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5 mars 2014 3 05 /03 /mars /2014 00:09

En ces temps ukrainiens et Copéistes, le vigneron-rebelle se porte bien sur les médias nationaux : Giboulot se fait le Grand Journal de Canal+ et Cousin s’invite à la matinale de France-Inter « messe vespérale, s’il en est, de la population bobo » dixit Thomas Legrand chroniqueur politique du 7-9 de Patrick Cohen, pour répondre à Clara Dupont Monod.


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Lorsqu’on est blogueur s’amuser au jeu des mots-clés qui font le buzz sur la Toile est une nécessité.


Titrer « Le Cousin d’Emmanuel Giboulot est-il le copain d’Isabelle Saporta la star d’Hubert de Boüard » c’est la quasi-certitude de faire péter les compteurs.


Pour autant pour défendre la cause de ces vignerons faut-il écrire n’importe quoi ?


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-        C’est le cas de JP Géné dans le Monde daté du 28.02.2014


 Il a rechaussé ses pompes de soixante-huitard « Nous serons nombreux le mercredi 5 mars à pique-niquer avec Olivier Cousin devant le palais de justice d'Angers comme nous avons été des centaines de milliers à signer la pétition en faveur d'Emmanuel Giboulot, qui a comparu le 24 février devant le tribunal correctionnel de Dijon. Parce qu'il arrive un moment où il faut dire "basta !". Assez de ces petits chefs de la bureaucratie vineuse, plus familiers du maroquin que du sécateur, qui font leur fiel de procédures misérables à l'égard de vignerons sincères et authentiques victimes de harcèlement textuel.


Que reproche-t-on à Olivier Cousin ? Ses cheveux (en catogan) ? Ses chevaux (qui labourent) ? Ses vins (sans intrants) ? Vous n'y pensez pas ! Les gens du vin sont civilisés : verticales et martingales pour quelques-uns, fringale pour beaucoup. Le vigneron de Martigné-Briand (Maine-et-Loire) a commis le grave délit de faire du vin en Anjou et d'en avertir le consommateur en l'écrivant sur l'étiquette de ses flacons. L'outrage absolu pour la nomenklatura des appellations. Il dit la vérité. L'accusation brandira les textes de loi qui interdisent à celui qui a osé sortir du système de l'AOC (appellation d'origine contrôlée) pour faire du vin de table de spécifier l'origine de son raisin, le cépage ou le millésime. Elle ne manquera pas de rappeler que l'individu a déjà été verbalisé pour son "Anjou cabernet" et ses cartons imprimés "Anjou Olivier Cousin" (AOC). Ce ne sont qu'arguments de prétoire. Au fond du fond, il faudra trancher un problème simple et néanmoins stupide : un vigneron en Anjou a-t-il le droit d'écrire qu'il fait du vin en Anjou ?


En son temps, Karl Marx a dénoncé l'appropriation privée des moyens de production ; nous en sommes au stade de celle des moyens d'expression avec la privatisation des mots et des appellations au profit des plus forts et des plus habiles. "Anjou" appartient aujourd'hui à l'Inao (Institut national de l'origine et de la qualité), d'abord observatrice dans l'affaire Olivier Cousin et désormais partie plaignante. Un dossier important, il est vrai : le litige porte sur 2 800 bouteilles de 75 cl dans un pays qui a produit plus de 45 millions d'hectolitres en 2013. A la veille de l'audience, Olivier Cousin remercie l'Inao de l'attention portée à ses crus désormais connus et défendus dans le monde entier. Il ne manquerait plus qu'une condamnation pour clore ce procès aussi ridicule qu'inutile. »


-        Désolé Géné lorsque tu écris que l’appellation «  "Anjou" appartient aujourd'hui à l'Inao (Institut national de l'origine et de la qualité) » c’est une connerie absolue puisque depuis l’origine des pères fondateurs de l’AOC une appellation est un bien collectif appartenant au syndicat d’appellation, nommé aujourd’hui ODG, et que l’INAO n’est là que pour le reconnaître et le protéger tout particulièrement au plan international en vertu de la propriété intellectuelle contre les « affreux » étasuniens impérialistes. De même, il est faux d'écrire qu'Olivier ne peut mentionner ni le cépage, ni le millésime, c'est autorisé en vin de France.


-        La bonne réponse est celle donnée par un vigneron voisin d'Olivier Cousin d’Anjou Patrick Baudouin qui est monté au créneau de l’INAO pour défendre Olivier Cousin et surtout l’esprit de l’AOC link


Reste le plaidoyer d’Olivier Cousin lui-même sur France-Inter pour expliquer sa position.


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Ecoutez le podcast de l'interwiew ICI link


Deux arguments : le premier fondé sur ce qu’il appelle « le vol de l’appellation Anjou par les AOC industrielles » et le second sur la nécessité de redonner aux AOC leur authenticité originelle en faisant référence à ce qu’avait proposé un temps René Renou : les AOC d’exception…


Ça se tient bien mieux que ce qu’écrit Gené qui jette le bébé avec l’eau du bain alors que Patrick Baudouin et Olivier Cousin mettent le doigt là où il faut, là où ça fait mal, sans pour autant partager le même chemin.


Tout comme les élucubrations dans son livre de miss Saporta sur l’INAO – et Dieu sait que j’ai éreinté ici cette maison – ne sont qu’un galimatias informe qui travestit l’histoire des AOC, Jean-Pierre Géné quand à lui, avec une emphase bien parisienne déclare ce qui suit (1), il se fait plaisir mais, que ça lui plaise ou non, la propriété d’une appellation reste un sujet entre les mains des vignerons et non de celle de l'INAO.


Bien sûr, et je suis le premier à l'un des premiers à l'avoir fait, on peut regretter la dérive des AOC sous la pression de la majorité des dit vignerons et militer pour un retour aux fondamentaux originels. Ça fait un bail que j’ai choisi ce parti et que je suis monté aux créneaux pour défendre ceux qui suivaient des chemins différents. Cependant je persiste à écrire que c’est un sujet trop important pour le laisser entre les mains des journalistes parisiens.


2 stratégies depuis les années 2000 s’affrontent : réformer le système de l’intérieur ou en sortir pour reconstruire ?

 

Rien n'a été fait, sinon une réforme qui bétonne l'existant, et je ne crois pas que c'est en faisant feu sur le quartier général, comme le président Mao, qui est un truc qu’adorent les bobos bien au chaud, et c’est vachement confortable, mais ça solidifie les gens d'en face.

 

Mieux vaudrait qu'ils accompagnent Patrick Baudouin lors d’une réunion de la Fédération d’Anjou pour voir et entendre. Des travaux pratiques, quoi, comme me disait le père Rocard « allez leur donc expliquer ce que vous me dites Berthomeau… »


(1)             « Messieurs de la Cour, des Douanes et de l'Inao, il faudra comprendre un jour qu'il existe en ce pays des vignerons et des amateurs de vin qui entendent faire et boire le vin qu'ils aiment. Ce n'est pas le vôtre, pas celui que vous avez encouragé durant des décennies à coup de pesticides, de progrès technologiques et de campagnes marketing. Pas ces cuves dont vous ne savez que faire face à la baisse de la consommation nationale et à la concurrence des vins étrangers à l'export. Avec vos AOC qui tombent comme à Gravelotte et les règlements sadomaso qui les encadrent, vous nous avez saoulés. Nous avons décidé depuis quelques années de cultiver, de vendanger, de vinifier et de boire autrement. Pourriez-vous, n'en déplaise à vos honorables personnes, nous lâcher un peu la grappe sur le vin que nous aimons ?

Assez de ces petits chefs de la bureaucratie vineuse, plus familiers du maroquin que du sécateur, qui font leur fiel de procédures misérables à l'égard de vignerons sincères et authentiques. »

 

 

Le combat d'Olivier Cousin est identitaire, il revendique le droit de mentionner le lieu d'origine de ses vins mais dans l'espace de liberté ouvert par les vins de France il cultive, récolte, vinifie ce qu'il veut comme il veut et rien ne m'a jamais empêché de boire ses vins... Pousser le bouchon trop loin nuit à la crédibilité et comme dirait l'autre c'est en écrivant n'importe quoi qu'on devient n'importe qui...

