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20 octobre 2021 3 20 /10 /octobre /2021 06:00

Critique] DRESSÉ POUR TUER - On Rembobine

Aujourd’hui c’est «Dresser pour tuer » (1982)

 

 

Pourquoi ce film ?

 

Pour continuer la série des films racontant une histoire et donc divertissants en ce sens mais aussi pour entrer, par la petite porte, dans le monde d’un fabuleux metteur en scène ?

 

Samuel Fuller est un homme hors norme comme seuls les USA, semble t’ils peuvent produire. Mais aussi parce que le film, encore une fois, est tiré d’un roman de Romain Gary « Chien blanc » Gallimard 1970.

 

Ce film ne sera jamais projeté aux États Unis. Sommé de le remanier Fuller refuse et s’enfuit au Mexique avec les négatifs.

 

Dressé pour tuer de Samuel Fuller - Olivier Père

 

Quelle est l’histoire ?

 

Wikipédia nous dit : À la période du mouvement américain des droits civiques, Julie Sawyer heurte accidentellement un chien de berger blanc. Après que le vétérinaire l'a soigné, Julie l'héberge dans sa propriété afin de retrouver ses maîtres. Un intrus essaie de l'agresser, mais le chien lui porte secours. Elle décide de devenir sa maîtresse, mais son petit ami Roland Graele ne le supporte pas. On apprendra que le chien a été dressé par un mystérieux propriétaire raciste blanc pour tuer les gens de couleur. Le chien sort dans la nuit hors de la propriété et tue un camionneur noir. Au studio, Julie emmène le chien avec elle et il blesse une actrice noire devant des gens. Julie transfère le chien chez un professionnel nommé M. Carruthers qui insiste pour euthanasier le chien. Un autre dresseur noir de chiens, nommé Keys, cherche à éduquer le chien : il porte une protection et séquestre le chien à l'intérieur d'un grand enclos, ce sera Keys qui le nourrira et non Julie.

 

Réalisation

 

C’est l’immense Samuel Fuller qui est aux commandes notons qu’il est également le scénariste comme il le sera pour tous ses films. Américain il est né aux USA en 1912 et où il mourut 85 ans plus tard en 1997.

 

Ce phénomène à presque tout fait pendant toutes ses années. De grouillot dès 12 ans dans les grands journaux de New York , il devient vite « pisse copie » pour les ainés puis pleinement journaliste. A 17 ans il sera le plus jeune chroniqueur judiciaire de l’histoire de la presse. La fréquentation de ce milieu lui inspirera « Violence à Park Row » 1952 considéré aujourd’hui comme un des meilleurs films de Fuller. En parallèle il ne cesse d’écrire des récits, des nouvelles ou comme nègre. À partir de 1936 il entre en contact avec Hollywood à qui il fournit des scénarios. Pendant la seconde guerre mondiale Il sert dans la 1re division d'infanterie américaine la célèbre « Big Red One ». Il y est à la fois soldat et reporter de guerre. Pendant ce temps, sa mère lui trouve un éditeur pour son premier roman. C’est un polar qui attire l’attention d’une maison de production qui en achète les droits. Non seulement Fuller combat mais il tourne des documentaires ce qui ne fait pas de lui un planqué pour autant. Il sera blessé deux fois au combat. Il recevra la Bronze Star, la Silver Star et la Purple Heart, "pour conduite héroïque".

 

Cette expérience du front lui permet de réaliser des films comme «Au-delà de la gloire» (1980), témoignage autobiographique au sujet du front européen. Ce film est moins connu que d'autres grands films de guerre, un peu trop « son et lumière » comme « Apocalypse Now »,1979 ou « Platoon » 1986 Ce film n’a rien à envier à« Full Metal Jacket » 1987, ou « Voyage au bout de l'enfer.»1978. En effet, pour les vrais amateurs de films de guerre « Au-delà de la gloire » est considéré, comme l'un des meilleurs films dans cette catégorie.

