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14 mars 2014 5 14 /03 /mars /2014 00:09

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Au-delà du tintamarre, de la fureur, des excès de langage, des insultes, soulevées par la publication d’un livre, dont j’ai fait une critique précoce et sereine link, la plupart de ceux qui sont montés au créneau pour défendre « l’honneur bafoué » de leur grand ami, se gardent bien d’aborder le fond du dossier du classement de saint-émilion.


Il agissent sans doute par méconnaissance, amateurisme ou complaisance, peu m'importe les juges trancheront tant sur le recours administratif que sur la plainte au pénal. Quant à l’accusation de diffamation publique du propriétaire du Château Angélus contre l’auteure Isabelle Saporta et son éditeur, elle ne constitue pas « la fin de la récréation » comme l’écrit un esprit limité, mais ouvre un épisode judiciaire à mon sens inutile. Que sera, sera, nul ne doit vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.


François Mauss, à juste raison, souligne « Faut-il redire que ce classement des St Emilion n'a rien à voir avec un classement de terroirs comme en Bourgogne – ce que je regrette à titre perso – mais dont le but était de mettre en avant des domaines prêts à offrir une nouvelle approche de la clientèle. »


En effet, un peu d’histoire doit nous remettre en mémoire ce qu’est un Grand Cru du côté de Saint-Émilion. Le cahier des charges de l’AOC « saint-émilion grand cru » homologué par le décret n°2011-1779 du 5 décembre 2011, JORF du 7 décembre 2011 indique page 55, point X lien avec la zone géographique « La zone géographique de l’AOC « saint-émilion grand cru » identique à celle de l’appellation « saint-émilion », est située… »

 

On ne saurait être plus clair, le différentiel de rendement est minime, entre 4 et 5 hl/ha en moins, il suffit de payer la cotisation et le tour est joué. Le fait de porter le terme « Grand Cru » sur une étiquette fait gagner environ 2 euros. En gros et HT, une bouteille de Saint Emilion est vendue 3,5 euros alors qu'une Grand Cru est vendue 5,5.


Les sorties propriétés à la fin décembre 2013 donnent les chiffres suivants :

Saint-Émilion 36 440 hl

Saint-Emilion « grand cru » 127 556 hl soit 78% de l’ensemble. (30 à 40 % il y a 30 ans)


Récoltes 2011 : 76 000hl saint-émilion et 171 764 hl saint-émilion grand cru

2012 : 66 704 hl et 166 764 hl

2013 : 52 952 hl et 116 346 hl

 

Surfaces : 2011 1453 ha saint-émilion et 3955 ha saint-émilion grand cru

2012 : 1333 ha et 4072 ha

2013 : 1491 ha et 3891 ha

 

Rendements : 2011 52,3hl/ha saint-émilion et 43,5hl/ha saint-émilion grand cru

2012 : 50,1hl/ha et 41 hl/ha

2013 : 35,5 hl/ha et 29,9 hl/ha

 

Que du bon ?

 

Pas si sûr, je ne me risquerais pas à évaluer le % de saint-émilion « grand cru » au-dessous du niveau de la mer. Nos grands dégustateurs ne s’intéressent guère à la piétaille mais c’est pourtant du saint-émilion, l'appellation-socle, qu’il faudrait mettre à niveau et, comme une délimitation semble exclue, car elle serait, politiquement et pratiquement, irréalisable ne restent plus que des artifices pour que l'utilisation du terme très valorisant « Grand Cru » puisse perdurer.


Je vous invite à lire page 55 du cahier des charges le texte décrivant le lien avec la zone géographique c’est un grand moment link Saint-Emilion Grand Cru_JORF du 7 décembre Document Adobe Acrobat [123.4 KB]

 

Mais le vrai problème le plus important c’est que beaucoup d'autres AOC souhaitent pouvoir utiliser ces mots : le Languedoc, Bergerac, Montagne-Saint-Emilion, Lalande-de-Pomerol, etc.... et les Bordeaux souhaitent obtenir la dénomination « 1er Cru ». Pourquoi ne se réclameraient-ils pas de la jurisprudence saint-émilion grand cru ?


Bref, les grands de Saint-Émilion, le « meilleur d’entre-eux » en tête, lui qui siège au Comité National de l’INAO, garant de l’intérêt général de l’appellation et des appellations, devraient s’en soucier.


Que nenni, ou presque la nouvelle ODG dit serrer les boulons qualitatifs, toute l’énergie a été tournée vers la conception d’un classement qui fasse émerger, sur un océan de relative banalité, voire médiocrité, la crème de la crème.


Et c’est à ce niveau, celui de l’élaboration du texte que tout s’est joué. En effet, profitant du choc des recours à répétition et de l’annulation par le Conseil d’État du précédent classement, nos petits machiavel ont concocté le fameux règlement que j’ai épluché dans une chronique du 17 avril 2013.


« Après tout y’a que le vin qui compte puisque c’est lui que je bois… démonstration par le classement des Grands Crus de Saint-Émilion »


Je vous la livre dans son intégralité


Quant à moi, qui bois bien sûr, je suis allé mettre mon nez dans l’Arrêté du 6 juin 2011 relatif au règlement concernant le classement des « premiers grands crus classés » et des « grands crus classés » de l'appellation d'origine contrôlée « Saint-Emilion grand cru » signé par Bruno Le Maire et l’immense Frédéric Lefèvre pour voir comment le vin y est traité. En clair combien le niveau de qualité et constance des vins appréciés par dégustation des échantillons pèse dans la note finale ?


Extrait de l’Article 6 : Examen des candidatures


 Les critères et pondérations retenus par la commission pour fixer la note des candidats sont les suivants :


 Pour la mention « grand cru classé » :


 1. Niveau de qualité et constance des vins appréciés par dégustation des échantillons (50 % de la note finale) ;


 

2. Notoriété appréciée au regard de la valorisation nationale ou internationale du vin de l'exploitation, de la mise en valeur du site, de la promotion et des modes de distribution (20 % de la note finale) ;


 

3. Caractérisation de l'exploitation appréciée à partir de l'assiette foncière, de l'homogénéité de ou des entités culturales et de l'analyse topographique et géo-pédologique (20 % de la note finale) ;


 

4. Conduite de l'exploitation tant sur le plan viticole que sur celui de l'œnologie appréciée en tenant compte de l'encépagement, de la structuration et de la conduite du vignoble, de la traçabilité parcellaire en vinification et des conditions de vinification et d'élevage (10 % de la note finale) ;


 

Tout candidat dont la note finale est supérieure ou égale à 14 sur 20 est proposé au classement « grand cru classé ».


 

Pour la mention « premier grand cru classé » :


 

1. Niveau de qualité et constance des vins appréciés à partir de l'excellence des résultats de la dégustation et de l'aptitude au vieillissement (30 % de la note finale) ;


 

2. Notoriété appréciée au regard de la valorisation nationale et internationale du vin de l'exploitation et de la mise en valeur exceptionnelle du site (35 % de la note finale) ;


 

3. Caractérisation de l'exploitation appréciée à partir de l'assiette foncière, de l'homogénéité de ou des entités culturales et de l'analyse topographique et géo-pédologique (30 % de la note finale) ;


 

4. Conduite de l'exploitation tant sur le plan viticole que sur celui de l'œnologie appréciée en tenant compte de l'encépagement, de la structuration et de la conduite du vignoble, de la traçabilité parcellaire en vinification et des conditions de vinification et d'élevage (5 % de la note finale).