 

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4 mars 2014 2 04 /03 /mars /2014 08:59

Le samedi 11 août 2012 j’écrivais une chronique « Les dessous chic des Lejaby sur Facebook : Soutenez-les avec 10 euros : «les Atelières» sont en passe de boucler leur souscription »


 

« Les Atelières, atelier de façonnage haute couture en lingerie et bain, sera créé́ à l’automne prochain après la rencontre, en janvier 2012, entre d’une part, un groupe d’ouvrières et d’ouvriers de l’entreprise Lejaby conduit par Nicole Mendez et d’autre part, Muriel Pernin, chef d’entreprise.


 

Sur ce champ de ruines qu’est l’industrie de la corsetterie en France, notre objectif est de maintenir vivant ce savoir-faire. L’atelier, qui comptera 25 personnes à son ouverture, aura pour premier client la nouvelle Maison Lejaby puisque Alain Prost s’est engagé́ à nous confier la réalisation de ses collections haute couture. link 


 

Si notre aventure réussit, elle sera la preuve qu’un nouveau modèle est possible conjuguant, sur le marché́ du luxe, l’audace industrielle et l’excellence du savoir-faire français. Notre initiative est soutenue par la préfecture du Rhône pour son caractère expérimental. La dimension innovante de l’entreprise porte également sur l’organisation sociale de l’atelier qui fonctionnera avec un management participatif. »


Le Monde annonçait hier au soir avec AFP | 03.03.2014


« Les Atelières » vont devoir mettre la clé sous la porte… Cette société coopérative d'intérêt collectif (SCIC), fondée il y a plus d'un an et dirigée par une communicante, Muriel Pernin, va demander sa liquidation vendredi devant le tribunal de commerce de Lyon, selon un communiqué publié lundi. « C'est avec une grande tristesse que j'ai décidé de mettre fin à l'aventure des Atelières un peu plus d'un an après l'ouverture de l'atelier. C'est un crève-cœur pour celles et ceux qui ont eu l'espoir de relancer un atelier de lingerie corsetterie haut de gamme »


Pourquoi ?


1-    « Dans notre pays, les banques sont plus fortes que la République. Avec notre argent, elles exécutent chaque jour des dizaines de PME. Ce sont Les Atelières qui montent aujourd'hui à la guillotine. »


2-  « Nous avons souffert de la désorganisation de la filière corsetière et textile et des marques », a ajouté la dirigeante des Atelières, regrettant l'« absence de matières premières en circuit court », les commandes de tissus et de fournitures se faisant « souvent à l'étranger avec des délais toujours aléatoires ».


3-  « Les habitudes de payer des services à bas coût au Maghreb et en Asie faussent les relations entre clients et fournisseurs », souligne-t-elle encore, saluant toutefois le soutien du préfet du Rhône, Jean-François Carenco, et du président de la région, Jean-Jack Queyranne. link

 

Hier au soir j’ai publié ces infos sur ma page Facebook et la question m’a été posé : que peut-on faire ?


Très franchement je crois, à ce stade, pas grand-chose car, sans connaître le fond du dossier, au-delà du problème de financement : la coopérative avait besoin d’un million d’euros et n’a réussi à réunir que 500.000 euros, c’est la question du carnet de commandes qui a plombé l’entreprise. Même si l’entreprise estimait être sur la bonne voie, avec un carnet de commandes rempli à hauteur de 15.000 pièces, pour survivre, Les Atelières devait dépasser le seuil fatidique des 35.000 pièces commandées.


Les banquiers n’étant que des banquiers il ne faut pas attendre d’eux d’aller au-delà de leurs engagements lorsque la demande n’est pas au rendez-vous. Quant à l’Etat, la BPI, au risque de choquer certains, je ne vois pas ce qu’il irait faire dans cette aventure.


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Reste, nous, et de 2 manières :


-        Vu les prix de la lingerie de luxe (280 euros le bout de tissu ci-dessus), le créneau choisi par les Atelières, le seul moyen, mesdames, c’est que lorsque vous achetez vos sous-vêtements (les messieurs peuvent aussi le faire aussi lorsqu’ils se fendent d’un cadeau) c’est de privilégier le made-in-France. Et ne me dites pas que c’est ringard sinon gardez dans vos beaux yeux vos larmes de crocodile ;


-        Avec notre bel argent, pour ceux qui en ont dans leur bas de laine, en finançant des opérations de type crowdfunding par exemple. Les projets de la dimension de celui des ex-Lejaby ne pourront être financés, et non soutenus comme la corde un pendu, que si localement, régionalement des leviers sont mis en place. Joindre le geste à la parole même petitement : les petits ruisseaux font les grandes rivières et la démocratie y gagnera.


L’économie de l’offre, décriée par les bêlants de la gauche extrême alliés objectifs de la Grande Distribution grands acheteurs de produits délocalisés et des fabricants de produits de luxe qui se gavent en faisant fabriquer leurs produits à bas prix, c’est cultiver son petit jardin et acheter aussi les produits du petit jardin. Ce n’est pas du repli sur soi mais comme le dit avec justesse Muriel Pernin « Pour être dans l’innovation, il faut inventer un smartphone ou une application alors que nous, on s’investit avec des femmes qui s’investissent à 100%, qui trouvent des idées tous les jours et ce n’est pas reconnu ? C’est à pleurer… »


Alors les petites et les petits poucettes accrochés à vos  smartphones made in China sachez que le combat commence aussi par la remise en cause de vos pratiques personnelles et que vous contenter de signer des pétitions relève de la facilité. 

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4 mars 2014 2 04 /03 /mars /2014 00:09

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Vendredi dernier messire le soleil ayant enfin consenti à sortir le bout de son nez j’ai de suite enfourché ma flèche d’argent pour rattraper le temps perdu. Marre de la pluie même si le ciel se pare parfois de superbes arc-en-ciel. Pour m’accompagner j’ai sorti Shaun le mouton héroïque de Wallace et Gromit de son étagère, il est tout content de prendre l’air.


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Moi aussi, ça me donne faim, une faim de tartare et en voilà un qui vaut le détour je vous l’assure de quoi défroquer une tribut de vegan des plus enragée ! Mon estomac en rit encore en se souvenant aussi de cet Avis de Vin Fort ce Bourgueil clairet de printemps même si nous ne n’y sommes pas encore.


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Shaun gentiment m’attendait pendant que je me prenais pour un grand reporter avec mon Leica C en bandoulière.


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Bien sûr j’ai pris aussi une entrée et un dessert avec le liquide qui va avec mais ce sera pour une autre fois. Faut pas gâcher la matière à chronique !

 

Le ciel perdait son sourire, des bubons noirs masquaient le Dieu soleil, et voilà que ça « guenassait » (pluie fine et collante caractéristique du climat breton). Je craignais le pire. Mes lunettes prenaient l’allure d’un pare-brise sans essuie-glaces. Ça se calmait ou plus exactement ça n’empirait pas et j’arrivais à bon port un peu humide.


Faire des courses, savoir faire ses courses, constitue la première marche pour qui veut cuisiner bon. C’est comme un bon raisin pour nos amis vignerons.


Sous l’œil indulgent d’Alessandra RAP ici link je prenais mon temps. Je cherchais et bien sûr je trouvais.


Certains esprits caustiques vont dire que je suis à l’Ouest (avoir un petit vélo dans la tête) puisque je m’écriais « Est ! Est !! Est !!! » en exhibant une fine quille aux reflets jaune paille.


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Qu’est-ce-à-dire ?


Je l’ai déjà dit en 2007 :


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L'Est ! Est !! Est !!! est un vin blanc de Montefiascone, près du lac de Bolsena. 


Les points d'interrogation ne sont pas toujours portés sur les étiquettes mais c'est un vin célèbre à Rome, sec ou plus souvent doux, jaune foncé, même si ce n'est pas un grand il faut le goûter rien que pour sa légende.


Sa légende veut qu'il remonte à l'an 1111 au cours duquel un certain évêque Fugger fit un voyage d'Allemagne à Rome. le prélat très pointilleux sur le chapitre du vin envoya un de ces hommes de confiance goûter les vins dans toutes les auberges et les tavernes de la route. S'ils lui semblaient bons l'homme devait écrire près de la porte « est » et dans le cas contraire « non est ».

Bref tout se passa normalement jusqu'à ce qu'il atteigne Montefiascone. Là, à peine eut-il goûté le vin qu'il ressortit en trombe écrire sur le mur : « Est ! Est !! Est !!! ».


Selon la légende, lui et son maître en burent, heureux jusqu'à leur mort.


