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23 février 2014 7 23 /02 /février /2014 00:09

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C’est la terre avec un petit t, celle qui est sous nos pieds, « quel  que soit son statut : terre de jardin, de parc, de terrain vague et autre délaissé ; quelle qu’en soit sa propriété : publique ou privée ; qu’elle qu’en soit sa qualité : souvent jugée hâtivement bonne ou mauvaise ; la terre est toujours bien là, vivante et bien vivante. Même en dessous d’un bâtiment, la terre est en vie. Pour vous en convaincre, il vous suffira, en sortant, d’observer la petite faille restée entre un édifice et le trottoir. Ni le désherbant, ni le jet haute pression, ni l’asphalte, ni le poids de ce bâtiment n’ont eu raison d’elle. Elle pousse la terre. Oui la terre pousse. Ici en ville, et en plein champ. On l’a même observée pousser dans les déserts et, plus proche de nous, sur les dunes littorales… »


Ce texte de Sébastien Argant dans son article « Être à la table du paysage » publié dans le n°25 des Carnets du paysage Actes Sud&Ecole Nationale Supérieure de Paysage : NOURRITURES m’a de suite plu et j’avais prévu de vous le proposer.


C’est chose faite.


Notre homme « né de la source jardinière – la meilleure –, varappeur de toute la filière agricole, praticien pratique, et poète. Tombé tout petit dans la marmite culinaire… » qui cueille de temps à autre des girolles ou des cèpes, dans la forêt lorraine du pied des Vosges affirme à juste raison que « la terre pousse vraiment mieux dans la forêt où il ne peut oublier l’odeur d’humus riche et profond. »


Plus surprenant « des experts vont jusqu’à penser, et on les croit volontiers, que la terre est encore vivante sur les talus ferroviaires, les merlons d’autoroute, les sites d’enfouissement de déchets, les dépouilles de carrière, les stations d’épuration, les friches industrielles de production nucléaire et même les champs de bataille. »


Leçon de choses


 « Partant de cette observation somme toute banale, on peut se pencher sur l’intensité de son apparente vitalité : à quel point la terre est-elle fertile ? Les plantes y poussent-elles bien ? Sont-elles bien vertes ? Comment sont leurs feuilles ? charnues, petites ? De quelles espèces s’agit-il, quelles sont les familles représentées, comment cohabitent-elles ? »


Indifférence : cohabitation sans profit ni nuisance pour les 2 espèces.

Antagonisme : une espèce profite d’une autre jusqu’à nuire à sa vie.

Commensalité : une espèce est l’hôte d’une autre sans lui nuire pour autant.


« En multipliant ces observations de surface, en ouvrant grand nos yeux sur la flore spontanée de cette terre, nous pouvons commencer à percevoir déjà, l’idée même de sa profondeur, de sa compacité ou de sa souplesse, de sa richesse ou de sa pauvreté, de sa teneur en calcaire, en sable, en limon ou en humus. Certes, un œil averti, une connaissance des milieux naturels et des plantes, voire une activité répétée  de jardinage ou de marche à pied peuvent être utile à cette vision perspicace. »


Place au poète


« Si, au lointain, le châtaignier, les pins et les bouleaux indiquent la présence d’un horizon sableux, ailleurs les chênes nous disent que l’argile est bien là, et les frênes que les limons  des rivières et la fraîcheur sont présents. L’ajonc aux fleurs jaunes signale les portes de la Bretagne et les talus sableux du Massif armoricain. Aux portes de la Lorraine, le cornouiller sanguin au bois rougeâtre se manifeste et fixe les premiers talus calcaires des lisières boisées. »


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Géographie, géologie…


« Ces plantes associées à tel ou tel type de terre nous racontent plus largement la géographie, la géologie. Ces signes nous renvoient aux temps originels, à ceux de la fabrication même de la terre : l’érosion de la roche mère par les éléments et le début de la vie. À l’échelle de l’écorce terrestre (moins de 1% du rayon de la Terre), l’épaisseur de la terre vivante n’est finalement pas bien grande : quelques millimètres, centimètres, à quelques mètres de profondeur, variable suivant les latitudes et la géographie locale. La roche mère altérée, déplacée et déposée forme ce qu’on appelle communément la terre arable, qui peut être facilement travaillée, cultivée ; le temps de sa fabrication peut se compter en centaines, milliers ou millions d’années. »


Complicité…


« C’est ainsi l’histoire de la terre, sa complicité avec les plantes, et leur décomposition génératrice d’humus : matière vivante. Comprendre la terre au travers de ce qui y pousse spontanément devrait nous inviter parfois à s’en contenter, avec patience, à  s’adapter à elle, plutôt qu’à s’évertuer à lui en demander plus sans raison apparente… »

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22 février 2014 6 22 /02 /février /2014 10:00

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Porte de Versailles le Salon International de l’agriculture va ouvrir ses portes dimanche 23 février. Si vous souhaitez sortir des sentiers battus, ne pas vous faire piétiner par les hordes des politiques environnés de journalistes en campagne de serrage de louches, ne pas vous contenter des vaches, des cochons et  des couvées, allez donc à la découverte des produits de terroir de l’Afrique et de l’Asie.


Votre Taulier, qui les a déjà dégustés (petit veinard mais c’est son boulot) vous offre la possibilité de vous inscrire à des dégustations de ces  produits, en présence des producteurs. Pour ce faire vous cliquez sur ce lien inscrire: link 

 

Je peux mettre à disposition des 2 premiers commentateurs 2 invitations pour entrer gratuitement au SIA simplement il vous faudra faire l'effort de venir les récupérer au plus près de mon domicile.


CAMEROUN - Poivre de Penja  (1ères IGP d’Afrique) et Miel d’Oku (1ères IGP d’Afrique),


CAMBODGE - Poivre de Kampot (IGP) et Sucre de Kampong Speu (IGP,


LAOS - Café des Bolovens,


SAO TOME - Café de Sao Tomé,


GUINEE - Café Ziama Macenta (1ères IGP d’Afrique),


PALESTINE - Huile d’Olive des Territoires Palestiniens,


TUNISIE - Dattes Deglet Nour (IGP) et Huile d’Olive de Teboursouk.


Ces dégustations et rencontres avec les producteurs auront lieu du dimanche 23 février au samedi 1er mars, le matin de 10h30 à 11h30 et l’après-midi de 15h00 à 16h00 en présence d’un expert du goût, Eric Roux, et d’un spécialiste de l’analyse sensorielle du Cirad, Laurent Berthiot sur le Stand AFD Cirad - Hall 4 - Allée E - n° 127.