 

Tout candidat dont la note finale est supérieure ou égale à 16 sur 20 est proposé au classement « premier grand cru classé ».


 

La commission peut décerner des distinctions (A et B) aux vins proposés pour la mention « premier grand cru classé » compte tenu de leur notoriété et de leur aptitude au vieillissement.


 

Bref comme dirait Bof la qualité du vin pour un « premier grand cru classé » ne compte que pour 30% dans la note finale soit moins que la Notoriété appréciée 35% avec un parent très très pauvre la Conduite de l'exploitation 5%.

 

Enfin, pour accéder au nirvana A et B c’est encore la notoriété qui se taille une belle part.

 

I have a dream j’achète un magnum d’Angélus – rêver ne coûte rien – vais-je boire pour 35% de notoriété appréciée au regard de la valorisation nationale et internationale du vin de l'exploitation et de la mise en valeur exceptionnelle du site ?


Un peu difficile à avaler tout de même surtout qu'il faut qu’en sus je me tamponne la coquillette du fait que la conduite de l'exploitation tant sur le plan viticole que sur celui de l'œnologie appréciée en tenant compte de l'encépagement, de la structuration et de la conduite du vignoble, de la traçabilité parcellaire en vinification et des conditions de vinification et d'élevage c’est peanuts.


Sans être un grand dégustateur patenté, ça se saurait et le GJE m'accueillerait à bras ouverts, je constate que ce classement, du fait de la pondération des critères, vise essentiellement les buveurs d’étiquettes à forte capacité financière.


C’est le choix de l’ODG Saint-Emilion que je n’ai pas à contester et que je ne conteste pas. Ce que je n’admets pas c’est que tout ça soit contenu dans un Arrêté Ministériel link.


Que vient faire la puissance publique dans cette affaire ?


Ce classement est en effet une affaire qui relève du droit privé, de la volonté des parties et non d’un intérêt général supérieur impliquant l’INAO qui, dans mon souvenir, était le garant de l’origine et non un certificateur pour la bonne marche des affaires.


N’en déplaise à ceux qui se pavanent en traitant ceux qui ne pensent pas comme eux d’esprits faibles, sous-entendant ainsi qu’ils sont des esprits forts, en dépit de la signature de 2 Ministres en bas de cet arrêté, les critères du nouveau classement de saint-émilion sont contestables en droit public. L’Etat n’a pas à cautionner une pure opération commerciale qui débouche sur un enrichissement patrimonial. Ce type de compétition, je le répète relève du droit privé, de la liberté des parties de se soumettre à des règles qu’ils se sont données.


Il est très important de rappeler que le texte de l’arrêté du 6 juin 2011 a été rédigé par le syndicat de saint-émilion sous l’œil bienveillant de l’INAO, puis approuvé par le Comité National de l’INAO avant d’être soumis à la signature des 2 Ministres qui n’ont eu pour seule alternative : signer le texte en l’état ou le rejeter sans pouvoir d’amendement.


Si vous m’avez bien suivi, en dépit de la longueur de ma chronique, c’est dans cette boîte « grise » que tout se joue. Et qu’on ne vienne pas me dire que ce jeu se déroule sur le devant de la scène, l’influence, le lobbying, les amicales recommandations, toute la batterie des liens, relations, amitiés, entrent en ligne de compte… et je n’irai pas au-delà. En écrivant cela je ne porte aucune accusation à l’encontre de qui que ce soit, mais je préconise une solution simple : le retrait pur et simple de la puissance publique. Elle n'a rien à faire dans cette galère...


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De la part de gens qui plaident pour le moins d’Etat ce serait mettre en conformité leurs actes avec leurs revendications. Ainsi, l’INAO pourrait retrouver ses couleurs d’origine en demandant aux ODG, ex-syndicats d’appellation de se préoccuper de l’essentiel : la défense de la nature même de leur appellation.


Tel n’est pas le cas à Saint-Emilion où l’appellation socle déjà bien galvaudée ne ressort pas renforcée avec le contenu du fameux arrêté du juin 2011. Les critères qui le fondent n’ont strictement rien à voir avec une AOC. Le ver est dans le fruit et je trouve cela très inquiétant pour l’avenir de notre système d’AOC déjà bien ébranlé par la dilution. 

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13 mars 2014 4 13 /03 /mars /2014 10:00

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© haut-relief www.haut-relief.fr Yves Caucheteux

 

Jacques Dupont cite Péguy « Le triomphe des démagogies est passager, mais les ruines sont éternelles » dans sa saison 2 de la grande saga des 2 Rives de la Gironde : « La concentration en marche à Saint-Émilion s'expose. Celle opérée dans le Médoc ces dernières décennies fut bien plus discrète, mais tout autant efficace… »

 

Pierre Leclerc, homme du vin, homme de passion, d’engagement, de fidélité, m’écrit pour apporter une pierre supplémentaire au combat qu’il mène depuis l’origine, suite au livre d’Olivier Ameisen, pour que le baclofène soit reconnu comme un médicament permettant de guérir l’alcoolisme.

 

Marcel Gotlib, ce jeune homme de 80 ans c’est pour moi le « Roi de la déconnade, prince de la dérision et du second degré, le père de Gai-Luron et de Superdupont mais aussi de Nanard et Jujube, Hamster Jovial, Professeur Burp, Isaac Newton et autres Pervers Pépère… »  qui s’est rappelé à mon bon souvenir lors de la matinale de France Inter il y a quelques jours ICI link

 

-         Marcel Gotlib, il paraît que vous êtes juif…

-         Ah ben OK, d'accord ! Si vous croyez tout ce qu'on dit dans les journaux !

 

-         Jack Lang vous a remis la Légion d’honneur en 2000. Drôle d’idée : comme si la bande dessinée pouvait prétendre à une reconnaissance institutionnelle… Pourquoi ne pas l’avoir jetée aux orties, comme Jacques Tardi ?

 

-         D’abord, parce que j’aime bien Jack Lang. Ensuite, parce que je n'ai pas pu me résoudre à refuser la décoration en souvenir de mon père, qui s'est engagé volontaire dans l'armée française en 1940. En récompense de quoi, après l'armistice de Pétain, les flics sont venus l'embarquer vers des colonies de vacances d'où il n'est pas revenu (il devait trop s'y plaire). link

 

Les mondes de Gotlib

 

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Exposition au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, à Paris 12 mars - 27 juillet 2014

 

« Né à Paris le 14 juillet 1934, Marcel Mordekhaï est le fils du peintre en bâtiment Erwin Tzvy Gottlieb et de la couturière Régine Berman, immigrés juifs de langue hongroise. L’artiste Gotlib est resté ce galopin qui a grandi entre les rues Ramey et Ferdinand-Flocon dans le XVIIIe arrondissement. Enfant caché pour échapper à la persécution antisémite dans la France occupée – son père, déporté, est assassiné à Buchenwald en février 1945 –, Gotlib sera marqué par cette expérience traumatisante.

