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5 mai 2014 1 05 /05 /mai /2014 00:09

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De Rochechouart jusqu'à Ménilmuche/D'la rue d'Lappe à la rue d'la Gaité/Y a pas un' môm' dans tout Pantruche/Qui avec la mienn' pourrait lutter/De la tête aux pieds quand on l'épluche/On ne trouv' rien à lui reprocher/C'est un oiseau rar'/Que Roi des veinards/J'ai eu le bonheur de dénicher : Ah ! si vous connaissiez ma poule, /Vous en perdriez tous la boule. /Ses p'tits seins pervers/Qui pointent au travers/De son pull-over/Vous mettent la tête à l'envers !/Elle a des jambes faites au moule/Des cheveux fous, frisés partout/Et tout et tout.../ Si vous la voyiez, /Vous en rêveriez !


Les paroles de cette chanson des années 30, 1937, expriment avec justesse ce qu’était la gouaille joyeuse et moqueuse, légère du p’tit populo parigot qui aimait guincher et danser dans les guinguettes du bord de l’eau pour oublier le boulot. Maurice Chevallier le surjouait, alors qu’Arletty fut l’incarnation idéale de la Parisienne délurée et spirituelle. « Atmosphère, atmosphère. Est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère ? » (Hôtel du Nord). Même lorsqu’elle fit preuve de légèreté sous l’Occupation en donnant son cœur à un officier allemand, elle assuma et ni les juges, ni le public ne lui en tint rigueur.


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Avoir une poule, de mon temps, dans ma Vendée crottée, c’était avoir une petite amie qui acceptait, à titre gratuit, ce que la grande majorité des filles refusaient. Bien sûr, dans le langage courant des bien-pensants, les poules, surtout celles de luxe, c’étaient des femmes légères, des femmes faciles, des grues,  «Une vraie poule de luxe ne baise pas... ou du moins baise le moins possible !» Enfin, par extension, dans les BMC, les poules pouvaient être aussi des péripatéticiennes « Au bordel d'Epernay, les poules disaient aux fantassins : «Profites-en, mon p'tit gars. T'attaques le 17 !» La conviction que cette offensive tournerait au désastre était générale… »


Fernandel :


-          Je marie ma fille.

-          Oh ! Putain !

-          Non, pas l’aînée, la cadette.


Lorsque j’affirme « je veux des poules dans mes vignes ! » je vous balade un chouïa.


Comme vous le savez j’adore les petits livres que l’on glisse dans sa poche.


Celui-ci commence par un avertissement, « à un futur passionné de poulettes qui s’ignore » plein de drôlerie.


« Tu vas bien t’embêter avec ça ! », tel fut l’avertissement décourageant de ma grand-mère, fière jardinière et éleveuse de poules rôdée, mais traditionnelle. C’est-à-dire le jardin d’un côté, et les poules, solidement enfermées, le plus loin possible, dans un enclos au sol damé à mort et pas joli, joli.


Inspirée par les pépiniéristes flamands qui lâchent des poules chaque matin dans leurs cultures pour faire le ménage gratuitement, j’ai donc pris des poules. Dix ans après, je n’en reviens toujours pas de cette compagne étonnamment bête, franchement rigolote, souvent quasi-philosophique et écologiquement efficace !


Côté ménage, rien à dire. Si vous avez des poules, vous pouvez dépenser agréablement votre budget « granulés anti-limaces » et piège à mouches des fruits, car vous ferez des récoltes épatantes, garanties bio, grâce à ces gratteuses invétérées pour lesquelles le ver, le moucheron comme le limaçon, voire la grosse limace baveuse, son mets de choix.


Côté philo, on ne se lasse pas de réfléchir au mystère de ces vraies imbéciles qui détectent à  10 m la présence d’un vermisseau invisible et gardent des années durant la mémoire du lieu où elles se sont gavées, même 5 minutes. Et puis, observer ses poules détend, non sans vous rappeler les mesquines querelles de bureau et vous interroger sur les ressorts de la cruauté d’une économie sans pitié.


Tout ça sans compter qu’élever des poules, c’est œuvrer pour le bien-être de la planète.


Car ayez deux poules et le poids de votre poubelle « recyclable » sera quasi réduit à zéro. Au point qu’en Belgique, la région wallonne a décidé de subventionner leur élevage domestique. Alors, on essaie, on jardine avec des poules !


Mode d’emploi ! »


Tout y passe : choix de la race « poule pop ou poule chic ? »,  le nombre : 2 c’est mieux, 3 bonjour les dégâts ! » « Gros derrière, grosse pondeuse ? » « Cul d’artichaut, cœur d’artichaut ? » « Pas de coq, pas d’œufs ? » « Oui à l’indépendance, non à la révolution ! »


Vous saurez tout grâce à ce joyeux petit livre « Je veux des poules » Beucher Larousse 5€


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J’entends déjà des ricanements dans les rangs : « mais qu’est-ce qu’on en a à péter de ses poules au Taulier ? »


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Tout bêtement parce qu’avoir des poules dans ses rangs de vigne c’est plus intelligent que de radoter sur la présumée stupidité des « naturistes » (amateurs de vins natures) comme le fait le petit derviche tourneur le grand sachant qu’adore les seelfies de lui.


