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30 septembre 2013 1 30 /09 /septembre /2013 10:43

Ce n’est pas moi qui ai répondu ça mais j’aurais très bien pu le faire car c’est ce que je pense. Est-ce que les choses ont radicalement changé ? Je ne sais car je ne m’aventure guère dans ce genre de « littérature » qui se veut pédagogique en se parant des attributs de la technique.


Ce qui m’intéresse vraiment, en jouant sur le mot littérature, c’est de constater que bien peu d’écrivains ont mis leur qualité de plume pour écrire des livres « sur le vin », contribuer  à l’extension du domaine du vin, toucher un public plus large que les seuls amateurs de vin.


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Dans le temps qu’évoque l’auteur de ma phrase titre il y eu Raymond Dumay qui arpentant tour à tour quatre régions françaises : la Bourgogne (1948), l’Aquitaine (1949), Le Languedoc (1951) et la Provence (1954) échappe à cette critique car l’auteur n’y parle pas que de vin il baguenaude « sur les petits sentiers de vignoble, le long des rivières, en levant les écrivains, morts ou vifs, dans une chasse amusante, subtile, érudite, toujours entraînante. »


Lors de la réédition des 4 opus de Dumay Raphael Sorin écrivait sur son blog de Libé : Lettres ouvertes Les divagations de Raphaël Sorin.link 


RETOUR A L’ETE 47


« Raymond Dumay, dont j’ai déjà vanté le Guide des alcools, l’essai Mort de la littérature ou ses préfaces à Joubert, Dumas, Cendrars et le Prince de Ligne, devait partir avec trois compagnons, tous écrivains (Jacques-Laurent Bost, Jacques Perret et Maurice Fombeure) pour un long périple dans les provinces françaises. Les autres se «portèrent raides» et il dut se résoudre à partir seul, en chevauchant un vélomoteur Perrot. Le 21 juillet 47, en pleine canicule, il s’élança pour une aventure qui allait prendre fin en 1954.


Les quatre récits de voyage de Dumay viennent d’être réédités à la Table Ronde. Il est urgent de les acheter pour ne pas voyager idiot.


Dans l’ordre, prenez Ma route de Bourgogne, Ma route d’Aquitaine, Ma route de Languedoc et Ma route de Provence. C’est aussi un quadruple enchantement: vous circulez en baguenaudant sur les petits sentiers de vignoble, le long des rivières, en levant les écrivains, morts ou vifs, dans une chasse amusante, subtile, érudite, toujours entraînante. »


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Bien évidemment j’ai lu les 4 « la route de… » de Raymond Dumay et voilà ce qu’écrivait François Desperriers le 2 juillet 2010 à ce propos.


« Jacques Berthomeau vient de me faire découvrir l’univers de Raymond Dumay grâce à deux articles dont il a le secret. En quelques lignes, il m’a donné envie de lire le livre de Raymond Dumay paru en 1948, ma route de Bourgogne.


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Extraits choisis par Jacques Berthomeau:


« Beaune, beau nom à la sonorité assourdie qu’on ne peut prononcer sans entendre les futailles rouler dans les caves. Bon vin au corps de femme de trente ans, souple et ardent. On ne le recommande pas aux malades, ni aux jeunes filles, mais aux vivants. »


« Assise dans sa robe aux grands plis, la tête ombragée par quelque bouquet de châtaigniers, la vigne de Bourgogne ressemble à ces femmes de quarante ans que l’on dit mûres et qui le sont en effet, gourmandes, sensuelles, savoureuses, infatigables au lit aussi bien qu’au travail et auxquelles, diton, les vrais amoureux ont toujours rendu les armes… »


Je vous invite à lire ses deux jolis billets sur son excellent blog « Vin&Cie, l’espace de liberté » :


1-     Terrot, terroir, un Replongeard sur la route des vignes : Dumay Raymond link 

2-   « La vigne de Bourgogne ressemble à ces femmes de 40 ans que l’on dit mûres… » link 


Ça fait très plaisir de lire ce qui précède mais ce qui me fait encore plus plaisir c’est que François m’avait lu ce qui assez rare sur la Toile où la lecture en diagonale, qui n’est pas la lecture rapide que je pratique pour repérer les bonnes feuilles d’un livre, permet à certains ou certaines de comprendre tout le contraire de ce que vous avez écrit. La semaine passée j’ai vécu une séquence très significative du vide sidéral d’un certain petit monde de la communication : je commets une chronique assez vacharde « J’adore le sonotone à bulles chic et choc de Krug à 220€ » link. Le lendemain j’ai reçu un e-mail me remerciant de ma remarquable chronique. L’important sans doute c’était d’avoir mentionner Krug dans le titre. Très pavlovien comme réaction mais après tout c’est ainsi que fonctionnait la bonne réclame des lessiviers : marteler le nom de la marque suffisait à bourrer le crâne des ménagères de plus de 50 ans.


Je m’égare à peine.


Je digresse un peu comme d’ordinaire.


Pour revenir au « Quand j'étais jeune, la littérature sur le vin était difficile d'abord, et ennuyeuse » dont Jay McInerney est l’auteur dans une interview accordée à Laure Gasparotto du Monde.fr édition abonnés (pas sûr que le lien fonctionne si vous n’êtes pas abonnés au Monde électronique) link  


Jay McInerney est étasunien, je ne sais ce qu’il en est aujourd’hui chez lui. En revanche, en France, nous sommes toujours à la peine comme je l’ai souligné dans ma chronique dominicale sur le livre de Jay McInerney « Bacchus et moi » chez la Martinière qui sort en librairie le 3 octobre donc jeudi prochain « Le wine-geek fondateur qui « gardait dans sa cave plus de bourgognes que de bordeaux » par Jay McInerney in «Bacchus et moi »link 


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Voilà, c’est dit. Je ne vais pas me faire que des amis.


Mais je suis tout à fait prêt à admettre que ce que je trouve ennuyeux d’autres doivent sans doute aimer. Sur les étagères consacrées au vin, hormis les beaux livres avec de belles images, les guides, ça ne se bouscule pas vraiment au portillon, et elles sont bien étroites ces étagères et souvent unique dans les grandes librairies que j’écume à Paris. C’est un signe que l’appétence des lecteurs-acheteurs n’est pas au rendez-vous. C’est pire dans les grands magasins.


Par bonheur ces derniers temps, les jeunes pousses dépoussièrent un peu le genre et c’est heureux mais des livres du calibre de celui de Jay McInerney je n’en ai pas vu passer beaucoup récemment sous plume française, sauf Choses bues de Jacques Dupont link  et les deux livres de Jean-Paul Kauffmann sur Bordeaux et la Champagne link qui sont l’exception qui confirme la règle.


Si je me trompe, détrompez-moi, donnez-moi un ou plusieurs titres et je me précipiterai pour acheter et lire ce ou ces livres qui donnent envie à monsieur et madame tout le monde d'aimer le vin.


Détail d’importance, lorsque je chronique sur un livre c’est que je l’ai lu en évitant de me contenter de broder sur le communiqué de presse ou la 4e de couverture.

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30 septembre 2013 1 30 /09 /septembre /2013 00:09

« Pas de quartier pour les vins de salopards ! » sur le blog des 5 du Vin Michel Smith défouraille et, c’est tout à son honneur, choisit de ne pas se commettre « avec des vins travaillés, vinifiés et commercialisés par les adeptes de la mouvance nationaliste bien de chez nous, celle de notre France la plus profondément abjecte. Je n’y peux rien, c’est dans mes gènes, c’est épidermique. Ne me demandez pas de l’expliquer (la honte d’avoir eu des membres de ma famille ouvertement pétainistes ? Le spectre du FN planant sur Perpignan ?), mais c’est comme ça. Qu’y puis-je ? »link


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« Michel, ta réaction à l’égard des propos de Reynaud et de Roux me conforte dans mon idée qu’il vaut mieux s’intéresser aux œuvres qu’à leurs auteurs. Constatation valable pour l’ensemble des activités humaines et pas seulement pour le vin. Rousseau abandonnait ses enfants, Voltaire possédait des parts dans une société de commerce d’esclaves, Heidegger et Karajan étaient membres du parti nazi, Elia Kazan a nourri le McCarthysme, etc. Turpitudes qui n’ôtent rien à l’œuvre en tant que telle mais dont la connaissance peut modifier le plaisir qu’on peut en tirer ». souligne Alain Leygnier.


