L’impertinent souvent pertinent IntotheWine, comme il est jeune et fringant, bordelais de surcroît là où il n’y a pas de Climats, peut se permettre d’ironiser sur les rosés – y’en pas chez les Murisaltiens, donc ça va bien – sans se faire taper sur les doigts par PSA.
Cet élégant provocateur ose titrer : « Nos rosés français sont-ils en train de pâlir jusqu’à l’anémie totale ? »
« D’année en année par simple effet de mode et de surenchère nos rosés français pâlissent jusqu’à l’anémie totale.
Je crains que bientôt on ne les voie plus du tout. »link
Est-ce bien raisonnable en effet ?
Moi qui suis parisien, snob, futile, léger, inconséquent et tout et tout, cette histoire de rosé visage pâle me fait penser au pantacourt.
Si vous voulez bien me suivre je vais vous en expliquer la raison. Elle devrait pour une fois obtenir l’approbation de PSA puisqu'il tend à édifier ceux qui ont peu de goût.
Dans son opus « de l’art de mal s’habiller sans le savoir » Marc Beaugé chez hoëbeke (illustrations de Bob London) qui publie des chroniques vestimentaires dans M assassine à juste raison le pantacourt.
« Sur le même modèle que le brunch, croisant petit-déjeuner et déjeuner, plusieurs pièces et accessoires vestimentaires prospèrent, depuis quelques années, en faisant valoir leur symbole hybride. C’est notamment le cas du tee-shirt sans manches, à mi-chemin entre tee-shirt et marcel, et des Crocs, à la croisée entre sabot médical et boîte Tupperware.
Mais, dans ce genre singulier, c’est encore le pantacourt qui connaît le succès le plus éclatant. Inventé dans les années 1940, à Capri, e d’abord adopté par les femmes, celui-ci est en effet devenu, au fil des ans, un classique de la garde-robe masculine estivale, au point que son port paraît quasi règlementaire lors d’évènements populaires parcourus d’odeurs de merguez tels le Tour de France, le feu d’artifice du 14 juillet, l’élection de miss camping ou les matches du RC Lens au stade Bollaert.
Tout le succès du pantacourt tient à son hybridité même. Atterrissant, selon que l’on considère que le verre est à moitié vide ou à moitié plein, en-dessous du genou ou au-dessus de la cheville, celui-ci fait en effet figure de croisement parfait entre bermuda et pantalon. »
Marc Beaugé fait la remarque qui tue : « le pantacourt a aussi pour effet visuel de couper les tibias de son propriétaire en deux, et donc de le tasser de façon radicale »
Les filles posent souvent la question « est-ce que cette robe me grossit ? » alors que les garçons eux ont toujours envie de paraître plus grand. Je ne ferai aucune remarque désobligeante pour les pneus de certains qui ont un effet bœuf avec le pantacourt.
Je persifle et certains vont me dire qu’est-ce que mon histoire de pantacourt à voir avec la couleur du rosé ?
Pour l’été mieux vaut pour sa silhouette être bermuda ou pantalon de toile que pantacourt. Pour les rosés idem, puisque les rosés ne sont pas, Dieu nous en a gardé grâce au combat héroïque de Provençaux contre l’hydre européenne, j’ai même mis un cierge à ND de la Garde en remerciement, un mélange de rouge et de blanc, il faut choisir sa couleur définitivement qui est, que je sache, originellement plus proche du rouge que du blanc.
De quoi je me mêle ?
De rien !
Je divague par la faute du jeune impertinent bordelais qui, le pauvre, doit sur les injonctions du CIVB boire du rosé alors que votre Taulier lui appelle de ses vœux le Clairet.link