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9 novembre 2013 6 09 /11 /novembre /2013 00:09

De quoi je me mêle me direz-vous ?


De ce qui ne me regarde pas sans aucun doute mais je le fais tout de même car je vous aime bien.


L’ami Jérémie Mourat nous dit que les nouvelles affiches sont là pour trancher avec une image vieillissante et parfois mal connue de vos vins.


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Que votre notoriété reste à travailler c’est une évidence mais j’ai du mal à saisir qui vous voulez toucher avec ces visuels un peu raides, ces petits verres plantés raides comme des piquets, ces deux fonds atlantiques alors que vous faites référence à la Loire notre grande voisine dont vous avez quitté la maison interprofessionnelle en janvier 2013.


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Dites-moi ?


-          Les vendéens de Vendée ou les touristes de passage qui représentent entre 60 et 70 % de vos ventes.


-          Mais aussi avec votre slogan « Très Loire, très Vendée » une meilleure reconnaissance sur les marchés nationaux et internationaux.


Votre agence dit vouloir positionner la marque.


Quelle marque ?


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Les Fiefs Vendéens n’en sont point une et la modicité de vos moyens 20 000 euros pour votre campagne d’affichage ne vous permet guère ce genre d’ambition.


Je suis assez d’accord avec Thierry Michon l’amélioration de l’image des Fiefs Vendéens, le développement de leur notoriété passera bien plus, par le travail des quelques locomotives qui tirent l’ensemble vers le haut, que par des affiches un peu guindées qui ne brillent pas par leur originalité.


Cultiver votre originalité patiemment, c’est le labour de fond qui paiera sur la durée, c’est moins visible que des grandes affiches mais sûrement bien plus efficaces.


Tout ceci est dit avec sympathie et empathie, ce n’est pas mon argent mais le vôtre et vous le dépensez comme bon vous semble mais vous êtes une petite et jeune (2011) AOC 22 producteurs, sur 452 ha, soit 24 000 hl ce qui ne constitue pas un handicap, bien au contraire, si vous ne vous aventurez pas sur le terrain des gros budgets. Ceux-ci d’ailleurs ont eux-mêmes bien du mal à atteindre un niveau de bruit suffisant pour être vraiment entendu.


Le chemin le plus efficace et le moins couteux pour vous c’est la Toile et l’inventivité. Prenez exemple sur ce que font les vignerons d’Embres&Castelmaure www.castelmaure.com/  qui eux sont perdus dans le trou du cul du monde. Vous, vous avez l’Océan que vous mettez en avant qui vous amène un flot de touristes pendant l’été. Il ne faut pas que ce soit là une raison pour tomber dans la facilité : les vins corses qui reviennent de loin ont su jouer de leur identité pour se bâtir un marché domestique rémunérateur.


Comparaison n’est pas raison mais simplement base de réflexion. C’est dans cet état d’esprit que je me suis permis d’écrire cette petite chronique.


Bon vent aux Fiefs Vendéens !

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8 novembre 2013 5 08 /11 /novembre /2013 10:54

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France-Culture « On ne parle pas la bouche pleine ! » par Alain Kruger.


Cette semaine nous sommes à table dans une cave, ou dans des vignes de cépages modestes. Notre invité Bruno Quenioux, créateur de la cave Philovino à Paris, participera au Festival des cépages modestes dans l’Aveyron les 9 et 10 novembre.link

 

Sur Vin&Cie l'espace de liberté la parole est donnée aux opinions les plus diverses, même à un détracteur des vins natures... link


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8 novembre 2013 5 08 /11 /novembre /2013 00:09

Je viens de recevoir par le courrier un joli livre signé par Samuel Cogliati « Champagne le rêve fragile » chez possibilia www.possibiliaeditore.eu . Je l’ai feuilleté mais n’ai pas eu encore le temps de le lire car l’afflux de livres est tel que je ne puis leur consacrer le temps qu’il faut pour ensuite chroniquer. Tout viendra en son temps, il faut savoir être patient.


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Comme vous le savez je ne suis pas un dégustateur patenté et je n’éprouve aucun attrait pour l’exercice de la dégustation mais je m’intéresse de près à cet outil essentiel pour un critique de vin.


Mon attention feuilleteuse a donc été attirée par la dernière partie du livre, les chapitres 4 et 5 qui abordent cette question et appliquent la méthode à 200 cuvées élaborées à l’échelle artisanale par 46 domaines.


Dans l’introduction l’auteur et JM Gatteron (LeRouge&leBlanc) précisent qu’ils ne sont « pas enclins aux guides « purs et dures », qu’ils n’aiment pas les classements car ils n’y croient guère. Leur approche du vin disent-ils est « culturelle et vivante ». En revanche pour eux « la dégustation dévoile jour après jour des surprises, ainsi que des erreurs, à condition de l’appréhender sans a priori, l’esprit libre et ouvert. » Ils concluent qu’ils ont « appris et expérimenté qu’une dégustation à l’aveugle bouscule les idées reçues et les hiérarchies. » pas de notes et des commentaires de dégustation qui correspondent davantage à des réflexions qu’à des jugements à part entière dont l’utilité leur paraît discutable.