Samedi matin Hervé Lalau exprime sa différence « Le billet de Michel, ce jeudi, nous a valu un gros afflux de lecteurs et de commentateurs. C’est donc qu’il a suscité une certaine adhésion, ou au moins de l’intérêt. A titre personnel, j’éprouve une certaine gêne, cependant. »link


Pour ceux qui ne le savent pas j’ai été avec Michel, Hervé, Jim et Marc l’un des fondateurs des 5 du Vin que j’ai dû quitter à la fois faute de temps mais aussi parce que n’étant pas journaliste-critique j’avais parfois du mal à m’insérer dans le milieu. C’est David Cobbold qui m’a succédé. Je les lis souvent mais me livre rarement à des commentaires.


Aujourd’hui c’est différent car je me sens très proche de ce qu’exprime Michel tout en comprenant parfaitement que l’œuvre doit être « jugée » en soi et non sous la focale des idées plus ou moins nauséabondes de l’auteur. C’est d’autant plus vrai pour un vin qui lui ne transmet que sa substance et non le jus de tête avarié de son vinificateur.


Cependant là où je rejoins absolument Michel c’est que beaucoup de critiques de vin entretiennent avec ceux que Michel qualifie de salopards des relations qui dépassent largement la dégustation. Il est des proximités, des agapes, des yeux fermés plus ou moins gênés et souvent de connivence qui me débectent. Faut pas fâcher! Oui, je suis d’accord il est des gens infréquentables et je suis de ceux qui ne les fréquenteront jamais. Leur serrer la main, leur souhaiter le bonjour, faire comme si de rien n’était avec eux constituerait pour moi un reniement.


Excessif me direz-vous ! Nous sommes en démocratie il faut discuter avec tout le monde. Que nenni ! Les idées font corps avec ceux qui les expriment il est important de les combattre. C'est mon cas avec les seules armes dont je dispose : mes mots. Il n’y a aucun compromis possible, et qu’on ne vienne pas me dire que ce faisant « je fais de la politique » en mêlant mes opinions à un débat purement esthétique. Non, je ne fais qu’être citoyen, homme de la cité, qui exprime ses choix et les assume.

 

Lequel d’entre vous peut affirmer qu’il ne s’est pas tu pendant un repas où des propos xénophobes ou orduriers étaient proférés par l’hôte vigneron ou non ? C’est cette compromission, plus ou moins assumée, que j’exècre car elle est, et a été porteuse, des pires comportements au cours de notre Histoire.


Et le vin ne change rien à l’affaire, bien au contraire. Ceci écrit, je ne viens ici donner de leçons à personne mais seulement exprimer ma proximité avec Michel. Sa chronique est salubre, salutaire, car elle rompt le doux ronron de certains. Moi je passe mon chemin. J’ignore, ce qui me vaut des inimitiés féroces de la part de certains de mes collègues blogueurs. Lorsque j’occupais des fonctions officielles, lors d’un dîner avec des gens biens comme il faut, l’hôte, issu d’une grande famille ayant donné son nom à un groupe dont le siège est à Cognac, parlant de Marcel Dassault ne le faisait que sous cette forme « Bloch dit Dassault » car pour ceux qui ne le saurait pas Marcel Dassault, est né Marcel Ferdinand Bloch.


Pas de quoi fouetter un chat me direz-vous ?

 

Si, intolérable car c’était l’expression d’un antisémitisme ordinaire.

 

Quitter une table, refuser de serrer la main, sont des actes citoyens.

 

D’accord pour parler de tous les vins mais, jamais au grand jamais laisser dans l’ombre les opinions ou les idées sales de ceux qui les font. C’est simple comme attitude, c’est alors un travail de journaliste : informer les lecteurs sur toutes les facettes du sujet. Ensuite, libre à chacun de privilégier l’un pour l’autre, de choisir un vin d’un vigneron qu’on apprécie ou qu’on exècre. Ça n’enlève rien à la valeur intrinsèque du vin mais c'est dit.

 

Lire en fin de chronique un texte de Maurice Nadeau sur LF Céline tiré de Maurice Nadeau... à la table des lettres. éditions la Maison d'à côté.


Pour finir : une exécration et un regret qui n’ont rien à voir avec le sujet précédent.


1° j’exècre les vélos électriques car c’est faire-semblant de pédaler et en plus les mecs ou les nanas se la pètent en me dépassant. En plus leurs bécanes sont lourdes et moches…

Mon vélo pédale tout seul link


même si je ne fume plus depuis un bail je regrette la quasi-disparition du Zippo avec lequel j’allumais mes Boyards maïs...


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29 septembre 2013 7 29 /09 /septembre /2013 07:00

Le soleil s’extirpait de la lagune. Le maraîcher nous embarquait, Adeline et moi, dans une vieille Fiat Panda d’un bleu lavande délavée et, sur des sentiers défoncés, nous charroyaient jusqu’aux champs où les  cueilleurs avaient soigneusement déposés les têtes violette des castraures dans de grandes calebasses en osier tressé qui allaient être transbordées vers le marché du Rialto. Notre conducteur se faisait un malin plaisir à rouler à l’italienne, à fond la caisse, et à nous abreuver d’un patois vénitien qui ne troublait en rien Adeline. Elle répondait du tac au tac à ses allusions salaces. Il en restait pantois qu’une nana lui claqua ainsi le bec avec autant d’aplomb. Bien sûr  assis à l’arrière je bénéficiais à plein de l’absence totale de suspensions. Notre chauffeur se payant toutes les ornières trop occupé qu’il était à contempler les cuisses bronzées d’Adeline. Je le soupçonnais d’avoir à dessein pris le plus long chemin pour nous conduire aux champs de castraures. Malgré le mauvais traitement que je subissais j’apercevais au détour s’un virage pris sur les chapeaux de roues des alignements de ceps de vigne. Je gueulais stop ! Le Schumacher des artichauts pilait. Adeline se cramponnait à son siège pour ne pas embrasser le pare-brise. Au grand désappointement du dragueur Adeline s’extrayait de son siège pour que je puisse descendre et lui demandait avec un grand sourire d’attendre.


À notre grand étonnement au milieu d’un rang se tenait un grand jeune homme qui s’adressait en français à ce qui me sembla être des ouvriers tunisiens. Nous le hélâmes. Il vint vers nous d’un pas nonchalant. Adeline, sans préambule, après l’avoir salué le harponnait. « Pourquoi des vignes ici. C’était à qui ? » Le grand type souriait en entreprenant de se rouler une cigarette. Adeline lorgnait dessus. Il lui tendait. Elle la fichait entre ses lèvres. Il l’allumait avec un Zippo et répondait aux interrogations de l’impatiente. « C’était au tournant du siècle, mon patron Michel Thoulouze, le type qui a inventé les Nuls sur canal, a appris que Venise avait eu ici un vignoble, jusqu’au XVIIe siècle. Il le vérifia sur d’anciennes cartes. En 2002, répondant au défi d’amis italiens, il décida alors, sans rien y connaître, de planter des vignes autour de son domaine : 11 hectares, les gens du cru le prenaient pour un pazzo, un fada. Pour un défi c’était un vrai défi que de réimplanter de la vigne dans une île où les agriculteurs cultivaient le petit artichaut violet. Les convaincre d’abord puis trouver les bons cépages. Ce fut Alain Graillot, l’homme de Crozes-Hermitage, qui s’est chargé de sélectionner les cépages retenus. Des cépages locaux, italiens du nord, la malvasia istriana, un cépage de Vénétie, auquel a été rajouté du vermentino et du fiano di Avellino pour constituer un assemblage précis, tout en fraîcheur et en acidité contrôlée, plantés « francs de pied ». Pour le travail préalable du sol, avant les plantations, c’est le couple Claude et Lydia Bourguignon, qui ont déclaré la terre de San Erasmo idéale pour réaliser un beau vin blanc. Vignes hautes, deux mètres, grâce à de minuscules canaux en forme de dents de peigne, l’eau de la lagune vient chaque jour purifier la base, le vin du domaine d’Orto est vinifié par Graillot, dans le chai de vinification spécialement construit pour l’aventure. Une aventure qui a un coût : 1 million d’euros environ. L'Orto Venezia, jardin de Venise, est depuis 2008 sur les tables des restaurants de Venise. Enfin comme à Venise l’Histoire est toujours présente sachez que désormais, Michel Thoulouze possède un privilège unique : « ouvrir et fermer lui-même les écluses de San Erasmo. « C’est le magistrat des eaux de la ville qui m’a remis les clefs »