En prime dans cette chronique une belle nouvelle de Frédérique Echard : Le balcon link  et link 


Tout content de cette belle prise : imaginez mon bonheur que cet Est ! Est !! Est !!! avec ses 6 points d’exclamation, je sentais que je devais pousser plus loin mon avantage. Du doigt, ce qui est malpoli aurait dit ma mémé Marie, je montrais à Alessandra un fromage qui me semblait nimbé de rouge.


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Bonne pioche : l’ubriaco-di-rabioso est un fromage au lait de vache affiné au vin produit uniquement dans la région de Trévise.


Je goûtais.


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Ubriaco signifie ivre être en état ​​d'ivresse.


Selon la légende les origines de ce fromage remontent à la Première Guerre mondiale lorsque les paysans italiens de la région du fleuve Piave cachaient leurs meules de fromage dans des fûts de fermentation du jus de raisin pour empêcher les armées d'invasion de les voler.


C'est donc un fromage de lait de vache cru demi-dur qui est pressé mais pas cuit. Il est plongé dans du Raboso, du moût de raisins pendant plusieurs semaines. Au cours de cette immersion le fromage absorbe la saveur du moût, son arôme et sa croute se teinte d’une couleur rouge rubis profond. Il est affiné pendant six mois dans les caves du  maître affineur Mr. Carpenedo.


La pâte du fromage obtenu est jaune pâle avec des petits trous et des notes de couleur rouge à la surface interne de sa croute. Sa saveur  forte, puissante même laisse en bouche des notes de fruits noirs et de cerises acides avec des notes poivrées. Il a du caractère.


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Alessandra me proposait aussi de compléter mon plateau de fromage avec un BLU’61 Raboso qui est un fromage bleu au lait pasteurisé ensemencé vieilli dans du mout de vin de Vénétie (raboso) et des myrtilles (canneberges). Comme il est enveloppé et sous poche car il baigne dans son jus je ne l’ai pas goûté. Depuis je l’ai fait c’est  un fromage parfaitement équilibré en saveur et en  texture, assez La vinosité n’est jamais envahissante, elle se marie à merveille avec  les notes de lactées et les marbrures.


Pour mettre un peu de baume sur notre susceptibilité de vieux pays qui produit plus de 365 sortes de fromages et qui, selon de Gaulle, ne peut pas perdre la guerre ! Je vous propose un Roquefort le Vieux Berger de la maison COMBES  fondée en 1923.


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« C’est avant tout une histoire de famille profondément attachée aux valeurs de son terroir et à celle de la fabrication manuelle du Roquefort.


 Ainsi depuis trois générations, la famille COMBES apporte sa sensibilité particulière à l’élaboration du Vieux Berger en s’inspirant de principes simples et immuables.


Des méthodes traditionnelles à la fabrication


Un savoir-faire incomparable à l’affinage


Pour faire du Vieux Berger un produit gastronomique de très haute qualité. »


-        Et avec le bleu vous boirez-quoi monsieur ?

-        Quelque chose de fort comme avec le Roquefort !

-        Alors un blanc macéré sur peau…

-        J’ai ce qu’il vous faut mais je vous ferai aussi découvrir le Bel Hazard issu d’une saignée de Merlot fait de raisins très mûrs qui a passé 4 ans en barrique et développé naturellement son voile…


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Je remontais sur ma flèche d’argent, descendais la rue Rodier qui luisait, le ciel restait menaçant, je pédalais de bon cœur mon cabas plein de provisions accroché au guidon ce qui est le gage de futures chroniques…


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3 mars 2014 1 03 /03 /mars /2014 09:33

Les vignes impeccables désherbées « au laser » qui faisaient autrefois la fierté de leurs propriétaires sont maintenant montrées du doigt et vilipendées. L’heure est à l’enherbement et au labour, les adventices ne sont pas toutes des herbes folles.


Comparaison n’est pas raison mais, en nos temps post-modernes, alors que « les barbus » attirent en certains lieux des regards soupçonneux « les barbiers repoussent à Paris. Comme le poil, qui fait son retour sur les joues et les mentons de la gent masculine.


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«Depuis deux ou trois ans, le poil est réhabilité», note Laurent. Barbier depuis dix ans, il a ouvert son salon Le Barbier des Faubourgs, dans le 18e, il y a un an et demi. » La barbe est redevenue à la mode. L’avènement des hipsters et la mode du vintage ont scellé ce come-back.


Bien sûr nous sommes loin des chevelus-barbus type hippie, peace and love, et tout l’attirail sur musique de Rhavi Shankar… Les stars de cinéma qui étaient toutes impeccablement rasées ont lancé la mode de Brad Pitt à George Clooney, en passant par Ryan Gosling, Jack Gyllenhaal et Ben Affleck pour n'en citer que quelques-uns.


Les mentalités ont évolué. «Moi qui bosse dans la finance à la Défense, c’est de mieux en mieux accepté», explique Ben, trentenaire à la barbe fleurie. «J’étais le premier, mais maintenant, même le PDG de la boîte en a une».


Côté tendance, Sarah, la seule barbière de la capitale, confirme d’ailleurs que, «même si la barbe de trois, quatre jours reste très demandée -car plus simple à entretenir- en ce moment la mode est à la barbe « à la hipster»».


Première conséquence logique : en janvier, le géant américain de la grande distribution Procter&Gamble nous apprenait que les ventes de rasoirs avaient été freinées par la tendance à la pilosité faciale fournie chez les hommes.


Plus étonnant « le 25 février, le site scientifique américain dnainfo.com affirme que les New-Yorkais sont de plus en plus nombreux à demander des implants de barbe, en raison notamment du succès du style hipster.

 

Une opération longue et onéreuse

 

« La greffe de barbe implique le plus souvent de retirer des cheveux pour les implanter sur le visage par micro-incisions, sous anesthésie locale. 


L'opération peut durer huit heures, et n'est pas donnée: le patient doit débourser 3 000 dollars (environ 2 200 euros) pour combler un trou dans sa pilosité faciale et jusqu'à 7 000 dollars (environ 5 100 euros) pour la création d'une barbe totale. »

 

Voilà une bonne reconversion pour Jérôme Cahuzac...


«30 à 35% de ces jeunes gens entre 26 et 40 ans entrent dans la catégorie hipster. Ce n’est pas un terme très précis, mais ils représentent probablement le groupe le plus important», ajoute-t-il. Ils vivent dans les quartiers ultra-branchés de Brooklyn à New York mais, selon les chirurgiens, viennent aussi de tous les États-Unis, de Grande-Bretagne ou même d’Australie.


Le tourisme pileux en Turquie


« Les Etats-Unis ne constituent pas le seul eldorado de la greffe de barbe. Au Moyen-Orient, où la pilosité faciale est signe de virilité, la Turquie est devenue une destination phare de l'implant de poils au visage grâce à des tarifs très compétitifs (de 1 500 à 2 000 euros). Un chirurgien esthétique d'Istanbul affirme ainsi réaliser pas moins de cinquante opérations de ce type... par mois ! »


Plus étonnant encore porter la barbe serait bon pour la santé :

 

« Selon Mother Nature Network, la pilosité faciale possède des bienfaits concernant de nombreux symptômes. »


-        les risques liés à l’exposition au soleil. Dans une étude publiée par le Radiation Protection Dosimetry journal, on apprend que la barbe freinerait les rayons UV à 90% voire 95%.


-        la barbe préserverait l'état de la peau qui, lorsqu’elle est trop exposée aux rayons de soleil, est amenée à vieillir.


-        La barbe et, par extension, la moustache seront aussi très utiles pour prévenir les formes d’asthme et d’allergies. Les poils filtrent l’air et ne laissent alors aucune chance aux allergènes d’entrer dans les narines.


-        Le rasage à blanc accentue l’apparition de boutons et les infections bactériennes de la peau comme la folliculite.


-        Face aux rhumes et aux maladies chroniques, la barbe a aussi son petit effet. En réchauffant le cou, la nuque et les bronches, les poils constituent une véritable muraille aux températures hivernales les plus rudes. Le docteur Felix Chua, cité par MNN, parle là d’un «isolant», d’une «barrière physique au froid».


Des arguments économiques aussi : plus de besoin d’écharpe.


Des arguments sanitaires ensuite: si on ne se rase plus, on ne risque plus de se couper et on évite aussi le risque de piqûre par les insectes. Tout simplement parce que les insectes sont davantage attirés par la chaleur de la peau que par une montagne de poils.