Bonne dégustation !

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22 février 2014 6 22 /02 /février /2014 00:09

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Contrairement à Philippe Ridet, jamais de ma vie je laisserai le soin, à qui que ce soit, d’acheter et de cuire mes pâtes. J’insiste sur le possessif. Il est extrêmement rare lorsque je fais les courses que je n’ajoute pas un ou plusieurs paquets dans mon panier. Pour ce qui est du vin aujourd'hui c'est notre Eva qui s'occupe de la quille (c'est tout à la fin).


-        Philippe Ridet (devant le rayon) : J’ai regardé avant de partir. Nous avons déjà deux paquets de linguine, des tagliatelle, des spaghetti,  des penne, des orechiette


-        Sa femme (qui est italienne remplissant le chariot) : On ne  sait jamais.


Comme vous le savez « j’ai longtemps rêvé d’être italien. À défaut, j’ai cherché à en avoir l’air ».link 


Résultat je suis  plus italien que madame Ridet.


« Le placard de la cuisine en déborde : des longues, des courtes, des tortillées,  des dodues, des effilées, des plates, des convexes et des creuses… »


Pourquoi ?


Je ne suis pas de ceux qui ont peur de manquer ou qui font des stocks en prévision d’une quelconque pénurie. Non, c’est qu’à tout moment, si une envie pressante me saisit, je puisse choisir les pâtes qui conviennent à mon appétit.


« Le premier mérite  des pâtes est de bien nourrir – et à peu de frais. Le second est de symboliser l’abondance et par conséquent la générosité. En comptant un paquet de cinq cents grammes pour quatre personnes, deux paquets suffisent à assurer un dîner de huit couverts. »


Reste à les accommoder.


« Personne ne préparant les pâtes comme son voisin, la façon de les accommoder fournira alors un sujet du repas lui-même. Cuisiner en Italie est d’abord un art de la conversation et ensuite une leçon de géographie. »


Tous aux fourneaux !


« D’autant qu’on ne laisse pas l’homme ou la femme officier seul aux fourneaux. On participe, on investit les lieux, on suggère, on goûte. Jamais d’ordres, mais des conseils parfois insistants. Un congrès d’ethnologues comparant les mérites respectifs de leurs tribus amazoniennes ne susciterait pas moins d’échanges et de disputes :


« Dans les Pouilles, ma mère les fait comme ça.

-        Chez moi à Avellino, on ajoute ceci ou cela… »

 

Passons aux travaux-pratiques :

 

1° Gentile Gragnano Napoli link 


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Les pâtes de Gragnano sont célèbres. Pour les fabriquer on utilise de la semoule fine de blé dur Senatore Cappelli et les pâtes sont séchés à basse température selon la «méthode Cyril. »


Cyril de Torre Annunziata, un ingénieur, en 1919, a estimé qu’il était impossible de continuer à sécher les pâtes dans la rue et il a inventé une méthode artificielle qui reproduit le phénomène naturel. C’est la « Méthode Cyril  qui combine chauffage et ventilateur, et réduit le temps de séchage et libère la production des aléas météorologiques (dix jours de séchage dans la rue trois / quatre jours dans les cellules à l'intérieur des usines).


La fierté de la production est la fusilli travaillée entièrement à la main. Le « fusillare » roule nouille après nouilles sous l'avant-bras pour lui donner une forme hélicoïdale et une extrême diversité de chaque fusillo individuel. (Voir absolument la vidéo)


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ICI l’épicerie locavore link 


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L’épicerie locavore est une jeune fabrique de produits d’épicerie biologiques et locavores, implantée à Bagnolet (93).


Gamme de produits : plusieurs variétés de pâtes classiques ou originales, des légumineuses, et des mélanges de farines à pain. La proximité des fournisseurs de la région Île-de-France vous assure la qualité et la traçabilité de nos produits.


 

Mezzi Paccheri di Gragnano con peperoni cruschi di Senise fonduta di cacioricotta e cioccolato link


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Penne au Gaperon link 

Lors d'un dîner des Tronches de vin votre Taulier aux fourneaux avait préparé des plâtrées de macaroni au Gaperon (les penne vont bien aussi à ce plat) et notre Eva en rêve encore la nuit. C'est pour cette raison que je lui ai demandé de choisir le vin ce qu'elle a fait avec un Chorey-les-Beaune 2007 de la maison Sylvain Loichet.

 

«Un chardonnay bien mûr, ample, gras comme il faut, qui ne s'endort pas en bouche grâce à une belle vivacité. On enrobe le gratin de macaroni au gaperon et on le réveille grâce au vin. »

 

Excellent choix que mes amis italiens comprendront aisément.

 

Pour eux je rajoute le 27-07 Sauvignon 2010 - Lazio IGT blanc Azienda Matteo Ceracchi – Piana dei castelli link adoré par une autre tronche de vin : le ouistiti des vins natures Guillaume Nicolas-Brion


« La vendange de ce sauvignon a eu lieu le 27 juillet 2011. D'où le nom de 27.07 : ce n'est pas un agent secret, mais un vin quasi secret, 9300 bouteilles. Les vignes sont cultivées en biodynamie mais on ne le dit pas trop. Résultat ? Forcément inattendu. Bien sûr, une forte acidité mais pas dérangeante, au contraire : rafraîchissante. Une finale très minérale. Ce vin n'est pas vert : le fruit est mûr, le jus est précis, la quille taillée pour quelques belles années. Assurément, on l'a bu trop tôt. C'est une sacrée découverte. »


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21 février 2014 5 21 /02 /février /2014 19:16

Monsieur le Ministre de l’Agriculture, cher Stéphane Le Foll,

 

Il est un vieil et bon adage chez les plaideurs : un bon compromis vaut mieux qu'un mauvais procès.


Dans ce qui est devenu l’affaire Giboulot il me semble qu’il est temps que vous disiez halte au feu !


Je ne reviens pas sur le fond de l’affaire car vos services déconcentrés : DRAAF Bourgogne et le Préfet vous ont sans aucun doute informés.


Emmanuel Giboulot a contrevenu à un arrêté préfectoral et il comparaîtra le lundi 24 Février 2014 devant le Tribunal Correctionnel de Dijon.