Allez donc voir dans la patrie de ce bon Jean Carmet si j’écris des conneries : « Des poules et des vignes à Bourgueil »


« Ingrandes-de-Touraine, c'est l'histoire d'une rencontre entre Vincent Simon et Philippe Boucard, leur complicité, c'est ensuite la naissance d'un projet, celui d'introduire les poules du cuisinier dans des vignes conduites par le vigneron, puis la recherche de l'équilibre entre nature et jardin et que revive le Vignoble de la Galotière. » link


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4 mai 2014 7 04 /05 /mai /2014 07:00

Marre de la politique, Adeline me traîne à l’un de ses déjeuners de copines dans le premier bar gastronomique de desserts à l’assiette, chez Dessance, au 74 rue des Archives dans le 3e.  C’est très bar de filles, je prends la formule « Carte Blanche » 4 desserts et un flacon de vin nature un riesling grand cru Schlossberg d’Albert Mann. Pour Le Fooding.com, la référence de la tribu, c’est « cuisine d’auteur, trop bon, feeling, faim de nuit… » Tout ce qu’apprécie le petit barbon tout rond de Barcelone. Avant d’y aller à vélo, ma tendre et belle m’avait prié, avec amour, de lire la notice :


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« Se gaver de desserts sans se faire taper sur les doigts, on ne voit ça que dans les contes de fées. Ou à Paris, quand un maboul comme Philippe Baranes, le patron du très concept Braisenville, ouvre Dessance, le premier « restaurant de desserts » ! Dans le grand décor bizarroïde de Joseph Grappin, les places de choix sont à l’orchestre, sur la table de granit où Christophe Boucher (ex-chef pâtissier du Grand Véfour et de Ledoyen) compose ses plats végétaux (fruits, baies, légumes, herbes), sucrés (à point), lactés, œuvés, céréalés. Pour n’en rien rater, oser la formule quatre desserts à partager à deux, et pousser jusqu’aux accords vin, bière, thé, jus ou alcool, furieusement bien vus par Boris Bielous. Exemples : fabuleux concentré de poire, crème de cerfeuil racine, sorbet yaourt grec, avec un thé anxi tie guan yin ; betterave (chair et feuilles), airelles, bergamote et nuage de chocolat blanc, avec un jus de griottes ; pommes confite et crue, purée de vitelotte, roquette et granité marjolaine, avec un riesling grand cru Schlossberg d’Albert Mann ; chef-d’œuvre d’omelette norvégienne fumée à la paille et au pain, flambée au scotch, avec un whisky Nikka Yoichi Mizuwari… De quoi sortir, tel Aragon de la bonne aventure, « gai, sans un sou, vaguement gris ». Dessert 19 € (avec mise en bouche et mignardises, 12 € le suivant) et formule quatre desserts 44 €. Jus Milliat 7,50 €, thés Maison des Trois Thés et café Lomi 6 €. // Y.N. »


Le grand sujet de conversation n’est ici, ni l’Ukraine, ni le vote de confiance à l’Assemblée pour Manuel Valls, mais la rupture des amants au scooter. Selon, Gala qui a pour une fois griller la politesse à Closer, duel de Titans « En janvier, quand le magazine Closer se charge de l’outing de sa relation avec le président, de l’avis de ses proches, Julie Gayet prend de plein fouet la violence de cette intrusion au cœur de sa vie. De femme libre, patronne respectée de trois sociétés de production, elle passe au statut moqué de Montespan dont les gens Googelise les images nues avec avidité ». Exit François, l'actrice qui craint que le cinéma la boude, lui fasse « payer ses amours », qu’elle se « Bigardise » comme le gros Bigard soutier de Sarko qui a perdu les ¾ de son public. Julie Gayet, femme de tête, s’est délestée sans état d’âme de son boulet médiatique. Les commentaires fusent. Je mange et je bois mais, lors d’un blanc dans le débat, je glisse « Tiens, lundi dernier j’ai croisé à la première du dernier film de Nossiter Santiago Amigorena… » Soudain j’existe, je suis digne d’intérêt, Claire la meilleure copine d’Adeline moqueuse m’interroge :


-         Qu’est-ce qu’il fichait là avec tes bois sans soif ?


-         C’est lui qui a produit le film…


Marie-Charlotte, qui semble toujours débarquer de la Planète Mars, la bouche en cœur, demandait « C’est qui celui-là ?... taclée sitôt sèchement par Henriette qui, quittant un instant l’écran de son IPhone «  le père de se deux garçons, Tadéo et Ezéchiel... » Gabrielle, entre deux bouchées de gâteaux, faisait remarquer « que dès la fin 2013, elle n’était plus sûre de rien. Certains murmurent que l’histoire qui durait depuis deux ans, s’essoufflait… »


Ayant une légitimité certaine à la suite de mon intervention j’orientais la conversation vers une nouvelle plus consensuelle « Clooney se marie ? » Léger soupir d’Adeline ponctué d’un haussement d’épaule. Toujours très pro de chez pro Henriette précisait «  Oui Clooney va épouser Amal qui est une avocate anglaise de 36 an. Pour l'instant elle n'est que la fiancée officielle de Clooney. Si vous ne le saviez pas, l'éternel célibataire s'est marié une fois, avec l'actrice américaine Talia Balsam, c'était en 1989, et cela duré près de cinq ans. » Souriant je jetais un regard circulaire sur l’assistance attristée avant de descendre encore d’un cran dans le peopolisme « Saviez-vous que pour Dujardin les beuveries c’est fini. Plus de virées entre potes, il s’est racheté une conduite avec Nathalie Péchalat, championne olympique de patinage qui l’a transformé… »



