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19 mars 2014 3 19 /03 /mars /2014 00:09

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La seule évocation de la proposition d’un vin nature peut provoquer des boutons dans la population des hauts dégustateurs patentés.


Mais à quoi ça sert un haut dégustateur patenté ?


À écrire des commentaires et à noter des vins pour que des amateurs les lisent.


Fort bien, mais les autres buveurs, l’immense majorité des consommateurs de vin ils sentent le gaz ?


La réponse est oui et tout le monde s’en satisfait, y compris les blogueurs.


Oui mais les hauts dégustateurs patentés vont m’objecter que du côté des vins nus ça n’a aucune espèce d’importance vu que ce sont là des vins de bobos.


Objection votre honneur comme le disent les lawyers dans les séries américaines !


En êtes-vous si sûr ?


Bien sûr que non dans la mesure où madame et monsieur tout le monde n’a guère la voix au chapitre : t’as pas vu un sondage dans la RVF sur cet important sujet ?


Non, mais y’a jamais de sondages dans la RVF z’ont pas les moyens.


Pour pallier ce manque grave je vous propose un test original : la démonstration par la méprise.


Je m’explique. C’est une histoire authentique.


Dans le réfrigérateur 2 bouteilles de blanc attendent sagement : l’une pour être convoyée vers un dîner en banlieue, l’autre pour être dégustée par le Taulier.


La première est un excellent blanc de Provence de facture traditionnelle Grand Boise ; la seconde est un vin nature italien Litrozzo.


Le samedi soir, l’une des bouteilles est prélevée dans le réfrigérateur pour être convoyée vers le dîner en banlieue. Précision, les futurs consommateurs de cette bouteille ne sont pas des amateurs de vin mais des consommateurs normaux qui aiment qu’un repas entre amis soit arrosé d’un bon vin.


Bref, dirait Pépin, le lendemain le verdict est tombé dans l’oreille du Taulier « Dis-donc il était super bon ton vin blanc. Nous nous sommes vraiment régalés… »


Étonné, votre Taulier va inspecter l’intérieur du réfrigérateur. Qu’y trouve-t-il ? La bouteille de Grand Boise qui n’a pas fait le voyage en banlieue.


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Morale de l’histoire : « des consommateurs normaux qui aiment qu’un repas entre amis soit arrosé d’un bon vin ont apprécié et se sont régalés d’un vin nature… »


La démonstration par la méprise vaut tous les baratins boursouflés de certains hauts dégustateurs patentés…


Qu’en pensez-vous, vous ?


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18 mars 2014 2 18 /03 /mars /2014 10:00

Comme mes nouvelles fonctions de concierge au village de Saint-Emilion où, sans prétention les « braves gens » n’aiment pas que les autres suivent une autre route qu’eux, ne me laisse pas le temps de m’occuper de l’autre rive, la gauche bien sûr (les détails ICI link ) j’externalise.

 

C’est très tendance d’externaliser mais, en ce cas, il vaut mieux confier ses intérêts à des gars compétents, ce qui se traduit en langage cru du Taulier qu’il vaut mieux éviter de s’adresser à Deux Ruines.


Moi je préfère les 2 Dupont, pardon « I have the dream » : Jacques Dupont et Olivier Bompas qui vont du même pas même s’ils fabulent avec le lièvre et la tortue…


Des forçats les 2 gars, ils se sont tapés tous les 1855 du millésime 2009 pour la seconde fois « Quatre ans après avoir dégusté « en primeur », c'est-à-dire en avril qui suit la vendange, les grands crus classés du Médoc - des vins en cours d'élevage, pré-adolescents - il nous semble intéressant de revenir sur ces mêmes crus mais cette fois embouteillés, assagis. Il est assez étonnant de voir comme ce millésime 2009, de très grande qualité, un de ceux que l'on pourrait qualifier à juste titre d'exceptionnel, engendre des vins déjà délicieux pour une bonne part même s'ils sont loin de l'apogée. Avec une réserve cependant. On remarquera que sur les appellations les plus "austères", pauillac ou saint-estèphe, nos notes sont souvent un peu inférieures à celles délivrées en 2010. Sur ces terroirs, les vins sont plus refermés, moins gracieux pour le moment et demanderont plus d'attente que ceux de margaux ou haut-médoc. »


Cette seconde dégustation a eu lieu en janvier 2013.


« Le cabernet tortue, le lièvre merlot »


 « Le raisin ne se résume pas à des courbes, des relevés et des statistiques. Il a sa vie à lui, avec ses petits soucis et ses humeurs. Deux grands cépages s'affrontent où plutôt se complètent à Bordeaux : le cabernet-sauvignon, timide, boudeur, tardif, un peu protestant nordiste. Et le merlot, enjoué, exubérant, précoce, festif, davantage catholique sudiste pour continuer dans la métaphore climato-religieuse généralisante.


Pour les comparer, on pourrait aussi utiliser La Fontaine, son lièvre et sa tortue. Le cabernet tortue a démarré lentement, a mûri calmement, profitant au maximum du soleil, des nuits fraîches et des rares épisodes pluvieux. Le lièvre merlot s'est lancé tôt, ventre à terre, s'est heurté au stress hydrique, s'est essoufflé, et sa fin de course fut davantage problématique. « Le merlot avait de la peine à mûrir. Les sucres ont été mûrs très vite, mais pas les polyphénols, et la pluie de septembre n'y a rien changé pour les merlots, alors qu'elle a été bénéfique pour les cabernets », raconte Philippe Delfaut, de Château Kirwan, à Margaux. »


Notes et verdicts  des 2 fabulistes ICI : Promesses tenues link

 

Y'a chez le lièvre de la vidéo ci-dessous un petit côté Norbert Le Forestier et ses déboires... à voir donc


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18 mars 2014 2 18 /03 /mars /2014 00:09

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De mon temps de concierge parisienne, avant les digicodes, on disait un pas de porte, maintenant y disent un « hub » du côté de Saint-Émilion. Au début je n’ai pas très bien compris pourquoi mais très vite mon petit doigt m’a dit que là-bas, depuis qu’une certaine Saporta avait craché dans le bouillon et séduit puis trahi le Grand Jurat, tout devait passer par lui afin de recevoir son Nihil Obstat.


