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5 novembre 2013 2 05 /11 /novembre /2013 11:00

Un fidèle lecteur Patrick Fargeot connaissant mes attaches vendéennes – la Vendée militaire assemblait des enclaves de 4 départements dont celui des Deux-Sèvres – m’a transmis l’information.  Le rachat et la relance par les Jardins de L'Orbrie 79300 Bressuire d’un apéritif local datant de 1926 avec une très belle histoire que j’ai eu envie de vous faire découvrir.


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« L’histoire de l’apéritif Duhomard® commence au début des années folles, dans la région de Thouars : le traditionnel Banquet de Massais rassemble chaque année les voyageurs de commerce de la région réputés pour leur gaieté et leur convivialité.


En 1922, après un de ces banquets bien arrosés, lors d’une partie de pêche de renom, l’un d’entre eux, Emile DIACRE, a la surprise de sortir des eaux douces de l’Argenton, un crustacé semblant tout droit venu de l’océan mais remarquable par sa couleur rouge.


Le voyageur de commerce s’était en fait endormi après avoir savouré un homard servi lors du repas. Farceurs dans l’âme, ses camarades de banquet avaient accroché au bout de la ligne de Monsieur DIACRE, un homard cuit (et donc rouge) directement sorti des cuisines du restaurant d’en face. Il n’en fallut pas davantage pour que la blague fasse le tour de la région et commence, à l’époque déjà, à créer le buzz. Bien avant Facebook et autres Twitter le retentissement de l’affaire Duhomard® a été énorme provoquant l’affluence au banquet de Massais.


Dès 1926, inspiré par cette pêche miraculeuse, il crée un apéritif qu’il baptise avec humour Duhomard® (librement inspiré de DUBONNET et autres apéritifs au quinquina de l’époque). La marque reste, un siècle plus tard, le symbole régional de cet esprit de partage et de convivialité.


Repris en 2011 par Les Jardins de l’Orbrie pour entretenir la mémoire et développer l’esprit humoristique et décalé de la marque, Duhomard® s’inscrit parfaitement dans l’air du temps. Duhomard® en ligne, c’est encore possible sur : www.duhomard.fr 


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Sur Face  de Bouc link 

 

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5 novembre 2013 2 05 /11 /novembre /2013 00:09

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Il y a du Saint-Simon, le mémorialiste, dans Jacques Dupont. Il sait, en quelques phrases bien troussées, faire simple là où d’autres feraient compliqué et Dieu sait qu’à Saint-Emilion, j’ose l’écrire, on chérit depuis toujours les complications.



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Tout d’abord du côté terroir c’est le foutoir par la grâce du décret du 14 novembre 1936 entérinant le dessin d’Édouard Ier d’Angleterre qui, en 1289, avait tracé les limites de la Juridiction de Saint-Emilion, comme territoire de l’AOC saint-émilion. Comme dans les années 70, l’appellation les sables-de-saint-émilion fit jonction notre cher Dupont peut se permettre d’écrire « Pour faire simple, on peut dire qu’il y  a deux grandes familles saint-émilionnaises : les chanceux et les autres. Les premiers sont en haut qui font du gâteau ; les seconds sont en bas, qui se débrouille avec le ceci-cela. C’est-à-dire les sables, les graviers, les limons, les terres inondables ou trop riches ou trop sensibles aux aléas climatiques. »


Bien évidemment notre Jacques raffine ensuite, découpe le terroir en grandes familles (page 1410 de sa somme Le Guide du Vin de Bordeaux) avant de nous révéler que « sur les 5400 ha de l’appellation, les chanceux représentent en comptant large, la moitié. » Combien de saint-émilion grand cru dans ce grand ensemble ? Pour compléter cette vision géologico-économique on peut se reporter aux écrits de Cornelis Van Leeuwen (pages 12 à 17) dans le livre Crus Classés de Saint-Emilion.


Votre serviteur qui, lui, n’est pas comme le Jacques un grand dégustateur, mais un simple promeneur-chroniqueur, velours, paraboot et imper mastic – il pleuvait ce samedi – s’est dit qu’il lui fallait, pour s’inspirer de l’esprit du lieu, aller passer une journée entière à Ausone. Alain Vauthier l’a réceptionné à la descente du TGV.


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L’ami François Des Ligneris, lors d’un de mes précédents passages à l’Envers du Décor m’avait glissé dans la poche le plan du métro de Saint-Emilion, mais comme déjà à Paris je développe une forte allergie au métro, lui préférant mon vélo, nous n’avons pas pris la ligne 6 puis la 8 pour nous rendre à Ausone.


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Mon intuition était bonne, j’ai bien fait de venir passer une journée entière à Ausone. Merci de votre disponibilité Alain Vauthier. Nous avons conversés tout au long de cette journée. Ni photos, ni notes, comme toujours j’ai grappillé sans avoir la moindre idée de ce sur quoi j’allais chroniquer. Prendre le temps, prendre son temps, écouter, ne pas se raconter d’histoires, voir, sentir, ressentir, se laisser aller à échanger dans une forme de réelle complicité.


Mon Saint-Simon de Dupont le souligne « dit comme cela, tout paraît simple » mais tout ce nous nous sommes dit était off selon la formule consacrée fort hypocrite des journalistes politiques. En fait j’ai fait ma pelote et je n’ai nulle envie de la  dévider.


Alors pourquoi diable chroniquer ?


Tout simplement parce que tout au cours de cette journée passée avec Alain Vauthier je me suis réconcilié avec l’esprit d’un grand vin.


Qu’est-ce-à dire ?


Au nom de quoi peut-on qualifier un vin de Grand ?


Qui mieux que de Gaulle peut nous parler de Grandeur.


« Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France. Le sentiment me l'inspire aussi bien que la raison. Ce qu'il y a en moi d'affectif imagine naturellement la France, telle la princesse des contes ou la madone aux fresques des murs, comme vouée à une destinée éminente et exceptionnelle. J'ai, d'instinct, l'impression que la Providence l'a créée pour des succès achevés ou des malheurs exemplaires. S'il advient que la médiocrité marque, pourtant, ses faits et gestes, j'en éprouve la sensation d'une absurde anomalie, imputable aux fautes des Français, non au génie de la patrie. Mais aussi, le côté positif de mon esprit me convainc que la France n'est réellement elle-même qu'au premier rang ; que, seules, de vastes entreprises sont susceptibles de compenser les ferments de dispersion que son peuple porte en lui-même ; que notre pays, tel qu'il est, parmi les autres, tels qu'ils sont, doit, sous peine de danger mortel, viser haut et se tenir droit. Bref, à mon sens, la France ne peut être la France sans la grandeur. »

« Une certaine idée de la France ». Mémoires de guerre. L'Appel, 1940-1942. Plon, 1954


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Ausone est au premier rang depuis longtemps mais il ne s’y maintient pas par l’effet du hasard. Sa grandeur n’est pas une construction intellectuelle, ni un ramassis de lieux communs, encore moins le fruit d’un classement dont la générosité laisse planer des doutes sur ceux qui l’ont couché sur le papier d’un arrêté ministériel.