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Bide total, je me tais en me plongeant corps et bien dans le Riesling d’Albert Mann. Je chope des bribes. Ça ronronne. Je balance « Aymeric Caron est un petit con ! »Le silence se fait. Le bel herbivore a des fans dans l’assistance. J’enchaîne brutalement « Oui sur le plateau d’On n’est pas couché ce bellâtre bien connu pour l’épaisseur de ses salmigondis s’en est pris au réalisateur du film « 24 jours », Alexandre Arcady, le film qui retrace l’affaire d’Ilan Halimi, le gang des Barbares. Au cours de cette émission, avec une infinie légèreté, fait un rapprochement pour le moins hasardeux entre le calvaire subi par le jeune Halimi et le sort des enfants palestiniens dans les territoires occupés. Du grand n’importe quoi, du gauchisme de salon, que venait foutre ici la problématique israélo-palestinienne. Comme le note son petit camarade de l’Express, Renaud Reval. « Le dénuement jamais loin de l’absurdité et du néant : Pétrie d’une culture Reader’s Digest, Aymeric Caron, en matière de jugements et d’analyses, nous a souvent habitué à côtoyer les abysses. Mais là, il y plongea la tête la première et le front barré. Et  s’il n’y avait que le front… » Alors que je m’attendais à une belle foire d’empoigne, à un pugilat, la tablée plongeait le nez dans les gâteaux. Pour me racheter une conduite je leur offrais une tournée d’Albert Mann. En rentrant, Adeline ne m’a pas engueulé. Très amoureuse, elle a profité de moi sans vergogne. Je me suis soumis sans mot dire. 

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4 mai 2014 7 04 /05 /mai /2014 00:09

Je ne suis qu’une modeste concierge sise à Saint-Émilion et je sais pertinemment que depuis la disparition d’Edouard Frédéric-Dupont, l’inamovible député des «concierges» du VIIe, dit  «Dupont des Loges», que nous ne pesons pas lourd électoralement.


Permettez-moi cependant de vous narrer une petite aventure que je viens de vivre le jour du 1er Mai. Avec le club des joyeuses brodeuses de napperon de Saint- Émilion nous étions en voyage d’études à Bruxelles.


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Comme j’avais une soudaine envie de faire pipi, et comme à Paris chez nos voisins, y’a plus de dames pipis, j’ai dû entrer dans un bar pour satisfaire mes petits besoins. Et là je suis tombé nez à nez avec ça accroché au mur.


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Toute la sainte journée ça a « virouné » dans ma petite tête. Je me disais, qu’avec le nouveau classement de Saint-Émilion qui a enfin inclus des critères culturels, normal notre Norbert Le Forestier avec son petit sécateur est un homme de la culture, y faudrait marquer le coup.

 

Comment faire ?


J’me suis souvenu, madame Fillipetti, que le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, expose à Paris du 12 mars au 27 juillet 2014 : Les Mondes de Gotlib link. Donc, j’ai imaginé qu’avec votre collègue Le Foll qu’est le garant du monument, quasiment historique, qu’est le nouveau classement de  Saint-Émilion, chef d’œuvre en péril, vous classiez par décret, de façon posthume, le château Barrail des Graves de Saint-Émilion en 1er Grand Cru !


 

Bien sûr ce n’était qu’un modeste Saint-Émilion ne pouvant prétendre, du temps de son vivant, prétendre à accéder d’une grande enjambée dans le Saint des Saints. Mais madame, monsieur les Ministres avec notre Norbert rien n’est impossible.



Pensez-donc, ce Gérard Descrambe du Château Barrail des Graves à Saint Sulpice de Faleyrens comme l’écrivait en son temps l’un de ses admirateurs : « maîtrise le langage des charretiers, il est entier et ses vins ont de l'expression ! Ses vins sont écologiques et théologiques. Ils traitent avec bonheur et bonne humeur la phtisie rampante et l'hypocondrie dégringolante. Ses bouteilles sont gaillardement labellisées par les plus grands noms du dessin sérieux, de Reiser à Wolinski, de Gébé à Carali, Pichon, Willem, Tignous, Cavanna et bien d’autres (18 actuellement, la liste n’étant pas close) »


À l’heure de la communication, dont vous êtes aussi la Ministre madame, Gérard Descrambe du Château Barrail des Graves a fait beaucoup pour la notoriété de Saint-Émilion auprès de populations, certes rebelles, mais disposant d’une excellente descente. Avec les critères de notre cher Norbert il aurait empoché une putain de points.


Un geste d’une telle ampleur ça ferait bien dans le paysage, très « à gauche » toute, unificateur d’une majorité qui part en quenouille, un retour aux sources populaires.


Pendant que j’y suis, je verrais bien une rétrospective de ces œuvres à l’Envers du Décor. Vous viendriez l’inaugurer avec Stéphane et nous inviterions tous les « résistants de Saint- Émilion. Une sacré fête, le pendant populaire du pince-fesse people de notre irremplaçable Norbert


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3 mai 2014 6 03 /05 /mai /2014 10:37

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« Ils tournent en rond, ils tournent en rond… »


Les nouveaux petits derviches de la blogosphère du vin et de la haute bouffe, se complaisent dans la détestation, traitent les quidams d’en face de pauvres cons, carburent à l’obsession, monomaniaques redondant la peur du vide de leur vie les aspirent aussi inéluctablement que le siphon d’un évier.


Face à l’horreur de ce qui est pour eux une « trahison » : le passage avec armes et bagages de Jonathan Nossiter au « naturisme » ils moulinent, brassent leurs aigreurs, tapent et tapent avec leur petit battoir sur la nouvelle génération de petits cons, bobos de surcroît, qui boit n’importe quoi. À l’occasion, pour faire genre, ont fout des femmes à poils : naturisme oblige, et les mecs exhibant leurs biroutes où sont-ils ?


L’idole est tombée de son piédestal. Il a passé Hubert de Montille par pertes et profits, ne jurant plus que par Stephano Bellotti. « Le nouvel opus se veut plus modeste et plus intimiste mais on y retrouve cependant l'amour du réalisateur pour la figure de l'artisan passionné. L'un d'entre eux, Stefano Bellotti, impressionne par son charisme à la Christopher Walken. Dans son exploitation de Cascina degli Ulivi (Ferme des Oliviers), il crée des vins naturels depuis 25 ans et en l'écoutant raconter son métier, le spectateur voyage entre philosophie, histoire sociale et biologie. « C'est vraiment le Pasolini des vignes », s'enthousiasme Nossiter, « quelqu'un qui n'a peur de personne, qui s'exprime avec une liberté sauvage et dont chacune des expressions de la pensée a un sens éthique et politique, tourné vers la communauté ».