 

Mais, fort des acquis de l’école française, il trouvera sa voie dans le métier de dessinateur. » link 

 

2- Une lettre de Pierre Leclerc

 

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Ce dimanche soir 16 mars, sur M6, le magazine « zone interdite » de Wendy Bouchard diffuse un reportage très intéressant et important, de 20 h 50 à 22 h 50.

 

Le titre annonce  un sujet « nouveau » et « féminin »...

 

Mais en fait, il s'agit de l'alternative qui se pose depuis 9 ans, pour tous les alcooliques, (et donc aussi pour leurs proches, parents, amis, dont vous pouvez faire partie) :

 

1) Soit les vieilles méthodes aux nombreuse rechutes, pour atteindre éventuellement l'abstinence définitive.

 

2) Soit le recours à un vieux médicament,  utilisé de façon nouvelle : le baclofène. Via un généraliste ou un psy, pour atteindre une précieuse « indifférence à l'alcool ».

 

Ce reportage, en 2 heures, devrait  apporter de quoi vous faire une opinion personnelle, sur un problème terriblement important, quand il se présente.

 

Ne vous reposez surtout pas sur une « autorisation temporaire » qui devrait être annoncée d'ici ce même « dimanche qui vient », dans les médias, au profit du baclofène :

 

- d'abord parce que les conditions de cette officialisation seront peut-être très tortueuses, après 9 années entières de tirs de barrage, télécommandés par les labos, contre un générique à 3 sous.

 

- ensuite parce que la diffamation du baclofène,  et sa prescription de travers, par la majorité de ceux  qui vivent à temps plein  de l'alcoolisme (alcoologues, addictologues,  cliniques de cure, ..) ne cessera pas pour autant.

 

Faites-vous une opinion, ça peut vous être utile un jour ! (peut-être apercevrez-vous 2 secondes ma maison, car ils sont venus y filmer une réunion nationale des « pro-baclo ».... Mais moi, je serai en Inde jusqu'au 27 mars, après 6 ans de combat quasi quotidien en faveur de ce médicament qui dérange tant d'intérêts ....)

 

 Pierre

 

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 3- Tant de haine ! Par Jacques Dupont du POINT

 

« Hubert de Boüard, patron d'Angélus (entre autres), alias Hubertus Magnus dans le livre d'Isabelle Saporta, cristallise les rancoeurs. Ce serait lui, le Docteur No, l'abominable cerveau de la machination qui, avec l'aide de quelques comparses, est devenu le maître du monde entre Dordogne et Barbanne. Peut-être. Cela facilite le récit. Mais de l'autre côté du grand fleuve, en Médoc, que s'est-il passé ? Dans les appellations communales de grand renom, pauillac, saint-julien, saint-estèphe, margaux, que sont devenus les petits propriétaires ? À Pauillac, les rares indépendants se sont fait dépecer par les grands groupes, et même des familles aussi fortement installées que les Cazes de Lynch-Bages ne peuvent pas suivre les enchères quand du foncier intéressant est à vendre. À Saint-Estèphe, la cave coopérative se vide de ses adhérents, et à Saint-Julien, en termes de crus non classés, on a vite fait le tour. En 1970, il y avait sur cette appellation 50 producteurs. Il en reste 15, dont... 11 crus classés ! » link

 

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13 mars 2014 4 13 /03 /mars /2014 00:09

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GNB est un obsédé de la peau… de la peau des raisins blancs bien sûr… mais aussi de toute peau qui se mange seule ou avec d’autres comme nous questionnait le curé à confesse à propos de l’acte de chair.


Ainsi vous comprendrez mieux le poids de son exhorte dans la préface de l’opus co-écrit avec Aurélie Portier La peau  dix façons de la préparer aux éditions de l’Épure : « Oser cuisiner toutes les peaux ! »


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Cuisiner les peaux encore un truc de bobos ! Va-t-on lui rétorquer dans les salons des bourgeois tout court du VIIe arrondissement.


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Ouais, ouais, pas tout à fait faux, mais le Guillaume, grand érecteur de la saucisse au couteau de Chevassieux link qu’a réponse à tout, leur cloue sitôt le bec avec l’argument qui tue « Oser cuisiner toutes les peaux, c’est rompre la monotonie des produits de l’industrie agroalimentaire avec son cortège de produits aseptisés et son prêt-à-manger ! […] Pour sortir des autoroutes du goût, la condition sine qua non est de cuisiner la peau rien que la peau. À ne pas confondre avec l’épluchure, l’écorce ou le zeste… »


Bon, bon, allez, ne chicanons pas, tous aux fourneaux pour vous colleter la préparation des fameuses peaux de bananes (pas celles bien sûr que se glissent gentiment par mots interposés les blogueurs qui s’adorent) C'est la recette 10 Muffins à la peau de banane.


À propos de peau, sans vouloir faire le ramenard, je n’ai pas attendu le Guillaume et sa charmante compagne pour me délecter de la peau dorée du poulet (recette 6 bonbons de peau de poulet) cuite sans une once de matière grasse bien sûr. Chaude ou froide, la peau des poulets de grains de mémé Marie c’était une vraie gourmandise, craquante…


En revanche j’ai toujours détesté, contrairement à ma grande sœur, la peau du lait (recette 8 petits pains à la peau de lait) ça m’asirait. En revanche, j’étais et je suis toujours capable de m’enfourner une belle tartine de pain chaud recouverte de crème crue.


Nos deux peaussiers, qui tiennent beaucoup à notre bonne santé, nous avertissent « pour exécuter cet entrechat culinaire, la peau ne doit surtout pas avoir subi d’opérations de chirurgie esthétique. Les fruits très lisses, trop brillants, sans aspérité sont à bannir car les produits chimiques de synthèse se concentrent dans leur peau. N’oublions pas qu’elle est un organe vivant et la première barrière contre les agressions. Le choix de matières premières d’origine biologique s’impose donc. Et pour qu’elles donnent le meilleur de leur potentiel aromatique, cela va s’en dire : il faut respecter les saisons. »


Le bon peuple naturiste n’en attendait pas mon moins de son guide suprême mais, toujours sans faire le moins du monde le ramenard, je me permets de faire de lui faire remarquer que le bio n’est pas forcément un exhausteur d’arômes, ni même la saison, c’est le temps qu’on a laissé à la plante, au fruit, à l’animal pour atteindre sa maturité. La nature quoi dans toute son expression et sa vérité, pommes ridées, navets tavelés et poulets potelés !


Bon public j’ai donc parcouru l’opus de nos jeunes peaussiers qui sont sans cesse en train de voyager et je me suis dit, dans ma petite Ford d’intérieur, « Tout ça est bel et beau mais, très franchement, je ne me vois pas me mettre au piano pour cuisiner des peaux et que j’étais en droit d’attendre du peaussier déluré GNB qu’il passât à l’acte. En effet, c’est bien beau d’aligner des mots sur les peaux mais rien ne vaut le geste du altier du cuisinier penché sur ses fourneaux et que jamais je n’ai goûté sa tortore alors que lui ainsi que toutes les Tronches de Vin ou presque savent combien on s’en met plein la lampe chez le Taulier. »


Nous disions, sur la cour de l’école, lorsque nous jouions au drapeau, « chacun pour sa peau » en clair ça signifiait que nous ne pouvions compter que sur nous-mêmes. Alors, dans la grande empoignade entre les naturistes et les anti-naturistes GNB est, sans aucun doute, celui qui défend mieux leur peau. Lui seul est capable, avec une foi qui ne saurait être qualifiée de mauvaise, de faire mieux que défendre ses liquides étranges qui ici sont oranges.