Danger, terrain miné, je ne vais pas à nouveau m’y aventurer.


L’esprit d’Ausone c’est, même si le mot est mal porté au pays du vin, la sobriété vécue non pas comme une quelconque restriction mais comme une économie de moyens au sens de la justesse et de la précision de tout ce qui est mis en œuvre dans la vigne et dans le chai.  Ausone tient son haut rang parce qu’Alain Vauthier, sa fille Pauline, son équipe sont des gens qui  font. Œuvrent. Comme le dit Pauline dans le livre d’Eric Bernardin « mon père est quelqu’un de très investi : il ne fait que travailler, jusqu’à 22 heures le soir et même le dimanche. Lorsque j’étais enfant, nous ne sommes presque jamais partis en vacances. Il a toujours besoin de savoir ce qui se passe sur les domaines. Lorsqu’il s’absente, il appelle quatre fois par jour »


Nous avons fort bien déjeuné, bu un excellent Fronton, à l’envers du  décor rempli au ras-bord tout comme Saint-Emilion puis Alain Vauthier m’a promené dans les méandres du vignoble de saint-émilion. Imprégnation. Le lieu, les lieux, les hommes, l’histoire et ce que l’on qualifie de petites histoires mais qui sont la vie sans fard de tout un chacun y compris ceux qui se prennent pour des grands. Tout est trop lisse aujourd’hui, sur ce lisse tout glisse, mais il suffit de soulever la peau des beaux discours formatés pour découvrir la réalité crue. Un peu d’aspérités, de résistance à la tendance moutonnière, est salutaire.


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Pour moi, il y a un peu de bourguignon dans Alain Vauthier, ce côté terrien un peu madré qui sait compter, qui ne s’en laisse pas raconter, la main qui fait, ce souci du geste précis, d’une forme d’économie paysanne, dont je me sens proche de par mes origines. Alors, ce n’est sûrement pas par hasard comme le souligne le Jacques Dupont qui aime tant la tension, qui est lui aussi Bas-Bourguignon, « Ausone a une particularité : son étonnante capacité à bien vieillir. Même des millésimes très moyens comme 1973 offraient cinquante ans plus tard une délicatesse aromatique qui n’est pas sans rappeler les très grands bourgognes comme La Tache. »


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Tout ça est bien beau Berthomeau tu dissertes, tu digresses, tu nous appâtes, mais tu n’as toujours pas expliqué ce que tu entendais par l’allure d’un Grand Vin. D’ailleurs, vous allez m’objecter que, par construction, tous les grands vins devraient avoir de l’allure.


Pas si sûr !


Qu’est-ce donc que l’allure ?


« Un mot qui dit tout et n’explique rien », écrit François Baudot auteur de 2 livres de référence « L’allure des hommes » 2000 et « L’Allure des femmes » 2001 chez Assouline. C’est tout le paradoxe de l’allure : la reconnaître au premier coup d’œil mais être bien incapable de la définir.


L’allure, c’est aller, et « une belle allure suppose d’aller vers son devenir avec une certaine liberté… Dans la façon de se vêtir c’est l’expression d’un accord intime entre notre nature profonde et le milieu où nous évoluons. Un rien lui va dit-on, la simplicité, l’absence d’apprêt, d’affèteries, le bonheur d’être soi-même, bien dans ses baskets ou en accord avec ses racines, ses origines, donnent une belle, une folle allure.  


L’allure dit bien à la fois qui nous sommes et vers où nous allons.


Attention, ne vous méprenez pas avec mes histoires de chiffons, l’allure n’a rien à voir avec le pognon pour vous en persuader visionnez les 9 minutes de pur bonheur de la vidéo d’Archimède le clochard : Gabin quelle allure !


Je ne sais si vous me voyez venir avec mes gros sabots de paysan vendéen mais vous ne m’empêcherez pas de proclamer du haut de ma petite chaire que, dans un monde du paraître, du trop, de l’excès, du surchargé, d’une esthétique formatée, maquillée, racoleuse, l’allure, et plus précisément ici l’allure d’un vin, celle d’Ausone, au-delà de la pure élégance, c’est la quintessence de la simplicité, c’est-à-dire l’absence de recherche, une forme de distance sans l’arrogance, la quête de l’authenticité loin des emballements des modes, une vraie démarche sans artifice.


Voilà c’est écrit.


Respect !


J’ai ouvert cette chronique avec Jacques Dupont alors je vais la clore avec ce qu’écrivait en 2004 notre Saint-Simon du vignoble saint-émilionnais « Après les grandes guerres, l’apaisement. C’est un peu à quoi ressemble Ausone aujourd’hui, qui fut un champ d’affrontements familiaux longs, violents et douloureux. En vase clos,  dans ce bout de falaise calcaire où chaque bloc cache une galerie, un souterrain, un étage de carrière, une histoire Alain Vauthier, vainqueur, nettoie tout, redresse,  rénove, aplanit. Il n’est plus le guerrier des débuts, les bras chargés de dossiers lourds des plaidoiries en cours et à venir, en colère contenue permanente. Désormais, il vit en bâtisseur ou plutôt en rénovateur, car Ausone existait avant lui… »

 

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4 novembre 2013 1 04 /11 /novembre /2013 11:00

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Le marché, sa main invisible, la dictature des marchés financiers, le bandeau déroulant du CAC 40 sur l’écran, les produits toxiques et pourtant tout a commencé par le troc : 2 moutons pour une chèvre. Toute chose à un prix et l’établissement de classes d’équivalence de valeur : les pièces de monnaie qui se voient attribuer initialement une valeur intrinsèque pour n’avoir par la suite qu’une valeur symbolique et se dématérialiser. Les 4 opérations de l’arithmétique : addition, soustraction, multiplication, division, le commerce a toujours été le principal consommateur d’opérations mathématiques et c’est toujours et encore plus vrai en notre monde mondialisé de 7 milliards d’habitants.