Bref, la pilule est difficile à avaler, le suppositoire a du mal à se frayer un chemin, c’est l’horreur et la désolation alors il est plus simple de sombrer dans la détestation.


J’adore !


Je me délecte !


Je me souviens aussi d’une chronique du 9 mars 2012 que je ressors de la naphtaline. La blogosphère du vin cultive un goût immodéré pour la détestation : les lavandières du Net


J’y soulignais « Mon blog c’est mon oxygène, ma fenêtre sûr, une deuxième vie qui, contrairement à ce que pense certains, n’est pas une astreinte ni une dévoreuse de temps, rien que du plaisir, une forme d’hygiène mentale, d’excitation intellectuelle, de curiosité et bien sûr d’occasions de rencontre. Alors vous comprendrez aisément que je n’y cultive ni la détestation, ni la revanche, ni le règlement de comptes. Je laisse ça aux aigris, aux envieux, aux rabougris, à ceux qui s’ennuient ou qui n’ont rien d’autre à faire de leur vie. « Les chiens aboient la caravane passe… »


Elle débutait ainsi :


« Langues de putes, de vipères, être une mauvaise ou une méchante langue fut longtemps l’apanage de la gente féminine selon les hommes, souvent leurs hommes. Ceux-ci, plus enclin à la politique, pratiquaient la langue de bois, avaient disait-on un bœuf sur la langue. L’irruption des médias parlés, puis filmés ou télévisés, a popularisé des saltimbanques qui avaient la langue bien pendue donc qu'ils n'avaient pas dans leur poche : Desproges et Coluche en sont les plus beaux exemples. En littérature, dans la presse engagée, la langue verte, la langue drue, celle des polémistes, des auteurs engagés, dérapait parfois, s’enfonçait dans la boue de l’antisémitisme, dans l’insulte, mais le plus souvent se mettait au service de grande cause : le célèbre J’Accuse de Zola dans le Figaro (oui, oui…) à propos de l’affaire Dreyfus.


 

Le règne du « politically correct » a gommé les aspérités, les rugosités, rabotés la langue jusqu’à l’affadir. Afin de ne pas choquer des minorités agissantes et souvent intolérantes, la pratique hypocrite de la langue fourrée qui, comme chacun sait est un baiser lingual profond : une pelle, étouffe bien plus qu’elle ne protège. Pour autant, il est conseillé, y compris sur le Net, de tourner 7 fois sa langue dans sa bouche, avant de réagir sur un texte lu en diagonale ou avec des œillères sur un blog. Vite fait bien fait dit-on, dans le cas présent le fameux buzz prend le pas sur le fond du débat, ce qui compte c’est le niveau de bruit, l’intensité du flux. Alors, ceux que le classement d’e-buzzing met en transes quand ce n’est pas en épectase, s’ingénient à cultiver les inimitiés, à attiser ce qu’ils supposent être des différends, à n’exister que par leur virulence sournoise : ce sont les nouvelles lavandières du Net (là encore l’histoire de la mauvaise langue m’oblige à féminiser cette appellation qui est sur le Net majoritairement masculine).

 

La suite ICI link


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3 mai 2014 6 03 /05 /mai /2014 00:09

J’aime les jours qui commencent en pente douce dès l’éveil, me laisser-aller, me laisser porter la tête dans les étoiles et le cœur léger. Cap au nord, sous la Grande Verrière de la Gare du Nord je rejoins mes deux compagnons de voyage tout juste sortis des brumes de la nuit, direction Bruxelles-Midi d’un seul trait. Notre guide Patrick nous accueille et nous marchons sous un franc soleil jusqu’à la Grande Place où nous effectuons notre première station d’un chemin qui ne sera pas de croix mais de joie.


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Nous marchons dans la ville. Ma meilleure amie, la folle du logis, ce petit vélo qui vagabonde dans ma tête, m’investit, baguenaude, trace des échappées belles, me nourrit d’images et de mots. M’éclaire. En ce beau jour Bruxelles plante le vaste décor de mon imaginaire, je suis ailleurs et ça me va.


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J’aime !


Nous restaurer…


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Les Brigittines, havre de paix art nouveau, du beau, discrète élégance, adéquation parfaite avec l’insoutenable légèreté de mon vieux cœur tout boucané.


J’aime !


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Il m’est dit que, Dirk Myny, « fait partie des rares chefs à s’évader dans le vignoble dès que l’occasion se présente et qu’il propose la plus belle carte de la capitale en vins d’Alsace, une région qu’il connaît sur le bout des doigts et qui lui a donné le goût des crus qui sentent la terre et le travail. » L’homme aime tous les vins, pourvu qu’ils soient élégants et généreux.


Nous sommes ici pour Cantillon !


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Mon petit doigt me dit aussi qu’il fait partie d’une bande des 4, de bons vivants, des noceurs, des bosseurs… Dirk, la suite nous le prouvera, est fidèle à ses origines la campagne du Pajottenland, où il a grandi.


Nous sommes 7 à table, une petite Europe du Sud à nous tous, franco-italienne, cornaquée par notre ami Patrick, belgo-suisse, qui aime tant les vins nature de nos voisins de la Péninsule.


Nous mangerons et boirons avec les accents des flacons de Cantillon.


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C’est aujourd’hui Quintessence de Cantillon.