Des arguments de séduction enfin « les hétéros peuvent draguer plus facilement les filles qui voudront toucher leur barbe par curiosité; une longue barbe leur donne un côté dur-à-cuire ou alors vous confère un air intellectuel... »


Les blogueurs s’y sont mis aussi, pour l'heure à la barbe de 3 jours, Pousson, Smith, Antonin, Guillaume… mais pas le rin-rin… seuls les politiques sont, comme toujours, à la traîne… sauf ce diable de Sarkozy… à quand un Président de la République doté d’une barbe à la Gambetta ? Bon vous me direz : à quand une femme à ce poste, ce serait sans aucun doute une plus grande novation que le système pileux de ces messieurs…

 



Retour de la barbe en France, 20 Minutes teste... par 20Minutes

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3 mars 2014 1 03 /03 /mars /2014 00:09

Le seul vin qui a droit de cité  dans le n° de Régal mars-avril l’est sous la forme d’une publicité en vis-à-vis de la première page (au dos de la couverture donc).


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Étrange publicité puisque ce Commandeur s’affiche comme « Le rosé d’hiver ».

 

Question : est-il un rosé fait en hiver (c’est possible) ou est-il à boire en hiver ce qui convenez-en à la veille du printemps me semble quelque peu décalé.


Il est issu d’une vigne historique franc de pied nous indique l’étiquette.


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Qu’est-ce donc « le franc de pied » ?


La réponse est donnée par les gars de B&D : « L’histoire de la viticulture française (et européenne) a eu ses heures sombres. La tragique épidémie de phylloxera qui a sévi dès 1863 en fait partie, qui a décimé le vignoble et transformé à jamais le visage de ses vins. Le fléau passé, et il a fallu près de trente ans pour s’en débarrasser, c’est à partir de greffes de pieds de vignes sains venus d’Amérique que tout a pu recommencer. Dans les sables de Camargue, l’insecte ravageur n’a pas pu se propager, la fragilité du terrain l’empêchant d’y creuser des galeries.


Grâce à cela, les parcelles de grenache désormais «historiques» du domaine Commandeur de Jarras ont été épargnées. »


Mais ce n’est pas tout, ce n’est pas tout ce « grenache d’autrefois » est apprécié par ces fins nez : « Ses ceps non greffés produisent un vin qu’on peut qualifier d’exception viticole, au nez plein de vie, d’arômes de fruits rouges, de pêches de vigne et d’abricots. En bouche, son charme délicat est amplifié par une rondeur et un gras parfait. Témoignage du passé élaboré avec les techniques d’aujourd’hui, ce gris de gris a une longueur et une consistance peu communes » disponible au prix conseillé de 18 euros chez les cavistes et auprès du domaine (tél. : 03 26 61 62 63).


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Les gars du Point sont plus concis et précis :


IGP sable-de-camargue

15/20

- Listel

Vin disponible en grande distribution et chez les cavistes.

 

« Commandeur de Jarras. Vigne historique franche de pieds (issue de vignes non greffées). Nez groseille, rose, floral, bouche tendre, élégante, bien parfumée, équilibrée, finement épicée, finale griotte. Environ 18 €. »


Les sieurs Bettane&Dessauve parle de domaine sans plus, au Point on dit Listel et qui dit Listel dit Vranken un petit vigneron bien connu en Camargue. SAS Domaines Listel - Château de Villeroy BP 126 - 34202 - Sète


Mais ce n’est pas tout mais ce n’est pas tout ce Commandeur de Jarras est vendu chez Nicolas qui lui aussi donne son avis : « Robe saumonée lumineuse, nez finement épicé avec des notes marines, iodées et de noisette. Bel équilibre, franc, fin, plein, ample, bien typé, nerveux avec une finale longue, ferme et enrobée. Réussi. » et  aussi son prix 13.40 € TTC


Ben dit-donc il casse les prix le père Nicolas, la maison Castel sait acheter…


Donc vous l’aurez compris ce Commandeur de Jarras a tout pour déplaire aux naturistes, il cumule tous les handicaps même si comme l’écrit une blogueuse en visite au domaine « les vieux pieds qui sont toujours récoltés à la main et qui donneront la cuvée « Commandeur ». On cultive par-contre le plus possible en bio ou tout au-moins le plus naturellement possible. Hors saison, des moutons sont lâchés entre les vignes pour désherber, et les lapins, nombreux ici, sont heureux de leur habitat ! »


Moi, même au prix discount de Nicolas je n’achète pas car je trouve ça cher pour un rosé d’hiver…

 

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2 mars 2014 7 02 /03 /mars /2014 07:00

Comme tous les jours depuis que nous nous sommes réfugiés à Sainte Anne je me suis levé de bonne heure, Adeline aussi, un peu avant moi pour préparer le jus d’orange et le café. Emmitouflés dans nos gros pulls, silencieux, nous aimons cet instant où, assis sous la loupiotte jaunasse de la cuisine, pelotonnés l’un contre l’autre, le  nez au-dessus de nos bols fumants, nous sortons de la ouate du sommeil. Ça peut paraître idiot mais c’est un moment de pur bonheur que ce sentiment de renaître chaque jour à la vie. J’aime dormir. Je dors comme un bébé. L’insomnie connaît pas ! Je rêve comme tout le monde sans doute mais je n’ai aucun souvenir de mes rêves sauf d’un qui m’assaille dans les moments de forte tension. À mon âge, et même si Adeline déteste que je fasse référence à mon âge, mon sentiment de finitude me rend serein. Chaque jour qui naît est un beau jour. J’adore le café brûlant. C’est mon premier choc du jour alors que le jus d’orange se contente d’ouvrir la voie. Nous faisons rarement l’amour le matin, sauf si nous nous offrons une grasse matinée, mais très souvent au cœur de la nuit et c’est toujours Adeline qui en prend l’initiative. S’épandre en elle dans le cocon de la nuit ajoute à ma plénitude. Je suis bien. Le matin mon estomac refuse toute nourriture solide alors je m’installe à ma table de travail pour écrire. Lorsque mon estomac crie famine, avec une régularité de métronome, je le calme avec un vrai déjeuner. Adeline me sert. J’adore me faire servir c’est reposant. Pourtant je fais souvent la cuisine, ça me détends. Nous papotons.


-         Dis-donc mon grand tu as l’art et la manière de fourrer ton nez là où c’est chaud…

-         Oui je suis un vrai truffier…

-         Ça, je sais, tu es un gros cochon…

-         Qui s’accouple avec…

-         Une grosse cochonne…

-         Non une belle…

-         Flatteur !

-         Je le pense…

-         Vil séducteur, je vais te faire passer sous tous mes désirs…

-         Revenons à mon nez beauté !

-         T’as vu Copé le petit roquet, il les collectionne les casseroles…

-         Un as, avec ses potes dont Grégoire Chertok, le meilleur banquier de Paris, qui n'a aucun sens politique. « La preuve, il prend Copé pour un homme d'Etat », plaisante le gnome sarkozyste Alain Minc.

-         T’aurais dû rester à l’UMP !

-         Pour quoi faire mon amour ?

-         Ce que tu sais si bien faire, foutre encore plus la merde !

-         Non, ce n’est plus de mon âge…

-         La prochaine fois que tu parles de ton âge, je te flanque un gage !

-         Quel type de gages ?

-         Les plus raffinés…

-         Mais encore…

-         Tu verras…

-         Tu me lècheras le dos !

-         Non, tu adores ça…

-         C’est toi qui devrait prendre ta carte à l’UMP tu ferais une concurrence sauvage à « Longueurs et Pointes »…

-         Salaud !

-         Tu n’aimes pas NKM mon cœur !

-         Bof, ce n’est qu’une poseuse et puis que veux-tu une nana qui épouse un gros connard comme son JPP ne saurait éveiller mon intérêt.

-         Tu n’as pas tort…

-         J’ai raison c’est une maniérée qui se la pète !

-         Je la trouve un peu maigre…

-         Tu phantasmes sur les grandes tiges maigres mais méfie-toi ce temps-là est fini…

-         Normal j’suis vieux…

-         Au piquet !

-         J’veux mon gage !

-         Tu vas l’avoir. Debout !

 

Elle m’a mis son casque sur mes oreilles puis a enclenché un podcast d’une interview de Jean-Michel Apathie et s’est étendue sur la table. L’horreur absolue :


-         C'est donc un prolongement de votre chronique de mercredi sur RTL ?