 

Qu'est-ce qu'un mouvement harmonique simple ?


1) pour les ingénieurs : un mouvement harmonique simple est caractérisé d'une masse sur un ressort quand il est sujet à la force de reconstitution élastique linéaire donnée par la loi de Hooke. Le mouvement est sinusoïdal dans le temps et donne une seule fréquence de résonnance.(graphe 1)


L'équation d'un  mouvement harmonique simple contient une description complète du mouvement et d'autres paramètres peuvent être calculés à partir de celui-ci.


La vitesse et l'accélération sont données par voir ci-dessus graphe 2


La totalité de l'énergie pour un oscillateur pur est la somme de l'énergie cinétique et de l'énergie potentielle qui est constante pour voir ci-dessus graphe 3


2) pour les profanes :


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« Je m’appelle Sniper, et je suis un algorithme.

 

Je travaille de 9h30 à 16 heures, sans relâche.

 

L’espace où je travaille ne fait que quelques centimètres carrés, dans un bureau grand comme 7 stades de football américain loué spécialement par mes employeurs, pour une somme que j’estime entre 10 000 et 25 000 $ par mois, au 1700 MacArthur Boulevard, à Maswah*, une banlieue  endormie du New-Jersey située à une cinquantaine de kilomètres de New York.

 

  • mahwah signifiait pour les  Indiens delawares qui vivaient au XVIIIe siècle, « lieu de rencontre » ou « lieu où les chemins se croisent »

 

Je vis, comme certains étudiants, en colocation. Ceux qui partagent le frigo avec moi s’appelle Guerrilla, Stealth, Sumo, Blast, Iceberg, Shark.  Je passe mes journées à les observer attentivement, avec obstination.

 

Je suis tout sauf paresseux, je n’ai pas de costume ni de casquette arborant le logo de mes employeurs.

 

Je n’ai ni tête ni visage.

 

Je ne suis pas impressionné par les limousines.

 

Je ne dîne pas dans des restaurants quatre étoiles.

 

Depuis 2007 et le début de la crise économique mondiale, je n’ai cessé d’envahir les marchés financiers.

 

«En 2013 les algorithmes que l’on appelle « traders à haute fréquence » réalisent aux USA plus de 70% du marché, contre 10% en 2001. Après la seconde guerre mondiale, un titre appartenait à son propriétaire pendant quatre ans. En 2000, ce délai était de huit mois. Puis de deux mois en 2008. En 2013, un titre boursier change de propriétaire toutes les 25 secondes en moyenne, mais il peut tout aussi bien changer de main en quelques millisecondes. » ICI link 


«Mathematics, rightly viewed, possesses not only truth, but supreme beauty — a beauty cold and austere, without the gorgeous trappings of painting or music. »  —Bertrand Russell


Dans une superbe vidéo, les réalisateurs Yann Pineill et Nicolas Lefaucheux, du studio parisien Parachutes, analysent au travers de formules les mécanismes à l'œuvre au sein de phénomènes naturels.

 

BEAUTY OF MATHEMATICS from PARACHUTES.TV on Vimeo.

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4 novembre 2013 1 04 /11 /novembre /2013 00:09

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En 2012, Yves ROUECHE, qui se définit comme « un gourmand-gourmet au coup de fourchette légendaire, passionné par les bons produits et les bons vins » avait donné naissance à la première édition nationale d’une nouvelle race d’almanach, « vivant, coloré et déclinant la gourmandise du terroir français sous toutes ses facettes. »


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La  préface est signée Stéphane REYNAUD, chef d’un de mes restaurant fétiche la Villa9Trois à Montreuil, auteur de nombreux ouvrages culinaires, dont Ripailles, un magnifique hommage à la cuisine des terroirs français et best-seller traduit en 17 langues, ainsi que le fameux Cochon & Fils, véritable déclaration d’amour à la bonne chère et à la cochonnaille.


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L’Almanach Gourmand 2014 décline près de 400 fêtes gourmandes, 200 dictons et citations gastronomiques, 160 produits de saison et 150 bonnes adresses sur l’ensemble de la France métropolitaine.


Yves ROUECHE « détecte, déguste, raconte et nous fait découvrir tout ce que les régions françaises produisent en matière de charcuterie, pâtisserie, vin, fromage, alcool, fruit, légume, et autres spécialités locales. Il raconte non seulement les histoires et légendes associées à ces produits, leurs confréries et leurs fêtes gourmandes, mais déniche aussi les bonnes adresses de producteurs, d’artisans et de commerçants sans lesquels notre quotidien culinaire serait bien triste et monotone. »


Au menu de l’édition 2014

 

Saviez-vous :

-          qu’il y a plus de 400 charcuteries françaises confectionnées à partir du cochon, que l’on mange les os des pieds de cochon préparés à la Sainte-Menehould,


-          que la création de la plus ancienne boulangerie de France encore en activité remonterait à 1602 à Rosheim en Alsace,


-          que l’Epoisses se marie à merveille avec un Gewürztraminer,


-          que Verdun est la capitale de la dragée,


-          que Von Liebig est le père du bouillon cube,


-          et que la plus grosse purée du monde a été confectionnée par Joël Robuchon en 2012 ?


Avez-vous déjà dégusté :


-           la gaufre fourrée lilloise de la Maison Meert,


-          la moule de bouchot de la baie du Mont-Saint-Michel,


-          le Gigot Bitume,


-          le fabuleux jambon « Kintoa » de Pierre Oteiza,


-          l’agneau de pré-salé de la baie de Somme,


-          ou participé à la Foire aux Champignons de Saint-Bonnet-le-Froid en Haute-Loire ?


Moi j’ai choisi : le steak tartare car j’adore le steak tartare car je suis un cannibale qui « est un homme aime son prochain avec de la sauce » selon le chansonnier Jean Rigaud (1909-1981) que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître ; puis la purée de Joël Robuchon, car j’adore la purée et celle-là tout particulièrement ; et pour faire couler la miette : un Saint-Joseph les Serines 2011 d’Yves Cuilleron si vous êtes classiques ou le Saint-Joseph Les Champs 2011 de René-Jean Dard et François Ribo si vous êtes nature.


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Selon Yves Roueche « la première mention écrite de ce qu’on pourrait appeler le « steak tartare original » à un ingénieur et cartographe français du XVIe siècle, Guillaume Levassseur-de-Beauplan. Au service des rois de Pologne pendant dix-sept ans, il participa aux campagnes d’Ukraine contre les Tatars (encore appelés Tartares) et publia Description de l’Ukkranie.