René Sépul du Soir souligne très justement que « Dirk, Maître cuisinier de Belgique, s’est surtout fait seul, traçant ses sillons gourmands sans s’occuper de ses voisins, toujours concentré à tirer vers le haut les produits de terroir qu’il apprécie. Son assiette est franche, joyeuse, goûteuse… il a su faire évoluer les choses. Mettant l’accent sur des plats plus personnels et plus créatifs, sa maison est aujourd’hui paradoxalement plus bruxelloise, et c’est un plus. Dirk a rencontré des artistes du goût, comme Jean Van Roy de la Brasserie Cantillon, dont il intègre les impeccables lambics et autres gueuzes dans ses casseroles. »


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Table vivante, sans chichis, créative, dénuée des artifices des chefs qui privilégient la forme, exaltation de saveurs riches, alliance précise tels le petit épeautre cuit en risotto et les fines crevettes grises décortiquées qui accompagnent le cabillaud vapeur nappé d’un sabayon au lambic Cantillon. Et puis, quels mots mettre sur son zennepot, « un plat créé un soir de fête en pensant aux copains, un truc un peu dingue où se rencontrent chou cuit à la gueuze, bloempanch, saucisse sèche et bulots… » ?

 

Un seul : c’est grand !


J’aime !


Je ne suis pas très dessert mais le granité de Kriek de Dirk m’a enchanté et ravi. Pensez-donc un granité accompagné d'un bleu !


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Au long de ce très beau repas le temps s’est suspendu, aérien, sensible à la magie du génie de la main qui fait, fort de la supériorité radicale et indépassable de l’artisan, j’étais heureux. Nous étions heureux !


Loin de nous faire redescendre sur terre, Patrick, zélateur infatigable et sincère des vins natures nous abreuvait de magnificence : un Muenchberg Grand cru Riesling n°3 1999 Julien Meyer.

 

Grand !


Nous pouvions continuer notre pèlerinage au pays des merveilles : cap sur Cantillon !


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Pour connaître Cantillon lire mon reportage de 2013 : Vigneronne link 


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2 mai 2014 5 02 /05 /mai /2014 10:00

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31 octobre 2010 « Depuis mai 68  où j’ai découvert Manset avec « Animal on est mal » je suis un aficionado de ce solitaire qui en 1975 rencontrera le succès avec « Il voyage en solitaire » qui se vendra autour de 300 000 exemplaires et sera un grand succès de l’époque. Le grand public ignore Gérard Manset qui le lui rend bien. Comme il le note dans l’une de ses rares interviewes « C’est toujours la même incohérence. Dès que je suis confronté aux médias, se révèle cet écart vertigineux entre ce que les journalistes disent de positif sur mon travail et sa pénétration dans le public. Il y a quelque chose de brisé, de cassé. Si le matériel était tel qu’on le décrit, il devrait être répandu. Mais peut-être que les gens n’ont pas besoin de ça. » link 


Signé le Taulier

 

24 Juillet 2011 : Gérard Manset « J’en étais bouleversé, que toute cette jeunesse saluât son Assomption, le rendit éternel... » Visage d’un Dieu Inca : Alain Bashung.


 « Suivre Gérard Manset sur ses lignes, qu’elles soient paroles sur sa musique ou mots assemblés en phrases qui font les livres, relève de l’expédition sans guide dans la forêt amazonienne. Ce n’est pas un parcours pour adeptes du Club Méditerranée mais, si comme moi, vous êtes des 100% Manset ce n’est qu’une question de rythme, de souffle, de transversale à la Alain Gheerbrant. « J’étais encore indécrottablement rationnel, prétentieux, timoré et avare dans ce dedans de ma tête de Blanc qui croit détenir le pouvoir de commander au mouvement en s’opposant à lui, au lieu d’aller avec lui, de se fondre en lui, d’abord, et d’obéir ensuite à ce que décide le corps. » link


Signé le Taulier


Le 29/04/2014 : « … chez Warner, j'ai rencontré une équipe qui acceptait mes silences, mes obstinations, mon travail marginal, mes « obscurcissements » artistiques. On a décidé que le premier album serait fait de reprises d'anciens titres. Une revisitation.


Comment avez-vous procédé ?


Je devais donc rejouer les morceaux avec des musiciens, live en studio. Et ça a évolué vers de belles rencontres. Axel Bauer m'a proposé Celui qui marche devant, extrait de l'album de 1972 que je n'ai jamais voulu rééditer à cause du son… Avec Paul Breslin, mon guitariste américain, on a adapté Il voyage en solitaire en anglais, que l'on chante en duo. J'ai également repris Manteau jaune, titre rock écrit pour Raphael, qui en a fait une ballade douce et somnambulique. Et je lui ai demandé de chanter Toutes choses avec moi. J'adore l'écart entre ma voix âgée et la sienne, très juvénile. Parfait pour chanter « Toutes choses… se défont. »


Vous avez exhumé votre premier titre, mythique, de 1968, Animal on est mal…


L'idée est du groupe belge dEUS, à qui j'ai proposé une collaboration. Je m'attendais à ce qu'ils choisissent un titre un peu costaud, mais ils ont préféré celui-là ! Du coup, c'était moi qui étais mal. Je ne tenais pas à me le recoltiner. Mais j'ai trouvé leur version épatante, très fraîche, pop dans le bon sens du terme, presque rose ! » link

 

Propos recueillis par Hugo Cassavetti - Télérama n° 3354

 

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2 mai 2014 5 02 /05 /mai /2014 00:09

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Comme l’avouait Jean Carmet « les petits vins de mon pays, de mon pays de Bourgueil, ont eu longtemps ma préférence sinon mon exclusivité. Ces petits vins blancs légers qui travaillent sous le soleil inimitable des bords de Loire. On leur laisse rarement le temps de s’accomplir au-delà d’une année, ils meurent avant l’âge, mais en beauté… »


Mais, il concédait aussi que si son père était un saint-cyrien de la vigne et qu’il a suivi son enseignement, il avait longtemps été étouffé par son patriotisme régional. « Quand je suis arrivé à Paris j’ignorais totalement qu’il existait d’autres vins. Je soutenais mordicus que rien ne pouvait égaler un saint-nicolas-de-bourgueil. Et puis j’ai acheté une maison dans le Gard, à 12 km de Bagnols-sur-Cèze et j’ai découvert les côtes-du-rhône avec ravissement… »


Il n’empêche que son pays c’était son port d’attache comme le montre cet épisode est typique d’une conception de la vie propre à Jean Carmet et à  ses amis.