Au-delà de l’émotion et de l’importance d’une pétition, du fond même de l’affaire, il me semble important que le Ministre, sans déjuger qui que ce soit, services/ organisations professionnelles, sans interférer sur la séparation des pouvoirs, puisse demander que cette affaire quitte le prétoire pour revenir là où elle aurait dû rester : au plan d’une action proportionnée à la réalité des risques encourus par la non-application de l’arrêté préfectoral.


Nul dans cette affaire ne détient la vérité car il n’y a malheureusement aucune vérité et ce qui compte c’est que les parties en présence puissent à l’avenir s’entendre et se comprendre pour mettre en œuvre des actions concertées et efficaces pour éviter que la flavescence dorée se propage.


En prenant une telle position de pacification, sans jouer le Ponce-Pilate ni le Salomon, Monsieur le Ministre de l’Agriculture, cher Stéphane Le Foll, vous ramèneriez de la sérénité dans une affaire qui n’aurait jamais dû prendre de telles proportions.


Comme vous le savez je crois, car je l’ai pratiqué avec un certain succès, aux vertus de la médiation pour dépasser les antagonismes et les positions trop rigides qui figent tout et entretiennent des conflits stériles.


C’est une proposition constructive ménageant l’avenir comme les susceptibilités, car elle ne présente que le risque de réussir. L’important dans ce combat n’est pas de donner tort ou raison à qui que ce soit mais de mettre en place un dispositif proportionné aux risques.


En espérant être lu et compris, recevez Monsieur le Ministre de l’Agriculture, cher Stéphane Le Foll, à la veille de l’ouverture du Salon International de l’Agriculture, les respects d’un vieux et parfois turbulent serviteur de l’Etat.


 

Jacques Berthomeau

 

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21 février 2014 5 21 /02 /février /2014 08:29

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Ce titre n'est pas de moi. En ce temps d'élections municipales où certains prétendants au siège de maire tentent de nationaliser le scrutin pour emporter la mise. C'est le cas à Paris où NKM face à sa difficulté à faire des propositions qui conviennent à la coalition hétéroclite tente de profiter de l'impopularité du gouvernement, en revanche à Bordeaux Alain Juppé mène une remarquable campagne locale : il faut dire que son bilan est lui aussi remarquable. 

 

Ce goût pour une sanction collective est stupide. Le pas de temps de la démocratie ne peut se résumer à une sorte de répétition générale de la Présidentielle. À Paris je voterai pour Anne Hidalgo, si j’étais Bordelais je donnerais mon suffrage à Alain Juppé. Ironie de l'Histoire Alain Juppé fut le Premier adjoint aux finances de Jacques Chirac maire de Paris et il l'a chèrement payé. La gestion de la ville, de la commune, de la cité (j'aime cette appellation) où nous vivons mérite mieux que des empoignades débiles, des promesses et des postures d'apparatchicks nationaux cherchant un tremplin pour leur carrière. La proximité est le moyen le plus sûr pour réconcilier nos concitoyens avec la chose politique qui consiste à se mettre au service du bien commun.

 

Quelles sont les villes les plus vertes de France ?


En apparence anodine, cette question est en réalité essentielle : dans un monde où l’urbanisation galopante grignote sur les campagnes et les espaces naturels, les Français aspirent à des cités verdoyantes. Ils sont 7 sur 10 à rechercher, en priorité, la proximité d’un espace vert lorsqu’ils emménagent. Et 9 sur 10 assurent « ne pas pouvoir se passer du contact avec le végétal » dans leur vie quotidienne.


En réponse à ces attentes, un certain nombre de villes de grande taille se rêvent aujourd’hui en « éco-cités ».


Mais qu’en est-il réellement ?


C’est la question à laquelle nous répondons à travers ce Palmarès 2014 des villes les plus vertes de France.


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Notre évaluation s’appuie sur l’analyse de plus de 1 500 données extensives, allant de la part du budget communal dédiée aux aménagements paysagers, en passant par l’existence d’un plan « biodiversité » à l’échelle de la ville ou encore l’incitation au compost.


Nous n’avons pas poussé l’analyse jusqu’à faire une comparaison européenne, mais un rapide aperçu montre que celle-ci n’aurait sans doute pas été à l’avantage de la France : les Berlinois disposent chacun de 21 m² d’espace vert en moyenne, et même 68 m² pour les Madrilènes, alors que les Parisiens doivent se contenter de 14 m² à peine2… Mieux : à Stockholm 95% des habitants disposent d’un espace vert à moins de 300 m de chez eux !


La place accordée aux aménagements paysagers est un sujet brûlant à l’approche des municipales. C’est un enjeu sociétal autant qu’environnemental : les espaces verts ne sont plus seulement des éléments décoratifs. Ils sont devenus de véritables biens publics, facteurs de bien-être et de lien social. Les études montrent que ce sont également des investissements utiles pour améliorer la santé de nos concitoyens.


Pour devenir véritablement durable et répondre aux problématiques de son temps (cadre de vie, gestion des déchets, pollution, préservation de la biodiversité…), la ville du XXIe siècle ne doit plus opposer béton et végétal. La réintroduction de la nature en ville est une formidable opportunité que doivent saisir les élus. Ils doivent changer leur regard sur les espaces verts : les voir comme un investissement, non comme une dépense, et faire du végétal la trame même de l’aménagement urbain, dès la phase de conception.


Pour voir la vie en rose, pensons nos villes en vert !


Catherine Muller, Présidente de l’Unep – les entreprises du paysage –

 

Pour télécharger l'infographie du Palmarès

 

Découvrez les résultats de ce palmarès 

 

ICI link


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21 février 2014 5 21 /02 /février /2014 00:09

 

Mon brillant passé d’enfant de chœur à la paroisse Saint Jacques le majeur de la Mothe-Achard au temps du curé-doyen Bailly qui m’a vu monter jusqu’au haut de la hiérarchie me permettant de porter la croix lors de nos sorties pour les manifestations extérieures : rogations, la fête Dieu, enterrements… de couvrir le dos du curé de la chape à l’instant de l’élévation du saint-sacrement… de lui tendre le goupillon ou l’encensoir… de faire la quête et la distribution du pain béni… j’ai gardé une grande aversion pour la génuflexion.