« Il raconte comment les Cosaques Zaporogues, établis sur le territoire de la future Ukraine, s’alimentaient. Lorsqu’un cheval était malade ou à bout de souffle, les cosaques l’égorgeaient, puis découpaient une cuisse arrière en grandes rouelles épaisses, les déposaient sur le dos de leur cheval, sellaient le cheval en serrant fortement la sangle et le chevauchaient pendant deux ou trois heures. Puis ils descendaient, retournait la rouelle, l’arrosait bien de l’écume du cheval pour évite que la viande ne se dessèche, sellaient à nouveau et repartaient pour une nouvelle chevauchée de deux heures. Enfin, venait le moment tant attendu de découper et manger cette viande expurgée de son sang, cuite si l’on peut dire à « basse température » et naturellement assaisonnée des saveurs de la steppe. »


De quoi vous mettre en appétit, chers lecteurs, et vous donner une pépie d’enfer.


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3 novembre 2013 7 03 /11 /novembre /2013 07:00

Adeline m’écoutait avec recueillement.


Pendant tout un mois, chaque soir, il en fut ainsi. La première fois, en caressant mes cheveux bouclés épandus sur ses cuisses nues, Chantal m'avait dit « j'aime ta semence, elle a le goût du lait d'amande... » Ce j'aime sonnait à mes oreilles comme une promesse de victoire. Nous allions nous aimer, être heureux. Le 30, l'orage menaçait. Sitôt nos noces de chair Chantal allait à la fontaine et rapportait dans la nasse de ses mains de l'eau qu'elle laissait filer sur ma nuque. Le fil de l'eau fraîche traçait au long de mon échine tiède une trace dure. Je frissonnais. Chantal me souriait. Je prenais peur. « Assieds-toi ! » Le ton était faussement léger. Je m'exécutais en pensant que je ne le devrais pas. L'investir. La prendre. L'emplir. Sceller notre union. Qu'elle soit à moi. D'une voix sourde, elle la taiseuse, me parlait. Je n'ai plus le souvenir précis de tout ce qu'elle m'a dit car elle en a tant dit. À aucun moment je ne l'ai interrompu. C'était sobre et juste. Mon cœur s'est mis à battre la chamade lorsque je l'ai entendu me dire « toi tu n'es pas comme les autres. Je ne suis pas sûr que tu sois aussi gentil que tu en as l'air mais je m'en fous. Toi tu ne me prends pas pour un trou à bites. C'est bon tu sais... » Je frôlais la défaillance. Chantal se tordait les mains. « Ce que je vais te dire va te déplaire mais, je t'en supplie, ne dis rien. Laisses-moi aller au bout. C'est si dur... » La crainte me tombait dessus. Chantal murmurait « tu es trop bien pour moi... » Je me cabrais. Elle posait une main ferme sur mon bras. « Ne te fâche pas ! Ce n'est pas de ta belle gueule dont je parle, c'est de toi. Je ne peux que te décevoir et je ne veux pas te décevoir... »


Avant même que je ne me rebiffe Chantal me tirait devant elle. Nous étions nus. Je l'entendais me dire « je te propose un marché. Tu prends ou tu laisses mais, quelle que soit ta réponse, nous ne nous reverrons plus... » J'aurais dû gueuler, lui foutre ma main sur la gueule mais je ne sais, ni gueuler, ni foutre une main sur la gueule d'une fille. Alors face à ma pleutrerie Chantal a pu aller au bout de son propos « voilà, si tu le veux bien, je t'emmène dans mon lit. Là où tous ces boucs qui me sautent disent me faire l'amour. Allons y faire l'amour... » Elle s'est tu, m’as regardé droit dans les yeux, « tu veux ? ». Lâchement j'ai répondu oui. Son marché je l'avais accepté sans protester. Chantal partait le lendemain travailler à Paris. Nous nous ne sommes plus jamais revu. Bien des années plus tard, dans la salle d'attente d'une gare, je ne me souviens plus où, ce devait être au fin fond de la Manche, à Valognes, sur une banquette de skaï craquelé, j'ai ramassé un bouquin de poche défraîchi. Comme j'ai horreur de voir les livres abandonnés, ça me fâche, je l'ai fourré dans mon sac à dos sans même regarder le titre et puis je me suis avachi sur la banquette. J'étais en avance. Je n'avais aucune raison d'être en avance mais j'avais décrété que je ne voulais pas rater le train. Tout le monde s'était marré vu ma situation de glandeur professionnel. Une bonne demi-heure à tirer. Attendre ! Dans ce bout de ma vie je passais mon temps à attendre. Je n'attendais rien mais j'attendais. Complaisant je passais mes jours à m'apitoyer sur moi-même en grillant des clopes roulées et en éclusant des bières.


-         Je suis comme Chantal.

-         Comprends pas…

-         Tu es trop bien pour moi...

-         Allons bon, tu racontes vraiment n’importe quoi. Je suis en bout de course, revenu de tout, vieux quoi, sans avenir, d’ailleurs j’ai tout fait pour ne pas en avoir d’avenir, alors que toi tu as tout pour toi…

-         Mais je ne t’ai pas, toi…

-         C’est une chance je suis un boulet…

-         Je te veux tout à moi…

-         Oui mais je suis trop bien pour toi…

-         Ne me charrie pas je ne sais plus très bien où j’en suis. J’ai peur de te perdre.

-         Tu es une petite fille et moi un vieux barbon.

-         M’en fout !

-         J’ai envie d’un chocolat viennois plein de Chantilly.

-         Moi  c’est de toi dont j’ai envie. Fais-moi l’amour…

-         C’est contraire à nos conventions.

-         M’en fout de nos conventions !

-         Moi pas, va me faire de suite mon chocolat. Compris ! 

 

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3 novembre 2013 7 03 /11 /novembre /2013 00:09

Imaginez-vous en ce petit matin de la Toussaint longer dans votre petite auto les rives embrumées du laissant deviner une campagne à l’herbe grasse et opulente. Vous vous rendez l’âme légère et le cœur enjoué à Polesine Parmense, à 46 km au nord-ouest de Parme, en écoutant à plein tuyau Ernani de Giuseppe Verdi (Allegri! Beviam ! vidéo). Le soleil levant déchire la gaze fine et sous vos yeux se dresse l’ancien château du 15e s. du marquis de Pallavicino.


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Mais me direz-vous qu’irions-nous donc faire de si bon matin à Polesine Parmense ?