Sa passion, son culte de la peau ne pouvait que déboucher sur une balade dans la galaxie des vins de macération. Ceux pour lesquels le vigneron « laisse la peau des raisins en contact avec le moût bien plus longtemps que d’ordinaire ;  cela va d’une dizaine de jours à quelques années, contre un ou deux jours en moyenne pour les blancs classiques » nous précise-t-il dans sa préface.


Donc, très naturellement, chaque recette de peau de zébi est accompagnée d’un de ses vins orange dont raffole GNB. Y’a même un vin d’Ivo, l’homme qui séquestre mon couteau, c’est un blanc 2012 issu de la macération de cépages blancs entre 10 et 15 jours. Quand notre peaussier en chef nous concoctera un mouhalabier parfum peau d’avocat (recette 3) j’espère qu’il nous portera aussi les quilles d’Escarpolette Ivo.

 

« Le blanc de l'Escarpolette ! C'est la première année que j'en fais. Bien sûr, je le trouve bien bon mais surtout ce sont les premières parcelles que j'ai récoltées cette année, une récolte mémorable...  C'est un assemblage de muscat et de maccabeu qui subit une macération jusqu’à la fin des sucres, un peu comme en rouge. Du coup, on a un nez très, très exotique avec une bouche fraiche et tranchante. Le contraste surprend et j'aime ça ! »


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Désolé Aurélie de n’avoir causé que de GNB mais, comme il est un chouïa macho ça flattera son ego qui a bien du mal à dépasser la taille du mien. Pour vous le prouver je vais étaler ma culture comme de la confiture en me mettant dans la Peau de Curzio Malaparte, l’homme aux cent vies militant ambiguë des causes opposées, improbable mélange d’aventurier, d’affabulateur, de courtisan, de provocateur, de dandy, de diplomate guerrier, de Don Juan.


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Curzio Malaparte est un écrivain majeur, toujours lu mais un peu oublié. Les putes de Naples avec, sur le sexe, des perruques blondes pour aguicher les GI’s noirs, c’est en 1943, où correspondant de guerre et officier de liaison auprès des Alliés, il se trouve à Naples avec les troupes américaines venues libérer le pays. Malaparte avait le sens de l’image dans ses reportages comme dans ses romans, tels Kaputt (1944) ou la Peau (1946), ses deux œuvres les plus célèbres.


Dans la Peau Malaparte  entreprend une tragique odyssée à travers d’une Italie en ruine, livrée à la misère, au chaos, soumise aux plus viles exactions. Comme un écho au tumulte des hommes, le Vésuve entre en éruption, les animaux meurent au supplice, la terre se déchire. « De page en page, la complexité de ces destins happés par la brutalité de l'Histoire se déploie sous l'œil de l'auteur, intransigeant jusqu'à l'écœurement avec la cruauté des faits. Et c'est là la force de son récit : outre la beauté de son style, c'est sa capacité à s'indigner et à indigner le monde qui demeure remarquable. »


La Peau se clôt sur une phrase sibylline: «C'est une honte de gagner la guerre.» Mais le livre montre surtout combien il est honteux de la perdre. L'Italie des années 43-45 est une terre ravagée par la mort, la misère et l'humiliation.

 

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12 mars 2014 3 12 /03 /mars /2014 10:00

Le Paysan du Danube est la septième fable du livre XI de Jean de La Fontaine situé dans le second recueil des Fables de La Fontaine, édité pour la première fois en 1678.

 

 

Il ne faut point juger des gens sur l'apparence.

Le conseil en est bon ; mais il n'est pas nouveau.

Jadis l'erreur du Souriceau

Me servit à prouver le discours que j'avance.

J'ai, pour le fonder à présent,

Le bon Socrate, Esope, et certain Paysan

Des rives du Danube, homme dont Marc-Aurèle

Nous fait un portrait fort fidèle.

On connaît les premiers : quant à l'autre, voici

Le personnage en raccourci.

Son menton nourrissait une barbe touffue,

Toute sa personne velue

Représentait un Ours, mais un Ours mal léché.

Sous un sourcil épais il avait l'œil caché,

Le regard de travers, nez tortu, grosse lèvre,

Portait sayon de poil de chèvre,

Et ceinture de joncs marins. link

 

Notre Pousson de Catalogne, qui n’aime rien tant que de se poser en paysan, va goûter avec délice « Jusqu’à la lie » l’information qui suit que j’ai cueilli dans le Courrier International.


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ESPAGNE— La cave Marti Serda link a choisi une stratégie plutôt audacieuse pour appâter ses clients : les insulter. Mais pas n’importe comment, relève Yorokobu, car les noms d’oiseaux figurant sur la bouteille sont en catalan. « Seule une bouteille sur trois consommées en Catalogne est produite en Catalogne », indique le magazine espagnol.


L’initiative vise donc à attirer un public jeune et catalan, avec des insultes venant pour la plupart de leur univers : « En Catalogne, le capitaine Haddock et Vegeta sont considérés comme des grands ambassadeurs de l’insulte catalane grâce aux premières traductions de Tintin et Dragon Ball en catalan », remarque Albert Virgili, le concepteur du design. Et plus la bouteille se vide, plus les qualificatifs prennent du bouquet, passant par exemple de « flibustier » à « bachibouzouk ». 30 000 flacons de ce type devraient être produits en 2014, soit le triple de l’année précédente.


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Reste à notre éminent chroniqueur, qui taille de belles croupières aux catalans, à nous éclairer sur le contenu vineux de ces boutanches sommes toutes bien banales.

 

Ça va bouillir comme le proclamait Zappy Max !


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12 mars 2014 3 12 /03 /mars /2014 00:09

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J’en veux beaucoup au sieur ami Lalau de m’avoir accolé, dans l’une de ses chroniques gentiment consensuelle link, à Deux Ruines, qu’il ne faut pas confondre avec B&D ses tauliers. Son « un peu de tout » me dérange un peu, non que je fusse contre la diversité mais parce qu’il semble préconiser une forme de relativisme, très en vogue par les temps qui courent, en sous-entendant que toutes les opinions sont à placer sur le même plan.  C’est le consensus mou que lui-même d’ailleurs ne pratique pas lorsqu’il étrille la Sandrine Goeyvaerts par exemple.


La blogosphère est un média où n’importe qui peut entrer, émettre une quelconque opinion plus ou moins bien fondée, exister, durer, perdurer, dire tiout et son contraire, copier-coller, invectiver, car c’est un espace dans liberté sans régulation, sans filtre éditorial, sans réel modèle économique. C’est d’ailleurs pour cette raison que des journalistes patentés y postent des chroniques qui n’engagent pas leur rédaction.