Don’t acte mais page 168 je me suis penché sur les critères de dégustation de nos deux auteurs.

« … nous avons choisi d’indiquer 4 critères, notés de 1 à 4, qui permettent d’illustrer d’une manière générale le caractère et la qualité des vins d’un domaine. »


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Comme je suis un peu taquin un petit zeste de note ne nuit jamais pour fixer les esprits. Mais ce n’est pas cette légère entorse qui a attiré mon attention mais le dernier critère : la complétude.


Mais qu’est-ce donc que la complétude ?


C’est un état, le caractère de ce qui est complet, achevé, parfait.


Dans le cas contraire, on parle d'incomplétude, surtout dans le contexte de la logique mathématique. L’incomplétude s'emploie aussi en psychiatrie


« Dans le rapport de possession, le terme fort c'est la chose possédée, je ne suis rien en dehors d'elle qu'un néant qui possède, rien d'autre que pure et simple possession, un incomplet, un insuffisant, dont la suffisance et la complétude sont dans cet objet là-bas. Sartre, L'Être et le Néant, 1943, p. 681.

 

Notion redoutable que la complétude même si les deux auteurs en donnent une définition moins radicale. La complétude peut-elle est être imparfaite et souffrir de se voir graduer sur une échelle de 1 à 4 ? Si l’on s’en tient à l’acception originelle la réponse est évidemment non mais puisque nous sommes en des œuvres humaines il est clair que nul n’est parfait, en Champagne ou ailleurs, mais que tous les vignerons-artisans tendent vers la perfection qui, comme chacun le sait n’est pas de ce monde, ni d’un autre d’ailleurs…


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Les champagnes de l’ami Pascal Agrapart link sont au sommet de la complétude, ça ne m’étonne pas je suis addict, quant à ceux du toujours jeune Francis Boulard link leur complétude est proche, ami Francis s’il n’en tenait qu’à moi tu l’aurais atteinte mais chi va molo va sano…


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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 18:24
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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 14:46

Le Vin : l’atout cœur des Français !

Le vin, présent dans la vie quotidienne des Français

La convivialité et le partage… par excellence

Culture et loisirs, le vin est aussi un apprentissage

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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 11:18

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Pour le savoir aller sur Vin&Cie, l'espace de liberté

 

Chaque jour, avec votre petit déjeuner, dans ce petit espace de liberté, une plume libre s'essaie à la pertinence et à l'impertinence pour créer ou recréer des liens entre ceux qui pensent que le vin c'est « un peu de douceur, de convivialité, de plaisir partagé, dans ce monde de brutes... » Bon appétit ! Diffusez le message autour de vous.


 Si vous souhaitez recevoir mes chroniques chaque matin abonnez-vous à la newsletter, colonne de droite (c'est gratuit) et surtout ne décochez-pas la case chroniques (sinon vous ne recevrez rien) ou placez www.berthomeau.com  dans vos favoris. Merci pour votre fidélité et n'hésitez pas à faire des commentaires.


Bonne journée à tous, ceux qui ne font que passer comme ceux qui me lisent depuis l'origine de ce blog.


Pour les amoureux du bien vivre à la française l'adhésion à l'Amicale des Bons Vivants s'impose afin d'affirmer notre engagement et notre détermination face aux provocations des prohibitionnistes.

 

C'est simple comme un clic via : commentaire ou contact ou berthomeau@gmail.com

 

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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 11:00

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Depuis Homère, Charybde et Scylla forment un couple indissociable que Jean de la Fontaine a popularisé dans une fable peu connue La Vieille et les deux Servantes :


C'est ainsi que le plus souvent,

Quand on pense sortir d'une mauvaise affaire,

On s'enfonce encor plus avant :

Témoin ce Couple et son salaire.

La Vieille, au lieu du Coq, les fit tomber par là

De Charybde en Scylla.


Aller de mal en pis, tomber de Charybde en Scylla, la légende est à l’origine de cette expression. Charybde, la fille vorace de Poséidon depuis que Zeus  l’a exilée sous la peau de la mer, s’ennuie alors elle fait peur aux navigateurs pour qu’ils aillent s’écraser sur l’effroyable Scylla.


Tout ça c’est la faute des garofali.


Le détroit de Messine, entre la Sicile et la Calabre, « la grande bleue est tout sauf un fleuve tranquille, tiraillée entre les humeurs de deux masses d’eau antagonistes, les mers Tyrrhénienne et Ionienne. Quand sévit le montante, le courant portant au nord, Charybde hésite entre la plage du phare – sur la rive sicilienne – et le continent, tout près du justement nommé port de Scylla où elle sait mettre la mer en furie.