 

Après la guerre, il devient salarié de la Warner Bros comme scénariste. Cependant peu de scénarios passe au stade de la production qui, souvent même, ne va pas jusqu’au bout. C’est avec son troisième long métrage, « J'ai vécu l'enfer de Corée » 1951 que viendra la reconnaissance et que sa carrière de cinéma démarre. C'est le premier film sur la guerre de Corée dans lequel le silence est également brisé sur les camps d'internement pour les Nippo-Américains durant la seconde guerre mondiale C'est un succès financier aussi, avec un budget de 100 000 dollars, le film en rapporte 2 000 000 nous dit Wikipédia. Fuller signe alors un contrat avec la 20th Century Fox et Darryl Zanuck avec lesquels il devient coproducteur, scénariste, metteur en scène de ses films.

 

C’est de cette époque que date « Le Port de la drogue » 1953, qui recevra un Lion d’Or à Venise. « La Maison de bambou » 1956 date de la même période. En effet, peu après il fonde sa propre société de production. Ce qui lui permet de financer un western, « Le Jugement des flèches ». 1957

 

La reconnaissance de Fuller en Europe, notamment par les Cahiers du Cinéma démarre avec ce film et se confirme avec un film de guerre « Porte de Chine », 1957 puis « Quarante Tueurs »1957 Il renoue avec la Warner Bros pour « Les Maraudeurs attaquent » 1962 Mais surtout deux films aujourd’hui cultes qui vont lui valoir les foudres des critiques et mis au ban des sociétés de production. Il s’agit de « Shock Corridor »1963 et de « Police spéciale » 1964. Bien sûr, il ne reste pas inactif. Il se consacre à la télévision et continue, çà et là être acteur.

 

À l’occasion de ses séjour en France, on le voit tenir son propre rôle dans « Pierrot le fou » 1965 de Jean-Luc Godard. Plus tard on le verra dans des longs métrages de Wim Wenders et de Claude Chabrol. Il poursuit également sa carrière d’écrivain. Tous croient sa carrière finie. Mais ce diable d’homme trouve quand même de quoi financer un film qui lui tient à cœur depuis 1956 : « Au-delà de la gloire » qui relate son histoire au sein de la première division d'infanterie américaine « The Big Red One » 1980 au cours de la Seconde Guerre Mondiale. C’est un succès aussi grand que « J’ai vécu l’enfer de Corée » Il rentre en grâce à Hollywood et réalise alors « Chien blanc ». Ce sera la rupture définitive avec « La fabrique de rêves »

 

Il finit par s’installer à Paris, toujours actif et tournera « Les voleurs de la nuit » 1984 en France. « Sans espoir de retour » 1988, ironie du sort, est son dernier film européen. Il ne retournera en Amérique qu’en 1994 pour y mourir 3 ans plus tard diminué par un AVC.

 

Qui fait quoi ?

 

Les acteurs, dans l’ensemble, sont des acteurs de films plus ou moins de série B. Bien sûr ils sont connus aux USA. Les nombreux films tournés et/ou les séries leurs assurent une notoriété certaine mais qui ne dira rien aux spectateurs français de film mais peut-être un peu plus aux amateurs de séries. Pour la petite histoire on pourra noter que Kristy McNichol : qui tient le premier rôle, Julie Sawyer, a tourner avec le cinéaste français Edouard Molinaro une bluette : « Just the Way You Are » 1984 dans lequel elle tient le premier rôle : Susan Berlanger

 

Dressé pour tuer | Samuel Fuller, 1981 | Cinepsy - Cinéma et psychanalyse

 

Temps forts

 

Il n’y a pas, à proprement parler, de temps fort. Le suspense est quasi constant. Une scène de répit ne l’est jamais vraiment car on ne sait quand va se dérouler la prochaine scène violente. On ne sait même pas si « la scène de répit » ne va pas brusquement évoluer en scène de violence.