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Sans proférer de blasphème je me dois d’avouer que mes collègues et moi-même n’étions guère pieux. La fonction d’enfant chœur était perçue par nous comme une forme de loisir, en un temps où dans notre Vendée crottée y’en avait peu, et une façon facile de se faire de l’argent de poche. En effet, les enterrements et les mariages se célébraient en semaine donc nous séchions l’école pendant une matinée ou un après-midi. Nos maîtres de l’école « libre » trouvaient ça normal (aucun gars de la laïc ne pouvait accéder à la fonction). Pour les « pécuniaux » (expression sicilienne) nous quêtions pour notre compte lors des mariages et des baptêmes et le curé nous octroyaient des étrennes. Ça mettait du beurre dans nos épinards, certains ouvraient un livret de Caisse d’épargne, moi j’allais au ciné au REX rêver face aux beaux yeux de Debra Paget.


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Bref, la règle absolue, incontournable comme l’écrivent à tour de bras les communicants, était de génuflexionner lors de tout passage devant le tabernacle. Comme le plus souvent à cette époque le curé célébrait la messe dos au peuple chacun d’entre nous cultivait son style. Comme le parquet ciré par les petites sœurs de Mormaison ressemblait à une patinoire des Jeux olympiques et que nous étions équipés de chaussons à semelle de feutre tout l’art consistait à arriver en glissade et d’esquisser au passage la génuflexion. Les plus balourds se prenaient des gamelles mémorables qui leur valaient les gros yeux du curé. Pour leur défense je rappelle que nous portions une soutane rouge ordinairement et noir pour les enterrements. Vu ma taille d’asperge (celle de Lavillenie) je préférais opérer la génuflexion dans la foulée tête raide comme un passement de jambes au basket (je rappelle que j’officiais comme passeur à la Vaillante Mothaise).


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Tout ce long préambule pour faire remarquer que dans notre petit marigot vineux les adeptes de la génuflexion sont légion. Dès que celui qui leur accorde ses faveurs est un tant soit peu égratigné, moqué ou pris les doigts dans la confiture, ils quittent, mus par un irrépressible ressort, leur position de soumission pour monter bravement au combat. Sans barguigner ils font don de leur corps, prennent d’assaut les murs de Face de Bouc par la face Nord, lancent des bordées d’injures, couvrent de boue celui qui a oser s’aventurer en zone interdite.


Ce sont des obligés travestis en « honorables » dégustateurs, blogueurs, critiques ou attaché (e) de ceci ou de cela. Tant qu’il y a de la bonne avoine dans le râtelier il n’y a aucune raison de se priver mon bon monsieur. Comme je les comprends mais « Sans la liberté de blâmer, il n'est pas d'éloge flatteur. » Le simple passage de plats, tarifé ou gratifié, c’est dit-on de la «bonne» communication mais cet exercice n’autorise en rien ceux qui pratiquent ce genre d’exercice à venir baver sur ceux qui s’essaient à informer, à exprimer un point de vue, à faire le métier quoi.


Que je sache il n’y a pas de vaches sacrées dans notre beau pays et ceux qui pensent tenir entre leurs rets tout leur petit monde devraient calmer cette piétaille. Qui plus est, certains d’entre eux, ne savent même pas lire ou tout au moins ne lisent pas, dès qu’ils voient le nom de leur maître ils se ruent comme des morts de faim qu'ils ne sont pas pour mettre à l’index l’affreux qui ose relayer des propos «immondes» sur sa noble personne.


Dans le cas du livre d’Isabelle Saporta VinoBusiness j’ai pu vérifier que tout ce petit monde perd complètement les pédales et tout sens de la mesure.


Je rappelle à ceux qui savent lire ou qui prennent le temps de lire :


1-    Que je n’ai pas été tendre avec ce livre : chronique du 18 février link 


« Comparaison n’est jamais raison mais le brulot annoncé à grands coups de formules chocs (voir ci-dessous) après l’avoir lu me laisse le même sentiment d’un bric à brac savamment et complaisamment étalé où se mêlent l’accessoire et l’essentiel, l’anecdote érigée en cas général, l’approximation, les jugements péremptoires et sans appel, des choux et des navets, le petit bout de la lorgnette, les vrais et graves problèmes, les pinces-fesses, une forme bien contemporaine du tout commence avec moi…


Tout n’est pas bon à jeter dans ce livre, bien au contraire, tout y est, mais en vrac, sur le même plan, sans hiérarchisation et j'estime que le fond du sujet, les problèmes posés, méritaient mieux, beaucoup mieux que ce soi-disant brulot, qui ne révèle rien de très nouveau, toutes les informations étaient déjà sur la table, cette charge qui ne porte pas le fer, faute d’une analyse approfondie, là où il faut car elle ne s'en tient qu’à la surface des us et des coutumes d’un microcosme qui dispute l’arrogance à l’indécence. »


2-  Que la chronique du 19 février « Les déboires d’Hubert de Boüard « le Sarkozy des vignes » ou les costars taillés par Isabelle Saporta » était une compilation de citations tirées du livre hormis la petite histoire vacharde recueillie par moi de la bouche d’un responsable d'un très grand cru à l'humour corrosif. link 


Je ne dois rien à qui que ce soit. Je n’insulte pas qui que ce soit. Ce n’est pas moi qui ai accueilli à bras ouverts l’auteur. Comme dirait l’autre ce sont les risques d’une communication trop habituée au copié-collé, à la révérence et la génuflexion.


Qui puis-je ?


Rien, ce n’est pas ma tasse de thé tout comme d’ailleurs les procédés d’Isabelle Saporta. Alors de grâce que les supplétifs laissent leurs idoles monter au front pour contrer les allégations de l’auteur d’un livre qui fut de tous les pinces-fesses où ils adorent se faire inviter.


Je peux, pour qu’ils me foutent la paix, leur expédier des boîtes de cirage dont ils feront bon usage.

 

Deux remarques pour terminer :


- les conseils en communication de ces messieurs sont vraiment en dessous du niveau de la mer pour n'avoir pas su informer leurs clients de là où ils mettaient les pieds : zéro pointé 

 

- je ne fais pas parti des gorges profondes qui ont informé celle que tous ces messieurs vouent aux gémonies  désolé moi vous savez je suis très mal informé...