C’est donc un média mais pas un média de même nature que ceux qui l’ont précédé et il ne faut pas s’étonner qu’il reproduise et amplifie toutes les tares et pratiques qui discréditent les médias traditionnels. De plus l’instantanéité, le désir de dégainer le premier, pas vrai Hervé, de faire le buzz induit des contenus creux, peu documentés, à la limite de la légèreté, du n'importe quoi. Le monde est alors binaire, les pour les contre, les bons et les méchants, les sachants et les ignorants…


Qu’importe, ne survivront, ne dureront que ceux qui, dans la plus grande sérénité, traceront leur route depuis longtemps entamée. Tout le reste n’est qu’écume sans lendemain et appeler à une sorte d’armistice c’est l’équivalent de pisser dans un violon.


Qu’il faille lire l’ensemble des opinions qui s’expriment sur un sujet avant de se forger sa propre opinion j’en suis le premier partisan mais, pour autant, ce ne doit pas déboucher sur le plus petit commun dénominateur, sorte de petit robinet d’eau tiède dans un monde de bisounours où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.


Car, tout le monde n’est pas beau, tout le monde n’est pas gentil, le déluge d’injures déversé sur Isabelle Saporta en est la preuve et Hervé tu as aussi subi ce genre de Lalau Bashing pour tes propos de « camionneur » sur la nouvelle star de la vieille RVF.


Si tout sur la blogosphère du vin n’était qu’une question de point de vue il nous suffirait d’agglomérer des opinions inconciliables, de faire des synthèses improbables à la façon des motions du PS, de faire semblant que le monde du vin est un bel ensemble de convivialité, de se congratuler de manière hypocrite, ça n'ajouterait qu'à la confusion et au discrédit.


En effet, un point de vue, c’est à la fois l’endroit à partir duquel on voit bien un paysage, c’est choisir un angle (viewing point) et une opinion, une façon de penser (point of view).


Cette dualité n’a rien d’innocente et elle permet d’affirmer aussi bien « De ce point de vue, vous avez raison. » qu’ «  À mon point de vue, cela est faux. »

 

Le débat, la confrontation des idées, exigent de la clarté, de la netteté, du tranchant parfois, du respect toujours sauf pour ceux qui sortent de la bienséance, invectivent, insultent.


Il est aussi une autre restriction d’importance concernant les intervenants sur la Toile dont la plume est serve, au service exclusif de la main qui les paie, pour moi ils se placent d’emblée hors-jeu et ils sont disqualifiés.


La presse du vin, les blogs de vin, souffrent trop du mélange des genres, de certaines adhérences peu compatibles avec la sérénité de l’expression de point de vue pour que l’exigence de clarté ne soit pas un impératif catégorique.


Non aux faux nez, à celles et ceux qui avancent plus ou moins masqués, libre à eux d’exercer leur métier mais qu’on ne vienne pas me demander d’être des leurs.


Les gens infréquentables je ne les fréquente pas, c’est mon droit, et je ne fais pas ami-ami avec eux sur Face de Bouc, je les vire.


Intolérance me direz-vous ?


Absolument pas, ignorer cette engeance ce n’est pas remettre en cause leur droit d’expression mais une simple mesure d’hygiène intellectuelle.


En dépit de mon goût pour la médiation, je ne suis pas un modéré comme je l’ai écrit ICI en mars 2009 link 


Certes, mon cher Hervé, certains sur le Net sont pathétiques, d’autres de mauvaise foi, mais pourquoi diable t’en inquiéter puisque ça ne censure pas ta liberté de pensée. Tu peux le regretter mais pourquoi préciser que tu n’as pas d’autre ligne rédactionnelle que l’air du temps, que tes coups de cœur ou tes indignations, aussi variées qu’instinctives. Que c’est ce que tu aimes dans le blog, le côté carnet de bord, le côté herbier, « choses bues », miscellanées.


Pourquoi te justifier en affirmant que l’on pourra trouver sous ta plume « autant d’articles pro-bio que critiques du bio, par exemple ;  autant de papiers à la gloire des AOC que de charges à leur encontre. On me taxera aussi facilement de jouer les antisystèmes que les béni-oui-oui, au gré des billets. »


Tu dis ne pas demander grand-chose : « juste d’être jugé sur pièces, et non en fonction de prétendues affiliations ou d’agendas secrets. »


Très amicalement je sens poindre sous tes phrases une grande envie d’être aimé du plus grand nombre et ça, cher Hervé, c’est demander l’impossible…


Comme le chante Tonton David :

 

Chacun sa route

Chacun son chemin

Chacun son rêve

Chacun son destin

 

Dites-leur que:

 

Chacun sa route

Chacun son chemin

Passe le message à ton voisin...

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11 mars 2014 2 11 /03 /mars /2014 09:11

Notre vision de la Chine et des Chinois est trop souvent empreinte d’a priori, de lieux communs, de craintes inconsidérées, alors pour se forger une opinion plus juste rien ne vaut la lecture de certains médias chinois qui ne sont pas aux ordres des autorités. C’est le cas du NANFANG RENWU ZHOUKAN (SOUTHERN PEOPLE WEEKLY) | TAN RENWEI qui cultive pertinence et impertinence.


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Les Chinois dégrisés dans le Bordelais link


« […] Torture infinie. Le célèbre œnologue français Stéphane Derenoncourt accuse les Chinois d’être aveuglés par l’argent. “Je suis aujourd’hui sollicité une fois tous les quinze jours par des Chinois qui ont investi en France, mais aussi pour aller faire du vin en Chine. J’ai toujours refusé. Pourquoi ? Parce que tous les projets que l’on m’a soumis sont animés par la volonté de faire de l’argent, pas par l’envie de produire des vins de qualité. Je n’ai personnellement pas envie de voir certaines appellations bordelaises se transformer en Chinatown, ce qui ne manquerait pas de provoquer la rupture de certains équilibres.” On en est loin : 60 sur 7 000 domaines. Que ce soit par leur nombre ou leur surface totale, ces “châteaux” représentent moins de 1 % du terroir bordelais. Mais la présence chinoise est sciemment amplifiée par les journalistes. Les vins de Bordeaux ont eu de tout temps une coloration internationale […]


Les Chinois qui « mettent sur le même plan la consommation de vin et celles de Coca-Cola ou de Sprite » ont du mal à comprendre le caractère viscéralement sacré du vin pour les Français, tout le cérémonial qui entoure sa consommation et l’importance de la culture œnologique en France. Pourtant, les Chinois savent jouer la carte de la culture à leur manière. Dans leur présentation des vins de Bordeaux importés de leur château français, ils aiment s’étendre longuement sur l’histoire de leur vieille demeure. Aux yeux de Maxime Lu, les grands crus sont fermés aux Chinois en raison de leur prix élevé, de l’écart culturel entre l’Orient et l’Occident et de conceptions du management très opposées. De juillet 2012 à juillet 2013, 314 millions de bouteilles de bordeaux ont été écoulées à l’étranger. Plus d’un quart ont fini dans l’estomac de Chinois. Si le bordeaux ne constitue qu’un des dix grands terroirs français, c’est celui qui jouit de la plus grande renommée et qui a la production [AOC] la plus importante. De plus, si le vignoble bordelais a tapé dans l’œil des hommes d’affaires chinois, c’est qu’ici les transactions sont faciles alors que, dans d’autres régions, les étrangers ont beaucoup plus de mal à prendre pied à cause des mentalités plus fermées. L’année 2012 a marqué un tournant pour ce qui est des acquisitions de vignobles par des Chinois. Fin août de cette année-là, Louis Ng Chi Sing, un magnat des salles de jeu de Macao, rachetait le célèbre domaine bourguignon de Gevrey-Chambertin [2,3 hectares] et son château vieux de plus de huit cents ans pour la somme de 8 millions d’euros.