Nous le quittâmes à regret. Adeline avait faim. Notre chauffeur nous pilota de façon plus soft jusqu’à une minuscule trattoria qui cuisinait le poisson de la baie en grillades sur les sarments des vignes d’Orto di Venezia. Adeline, fatiguée me proposait d’aller nous allonger sur une mince langue de sable fin. Elle se pelotonna tout contre moi et nous dormîmes au soleil. À notre éveil bien synchronisé nous avions soif. Le patron nous servit un limoncello frappé. Adeline jamais en reste me demandait en ma massant la nuque « et si tu reprenais ton histoire de Robert là où tu l’as laissée… » Bien évidemment je m’exécutais. « Le papier des bourrins, appellation contrôlée des RG , sur Robert insistait lourdement sur son naufrage au temps de l’apogée de sa gloire de grand timonier de l’UJC (ml). Barricadé dans ses certitudes, alors que les barricades s’érigeaient au Quartier Latin et que les «émeutiers » s’affrontaient avec les mobiles et les CRS, lui campait à Ulm dans son splendide et orgueilleux isolement. Mes fouilles-merde, comme à leur habitude se complaisait dans le touillage d’un ramassis de ragots de fond de chiottes qui débouchait sur des analyses aussi foireuses que douteuses. Pourtant, il en ressortait tout de même que Robert ne dormait plus, vivait dans une excitation extrême car, déjà, la réalité échappait à ses schémas théoriques. Lui qui rêvait debout de la jonction des étudiants avec le prolétariat assistait au dévoiement d’un puissant mouvement par des « petits bourgeois ». 

 

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29 septembre 2013 7 29 /09 /septembre /2013 00:09

Je suis ainsi fait, à peine avais-je découvert dans la sélection des livres d’Écrivins de Laure Gasparotto  dans le Monde qui figurait un opus signé Jay McInerney baptisé « Bacchus et moi » que je me suis dit pourquoi elle et pas moi.


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Ni une ni deux j’ai trempé ma plume dans la plume belle encre pour me porter candidat auprès des éditions La Martinière à l’achat de ce livre qui ne sera en librairie qu’à partir du 3 octobre.


Bonjour,

Je chronique sur le web depuis plus de 7ans www.berthomeau.com  Vin&Cie l'espace de liberté

Je souhaite lire le livre Bacchus et moi de Jay McInerney publié chez vous avant sa sortie en librairie annoncée pour le 3 octobre.

Bien évidemment je réglerai ce livre selon les modalités que vous m'indiquerez en réponse.

Merci par avance de votre réponse.

J'habite dans le 14e  Bd st Jacques je peux donc passer récupérer le livre.

Bien à vous

Jacques Berthomeau


Réponse en retour le soir même :


Bonsoir,

Merci de cette prise de contact !

Nous devons être livrés mardi 23.

Peut-être pouvez- vous passer chercher un livre à l’accueil où nous déposerons un paquet à votre nom, le mardi 24 ?

25 Boulevard Romain Rolland

75014 Paris

 Bien à vous

Isabelle Lacroze


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J’ai donc, le jour-dit, sur ma flèche d’argent fait un aller-retour rapide aux éditions La Martinière pour récupérer le livre de Jay McInerney. Merci à cette maison d'éditions de m'avoir gratifié d'un envoi d'auteur.

 

Vous allez me dire, pourquoi un tel empressement ?

 

Tout simplement parce « considéré à ses débuts comme un éphémère oiseau de nuit des années yuppies, le romancier Jay McInerney, 56 ans, s'est imposé, avec Trente ans et des poussières et La belle vie, chronique de New York pré et post-11 Septembre, comme l'un des plus fins observateurs de son époque. » Thomas Mahler dans le Point du 26 juin 2011.


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C’est un romancier de ma génération, né en 1955, dont Nathalie Crom écrivait dans Télérama lors de la publication en français de son roman la Belle Vie en 2001 Nathalie Crom « Les surdoués vieillissent aussi. Jay McInerney n’avait pas 30 ans lorsque parut, en 1984, à New York, Bright Lights, Big City, qui le propulsa d’emblée sur le devant de la scène éditoriale américaine – donc internationale –, sorte de nouveau Fitzgerald, aussi élégant et désenchanté que l’original, devenu durablement, par l’entremise de ce seul mince livre, l’incarnation littéraire des années 80 commençant. Cela en compagnie d’un de ses cadets, Bret Easton Ellis, apparu dans le paysage l’année suivante avec le très déjanté Less than zero, et à qui, depuis, on n’a cessé de comparer McInerney. Mais tout cela, c’était il y a plus de vingt ans désormais, et beaucoup d’eau a coulé depuis lors sous les ponts de New York la grande. C’est incroyable, mais c’est ainsi : le presque trentenaire Jay McInerney a aujourd’hui dépassé la cinquantaine. »


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Maintenant Jay McInerney file vers la soixantaine mais son intérêt pour le vin date de ses années d’étudiant « Quand il n’y avait personne dans le magasin de vins où il travaillait, il prenait un livre dans la petite bibliothèque consacrée à ce sujet et, chaque soir, il rapportait chez lui une bouteille différente pour la goûter. C’est ainsi qu’il s’est découvert une véritable passion pour le vin. »


« Bacchus et moi » réunit soixante-cinq de ses célèbres chroniques parues dans House and Garden et dans le Wall Street Journal.


Il est très rare, et en France nous n’avons pas l’équivalent, d’avoir un tel talent qui met sa finesse et sa drôlerie au service de sa passion du vin.


C’est un livre imposant, 420 pages, qui ne se prête qu’à une dégustation chronique par chronique et non à une lecture à marche forcée. Alors je l’ai feuilleté, lu des passages avant de faire le choix d’une des chroniques qui n’a rien d’arbitraire, le wine-geek fondateur, mais justifié par l’une des miennes du 24 avril de cette année « Jefferson reçu de Gaillac en 1787 3 barriques de Cahuzac de son ami le duc de La Rochefoucauld puis le Saint-Georges d’Orques entra à la Maison Blanche » link


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J’adore l’entame de la chronique qui compte 5 pages (131 à 135), elle est pleine d’un humour moqueur, je laisse à ceux d’entre vous qui achèteront le livre la surprise.


Un  seul extrait * « l’examen d’une vie aussi complexe et aussi riche que celle de Jefferson à travers de l’étroite lorgnette  de l’oenophilie soit un peu comparable à la contemplation d’une orgie au microscope électronique : on risque fort d’en rater les évènements marquants ou de les voir dans une perspective bizarre (pour exemple, le chapitre « La guerre d’indépendance américaine : forte inflation du marché du vin. »)

  • à propos de l’introduction du livre de John Hailman Thomas Jefferson on Wine

 

« En effet, la vie de Thomas Jefferson est riche et dense « En plus d’être architecte, archéologue, astronome, juriste, musicien, philosophe naturel, propriétaire d’esclaves, homme d’Etat, auteur de la Déclaration d’indépendance et troisième président des Etats-Unis d’Amérique, Thomas Jefferson fut le premier geek du vin. Nombre de Pères fondateurs de la Nation raffolaient de bons vins de Bordeaux et de Madère, mais aucun ne s’y intéressa avec un esprit aussi scientifique que Jefferson, dont l’ardeur œnophile était obsessionnelle. 


Aussi connaisseur que prosélyte, il planta des dizaines de cépages à Monticello, prophétisant qu’un jour l’Amérique rivaliserait avec la France et l’Italie pour la production vinicole»


En quelque sorte la préfiguration de Vincent Pousson.


« Aucune nation n’est ivre quand le vin y est bon marché, déclarait-il, et aucune n’est tempérante quand le prix du vin oblige à recourir aux liqueurs ardentes pour la consommation quotidienne. Le vin, en vérité, est le seul antidote à ce fléau qu’est le whisky »


Soumis à la méditation de nos amis de l’ANPAA...