« J’avais déjeuné chez Bernard Blier. Nous nous étions attardés à table, mêlant les agréments de la discussion à ceux de la sélection des vins. La nuit est venue quand nous nous quittons gaiement. Je hèle un taxi et… au lieu de lui indiquer : « À Sèvres ! » où je réside, je lui communique : « À Tours ! ». Je ne saurais vous expliquer pourquoi. L’automédon ne manifeste aucune surprise. Je monte à bord et plonge presqu’aussitôt dans le bienheureux sommeil de l’oubli… On me secoue, on me réveille, c’est le chauffeur : « Nous sommes arrivés ! »Nous sommes en effet, à Tours. Pourquoi Tours ? Comment, étant à Paris, peut-on avoir l’idée saugrenue de rallier Tours en taxi ? Le chauffeur rigole : « Je vous ai tout de suite reconnu, monsieur Carmet. J’ai entendu des reportages, je sais que vous êtes de Tours ou des environs, alors c’est normal que vous ayez voulu venir ici ! »


« Nous étions au petit matin et au cœur de l’hiver. Je propose d’aller prendre un café près de la gare. Nous tombons sur toutes les épaves de la nuit, hantées par un unique objectif : se goinfrer un pied de cochon. Et j’ai offert une tournée générale de pieds de cochon. J’ai voulu téléphoner à Sonia, mon épouse, à Sèvres. Sans résultat. Je devais apprendre plus tard qu’elle était partie à ma recherche en oubliant de brancher le répondeur. Que faire ? Toujours flanqué de mon fidèle chauffeur je rends visite à des cousins tourangeaux. Il est maintenant 7 heures, ils s’étonnent :


-          Que fais-tu là ?


-          J’ai déjeuné avec Bernard Blier.


-          Ah bon ! Il est de passage à Tours ?


-          Mais non, chez lui à Neuilly !


« C’est la confusion totale. Je les sens sur le point d’alerter hypocritement un quelconque service psychiatrique, je disparais. En taxi toujours. Nous sommes tombés en panne du côté d’Orléans. Le chauffeur marchait au fuel qui avait gelé tellement il faisait froid. L’homme était de bonne compagnie et savait s’adapter, nous avons fait la java pendant toute la nuit. Puis je l’ai raccompagné chez lui. Son épouse a failli me lyncher. La mienne aussi, un petit peu plus tard, ce qui vous expliquera pourquoi je dois périodiquement changer de compagne. Je les comprends et je les absous, ce sont toutes des saintes. »


Extrait du livre Alcools de Nuit R.Bastide-J.Cormier-Antoine Blondin

 

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1 mai 2014 4 01 /05 /mai /2014 06:00

Accueillis à Bruxelles ce 1er mai par l’ami Patrick Böttcher, pharmacien de son état à Anderlecht, pour la « Quintessence brassicole » de Cantillon j’ai décidé de vous offrir :


1° Son excellente chronique du 08 mars 2014 Francesco Guccione, The Highlander (les vins de Sicile de ce vigneron de Sicile furent pour moi la révélation du salon de rue 89) link


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« Au pied de cette vallée loin de tout, où seules des vignes éparses et quelques ruines rappellent la présence humaine, il y a une maison isolée, protégée de la vue par quelques arbres. C’est là que vit, presque en ermite, Francesco Guccione, l'Highlander de Cerasa.


Highlander... vraiment, car Francesco semble tout droit sorti d'un livre médiéval, avec sa stature altière, sa tignasse et sa barbe un peu ébouriffées qui cachent un regard  au bleu d'une lagune tahitienne, un regard éblouissant de vivacité qui anime une vraie "gueule" au sens noble du terme, un de ces visages qui vous dit d'emblée qu'il va se passer quelque chose, qu'une vraie rencontre est en marche, une de ces rencontres dont on sort toujours différent. »


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2° 5 doses de Frantz Ferdinand :



Deezer Sessions with Franz Ferdinand - Live... par deezer

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1 mai 2014 4 01 /05 /mai /2014 00:09

La fête du travail, des bouquets de muguet à tous les coins de rue, des défilés séparés pour nos maigres syndicats de travailleurs, et moi et moi je suis à Bruxelles chez Cantillon pour la «Quintessence brassicole» link


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Afin de ne pas vous infliger une page blanche j’ai passé le manche à l’excellent PAX qui avoue humblement qu’il à « TOUT FAUX »


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Elle avait tout faux cette vénérable bouteille.


Tout faux le flacon vidé jusqu’à l’épaule


Tout faux le dépôt collé au creux de cette épaule


Tout faux la capsule congé boursoufflée et moisie


Tout faux le bouchon rétréci et auréolé de la couleur du vin coulant


Tout faux le bouchon s’émiettant sous la pression du tire-bouchon et qu’il fallut pousser dans la bouteille pour délivrer le breuvage


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Bref une bouteille qui n’aurait pas retenu l’attention d’un expert de salle de vente spécialisée plus d’un bref coup d’œil, le haussement d’épaule n’étant évité que par l’extrême courtoisie généralement affiché dans ces lieux autant pour flatter le chaland fortuné que pour intimider et tenir à distance le curieux désargenté.