Bref, moi qui ne suis qu’une cancanière née, qui fait ses délices des ragots les plus gratinés, j’ai donc décidé de tenir un « hub » officiel de tout ce qui se raconte au village.


Ben oui j’en avais un petit peu marre des potes de Norbert Le Forestier – ne pas confondre avec Maxime – qui peuvent tout se permettre, même d’insulter un auteur parce que c’est une nénette, et surtout de me faire dire ce que je n’ai jamais écrit.


« Vos gueules les mouettes ! » que  je leur dit.


Et de leur appliquer à ces plats courtisans la célèbre saillie d’Éric Cantona  « Quand les mouettes suivent un chalutier, c’est qu’elles pensent qu’on va leur jeter des sardines. »


Comme de bien entendu, toute « gorge profonde » bien informée est la bienvenue pour alimenter mon « hub » saint-émilionnais, discrétion assurée il n’est pas écrit buisson sur mon front.


Je vous propose donc le N°1 de mon « HUB »


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No consultant via JM.Quarin chronique 168


Jean-Marie Quarin fait partie de ceux qui ont parlé à Isabelle Saporta. Je m’inquiète pour lui, va-t-il être excommunié ?


 « Avec d’autres amis nous avons ouvert une bouteille d’Ausone 1990, à l’expression rigide (noté 15 // 87). Je me souviens très exactement de ma dégustation de ce vin avant et après sa mise en bouteilles. Il brillait par ses nuances et sa complexité. Je ne les retrouve plus. Je parlais librement cette semaine avec Alain Vauthier (il n’a pas fait ce vin) de cette modification de comportement. Au milieu des années 1990, il a commencé à comprendre qu’il fallait ouvrir les caves d’élevage dans le calcaire et non pas les fermer comme on cherche à le faire dans les chais de surface. Pour lui l’hygrométrie faisait baisser le degré d’alcool. Aujourd’hui, il va même jusqu’à chauffer cette cave naturelle, la déshumidifie et se méfie terriblement de toutes les manipulations du vin faites à basse température à cause de la dissolution d’oxygène et le risque de perte aromatique.


Dans cette approche pointe un fait nouveau : la remise en cause de l’expérience communément admise, celle des voisins ou des confrères, pour identifier ce qui fait sens dans la qualité de son propre vin. Dans un monde du vin très industrialisé comme celui de Bordeaux, qui doit répondre à tant d’attente, demandons-nous comment peut exister le temps de l’observation, celui qui induit une conduite particulière et adaptée à son cru. C’est probablement dans cet esprit que Pierre Olivier Clouet, jeune dirigeant technique de Cheval Blanc aime à dire : « à Cheval Blanc, il n’y a pas de consultant ». Sous-entendu, nous devons bâtir notre expérience et faire fi des conseils standardisés et des recettes. Voilà un fait nouveau. »


La fausse-noblesse, noblesse d'apparence via une « gorge profonde » 


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« Un certain Norbert du Bois de la Broussaille est allé chez son voisin qui a une ferme avec toutes sortes d’animaux. Il était invité pour la tue-cochon et les préparatifs culinaires qui s’en suivent. En arrivant il a bien vu le cochon avec sa petite queue en tire-bouchon et son groin-groin.


Puis il y a eu le meurtre de l’animal. Ils ont alors procédé au découpage et commencé à faire les jambons, les boudins, les pâtés, etc.


Combien de bouteilles ont été bues durant la journée, personne ne le saura…


Le soir quand, tant mâle que mal, il est parti pour rentrer chez lui, il était ivre, il voyait double…


C’est ainsi qu’il a vu que le porc avait deux groins !


Avant de repartir Norbert a buté dans la poubelle et l’a renversée. Il a alors balbutié à son voisin :


-        T’inquiètes donc pas, j’essuie partout


Extrait de l’Encyclopédie de la fosse noblesse&associés dans la collection « Un pour tous, tous purin »


En ventre chez tous les blogueurs à part ayant pognon sur cru »

 

 

« Pierre-Marie Dioudonnat, né en 1945, est un écrivain, historien prosopographe, et éditeur français, spécialiste de l'histoire des noms de famille.


« Le nom de Pierre-Marie Dioudonnat est étroitement associé à son Encyclopédie de la fausse noblesse et de la noblesse d'apparence, qui recense de la manière la plus exhaustive possible les nombreuses familles françaises dont le patronyme actuel présente une apparence nobiliaire sans avoir, en fait, jamais appartenu au Deuxième Ordre (sous réserve de la preuve du contraire). On parle désormais du Dioudonnat, comme on dit le Valette ou le Bottin.


Le Dioudonnat recense les familles qui ne sont pas de noblesse française à titre de noblesse d'apparence. S'intéressant à la seule noblesse d'origine française, le Dioudonnat ne considère que les familles non reconnues comme telles par l'ANF, en considérant toutefois les différences existant entre les familles de noblesse inachevée, les familles dont certains membres ont été qualifiés d'écuyers sous l'Ancien Régime, les familles d'ancienne bourgeoisie et les familles en mal de reconnaissance sociale...


«  Pour tuer des hommes, on commence par les priver de nom. Exister, c’est avoir un nom. En changer, c’est modifier la substance de son identité. »


Portes  Ouvertes d’exception à Saint-Emilion du  1er au 4 mai


Le Taulier mon hébergeur a  reçu cette invitation « Le weekend du 1er au 4 mai, les viticulteurs de Saint-Emilion ouvrent leurs portes de leurs châteaux »


Bravo qu’il m’a dit mais il ne faudrait pas qu’il y ait aussi des châteaux aux portes fermées pendant ces 4 jours-là. Prière de faire suivre à Norbert et à ses frères, le Taulier exige la montgolfière car comme le dit un châtelain du coin bien doté à l'humour corrosif « Si la Dordogne déborde, Angélus risque fort de devenir une première crue... »


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Affaire à suivre comme l’on dit dans les prétoires… 


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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 08:46

Aujourd’hui, sur ma flèche d’argent, sans plaque ni casque, je circulerai dans Paris qu’en compagnie, ou presque, que des numéros impairs. On me dit à la radio qu’il y a deux fois moins de bouchons aux portes de la capitale aujourd’hui. Comme c’est bizarre !