Grand voyageur, fin observateur, il sut allier comme il l’écrivit à Lafayette « associer service public et gratification personnelle »


« Et quand, celui-ci (Jefferson) fut à son tour pensionnaire de la Maison Blanche, il y éleva considérablement le niveau de l’hospitalité et fit de folles dépenses en vins et en mets (ce qui contribua à sa faillite).


« Jefferson est généralement considéré comme un homme de bordeaux, car c’est le type de vin sur lequel il a le plus écrit et peut-être qui reflète le mieux son caractère. Le claret, comme l’appellent les anglais, est un vin apollinien, un breuvage d’intellectuels, d’hommes de patience et de raison. Austère dans la jeunesse, il est connu pour développer une grande complexité au fil  des ans. Bordeaux réserve peu de surprises. »


Le bourgogne, lui, fait appel aux émotions plus qu’à l’intellect. C’est un vin pour les fous, les amoureux et les poètes. Il est donc un peu surprenant d’apprendre que, durant son séjour à Paris, alors qu’il avait tous les grands crus de France à portée de main, il gardait dans sa cave plus de bourgognes que de bordeaux ; et il semble avoir fait preuve d’un goût impeccable en la matière : il avait un faible pour le volnay, resté un vin  de connaisseur jusqu’à nos jours ; et en blanc, il aimait le montrachet, sans doute encore le vin blanc le plus recherché du monde. Cependant, il choisissait parfois le moins onéreux meursault-goutte-d’or, un bourgogne blanc rustique issue d’une pente un peu moins exceptionnelle, à quelques pas des vignes de Montrachet. »


Bon François (pas le connétable de Bourgogne mais le Bourgogne live) j’attends ma bouteille de meursault-goutte-d’or !


Voilà, si je vous ai mis en appétit « Bacchus et moi » de Jay McInerney aux éditions de La Martinière c’est 23 € en librairie à partir du 3 octobre.


Pour info je vous livre ci-dessous la table des matières des chroniques.


Enfin, je vous signale la chronique « Ridge, mieux vaut tard que jamais » page 363


« Draper est à présent un doyen de la viticulture américaine sans avoir eu à  sacrifier son vaste répertoire d’intérêts intellectuels ; c’est un homme sophistiqué qui conserve un enthousiasme et une curiosité tout juvéniles, et il paraît s’intéresser davantage à la lecture de la New York Review of Books que du Wine Spectator »


Moi aussi !


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Lire ou relire ma chronique du 5 décembre 2011 « Un déjeuner avec Paul Draper au Macéo : le goût de l’intelligence. »link


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28 septembre 2013 6 28 /09 /septembre /2013 11:00

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Le fameux copié-collé intrus de l’articulet préconisant d’ériger des barbelés autour de la Toile Française du vin a permis d’ironiser, certains faute de mieux n’ont que cet accessoire en magasin, mais s’en tenir là et en tirer des conclusions fausses ou hâtives il n’y a pour beaucoup qu’un pas. Ce qui me frappe vraiment c’est l’ignorance, l’incapacité à lever son nez de son verre, de voir la société qu’au travers de la focale restreinte du vin. Merci d’ouvrir vos fenêtres pour tenter d’analyser les forces en présence, de replacer le débat dans une perspective historique, de cesser de croire que le monde commence avec vous.


Propos de vieux con !


Pourquoi pas mais le vieux con sait de quoi il parle lui et son combat contre les prohibitionnistes ne date pas d’aujourd’hui link. Ceci écrit, dans tout débat il ne faut jamais mépriser ses interlocuteurs, leur prêter des intentions qu’ils n’ont pas, ni utiliser des arguments qui vous reviennent en pleine gueule. À trop se faire plaisir, à se brosser dans le sens du poil entre soi on donne des armes à ses adversaires.


Donc, parlons un peu de la grosse machine à prendre des décisions qu’est l’Hôtel Matignon siège du boss du gouvernement. J’ai pratiqué l’interministériel à tous ses niveaux, du cambouis des réunions dans les soupentes du SGG jusqu’aux ors des réunions de Ministre sous la présidence du Premier qui, en ce temps, se nommait Michel Rocard.


Bref, croire qu’un seul homme puisse tout voir tout contrôler relève de l’aberration. Croyez-vous que Franck Riboud, au jour le jour, chez Danone, se tape tout. Non il délègue et ses lieutenants lui font remonter l’essentiel afin qu’il puisse exercer son pouvoir de patron. Trancher. Orienter. Décider.


À Matignon pour la maison France c’est le même process avec en plus les lourdeurs et les lenteurs de l’administration. Mon propos n’est pas là pour excuser ou justifier le copié-collé intrus mais pour comprendre comment ça marche.


Pour ce faire je ne puis qu’en appeler au meilleur expert en la matière : mon ami Guy Carcassonne link  qui a eu la mauvaise idée d’aller rejoindre Alain Bashung link dans des terroirs solitaires. Constitutionnaliste de haut vol et compagnon de Michel Rocard à l’hôtel de Matignon.


TOUT. Et ce qui ne se fait pas à Matignon, au minimum, y passe. Non pas que le Premier ministre, nous y reviendrons, ait toujours le pouvoir de décider, mais il a celui d’agir, et les moyens de faire agir, ou d’empêcher d’agir (…)


Tenter, donc, de répertorier, dans leur foisonnement même, les tâches qui incombent à Matignon conduit à les regrouper autour de trois composantes majeures. Parce que le gouvernement qu’il dirige, et l’administration dont il est le chef, représentent, chacun à son échelle, des collectivités importantes, la mission première de Matignon est de coordonner. Parce que ces collectifs ne sont, pas plus qu’aucun autre, portés à l’harmonie spontanée, et qu’existent donc des désaccords qu’il faut vider, il revient à Matignon de trancher(…)


Mais c’est cependant en un lieu – le Secrétariat général du gouvernement – et par une technique – les rencontres interministérielles – que Matignon assure normalement sa fonction de coordination.


Il n’est pas un arrêté interministériel, un décret et à plus forte raison un projet de loi, pas une mesure générale ou une nomination individuelle, qui ne relève de l’intervention du SGG. Outre la tutelle, plus ou moins directe, qu’il exerce sur l’ensemble des organismes rattachés à Matignon (v. liste en annexe, p. 43), le SGG intervient constamment, depuis le moment où l’idée commence à prendre forme et jusqu’à sa publication au Journal officiel. C’est donc aux fonctionnaires du Secrétariat général qu’il revient de veiller à ce que chaque département ministériel intéressé d’abord ait reçu toute l’information nécessaire, puis ait accompli, le cas échéant, toutes les formalités exigées. C’est lui encore qui se chargera de recueillir tous les contreseings nécessaires, en suivant traditionnellement, pour les obtenir, l’inverse de l’ordre hiérarchique, de sorte que les signatures les plus élevées ne soient sollicitées qu’une fois garanties celles des auteurs moins éminents.


C’est un appareillage léger, compte tenu de la multiplicité des tâches, et simple, au regard de leur variété, qui, parfaitement rodé, permet au SGG d’être, dans les locaux mêmes de Matignon, l’interlocuteur administratif constant de tous les ministères entre eux, mais aussi du gouvernement avec la présidence, les assemblées, le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel, les Journaux officiels, et, d’une manière générale, tous les partenaires réguliers du pouvoir exécutif. Sur tous les dossiers qu’il traite, le SGG est en relation avec celui ou ceux des membres du cabinet du Premier ministre qui a compétence en fonction du sujet ou du ministère concerné. Et c’est l’existence de ce binôme méthodique qui permet que les genres administratif et politique coexistent constamment sans se confondre jamais.


Entre les mains du SGG, toujours dans sa relation directe avec le Premier ministre et les membres de son cabinet, figure un instrument déterminant : le monopole du bleu. Ainsi exprimée, l’expression a de quoi surprendre. Elle fait référence à la couleur du papier sur lequel sont présentés et diffusés les relevés de décision. « Bleuir » est donc devenu une expression courante. Elle est celle de l’authentification.


Rien n’existe, rien n’est définitif, qui n’ait été « bleui ». Même un accord formel et personnel entre des ministres et leur chef ne produira d’effets qu’une fois enregistré sous cette forme. C’est dire le pouvoir qui s’attache à ce monopole que Matignon détient seul, et dont le SGG est le lieu d’exercice.