Qu’aurait pu lire le probablement dédaigneux personnage dont le millésime 1954 affiché n’aurait même pas piqué, un instant, la curiosité ?

 

                                                 GRAND VIN

                                                CLOS BEARD

                                               SAINT- EMILION

                          APPELATION SAINT-EMILION CONTROLEE

 

Et en bas de l’étiquette, en dessous d’une belle gravure tirée en offset représentant « un groupe de vendangeurs dans la propriété du propriétaire »

                                       PIERRE BORIE Propriétaire


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Descendu dans la cave en ce jour d’élection, pour choisir les bulles à déguster lors de la «  soirée » (Comme dit l’adage  - à moins que ce ne soit le soldat inconnu – Il y a toujours une raison pour boire du champagne : fêter un succès ou se consoler d’une mésaventure !) je m’étais laissé à rêvasser contemplant toutes ses bouteilles que vraisemblablement je ne pourrais plus toutes boires : mais qu’importe, il y a des amis pour aider, comme dit Ophélie NEIMAN dans « Le vin c’est pas sorcier».


 

Tous ceux qui ont une cave un peu riche passent ou passeront par-là : on garde les bouteilles d’exception pour « les grandes occasions » puis, on se rend compte que « les grandes occasions » se font rares. Les enfants fêtent leurs anniversaires entre potes à l’âge ou leurs millésimes deviennent intéressants à boire ; on méconnait ses amis et on sert autre chose à table… Alors, avec l’âge, toute les occasions deviennent grandes et il suffit d’adapter le choix du vin à l’ami et à l’occasion pour, enfin, ne plus se contenter « d’avoir une cave » mais en profiter.


Et c’est comme cela que je suis tombé sur cette bouteille oubliée, avec quelques autres, abandonnées dans un coin. Elles me viennent de mon père qui m’a laissé quelque trésors « en caisse bois » mon cher ! et quelques pièces dépareillées  comme ce clos BEARD.


Débouchée avec le mal qu’on imagine, le vin servi au travers d’un chinois pour éliminer toutes les miettes de liège la surprise fut d’abord étonnante, un nez des plus agréables, franc, net, ni trop puissant ni trop fermé ni évanoui et qui se développait sereinement dans le verre INAO.


En bouche, la surprise continuait. Vite une deuxième gorgée pour s’assurer, comme cela arrive, qu’une fois ouvert le vin de cet âge ne s’évanouisse dans le verre.


Toujours la surprise : un vin rond, une belle attaque en bouche, une ampleur généreuse et une longueur satisfaisante sans compter avec une rétro-olfaction à la hauteur.


En reposant mon verre le seul commentaire me venant à l’esprit : «Encore jeune ! »


Je reprenais là un commentaire mémorable de Paul BRUNET un de mes «professeurs en œnologie ».


Paul BRUNET, enseignant à l’Ecole Hôtelière fut, deux fois, le premier «Premier Sommelier de France». La première fois (le concours concernait le meilleurs Maitre d’hôtel Sommelier de France). Il arriva premier devant Jean Paul JEUNET le chef, étoilé depuis, du restaurant éponyme  à ARBOIS. Edgar FAURE personnalité en place, grand collectionneur de mandats de l’époque et ardent défenseur de la Franche-Comté n’admit pas ce classement de telle sorte que les deux lauréats se retrouvèrent exæquo. Pour sa part Paul BRUNET « revint en deuxième semaine » et devint seul lauréat du concours du meilleur Sommelier de France l’année suivante.


Notre promotion d’œnologues amateurs forma, par la suite, un groupe d’amis curieux des vins. Des voyages furent organisés auquel participait notre maître qui nous faisait profiter de son carnet d’adresses.


C’est ainsi, qu’à l’occasion des « 3 Glorieuses » nous nous retrouvâmes dans les caves de DOUDET NAUDIN à Savigny-lès-Beaune.  Cette maison avait et garde la réputation d’être spécialisée en vieux millésimes entre autre, par les hasards de l’histoire.


Lors de la seconde guerre mondiale le propriétaire mura une grande partie de ses caves pour mettre ses bouteilles à l’abri de l’envahisseur. En 1945 estimant que « les ayant déjà vu deux fois » rien ne pressait pour ouvrir la caverne d’Ali Baba. Dix ans plus tard, vraisemblablement rassuré, il se décida, en présence de « l’administration des contributions indirectes », huissiers, gendarmes, notables et amis proches, sans oublier la presse à exhumer quelques  cinquante-cinq mille bouteilles devenus rares et précieux flacons.

 

En fin d’une déjà belle dégustation une bouteille nous fut proposée « à l’aveugle ». Sous notre puérile pression Paul BRUNET dû faire preuve de ses talents. Avec juste assez de résistance pour préserver sa modestie il se « jeta à l’eau »  et énonça après avoir sacrifié, avant chaque mot, au rituel « verre/nez/bouche » :


                - « CHAMBOLLE MUSIGNY »

                - …

                - « LES AMOUREUSES ».

                - …

                - « 1933 !»

 

Verres en main, pas d’applaudissements possibles mais de retentissants bravos et hourras  fusèrent sous les voutes de la cave.


Le calme revenu le Meilleur Sommelier de France dut commenter le vin dévoilé. En un bref, et éloquent « Encore jeune ! » il résuma parfaitement tout ce qu’il y avait à en dire.


Tout faux ma bouteille de Saint-Emilion 1954 ? Pas si sûr, après dégustation. Comme il est souvent recommandé d’éviter de jeter le bébé avec l’eau du bain, il est déconseillé de jeter le vin avec le flacon.