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L'épais voile brunâtre qui a embrumé Paris toute la semaine passée a vraiment marqué les esprits de nous les parigots malheureuses têtes de veaux et de tous ceux qui viennent dans la capitale travailler ou se promener en auto.


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Bien évidemment à une semaine du premier tour des élections municipales, le pic de pollution se retrouve au cœur de la campagne. Les candidats à la mairie de Paris ont fait assaut de démagogie pendant le week-end depuis que le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, ait décidé de mettre en place la circulation alternée à Paris et sa petite couronne, ce lundi.


Non crédibles, même les écolos, trop tard camarades, vous êtes tous restés les bras ballants depuis des décennies pour que je vous fasse crédit moi le cycliste parisien depuis plus de 30 ans.


Thomas Legrand sur France-Inter (cher Thomas rien que pour faire plaisir à Pax) a rappelé la loi sur l’air de Corine Lepage adoptée en 1996 link suivie de 17 ans d’inaction.


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Des bus diesel, des camions de livraisons qui puent, des grosses bagnoles conduites en solitaires par des gens qui n’ont rien à faire, des gros camions qui tournent sur le périphérique, des transports en commun inter-banlieues anémiques, des chauffages au fioul, des 2 roues fumeuses par milliers, « tire-toi connard de cycliste t’as rien à faire sur la chaussée, tu m’empêches de polluer ! »


Samedi soir, c’était plutôt dimanche matin, rentrant sur mon vélo d’une petite fête au lapin je me suis fait insulter par une gamine le cul posé au fond d’une petite bagnole immatriculée 95 car j’empêchais elle et ses copains de foncer comme des dératés dans un Paris déserté.


J’ai une auto, une Twingo, je ne suis pas anti-auto mais j’en ai marre de tous ceux qui sont contre : le développement du tramway, le ferroutage, le covoiturage, la fermeture des quais aux bagnoles, Vélib, Autolib, demain Scootlib… Respirons ! Marchons ! Pédalons ! Déplaçons-nous en auto quand il le faut ! Cessons de râler,  de rejeter la responsabilité sur les autres. Bref, soyons un peu citoyens ça ne pourra que faire du bien à notre vie en commun.


Mais, comme je suis un bon Français, et qu’en France Renault et Peugeot sont des symboles  nationaux je vous offre la chronique Erner du temps publiée dans Libé le week-end dernier :


La France, une affaire qui roule


« Bonne nouvelle : la Peugeot 308, a été élue voiture de l’année 2014. Mauvaise nouvelle : c’est parce qu’elle ressemble à une allemande. Pourquoi ne pas considérer que le meilleur camembert de France est celui qui ressemble à du gouda ? Comme si nos automobiles n’étaient plus capables de poursuivre une route bien à elles…

 

Quelques décennies après la 4 CV, la traction ou la R 16, voilà où nous en sommes de nos mythologies nationales : les Peugeot sont plébiscitées lorsqu’elles ressemblent à des Volkswagen. Jadis les voitures françaises donnaient une idée de la grandeur de la France et de ses débats politiques. A gauche, il y avait Renault, à droite, Peugeot et Citroën.

 

Mitterrand est arrivé au pouvoir en R 30, il l’a quitté en Safrane. Le camp d’en face empruntait l’autre marque, depuis De Gaulle, sauvé par sa DS au Petit-Clamart, à Chirac, célébrant sa victoire en Citroën CX. Tout ce que l’Hexagone comptait de notables roulait en tricorps statutaire orné du lion, qu’elles se nomment 403, 404, voire 504, des chiffres indexés sur la croissance. Les Renault, elles, proposaient aux profs des voitures à vivre : 4 L, R 5 ou Twingo ; la qualité de vie, c’était une affaire qui roule.

 

Oui mais voilà, aujourd’hui cette France est sur les jantes. C’est un constructeur roumain, Dacia, qui fait avancer Renault ; Peugeot est devenue une marque chinoise qui lorgne outre-Rhin.

 

En somme, notre industrie automobile fout le camp, se délocalise, et lorsqu’elle demeure, c’est pour être colonisée de l’intérieur par l’extérieur. La roue tourne, mais le drame, c’est qu’elle n’est déjà plus française. »

 

La Chine, vache à lait du groupe Volkswagen


« Le constructeur auto allemand a enregistré 4,3 milliards d’euros de bénéfice opérationnel en Chine, où il a vendu plus de 3,2 millions d’unités. Un record. Le groupe compte investir plus de 18 milliards d’euros dans le pays entre 2013 et 2018.


Etre le pionnier paye. Arrivé au milieu des années 80 en Chine, le groupe automobile Volkswagen a réalisé en 2013 un bénéfice opérationnel record de 4,3 milliards d'euros (en hausse de 600 millions sur 2012) dans l'ex-Empire du milieu.

 

C'est ce qu'a annoncé Martin Winterkorn, président du directoire, lors de la conférence annuelle de bilan ce jeudi à Berlin. Ces profits ont été générés par les deux co-entreprises chinoises et… ne sont pas consolidés dans les résultats globaux annoncés par le deuxième constructeur auto mondial ! C'est donc un sacré « plus ».


Investissements faramineux


Le consortium de Basse-Saxe a vendu 3.266.235 véhicules (+16,2%) en Chine l'an dernier. Un marché chinois plus de trois fois supérieur à ce que représente le débouché allemand pour Volkswagen… Le groupe de Wolfsburg vend en Chine six fois plus de voitures que PSA, pourtant arrivé aussi au milieu des années 80… mais à travers une première co-entreprise de Peugeot avec la mairie de Canton qui a périclité. PSA a dû ouvrir une deuxième co-entreprise quelques années plus tard avec Dongfeng ! »link

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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 00:09

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Au fur et à mesure de mon avancée dans la lecture de votre plaidoyer pro-bobo j’angoissais grave en constatant l’absence des naturistes du vino. Pourquoi n’avaient-ils pas leur juste et éminente place dans la République des bobos ?

  

Je me disais tout même qu’un journaliste passé par les Inrocks, donc bobo-type, que j’écoute fidèlement lors de la matinale de France-Inter de Patrice Cohen « messe vespérale, s’il en est, de la population bobo. » d’après vous, ne pouvait pas se permettre une telle faute de goût.