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En période de descente, quand le courant pousse vers le sud, c’est au large de la Punta Raineri, juste devant Messine, qu’elle menace les esquifs. Et puis il faut compter avec les tagli, ces drôles de vagues qui viennent taquiner les garofali sur leur terrain ; et les bastardi, les contre-courants qui longent les parois à pic du détroit pour compliquer encore le jeu. Et le vent bien sûr, que les montagnes étranglent entre leurs flancs jusqu’à le faire accélérer encore et encore, pour semer toujours plus de désordre sur l’eau, contraignant les voiliers de passage à ronger leur frein plusieurs jours d’un côté ou de l’autre en attendant des conditions favorables. »


Ce texte est tiré d’un superbe livre « Atlas des Lieux Maudits » Olivier Le Carrer chez Arthaud 25€


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La Bretagne, le Finistère qui est l’extrémité de notre terre, une presqu’île, comme je l’ai écrit ce matin, est en proie à des courants contraires et ceux qui sont en charge du pouvoir central, plutôt que de forcer le passage, se doivent de prendre le temps, non pas pour s’encalminer mais pour prendre la pleine mesure de la situation et plus particulièrement de mettre en œuvre une réelle régionalisation qui permettrait de responsabiliser et de cesser de prendre des mesures qui tombent d’en haut. Prendre en mains son devenir est la seule façon de faire assumer aux citoyens, au plus près de chez eux, des décisions parfois difficiles et douloureuses mais qui engagent leur avenir. Le rejet, le seul pouvoir de dire non est mortifère pour la démocratie car elle il libère des forces réactionnaires qui se contentent de surfer sur les mécontentements. 

 

Je pense que tous ces i sans s vont faire plaisir à l'ami Feuilly...

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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 00:09

Le choix du sujet de ma thèse de doctorat de Droit Public : « la politique publique de relance de la filière porc » (elle existe encore ICI link) surprit beaucoup mes éminents professeurs. Bien sûr mai 68 était passé par là, tout était possible, et je ne me voyais pas passer deux ans de ma vie à dépiauter de la jurisprudence du Conseil d’Etat sur les syndicats d’électrification rurale.


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Si je pus mener à bien cette thèse je le dus au nouveau doyen Yves Prats qui « a marqué profondément de son empreinte la renaissance de la faculté de droit et des sciences politiques de Nantes à la fin des années soixante. Durant cette période charnière de l'université française, il a posé dans cette ville les bases d'un enseignement et d'une recherche qui saisissent d'abord le droit comme fait de culture et transcendent les clivages institués entre droit privé, droit public et histoire du droit » écrivent Alain Supiot, ‎Jean-Claude Hélin, ‎Yann Tanguy… dans un ouvrage hommage « La Norme, la ville et la mer »


Il me consacra beaucoup de temps me recevant le samedi après-midi chez lui, attentif, poussant ma pensée confuse dans ses derniers retranchements pour que j’aille à l’essentiel. Il y avait chez Yves Prats une modestie non feinte, celle des grands esprits. Il était marin et moi terrien, j’aimais son ton singulier, sa distance, son verbe économe mais aussi sa propension à sortir des sentiers battus, à emprunter des chemins de crête. Son humour, qu’il s’appliquait à lui-même dans le registre chantant du Sud-Ouest de ses origines. Et quelles origines, je ne sus que bien plus tard que la famille Prats c’était alors Cos d’Estournel et Petit Village. Avec finesse il m’éveilla au doute face aux « moulinettes à concept » et « aux faiseurs de systèmes » et avec sa rigueur il me permit de comprendre que l’exercice de l’écriture est rarement un plaisir sans mélange.


Je lui dois beaucoup. Ma thèse, mal foutue, mal écrite, m’a permis de me débarrasser des scories d’une pensée mal dégrossie. Yves Prats m’a révélé à moi-même en m’encourageant à suivre une voie pas ordinaire. Nous sommes devenus des amis. J’ai connu par la suite son frère Bruno alors à la tête de Cos d’Estournel, puis Jean-Guillaume le fils de Bruno. Avec Jean-Claude Hélin, tout au long de ma carrière, il m’a suivi, encouragé, et lorsque je suis devenu Directeur du cabinet du Ministre alors que je n’étais ni haut, ni fonctionnaire, avec son éternel petit sourire, il m’a dit toute sa fierté. Yves Prats fut pour moi un passeur, un maître, et j’ai souvent son image bienveillante dans mes pensées.


Nantes restera son port d’attache, il lui est resté fidèle comme à ses amis. « La distance n’est jamais parvenue à séparer complètement Yves Prats de Nantes et si son nez, d’éducation bordelaise, n’est pas parvenu à capter avec suffisamment de discernement les arômes subtils du Muscadet, nous ne lui avons pas tenu rigueur. » écrit Yann Tanguy dans sa préface.