 

C’est tout l’art de Fuller de nous mener comme il veut, là où il veut et nous faire comprendre la folie qui s’empare de ces dresseurs de « chiens blanc »

 

Remarque : De tout temps, Fuller fut un homme d’action. C’est sur ses expériences qu’il a bâti une œuvre. Il n’a eu de cesse de dénoncer sur tous les sujets toutes les hypocrisies des discours qui masquent la réalité. Sa vision pessimiste et sans concession de son pays s'exprime dans « Les Bas-fonds new-yorkais » 1960, le dernier film produit par sa société de production Globe Enterprises. Hollywood ne le considérait que dans la mesure où il rapportait beaucoup de dollars. C’est dans ses gènes comme on dit aujourd’hui. Souvenez-vous des paroles de Michael Cimino à ce sujet. Fuller fut toujours un homme libre doublé d’une grande gueule qui ne mâchait pas ses mots. C’était peut-être dans sa nature mais lui, au moins, a toujours payer comptant cette liberté et le droit de « l’ouvrir »

 

Pour terminer : On peut lire dans le livre « Je suis en train de me rendre compte que le problème noir aux États-Unis pose une question qui le rend pratiquement insoluble : celui de la Bêtise. Il a ses racines dans la plus grande puissance spirituelle de tous les temps, celle de la Connerie.»

 

Pour conclure« Qu’est-ce que j’ai à faire des noirs, je ne suis pas raciste »

 

Pax

Prochainement «Jeux d'espions (Hopscotch)»

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20 octobre 2021 3 20 /10 /octobre /2021 06:00

Critique] DRESSÉ POUR TUER - On Rembobine

Aujourd’hui c’est «Dresser pour tuer » (1982)

 

 

Pourquoi ce film ?

 

Pour continuer la série des films racontant une histoire et donc divertissants en ce sens mais aussi pour entrer, par la petite porte, dans le monde d’un fabuleux metteur en scène ?

 

Samuel Fuller est un homme hors norme comme seuls les USA, semble t’ils peuvent produire. Mais aussi parce que le film, encore une fois, est tiré d’un roman de Romain Gary « Chien blanc » Gallimard 1970.

 

Ce film ne sera jamais projeté aux États Unis. Sommé de le remanier Fuller refuse et s’enfuit au Mexique avec les négatifs.

 

Dressé pour tuer de Samuel Fuller - Olivier Père

 

Quelle est l’histoire ?

 

Wikipédia nous dit : À la période du mouvement américain des droits civiques, Julie Sawyer heurte accidentellement un chien de berger blanc. Après que le vétérinaire l'a soigné, Julie l'héberge dans sa propriété afin de retrouver ses maîtres. Un intrus essaie de l'agresser, mais le chien lui porte secours. Elle décide de devenir sa maîtresse, mais son petit ami Roland Graele ne le supporte pas. On apprendra que le chien a été dressé par un mystérieux propriétaire raciste blanc pour tuer les gens de couleur. Le chien sort dans la nuit hors de la propriété et tue un camionneur noir. Au studio, Julie emmène le chien avec elle et il blesse une actrice noire devant des gens. Julie transfère le chien chez un professionnel nommé M. Carruthers qui insiste pour euthanasier le chien. Un autre dresseur noir de chiens, nommé Keys, cherche à éduquer le chien : il porte une protection et séquestre le chien à l'intérieur d'un grand enclos, ce sera Keys qui le nourrira et non Julie.

 

Réalisation

 

C’est l’immense Samuel Fuller qui est aux commandes notons qu’il est également le scénariste comme il le sera pour tous ses films. Américain il est né aux USA en 1912 et où il mourut 85 ans plus tard en 1997.