Mes plus sincères excuses à Laure Watrin, dont j’ai goûté dès l’origine les très pertinentes « Pintades à New-York », de ne pas l’avoir mis en avant dans cette affaire pinardière boboïste, mais RTL sonne toujours un peu pour moi, qui suis un soixante-huitard tendance Rocard assumé, comme le Radio-Luxembourg de mon enfance avec Geneviève Tabouit.


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Mais enfin le « vin nu », cher à Alice Feiring link, la Woody Allen du vin du Village – celui de New-York pas Embres&Castelmaure in Corbières – parut page 147 !


Enfin me dis-je, le bouquin, fort de ses 167 pages, tirait à sa fin.

 

Bien sûr, votre question d’entame « Un château d’yquem ? » (sans trait d’union et en majuscules, cher Thomas, c’est une marque et non une AOC) va faire bander notre GNB linkGuillaume Nicolas-Brion pour les naturistes tendance Tronches de Vin – national et votre réponse le plonger dans une extase proche de l’épectase « Et pourquoi pas une nappe blanche et des serveurs biens rasés obséquieux pendant qu’on y est ? »


Vous vous rattrapez très bien aux vieux ceps de vigne – les vieilles vignes sont consubstantielles à l’approche naturiste – en fléchant avec pertinence les lieux où le vin nu règne en maître absolu : « le marchand de vin engagé » et la « cave à manger » termes estampillés bobo pur sucre pour caviste et bar à vins.


Vous tapez à peu près juste en analysant l’impact politique – normal c’est votre job cher Thomas – du double sens de la dénomination « Contre-Etiquette » pour les militants de la cause du « vin nu », Antonin « no wine innocent » en tête qui boira du petit lait (cru et bio bien sûr) en vous lisant :


« Oui, La Contre-étiquette ! Quasiment un slogan politique pour un lieu de révolte contre le vin guindé qui symbolise si bien la bourgeoisie mais pas bohème : vous y trouverez peut-être des grands crus, mais surtout des vins « glouglou », des pinards « sympathiques », des picrates « authentiques », des vins de soif « attachants ». Des vins qui « ont d’la gueule ». Des vins qui ont une histoire. Bref, un vrai piège à bobos.


Quand un bobo aime le vin, il le chine comme il chine ses meubles. Quand il achète une bouteille (rarement Nicolas, jamais en supermarché), il achète une histoire. Celle du (micro-) vigneron et de sa parcelle qu’il cultive à l’ancienne »


Ensuite, cher Thomas, vous les vannez grave, lol, en ironisant « Plus dix points si cet artisan vigneron est une prothésiste dentaire qui a envoyé bouler la résine pour la vigne ou un trader qui a lâché le CAC 40 pour le calendrier lunaire des vins biodynamiques. Abandonner un boulot qui ne faisait que du fric pour faire du bien à la terre et aux papilles, c’est une forme de rédemption qu’affectionne au plus haut point la population bobo, à la recherche éternelle du modèle du monde de demain, forcément hédoniste et écologique. En fait, il n’y a rien qui réjouisse plus le bobo que l’idée qu’en achetant une bouteille (acte visant avant tout la satisfaction personnelle), il fait une BA qui aide un ex-citadin conventionnel à réalise son rêve »


Je passe sur les étiquettes trash, les jeux de mots à 2 balles ou la pure provoc : dont le fameux On s’en bat les couilles de Pascal Simonutti, traduction littérale de « Never Mind the Bollocks », l’album culte des Sex Pistols, pour dire qu’il y a un blogueur qui va se la péter d’être cité dans votre livre, cher Thomas, c’est David Faria dit bicéphale-buveur link


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Il renouvelle le genre du vin qui a de la cuisse et ça vous plaît comme une paire de Doc Martens à un punk « Du glou-glou avec du corps. De la grosse main-d’œuvre de charpente avec de la finesse. Dorian Gray  qui te donne des coups de batte de base-ball. Laetitia Casta qui te hurle des insultes à l’oreille. Une bodybuildeuse qui boit du thé à la framboise. Joey Starr qui te fait des câlins. Bref, la classe… »


À ce stade, cher Thomas Legrand, je me permets de regretter que vous n’eussiez pas cité Roland Barthes dans Mythologies, les bobos aiment ce type de référence même que son vin totem était massivement la bibine du populo.


Vous abordez ensuite, un peu rapidement « le procès des vins naturels », trop, car c’est là que se cristallisent les affrontements violents entre les zélotes des vins nus et ceux qui parlent de « vins idéologiques » en raillant les « écolos-bobos-gogos » qui se pâment en buvant des « jus de raisin oxydés qui piquent ». Vous avez reçu sur France-Inter Olivier Cousin venu causer dans le poste de ces soucis avec ses pairs des AOC Anjou, j’ai cru entendre le son de bouteilles. Vous avez pu, certes un peu tôt dans la journée, goûter ce breuvage nature.


Vient votre expérience personnelle de la découverte des vins nus, classique mais pourquoi diable assassiner le brave saint-chinian qui donnerait des maux de tête. C’est un peu parigot tête de veau même si, cher Thomas, vous habitez au Pré-Saint-Gervais.


Enfin mes copains les Tronches de Vin vont bicher de savoir que leur opus « trône sur la table basse du salon » de vos copains à vous. Une suggestion Thomas Legrand venez-donc à la Bellevilloise au Salon de rue 89 « Sous les pavés la vigne » les 27-28 avril vous pourrez ainsi progresser dans votre connaissance du microcosme des bobos amateurs de « vin nu » Et c’est l’Antonin qui sera content !

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3 pages et demi pour « You fuck my wine ? » ça me semble un peu court mais c’est mieux que rien. Vous serez pardonné, cher Thomas Legrand, car vous êtes sensible à la cause lorsque vous concluez « Evidemment, il n’est pas question de bouder les vins classiques bien faits. Mais mettre un peu d’éthique dans l’étiquette ne peut sûrement pas faire de mal à une filière en crise, boursouflée par ses certitudes élitistes et qui, comme l’agriculture, a usé des pesticides et abusé des additifs (1 million de Français dépasseraient la dose journalière admissible de sulfites).