Longue digression, trop longue me direz-vous mais je me devais de rendre hommage à celui qui a su m’épauler dans le choix d’une voie peu ordinaire. Lorsque je lui faisais part de mes doutes, que je lui disais qu’il serait sans doute plus raisonnable d’embrasser une carrière universitaire, il me répondait « Vous allez vous ennuyer à la Faculté, vous aimez trop l’action… »


Revenons au cochon breton ! 


Ma thèse soulignait, sans être prémonitoire, que les politiques de relance du cochon, via les groupements de producteurs, allait aboutir à une hyper-concentration de cette production en Bretagne où l’étroitesse des structures et l’activisme des fabricants d’aliment du bétail : Guyomarc’h tout particulièrement favorisait le Hors-sol (aviculture et porc).


C’est ma thèse sur le cochon, son approche originale, qui m’a permis d’être recruté en 1976 comme contractuel par Bernard Auberger, jeune Inspecteur des Finances tout juste nommé à la Direction de la Production et des Echanges du Ministère de l’Agriculture.


Le Ministre d’alors, Christian Bonnet, étant breton du Morbihan, on me dépêcha en Bretagne pour ausculter la filière avicole en plein boom anarchique. Pendant 6 mois, avec une petite auto, j’ai sillonné les routes et les bi-routes bretonnes : éleveurs, accouveurs, transformateurs… souvenir des petits matins dans le Finistère avec mes interlocuteurs se parlant en breton… j’ai vu naître et prospérer ceux qui vont mal aujourd’hui : Charles Doux le redoutable vendéen expatrié à Châteaulin, Jacques Tilly et bien d’autres. C’était le Far-West et j’ai le souvenir de l’étonnement de mon directeur, que j’avais convaincu de passer une journée dans le Finistère, aux côtés de Charles Doux dans la BMW alors que nous pénétrions dans Guerlesquin où Tilly, le maire, régnait en maître. Dernier détail, Alain, mon aîné fut aviculteur, il produisait des œufs d’accouvage pour Tilly, le lien a donc toujours été fort avec ce secteur d’activité.


Plus tard, bien plus tard, lorsque je tenais la barre dans les années 90, lors d’une conversation avec mes amis bretons : Charles Josselin, Louis le Pensec et Bernard Poignant qui parle maintenant dans l’oreille de François, je leur avais fait part de mes craintes sur la fragilité du modèle breton avicole, en tout premier lieu – le fameux poulet export perfusé de restitutions – et le porcin aussi en course effrénée à la concentration. Les brutales crises du porc cycliques mettaient au tapis les plus fragiles. Nous en étions aux prémices de l’ouverture des frontières avec le GATT puis l’OMC, à la première réforme de la PAC, et qu’un modèle peu créateur de valeur comportait le risque voir des compétiteurs mieux armés que nous nous damer le pion. Pour le poulet ce fut le Brésil où Charles Doux crut trouver une martingale qui s’avérera désastreuse, et pour le porc ce fut l’Allemagne et sa politique salariale.


Sans jouer le « je vous l’avais bien dit », il est tout de même paradoxal qu’il faille être le nez sur le mur, avec tous les  dégâts que vont provoquer les fermetures de sites sur l’emploi, la vie des gens, pour assumer des évolutions inéluctables. La mondialisation, dont nous profitons puisque nous exportons des produits agro-alimentaires, exige des ajustements, des anticipations, sinon des pans entiers de notre économie vont être emportés. Dans le secteur agricole, les choix de la Commission de l’UE, approuvés en leur temps par nos Ministres de l’Agriculture, n’ont pas finis de produire leurs effets. Le grand vent libéral d’avant la crise financière qui plaisait tant à notre droite de gouvernement n’a pas fini de produire ces effets. La fin des quotas laitiers mi-2015 va profondément bouleverser la donne de nos exploitations qui seront confrontés en direct à  ce qu’on appelle « la volatilité des prix » du marché. Les transformateurs iront chercher le lait là où il est le moins cher. C’est cela ou mourir !

 

Pour éclairer votre lanterne lisez :

 

1- L'industrie agroalimentaire bretonne est-elle condamnée ? link

 

2- Le point de vue de Pousson sur l'écotaxe et les bonnets rouges link

 

3 -Pas de retour des restitutions par Stéphane Le Foll link


Pour autant allons-nous tomber de Charybde en Scylla ?


La réponse est évidemment non, en Bretagne et ailleurs, mais encore faudrait-il que certains, la FNSEA en tête, cessent de nous faire accroire qu’il existe encore une agriculture française unitaire, un modèle français, amalgamant des agriculteurs, des éleveurs, des vignerons qui ne font pas le même métier, qui ne s’adressent pas aux mêmes marchés. Notre force c’est la diversité, notre capacité à créer de la valeur, y compris dans les produits de grande consommation. Le modèle des filles à fromages n’est pas une vue de l’esprit mais une réalité bien tangible (Lire dans les Echos Les filles à fromages contre la crise économique link)


Contrairement à ce qu’affirme dans les mêmes Echos, Jean-Marc Vittori Editorialiste aux « Echos » Pourquoi l'Allemagne exporte plus de fromage que la Francelink ?, le modèle allemand n’est pas l’avenir de l’agriculture et l’agro-alimentaire français. La seule course au volume n’est pas intéressante M.Vittori, vous oubliez de dire qu’en valeur les fromages allemands sont loin derrière. La compétitivité est à tous les étages dans le lait et ailleurs, la Bretagne et le grand Ouest en général là encore devront faire autre chose que le choix d’une voie unique hautement risquée. L’économie des grands volumes compétitifs destinés au grand large : le en lait en poudre par exemple, et celle des produits de valeur ne sont pas incompatibles, encore faut-il faire des choix clairs des modes de production. Le tout partout sur un soi-disant modèle unique est une illusion.