 

Ne pouvant vous montrer un bleu de Matignon (les miens sont aux archives nationales) je vous propose de vous en tenir au bleu de Termignon pour la photo.

 

LIRE l’article de Guy ICI link 


LIRE aussi LES NOUVEAUX BLEUS DE MATIGNON par Serge Lasvignes  Secrétaire général du Gouvernement. link

 

 

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28 septembre 2013 6 28 /09 /septembre /2013 00:09

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Nous sommes un vieux pays, sans roi ni reine ni empereur, mais il n’empêche qu’à tout bout de champ (j’adore cette expression car elle me rappelle le temps de la décavaillonneuse avec mon pépé Louis link ) sont évoqués à propos de notre président républicain ses droits régaliens.


Alors il ne faut pas nous étonner qu’au royaume des effervescents le champagne est roi et les crémants ne sont que des vassaux ignorés de ce suzerain quelque peu hautain. Pouvoir absolu, sans partage fondé sur un solide fond d’Histoire qui remise les autres bulles au rang d’utilités.


Alors que le cava espagnol et le procecco italien s’internationalisent, taillant même dans certains pays des croupières au champagne, nos braves crémants barbotent encore gentiment dans notre marigot national.


Et pourtant clament les spécialistes nos crémants sont bons et pas chers !


Prenant à contre-pied l’opinion parfaitement justifiée de ces dégustateurs patentés  j’affirme que la faiblesse des crémants repose sur ces deux piliers : leur qualité et leur prix moins élevé.


Sur le premier pilier bien sûr je n’entends pas que la grande majorité des « champagne » ne sont pas de qualité mais j’affirme sans risque de me faire démentir que certains champagnes bas de gamme sont loin d’être au niveau qualitatif des crémants.


Pour le prix je n’ai nul besoin de faire un dessin.


Et pourtant, en dépit de l’appropriation exclusive sur l’étiquette du champagne de la mention «méthode champenoise» et l’apposition de «méthode traditionnelle» pour les crémants, la dite méthode pour ces AOC est la même pour tous, celle d’une prise de mousse par fermentation naturelle en bouteille.


Est-il plus couteux de produire un champagne BSA qu’un crémant ? Je ne sais, les grands experts doivent le savoir mais ça ne justifie en rien de telles différences de prix.


Alors, pourquoi donc ce dédain dont souffrent cruellement les crémants de la part des consommateurs non-avertis ?


La raison centrale se situe dans la notoriété du champagne entretenue depuis des décennies par la force des leurs grandes marques. Le CIVC ne finance aucune campagne de publicité générique mais défend becs et ongles au plan international son appellation. Le bon marketing commence toujours par la capacité à générer derrière chaque bouteille de l’argent à réinvestir dans la notoriété de la marque. Ainsi la marque Nicolas Feuillatte s’est créé ex-nihilo dans un groupe coopératif.


Le champagne est un donc un produit statutaire car il situe dans la hiérarchie sociale celui qui le sert et honore celui à qui il est offert.


Lorsque j’ai acheté ma Twingo, mon concessionnaire Renault m’a offert en cadeau un très mauvais champagne. Tout en le remerciant de cette attention je le lui ai fait remarquer gentiment. Il en fut très étonné car pour lui un champagne ne saurait être mauvais. Jamais il ne lui serait venu à l’idée d’offrir à ses clients un bon crémant.


J’ai connu cet effet « haut prix » lorsque je traitais le dossier Rivesaltes. En effet, celui-ci AOC bénéficiait d’une fiscalité légère (un privilège fiscal) et se retrouvait sur les rayons, moitié moins cher qu’une bouteille de Martini. La différence allant dans la poche de l’État. Il n’empêche que pour le consommateur le Martini vu son haut prix était considéré comme le produit haut de gamme alors que le Rivesaltes se trimballait une image de produit premier prix.


Il reste aussi dans l’inconscient des Français de ma génération, et ils sont encore nombreux et acheteurs, l’idée que tout ce qui n’est pas du champagne n’est que du vulgaire mousseux que l’on gagnait au stand de tir de la foire locale.


C’est regrettable et je le regrette.


Mais alors que faire pour combler ce fossé de notoriété ?


Pas simple car les Crémants sont issus de 7 régions d’appellation : Alsace, Bordeaux, Bourgogne, Die, Jura, Limoux, Loire et, en dépit de l’existence d’une fédération des crémants, l’impact auprès des consommateurs de la promotion du crémant est extrêmement diffus. Le crémant ça ne leur parle guère à nos braves acheteurs. Peu de marques repères sauf dans deux appellations Limoux et Die mais une myriade d’excellents élaborateurs.link


Certains vont m’objecter que, tout comme l’ensemble des effervescents, le marché des crémants se développe en volume *. Je ne le conteste pas et ce n’est pas l’objet de ma réflexion qui porte exclusivement sur l’image des crémants, ou la non-image d’ailleurs, dans le grand public. La fourchette de prix donnée par la Fédération de 5 à 10 € conforte mon analyse. Les crémants ne se comportent pas comme de véritables challengers du champagne ils doivent se contenter de suivre les hauts et les bas de prix du seigneur champagne.


Bien évidemment il ne s’agit pas pour eux de singer le champagne, ceux qui s’y sont essayés comme à Limoux s’y sont cassés les dents, mais d’engager un travail de fond pour mieux pyramider leur offre, comme le disait un petit rapporteur mieux se positionner. Facile à dire mais plus difficile à mettre en œuvre bien sûr.


Ma seule préconisation pour accroître la notoriété des crémants est que dans les dégustations collectives une place plus importante soit faite à des vignerons qui sont justement des vecteurs de notoriété. En effet, les prescripteurs de notoriété : restaurants, critiques influents cherchent à se démarquer, à sortir du lot, et ce ne sont pas les déjà installés qui les intéressent. L’intérêt bien compris de ceux qui vendent les plus gros volumes via la GD est de mettre en avant ceux qui ne sont pas comme eux. Le fameux revenant-bon  des cotisations est une illusion d’optique en termes de communication, les champenois l’ont fort bien compris d’ailleurs : à côté des grandes marques ont éclos une myriade de vignerons emblématiques qui génèrent de la notoriété dans les nouvelles générations un peu allergiques aux grandes maisons.


Lors de la dernière dégustation organisée par la Fédération des Crémants j’ai renoncé à m’attaquer aux quelques 80 échantillons proposés car je ne voyais pas au juste ce que cela allait m’apporter et, surtout, ce que je pourrais restituer à cette assemblée où il y avait bien sûr de beaux crémants. C’est pour cette raison que je viens de commettre cette chronique, qui ne plaira pas forcément à tout le monde, mais plaire à tout le monde c’est prendre le risque de n’intéresser personne.


 

  • Comment va le marché des Crémants? 

 

Avec plus de 72 millions de cols vendus en 2012, le marché des Crémants se porte bien. Nous enregistrons chaque année des progressions comprises entre 5 % et 7 %. Cette hausse est encore plus importante pour les appellations qui élaborent des crémants rosés. On constate que le marché de l’export est particulièrement porteur et booste les ventes, représentant pour certaines appellations jusqu’à 50% des volumes. Si le crémant est devenu depuis quelques années une locomotive de l’économie de la filière viticole de nos régions, il devient aujourd’hui un véritable vecteur de développement et tout en conservant sa place de challenger des vins effervescents à appellations d’origine contrôlée (AOC). Il faut dire que la multiplicité de l’offre de nos crémants permet de répondre à tous les goûts et assure un accord avec tous les plats et tous les instants.


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Chiffres clés*


• Nombre d’AOC : 7 (alsace, bordeaux, bourgogne, die, Jura, limoux, loire).


• Superficie en production : 8 500 hectares.


• Nombre d’élaborateurs : 1 200, toutes régions et toutes catégories confondues.


• Production annuelle : environ 72 millions de bouteilles, toutes régions confondues.


• Ventes : environ 72 millions de cols. L’export varie en fonction des régions, mais représente en moyenne entre 20 % et 50 % des ventes.


• Prix moyen par bouteille : entre 5 € et 10 €.


• Marché des Crémants : un marché en hausse constante, avec des ventes qui progressent de 5 % à 7 % par an.