 

-         Oui. En fait j'ai publié ce tweet hier soir en voyant la Une de Paris Match sur Laurent Delahousse et Alice Taglioni. Des photos qui, j'imagine, sont volées. Si les personnes photographiées portent plainte, Paris Match sera sans doute condamné pour atteinte à la vie privée. Mais qu'est ce qu'on s'en fout dans le journalisme de ne pas respecter la loi ? On s'en fout totalement ! Il y a des lois qui existent et on ne les respecte pas sciemment. Personne dans la société ne fait ça et aucun journaliste ne réfléchit à ces questions. C'est incroyable !

 

-        Est-ce que les journalistes ont tous les droits ? Cette critique prolonge-t-elle celles formulées au moment de l'affaire Cahuzac, à l'encontre de "Médiapart" notamment ?

 

-         Oui, mais pas seulement. Dans l'émission de Benoît Duquesne, Complément d'Enquête par exemple, des journalistes ont infiltré des réunions du Front national et de l'UMP. Vous imaginez un peu la forme de scandale que ça représente ? On infiltre des partis politiques, on les espionnes, voilà. Est-ce que les journalistes ont tous les droits ? Apparemment oui. Est-ce que c'est étonnant ? Apparemment non. C'est un constat qui me stupéfie totalement. J'ai l'impression qu'il n'y a personne à part quelques hurluberlus qui se disent : « C'est incroyable cette profession. Quelle arrogance ! ». Au-dessus de toutes les lois, de toutes les règles morales, en permanence, parce que nous avons une mission supérieure, celle d'informer. Les bouchers, ils ont aussi une mission supérieure, celle de nourrir. Pourtant, ils respectent les lois… »


 

Ce fut au-dessus de mes forces je n’ai pas pu. 

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2 mars 2014 7 02 /03 /mars /2014 00:09

Je ne sais je ne les ai pas comptés car pour tout vous dire je ne sais pas vraiment ce qu’est un bobo. Pour faire court, comme pour les cons, c’est l’autre.


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Bobo qui es-tu s’interroge deux bobos assumés Laure Watrin et Thomas Legrand, deux journalistes, dans leur livre BO BO La République bobo chez Stock 19€.


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J’aime beaucoup la jolie phrase d’Engels revue et corrigée par Dominique Voynet maire de Montreuil un des hauts lieux du boboland « La preuve du pudding, c’est qu’on en mange… La preuve du bobo c’est qu’on en parle »


Suis-je moi-même un bobo ?


Sans doute un peu sur les bords mais dans sa version old versus post-soixante-huitard rocardien ce qui ne colle pas bien à l’image traditionnelle.


Bref, le bobo bashing est un sport national dont l’une des stars est sans contestation Fabrice Lucchini. « Dans les quartiers où il vit, il est très « pote », très « brunch », mais il peut te dézinguer grave ! [..] Le bobo est dur, le bobo aime sa famille, vote écolo mais ne pense qu’à sa pomme. » in Paris-Match du 13 octobre 2012.


Il est aussi l’un des exégètes et interprètes de Murray, le père spirituel de l’exécration du bobo. Nos deux auteurs le passe à la toile émeri « Il vomit sur les bobos à longueur d’interviews alors que lui-même vit dans le 18e arrondissement (où il a grandi certes, mais qu’il aime pour les mêmes raisons que les bobos), arborant une barbe de trois jours et des lunettes d’écaille, n’est jamais plus heureux que quand il fait la une de Télérama, et arrive tout gentil et ravi quand il est invité à la matinale de France Inter, messe vespérale, s’il en est, de la population bobo. »


Vous allez me dire pourquoi cet intérêt pour les bobos ?


Tout bêtement parce qu’on y recrute une grande population de picolos, des licheurs qui ne lésinent pas sur la dépense et qu’on aurait tort de ranger en vrac dans le grand sac des naturistes. Donc ces bobos sont de bons clients alors faut pas gâcher.


Texte de Philippe Muray « Tombeau pour une touriste innocente » Minimum de respect, Les Belles Lettres, 2003.


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« Tout y est ! Muray décrit une face du bobo avec un acharnement et une cruauté drôles, un talent littéraire et sociologique  indéniable. On y retrouve toute la moquerie du réactionnaire, misanthrope, sexiste, méfiant de tout, ne considérant l’altruisme et la curiosité de l’autre comme des niaiseries de mal-baisée. Le monde est glauque, sans espoir, et en bon célinien pour qui la « confiance » est une faiblesse coupable, il cache sa trouille de la différence et de l’avenir dans un dénigrement du bon sentiment et de l’ouverture. » Laure Watrin et Thomas Legrand.

 

Rien n'est jamais plus beau qu'une touriste blonde

Qu'interviouwent des télés nipponnes ou bavaroises

Juste avant que sa tête dans la jungle ne tombe

Sous la hache d'un pirate aux façons très courtoises

 

Elle était bête et triste et crédule et confiante

Elle n'avait du monde qu'une vision rassurante

Elle se figurait que dans toutes les régions

Règne le sacro-saint principe de précaution

 

Point de lieu à la ronde qui ne fût excursion

Rien ici ou là-bas qui ne fût évasion

Pour elle les pays étaient terres de passion

Et de révélation et de consolation

 

Pour elle les pays étaient terres de loisirs

Pour elles les pays n'étaient que communion

On en avait banni les dernières séditions

Pour elle toutes les terres étaient terres de plaisir

 

Pour elle les nations étaient lieux d'élection

Pour elle les nations n'étaient que distraction

Pour elle les nations étaient bénédiction

D'un bout du monde à l'autre et sans distinction

 

Toute petite elle disait avoir été violée

Par son oncle et son père et par un autre encore

Mais elle dut attendre ses trente et un balais

Pour revoir brusquement ce souvenir éclore

 

Elle avait terminé son second CDD

Mais elle envisageait d'autres solutions

Elle voulait travailler dans l'animation

Pour égayer ainsi nos fêtes de fin d'année

 

Elle cherchait à présent et pour un prix modique

À faire partout régner la convivialité

Comme disent les conseils en publicité

Elle se qualifiait d'intervenante civique

 

Elle avait pris contact avec plusieurs agences

Et des professionnels de la chaude ambiance

Elle était depuis peu amie d'un vrai artiste

Musicien citoyen jongleur équilibriste

 

Grand organisateur de joyeuses sarabandes

Le mercredi midi et aussi le samedi

Pour la satisfaction des boutiques Godassland

Créateur d'escarpins cubistes et nabis

 

Elle aussi s'entraînait à des tours rigolos

En lançant dans les airs ses propres godillots

Baskets bi-matières à semelles crantées

Les messages passent mieux quand on s'est bien marré

 

Au ministère social des Instances drolatiques

Elle avait exercé à titre de stagiaire

L'emploi de boîte vocale précaire et temporaire

Elle en avait gardé un souvenir érotique

 

Elle avait également durant quelques semaines

Remplacé une hôtese de chez Valeurs humaines

Filiale fondamentale de Commerce équitable

Où l'on vend seulement des objets responsables

 

Elle avait découvert le marketing éthique

La joie de proposer des cadeaux atypiques

Fabriqués dans les règles de l'art humanitaire

Et selon les valeurs les plus égalitaires

 

Tee-shirts Andrée Putman et gabardines de Storck

Et pendentifs Garouste et pochettes d'Aristorque

Soquettes respectueuses amulettes charitables

Objets de toutes sortes et toujours admirables

 

Étoles alternatives et broches-tolérance

Et bracelets-vertu et tissus-complaisance

Et blousons-gentillesse et culottes-bienveillance

Consommation-plaisir et supplément de sens

 

Café labellisé bio-humanisé

Petits poulets de grain ayant accès au pré

Robes du Bangladesh jus d'orange allégé

Connotation manouche complètement décalée

 

Sans vouloir devenir une vraie théoricienne

Elle savait maintenant qu'on peut acheter plus juste

Et que l'on doit avoir une approche citoyenne

De tout ce qui se vend et surtout se déguste

 

Et qu'il faut exiger sans cesse et sans ambage

La transparence totale dedans l'étiquetage

Comme dans le tourisme une pointilleuse éthique

Transformant celui-ci en poème idyllique

 

À ce prix seulement loin des sentiers battus

Du vieux consumérisme passif et vermoulu

Sort-on de l'archaïque rôle de consommateur

Pour s'affirmer enfin vraiment consom’acteur

 

Elle faisait un peu de gnose le soir venu

Lorsqu'après le travail elle se mettait toute nue

Et qu'ayant commandé des sushis sur le Net

Elle les grignotait assise sur la moquette

 

