J’ai même mangé à l’Elysée…
Aujourd’hui c’est « Les Saveurs du Palais » (2012)
« Est-ce que je me contredis ? C'est bien, alors je me contredis. Je suis vaste. Je contiens des multitudes. »
Walt WHITMAN
Pourquoi ce film ?
Souvenez-vous : « L’avantage d’une télé grand écran et des chaines TNT et cinéma c’est que l’on n’est pas en prise directe avec l’actualité du cinéma. Je peux accessoirement suivre la recommandation de mon Vénéré Maître André Tubeuf qui vient de mourir et à qui je tiens à rendre hommage - Ne vous précipitez pas sur le dernier film sorti. S’il vaut la peine il sera encore à l’affiche plus tard ; la sédimentation fait son œuvre »
Voilà donc un « petit film relativement récent » que Ciné papy se plait à vous présenter.
Un film « gourmand » comme on a pu lire
Quelle est l’histoire ?
Hortense Laborie – Catherine Frot – une habile et renommée cuisinière périgourdine est appelée à être la cuisinière privée du Président de la République. Elle accepte. Ses mésaventures nous sont comptées en alternance avec sa mission de cuisinière collective pour les membres d’une base en antarctique.
Réalisation
Christian Vincent est derrière la caméra. Il s’est fait connaître par « La Discrète » 1990 avec Fabrice Luchini, film dans le style Rohmer. Style qui va être la marque de fabrique de ses autres films.
Qui fait quoi ?
Malgré le talent des acteurs, les curieux, c’est un peu la règle indiquée par Cyné papy, se reporteront au générique
Catherine Frot
Je voudrais évoquer cette subtile et talentueuse actrice qui en 2012 aligne déjà trente ans de carrière de succès et de récompenses.
Je l’ai découvert dans la trilogie policière de Pascal Thomas – « Mon petit doigt m'a dit » 2005, « Le crime est notre affaire » 2008. Et « Associés contre le crime » 2012. Dans le rôle de Tuppence Beresford avec André Dussollier dans le rôle du colonel Bélisaire. Ils forment un couple drôle et plein de charme très british.
Elle a tourné avec « les plus grands » Elle excelle dans tous les genres. Qui peut oublier son rôle de Yolande dans « Un air de famille » 1996 de Cédric Klapisch. Notamment la scène du collier qui lui est offert puisqu’on fête, en famille, son 35e anniversaire et où elle ne cesse de croire que le collier est… pour le chien.
Quoi dire d’autre si ce n’est évoquer ses 10 nominations aux Césars et ses 2 Molières. Vox populi, vox dei.
Jean d’Ormesson
Premier et dernier rôle au cinéma de ce curieux personnage qui n’a cessé de cabotiner sa vie entière. A 87 ans, il campe un Président de la République, fort honorable. Il peut énerver lors d’une première vision du film mais devient tout à fait acceptable lors de vision ultérieure.
Claude Rich aurait été pressenti pour le rôle avant de refuser. Malgré toute la sympathie que m’inspire ce très grand acteur, moi non plus je le vois mal dans ce rôle. Sage décision donc.
Temps forts
La lutte à couteaux tirés entre « La cuisine officielle » de l’Élysée qui n’admet pas la présence d’une péronnelle en prise directe avec « Le président »
Le président, avec l’âge, a des problèmes de santé. Des régimes s’imposent. Hortense est entendue par les médecins officiels de la présidence. Ils apparaissent et se comportent comme des Diafoirus contemporains.
L’audit d’Hortense au sujet de activité et du coup de cette dernière *
L’idée générale qui se dégage du film. Quand on est bon dans sa partie on l’est partout. A l’Élysée comme dans une base polaire.
* Aussi drôle qu’affligeant ! Ce n’est qu’un petit aperçu du comment est gouvernée La France.
Benoit Duteurtre, qu’à mon goût on ne lit pas assez – Marianne, Classica et des ouvrages drôles et pertinents sur des sujets de société – Benoit Duteurtre donc, dans ses dernières chroniques, observe et déplore les nominations actuelles aux postes de direction dans des établissements comme le « Conservatoire national supérieur de musique de Paris » On y place des gestionnaires **! Comme si Louis XIV, avait confié la direction de ses ballets au responsable des chandelles en lieu et place de Lully
** Dont on découvre à chaque changement de « gouvernement », les dégâts sur l’activité concernée, les dérapages budgétaires, l’inflation de personnel administratif et les frais de fonctionnement et cela, quand l’établissement dont on cache la faillite, par une fusion quelconque, histoire de sauver les meubles.
Pax
Prochainement « Lady L »