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Tout simplement quérir du Culatello di Zibello chez Massimo et Luciano Spigaroli dont les ancêtres étaient les métayers du marquis  et fournissaient Giuseppe Verdi. Maintenant, après avoir sauvé le Culatello di Zibello, qui paraissait voué à disparaître, étant jugé trop rare et coûteux, ils sont propriétaires du château, qu’ils ont transformé en 2000 en ferme, hôtel de luxe et restaurant gastronomique…


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Mais qu’est-ce donc que le Culatello di Zibello ?


C’est le cœur de la cuisse de cochons adultes sélectionnés et élevés avec des méthodes traditionnelles. Massimo et Luciano ont fait renaître la race autochtone de porcs noirs, oubliés dans les années 1970 au profit d’animaux plus productifs. C’est la partie la plus tendre et délicate retranchée de la cuisse, privée de l’os, est soigneusement arrondie, en forme de poire, couverte de sel et massée énergétiquement pour que le sel s’incorpore, ensuite elle est placée au repos. Elle ne pèse que 4 ou 5 kg avant d’être introduite dans la vessie du cochon mouillée de vin blanc et ficelée de façon à lui conférer sa « forme de poire » traditionnelle. Ainsi la viande respire. (visionner absolument la très belle video avec Massimo en fin de chronique)


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Contrairement au jambon de Parme qui s’affine dans un air sec le Culatello di Zibello est  affiné au minimum 10 mois dans des caves humides où se développent des moisissures liées au climat des rives du Pô qui l’enrichiront de parfums uniques. Les Culatello des frères Spigaroli y passeront deux hivers de 18 à 42 mois. À la fin de l’affinage le Culatello devra peser de 3 à 5 Kg. Les grands chefs s’y fournissent mais le « prince Charles, quant à lui, a demandé aux frères Spigaroli de lui fabriquer des Culatello à partir des jambons de ses propres porcs, élevés en Angleterre, et qu’il expédie ici pour être transformés… » Nos voisins anglais font tout pour se faire remarquer.


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Je suis sûr que tout ça vous a donné faim !


Si ça vous dit le plus simple c’est d’allonger de fines tranches de Culatello di Zibello sur une belle tranche de pain de campagne légèrement tiédie et humectée d’un filet d’huile d’olive.


En mangeant vous pouvez avec moi remonter l’histoire du culatello.


On dit que, vous savez sous les on-dit se cachent les légendes, on raconte donc qu’en 1332, lors du banquet de mariage d'Andrea Conti Rossi et Jeanne d'Sanvitales des Culatelli furent offert en cadeau aux nouveaux mariés. De plus, Les Pallavicino, seigneurs de la partie basse de la région de Parme, chaque année envoyaient de nombreux exemplaires du célèbre culatello de Zibello à Galeazzo Maria Sforza, duc de Milan comme « une chose rare et très exquise » La première mention explicite et officielle sur le Culatello remonte à 1735, dans un document de la ville de Parme. Le sculpteur Renato Brozzi a échangé des vues sur le culatello avec le célèbre poète Gabriele D'Annunzio. Quoi qu’il  en soit, le culatello plonge ses racines dans la mémoire historique de la culture paysanne parmesane nichée au cœur des fermes qui ont maintenu la tradition afin que nous puissions découvrir et apprécier un produit d’exception soit à peine 15 000 pièces par an, fournies par une quinzaine de producteurs.


Le Culatello de Zibello est produit sous la Dénomination d'Origine Protégée (DOP) qui délimitent les zones de production dans les communes de Polesine, Busseto, Zibello, Soragna, Roccabianca, San Secondo, Sissa et Colorno.


Ça vous donne sans doute encore plus faim mes histoires alors je vais vous donner une bonne façon de la calmer en vous callant l’estomac avec un bon risotto julienne de Culatello di Zibello porcino de Borgorato.


Le risotto vous savez comment le préparer avec du riz carnaroli cuit dans un bon bouillon de veau.


Pour la julienne qui est une technique de découpe, au départ des légumes, en fines lanières appliquée ici au culatello, il vous faut bien sûr le démailloté en enlevant le fil qui le saucissonne, puis retirer délicatement la vessie (si nécessaire, il est possible de la plonger dans l’eau pendant environ une heure. Ensuite nettoyer, rincer en brossant sous l’eau courante puis sécher dans un torchon. On procède ensuite à la découpe avec un couteau très tranchant de tranches très fines que l’on effilochera en julienne.


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Comme c’est la saison des champignons, et que je suis en ce moment très branché cèpe, je vous propose de vous rendre dans les bois qui couvrent le bas des pentes des Apennins en redescendant vers les communes d'Albareto, de Borgotaro et de Pontremoli pour y cueillir des porcino di Bortorago : « boletus edulis », « boletus aereus », « boletus aestivalis » et « boletus pinicola » Le Porcino de Borgotaro est un produit doté d'une IGP (Indication Géographique Protégée) depuis 1993. Il pousse dans les bois de taillis du Val Taro et est ramassé à la fin de l’été et à l’automne, séchés ou utilisés frais, il fait partie de tous les menus traditionnels des Appenins.


La touche extrême de votre risotto vous l’apporterez en y ajoutant deux ou trois châtaignes braisées et surtout en rappant dessus une part des chapeaux de champignons frais juste cueillis que ce soit ou non des porcini de Bogorato ou d’ailleurs.


Tout ça je suppose que ça vous donne soif ?


Je vous propose en accompagnement au choix :


1-      Ribolla Gialla 2005 Litre Domaine: Radikon IGP Venezia Giulia

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2-      Partout Poulsard 2012 de Raphaël Monnier Domaine: Ratapoil Arbois


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3-      Le Clou 2011 Henry-Frédéric Roch rouge Domaine: Domaine Prieuré Roch Ladoix


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2 novembre 2013 6 02 /11 /novembre /2013 11:00

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Ce vendredi matin, jour de Toussaint, au réveil, sur France Inter, j’entends causer de chasse d’eau et d’euro…crate mais, encore dans les brumes du sommeil, je ne saisis pas très bien le rapport entre les tinettes et les exécrés de l’Europe à 27. Mais, en début d’après-midi lorsque je lis dans le très sérieux  journal Le Monde, sous la plume de Claire Gatinois, que les experts bruxellois se penchent sur les W-C je me dis qu’ils risquent de tomber dans la cuvette et que cette histoire de chiottes est vraiment une affaire sérieuse. Bien plus sérieuse que toutes ces histoires en Syrie ou à Lampedusa.