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20 février 2014 4 20 /02 /février /2014 00:09

L’appellation « vigneron-paysan » accolée à son patronyme est du cru de la Rouletabille des GCC Isabelle Saporta dans son petit brulot VinoBusiness. Dans cette chronique je ne vais pas tirer le portrait de Dominique Techer, nous ne connaissons pas assez même si au travers de discussions passionnées sur le forum de Sève j’ai apprécié sa droiture et les raisons de son combat qu’il mène avec Claire Laval son épouse. Claire  a pris en main le destin de Gombaude-Guillot en 1983, Dominique l’y a rejoint un peu plus tard.


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Moi, qui suis un parigot tête de veau, je croise souvent au Lapin Blanc, le terrier des naturistes, Olivier Techer qui, sur Face de Bouc décline son pedigree ainsi Olivier Techer De  Latécherie directeur artistique/agent de surface, à Château Gombaude-Guillot Pomerol link 


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C’est lui qui sur son compte Twitter a posté le 12 février la nouvelle ‎ « Pas de millésime 2013 pour Gombaude-Guillot, soyons lucide, le niveau espéré n'y est pas. Vivement 2014! #vin #bordeaux #pomerol ». En clair pas de premier vin le château Gombaude-Guillot en 2013.


« On ne peut pas produire la qualité que l’on désire cette année. Nos vins ont vocation à s’épanouir sur 20 ans, cette année la structure est trop légère. On ne veut pas prendre le risque de décevoir » explique Olivier Techer. Lire la suite ICI link 


Le château s’étend sur 7 hectares pour élaborer entre 25 et 28.000 bouteilles par an. S’y ajoute le clos Plince, une propriété de 1 hectare 15, situé dans le secteur des sables de l’appellation.link 


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Dans l’opus de la grande copine d’Hubert, le Sarkozy du vignoble, Dominique Techer est cité à plusieurs reprises en contrepoint de la bonne conscience et de l’hypocrisie ambiante.


Page 103 « il y a ceux qui ne travaillent correctement leurs sols qu’aux abords immédiats du château et pour le reste de leurs parcelles, c’est banzaï. On sort l’artillerie lourde…. Ça leur permet de prendre de jolies photos et de faire une brochure réussie dans laquelle ils vantent leur attachement à l’écologie »


Page 235 « cette année, les viticulteurs vont crever, mais les vendeurs de peur vont se faire des couilles en or… Quand les vignerons vivent mal, le business des petits chimistes se porte à merveille »


En novembre 2012, à la suite la bénédiction des cloches d’Angélus par Mgr Ricard « devant un parterre de négociants et de journalistes forcément éblouis, dans une scénarisation tout à la fois bling-bling et grotesque, grandiose et ridicule, kitch assurément… » je lui avais donné la parole le 8 novembre 2012 dans une chronique « Après son envol dans les cieux de Saint-Emilion faut-il sonner les cloches de Mgr Ricard : François des Ligneris, Dominique Techer répondent… » link


Comme les voix du Seigneur sont toujours aussi impénétrables, et celles de ses serviteurs simples mortels bien plus encore, je me suis adressé à deux hommes du terroir profond de la Rive Droite pour les scruter.


Je les connais tous les deux et je sais que ce sont des hommes de bonne volonté. Fortes têtes, certes, peu adeptes de génuflexions civiles, mais leur fierté en ce monde si vénal trouvera, sans nul doute, une oreille attentive de celui que mon brave curé doyen de la Mothe-Achard appelait Le Très Haut.

 

Et que les thuriféraires des capitaines d'industries des GCC, ces supplétifs trop contents de grapiller les miettes du festin, ne m'accusent pas de cracher sur la brillante réussite de faiseurs de vin pour nouveaux riches. J'aime le talent, l'esprit d'entreprise, celles et ceux qui innovent, qui crééent... mais dans le cas d'espèce je n'ai rencontré que des voraces qui n'éveillent guère l'admiration.


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Magnum de Chateau Gombaude Guillot 1997 en vente chez le meilleur caviste de Paris : Philippe Cuq Le Lieu du Vin link 

 

Intervention divine à Saint-Emilion.


La cérémonie de bénédiction du carillon du Château Angélus de Hubert de Boüard par l’archevêque de Bordeaux a irrésistiblement réveillé en moi le souvenir de pratiques passées, peu glorieuses, de l’Eglise catholique : les indulgences. Elles consistaient à racheter ses pêchés, et par là s’assurer une place au ciel, au moyen de dons sonnants et trébuchants à l’Eglise. Comme le disait un ecclésiastique vénal du 16e siècle : « Aussitôt que l'argent tinte dans la caisse, l'âme s'envole du Purgatoire ».

 

Qu’un notable parvenu fasse admirer par le Rotary Club local et ses plumitifs l’étendue de sa réussite financière,  qu’il fasse se pâmer les sommités de la sous-préfecture en étalant le montant des travaux entrepris, qu’il les éblouisse par une débauche de vins prestigieux, de mets raffinés et de spectacles grandioses, rien que de plus banal.

 

Par contre, en ces temps  de spéculation financière indécente et de paupérisation d’une part croissante de la population dans notre pays lui-même, comment un archevêque peut-il accepter, de venir faire la promotion médiatique d’un vin vendu plus de 300 € la bouteille, soit près de la moitié du minimum vieillesse ?   Quelle humiliation pour lui d’être ravalé au rang d’acteur de cinéma perché dans une nacelle et de devoir attendre pour officier, la dissipation de la brume matinale afin qu’arrive de la belle lumière pour les photographes !

 

On espère que la participation à cette farce n’a pas eu pour simple compensation les quelques bouteilles d’Angélus promises à la cave de l’évêché. Se damner pour si peu !

 

Des miracles à la pelle !

 

Mais Monseigneur Ricard aurait pu profiter de l’occasion pour édifier les populations locales en leur révélant les nombreux miracles survenus lors des opérations de classement des grands crus classés de Saint Emilion. Miracles qui, par leur ampleur, attestent incontestablement d’une intervention divine!

 

Miracle, la transmutation du modeste terroir de Château Quinault en Grand Cru Classé. Situé sur les « sables de Saint-Emilion», ce grand cru a été racheté dernièrement par Bernard Arnault et Albert Frère, et devrait voir sa valeur marchande fortement revue à la hausse.

 

Miracle, le classement direct du Château Valendraud et de La Mondotte en Premier Grand Cru Classé B, sans passer par la case Grand Cru Classé !

 

Miracle à rebours que le déclassement de La Tour du Pin Figeac pourtant situé sur un excellent terroir juste en face de Cheval Blanc, propriété de Bernard Arnault et Albert Frère. Dans leur malheur, les propriétaires actuels seront assurément réconfortés par de charitables propositions de rachat émanant de très pieux voisins.