Pour ma part, ça fait la troisième fois que je chronique sur votre livre link et link, chère Laure Watrin, cher Thomas Legrand, alors je puis m’auto-attribuer un satisfecit de bon défenseur de l’écrit… 


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16 mars 2014 7 16 /03 /mars /2014 07:00

« Dieu, ce n’est pas possible d’être aussi bête… » se lamentait ma grand-mère lorsque rentrant de la foire, son homme, orgueilleux et têtu, s’échinait à lui expliquer qu’il avait bien vendu ses bœufs à un maquignon alors qu’il avait dû céder en rase campagne faute d’autres propositions. Eux, nos éminences gouvernementales, c’est pire encore, alors que le voile se levait, grâce à cette vieille ordure maurrassienne de Buisson et ses enregistrements clandestins, sur le parfum capiteux qui s’exhalait de la Cour du Prince, des agissements du Prince redevenu simple citoyen,  du petit ragoût peu ragoutant du petit roquet de l’UMP, ils nous offrent un festival de prises de pieds dans le tapis hallucinante digne des Marx Brothers, l’humour en moins. Du pain béni pour escamoter le fond des affaires, « vraiment ils sont bêtes à manger du foin… » me confiait un gaulliste pur sucre dont le père fut ministre du Président Pompe alors que nous déjeunions dans un charmant restaurant du boulevard Garibaldi. C’était pourtant simple, fluide et clair comme de l’eau de roche, de se contenter, avant même la parution du Canard, que bien évidemment le Parquet avait communiqué une analyse succincte du dossier à la Garde des Sceaux, sans que celle-ci soit pour quoi que ce soit dans le déclenchement de la procédure des écoutes et de la suite de l’instruction de l’affaire. Qu’elle se soit tue avant la révélation du palmipède relevait du secret de l’instruction. Au lieu de cela nous avons eu droit à une mauvaise improvisation liée au caractère assez j’m’en foutiste de Christiane Taubira qui, chacun le sait, n’est pas la championne du monde de la lecture des dossiers. Et que dire de notre brave et honnête Premier Ministre qui monte toujours sur le pont trop tard ? Rien de méchant mais à Matignon, la moindre minute d’inattention est fatale. « Oui, en plus son Directeur de cabinet, le bien nommé Chantepy, « c’est  du petit calibre, pestait à ce même repas » un vieux renard de la Mitterrandie.  


Avec Adeline, que j’avais rejointe sur le champ de Mars, nous avons lu avec gourmandise, un superbe article, dans le Monde qui venait de sortir, d’Emeline Cazi et Ariane Chemin sur la famille Buisson. Édifiant !


Assis sur l’herbe, sous un chaud soleil, Adeline et moi nous mettions des passages de l’article en scène.


Moi : « Le fils de Patrick Buisson s'appelle Georges. Ses joues rebondies et sa silhouette dégingandée lui donnent à 37 ans l'air d'un enfant qui doit encore grandir. Georges Buisson porte le prénom de son grand-père, un camelot du roi né en 1910 : de ces jeunes royalistes qui, dans l'entre-deux-guerres, vendaient L'Action française à la sortie de la messe et battaient les pavés de Paris, cannes et nerfs de bœuf à la main, pour en découdre avec les républicains. « Georges, c'est le prénom qu'a tenu à me donner mon père en hommage à mon grand-père qui venait de mourir. Pas simple pour un gamin. »

 

Elle : « Fidélité, perversité ? Alors que chacun, aujourd'hui, cherche à cerner ce conseiller qui, pendant des heures, a osé enregistrer Nicolas Sarkozy à son insu, chaque indice compte. S'il fallait se livrer à une psychanalyse sauvage de Patrick Buisson, c'est peut-être par le baptême de son fils sous l'ombre portée de Maurras et par ce rêve d'une lignée qu'il faudrait commencer. « Sauf que, pour lui, la psychanalyse est une discipline presque diabolique, l'œuvre de Freud qui, comme Marx et tous ces penseurs juifs, ont marqué le XIXe siècle », rappelle Georges Buisson.


Moi : pauvre Carla qui a passé des heures sur le divan ! « … Un début de distance s'est pourtant installé entre eux. Trois ans plus tôt, Georges a décidé de ne pas convier son père à son mariage. Ni à la mairie, à Paris, ni à l'église du village de Madagascar d'où sa femme est originaire. Le choix du fils n'est pas du goût du père. La petite fille née de cette union n'a toujours pas rencontré son grand-père. « J'ai voulu les protéger l'une et l'autre de Patrick Buisson », confie Georges. « Patrick Buisson », c'est ainsi qu'il désigne désormais son père. »


Elle : Dur d’avoir un tel père ! «… Le duo continu pourtant à travailler ensemble. A l'automne 2007, le fils, diplômé d'une école de journalisme, rejoint la chaîne Histoire, propriété du groupe TF1 – dirigé, à l'époque, par Etienne Mougeote, complice de Patrick Buisson. En novembre, le père vient aussi. Dans ses bagages de LCI, une ex-stagiaire devenue journaliste politique. Elle ressemble aux icônes diaphanes du photographe David Hamilton et porte un nom d'héroïne de roman médiéval : Pauline de Préval.


Moi : les grands prédateurs jettent toujours leur dévolu sur les frêles biches« … à LCI, la jeune diplômée de Sciences Po a appris l'art de monter des talk-shows politiques. Elle a aussi sympathisé avec Jean-Sébastien Ferjou, futur cofondateur d'Atlantico, ce site Internet de droite qui a diffusé, le 5 mars, des extraits des fameux « enregistrements Buisson ». « L'un de mes meilleurs amis », dit-elle de lui. Le téléspectateur n'aperçoit jamais les boucles d'or, les yeux bleus et les pommettes rosissantes de cette grande timide, mais pourtant, certains reconnaissent sa patte : Ah, « les débats tordus concoctés méticuleusement par Pauline de Préval ! », écrit alors le chroniqueur Patrick Besson dans Le Figaro.