Ou bien elle regardait un film sur Canal-Plus

Ou bien elle repensait à ses anciens amants

Ou bien elle s'asseyait droit devant son écran

Et envoyait des mails à des tas d'inconnus

 

Elle disait je t'embr@sse elle disait je t'enl@ce

Elle faisait grand usage de la touche arobase

Elle s'exprimait alors avec beaucoup d'audace

Elle se trouvait alors aux frontières de l'extase

 

Dans le métro souvent elle lisait Coelho

Ou bien encore Pennac et puis Christine Angot

Elle les trouvait violents étranges et dérangeants

Brutalement provocants simplement émouvants

 

Elle aimait que les livres soient de la dynamite

Qu'ils ruinent en se jouant jusqu'au dernier des mythes

Ou bien les reconstruisent avec un certain faste

Elle aimait les auteurs vraiment iconoclastes

 

Elle voulait trois bébés ou même peut-être quatre

Mais elle cherchait encore l'idéal géniteur

Elle n'avait jusqu'ici connu que des farceurs

Des misogynes extrêmes ou bien d'odieux bellâtres

 

Des machistes ordinaires ou extraordinaires

Des sexistes-populistes très salement vulgaires

Des cyniques égoïstes des libertins folâtres

Ou bien des arnaqueurs elle la trouvait saumâtre

 

Elle se voyait déjà mère d'élèves impliquée

Dans tous les collectifs éducatifs possibles

Et harcelant les maîtres les plus irréductibles

Conservateurs pourris salement encroûtés

 

Qui se cachent derrière leur prétendu savoir

Faute d'appréhender un monde en mutation

Qui sans doute a pour eux l'allure d'un repoussoir

Quand il offre à nos yeux tant de délectations

 

Comme toutes les radasses et toutes les pétasses

Comme toutes les grognasses et toutes les bécasses

Elle adorait bien sûr Marguerite Durasse

De cette vieille carcasse elle n'était jamais lasse

 

Elle s'appelait Praline mais détestait son nom

Elle voulait qu'on l'appelle Églantine ou Sabine

Ou bien encore Ondine ou même Victorine

Ou plutôt Proserpine elle trouvait ça mignon

 

Elle faisait un peu de voile et d'escalade

Elle y mettait l'ardeur qu'on mettait aux croisades

Elle se précipitait sous n'importe quelle cascade

Elle recherchait partout des buts de promenade

 

Chaque fois qu'elle sortait avec une copine

Elle se maquillait avec beaucoup de soin

Soutien-gorge pigeonnant et perruque platine

Encore un coup de blush pour rehausser son teint

 

Orange fruité Fard Pastèque de chez Guerlain

Bottines en élasthane blouson cintré zippé

Sac pochette matelassé et bracelet clouté

Ou alors pour l'hiver une une veste en poulain

 

Ou un top manches fendues en jersey de viscose

Jupe taille élastiquée en voile de Lurex

Tunique vietnamienne décorée de passeroses

Sans rien dessous bien sûr pas même un cache-sexe

 

Elle disait qu'il fallait réinventer la vie

Que c'était le devoir d'un siècle commençant

Après toutes les horreurs du siècle finissant

Là-dedans elle s'était déjà bien investie

 

De temps en temps chez elle rue des Patibulaires

Elle mobilisait certains colocataires

Afin d'organiser des séances de colère

Contre l'immobilisme et les réactionnaires

 

Elle exigeait aussi une piste pour rollers

Deux ou trois restaurants à thème fédérateur

L'installation du câble et d'un Mur de l'Amour

Où l'on pourrait écrire je t'aime sans détour

 

Elle réclamait enfin des gestes exemplaires

D'abord l'expulsion d'un vieux retardataire

Puis la dénonciation du voisin buraliste

Dont les deux filles étaient contractuelles lepénistes

 

Le Jour de la Fierté du patrimoine français

Quand on ouvre les portes des antiques palais

Elle se chargeait d'abord de bien vérifier

Qu'il ne manquait nulle part d'accès handicapés

 

Qu'il ne manquait nulle part d'entrées Spécial Grossesse

Qu'il ne manquait nulle part d'entrées Spécial Tendresse

Qu'on avait bien prévu des zones anti-détresse

Qu'il y avait partout des hôtesses-gentillesse

 

Faute de se faire percer plus souvent la forêt

Elle avait fait piercer les bouts de ses deux seins

Par un très beau pierceur sans nul doute canadien

Qui des règles d'hygiène avait un grand respect

 

Avec lui aucun risque d'avoir l'hépatite B

Elle ne voulait pas laisser son corps en friche

Comme font trop souvent tant de gens qui s'en fichent

Elle pensait que nos corps doivent être désherbés

 

Elle croyait à l'avenir des implants en titane

Phéromones synthétiques pour de nouveaux organes

Elle approuvait tous ceux qui aujourd'hui claironnent

Des lendemains qui greffent et qui liposuccionnent

 

Elle avait découvert le théâtre de rues

Depuis ce moment-là elle ne fumait plus

Elle pouvait à nouveau courir sans s'essouffler

Elle n'avait plus honte maintenant de s'exhiber

 

Elle attendait tout de même son cancer du poumon

Dans dix ou quinze années sans se faire trop de mouron

Elle préparait déjà le procès tâtillon

Qu'elle intenterait alors aux fabricants de poison

 

Faute de posséder quelque part un lopin

Elle s'était sur le Web fait son cybergarden

Rempli de fleurs sauvages embaumé de pollen

Elle était cyberconne et elle votait Jospin

 

Elle avait parcouru l'Inde le Japon la Chine

La Grèce l'Argentine et puis la Palestine

Mais elle refusait de se rendre en Iran

Du moins tant que les femmes y seraient mises au ban

 

L'agence Operator de l'avenue du Maine

Proposait des circuits vraiment époustouflants

Elle en avait relevé près d'une quarantaine

Qui lui apparaissaient plus que galvanisants

 

On lui avait parlé d'un week-end découverte

Sur l'emplacement même de l'antique Atlantide

On avait évoqué une semaine à Bizerte

Un pique-nique à Beyrouth ou encore en Floride

 

On l'avait alléchée avec d'autres projets

Une saison en enfer un été meurtrier

Un voyage en Hollande ou au bout de la nuit

Un séjour de trois heures en pleine Amazonie

 

Cinq semaines en ballon ou sur un bateau ivre

À jouir de voir partout tant de lumières exquises

Ou encore quinze jours seule sur la banquise

Avec les ours blancs pour apprendre à survivre

 

Une randonnée pédestre dans l'ancienne Arcadie

Un réveillon surprise en pleine France moisie

Une soirée rap dans le Bélouchistan profond

Le Mexique en traîneau un week-end à Mâcon

 

Elle est morte un matin sur l'île de Tralâlâ

Des mains d'un islamiste anciennement franciscain

Prétendu insurgé et supposé mutin

Qui la viola deux fois puis la décapita

 

C'était une touriste qui se voulait rebelle

Lui était terroriste et se rêvait touriste

Et tous les deux étaient des altermondialistes

Leurs différences mêmes n'étaient que virtuelles


Luchini lit Tombeau pour une touriste innocente... par Axiogene2007

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1 mars 2014 6 01 /03 /mars /2014 10:09

Pourquoi ?


-        Pas sûr que chez ce Leclerc de Lanester il y ait 1 rayon poissonnerie tellement il est petit.


-        Si oui y’a sûrement pas de céteaux !


-        En effet le céteau ne fait pas partie du panier-type défini par l'UFC-Que Choisir, composé de 78 produits de consommation courante (65% de marques nationales et 35% de marques de distributeurs) parmi lesquels figurent par exemple de la crème fraîche Yoplait, un shampoing L'Oréal et de la farine fluide Francine…


C’est qui ou quoi le céteau ?


Vous ne savez pas ce que c’est… Vous donnez votre langue au chat ?


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Le céteau est si minuscule, 10 à 20 cm, si plat, qu’on le prendrait facilement pour une langue de chat, toute brune, je ne plaisante pas, à Bordeaux, on le nomme aussi langue d’avocat (peut-être que la Saporta va en avoir besoin d’un du côté de Saint et Millions). On dirait une petite sole mais ce n’est pas, n’en déplaise aux eurocrates, une petite sole (1) c’est un céteau.