 

« Rendre leur dignité aux citoyens » par Pu Zhiqiang link


-        Vous ne pouvez détenir la moindre parcelle de pouvoir ; en revanche, vous obtenez un peu la parole…


-        Il m’arrive parfois de plaisanter en expliquant ce qu’est la “défense des droits” [mouvement pour la défense des droits individuels par l’application de la loi, qui s’est développé en Chine depuis une décennie]. D’abord, il faut savoir soulever une pierre sans la laisser retomber ses propres pieds ni sur ceux des autres, l’idéal étant de réaliser cette opération sans écraser aucun pied ni non plus se faire de tour de reins…

 

Malheureusement, nombreux sont les militants pour les droits civiques qui ont le défaut de se laisser retomber la pierre sur les pieds ! Imaginez, vous êtes avocat, votre mission consiste à aider les autres, mais la cause est sans espoir. Or ceux qui font quand même appel à vous ne le font pas pour voir leur responsabilité pénale aggravée ! C’est pourquoi, dans chaque affaire, il faut veiller à rester très professionnel.


« L’auteur plaide depuis une dizaine d’années dans des affaires de presse et de liberté de parole. Défenseur de l’artiste dissident Ai Weiwei et du militant Tan Zuoren, qui œuvrait pour la vérité au sujet du tremblement de terre du Sichuan, lui-même combattant le système de rééducation par le travail (voir CI n° 1153, du 6 décembre 2012), il a été l’un des premiers signataires de la Charte 08, qui demandait une réforme de la Constitution chinoise, pour la rédaction de laquelle le Prix Nobel de la paix Liu Xiaobo est actuellement incarcéré. En février 2013, Pu a publié sur son compte de microblogging un message dénonçant l’action de Zhou Yongkang, chargé de la sécurité au Comité central, comme une atteinte au pays et à son peuple. L’avocat faisait explicitement référence à la répression du mouvement de Tian’anmen (auquel il a participé) et à celle des adeptes du mouvement spirituel Falungong. Depuis, tous ses comptes de microblogging ont été fermés. »

 

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11 mars 2014 2 11 /03 /mars /2014 00:09

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Ma chronique du jour pourrait se résumer à ce simple constat concis et plein d’immodestie : « S’il est quelqu’un qui sait comment ça se passe dans les allées du pouvoir c’est bien moi ! »


Les 2 ruines et consorts ne sont que les copains et les coquins qui chassent en meute baveuse pour rabattre le gibier du maître. Crédibilité zéro !


Quant au pauvre localier, d’un Sud-Ouest qui compile d’ordinaire comme l’ensemble de la PQR les dépêches AFP, c’est selon une jurisprudence constante de sa part la stratégie du toutou couché. Ma bonne dame il ne faut pas fâcher les parrains ! Z’ont toujours raison ces gens-là même quand le Conseil d’Etat met le doigt sur leurs turpitudes link. Les hauts parleurs n'intéressent pas les lecteurs de la presse écrite, du moins ceux qui leur restent.


Désolé, moi, on ne me la fait pas sur le mode du bon et brave homme qui a fait don de son corps et de son si précieux temps au bien commun de l’appellation saint-émilion, un quasi-saint ayant en sainte horreur, les honneurs, les splendeurs, les ors des soupentes officielles. De mon temps, jamais ce personnage n’aurait accédé au Comité National de l’INAO.


Alors, contre la charge violente des affidés et des zélotes, oui j’affirme, sans risquer d’être contredit, qu’Isabelle Saporta a puisé à la meilleure source de Saint-Émilion pour écrire ce qu’elle a écrit sur le fameux classement. Sa «gorge profonde», connue de tous, est, sans contestation aucune, le meilleur connaisseur de l’appellation et son dossier est en béton armé. C’est sans doute l’unique raison de la violence de ses détracteurs.


J’affirme aussi, et ce n’est pas nouveau, que jamais au grand jamais des Ministres de la République n’auraient dû apposer leur paraphe au bas du texte organisant la procédure de ce classement en parfaite contradiction avec l’esprit d’une appellation. Ils ont ainsi couvert une opération purement mercantile et l’INAO, garant de la philosophie des AOC, n’avait rien à faire dans cette galère.


Si je ne vais pas au-delà de mon affirmation liminaire, 2 raisons :


-         Je ne suis pas délié de mon devoir de réserve ;


-         Une procédure pénale est pendante.


Mais comme l’écrit Jacques Dupont dans son billet du POINT, même si comme lui je considère que le livre d’Isabelle Saporta s'apparente à un grand bric à brac, genre vide-grenier, ce n’est pas pour autant que je néglige ce qu’elle a accumulé, certes seulement à charge, mais y avait-il matière sur ce sujet à procéder différemment. Les faits sont têtus et ce ne sont pas les invectives qui me le feront oublier.link


« Que de bruit et de fureur, en effet, sur papier et sur la toile depuis la publication de "Vino business" ! Coups de menton, invectives, insultes. Il en est même un pour suggérer que le meilleur qualificatif pour désigner Isabelle Saporta tient en six lettres... Loin de nous l'idée que l'auteur impulsif d'une telle saillie puisse être désigné en trois lettres mais en préambule au 8 mars, journée de la femme, c'était un peu maladroit...


On peut se demander, à la lecture de ce tir de barrage, quelles en sont les causes ? Isabelle Saporta se livre à une sévère critique du classement des saint-émilion de 2012. C'est même le cœur du bouquin. Mais quoi, elle ne s'attaque pas à la veuve et à l'orphelin. Les gens mis en cause sont puissants, influents et disposent largement des moyens de se défendre, sans avoir besoin d'auxiliaires. Hubert de Boüard, cible privilégiée du bouquin, a réussi à faire grimper un archevêque en haut d'une grue pour bénir les cloches de son cru Angélus. On imagine qu'il est en capacité de réunir quelques arguments. Que lui est-il reproché dans ce livre ? D'avoir, à l'aide d'un cumul de présidences syndicalo-viticoles sous le couvert d'une défense des intérêts collectifs des producteurs de Saint-Emilion, surtout privilégié les siens. Concept à la mode. Pourquoi ces gens se sentent-ils obligés de voler à son secours avec une telle virulence ? Quel lien les unit ? Enregistrements secrets, compte caché à Bornéo, passion amoureuse inachevée, enfant caché... Que fait Closer ? On veut les photos... »

 

Lire l’intégralité ICI link 

 

Pour ne rien vous cacher chers lecteurs avant de partir en Normandie voir mes laitières j'avais commis une chronique assez féroce titrée Tonton pourquoi tu tousses... mais de retour à la maison je me suis dit Taulier ne cède à l'extrême plaisir de te faire plaisir : ces gens-là n'en valent pas la peine...