Elle : baissant le ton de la voix « … Mystérieuse Pauline de Préval… Née dans une famille de tradition militaire. Vive, cultivée. Aimant les messes en latin et les premiers motets de Guillaume de Machaut. Look versaillais un jour, jupe en cuir très Almodovar le lendemain, avec une fleur de lys épinglée sur sa veste. Elle a dressé, dans la revue royaliste Les Epées, le portrait de l'écrivain Jacques Perret, l'auteur du Caporal épinglé, une référence pour les défenseurs du trône et de l'autel. »


Moi : c’est la fusion « … Dans les murs de TF1, le duo qu'elle forme avec son patron intrigue. Buisson, le conseiller d'ordinaire taiseux et taciturne, cet homme si ligoté qui «  n'admire que les morts »– dixit Georges Buisson –, semble comme envoûté par sa jeune responsable éditoriale. « C'est simple, il ne pouvait plus s'en passer », note un témoin. Plusieurs fois par semaine, Patrick Buisson la kidnappe pour aller déjeuner. On les voit partir d'un bon pas, eux devant, Georges derrière. Etranges et dérangeants déjeuners où Patrick Buisson vante à son fils les mille et une vertus de sa collaboratrice. « Pauline est la fille que j'aurais aimé avoir ! Regarde, Georges, comme elle est intelligente. »


Elle : fascination « … Pauline boit ses paroles, même les plus féroces. Elle rend service, portant d'un coup de scooter un document oublié, l'accompagnant à un cocktail ou à une réception. « J'étais jeune, j'ai été fascinée par sa culture et ses analyses non conformistes », dit-elle aujourd'hui. C'est elle aussi qui plonge dans les archives pour l'aider à nourrir 1940-1945, années érotiques, deux tomes publiés en 2008 et 2009 chez Albin Michel. On y comprend que, pour se faire pardonner de s'être jetée comme une fille facile dans les bras de l'Allemagne, la France a tondu les femmes qui avaient aimé des « Boches ».


Moi : ironique « … Un drôle d'ex-voto ouvre cette somme historique. « A Pauline de Préval, vestale héroïque de ces années érotiques dont elle a su entretenir la flamme par gros temps. Ce livre doit beaucoup à ses travaux de recherche, à nos interminables conversations et davantage encore à son mauvais esprit curieux de tout et du reste. »


Elle : la chute de l’idole «… Le fils et l'ex-collaboratrice le jurent l'un et l'autre, ils n'ont pas voulu se venger. Ils ne sont pour rien dans cette affaire d'enregistrements, même s'ils connaissaient tous les deux la manie d'archiver de Patrick Buisson. N'a-t-il pas fait filmer l'enterrement de son frère aîné, il y a quelques mois ? Elle : « Ce n'est pas moi qui ai donné les enregistrements. Je n'ai aucun compte à régler avec lui. Je ne renie pas nos années de collaboration, mais je ne le laisserai pas régler ses comptes à travers moi. Aujourd'hui, je veux seulement qu'il me laisse tranquille. » Lui : « Je n'ai rien donné à la presse, tout simplement parce que je ne les ai pas. »


Moi : goguenard «… Puisque la petite famille Buisson n'a pu régler ses histoires ni dans les boudoirs ni dans les prétoires, ce sera donc la foire », prédit un historien habitué de la chaîne Histoire. Fils et « fille » ont déjà à leur manière pris leurs distances avec le « père ». Lui dans une tribune publiée par Le Point en juin 2013, au contenu un peu abscons mais au titre évocateur : « La religion du père, une histoire de paille et de poutre ». Elle dans un roman « distancé » auquel elle met la dernière main, « quelque chose entre Dostoïevski, John Le Carré et Bernanos », le plus célèbre des camelots du roi. »


Adeline : un monstre !

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16 mars 2014 7 16 /03 /mars /2014 00:09

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La formule est de Marcel Duchamp et elle me va bien au teint. Comme l’expliquent l’auteur du charmant livre Les plus belles fesses du Louvre « quel que soit le nom que l’on donne à celui qui regarde, c’est l’exercice de son  regard qui lui permettra de trouver le mode par lequel l’œuvre le touchera. »


C’est une quête essentielle, vitale, elle me construit.


« C’est ce que je trouve qui m’apprend ce que je cherche » résume en 1934 le peintre Pierre Soulages.


« En prenant conscience de la singularité de mon regard, je le libère. Ainsi : je regarde donc je suis. » Bruno de Baecque in Les plus belles fesses du Louvre.


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Les croquis sont de Joëlle Jollivet

 

« Souvenons-nous avec quelle tendresse le représentant en parapluies, joué par Jean-Pierre Marielle dans le film Les Galettes de Pont-Aven dit à sa jeune maîtresse : « Je vais peindre ton cul, ton cul surtout… Montre-le-moi bien. Là. Cambre-toi, tends-le bien vers moi. Oh ! comme il est beau. On dirait un Courbet dis donc »


Le même Marielle, dans son livre Le Grand n’importe quoi, écrit « Regarder est mon activité favorite, je peux rester des heures à une terrasse, devant un verre vide, à observer les démarches, les visages, les vêtements. Je laisse filer mon imagination, leur invente des vies, des amours, des chagrins, leur prête des caractères et des intentions. Parfois, cela servira pour jeter les fondations d’un rôle ; souvent, c’est un plaisir qui honore sa vocation, il est gratuit. »


« Regarder prend du temps, car l’opération se fait en plusieurs couches, en laissant ou non un délai de séchage entre deux visions, couches, en laissant ou non un délai de séchage entre deux visions. C’est en regardant encore et encore que la joie du regard peut venir. » Bruno de Baecque.


Catherine Ringer chante cette joie dans la chanson « Alors c’est quoi » soutenue par la guitare de Fred Chichin dans l’album Cool Frénésie (2000)

 


LES GALETTES DE PONT AVEN EXTRAIT par Kezny35

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15 mars 2014 6 15 /03 /mars /2014 09:31

Leur tristesse est infinie, ils pleurent une amie et jamais l’appellation réseau social n’a mieux porté son nom. Pour eux la stupeur du début de semaine avait succédé l’angoisse de l’attente pour hier être assommés par la douloureuse nouvelle.


Anne Graindorge je ne l’ai croisé qu’une seule fois dans ma vie, le 7 mai de l’an dernier, lorsque l’ami Patrick Baudouin m’avait convié à un  déjeuner « où, plein de sève, il plaidait Patrick. Il voulait convaincre Patrick, nous convaincre que son beau chenin sur schiste est un authentique passeur de terroir. » link 


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Anne, à table, était face à moi, rayonnante, heureuse de se retrouver-là, consciencieuse elle accomplissait son travail avec un amour qui se voyait dans ses yeux. Ses vins de Loire, la Loire le fil de sa passion, c’était un bonheur de la voir s’accomplir dans un métier qui était le cœur de sa vie.  