Agir, plutôt que réagir !


Je radote.


Désolé de vous avoir ce matin abreuvé de mes souvenirs et de mes petites analyses mais j’ai du mal à admettre notre aquoibonisme et une forme de résignation mortifère.


Cet après-midi une petite chronique sur tomber de Charybde et Scylla pour vous changer les idées.

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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 11:00

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Dans enchérissez, il y a chérissez et que chérissons nous plus que nos enfants, que les petits enfants ?


Récemment je suis allé voir le superbe film Alabama Monroe de Felix Van Groeningen le réalisateur d’un de mes films culte « La merditude des choses » (2009). Au centre de ce film Maybelle  la fille de Didier le musicien fondu de bluegrass et d'Elise sa panthère blonde tatouée de partout. Regardez-là bien sur cette photo ci-dessous puis, imaginez-vous là, sans cheveux, avec des perfusions sur un lit d’hôpital et regardez ses beaux yeux d’enfants. Imaginez-vous ses parents, leur désarroi, leur espoir, leur détresse. Ce film est beau, ce film est dur, ce film est d’une humanité douloureuse.


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La réalité de ce qui n’arrive pas qu’aux autres c’est la maladie d’un jeune enfant cancers, leucémies, et certaines maladies génétiques. Elle vous tombe dessus, vous tétanise, pourtant votre enfant va devoir affronter le milieu hospitalier, des traitements brutaux, une rupture avec sa vie d’avant. Affronter non seulement la maladie mais aussi la vie avec une succession de souffrances, de rémissions, avec parfois la guérison. Que d’espoir et d’abattement pour les parents


Une fois dans ma vie je fus confronté à « votre fille a sans doute une leucémie ». C’était à l’hôpital Saint-Louis dans le service du Professeur Jean Bernard. Elle était toute petite. Les ponctions, l’attente et des soirées entières à lui conter des histoires pour qu’elle accepte de s’endormir. La faire encore rêver. Dans les couloirs tous ces gamins aux cranes luisants, tels des déportés, joyeux, vivants, des enfants. Par bonheur les analyses infirmèrent le diagnostic et la chute vertigineuse des plaquettes était due à une autre cause Soulagement après 15 jours d’angoisse certes mais ces regards d’enfants je les ai toujours bien gravés dans ma mémoire.


Cette longue introduction pour vous dire que, lors de la Conférence de Presse de présentation de la 153ème Vente des Hospices de BEAUNE du 17 novembre 2013, une phrase m’a touché au cœur « l’Association Petits Princes réalise les rêves d’enfants et adolescents malades »


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Comme vous le savez sans doute, au milieu de la vente, la Pièce du Président, que je m’obstine à dénommer tonneau de charité – mes origines sans doute – qui sera cette année un tonneau de 456 litres de Meursault- Genevrières Premier Cru – Cuvée Philippe Le Bon, est mise aux enchères au bénéfice de 2 associations : les Papillons Blancs parrainés par Laurent Gerra et l’Association Petits Princes soutenue par la Présidente Clotilde Courau princesse de Savoie.


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J’ignorais jusqu’à ce jour l’existence de l’Association Petits Princeslink, créée en 1987, qui réalise les rêves d’enfants et adolescents malades, atteints de cancers, leucémies, et certaines maladies génétiques.


Existe-t-il une plus belle raison sociale que celle dont l’ambition est de permettre à un enfant, en vivant ses passions et en réalisant ses rêves, de trouver une énergie supplémentaire pour se battre contre la maladie ?


Depuis 1987, 4700 rêves pour 2100 enfants malades.


Chaque jour 1 rêve d’enfant est réalisé.


« Tout commence en 1987. Marie Bayle, infirmière libérale, et Dominique Bayle, professeur de culture physique, cherchent un moyen pour soulager les souffrances des enfants malades. En prenant conscience de la force de leur imaginaire, elles acquièrent la conviction que réaliser les rêves des enfants malades peut non seulement leur apporter un peu de bonheur mais aussi leur donner de nouvelles forces pour lutter contre la maladie.


Qui pourrait mieux symboliser cette lutte qui fait de l’imaginaire une arme contre la maladie et la souffrance que Le Petit Prince ? Tous ceux qui se nourrissent de rêves pour donner un sens à leur vie si éprouvée, sont, à leur façon, des « petits princes ». Le nom de l’association est tout trouvé : ce sera L’Association Petits Princes !