 

Divine et totale surprise que l’accession au rang de Premier Grand Cru Classé A du Château Angélus d’Hubert de Boüard, président du Comité Régional de l’INAO, membre du Comité national de l’INAO, président de l’ODG Saint Emilion, Premier Jurat de Saint-Emilion, administrateur du Conseil des vins de Saint-Emilion, membre du CIVB et consultant de plusieurs crus promus. Parmi ceux-ci, celui du président du Conseil des vins de Saint-Emilion.

Divine surprise que la promotion en Grand Cru Classé de nombreux domaines possédés par de grandes fortunes, promotion il est vrai, légèrement favorisée par une grille d’évaluation génératrice de gros investissements de prestige.

 

Enfin, intervention divine pour que l’INAO laisse se dérouler sans broncher un classement où la grille de cotation n’existait pas à la remise des dossiers et n’a été connue de l’ensemble des candidats que huit mois plus tard.

 

Que de miracles ! Que de miracles !

 

Et s’il lui restait des forces à Dieu, ne pourrait-il pas aussi chasser les marchands du temple ?

 

Dominique Techer, vigneron à Pomerol, soucieux du devenir des Appellations d’Origine, plus très Protégées de la cupidité ambiante


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20 février 2014 4 20 /02 /février /2014 00:09

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Désoiffer : calmer la soif de…, désaltérer…


Soiffard : personne abusant des boissons alcoolisées.


Plein comme une outre : ivre.


Outre, tonneau, j’extrapole pour vous proposer de dérouiller vos cellules grises engourdies depuis le cours élémentaire en vous plongeant dans deux exercices d’arithmétiques préparatoires au Certificat d’Etudes de 1923.


Des fractions en folie… des problèmes de mélanges… retrouvez l’esprit arithmétique d’autrefois… éventuellement proposez ces 2 petits exercices à vos chères petites têtes blondes…


Je n’ai pas choisi les plus difficiles.


À vos cahiers !

Vos réponses en commentaires…


Bonne journée à tous.


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19 février 2014 3 19 /02 /février /2014 08:53

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C’est sans doute d’une lecture un peu rébarbative, quoique, mais ce que je vous propose de lire est très révélateur des effets pervers de l’hyper-concentration de la GD face à une production atomisée.


C’est une première dans un avis publié lundi, l'Autorité de la concurrence, saisie par des producteurs de fruits et légumes, recommande l'introduction de mesures de flexibilité dans les organisations de producteurs pour contrer la concurrence au sein de l'Union européenne liée à la « disparité » des coûts de main-d'œuvre.


A. SITUATION DANS LE SECTEUR DES FRUITS ET LEGUMES


1. PRINCIPALES DONNEES RELATIVES A LA PRODUCTION DE FRUITS ET LEGUMES EN FRANCE


5. La France est le troisième pays producteur de fruits et légumes au sein de l’Union européenne, derrière l’Espagne et l’Italie.


6. En France, la production de légumes (hors pommes de terre) s’est élevée en 2012 à 5,4 millions de tonnes, en hausse d’environ 1,7 % par rapport à la production moyenne des quatre années précédentes, et celle de fruits à environ 2,7 millions de tonnes, en baisse d’environ 7,5 % par rapport à la production moyenne des quatre années précédentes.


En 2010, les surfaces agricoles dédiées aux fruits et aux légumes en France représentaient respectivement environ 183 000 hectares et 209 000 hectares et la France comptait environ 53 000 exploitations de fruits et légumes alors qu’elle en comptait environ 78 000 en 2000, soit une chute de plus de 30 %, cette baisse étant plus marquée concernant les fruits (-35 %) que les légumes (-29 %).


8. Le solde commercial est négatif, qu’il s’agisse des fruits (déficit d’1,8 million de tonnes) ou de légumes (déficit de 0,83 million de tonnes).


9. Une très grande partie des fruits et légumes sont consommés en l’état. Seuls 11,5 % de la production nationale sont destinés aux industries de transformation.


10. Le secteur de la production de fruits et légumes emploie environ 131 000 unités de travail annuel, soit environ 20 % des emplois dans le secteur agricole, les productions arboricoles et maraîchères étant très exigeantes en main d’œuvre permanente et saisonnière. Cette main d’œuvre, ainsi que l’a souligné Légumes de France, est généralement peu qualifiée et difficilement employable dans d’autres secteurs.


11. Le résultat courant avant impôt par actif non salarié en valeur réelle s’est élevé en 2013, selon les prévisions d’Agreste, à 25 400 euros dans le secteur des légumes et à 32 400 euros dans le secteur des fruits. A titre comparatif, le résultat moyen toutes exploitations agricoles confondues s’est élevé à 29 400 euros, à 25 100 euros dans le secteur laitier et à 50 800 euros dans le secteur des grandes cultures.


Au-delà de ces considérations d’ordre économique, il convient de souligner que les fruits et légumes sont mis en avant par les politiques de santé publique promouvant un meilleur équilibre alimentaire. Compte tenu des apports nutritionnels des fruits et légumes, leur consommation quotidienne est une des recommandations majeures du programme national nutrition santé (« 5 fruits et légumes par jour ») et de la lutte contre le surpoids et l’obésité.


13. Par ailleurs, l’évolution des surfaces agricoles constitue un enjeu important en termes d’aménagement du territoire. En effet, alors que la surface agricole utile (SAU) totale a reculé de 3 % en France entre 2000 et 2010, la surface des cultures de fruits et légumes a reculé de 16 %, la part de ces cultures dans la surface agricole utile totale n’atteignant plus que 1,3 % en 2010.


2. COMPARAISON AVEC D’AUTRES PAYS DE L’UNION EUROPEENNE


14. Les prix à la consommation des fruits et légumes en France se situent à un niveau légèrement supérieur à la moyenne européenne de la zone euro. En moyenne, les fruits et légumes en France sont vendus à un prix moins élevé qu’en Norvège, en Allemagne, en Autriche ou au Royaume-Uni mais à un prix plus élevé qu’en Espagne ou en Italie.


15. La consommation moyenne de fruits et légumes en France, qui s’élève à 342 grammes par jour, est supérieure à celles des pays tels que les Pays-Bas ou le Royaume-Uni mais inférieure à celle de l’Allemagne (où les prix sont pourtant plus élevés) et de l’Italie.