 

Ce phénomène à presque tout fait pendant toutes ses années. De grouillot dès 12 ans dans les grands journaux de New York , il devient vite « pisse copie » pour les ainés puis pleinement journaliste. A 17 ans il sera le plus jeune chroniqueur judiciaire de l’histoire de la presse. La fréquentation de ce milieu lui inspirera « Violence à Park Row » 1952 considéré aujourd’hui comme un des meilleurs films de Fuller. En parallèle il ne cesse d’écrire des récits, des nouvelles ou comme nègre. À partir de 1936 il entre en contact avec Hollywood à qui il fournit des scénarios. Pendant la seconde guerre mondiale Il sert dans la 1re division d'infanterie américaine la célèbre « Big Red One ». Il y est à la fois soldat et reporter de guerre. Pendant ce temps, sa mère lui trouve un éditeur pour son premier roman. C’est un polar qui attire l’attention d’une maison de production qui en achète les droits. Non seulement Fuller combat mais il tourne des documentaires ce qui ne fait pas de lui un planqué pour autant. Il sera blessé deux fois au combat. Il recevra la Bronze Star, la Silver Star et la Purple Heart, "pour conduite héroïque".

 

Cette expérience du front lui permet de réaliser des films comme «Au-delà de la gloire» (1980), témoignage autobiographique au sujet du front européen. Ce film est moins connu que d'autres grands films de guerre, un peu trop « son et lumière » comme « Apocalypse Now »,1979 ou « Platoon » 1986 Ce film n’a rien à envier à« Full Metal Jacket » 1987, ou « Voyage au bout de l'enfer.»1978. En effet, pour les vrais amateurs de films de guerre « Au-delà de la gloire » est considéré, comme l'un des meilleurs films dans cette catégorie.

 

Après la guerre, il devient salarié de la Warner Bros comme scénariste. Cependant peu de scénarios passe au stade de la production qui, souvent même, ne va pas jusqu’au bout. C’est avec son troisième long métrage, « J'ai vécu l'enfer de Corée » 1951 que viendra la reconnaissance et que sa carrière de cinéma démarre. C'est le premier film sur la guerre de Corée dans lequel le silence est également brisé sur les camps d'internement pour les Nippo-Américains durant la seconde guerre mondiale C'est un succès financier aussi, avec un budget de 100 000 dollars, le film en rapporte 2 000 000 nous dit Wikipédia. Fuller signe alors un contrat avec la 20th Century Fox et Darryl Zanuck avec lesquels il devient coproducteur, scénariste, metteur en scène de ses films.

 

C’est de cette époque que date « Le Port de la drogue » 1953, qui recevra un Lion d’Or à Venise. « La Maison de bambou » 1956 date de la même période. En effet, peu après il fonde sa propre société de production. Ce qui lui permet de financer un western, « Le Jugement des flèches ». 1957

 

La reconnaissance de Fuller en Europe, notamment par les Cahiers du Cinéma démarre avec ce film et se confirme avec un film de guerre « Porte de Chine », 1957 puis « Quarante Tueurs »1957 Il renoue avec la Warner Bros pour « Les Maraudeurs attaquent » 1962 Mais surtout deux films aujourd’hui cultes qui vont lui valoir les foudres des critiques et mis au ban des sociétés de production. Il s’agit de « Shock Corridor »1963 et de « Police spéciale » 1964. Bien sûr, il ne reste pas inactif. Il se consacre à la télévision et continue, çà et là être acteur.

 

À l’occasion de ses séjour en France, on le voit tenir son propre rôle dans « Pierrot le fou » 1965 de Jean-Luc Godard. Plus tard on le verra dans des longs métrages de Wim Wenders et de Claude Chabrol. Il poursuit également sa carrière d’écrivain. Tous croient sa carrière finie. Mais ce diable d’homme trouve quand même de quoi financer un film qui lui tient à cœur depuis 1956 : « Au-delà de la gloire » qui relate son histoire au sein de la première division d'infanterie américaine « The Big Red One » 1980 au cours de la Seconde Guerre Mondiale. C’est un succès aussi grand que « J’ai vécu l’enfer de Corée » Il rentre en grâce à Hollywood et réalise alors « Chien blanc ». Ce sera la rupture définitive avec « La fabrique de rêves »

 

Il finit par s’installer à Paris, toujours actif et tournera « Les voleurs de la nuit » 1984 en France. « Sans espoir de retour » 1988, ironie du sort, est son dernier film européen. Il ne retournera en Amérique qu’en 1994 pour y mourir 3 ans plus tard diminué par un AVC.