Frédéric d’Agay, petit-neveu d’Antoine de Saint-Exupéry, soutient le projet de Marie et Dominique Bayle. En décembre 1987, l’association voit le jour. Depuis, plus de 4 700 rêves ont été réalisés : des voyages lointains, des rencontres extraordinaires, des exploits surprenants. Tel enfant malade vole en montgolfière, tel autre fait le clown ou joue sur la scène d’un théâtre (notamment Estelle dans une adaptation d’après Le Petit Prince, l’œuvre de Saint-Exupéry), un autre fait du cheval, un autre encore monte au bord du Queen Mary, un nième passe un moment en compagnie d’une célébrité… »


Ainsi, pour un même enfant, plusieurs rêves réalisés : les bénévoles de l’Association Petits Princes organisent plusieurs rêves pour un même enfant autour de ses passions, en fonction de ses traitements et hospitalisations.


La maladie bouleverse tout l’univers familial, les parents et la fratrie, vivent dans la majorité des cas, les rêves aux côtés de l’enfant. Tous les rêves sont préparés et réalisés avec l’accord des équipes soignantes, en fonction des traitements et hospitalisations de l’enfant. Chaque année plus de 150 services hospitaliers collaborent avec l’Association Petits Princes dans la France entière.


Rencontrer son chanteur préféré, devenir soigneur d'un jour, cuisiner avec un grand chef, faire un vol en hélicoptère, caresser les dauphins, diriger un orchestre (voir ICI la vidéo du rêve de Nicolas link...) Autant de rêves qui permettent aux enfants de s'évader de l’univers médical.


Vous pouvez donner en confiance : l’Association Petits Princes reconnue d’utilité publique, est membre du Comité de la Charte, label de transparence financière. J’ai fait partie de ce comité c’est vraiment du sérieux.


Lire « Ces fées qui font tourner l'association Petits Princes »link


La raison sociale de mon petit « espace de liberté » dédié au vin et au bien vivre « un peu de douceur, de convivialité, de plaisir partagé, dans ce monde de brutes... » nous prédestine tout naturellement à être des porteurs de rêves. Moi j’ai toujours rêvé d’être allumeur de réverbères car « Ce que j'aime dans la vie, c'est dormir… »


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« La cinquième planète était très curieuse. C'était la plus petite de toutes. Il y avait là juste assez de place pour loger un réverbère et un allumeur de réverbères. Le petit prince ne parvenait pas à s'expliquer à quoi pouvaient servir, quelque part dans le ciel, sur une planète sans maison, ni population, un réverbère et un allumeur de réverbères. Cependant il se dit en lui-même :

 

« Peut-être bien que cet homme est absurde. Cependant il est moins absurde que le roi, que le vaniteux, que le businessman et que le buveur. Au moins son travail a-t-il un sens. Quand il allume son réverbère, c'est comme s'il faisait naître une étoile de plus, ou une fleur. Quand il éteint son réverbère, ça endort la fleur ou l'étoile. C'est une occupation très jolie. C'est véritablement utile puisque c'est joli. »


Lorsqu'il aborda la planète il salua respectueusement l'allumeur :


- Bonjour. Pourquoi viens-tu d'éteindre ton réverbère ?


- C'est la consigne, répondit l'allumeur. Bonjour.


- Qu'est-ce que la consigne ?


- C'est d'éteindre mon réverbère. Bonsoir. Et il le ralluma.


- Mais pourquoi viens-tu de le rallumer ?


- C'est la consigne, répondit l'allumeur.


- Je ne comprends pas, dit le petit prince.


- Il n'y a rien à comprendre, dit l'allumeur. La consigne c'est la consigne. Bonjour.


Et il éteignit son réverbère.


Puis il s'épongea le front avec un mouchoir à carreaux rouges.


- Je fais là un métier terrible. C'était raisonnable autrefois. J'éteignais le matin et j'allumais le soir. J'avais le reste du jour pour me reposer, et le reste de la nuit pour dormir...


- Et, depuis cette époque, la consigne a changé?


- La consigne n'a pas changé, dit l'allumeur. C'est bien là le drame ! La planète d'année en année a tourné de plus en plus vite, et la consigne n'a pas changé


- Alors ? dit le petit prince.


- Alors maintenant qu'elle fait un tour par minute, je n'ai plus une seconde de repos. J'allume et j'éteins une fois par minute !


- Ça c'est drôle ! Les jours chez toi durent une minute !


- Ce n'est pas drôle du tout, dit l'allumeur. Ça fait déjà un mois que nous parlons ensemble.


- Un mois ?


Oui. Trente minutes. Trente jours ! Bonsoir.


Et il ralluma son réverbère.