« Petite dentellière » a écrit Patrick sur le fil de la conversation de Facebook.


Je ne connaissais pas suffisamment Anne pour aller au-delà dans cette chronique mais, la peine de ses amis, la douleur de ses proches, celle de son compagnon Franck, font que moi, qui suis bien plus ancien qu’eux tous, je ne supporte pas la mort qui fauche de jeunes gens, ici Anne emportée alors qu’elle avait dans sa tête plein de projets, d’envies de vie…


Comme j’associe l’image d’Anne Graindorge à cette rencontre sur les routes du chenin, aller donc dimanche sur France-Inter link les suivre à nouveau dans l’émission « On va déguster », entre 11 heures et midi, où un coup de de projecteur sur les Anjous bancs et le chenin sec, ce sera lui rendre hommage, lui faire le plaisir qu’elle aurait pris à écouter cette émission.


Mes pensées et ma compassion vont à ses parents, ses proches, à tous ses amis, à Franck que j’embrasse…


 

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15 mars 2014 6 15 /03 /mars /2014 00:09

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Avant de me tomber dessus à bras raccourcis merci de tenir compte des guillemets, cette profession de foi n’est pas de moi mais d’une charmante jeune fille : « Solange Te Parle »


Le bobo voilà la cause de tous les maux de notre vieux pays gaulois perclus de rhumatismes. Mot valise par excellence il est devenu l’insulte par excellence de la France rance…


Philippe Vandel dans La « bobo » parisienne… Même pas mal ! dresse une liste non limitative des griefs « De tout bord on leur tombe dessus. « Ce n’est pas moi qui ai fait le lit du FN en 2002. Les coupables sont ceux qui se sont détournés des ouvriers, ceux qui s’occupent des bobos et ont laissé tomber le populo », Jean-Pierre Chevènement. « Le mariage homosexuel est un caprice de bobos », Philippe Monnier, député UMP. « Ferme ta gueule ! Moi je parle à tout le monde. Tu n’y connais rien. Tu ne connais que les bobos », Nicolas Sarkozy à Chantal Jouanno, cité par L’Express (30/10/2012). « Les bobos typiques célèbrent le métissage et vivent dans des forteresses », Alain Finkielkraut.


Ces scuds proviennent du livre de Laure Watrin et Thomas Legrand : La République bobo  chez Stock dont le Taulier vous a déjà causé link

 

Il existe même un blog : www.bobodemerde.com

 

La suite de la chronique de Philippe Vandel ICI link

 

Revenons à « Solange Te Parle » qui, comme toute jeune fille d'aujourd'hui qui se respecte, poste sur les réseaux sociaux avec la légèreté d’un petit oiseau :


-        elle blogue link 


-      elle  fait des entrechats sur  face de bouc bien sûr link,


-        Twitte sur Twitter link 


-        et cause sur YouTube link 


Dans la vidéo ci-dessous  elle égrène avec  humour les grands thèmes de la République BOBO de Laure Watrin et Thomas Legrand.


41KuV+CGs5L.

 

Les auteurs, se revendiquant eux-mêmes Bobos, s’essaient, avec un certain bonheur, à mieux cerner la nébuleuse bobo et la boboïtude.


« Dans certains cas, le bobo gentrifie les quartiers dans lesquels il s’installe. Dans d’autres, il participe à la mixité sociale et même la renforce. »


En simplifiant le bobo gentrifieur est plus bourgeois que bohème, et le bobo mixeur est plus bohème que bourgeois…


J’ai sélectionné un exemple que je connais : la Place des Fêtes, au sommet de la Butte de Belleville, dans le 19e arrondissement de Paris, qui offre selon les auteurs « un patchwork (sinon le mélange) social et ethnique » se tisse.


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« La place des Fêtes est un vaste carré, une dalle entourée de deux côtés formés de barres de logements sociaux et de deux côtés de petits immeubles typiques du haut Belleville. D’un côté de la pente, au-delà du carré, la rue de Belleville et le parc des Buttes-Chaumont ; de l’autre, le versant qui mène porte du Pré-Saint-Gervais, avec le quartier de la Mouzaïa, foyer bobo historique constitué d’anciennes maisons ouvrières individuelles. Des pavés, des lampadaires, des fontaines Wallace… Le décor des poulbots peints à Montmartre. Les ancêtres des bobos ont racheté à bas prix, dès les années 1970, ces bicoques ringardes tout en meulière, brique, ferronneries et marquises tarabiscotées, pour en faire de mini-hôtels particuliers, maisons de ville, petits temple de l’esthétique parigote, du « bon goût » et de la récup […]


Mais revenons place des Fêtes au centre de cette multitude. À côté des commerçants traditionnels des marchés « bien de chez nous », volaillers, charcutiers, poissonniers, maraîchers – « elle est belle, ma salade, elle est  beeelle ! »  –, et autres fleuristes, on trouve des bouchers hallal, les vendeurs d’épices, de produits orientaux, et les étals des marchands de produits bios. Les poireaux des retraités à casquette et fichu dépassent de leurs cabas à carreaux. Les poussettes des bobos sont pleines de légumes « oubliés » ou d’œufs « plein air ». Ils apprennent les saveurs du marché à leurs enfants. Ils passent devant le boucher hallal sans s’arrêter mais n’oublie pas de prendre des olives fraîches, du taboulé libanais et du tarama chez le Tunisien du bout de l’allée, qu’ils appelleront tout  en bas en rigolent entre eux le « salafiste » parce que son visage est masqué par une épaisse et inquiétante barbe noire. Ici, différents groupes sociaux se côtoient, vivent non pas ensemble mais sur un même territoire. La mixité n’est pas privée, elle est publique mais c’est déjà ça. Elle est à l’évidence un facteur d’équilibre social et de cohésion, de reconnaissance mutuelle dans ces quartiers et villes investis par les bobos… »


C’est une réalité qui dépasse les clichés et il serait imbécile de se contenter de la railler car elle existe. Elle n’est ni une image d’Epinal pour sanctifier les bobos, ni une exception mise en avant pour masquer la dureté sociale d’autres lieux ghettoïsés…


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14 mars 2014 5 14 /03 /mars /2014 10:00

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Mais qui donc a racheté la vénérable maison Cruse, sise quai des Chartrons, à Bordeaux, lorsqu’elle fut emportée, dans les années 70, au milieu d’un vignoble bordelais sur le point de sombrer ? En effet, ce n’était pas la joie en ce temps-là, assommé par la crise, une consommation sous l'éteignoir, deux mauvais millésimes, un effondrement des cours de 80% et, pour couronner le tout, le scandale Cruse: la vente de vins venus d'ailleurs sous l'appellation bordeaux.