 

Qui fait quoi ?

 

Les acteurs, dans l’ensemble, sont des acteurs de films plus ou moins de série B. Bien sûr ils sont connus aux USA. Les nombreux films tournés et/ou les séries leurs assurent une notoriété certaine mais qui ne dira rien aux spectateurs français de film mais peut-être un peu plus aux amateurs de séries. Pour la petite histoire on pourra noter que Kristy McNichol : qui tient le premier rôle, Julie Sawyer, a tourner avec le cinéaste français Edouard Molinaro une bluette : « Just the Way You Are » 1984 dans lequel elle tient le premier rôle : Susan Berlanger

 

Dressé pour tuer | Samuel Fuller, 1981 | Cinepsy - Cinéma et psychanalyse

 

Temps forts

 

Il n’y a pas, à proprement parler, de temps fort. Le suspense est quasi constant. Une scène de répit ne l’est jamais vraiment car on ne sait quand va se dérouler la prochaine scène violente. On ne sait même pas si « la scène de répit » ne va pas brusquement évoluer en scène de violence.

 

C’est tout l’art de Fuller de nous mener comme il veut, là où il veut et nous faire comprendre la folie qui s’empare de ces dresseurs de « chiens blanc »

 

Remarque : De tout temps, Fuller fut un homme d’action. C’est sur ses expériences qu’il a bâti une œuvre. Il n’a eu de cesse de dénoncer sur tous les sujets toutes les hypocrisies des discours qui masquent la réalité. Sa vision pessimiste et sans concession de son pays s'exprime dans « Les Bas-fonds new-yorkais » 1960, le dernier film produit par sa société de production Globe Enterprises. Hollywood ne le considérait que dans la mesure où il rapportait beaucoup de dollars. C’est dans ses gènes comme on dit aujourd’hui. Souvenez-vous des paroles de Michael Cimino à ce sujet. Fuller fut toujours un homme libre doublé d’une grande gueule qui ne mâchait pas ses mots. C’était peut-être dans sa nature mais lui, au moins, a toujours payer comptant cette liberté et le droit de « l’ouvrir »

 

Pour terminer : On peut lire dans le livre « Je suis en train de me rendre compte que le problème noir aux États-Unis pose une question qui le rend pratiquement insoluble : celui de la Bêtise. Il a ses racines dans la plus grande puissance spirituelle de tous les temps, celle de la Connerie.»

 

Pour conclure« Qu’est-ce que j’ai à faire des noirs, je ne suis pas raciste »

 

Pax

Prochainement «Jeux d'espions (Hopscotch)»

 

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19 octobre 2021 2 19 /10 /octobre /2021 06:00

Vignerons essentiels : entre tradition et innovation

Piqûre de rappel : la classification lors des confinements commerces essentiels et non-essentiels...

Un franc succès !

« Vignerons essentiels » : A la rencontre de vingt-six artistes de la vigne ICI

 

C’est le néo-vigneron naturiste in Bojolo Fabrice Le Glatin qui a extrait des profondeurs de la Toile cet article :

 

L’ouvrage du journaliste et expert Jérémy Cukierman et du photographe Leif Carlsson s’intéresse à l’apport de ces génies anonymes du monde entier.

Par Stéphane Lauer

Publié le 17 décembre 2019

 

« La table de triage utilisée n’en est pas moins redoutable. Ils ne sont que vingt-six élus dans cette anthologie nécessairement subjective. Un vingt-septième, pas assez disruptif, a même disparu au moment du bouclage… Pour rassurer les sceptiques, rappelons le profil des auteurs : Jérémy Cukierman est Master of Wine, un titre prestigieux que seuls sept Français ont décroché en soixante-six ans d’examen, et Leif Carlsson excelle depuis vingt ans pour saisir une lumière rasante sur un coteau ou capter le clair-obscur des plus belles caves. »

 

La Gaffelière photo by Leif Carlsson

 

Je ne connais ni l’un ni l’autre mais le titre de Master of Wine ne constitue pour moi un gage de compétence pour trier le bon grain de l’ivraie.