Le petit prince le regarda et aima cet allumeur qui était tellement fidèle à la consigne. Il se souvint des couchers de soleil que lui-même allait autrefois chercher, en tirant sa chaise. Il voulut aider son ami :


- Tu sais... je connais un moyen de te reposer quand tu voudras...


- Je veux toujours, dit l'allumeur.


Car on peut être, à la fois, fidèle et paresseux.


le petit prince poursuivit :


- Ta planète est tellement petite que tu en fais le tour en trois enjambées. Tu n'as qu'à marcher assez lentement pour rester toujours au soleil. Quand tu voudras te reposer tu marcheras... et le jour durera aussi longtemps que tu voudras.


- ça ne m'avance pas à grand-chose, dit l'allumeur. Ce que j'aime dans la vie, c'est dormir.


- Ce n'est pas de chance, dit le petit prince.


- Ce n'est pas de chance, dit l'allumeur. Bonjour.


Et il éteignit son réverbère.

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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 00:09

Dans le n°49 de Vinifera d’octobre 2013, Jacques Perrin, affiche la couleur avec ce titre : Le rêve du vin naturel/la guerre du vrai goût. Le poids des mots choisis est évident, il traduit bien le credo du magazine « pour connaître l’actualité des grands vins et pour une approche différente de la culture du vin. »


C’est de la belle ouvrage mais un peu à la manière d’un correspondant de guerre qui rédigerait son article dans l’un des camps. Pour autant, en constatant cela, je ne qualifierais pas l’article de partisan. Bien au contraire, il est d’apparence équilibré, sans outrance, avec de longs développement sur le bio et la biodynamie, mais il est clair que Jacques Perrin ne doit pas s’être souvent confronté physiquement au camp des naturistes. C’est son choix et c’est un choix que je peux comprendre mais il lui fait commettre un contre-sens.


Les adeptes du vin nu ne sont en rien des croisés du « vrai goût »


Bien au contraire, ils sont très majoritairement des adeptes du mauvais goût qu’il ne faut pas forcément assimiler aux faux-goûts chers aux grands dégustateurs.


Le vin ne se fait pas tout seul mais pour autant l’omniprésence des vinificateurs stars laisserait accroire en leur paternité alors qu’ils ne sont que des sages-femmes veillant sur les tonneaux et quand à comparer l’élevage des vins à l’éducation des enfants il y a un pas que je ne franchirai pas en père que je fus. Comparaison n’est pas raison et la floraison d’images stylistiques ressemble fort à un habillage de ce que, de tout temps, à fait la main de l’homme avec bien sûr en sus toutes les avancées de la technique. L’omniprésence n’a rien à voir avec la présence, le soin, l’attention et je ne suis pas certain qu’en ce domaine les modernistes soient aussi exemplaires que le disent leurs beaux discours. Je connais beaucoup de vignerons, que je ne qualifierai pas de naturistes pour ne pas coller d’étiquettes, qui sont au plus près de leurs vignes et d’une attention méticuleuse à la vie de leurs vins. L’amalgame et la catégorisation est pour moi une forme d’agression à la vérité que l’on dit rechercher.


Je ne suis d’aucun camp, d’aucune chapelle, je parle à tout le monde sauf à ceux qui se refusent à me parler, je suis donc de ceux qui fréquentent les naturistes depuis un bail, les Antonin, GNB, Olif, Eva and Co, je les ai vus évoluer, s’affirmer, mais je n’ai jamais senti chez eux la volonté d’engager une soi-disant bataille pour « le vrai goût ». Très honnêtement je crois qu’ils s’en tamponnent comme de leur première chemisette. Qu’ils soient de doux rêveurs, des provocateurs, des dissidents, je trouve ça plutôt encourageant pour des gens de leur âge. Pour autant je ne suis pas toujours d’accord avec eux, et certains naturistes sont chiants et arrogants mais ce n’est pas forcément mieux avec ceux d’en face. Quant à en faire des nouveaux picolos qui boivent sec parce qu’ils boivent « sain » c’est aller bien vite en chemin. Ma vieille fréquentation du monde du vin m’a fait côtoyer une sacrée floppée de mecs – peu de filles – grands amateurs de vins dit normaux en surdose permanente.


Tout ce petit monde des naturistes est bien sûr majoritairement urbain car tout bêtement les urbains sont ultras-majoritaires dans nos sociétés, mais pour autant il ne peut être mis dans le même sac, boboïsé, moqué, car ces petits jeunes sont tout simplement le sous-produit du rejet du monde de certains grands amateurs confits dans leurs certitudes, enfermés dans leurs cercles restreints, à leur manière des Précieux Ridicules. Les petites louves et les petits loups des vins nus sont le fruit d’un refus du faux-esprit de sérieux qui a entouré le culte des grands vins. Jacques Perrin cite l’exemple la dégustation d’inauguration de la cave de la Grande Epicerie du Bon Marché pour argumenter. J’y étais en compagnie de GNB, Antonin et Eva et ce fut une caricature de dégustation prout-prout ma chère avec des discours formatés, une façon de dire aux petits blogueurs « nous vous prenons pour des petits cons qui n’y connaissent rien et on va vous en mettre plein la vue ». J’en étais moi-même gêné et j’ajoute que les vins servis, avec de soi-disant accords Mets&Vins stupides, n’étaient pas au mieux de leur épanouissement. On peut se nommer Cheval Blanc et Yquem et ne pas se révéler à la hauteur de la situation.