Ce petit poisson aime nager en eaux troubles, se vautrer dans la vase et sa tiède chaleur, dans les fonds marins entre les Sables d’Olonne et le bassin d’Arcachon. Le coquin a la peau toute bronzée et la chair d’une blancheur nacrée. Il est fragile et fin. On le pêche à partir du mois de mars lorsque les eaux se réchauffent et qu’il s’approche des côtes jusqu’à novembre où il s’en éloigne pour s’envaser. Pour le cuisiner c'est ICI link

 

Si j’ai associé Lanester, Leclerc et cette petite langue de… qui se vautre en des eaux pas très nettes c’est parce que c’est un petit poisson bien de chez moi dont la pêche commence en mars et non parce que j’y verrais une allusion au frétillant Michel-Edouard Leclerc le roi du moins cher du moins cher.


Pour sûr pourtant qu’il sait y faire le Michel-Edouard Leclerc sur les plateaux, mémé Marie aurait de lui que c’était un bavout c’est-à-dire quelqu’un qui cause beaucoup. Et ça marche puisque ce cher garçon, qu’à jamais eu de magasin, est me dit-on l’un des chouchous des Français. Ça dit bien plus qu’un long discours le niveau auquel nous sommes tombés.


N’en concluez pas que j’ai une dent contre les épiciers, MEL n’en est pas un, il se contente de nous saouler avec son baratin. Le débat entre une économie de la demande et celle de l’offre montre lui aussi que nous n’avons rien compris à la création de richesse en notre pays. « Tu seras caissière au supermarché ma fille… Tu tireras un transpalette mon fils… » Y’a pas de sot métier mais beaucoup de CDD.


Bon comme le disent nos brillants économistes « Les prix restent sous très haute surveillance dans la grande distribution en France, avec une hausse de 0,2% sur un an, selon une enquête de l'UFC-Que Choisir, dans laquelle Leclerc reste l'enseigne la moins chère et Casino effectue une remontée notable.


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Cette enquête a été effectuée à partir de relevés de prix dans 3.048 magasins de grande distribution, à partir d'un panier-type défini par l'UFC-Que Choisir, composé de 78 produits de consommation courante (65% de marques nationales et 35% de marques de distributeurs). Même en prenant en compte les fortes disparités locales, Leclerc reste l'enseigne la moins chère, avec un panier moyen à 295 euros.


La nouveauté cette année est qu'il est suivi de près par Géant Casino (hypermarchés), qui gagne neuf places par rapport à l'an dernier, avec un panier moyen à 300 euros. » Les supermarchés du distributeur stéphanois "restent chers", avec un panier à 329 euros, note l'UFC.


Hyper-U est 3e (307 euros) et la Vendée est le département le moins cher de France.


Monoprix (qui appartient également à Casino)  a le bonnet d’âne bon dernier place du classement, avec un panier moyen à 362 euros, soit un écart de près de 30 euros sur celui qui le précède.

 

Intermarché Hyper et Carrefour se partagent la quatrième place (311 euros).

 

Auchan (9e place, panier à 320 euros) a perdu quatre places entre les deux classements.


« L'effort est très net et porte préjudice aux hard-discounters, dont la part de marché a reculé en 2013, retombant à 12% contre 14% en 2010", indique l'UFC-Que Choisir. »


Donc faire les courses à Paris, jusqu'à 40% plus cher que dans l'ouest. Pour un même panier de 78 produits, il y a 121€ de différence entre la grande surface la plus chère de France et la moins chère. Le panier-type coûte 273€ dans le Leclerc de Lanester (Morbihan), contre 394€ au Monoprix de Sceaux, dans les Hauts-de-Seine.


Question : y’a-t-il des céteaux à Sceaux ?

 

D'une région à l'autre, les prix varient clairement dans la grande distribution : l'ouest de la France est le moins cher (avec par exemple un panier moyen à 306€ en Loire-Atlantique contre 314€ en moyenne nationale). Paris en revanche fait exploser les prix : 358€ en moyenne pour le panier-témoin, soit près de 50€ de plus que la moyenne.


L'enquête montre aussi le développement considérable des services de Drive. En cinq ans, ils sont passés de presque rien à 400 structures en France, plus 1.800 magasins qui proposent un service similaire. Là encore, selon l'UFC, c'est Leclerc qui dispose du plus de services de ce genre, suivi par le groupe Système U (Super U, Hyper U et U express).


Question : Est-ce qu’on peut acheter des céteaux en Drive ?

 

 

Morale de l’histoire : allez donc en Vendée acheter des céteaux chez un poissonnier…

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1 mars 2014 6 01 /03 /mars /2014 00:09

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J’ai reçu d’une main amie le « Rapport d’étape à la réflexion stratégique sur les perspectives de la filière viticole à l’horizon 2025 » daté du 18 décembre 2013. Je l'ai gardé au chaud en me disant que j'avais mieux à faire qu'à revenir sur le sentier de la guerre mais au moment où la grande foire agricole du SIA va fermer ses portes et les réseaux sociaux frémissent encore de l'affaire Giboulot, une petite piqure de rappel ne saurait faire de mal à nos brillants stratèges en chaise longue... 

 

Commande ministérielle : « Lors de la présentation du projet de loi d’avenir pour l’agriculture devant le Conseil Supérieur d’Orientation et de Coordination de l’Economie Agricole et Alimentaire (CSO), le 17 septembre dernier, le Ministre de l’agriculture a annoncé qu’il confiait à FranceAgriMer et à son Conseil d’administration la mission de conduire une réflexion sur l’avenir des filières agricoles et agroalimentaires. »


L’objectif de co-construire une stratégie à moyen terme permettant aux filières agricoles et agroalimentaires de relever les défis majeurs qui engagent leur pérennité, dans une approche intersectorielle.


NDLR : la filière vin n’est pas au sens propre une filière agro-alimentaire mais un couple production-commerce et une approche intersectorielle me semble peu pertinente. 


 Avertissement « La contribution du conseil spécialisé de la filière viticole de FranceAgriMer étant attendu pour la fin de l’année 2013, les membres du conseil spécialisé de la filière viticole ont souligné que l’exercice de réflexion demandé était difficile avec la contrainte calendaire imposée. »


Étonnement d’un ancien petit rapporteur et questions : attendre et voir, reculer pour mieux sauter ou tout bêtement ne pas choisir alors que tous les éléments des choix stratégiques sont sur la table depuis bien longtemps.

 

Donnez-moi 6 mois de plus M'sieur le bourreau, pardon M'sieur le Ministre « Néanmoins, compte tenu que la filière viticole était à un moment «charnière» et que des questions d’importance se posaient actuellement, les membres du conseil spécialisé ambitionnent d’établir un plan stratégique complet, pertinent et nourri d’un plan d’actions. Ce plan stratégique pourrait être présenté pour avis au conseil spécialisé de la filière viticole en juin 2014 »


NDLR : ces messieurs les anglais vont-ils enore tirer les premiers pour nous vanner ?


« Avec les faits du passé lorsqu’il s’agit de répondre à la question : pourquoi n’avons-nous rien fait ou presque rien, face à une situation donnée qui, avec le recul du temps, apparaît comme ayant dû provoquer une prise de conscience, déclencher un sursaut, impliquer des choix clairs, générer des décisions courageuses, deux attitudes sont à proscrire : les occulter et s’en exonérer pour ceux qui étaient en charge de décider, les ressasser et en tirer avantage pour ceux qui, sans être des visionnaires, avaient fait l’effort minimal d’analyse afin de proposer une stratégie pour tenter de relever les défis. 


Pour faire simple « AGIR, plutôt que RÉAGIR... »

 

« J’ai toujours voulu que l’avenir ne soit plus ce qui va arriver mais ce que nous allons faire » Henri Bergson.


Fermez le ban !


Ce n’est pas moi qui repasse le plat mais le magazine US Harpers qui titre « First Berthomeau, now it’s plan B »

 

 

Chronique du 28/10/2009link

 

Alors, 10 ans après allons-nous avoir ce fameux plan B ?


« Le travail présenté ci-après sous forme d’un rapport d’étape à la réflexion stratégique sur les perspectives de la filière viticole à l’horizon 2025 ne se veut volontairement complet et exhaustif. Il tente de dresser un état des lieux et un constat les plus partagés possible et hiérarchise les principaux enjeux. Les objectifs et le plan d’action complets seront intégrés dans le plan stratégique final. »


NDLR : Nous les Français sommes les champions du monde des états des lieux, des constats, des analyses complètes et exhaustives mais ça ressemble  beaucoup à la stratégie du trou du sapeur Camember.