*Chiffres 2012

 

ALSACE Chiffres clés


• Superficie en production : environ 3 500 hectares.

• Aire de production : 119 communes.

• Nombre d’élaborateurs : 530.

• Rendement moyen : 75 hectolitres par hectare.

• Production annuelle : 270 062 hectolitres (en 2012).

• Ventes : 81 % sur le marché français et 19 % à l’export.

• Nombre de cols vendus : 33,4 millions par an (en 2012).

 

 

BORDEAUX  Chiffres clés


• Superficie en production : 287 hectares.

• Nombre de producteurs : 123 producteurs et 7 élaborateurs.

• Rendement moyen : 63,5 hectolitres par hectare.

• Production annuelle : 18 285 hectolitres (en 2012).

• Ventes : 93 % sur le marché français et 7 % à l’export.

• Nombre de cols vendus : plus de 2 millions par an.

 

 

BOURGOGNE Chiffres clés


• Superficie en production : environ 2300 hectares.

• Aire de production : 385 communes.

• Nombre de producteurs : 1831 producteurs et 106 élaborateurs.

• Rendement moyen : 68 hectolitres par hectare.

• Production moyenne annuelle : 125 000 hectolitres.

• Ventes : 69 % sur le marché français et 31 % à l’export.

• Nombre de cols vendus : 18,7 millions (en 2012)

 

 

DIE Chiffres clés


• Superficie en production : 24 hectares.

• Aire de production : 31 communes.

• Nombre de producteurs : 13.

• Rendement moyen : 60 hectolitres par hectare.

• Production annuelle 2012 : 1 375 hectolitres.

• Nombre de cols vendus 2012 : 240 000.

 

 

JURA Chiffres clés


• Superficie en production : 325hectares.

• Aire de production : 104 communes.

• Nombre de producteurs : 140.

• Rendement moyen : 55 hectolitres par hectare (en 2012).

• Production annuelle : 16 113 hectolitres.

• Ventes : 90 % sur le marché français et 10 % à l’export.

• Nombre de cols vendus : 2,7 millions par an.

 

 

LIMOUX Chiffres clés


• Superficie en production : 846 hectares.

• Aire de production : 41 communes.

• Nombre de producteurs : 240 producteurs

et 20 metteurs en marché.

• Rendement moyen : 49 hectolitres par hectare.

• Production annuelle : 42 130 hectolitres.

• Ventes : 70 % sur le marché français et 30 % à l’export.

• Nombre de cols vendus : 5 millions par an.

 

 

LOIRE Chiffres clés

 


• Superficie en production : 1 500 hectares.

• Nombre de producteurs : 550 viticulteurs,

6 caves coopératives, 8 maisons de négoce

• Rendement moyen : 50 hectolitres par hectare.

• Production annuelle : 11,5 millions de cols (en 2012).

• Ventes : 50 % sur le marché français et 50 % à l’export.

• Nombre de cols vendus : 11,5 millions (en 2012).

 

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27 septembre 2013 5 27 /09 /septembre /2013 10:00

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La journée d’hier fut pleine d’émotions, de rebondissements, de Tweet et de retweet mais ô divine surprise elle se termina sur un vaudeville que notre Pousson link sut orchestrer à sa façon sur Face de Bouc en se lichetronant sous notre nez un Muscadet Sèvre et Maine de Guy Bossard pour fêter un copié-collé évaporé dans les caves d’un grand Hôtel de la rue de Varenne (la part des anges sans doute).


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Mais Vincent, qui a un côté frère Tuck du Robin des Bois de Disney, même si ses œuvres ne sont pas toujours à mettre entre toutes les mains, surtout celles des gamins et gamines, a dégainé, si je puis dire m’exprimer ainsi, pour fêter l’évènement ce que l’on qualifiait dans un temps que les jeunes ne peuvent pas connaître une chanson paillarde, « la digue du cul » interprété comme il se doit par les Frères Jacques (contrôle parental requis)




Les frères jacques la digue du cul chanson... par susacacon

 

Pure provocation de sa part que d’évoquer auprès du Taulier cette route de Nantes à Montaigu de son enfance en soulignant que, lui, le Pousson de Barcelone la connaissait et qu’il l’aimait d'autant plus parce qu'elle flirtait avec ce charmant muscadet qui étanchait sainement tant de larges soifs. Là, l’ami Feuilly fondait, était au septième ciel, aux anges quoi.


Ragaillardi par tant de gaillardise votre serviteur se disait qu’il allait pour fêter l’heureux dénouement de cette folle journée s’offrir une petite toile au cinéma des artistes du côté de la Place Clichy. Dans sa tête trottait déjà une petite musique destinée à nouer les fils d’une petite histoire qui lui permettrait d’aborder le vendredi du Vin de Lolita dans une posture moins scabreuse.


Donc, sur le coup de 21 heures, Cap sur la Place Clichy !


Ma flèche d’argent adore les montées, elle vole, votre Taulier un peu moins même s’il arrivait à bon port sans même être le moins du monde essoufflé.


Il se garait, attachait solidement sa monture, ôtait sa pince à vélo et se présentait au guichet du ciné où, vu sa classe senior, on lui faisait un prix : 7€.


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À l’affiche Alabama Monroe de Felix Van Groeningen le réalisateur d’un de mes films culte « La merditude des choses » (2009).


Salle 3.


Première indication raccord avec le thème de ce vendredi du Vin : dans ce film la musique joue un rôle capital avec le bluegrass cher à Didier l’amoureux d'Elise sa panthère blonde tatouée de partout : clin d’œil évident à Lolita notre patronne du jour qui va devoir dare-dare rattraper ton retard.


Bon point, sitôt assis le noir se faisait et ô surprise le film commençait de suite sans qu’on nous infligeât les préliminaires habituels.


Salle de qualité, c’est rare ni pop-corn, ni chuchotis, ni portables…


FIN


À la sortie votre Taulier ému, touché même coulé… n’avait pas forcément envie de livrer ses sentiments sur ce film qui en effet le touchait au cœur par sa dérangeante humanité, les yeux profonds de la petite Maybelle, son crâne lisse, ses rires, sa beauté jusqu’au bout, souvenir de l’hôpital Saint-Louis dans le service des petits leucémiques… (Voir ICI la critique link)


Si ce n’est déjà fait mes chers lecteurs allez donc voir Alabama Monroe ! C’est un très beau film, sans pathos…

 

Ma belgitude progresse.


Il était donc aux environs de minuit mais ma soirée n’était pas terminée car cette montée nocturne place de Clichy, loin de ma base, avait un but très précis : le Wepler.


Pourquoi le Wepler ?


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« Le deuxième tête à tête, ce devait être au Wepler, car j’avais insisté : « Déjeunons quelque part. » On s’enfermait dans l’hermétisme, hésitants par nature. Je désirais ces longues conversations, ces longs silences. On se regard, on se soupèse. Ce que l’on aime c’est cet échange, chez lui très lent, très sourcilleux. C’est encore un circuit, un voyage, le petit aéronef lancé à l’assaut de l’autre, or qui pilote ?


Il évoquait sa petite bâtisse murée on ne savait où, au bas de Clichy. Il avait pris des huîtres et un plateau de fruits de mer, regardait la table, la nappe, estimait de la narine les choses de la marée. Il souriait gentiment… »


C’est Gérard Manset évoquant ses rencontres avec Alain Bashung dans « Visage d’un Dieu Inca »  (lire ICI Gérard Manset « J’en étais bouleversé, que toute cette jeunesse saluât son Assomption, le rendit éternel... » link


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Je touchais à mon but : Manger en solitaire une douzaine d’huîtres au Wepler accompagnée d’un vulgaire sauvignon sans nom.


Peu m’importait, la trace de Bashung me suffisait. Je savais où j’allais…


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Retour en solitaire sur ma flèche d'argent.

 

J'écrivais en pédalant.


Le dernier album d'Alain, sa silhouette fluette sanglée de noir, son petit chapeau tyrolien cachant son crâne lisse, sa dernière apparition aux Victoires de la Musique…


Pas gai le Taulier !


Détrompez-vous, pour moi Alain avec son Bleu Pétrole est éternel, il vit bien plus intensément que beaucoup de vivants déjà éteints.