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Le vin est fait pour être bu, on peut toujours mettre des mots dessus, célébrer la culture du vin, mais DIEU que beaucoup d’assemblées de grands amateurs sont chiantes et pontifiantes. Je les fuis. La vague naturiste a fait souffler sur le monde du vin un vent de fraîcheur, de fête, de réelle convivialité, et elle a ouvert des portes d’entrée aux néo-consommateurs. Nul ne leur demande de produire un passeport de connaisseurs, de se soumettre aux rets du vrai dégustateur, l’important ici c’est l’attractivité. L’envie. Le plaisir. Le plaisir partagé. Bien sûr il va m’être objecté l’acculturation de beaucoup de ces néophytes. Je le concède volontiers mais une fois qu’ils ont pénétré dans le cercle du vin chacun d’entre eux fera son chemin alors que s’ils étaient restés au dehors j’en connais qui accuseraient la loi Evin d’en être responsable.


En écrivant ce que j’écris je ne fais pas du jeunisme mais j’essaie de comprendre en me frottant à une génération qui, contrairement à la mienne et à celles qui lui ont succédée, s’intéresse beaucoup au vin, filles en tête. Passionnément, avec fougue, dose de mauvaise foi, outrances, mais aussi avec une spontanéité qui a eu le mérite d’ébranler des certitudes et des manières de faire sur lesquelles beaucoup fermaient les yeux. Les naturistes ont fait bouger les lignes. Ils sont eux aussi parfois très chiants, exaspérants mais le compliment peut être facilement retourné à l’encontre des chantres des vins bien installés.


L’important pour moi c’est l’extension du domaine du vin et non son confinement dans des académies du bon goût où se retrouvent des messieurs d’un certain âge faisant assaut de culture. Casser les codes est le privilège de la jeunesse, faire table rase du passé disait-on dans l’ancien temps, mais pour autant je ne sens pas dans le mouvement naturiste du passéisme, un chant du c’était mieux avant. Au risque de passer moi-même pour un provocateur je les trouve très raisonnables ces jeunes pousses, très hédonistes, très amateurs de bonne chère, bons vivants. Même si certains des vins qu’ils aiment sentent un peu la bouse ils n’ont guère de paille dans leurs sabots, ils vivent dans leur temps ce sont des Y impatients de nous pousser dehors.


Ce qui m’étonne dans cette littérature qui décrète des guerres qui ne sont que des guerres en dentelles c’est que ma génération campe sur son piédestal, contemple avec un peu de condescendance cette gentille marmaille, lui fait maintenant, après l’avoir tancé durement, une gentille morale de vieux qui s’accrochent. Pourquoi ne pas descendre dans l’arène, se colleter à tout ce petit monde pour échanger, jouer son rôle de passeur d’expériences. Moi, je le fais et le sieur Pousson un peu aussi et Dieu sait si ses préventions étaient fortes. Mais je me dois d’écrire que le clan des gens qui pensent « justes », n’est pas forcément aimable à l’endroit de ceux qui ne pensent pas comme eux. La mise à l’Index fait partie de la culture de certains d’entre-eux qui défendent leur pré-carré avec la même énergie que les naturistes leur petite chapelle.


Tout ça a au moins le mérite d’animer le marigot, de l’aérer, je n’ose écrire de l’oxygéner, mais ce dont je suis sûr et certain c’est que la guerre du vrai goût ne sera jamais déclarée car, même si la vérité est au fond des verres, je ne vois pas ce que le vrai viendrait faire dans cette galère du goût, qu’il soit bon ou mauvais d’ailleurs, car le vrai, c’est ce qui est conforme à la vérité ; ce qui possède les caractéristiques propres à sa nature ; ce qui ne relève pas de l'imaginaire ; ce qui est le plus approprié, qui convient le mieux. Ne donnons pas trop d’importance à nos débats qui n’intéressent qu’une infime partie des consommateurs de vin car les « grands vins » tout comme les « vins natures » ne touchent que de minces « élites » qui s’appuient l’une sur l’autre pour atteindre un niveau de bruit médiatique qui reste et restera très confidentiel.


Que Jacques Perrin se rassure lorsque qu’Alice Feiring renchérit sans rougir que « les femmes qui préfèrent le vin naturel ont probablement tendance à être plus créatives, que ce soit sexuellement ou intellectuellement » je surenchéris, moi aussi sans rougir, en affirmant que pour les hommes adeptes des vins nus ce n’est pas une probabilité mais une certitude.

 

Désolé, pas mieux ! « I have a dream... »

 

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