Avis à tous ceux qui rêvent ou espèrent un monde où les consommateurs se tourneraient à nouveau directement vers les petits producteurs proposant des produits de terroir. La semaine dernière une étude Sofinco/ OpinionWay réalisée auprès d'un millier de personnes et publiée le 19 mars sur les Français et leur budget dédié à l’alimentation va leur faire l’effet d’une douche froide « 49 % des Français ont pour objectif de réduire « au maximum » leur budget consacré à l'alimentation (hors restaurant) en privilégiant le prix au détriment de la qualité. »
Un budget alimentation en baisse mais qui semble toujours trop élevé
En moyenne, les Français déclarent dépenser chaque mois 389 € pour leur alimentation. Néanmoins, ce budget cache de fortes disparités : les Français les plus aisés — plus de 3500 € mensuels — déboursent 538 €, quand les plus modestes — moins de 999 € — se restreignent davantage (204 €). De la même manière, les couples avec enfants font état d’un budget de 446 €, très sensiblement supérieur à celui des Français seuls et sans enfant (270 €). Enfin, les 60 ans et plus déclarent un budget moyen nettement plus important (460 €) que celui de leurs cadets (249 € pour les 18-24 ans). Cette hausse n’est pas sans conséquences. Pesant de plus en plus sur leur portefeuille, ce budget alimentation est jugé trop élevé par 51 % des Français. Ce constat est plus largement exprimé par les plus jeunes (51 % des 18-24 ans contre 46 % des 60 ans et plus) ou encore les foyers avec enfants (58 % contre 48 % pour ceux qui n’en ont pas).
Le prix : premier critère de choix pour ses courses alimentaires…
Aujourd’hui, 80 % des Français déclarent prendre en compte le prix de leurs achats alimentaires, avant la date de péremption (45 %), la qualité (43 %), les habitudes familiales (30 %) ou la provenance du produit (28 %). Cette tendance est bien plus forte parmi les foyers les plus modestes (86 %, gagnant moins de 999€ par mois contre 66 % parmi ceux gagnant plus de 3 500 €) et concerne aussi très largement ceux qui font leurs courses dans les magasins hard-discount (91% contre 61 % pour ceux qui achètent directement auprès des producteurs). Par ailleurs, les Français sont de plus en plus nombreux à considérer que le rapport qualité/prix des produits alimentaires qu’ils achètent s’est amélioré au cours des dernières années (19 % contre 13 % en 2013).
Néanmoins, pour 41 % d’entre eux, ce rapport s’est détérioré (49 % en 2013).
La tendance est donc inversée : à budget constant, il est possible de garantir la qualité des produits alimentaires. C’est cette évolution qui peut expliquer le constat général d’une baisse du sentiment de dégradation du budget alimentaire.
Moins gâcher, comparer les prix, privilégier les promotions… Les Français sont prêts à tout pour faire des économies.
Les Français continuent à observer des comportements économiques. Ils tentent quasiment tous (97 %) de rogner leurs dépenses. Ainsi, 87 % d’entre eux cuisinent souvent leurs restes. Au moment des courses, les comportements changent aussi : 83 % comparent systématiquement les prix des produits selon les marques, 84 % privilégient les produits en promotion, 81 % gardent et utilisent les coupons de réduction présents sur les emballages alimentaires et 67 % achètent autant que possible des marques distributeur.
Parallèlement à leur quête de prix réduits, on observe que les Français sont une majorité à privilégier la grande distribution pour faire leurs courses (84 %). Ils sont 38 % à faire le plus souvent leurs achats en supermarché, 35 % en hypermarché et plus que 11 % en hard-discount (14 % en 2013). A l’inverse, ils ne sont que 4 % à s’approvisionner au marché (mais 7 % parmi les 60 ans et plus), 5 % sur Internet et seulement 3 % directement auprès des producteurs. Faisant le choix des grandes enseignes et des produits en promotion, les Français cherchent à dépenser moins et aussi à rationaliser leurs dépenses alimentaires en se fixant des montants à ne pas dépasser (40 % contre 36 % en 2013).
Mais c’est surtout le budget « restaurant » des Français qui subit les conséquences de la crise. Amenés à réduire toujours plus leurs dépenses, 47 % d’entre eux déclarent que leur budget dédié aux sorties au restaurant est en baisse par rapport à l’an dernier. Ainsi, trois Français sur quatre déclarent limiter leurs sorties au restaurant (74 %) du fait de la crise. De plus, parmi ceux qui estiment que le budget alimentation doit être réduit au maximum, ils sont 89 % à limiter leurs sorties au restaurant, contre 60 % pour ceux qui le considèrent comme un budget plaisir.
En conclusion, bien que la qualité des produits alimentaires semble peu à peu à s’améliorer, près de la moitié (49 %) des Français semblent considérer leur budget alimentation (hors restaurant) comme un budget qu’il faut réduire au maximum.
Cette étude a été réalisée par Opinon Way les 5 et 6 mars 2014, auprès d’un échantillon de 1002 personnes âgées de 18 ans et plus (méthodes des quotas) et interrogées en ligne sur système Cawi. Toute publication totale ou partielle doit impérativement utiliser la mention suivante : « Le Sofinscope – Baromètre opinion Way pour SOFINCO ».
Le Sofinscope – Les Français et leur budget dédié à l’alimentation – Mars 2014 link
Voir à titre de comparaison le Sofinscope Baromètre 21 mars 2013 : où les Français jugeaient déjà que leur budget était un poste de dépenses trop élevé. link