif est un geste de pure cupidité.

 

 

D’autant plus que, comme le souligne le site Numérama link« Cette générosité paraît d'autant plus naturelle qu'elle ne coûtait rien. Dans le cadre d'un reportage réalisé en 2011, que nous a signalé La Parisienne Libérée, Gaston Bergeret présentait différentes photographies prises lors de sa carrière. « Celle de Coluche, c'est 10 secondes », racontait-il. « Le temps qu'on se croise, que je lui demande les faveurs d'un portrait, et bien ça a mis dix secondes ».

 

« Je crois que c'est le portrait le plus rapide que j'ai fait de toute mon existence », ajoutait-il, avant de hausser les épaules, dans ce  que l'on comprend aujourd'hui être de l'énervement et non une fierté. » C'est celui que l'on voit chaque année, qui dure... qui réapparaît comme un bon petit diable à chaque hiver ».

 

Navrant,  désolant, bien dans l’esprit de ce temps, j’espère que les juges renverront sans un rond ce piteux photographe à la contemplation de « son œuvre », l’heure de la retraite approche arrondir les fins de mois devient une nécessité.

 

Pas vu ce gus avide lorsque les Restos furent en péril « État d’urgence : la seconde mort de Coluche, ils* veulent couper l’aide européenne aux Restos du Cœur* » link


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Photo du taulier©

 

 

« Dieu a dit : Je partage en deux, les riches auront de la nourriture, les pauvres de l’appétit»

 

« L'argent ne fait pas le bonheur des pauvres. Ce qui est la moindre des choses. »

 

« Bien mal acquis ne profite qu'après.  »

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