 

1-      L'adjudant-major interpelle le sergent Bitur : « Que signifie, sergent, ce tas d'ordures dans la cour de la caserne ? Si dans une heure ce n'est pas enlevé, je vous ferai savoir comment je m'appelle ! »


2-      Bitur fait venir Camember : « Sapeur, lui dit-il, je vous imprime l'ordre de creuser un trou pour à seule fin d'y mettre ces ordures et autres, si non je vous fera-z-un peu voir comment j's'appelle ! »


3-      Camember, qui ne tient pas à savoir comment s'appelle le sergent Bitur, a creusé un trou et y a délicatement déposé les ordures. Puis il demeure perplexe : « Oui, se dit-il, mais, maintenant, la terre du trou,… ousque j'vas la fourrer ? »


4-      « Sergent ! interroge Camember, et la terre du trou ? — Que vous êtes donc plus herméfitiquement bouché qu'une bouteille de limonade, sapeur ! Creusez un autre trou !… — C'est vrai ! » approuve Camember.


5-      Camember creuse donc un deuxième trou et y dépose la terre du premier, puis il redevient perplexe : « Oui, mais la terre de ce deuxième trou, se redit-il… qu'est ce que j'en vas faire ? »


6-      « Sergent ! réitère Camember,… ousque j'vas la mettre celle-ci ? — S'pèce de double mulet cornu ! m'ferez quatre jours pour n'avoir pas creusé le deuxième trou assez grand pour pouvoir y mettre sa terre avec celle du premier trou.


Conclusion : ça fait 10 ans qu’on attend alors à quoi bon se presser vu que pendant ce temps-là les affaires continuent et qu’apparemment tout le monde est content en campant sur les fameux bons chiffres du commerce extérieur de la branche vin&spiritueux.


Nos stratèges de Montreuil continuent de s’interroger après leur beau constat et de l’excellence de état des lieux, ne riez pas SVP : une question centrale et stratégique se pose « La France viticole a-t-elle vocation à être présente sur tous les segments de marché tant en France qu’à l’international : du vin destiné à un second usage au vin « icon ».


Et bien sûr suit une batterie de 7 questions d’importance qui « nécessitent des réponses claires de la part de la filière viticole (et pour certaines des pouvoirs publics) pour formaliser une stratégie cohérente. »


AFFLIGEANT !

 

Le père Killy, ravi, d'un p'tit tonneau lui fit

Une paire de planches, et dit : « aller, vas-y mon p'tit »

« Vas doucement, c'est tout bon,

C'est tout bon bon bon, c'est tout bon

Killy, c'est bon, c'est bon, c'est tout bon

Vas doucement, c'est tout bon ! »

 

D’où mon titre volontairement provoquant : EXPLICATION

 

C’est le film Patton sorti en 1970, et qui  remporta sept oscars, qui m’a fait découvrir ce personnage haut en couleurs. Georg Smith Patton fut un général très controversé, fort en gueule, brutal mais courageux, mais unanimement considéré par ses pairs comme un grand stratège capable d’élaborer et d’exécuter des plans audacieux et gagnants. Proche du terrain il a fait émerger de nouvelles méthodes de commandement De même, ses tactiques basées sur des offensives rapides et agressives se sont traduites par le développement de nouvelles doctrines dans le domaine de la guerre mécanisée.


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Lors de l’invasion de la Sicile, l’opération Husky, Patton fut affecté au commandement de la 7e armée américaine devant débarquer au sud-ouest de l'île pour soutenir la 8e armée britannique du général Montgomery qui elle attaquait par l'est. Le 1er corps blindé et ses 90 000 hommes débarquèrent le 10 juillet 1943 repoussant les contre-attaques des allemands devant Gela et Patton mena personnellement ses troupes contre les renforts allemands.


Rapidité et sens de la décision, alors qu’initialement Patton devait couvrir le flanc gauche des forces britanniques mais comme celles-ci était  en difficulté devant Messine il força la main d’Alexander il fut autorisé à prendre Palerme. La 3e division d'infanterie du major-général Lucian Truscott avança de 160 km en 72 heures et arriva à Palerme le 21 juillet. Patton se tourna alors vers Messine qu’il investit le 16 août dans la soirée juste avant l'arrivée des forces britanniques.


« Oublier Palerme » d’Edmonde Charles-Roux, épouse de Gaston Deferre  Prix Goncourt 1966


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« Babs travaille dans la rédaction d'un magazine à New York et semble prise au piège de ce petit univers, soumis aux règles de l'arrivisme et de l'hypocrisie. Ce monde, Gianna Meri, une Palermitaine amie de Babs, le refuse. Contrainte à s'exiler après la guerre, elle ne parvient pas à s'insérer dans cette ville trop grande, trop symétrique. Face à elle, Babs et Carmine Bonnavia cherchent à oublier leurs racines et à s'assimiler à cette société américaine. Pourtant, la Sicile est plus forte et parvient toujours à reprendre les siens. »

 

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28 février 2014 5 28 /02 /février /2014 10:00

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Sérieux il est LeRouge&leBlanc, un petit peu trop à mon goût de chroniqueur frivole et léger, mais en dépit de cette légère restriction c’est un compliment sous ma plume. Dans notre univers de cireurs de pompes, de dégustateurs autoproclamés et même d’une floppée de stipendiés, les contributeurs de cette revue représentent l’un des rares souffles d’air pur. Pour ne rien vous cacher je les lis ce qui n’est pas le cas des autres petits torchons plus ou moins prétentieux.



Avant de nous conter son histoire, qui s’identifie à un combat pugnace et sans faille, nos amis citent Francis Ponge :



« Comme de toutes choses, il y a un secret du vin ; mais c’est un secret qu’il ne garde pas. On peut le lui faire dire : il suffit de l’aimer, de le boire, de le placer à l’intérieur de soi-même. Alors il parle. En toute confiance, il parle. »

 

Francis Ponge (Le grand recueil, Pièces, 1961)



« Né en novembre 1983, LeRouge&leBlanc a 30 ans ! 30 ans et toutes ses dents, parfois pour mordre, quand il le faut, et plus souvent pour croquer les fruits de la vigne : « Être au plus près du vin, avec un mélange – le plus juste possible – de passion dans l’approche et d’esprit critique dans l’analyse, en toute indépendance, sans complaisance injustifiable ni agressivité injustifiée », écrivions-nous pour nous présenter. Nous poursuivions : « Ce qui justifiait en 1983 la création de LeRouge&leBlanc – œuvrer pour la défense des vins de terroir menacés par des pratiques mortifères – justifie aujourd’hui plus que jamais, oh combien !, la poursuite de la tâche. Plus que jamais, parce que les menaces n’ont fait que grossir et se multiplier. Mais aussi parce que, face à cela, les vignerons – une certaine part d’entre eux, notamment toute une frange passionnante de la jeune génération – ont refusé de plier et de céder, et que nous sommes de ceux qui les soutiennent en suivant avec attention leur travail et leur production.

Motifs de pessimisme – il n’y en a que trop – et motifs d’optimisme – il n’en manque pas –, entre les deux, nous pensons avoir un rôle à tenir encore longtemps… » Pas un mot à changer aujourd’hui. »

 


Fort bien les gars et une fille, comme il se doit vous allez à l’occasion des 30 ans de votre revue, organiser à la Cartonnerie à Paris le dimanche 27 avril 2014 de 11 h à 18 h une dégustation-rencontre LeRouge&leBlanc avec « une sélection – représentative, mais très loin d’être exhaustive – de vignerons de la génération qui porte l’ébauche ou les prémices d’une nouvelle approche de la viticulture dans leurs appellations respectives. Des vignerons qui n’ont pas connu les moments les plus sombres du “tout chimique” de la viticulture mais en connaissent, en critiquent et en refusent les dégâts. »


 

C’est bien mais, sans vouloir me mêler de ce qui ne me regarde pas, nous pourrions aussi fêter ça autour du verre de l’amitié, trinquer, pas seulement déguster. Je suis partant pour contribuer à cet arrosage qui ne s’apparentera pas à une irrigation sauvage mais à une fenêtre sur les 30 années à venir qui seront sans nul doute, comme vous le dites « un combat pour les vins de terroir dignes de ce nom, plus que jamais, et LeRouge&leBlanc – avec sa bande de guetteurs et goûteurs de vins – en sera. Qu’on se le dise ! »



Bon anniversaire à vous, large soif et à bientôt… 

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