 


Tonton pourquoi tu tousses par jlhuss

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10 mars 2014 1 10 /03 /mars /2014 09:00

Je sais, je sais, vous allez me traiter de vieux bobo des villes mais j’assume sans problème mon goût immodéré pour le développement de la vélocité dans la cité. C’est un art de vivre qu’il est de bon ton de moquer lorsqu’on a le cul posé sur le siège de sa bagnole en ville, coincé dans un embouteillage, klaxonnant comme un dément, stressé, irrité, pianotant nerveusement sur son écran. Je ne m’exclus pas de ce groupe puisqu’ayant une petite auto il m’arrive, les jours de pluie, de subir les avanies de la circulation difficile dans Paris. Cependant je suis totalement no klaxon !


Donc samedi sous un beau soleil, l’an dernier à la même époque il neigeait, je baguenaudais tout en haut de la rue des Martyrs où se tenait sur les trottoirs une brocante. Bien évidemment quelques automobilistes exerçaient leur art de la hargne coincés qu’ils étaient dans ce capharnaüm. Je venais de discuter avec une amie de son envie de s’acheter une trottinette pour se rendre à son travail situé à une trentaine de minutes à pied de son appartement. Moi je suis 100% vélo mais ses arguments tenaient la route, surtout celui de pouvoir garer l’engin chez soi.


Bref, zigzagant entre les étals des brocanteurs je vis soudain surgir devant moi une grande et jolie fille, vêtue d’orange, juchée sur une drôle de trottinette dotée d’un bac à provisions à l’avant.


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Vous me connaissez je l’ai abordé poliment pour lui demander où elle avait acquis cet engin d’un nouveau type.


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Bonne pioche : Alix Armour assurait en ce lieu de boboland la promotion à Paris du NIMBLE ™ Cargo Scooters. Lire son interview ICI link Alix Armour, du design industriel au Nimble Cargo Scooter. Nimble Cargo Scooters est une start-up née en Californie.


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Pour ceux qui seraient intéressés je leur conseille de se rendre sur le site link  ou sur Face de Bouc link c'est très bien fait... Après la promotion de Fietsvak sur la carte, les Nimble seront dispos par le biais de magasins qui revendront plus cher (350-360€) donc c'est le moment d'en profiter !


À propos de Nimble (traduction libre du site)


« Si vous avez déjà essayé de transporter deux sacs d'épicerie ou une caisse de bière tout en conduisant votre moto, vous savez que ça peut être assez pénible. Porter une pastèque est bien pire. Quoi qu'il en soit, nous avons commencé la construction de scooters de fret parce que nous pensions que c’était la meilleure manière de faire vos courses.


Bien qu'il soit possible de modifier votre vélo avec de grandes grilles, plusieurs paniers, ou une remorque volumineux, vous ne pouvez pas le faire entrer dans le supermarché avec vous, monter un escalier facilement, ou circuler sur un trottoir bondé. Aussi beaucoup de cyclistes ne veulent pas ajouter tout ça à leur véhicule $ 2500 de l'ère spatiale.


Dans cet esprit, nous avons créé la première production scooters de fret du monde. Nous n’avons pas pour but de remplacer la bicyclette pour les trajets plus longs. Au lieu de cela nos scooters sont une excellente façon de transporter vos affaires pour aller à la boutique, faire des livraisons, travailler dans un entrepôt, etc. »


Bien évidemment les rats des champs vont me dire que ça ne les intéresse pas sauf que pour ceux qui mettent du vin dans de belles bouteilles, au cul lourd parfois, ce petit engin me semble idéal pour les urbains se rendant chez leur caviste : pas besoin de se garer,  de plus ils pourraient alors sans peine y déposer leur carton de vins et le transporter jusque chez eux.


Ce serait bon pour le petit commerce urbain, ne croyez-vous pas ? Une version électrique va aussi exister en 2014.


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10 mars 2014 1 10 /03 /mars /2014 00:09

Sur Face de Bouc méfiez-vous des faux amis, virez-les avant qu’ils ne viennent déposer leurs déchets sur votre mur. Ils pullulent, prolifèrent, font disent-ils de l’humour à deux balles, lourds, gras ils passent leur temps à tenter d’oublier la vacuité de leur petite vie. C’est simple comme un clic et ça fait du bien de les renvoyer au néant de la Toile.


Mais il est aussi de faux-amis plus redoutables encore ce sont des mots appartenant à deux langues différentes et qui ont entre eux une grande similitude de forme mais dont les significations sont différentes.


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Litre en italien se dit Litro alors pourquoi diable m’obstinai-je à dire au grand Philippe, qui vend du vin au Lieu du Vin aux abords du Père Lachaise, que je souhaitais qu’il me gardât un Litrio ?


Étais-je la victime d’un acte d’érection de faux-ami en traduisant litre par Litrio ?


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Je le crus jusqu’au moment où remonta de ma mémoire une histoire, une histoire vraie comme on n’en vit plus dans notre vie bien propre et bien sage. Elle eut pour décor la crèmerie-restaurant Chez Rosalie, au 3 rue Campagne Première. C’était l’âge d’or du Montparnasse des artistes, Rosalie Tobia, une romaine, qui au temps de la splendeur de ses appâts fut le modèle favori du maître des pompiers, le peintre Bouguereau, l’âge venant, s’épaississant, a acquis pour 45 francs* une petite crèmerie où elle installe 4 tables et ce qu’il faut de tabourets.


Et cette histoire je l’avais conté le 16juin 2008 sur mon petit espace de liberté. « Litrio, Amadeo, Rosalie, le Préfet de Paris : le vin des artistes »


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Je vous livre les deux premiers paragraphes pour percer l’énigme de Litrio mais pour la chute de l’histoire, très savoureuse, extraordinaire même, il vous faudra vous reporter à la chronique originale, par ailleurs illustrée d’une iconographie d’époque, ICI link 

 

Belle journée à tous, je suis aujourd’hui en Normandie pour compter et conter mes vaches à lait…

 

Pour les petits curieux pour mieux connaître le Litrozzo allez ICI link lire la chronique « Mémoire du Taulier pour la réhabilitation du litron : le populaire n’est pas forcément vulgaire ! »


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9 mars 2014 7 09 /03 /mars /2014 07:00

Avec la séquence Buisson Adeline m’a soumis à la question sur les us et coutume de la maison. Comme le soleil pointait le bout de son nez nous sommes allés à pied jusqu’au Jardin du Luxembourg et nous nous sommes assis sur les fauteuils en fer autour du grand bassin. J’ai embrayé :