Consommation moyenne de fruits et de légumes par pays (en grammes par jour), jus non compris (13) source : revue EUFIC (janvier 2012) voir page 6 du document link

 

16. Selon les informations transmises par le saisissant, le coût de la main d’œuvre en France, du fait d’une progression plus rapide depuis 2000, est plus élevé que celui des deux autres principaux pays producteurs de fruits et légumes de l’Union européenne, l’Espagne et l’Italie, mais aussi à ceux des Pays-Bas et de l’Allemagne.


17. Les représentants de l’interprofession des fruits et légumes frais, Interfel, ont confirmé lors de la séance du 16 janvier 2014, que le coût horaire de la main d’œuvre en France était nettement supérieur à celui de l’Allemagne, indiquant à titre d’exemple que le coût de la cueillette de pommes s’élevait à 12,5 euros en France contre 5 euros en Allemagne.


18. Le secteur de la production des fruits et légumes en France souffre ainsi d’un manque de compétitivité vis-à-vis des autres pays, compte tenu des coûts de main d’œuvre importants, mais également vis-à-vis d’autres cultures telles que les céréales et la pomme de terre.


19. Cette situation est accentuée par le déséquilibre du pouvoir de négociation entre les producteurs et les acheteurs de fruits et légumes au détriment des premiers.


 

B. DESEQUILIBRE DU POUVOIR DE NEGOCIATION ENTRE LES PRODUCTEURS ET LES DISTRIBUTEURS DE FRUITS ET LEGUMES


1. DESEQUILIBRE LIE A LA STRUCTURE DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE


20. La production de fruits et légumes est atomisée. Le règlement (UE) n°1308/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 portant organisation commune des marchés des produits agricoles et abrogeant les règlements (CEE) n°922/72, n°234/79, n°234/79, n°1037/2001 et (CE) n°1234/007 du Conseil (« règlement OCM »), dont le contenu sera détaillé en partie II du présent avis, encourage la structuration de l’offre de fruits et légumes au travers d’organisations de producteurs (OP) et d’associations d’organisations de producteurs (AOP). Les OP ne représentent qu’environ 50 % de la production de fruits et légumes, la filière fruits étant plus structurée que la filière légumes. Selon un rapport du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux de 2012, « le taux d’organisation de la France en OP et AOP se situe dans la moyenne des pays de l’Union européenne et de ses concurrents que sont l’Italie et l’Espagne, mais à un niveau très inférieur à celui des Pays-Bas, de la Belgique ou de l’Irlande qui dépassent les 80 % ». Ce taux varie très sensiblement selon le type de fruits et légumes. Il s’élève en effet à environ 2 % pour la production de courgettes13, 10 % pour la production de salades et à 90 % pour la production de choux fleurs ainsi que de tomates.


21. Par ailleurs, les organisations de producteurs sont relativement nombreuses (243). Du fait de l’éclatement du nombre de structures, moins de 30 % des OP ont une valeur de production commercialisée (« VPC ») supérieure à 10 millions d’euros, 58 % d’entre elles ayant une VPC comprise entre 2 et 10 millions d’euros et 13 % une VPC inférieure à 2 millions d’euros. Le poids économique d’un certain nombre d’OP reste ainsi relativement limité.


Du côté de la demande, la très grande partie (environ 73 %) de la production de fruits et légumes destinés à la consommation à domicile est vendue en grandes et moyennes surfaces (GMS), le reste étant vendu sur les marchés (13 %), par les primeurs (9 %), en supérettes (2,5 %) et enfin en vente directe (2,5 %). Or, la demande émanant de la grande distribution est très concentrée. L’Autorité relevait dans son avis 10-A-2920 que les six premiers groupes de grande distribution détenaient 85 % de parts de marché au premier trimestre 2009.


Ainsi, l’offre de fruits et légumes atomisée se retrouve face à une demande fortement concentrée. Cette situation de déséquilibre relativement classique, dans des secteurs où l’offre est éclatée face à la grande distribution, est accentuée par des caractéristiques propres à la production de fruits et légumes.


2. DESEQUILIBRE LIE A LA NATURE DU PRODUIT


24. Les fruits et légumes frais destinés à la consommation à domicile subissent peu de transformation et sont, sauf exceptions (telles que les pommes, les kiwis et les pommes de terre, qui sont des produits semi-périssables), non stockables.


25. Par ailleurs, la production et la consommation sont fortement tributaires de l’aléa climatique.


De plus, les différences météorologiques entre les zones de production et les zones de consommation peuvent engendrer une forte inadéquation entre l’offre et la demande. Ainsi, en cas de conditions climatiques idéales dans la zone de production, une offre abondante de fruits ou légumes peut arriver à maturité au même moment, sans que les producteurs puissent véritablement la maîtriser puisque cette offre est peu stockable, alors même que la demande n’est pas maximale pour ce produit, compte tenu de facteurs saisonniers qui n’incitent pas particulièrement à la consommation du produit concerné.

 

Ces différents facteurs liés à l’absence de possibilité de stockage et à la dépendance de la production aux aléas climatiques, associés à une durée élevée du cycle production, notamment pour les cultures de fruits (depuis le choix de l’espèce à planter jusqu’à sa commercialisation), crée une rigidité susceptible d’entraîner des phénomènes d’instabilité spécifiques aux marchés agricoles. Cette rigidité entraîne une très forte volatilité des prix et induit des situations de déséquilibre des marchés des fruits et légumes déjà constatés par l’Autorité dans son avis 08-A-07 du 7 mai 2008 consacré à l’organisation économique de cette filière.


27. En conclusion, cette difficulté à maîtriser l’offre et à prévoir la demande accentue le déséquilibre classique rencontré dans les cas d’une offre atomisée face à une demande concentrée. Cette situation de la filière engendre une peur des producteurs de ne pas être en mesure de vendre la totalité de leur production, qualifiée de « psychose de non-vente », et limite la rationalité de leurs comportements économiques.