 

Je n’ai pas les moyens, 65 euros, ou plus exactement mon budget livre, le plus important poste de mon budget consommation, est consacré à des « livres essentiels », j’ironise bien sûr !

 

Dans les noms cités, je connais Aubert de Villaine et Marie-Thérèse Chappaz, pour autant sont-ce :

 

« Des rebelles à leur façon » ?

 

À chacun d’entre vous de juger moi je ne m’aventurerai pas sur ce terrain, je m’en tiens à la définition de :

 

  • Par le Larousse :

 

Essentiel, essentielle adjectif (bas latin essentialis, qui a trait à l'essence)

 

1. Qui est indispensable pour que quelque chose existe : L'air est essentiel à la vie.

 

Synonymes : constitutif - foncier - intrinsèque - vital

Contraires : accidentel - contingent - inutile - superflu

 

2. Qui est d'une grande importance ; principal, capital : Le point essentiel du procès.

 

Synonymes : capital - fondamental - important - primordial - principal

Contraires : accessoire - secondaire

 

  • Par le CNRTL ICI 

 

« La belle humeur essentielle aux méridionaux comme le soleil à leur pays »

A. Daudet, Tartarin Alpes, 1885, p. 166.

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18 octobre 2021 1 18 /10 /octobre /2021 06:00

Peut être une image de nature

Sur face de Bouc le 15 octobre

Claire Naudin ICI

 

Claire Naudin

En 2021 comme en 2016 la #vignehaute aura sauvé notre domaine. Globalement les pieds ont été épargnés par le gel. Ensuite ils n'ont pas été envahis par un enherbement rendu incontrôlable par des pluies trop fréquentes. Et ils ont mieux résisté aux maladies (mildiou, oïdium, botrytis...). Enfin ils font le bonheur des vendangeurs dont ils redressent le dos...

 

Mais pourquoi continuer à s'obstiner avec la vigne basse ??? Franchement, je pense sérieusement à les transformer dans un futur proche, tant il me semble absurde de travailler à ce point, pour un résultat si vexant. Au moins, dans les #HautesCotes cette transformation est possible !

 

Alors allons-y...

 

Côte-d'Or - Viticulture. Les vendanges commencent déjà dans les hautes côtes

 

Je ne suis pas un expert-sachant mais je fais plus confiance à une vigneronne émérite qu’aux experts de l’INAO ICI  pour qui, dans un monde qui change à grande vitesse, tout le monde dit s’effrayer du changement climatique, il faut que rien ne change, devant les tables de la loi du décret d’appellation il faut se prosterner.

 

Il faut que tout change pour que rien ne change

 

Se vogliamo che tutto rimanga come è, bisogna che tutto cambi.

 

Don Fabrizio Corbera, prince de Salina dit le Guépard, un prince sicilien

 

Giuseppe Tomasi di Lampedusa.

Paysage. Les hautes-côtes : des sites remarquables

La région des Hautes-Côtes de Beaune et de Nuits est située à l’Ouest du célèbre talus de la Côte-d’Or aux crus prestigieux et qui s’allonge de Marsannay à Santenay.

 

 Le 4 août 1961, était accordée aux vignerons du Syndicat de défense des Hautes-Côtes de Beaune et de Nuits une appellation qui couronnait de longues années d’efforts. Il avait fallu deux générations de vignerons pour que le vin des Hautes-Côtes retrouve enfin ses lettres de noblesse qu’il avait connues au temps de Philippe Auguste en 1180 puisqu’on en but à son sacre…

 

Il importe peu de savoir si le grand roi lui-même avait goûté aux vins des Hautes-Côtes. Par contre, il est intéressant de comprendre comment un vignoble, composé majoritairement de vins de consommation courante à la fin du xixe siècle, qui a connu les affres de la surproduction viticole du début du xxe siècle et de la crise des années 30, est devenu un vignoble de qualité en la seconde moitié du XXe siècle.