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Et puis il va si bien aux vins d’Alice et Olivier de Moor… qu’il me fallait en ce dernier vendredi du mois, à ne pas confondre avec le premier du mois consacré en ma belle jeunesse à Marie la mère de Jésus, en profiter pour imprégner les jeunes têtes folles et pour ce faire me porter sur les hauts de Clichy afin de voyager en solitaire…

Et nul ne l'oblige à se taire.

Il chante la terre…

Il reste le seul volontaire

Et, puisqu'il n'a plus rien à faire,

Plus fort qu'une armée entière,

Il chante la terre…

Cette chronique a été bouclée à 3h 07 merci Gérard Manset… Je vous embrasse…

RIDEAU 

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27 septembre 2013 5 27 /09 /septembre /2013 00:09

Trilogie, brelan, je foule nu-pieds les raisins de la colère ! Un peu emphatique le Berthomeau ce matin, c’est l’âge rassurez-vous…

 

Hier, n’étant aucunement dans le secret des dieux, je n’ai d’ailleurs pas à l’être, je commettais nuitamment une chronique  AGIR plutôt que RÉAGIR face aux hygiénistes et aux résidus de pesticides entre autres…link  qui se mettait en ligne au cœur de la nuit.


À 9h 28 je recevais sous embargo jusqu’au jeudi 26 septembre 2013 11 heures un communiqué Au travers de Vin & Société, les 500 000 acteurs de la vigne et du vin interpellent le Président de la République et le Premier Ministre !


Pression morale-pression fiscale : la filière vitivinicole se mobilise et demande l’abandon des mesures contre le vin et la création d’une instance interministérielle !


Au travers de Vin & Société, les 500 000 acteurs de la vigne et du vin lancent une campagne de mobilisation nationale :

www.cequivavraimentsaoulerlesfrancais.fr 


Face à une série de mesures envisagées, Vin & Société considère que la filière vitivinicole, 2ème contributeur à la balance commerciale de notre pays devant le luxe et après l’aéronautique, emblème du patrimoine français, est menacée. Elle demande au Président de la République et au Premier Ministre d’abandonner ces mesures et de créer une instance interministérielle afin d’établir un véritable dialogue avec un secteur qui est une chance pour la France.


Bien sûr dès la levée de l’embargo les réseaux sociaux liés au vin on fait assaut sur Twitter en répercutant le message de Vin&Société link


Fort bien, reste à surveiller l’impact de cette campagne, hors du cercle bien restreint des gens du vin, au travers des médias grand public : presse nationale, régionale, magazines et bien sûr télévision et bien sur les réseaux sociaux hors cercle du vin : journalistes généralistes, décideurs, politiques…etc. Pour l'heure ça buzze guère. La presse reprend, comme d'habitude, en boucle, la dépêche de l'AFP. C'est un peu court. Attendons mais attention à l'effet lièvre et la tortue... rien ne sert de courir il faut partir à point. S'inscrire dans la durée...


Cette campagne est très institutionnelle puisqu’elle interpelle le Président de la République, le Premier Ministre et incite à aller s’adresser aux parlementaires. C’est un choix qui veut peser sur les futures décisions du gouvernement mais il ne faut pas se leurrer, c'est un combat de longue haleine, et les lignes de partage sont déjà bien identifiées surtout du côté des parlementaires qui soutiennent le vin.

 

Ce sont les autres qu’il va falloir convaincre et, quitte à passer pour un rabat-joie, ce n’est pas gagné car nos petits copains d’en face ne vont pas se priver que hurler « haro sur le lobby du vin ». C’est la loi du rapport de force, de sa construction ou de son inversion. Le jour où le président de Vin&Société sera invité sur le plateau du 20 heures nous aurons fait un grand pas.


Reste pour moi, vieux blogueur blanchi, non sous le harnois mais sous une consommation ludique et festive de vin, que ferais-je si on menaçait Vin&Cie l’espace de liberté de fermeture ?

 

C'est possible puisque mon slogan affiché est l'extension du domaine du vin. Pour les ayatollahs d'en face mon petit couplet « Un peu de douceur, de convivialité, de plaisir partagé, dans ce monde de brutes... » risque fort de me voir gratifier de la double peine pour incitation à la débauche.

 

Rideau mon coco !

 

T’as plus le droit de faire le guignolo avec tes copines, de mettre de belles photos de quilles qui inciteraient notre belle jeunesse à aller se murger grave le samedi soir sur le trottoir, de raconter tes histoires de femmes et d’hommes accrochés à leur bout de terre dans des lieux où y’a même plus de médecins (préfèrent les villes ces gens-là).

 

Mais de quoi vivrons-nous demain ?

 

De l'air du temps et des médicaments ! 

 

Ferme ta gueule Berthomeau !


Deux options s'ouvriront à moi Taulier désenchanté :


1° Un changement de raison sociale

 

 

J’y ai réfléchi toute la nuit.

 

J’ai de suite écarté « cigarettes et whisky et petites pépées » car là je me retrouverais illico à la Santé (la prison pas le siège du Ministère).


Ensuite j’ai galéré :


« Rire de résistance » déjà attribué,

« les chroniques d’un vieil homme indigne » trop coaltar,

« le Taulier enchaîné » pas très original,

« sous la peau du terroir » pas très vendeur,

« dessous les pavés la vigne » impossible y’a le mot vigne trop incitatif à se torchonner.


Bref, épuisé, je me suis replié sur les derniers feux de ma jeunesse soixante-huitarde non révisée en choisissant :

 

« laissons la peur du rouge aux bêtes à cornes »


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2°l'exil non fiscal en Belgique


Bruxelles c’est la porte à côté avec ma carte de vieux, dites senior pour faire joli, je pourrai donc faire des allers retours comme un banlieusard puisqu’on m’a dit, et j’y ai cru, que nous vivions dans une Union Européenne. Je pourrais m'installer marchand de vins et de fromages qui puent avec ma copine Magalie. J'y réfléchis...


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Bonne journée à vous tous, rameutez vos voisins, vos cousins, vos copains, pour les sensibiliser à la cause du vin et, pour ne pas choquer nos amis hygiénistes, je badigeonne aujourd’hui en tendance modération, genre message sanitaire en bandeau déroulant, le slogan de notre cher Roger Feuilly « toute petite soif ! mais dans un grand verre...» 

 

Rebondissement de fin de journée, l'articulet retirer de la liste des activités autorisées par disposition légale la propagande et la publicité en faveur des boissons alcoolisées sur les services de communication en ligne (art. L.3323‐2‐9) a disparu du Plan Gouvernemental. Monsieur de sources sûres affirme que ce sont les intentions du Taulier de migrer en Belgique, captées par les voies habituelles des grandes oreilles, qui auraient émues les autorités. Plus sérieusement, façon de parler, il y a l'hypothèse du sieur Pousson le Rouletabille du Net link Comprenne qui pourra, l'important c'est le résultat. 


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Audrey Bourolleau, Vin et Société par BDTMedia

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26 septembre 2013 4 26 /09 /septembre /2013 11:00

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Même le petit Nicolas s’y est risqué, sans être moqueur dire que ça lui allait serait faire preuve de courtisanerie comme sait si bien le faire la Nadine, pas de Rothschild évidemment. La barbe de trois jours fait fureur... Antoine de Caunes, Carl Icahn, Justin Timberlake... chaque semaine, elle compte de nouveaux adeptes. Votre Taulier, lui, l’a adoptée depuis belle lurette.

 

Pourquoi ?

 

Pour faire le beau rétorqueront ses détracteurs !

 

La réponse est bien plus prosaïque : j’ai toujours détesté me raser.

 

Jamais je n’ai pratiqué le coupe-chou, cher à mon pépé Louis, me repliant sur le rasoir à lame. Seule analogie avec pépé Louis le blaireau et la mousse à raser. Comme nous les mâles nous nous rasons plutôt le matin c’est souvent un exercice à haut risque, même avec le recours à la pierre d’alun les micros-coupures sont souvent au rendez-vous. Bref, très vite j’ai jeté l’éponge et rangé mes lames Gillette, sauf lorsque je me suis converti pendnat un temps à la moustache.

 

Vous allez me dire que vous n’en avez rien à cirer de mes histoires pileuses sauf que la mode de la barbe de trois jours une véritable plaie pour les fabricants de rasoirs et de lames. Je l’ai lu dans le journal le Monde.