Donc, nos petits gars drivés par le génial Barroso veulent « Développer des réflexes sur les chasses d'eau et les urinoirs » un groupe d'experts mandatés par la Commission de l’UE s'est plongé pendant trois ans dans une étude minutieuse des toilettes, urinoirs et chasse d'eau de la Communauté européenne.


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Grand bien leur fasse moi j’adore lire aux cabinets et leur rapport de 63 pages 414 annexes comprises ça peut toujours servir. Bien sûr, ça coûte plus cher que le PQ ordinaire : 89 300 € mais ce serait un excellent recyclage pour cette somme.


Pourquoi ces gens-là, sans doute inspiré par Marcel Duchamp, se sont-ils réunis en un lieu si porteur de sens ?


Tout simplement parce qu’ils ont de grands desseins dont celui de créer un «écolabel» visant à réduire la consommation d'eau. Les Etats membres seront saisis de cet important projet « visant à faire fabriquer des chasses d'eau de 3,5 litres en moyenne. Un chiffre obtenu par un calcul fondé sur l'hypothèse de huit chasses d'eau tirées en moyenne par jour, en comptant deux chasses d'eau à plein tube et six tirées à moitié. » le 8 novembre prochain.


C’est beau une « chasse d’eau » !


Quand à Paris, par chance, un édicule que l’on ne peut plus baptiser pissotière ni vespasienne (lire ma lettre au maire de mon village en défense de la liberté de pisser gratuitement à Paris ICI link) est en fonctionnement et que j’y entre avec ma flèche d’argent – c’est spacieux – j’adore dès que j’ai appuyé sur l’un des deux boutons de la chasse d’eau entendre une voix impérieuse me remercier de mon choix économique avant de m’intimer de décamper.


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J’adore les Khmers verts !


Et comme j’ai de mauvaises idées j’espère que nos experts communautaires ont consacrés un chapitre aux pissotières à la turque qui sont un des fleurons de certains cafés de Paris.


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Bien sûr, comme ces gens-là n’aiment le petit personnel c’est sûr qu’ils ne vont pas préconiser le retour des dames pipis.


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Le lièvre eurocrate a été levé par un journaliste du Times qui, en bon rosbif toujours prompt à se payer la tronche des bureaucrates européens, dans un article daté du 31 octobre « L'idéal de l'Union européenne en matière de chasse d'eau » s’esbaudit des brillantes conclusions de l’étude : « Deux facteurs-clés semblent affecter la consommation de chasse d'eau des toilettes et urinoirs : leur design et le comportement des utilisateurs. » avant de conclure que si les Britanniques consomment beaucoup d'eau, Bruxelles utilise beaucoup de papier.


Claire Gatinois enfonce le clou avec brio, mais comme vous n’êtes pas forcément abonnés au Monde électronique je la cite :


« Evidemment puisque ça parle de toilettes, c'est drôle », soupire une porte-parole au sein de la Commission, inquiète des récupérations malveillantes. Et de rappeler qu'en appliquant l'écolabel on pourrait économiser en Europe de l'ordre de 6 600 litres d'eau par foyer, par an.


Parmi les différentes activités hygiéniques, la chasse d'eau est en effet l'une des plus consommatrices d'eau (25 % du total) après la douche ou le bain (35 %). Et puis, insiste la porte-parole, « la Commission travaille aussi sur d'autres labels pour les aspirateurs, les machines à laver... sur à peu près tous les produits de la vie courant ». Très rassurant, de fait, de savoir que les eurocrates ne dépensent pas uniquement leur énergie dans les urinoirs et W-C.


Il faut reconnaître aussi que ce rapport est une bible pour l'anthropologie. On y découvre que le Luxembourgeois tire beaucoup la chasse quand le Finlandais appuie mollement sur le bouton (14 % seulement de sa consommation d'eau domestique contre 33 %). Qu'en France, on dispose en moyenne d'une cuvette par foyer alors que les Espagnols en ont deux et les Allemands 1,7. A noter aussi que les Portugais semblent préférer les W-C en céramique.


Enfin, on apprend que l'Union européenne à Vingt-Sept disposait en 2011 d'un stock de 392 millions de toilettes et de 44,3 millions d'urinoirs. Des stocks qui, selon les experts, devraient augmenter respectivement de 6,3 % et 5,7 % d'ici à 2030. »

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2 novembre 2013 6 02 /11 /novembre /2013 00:09

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Eh bien, non c’est le titre du premier chapitre du nouvel opus Saint-Émilionnais très sérieux et bien documenté d’Éric Bernardin et Pierre Le Hong qui récidivent après leur « Crus classés du Médoc » préfacé par Hugh Johnson. En dépit de ma supplique d’alors « J’aurais aimé écrire la préface du livre d’Éric Bernardin et Pierre Le Hong « Crus Classés du Médoc » link  les auteurs ont choisi Pierre Arditi pour les « Crus classés de Saint-Émilion » Je les soupçonne fort d’avoir écarté le trublion que je suis de peur de se faire sonner les cloches. Reste que leur œuvre ne fait que commencer et je peux espérer leur confiance, eu égard à ma popularité liée aux sans chais, voir mon nom sur la couverture d’un prochain opus Pomerolais.


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Trêve de plaisanteries passons aux choses sérieuses.


Tout commence en 350 « le poète Ausone (310-395) dont la femme appartient à l’une des plus anciennes familles de Bordeaux possède (posséderait ?) une propriété et quelques arpents de vigne à Saint-Émilion : la villa Lucianus. 1650 ans plus tard, un grand débat agite toujours le village pour savoir si elle se situait à l’emplacement du Château Ausone ou en pied de côte sur les terres de la Gaffelière – où furent trouvés des vestiges d’une villa romaine. »


Et tout fini, jusqu’au prochain épisode, en 2012, non par une chanson à boire mais par un nouveau classement qui « s’inscrit sous le signe de la générosité : pour la première fois depuis 1954, deux domaines – Angélus et Pavie – accèdent au rang de Premier Cru classé A ; quatre autre – Canon La Gaffelière, Larcis-Ducasse, La Mondotte et Valandraud – à celui de Premier Grand Cru Classé ; et neuf deviennent Grand Cru Classé. »


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La notion de générosité sied bien au prix du foncier mais je ne vais pas ironiser, je l’ai sans doute trop fait, sur ce brillant exercice où la puissance publique s’est absolument fourvoyée. Même le goupillon de Mgr Ricard et l'attractivité des hôtesses d'accueil ne changeront en rien la géologie…


Les Crus Classés du Médoc ont été accueillis avec enthousiaste : l’ami Michel Dovaz, s’enflammait (attention à tes sourcils Michel)« une bible, un livre parfait. L'œnophile sort enrichi de cette lecture. » et le Jacques Dupont, saluait « un sacré boulot avec une mise en page exceptionnelle. » Le livre a remporté le Prix Montesquieu la même année, et est consacré Best in the world aux Cooking Book Awards.