 

La Société des Vins de France de Paul Crémieux elle-même tombée dans l’escarcelle du groupe Pernod-Ricard lors des ennuis judiciaires de son fondateur en Allemagne.

 

Et qui c’est qui a travaillé à la Société des Vins de France en 1986 ?

 

Votre Taulier bien-aimé qui ainsi a vendu beaucoup de grands crus classés via sa filiale Cruse.

 

Pourquoi donc évoquer ce souvenir ?

 

Deux raisons :

 

-        Rappeler à certains que Bordeaux ne se réduit pas à la bulle des GCC, et que la crise fait partie du paysage de ce grand vignoble ;


-        Ce qui suit : bonne lecture et merci à Pax…


 

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Lorsque le Taulier m’a fait l’honneur et le plaisir de publier mon commentaire le 16 février dernier il pronostiquait, le lendemain, que je ne tarderai pas à repiquer au truc. Perspicace il avait, à la fréquence et au nombre de mes commentaires, deviné le graphomane doublé d’une mouche du coche qui sommeillait en moi.

 

Alors, allons-y.

 

Comment en suis je venu à fréquenter avec assiduité cet Espace de liberté « Vin&Cie » (évoquer une assiduité est certainement en dessous de la réalité ; un observateur attentif parlerait sans risque de trop se tromper, d’addiction, comme on dit aujourd’hui.) ? Je n’en ai plus la moindre idée et ma vieille amie Elsa HEIMMER n’y est pour rien.

 

Ado rêveur et solitaire, lorsque j’ai commencé à m’intéresser à la littérature je choisissais mes livres de poche en fonction de la couverture. C’est ainsi que j’ai découvert, et lu, tout Félicien MARCEAU parce que les couvertures de Bergère Légère et de Capri petite île m’enchantaient et me laissaient songeur. Le « contenu » se révélant à la hauteur du « contenant » je devins fan de l’auteur et suivait son actualité. Dès qu’il parlait de quelque chose ou de quelqu’un je filais voir de quoi il retournait. Quand son actualité recoupait la mienne je me trouvais conforté dans mes choix et bien sur « le roi n’était pas mon cousin ».

 

C’est ainsi, de fil en aiguille, qu’on acquiert un bagage qui participe à la création de votre univers.

 

Pour l’instant, pas de souvenir, permettant de remonter au début de ma fréquentation du blog du Taulier. Cela reviendra sans doute et ce sera peut être l’objet d’une prochaine chronique qui sait ? Pour le moment laissons le temps au temps et puis souvenons nous que Marcel a mit plusieurs tomes pour retrouver le sien. (hi,hi,hi) Alors, patience, patience.

 

En revanche, je sais très bien comment j’en suis venu au monde du vin. Mais laissons la parole à Pépé qui va raconter ses campagnes.

 

Dans les années 60 c’est le théâtre qui était à la mode et qui faisait de vous quelqu’un si vous pouviez vous pâmer en évoquant le TNP ou le Festival d’Avignon. Puis la société évoluant vers le matérialisme et le consumérisme c’est la photo, du moins le matériel qui faisait de vous quelqu’un à qui on ne la fait pas. On traversa également une période caméscope ; ces deux phénomènes créant autant d’occasion pour cultiver sa misanthropie et choyer sa solitude afin d’échapper aux soirées diapositives ou films de vacances des uns et des autres. N’étant jamais à une goujaterie près, je me suis régalé. N’oublions pas le phénomène Hifi est ses platines, amplis, tuner et autres enceintes qui permettait de parler de puissance, de basse sans jamais écouté le moindre disque.

 

Gourmant par nature j’ai été moins insensible à la naissance de la « Nouvelle cuisine » de Gros et Nigaud que  le côté star et gourou  discréditait à mes yeux. Avec quelques copains on émargeait les livres d’or des restaurants décevants en signant ainsi rajoutant le qualificatif «escrocs en gros» (Depuis le potache est revenu à de meilleurs sentiments et a pris grand plaisir à lire les ouvrages de Christian Millau, qu’ils concernent la littérature, l’histoire ou la gastronomie : « Dieu est il gascon ? »

 

Avec la bouffe s’est également développé la soif et les délires sur le vin. Mon bagage familial se limitait aux bordeaux de la vénérable Maison CRUSE, aux vins d’Alsace du Domaine GEISBERG, de mémoire, propriété des Papeteries de KAYSESBERG et du Vouvray pétillant de Marc BREDIF ainsi que du champagne POL ROGER. Au passage rappelons la déconfiture de CRUSE, ce chartron historique, qui sombra dans un scandale de fraude montrant par la que la viande de cheval dans des lasagnes au bœuf n’avait vraiment rien de neuf ce qui en bon ado révolté je ne me privais pas de moquer les certitudes de mon père.

 

Soif de découverte, je testais d’autres breuvages toujours en fonction de choix ou l’on chercherait en vain une raison logique voir cohérente. C’est ainsi que je tâtais du chablis dont le « kimméridgien » du sol m’intriguait autant qu’il me laissait entrevoir un monde ignoré, ou encore le fabuleux vin jaune et le mystère de sa capricieuse élaboration.

 

Je m’instruisais aussi. Mon premier ouvrage fût, en poche, le passionnant « Guide du Vin » de Raymond DUMAY que je recommandais autour de moi en précisant que cela ce lisait comme un roman policier.

 

Avec mon petit bagage je ne me retrouvais pas dans les écrits et discours sur et autour du vin.

 

J’ai voulu en avoir le cœur net et savoir si ce sabir auquel je ne comprenais rien correspondait vraiment à quelque chose qui méritait d’être approfondi. Je me suis mis en marche.

 

Mais je m’aperçois que le temps qui m’est imparti est achevé. Alors, au bon plaisir du Taulier, la suite….par la suite…

 

Patrick Axelroud

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