28. Dans sa demande d’avis, Légumes de France souhaiterait savoir si cette situation est de nature à caractériser une « situation manifestement anormale du marché », faisant ainsi référence au troisième alinéa de l’article L. 410-2 du code de commerce, selon lequel : « Les dispositions des deux premiers alinéas [émettant le principe de liberté des prix, sauf dans les zones de concurrence limitée pour lesquelles un décret en Conseil d’Etat peut prévoir une réglementation des prix] ne font pas obstacle à ce que le Gouvernement arrête, par décret en Conseil d'Etat, contre des hausses ou des baisses excessives de prix, des mesures temporaires motivées par une situation de crise, des circonstances exceptionnelles, une calamité publique ou une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé. Le décret est pris après consultation du Conseil national de la consommation. Il précise sa durée de validité qui ne peut excéder six mois. »

.

29. On relèvera que la situation manifestement anormale du marché telle qu’évoquée dans cet article ne justifie que des mesures temporaires et relève ainsi d’une situation d’ordre conjoncturel. Or, comme cela été précédemment exposé, le problème qui se pose dans le secteur est davantage d’ordre structurel, même s’il peut exister des crises conjoncturelles pour lesquelles des mécanismes d’intervention sur les prix tels que détaillés au paragraphe 72 à 76 du présent avis sont prévus. Par ailleurs, le problème rencontré dans ce secteur n’est pas directement d’ordre concurrentiel, puisqu’il existe une concurrence tant au niveau de la production que de la demande. Il s’agit d’un déséquilibre du rapport de force entre l’offre et la demande en défaveur de la première. Ce dysfonctionnement ne peut être résolu que par des solutions structurelles impliquant notamment une meilleure organisation de la structure de  l’offre productive déjà permise par le cadre légal actuel. La production des fruits et légumes n’est donc pas dans une situation « manifestement anormale » du marché au sens entendu par les dispositions législatives du code de commerce. Il n’en demeure pas moins que la situation économique de la filière justifie des mesures de nature à permettre un rééquilibrage des relations commerciales, et partant, un meilleur partage de la valeur.

 

L'intégralité de l'avis ICI link

 

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19 février 2014 3 19 /02 /février /2014 00:09

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Selon l’auteur l’omniprésent Hubert de Boüard de Laforest a répondu avec enthousiasme à sa sollicitation, il ne devait pas avoir lu son livre noir de l’agriculture ce cher Hubert ou alors, sûr de son pouvoir de séduction, pensait-il mettre la pétroleuse Isabelle dans sa poche pour la plus grande gloire de l’Angélus.


Le pauvre, « Hubertus Magnus, don Hubert de Saint-Emilion… celui par lequel le scandale du classement de Saint-Emilion est arrivé… » voilà les doux sobriquets mis dans la bouche de Pierre Lurton et Alain Vauthier par l’auteur. Ces deux-là, « l’élite de l’élite de la rive droite » qui estiment que ce « serait déchoir que d’assister à cette cérémonie bling-bling » organisée par ce brave Hubert premier jurat.


C’est vrai, je puis en témoigner ce soir-là nous dînions à l’Envers du décor pendant que cette héroïque Isabelle Saporta souffrait chez les ploucs endimanchés.


Dans l’ordre vient tout d’abord la bénédiction des cloches d’Angélus par Mgr Ricard « devant un parterre de négociants et de journalistes forcément éblouis, dans une scénarisation tout à la fois bling-bling et grotesque, grandiose et ridicule, kitch assurément, le seigneur de Saint-Emilion a réussi son coup »


Puis un HBDL lyrique « Le classement est l’une des dernières poussières du gaullisme, avec une vraie méritocratie. »


Viens bien sûr Hubert dans ses œuvres au syndicat de Saint-Emilion « Je suis un peu chez moi ici » aime-t-il à dire avec gourmandise.


Suis celui des mauvaises langues « Hubert, depuis deux ans, il démarche des clients pour devenir leur winemaker en leur disant « Venez avec moi, vous serez classés », explique ce fin connaisseur de Saint-Emilion (une gorge profonde).


Est-ce si sûr que « Ce petit Machiavel du vin connaît bien les rouages du pouvoir et sait aussi donner le change pour ne pas paraître omnipotent… » un bon carnet d’adresses suffit (c’est ma notation personnelle).


Une gentillesse de la douce Isabelle « À entendre Hubert de Boüard étaler comme lettres de noblesse son ancienneté de huit générations sur les terres saint-émilionnaises, on comprend combien ce milieu est fermé et consanguin. »


Allez une petite histoire vacharde recueillie par moi de la bouche d’un responsable d'un très grand cru à l'humour corrosif « Si la Dordogne déborde, Angélus risque fort de devenir une première crue... »


Oui, les terres sont basses à Angélus mais la valeur en hausse « L’excellent Hubert de Boüard ne devrait pas, lui non plus, être perdant puisque, selon le magazine Challenges, Angélus aurait vu la valeur foncière de son vignoble doubler du jour au lendemain, soit une plus-value virtuelle de plus de 200 millions d’euros »


L’estoc, la honte, l’affront « Et si l’inévitable Hubert de Boüard de Laforest est perçu par les sans-grades comme le grand manitou des réseaux, il est plaisant de constater que, pour les premiers grands crus historiques, il ne sera jamais qu’un vilain petit canard ; un manant qui n’a pas su rester à sa place ; un parvenu qu’il faut corriger pour avoir osé s’élever aussi haut dans la hiérarchie du royaume. »


« Hubert le superactif. Hubert qui est toujours partout. Hubert qui a su tisser son réseau et que les nantis n’ont pas vu venir.


Le Sarkozy des vignes en quelque sorte. Mal-aimé mais omniprésent et efficace, tout au moins pour défendre ses intérêts – pourquoi pas d’ailleurs ?– et promouvoir les siens. »


Pour finir, le libéral avancé qui vient bouffer au bassinet de nos impôts « Quant à Hubert de Boüard, la société civile Château La Fleur Saint-Georges aura touché près d’un million d’euros (969 744,54 euros) entre 2010 et 2011. C’est là-bas qu’il a fait construire ces fameux chais tronconiques inversés (ndlr il s’agit des cuves bien sûr). Ceux-là même qui lui avaient coûté, rien qu’en cuverie, la bagatelle de 900 000 euros. Rassurons-nous, son investissement a été bien vite rentabilisé grâce à la générosité de Bruxelles ! Le propriétaire en convient d’ailleurs et se félicite d’ »avoir utilisé les fonds européens comme d’autres l’ont fait », ajoutant, comme une mise en garde à ses petits camarades : « Je ne suis pas là pour les citer mais il y en a beaucoup d’autres.»

 

Extraits de VinoBusiness chez Albin Michel link

 

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