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À peine remis de ce succès, et sans doute poussé par lui, les deux compères appliquent le même principe que dans le précédent : 20 châteaux, avec 8 à 12 pages par domaine, des cartes en 3 D de chaque vignoble, une histoire de l'appellation et une présentation exhaustive de son terroir. Pour cette dernière, ils ont fait appel au plus grand spécialiste en la matière : Kees van Leeuwen.


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« Comme dans le livre sur le Médoc, des dégustations par parcelles et par cépages ont été faites afin de faire comprendre au lecteur ce qu'apporte à l'assemblage tel ou tel type de sol : les hauts de pente apportent plus de puissance, alors que les bas de pente sont plus dans la finesse. Les vins les plus aériens proviennent certainement des parcelles du plateau calcaire ou le sol est quasiment réduit à néant.


Les auteurs ont pu constater que dans de nombreux cas, le terroir supplante le cépage. Ainsi un Merlot sur plateau calcaire a la finesse et la tension d'un Cabernet-Franc. Alors qu'un Cabernet-Franc sur molasse profonde à la rondeur et la douceur d'un Merlot. »


Ce qui précède, entre guillemets, n’est pas de moi qui serais bien incapable de distinguer une grive d’un merlot.


Pierre Le Hong a dessiné des coupes de bâtiments en 3D afin que le lecteur puisse s'y balader tout en restant tranquillement dans son salon.


Et bien sûr l’ami Jean-Luc Thunevin nous conte la saga de Valandraud.


Maintenant que je suis retraité il se pourrait que j’acquière un garage à Saint-Émilion ( visionner cette vidéo link pour voir les approches indignes du Taulier : pour y accéder taper le mot de passe Bordeaux avec un B majuscule bien sur) car des voix autorisées me disent que c’est un bon investissement avec toutes les possibilités que donnent les nouveaux critères de classement, mais bien évidemment, je continuerais de vivre dans mon 14e arrondissement de Paris car les nuits de Saint-Émilion ce n’est pas particulièrement folichon sauf à passer ses folles soirées à l’Envers du Décor.


Amen


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1 novembre 2013 5 01 /11 /novembre /2013 11:00

Si vous voulez être heureux pour une vie, cultivez des Chrysanthèmes. (Philosophe Chinois)


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Il est intéressant de constater que cette fleur est un symbole positif au Japon et même aux États-Unis et en Australie, où elle symbolise la fête des mères, est liée à la mort en Europe. En Autriche et en Belgique, par exemple, cette fleur n’est pratiquement utilisée que dans les cimetières.


Le chrysanthème est, pour les Japonais, une fleur sacrée qui, en géomancie, est source de rires et de joie. Etre décoré de l'Ordre du Chrysanthème au Japon est le plus grand honneur qui soit.


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Les espèces annuelles viennent du Bassin méditerranéen, elles poussent dans les champs et dans les friches en sol sec. Les formes vivaces herbacées sont originaires des régions arctiques, du nord et du centre de la Russie, de Chine et du Japon. Il y a tellement de variétés de chrysanthèmes de nos jours qu’un système de classification basée sur la floraison a été mis en place pour les identifier. On en fait aussi des bonsaïs.


Cette fleur fut introduite en occident en 1753 par Linnaeus, un botaniste suédois qui combina les mots grecs chrystos signifiant or et anthemon, fleur. Mais il faut garder à l’esprit que les chrysanthèmes que nous connaissons actuellement ressemblent peu à l’espèce d’origine qu’on retrouve à l’état sauvage qui ressemble à une marguerite (qui est de la même famille ). De nombreux hybrides ont été créés en Angleterre, France, Japon et Etats Unis.


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« Le Chrysanthème était cultivé en Chine en temps qu’herbe floral et est décrite dans des textes remontant au XVème siècle avant JC. En fait leurs poteries en disent plus longs que leurs textes. Comme herbe elle était sensée détenir l’énergie de la vie. Les Chinois utilisaient les racines bouillies pour soigner les maux de tête et mangeaient les pétales en salade.


Autour du VIIIème siècle après JC, le Chrysanthème chinois apparut au Japon. Les espèces japonaises de chrysanthèmes ont de jolies mais petites fleurs. Mais l’introduction des espèces chinoises en fit la fleur la plus admirée du Japon, elle devint même le symbole de l’empereur. Le kikumon, symbole du chrysanthème à seize pétales, est le kamon de l'Empereur du Japon depuis le XIIIème siècle, lorsque le Ten'no Gotoba, qui aimait beaucoup cette fleur, l'introduit sur ses vêtements et ses biens. On le trouve entre autres a Yasukuni-jinja, Tokyo et Sanjusangendo, Kyoto.


Durant les guerres de dynastie au XIV siècle, chaque guerrier du sud portait un chrysanthème jaune, symbole de courage.


Selon une ancienne légende chinoise, il y a 3000 ans un empereur appris que sur l’île de la libellule dans la mer du soleil levant (Japon) poussait une herbe qui pourrait lui rendre sa jeunesse. Mais comme seulement la jeunesse pouvait la cueillir, il envoya douze jeunes hommes et douze jeunes filles sur l’île. Ils atteignirent l’île après avoir survécu à de fortes tempêtes et un serpent de mer, mais ne trouvèrent ni herbes magique ni habitants sur l’île, ils décidèrent d’y rester. Ils choisirent le chrysanthème comme symbole pour représenter leur nation auprès de la Chine.


Bien sur les Japonais ont une autre version des faits :


Selon eux, à l’aube des temps, il y avait beaucoup de dieux au ciel, tellement que le dieu Izanagi et la déesse Izanami furent envoyés sur terre par un pont de nuages. Une fois sur terre, la déesse créa les dieux des vents, de la montagne, de la mer et bien d’autres, et mourut en créant les dieux du feu. Izanami manquait beaucoup a Izanagi et ainsi il la suivit dans la nuit noire ou elle était partie. A la seule vue de ce lieu vil il s’enfuit mais fut poursuivi par le vieux Hag de la nuit noire. S’échappant de justesse, le dieu Izanagi alla se purifier en prenant un bain dans un fleuve. Lorsqu’il jeta ses vêtements et qu’ils touchèrent le sol ils se changèrent en 12 dieux. Ces bijoux devinrent des fleurs ; un bracelet une iris, un autre un lotus et son collier un chrysanthème.