La leçon de cette anecdote ? «La suite au prochain numéro » comme il est dit à propos des feuilletons et s’il plait à notre Taulier.


patrick axelroud


Strasbourg le 25 avril 2014

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30 avril 2014 3 30 /04 /avril /2014 08:49

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Y’a pas que les Chinois dans la vie même moi simple pipelette y z’ont besoin de moi pour écouler le millésime 2013  du côté de l’Angélus. Pour preuve ce matin dans ma boîte aux lettres j’ai reçu un prospectus pour que j’apporte ma modeste obole à la trésorerie de cette grande maison au « sommet de son appellation *»


« Château Angélus, promu Premier Grand Cru Classé A, réussi avec son savoir-faire un très grand vin au sommet de son appellation en 2013 ! » qui m’disent, pourtant je croyais que les vignes de HDBL se situaient tout en bas du plateau. P’tète qu’ils les ont surélevées depuis qu'il a été restauré ?

  

En plus faut que je raque de suite, alors que la livraison n’est prévue qu’entre le 01/06/2015 et le 30/04/2016 (selon la date de mise en bouteille du Château) et comme moi je ne récupère pas la TVA, ce n’est pas 189,00 € qu’y faut que je débourse mais approximativement dans les 1400 nouveaux Francs la boutanche (je n’ai jamais pu m’y faire à ces histoires de Francs, alors je ne vous dis pas avec leur euro).


Faut que j’aille à mon agence du Crédit Agricole consulter mon conseiller en investissements pour savoir si j’en prends une caisse de 6  1134,00 € HT ou une caisse de 12 2268,00 € HT. Be oui, p’tète que comme chez Leclerc y vont me faire un prix de gros ?


Une autre question que je me pose : est-ce que je peux faire confiance à leurs experts ?


« L'avis des experts


Le millésime 2013 est un Angélus souple et extrêmement harmonieux. La richesse aromatique est séduisante. A l’attaque, il offre des fruits noirs légèrement confits complétés par des saveurs exotiques (noix de coco) qui nous emmènent vers une finale persistante et veloutée. Château Angélus prouve avec ce millésime 2013 que les conditions difficiles du millésime ne pénalisent pas la propriété qui réussit avec son savoir-faire un très grand vin au sommet de son appellation. »


Bob Parker “ The Grand Vin, which this year contains only the old vine Cabernet Franc (representing 38% of the blend) has a conservative bouquet, without the thrills and spills of the 2009 or 2010 and it seems rather straight-laced and linear.


That is not necessarily a bad thing: this is nicely focused and controlled. The palate is medium-bodied with fine acidity, impressive tension and focus with a pleasing sense harmony towards the finish. Whilst it is not a flamboyant Angelus, this is a classy Saint Emilion for drinking over the next decade. Tasted April 2014 by Neil Martin »


90-92/100

 

B&D « Onctueux, texture raffinée, tanins de compétition, grand style harmonieux et équilibré : comme en 1992, Angélus passe des caps dans les millésimes compliqués. Cette fois, c'est le sommet qu'il a atteint. »

 

18,5-19/20

 

Moi je vais de ce pas consulter le Jacques Dupont même si, je crois, qu’est-ce que je peux être hypocrite, les portes de l’Angélus restèrent closes pour lui. Avait-on peur de son beau nez ?


Comme j’suis un peu rosse je me suis dit que du côté, de cette si belle et prestigieuse propriété, ils auraient pu inclure dans la bio de HDBL quelques citations de sa biographe préférée Isabelle Saporta, dans le genre le Sarkozy des vignes link  plutôt que nous resservir pour la énième fois la version officiel style communiqué du Soviet Suprême dans les Izvestia.


« La Propriété


A la fin du XVIIIème siècle, Catherine dite Sophie de Boüard de Laforest épouse Souffrain de Lavergne et vient alors habiter au Château Mazerat à Saint Emilion. Au début du XXème siècle, Maurice de Boüard acquiert l'enclos jouxtant Mazerat. C'est alors que ce vignoble est appelé Château Angélus car les vignerons entendaient simultanément l'Angélus des trois églises du coin : La chapelle Mazerat, l'église Saint-Martin de Mazerat et celle de Saint-Emilion. Ses fils Jacques et Christian achetèrent plusieurs parcelles adjacentes jusqu'à constituer dans les années 1960, le domaine tel qu'il est aujourd'hui. Le château Angélus est dirigé, de nos jours, par Hubert de Boüard de Laforest et son cousin Jean-Bernard Grenié, faisant suite à huit générations de la famille de Boüard de Laforest.


Le Château Angélus fut classé Grand Cru Classé en 1954. Du fait de sa grande notoriété, il ne connut pas trop la crise des années 1970 pour les vins de Bordeaux. L'arrivée de Hubert de Boüard de Laforest, alors œnologue diplômé de l'université de Bordeaux, initia une politique ambitieuse et novatrice avec pour objectif d'atteindre l'excellence. Une remise en cause permanente des techniques et des pratiques de culture fut faite dans le but de mieux correspondre au terroir et à la typicité du château. De ce fait, sa notoriété fut accrue une nouvelle fois et il bénéficia alors du statut de Premier Grand Cru Classé depuis 1996 et atteignit en 2012 le rang de Premier Grand Cru Classé A, rejoignant ainsi Château Ausone et Château Cheval Blanc à la tête de Saint-Emilion.


Pour l'anecdote, la bouteille de Château Angélus est une sorte de star du cinéma car elle a joué dans plus de 25 films dont Casino Royale et La Môme. »


Reste la Fiche technique


SOL Argilo-calcaire sur la partie haute, argilo-sablo-calcaire à flanc de coteau.


ÂGE DES VIGNES 30 ans


VINIFICATION En cuves inox, béton, bois avec système de régulation des températures (28 à 32 °C)


ÉLEVAGE 18 à 24 mois en barriques neuves

 

Dites-moi, mais où est donc passé 2 Ruines ? Je m'inquiète...

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