 

Entre la crise et cette mode, les ventes baissent actuellement de près de 4 % par an en volume, et de 1 % en valeur, selon les relevés effectués par le cabinet d'études Nielsen.

 

Numéro un en France, avec sa marque Gillette, Procter & Gamble est directement touché. «  Nous gagnons du terrain, et notre part de marché en valeur dépasse désormais 70 %, note Loïc Tassel, le patron de Procter en France. Mais nous devons faire des efforts herculéens pour que nos ventes ne baissent pas, et le résultat reste un peu inférieur à nos objectifs. »

 

Après vous avoir rasé je vais vous montrer par l’image que je suis totalement dévoué à la cause du vin, en l’occurrence ici à celui produit et élevé en Bourgogne au travers de la nouvelle génération :


Sylvain PATAILLE de Marsannay et Francine PICARD  « Au pied du Mont Chauve »

 

 

Le premier, c’est l’ordre chronologique, est venu nous rencontrer au restaurant Les Climats 41 rue de Lille link

 

 

La seconde nous a présenté ses vins, sous les auspices de notre irremplaçable Annie, en un lieu proche de là où nos représentants font la loi.

 

 

Pour l’heure, avant de me rendre dans leurs vignes pour mieux leur tirer le portrait, je vous présente en photos (parfois floues mais il est difficile de tenir son verre et de faire une photo) les vins que j’ai dégusté, façon de parler il ne faut pas que je me pousse ducol, c’est du bon, même du très bon. Vous pouvez me faire confiance les yeux fermés : à l’aveugle quoi !


 

À bientôt sur mes lignes et, pour changer, tout en cultivant l’esprit de notre Roger national « haute soif ! »

 

 

Sylvain PATAILLE 6 rue Roger Salengro F-21300 CHENOVE tél. +33 (0)3 80 51 17 35 domaine.sylvain.pataille@wanadoo.fr


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Francine PICARD Au pied du Mont-Chauve 5 chemin du Château

21190 Chassagne-Montrachet

+33 6 74 82 34 82 francine.picard@domainesfamillespicard.com


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26 septembre 2013 4 26 /09 /septembre /2013 00:09

Dans notre plan stratégique Cap 2010 les défis du vin Français nous avions mis en exergue « Agir plutôt que réagir ».


Nous n’aimons rien tant dans notre vieux pays ronchon que nous éveiller en sursaut, sortir de notre léthargie satisfaite pour monter sur nos grands chevaux en jouant les vierges effarouchées lorsque certains nous tirent comme des perdreaux. Nous gémissons, nous nous lamentons, nous pestons « que le monde est cruel et injuste avec nous. Nos adversaires nous veulent que du mal. Nous sommes de pauvres victimes sans défense… »


La victimisation m’horripile, plutôt que de geindre à chaque fois qu’un coup nous est porté par nos adversaires ou des gens plus ou moins bien intentionnés, agissons au jour le jour avec ténacité sans discontinuer. Si vis pacem, para bellum « Si tu veux la paix prépare la guerre ! » Bien évidemment je m’adresse en priorité à celles et ceux qui sont en charge de représenter le monde du vin. Ils sont nombreux, ont quelques moyens pour suivre et nourrir les dossiers.


Certes nous avons notre Pousson qui, dans la blogosphère du vin pourrait endosser aussi bien la robe noire de l’avocat que le pourpre et l’hermine du procureur. Il sait trouver les mots, frapper là où ça fait mal, plaider donc ou prononcer un réquisitoire implacable. C’est ce qu’il a fait à propos du BUZZ des pesticides dans le vin déclenché par Que-Choisir.link et link

 

Fort bien Vincent mais comme le disait fort justement le Général Douglas Mac Arthur «Les batailles perdues se résument en deux mots : trop tard.»


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Le mal est fait. Le niveau de bruit médiatique sur cette affaire écrabouille largement toutes les réactions, les plaidoyers en défense ou les réquisitoires contre l’insoutenable légèreté des analyses de Que-Choisir. La forme l’emporte sur le fond. Créer le buzz l’emporte sur toute autre considération.


Sur ce sujet des pesticides il me semble pertinent de ce poser la question : quand-est-ce qu’un discours clair, sans  ambiguïté, loin des querelles imbéciles de chapelles, fondé sur le respect de ce fameux terroir, dont on nous rebat les oreilles, et de la santé de ceux qui les utilisent ou les subissent, sera porté et assumé par les professionnels du vin ?


Dans mon rapport de 2001 j’avais placé le respect de l’environnement en priorité n°1 de la vigne France.


Quand est-il plus de 10 ans après ?


Des progrès certes mais aussi un non-discours ou discours gêné, alambiqué, en défense qui prête le flanc à des attaques du type de celles de Que-Choisir.


Tous les discours rassurants de la Terre ne vaudront jamais une vraie et courageuse anticipation qui se résume par un message clair : NOUS AGISSONS !


L’exemplarité ça compte ou du moins pour moi ça devrait peser lourd dans la balance.


« Nous savons que l’homme blanc ne comprend pas nos pensées. Pour lui, une parcelle de terre en vaut une autre car il est l’étranger qui vient  de nuit  piller la terre selon ses besoins. Le sol n’est pas son frère, mais son ennemi, et lorsqu’il  l’a conquis, il poursuit sa route. Il laisse derrière lui les tombes de ses pères et ne s’en soucie pas. Il enlève la terre à ses enfants et cela ne le tracasse pas… »


En vous livrant cet extrait de ce qu’aurait répondu Seattle le chef indien Suquamish en réponse à la proposition d’achat des terres de son peuple par les émissaires de Washington en 1854 je ne glorifie en rien un quelconque passéisme, un retour naïf à la terre, mais essaie de rappeler à nous tous que notre insouciance bardée de bonnes ou de mauvaises raisons cadre bien mal avec nos antiennes sur le vin produit culturel inscrit dans le respect de son terroir et de sa longue histoire. Ce faisant aussi je ne me réfugie dans aucune des chapelles existantes qui cultivent plus la détestation que l’amour du vin, d’ailleurs je ne suis pas un homme du vin mais un simple buveur et je n’ai donc pas à prendre parti.

 

Voilà c'est dit.

 

Sur un tout autre sujet qui revient dans l’actualité : la préconisation du plan gouvernemental de lutte contre la drogue et les conduites addictives 2013-2017 de retirer de la liste des activités autorisées par disposition légale la propagande et la publicité en faveur des boissons alcoolisées sur les services de communication en ligne (art. L.332329) il en ira de même.


Ce ne sont pas les petites pétitions d’une petite poignée de blogueurs qui permettront de contrer cette nouvelle offensive et de la faire reculer mais la capacité du Monde du Vin, comme le souligne très justement le « camarade » Peyronnet, à produire un discours positif qui emporte l’adhésion de l’opinion publique qui intéresse hautement les élus de la République lorsqu’ils prennent leurs habits d’électeurs.


Je ne me fais plus beaucoup d’illusions sur cette capacité d’anticipation de ranger au rang des accessoires inutiles les discours syndicaux chamallow, de prendre en compte la société telle qu’elle est et non telle que l’on souhaiterait qu’elle soit, alors j’avoue que les discours en défense me gonflent, glissent sur moi, ne me donnent aucune envie de participer à une forme de jeu sans grand intérêt. J’avoue j’aime gagner au sein d’un collectif, les agitations individuelles ne servent que l’ego de leurs auteurs, grand bien leur fasse.


J’ai déjà donné, depuis fort longtemps, alors je pose mon sac, laisse le manche à ceux qui, parmi mes jeunes collègues blogueurs, pensent que le monde commence avec eux, ce qui n’est pas forcément la meilleure façon de se préparer à une rude et longue bataille.


Bon courage à eux… il ne suffit pas, en parodiant le général, de faire des sauts de cabri en criant « le vin, le vin… » pour être entendu et suivi par l’opinion publique qui pose majoritairement son cul tous les soirs devant sa téloche pour regarder l’Amour est dans le pré… et qui franchement n’en a rien à cirer de nos petites affaires de loi Evin…


Maintenant je suis en grandes vacances alors j’ai piscine il vous faut m’excuser…  


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