-         Ce qu’il faut savoir c’est que le Canard Enchaîné est sur le bureau des Ministres ou autres happy few la veille de sa parution, c’est une tradition du palmipède d’informer ce beau monde de la tuile qui va leur tomber sur la gueule. Imaginez leur tronche, branle-bas de combat, tout le monde sur le pont ou aux abris c’est selon, éléments de langage, partage des rôles, les communicants carburent. Le coup du magnéto planqué de Buisson ça fait un bail que nous l’attendions dans la Grande Maison. Ceux qui croient au journalisme d’investigation se font des illusions, ça n’existe que par nous les fouilles merde des bas-fonds. Nous sommes les passeurs d’informations, nous distillons, nous choisissons le bon canal, sacré petite revanche des sans-grades face à la morgue de ceux qui se croient au-dessus des lois. Ils nous arrivent aussi de manipuler, de monter de mauvais coups, telle l’affaire Markovic. Ses instigateurs voulaient barrer la route de l’Elysée à Pompidou. Viansson-Ponté dans son histoire de la République gaullienne écrira que « l’ennemi appartient à la famille, tapi dans l’obscurité, manipulant les cartes et truquant la partie. » Pompidou a tenu bon mais il savait, ou croyait savoir d’où les coups venaient. « Capitant par bêtise, Vallon par méchanceté et Couve a laissé faire. » avait-il confié à son ami Michel Bolloré avec son art de la formule choc. Dans son livre « Pour rétablir la vérité » Pompidou écrira « Ni place Vendôme, chez Capitant, ni à Matignon chez M. Couve de Murville, ni à l’Elysée, il n’y a eu la moindre réaction d’homme d’honneur. » Un biographe du jeune loup Chirac l’affirmait « on sait que Georges Pompidou à toujours gardé sur lui, dans son portefeuille et écrite à la main, la liste de ceux qui, selon lui, avaient eu une responsabilité dans cette odieuse calomnie ». D’après lui trois noms, dont celui du Secrétaire-Général de l’Elysée. »


Nous sommes allés prendre un chocolat chaud près du manège pour enfants.


-         Patrick Buisson a toujours été du pain béni pour nous les poulets de l’ombre, un comploteur névrotique, arrogant, suffisant, tellement sûr de son immense et réelle supériorité intellectuelle par rapport à la piétaille politicienne, grisé par sa position d’homme qui murmure dans l’oreille du Prince, obséquieux, lèche-bottes par devant, méchant par derrière, mais aussi rien qu’un pauvre minable amateur qui laisse traîner les traces de ses forfaits. Dans notre misérable traque de l’info l’important c’est de repérer le point faible de la cible, d’attendre, jamais se précipiter et souvent de ramasser le paquet-cadeau tout ficelé. Ensuite, si besoin est, on fait fuiter en direction du bon canal, celui qui pourra rendre de menus services si besoin est. Le Buisson ça faisait un sérieux moment que nous l’avions ferré, que nous détenions la bombe incendiaire, notre arme de destruction massive. Comme me le disait récemment un vieux de la maison venu me rendre visite à Sainte Anne « faut vraiment être couillon pour faire confiance à un Patrick Buisson… ». Dans l’un de ses fameux enregistrements dans une conversation avec Goudard le publicitaire il se réclame des camelots du Roi, ceux qui assuraient le service d’ordre de l’Action Française de Maurras. Tiens écoute :


JEAN-MICHEL GOUDARD : Sans nous, il ne le fait jamais. (NDLR : prendre des décisions)

 

PATRICK BUISSON : Jamais. Ça c’est sûr. Ça fait quand même trois quatre fois que je reviens à la charge depuis un mois…

 

JEAN-MICHEL GOUDARD : Ah ouais, ah ouais. Le grand moment, c’est il y a quatre ou cinq jours quand tu balances…

 

PATRICK BUISSON : … L’immigration.

 

JEAN-MICHEL GOUDARD : oui.

 

PATRICK BUISSON : Non mais attends, moi je ne suis pas du genre à subir et à attendre que les autres… Il était temps, il était temps.

 

JEAN-MICHEL GOUDARD : Plutôt que de faire se demande Pierre (le sondeur Pierre Giacometti, NDLR), qui n’arrivait à rien… Trois heures pour discuter de la strat’… Là on a joué notre rôle vraiment, dans le style de Nicolas. C’est ce qui se passe dans les 8 jours. D’accord, mais il y a un vrai tournant politique.

 

JEAN-MICHEL GOUDARD : Et quelque part on revient aux fondamentaux.

 

PATRICK BUISSON : Ah bah On revient aux fondamentaux. Pas quelque part. C’est pour ça qu’il ne faut pas qu’il émascule le propos sur les périls. Et l’autre la, le Pierre, dire « oui mais l’intégration »… c’est ça. Au moment où…

 

JEAN-MICHEL GOUDARD : Il est gentil euh Nicolas… Quand il a discours bouclé, il veut encore rajouter un truc qui rassemble, le rassemblement etc… entre toi et moi… ça n’a rien à foutre là..

 

PATRICK BUISSON : Mais rien à foutre, et l’intégration non plus. Au moment où il en arrive 500 000 de plus et on n’a pas intégré les six millions qu’on a.

 

JEAN-MICHEL GOUDARD : c’est un vrai euh…  Giscardien.

 

PATRICK BUISSON : Oui !

 

JEAN-MICHEL GOUDARD : c’est pas un gaulliste…ben toi t’es pas gaulliste non plus…t’es comme papa…

 

PATRICK BUISSON : Nooon…exagère pas …gaulliste c’est …le Général de Gaulle, c’est un général de guerre civile… Il a pas hésité à faire tirer…

 

JEAN-MICHEL GOUDARD : Mais est-ce que tu te sens gaulliste ? Non… Tu te sens ailleurs…

 

PATRICK BUISSON : Non c’est pas ma référence si tu veux mais en tout cas c’est un homme d’action et puis c’est un homme de décision.

 

JEAN-MICHEL GOUDARD : C’est quoi ta référence ?

 

PATRICK BUISSON : Ma référence ? Profondément ? Moi je suis le fils d’un camelot du roi. Je suis monarchiste, je suis royaliste.

 

JEAN-MICHEL GOUDARD : Enfin les rois…

 

PATRICK BUISSON : Oui mais d’accord…mais c’est ma culture, voilà.


-         C’est la droite dure, impitoyable et comme le fait remarquer dans Slate.fr Frédéric Lowenfeld « Qu'un homme au passé si peu républicain ait pu, l'espace de quelques années, devenir le maître d'œuvre du discours d'un président de la République nous éclaire aussi sur la fragilité idéologique de ce qui reste de la famille gaulliste et démocrate-chrétienne. Cette amnésie, ou plutôt ces lacunes, ont laissé la droite républicaine vidée de ses anticorps, offerte complètement à un discours extérieur qui peu à peu s'est substitué à celui qu'elle tient depuis la Libération. Au cœur de cette substitution, la redéfinition du concept de peuple a constitué une véritable clef de voûte autour de laquelle s'est constitué le nouvel édifice idéologique de la droite.

 

Patrick Buisson a été l'un des initiateurs visibles d'un mouvement invisible beaucoup plus profond de recomposition historique qui s'accomplit selon un déplacement de l'axe central bonapartiste non plus vers l'orléanisme de l'ancienne UDF qu'il a en partie absorbé, mais vers une nouvelle synthèse avec un néo-légitimisme qui va de Marine Le Pen à la Droite populaire. Le peuple qu'a invoqué Nicolas Sarkozy n'était tout simplement plus le peuple républicain, mais cet autre peuple, fantasmé, rêvé et véritablement introuvable, qu'a conceptualisé l'extrême droite contre l'idée républicaine, celui de Maurras, et sa campagne, quoique formellement excellente, buta sur l'impossibilité structurelle d'obtenir une majorité en France sur le peuple de substitution auquel il faisait référence. » link

 

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