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Outre cette légende, cette fleur, symbole du Japon par excellence fut reprise sur de nombreux blasons et constitua le premier drapeau de la nation. Le Kiku est la reine des fleurs de l’archipel, symbole de paix, de noblesse et de longue vie. »


Cette chronique est entièrement sourcée sur LeJapon.org

 

Note du Taulier : la Toussaint est la fête de tous les Saints, la fête des morts c'est le lendemain le 2 novembre.


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1 novembre 2013 5 01 /11 /novembre /2013 00:09

N’en déplaise aux anarchistes j’ai  toujours détesté l’injure « mort aux vaches » car il n’y  a rien de plus paisible qu’une belle et bonne vache qui rumine dans un pré.


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Alors pourquoi pas « mort aux taons ! »


En effet, comme l’écrit Jules Verne dans Michel Strogoff à propos des marais de Baraba « qui est une funeste région, que l’homme dispute chèrement aux tipules, aux cousins, aux maringouins, aux taons […] Le cheval de Michel Strogoff, talonné par ces venimeux diptères, bondissait comme si les molettes de mille éperons lui fussent entrées dans le flanc. Pris d’une rage folle, il s’emportait, il s’emballait, il franchissait verste sur verste, avec la vitesse d’un express, se battant les flancs de sa queue, cherchant dans la rapidité de sa course un adoucissement à son supplice […]


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L’horreur absolu donc qui va me permettre de digresser sur ces affreuses bestioles pour épingler les gros taons de la Toile.


Pour les petites louves et loups des villes qui n’ont jamais mis les pieds dans un pré, une zone humide comme disent les écolos, les taons sont comme les mouches des Diptères (insectes n’ayant que 2 ailes) appartenant à la famille des Tabanidés. Ce sont les femelles qui sont redoutables, outre qu’elles pondent plusieurs centaines d’œufs elles sont généralement carnivores et s’attaquent aux autres insectes aquatiques, aux vers de vases, aux mollusques ou aux crustacés. D’autres sont plutôt détritiphages (mangeuses de détritus) et consomment des débris organiques. Les femelles de taons doivent sucer du sang afin d’avoir l’énergie nécessaire au développement de leurs œufs. Elles recherchent des vertébrés comme les chevaux, les bovins et, parfois, l’homme. Elles complètent souvent leur repas en butinant ou en buvant. Les mâles butinent également, mais ne piquent pas.


Quand je guidais Nénette, notre brave jument, le redoutais que ces salopes de taons la harcellent. « Mouches et cheval cohabitent, douloureusement, depuis fort longtemps. Parasites internes ou ectoparasites piqueurs-suceurs de sang, de nombreux Diptères profitent d’Equus caballus qui se défend, à coups de crinière et de queue – voire de fuite éperdue –, ses armes naturelles, et de quelques artéfacts mécaniques et chimiques. »  

 

L’Hippobosque du cheval, Hippobosca equina est, à l’état adulte, parasite hématophage obligatoire du cheval, de l’âne… mais aussi des bovins et des camélidés. Les Hippobosques sont bien connus et redoutés des éleveurs (les animaux-hôtes subissent des piqûres et réagissent comme ils peuvent, souvent violemment) sous divers noms expressifs comme « Mouche-araignée », Mouche plate ou Mouche-crabe. Localement, c’est la mouche à vers ou la bouine (ou mouche bouzine).


En France, l’espèce la plus impressionnante (jusqu’à 3 cm de long), sinon la plus courante, est le Taon des bœuf Tabanus bovinus Loew. Ces pestes transmettent de nombreuses maladies : anémie pernicieuse, charbon…


Ce petit rappel d’entomologie paysanne n’avait d’autre but que de me permettre d’ouvrir la chasse aux gros taons de la Toile. Je dois concéder que le gibier se raréfie mais les survivants sont résistants et virulents. Ce sont essentiellement des mâles, des vieux taons, qui se repaissent des écrits des autres pour baver dessus. Ils sont aussi tenaces que « les taons  femelles qui évitent de se poser sur un vêtement clair afin de ne pas se faire repérer et lorsqu’elles sont chassées d’un revers de main, elles ne s’envolent que pour se reposer à quelques centimètres. »

 

Le libre accès aux chroniques sur la Toile leur permet de sévir en toute impunité, de se vautrer, de se repaître essentiellement sur Face de Bouc où n’importe quel crétin peut se prendre pour un génie des Carpates. Comme il n’existe pas de tapettes à gros taons et que je suis allergique au Flytox (un pulvérisateur à main d’insecticide (à base de DDT) utilisé jusqu’aux années 1950) il me reste plus, puisqu’ils veulent que je ferme ma crèmerie, qu’à les harceler, à les éradiquer.


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Je m’y emploie. Dès qu’un de ces gros taons, en règle générale pendant une période donnée le gros taon officie en solitaire avec un goût prononcé pour l’acharnement et les œillères, attendant le bon moment pour fondre sur une de mes chroniques, non pour faire des commentaires, mais pour tenter de s’extraire de sa médiocrité et se mettre en valeur je lui fous un coup de tampon sur la gueule : « Mort aux taons ! »


Nul n’est tenu de lire ce que je mets en ligne chaque jour. Un espace de liberté n’est pas une piste d’atterrissage pour vieux taons en mal de notoriété ou de reconnaissance.

 

Qu’ils aillent sucer leur fiel ailleurs !


Ce pluriel bien singulier m’a permis ce matin de pointer le doigt sur un gros taon qui me conchie et qui devrait être déposé au Pavillon de Sèvres comme le taon étalon, pour être en quelque sorte reconnu  comme « le roi des taons ». D'ailleurs sur Face de bouc l'autre jour il le confessait doctement : Soyons un peu moins taons ! Tout ça pour calmer ses affreuses aigreurs d'estomac « entre Bios pas beaux, acidos-pseudo-minéraux, star de bazar spécial copinage et découvertes dont tout le monde parle... Paris souffre sans soufre et semble boire la daube dont on ne veux pas en Province.»

 

Il nous prend pour des cons ce gros taon mais c'est celui qui dit qu'y est comme on disait dans les cours de récréation...

 

Hors la planète vin, il y a plein de gros taon, l'un d'eux est vraiment le plus gros taon de la Toile sans contestation Pierre Ménès consultant-foot qui porte la débilité à sa plus haut niveau de quintessence.


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