 

 Il est possible d’entendre par renaissance du vignoble des Hautes-Côtes de Beaune et de Nuits la croissance du vignoble à partir des années 50-60 par encépagement progressif de zones délimitées bien précises dans un contexte économique prospère conduisant à une reconnaissance juridique grâce à la nouvelle AOC acquise en 1961, assortie d’une exigence de qualité.

 

 Cette expression de « renouveau » ou de « renaissance » n’est pas nouvelle. Marcel Lachiver[1]et Philippe Roudié[2]l’ont utilisée. Nous avons repris dans notre réflexion cette phrase de Roger Dion en la discutant et en l’argumentant à plusieurs échelles d’analyse :

 

 « La viticulture, sous les climats qui la tolèrent, s’accommode, on l’a dit et répété, des terrains les plus divers. […] Aussi le rôle du terrain, dans l’élaboration d’un grand cru, ne va-t-il pas au-delà de celui de la matière dans l’élaboration d’une œuvre d’art »[3]

 

 Nous avons donc posé en hypothèse que cette renaissance est d’abord le fruit du travail de l’homme, davantage encore que des qualités intrinsèques des terroirs qui pourtant ne sont pas à négliger.

 

 Plusieurs questions se posent sur cette renaissance des Hautes-Côtes :  

 

- Comment l’évolution du vignoble s’est-elle déroulée depuis la fin du XIXe siècle ?  

 

- Quels sont les acteurs du renouveau de la vigne et du vin des Hautes-Côtes de Beaune et de Nuits ?

- Quelles sont les causes et les conséquences spatiales, paysagères, sociales, économiques et culturelles de cette renaissance ?

 

- La vigne dans les Hautes-Côtes est-elle toujours une activité peuplante et source de développement local ? Quel est le rôle des terroirs ?  

 

- Quelle est l’influence des grands cycles économiques sur l’économie vitivinicole bourguignonne ? L’image des Hautes-Côtes, de la région, et de ses vins en a-t-elle été modifiée ?

De la crise du phylloxéra au jugement de Dijon de 1930

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Avant le phylloxéra (1878), le vignoble des Hautes-Côtes de Beaune et de Nuits connaît un cycle d’expansion de la vigne lié à la croissance économique sur l’ensemble du XIXe siècle jusqu’au phylloxéra. Cette prospérité résulte de l’augmentation de la consommation de vins ordinaires et des méfaits du phylloxéra dans les vignobles méridionaux.

 

L’historien R. Laurent[4] a montré la croissance de la superficie viticole pendant cette période. Les Hautes-Côtes bénéficient d’une augmentation de 140 % de vignes par rapport à 1800, et la Côte de seulement 43 %. « À la veille de l’invasion du phylloxéra, elle [la vigne] atteint son apogée »[5]

 

 L’expansion a été surtout réalisée à l’aide du cépage gamay qui donne des vins ordinaires ou Passe-tout-grain, obtenu avec le mélange du pinot. Ce sont les petits vignerons qui ont favorisé le gamay.

 

 En 1878, la crise du phylloxéra arrête la progression. La reconstitution redémarrée à partir de 1892 à l’aide de porte-greffes américains connaît son apogée en 1910 dans les Hautes-Côtes. Le vignoble des Hautes-Côtes a perdu environ 16 % de surfaces entre 1878 et 1910. Mais ces pertes sont peu de choses comparées à celles qui ont suivi, en raison de la crise de surproduction et de la crise économique des années 30. On peut estimer à 50 % les vignes disparues entre 1910 et 1936.

 

Pourtant, les vignerons des Hautes-Côtes ne sont pas restés les bras croisés. Ils ont, à partir des années 20, replanté des vignes en cépage pinot donnant des vins fins. Mais, le jugement de Dijon de 1930 a été considéré comme un coup de poignard dans le dos en n’accordant l’appellation Bourgogne (tout court) qu’aux seuls vins provenant du pinot, alors que l’essentiel du vignoble était encore en gamay. Les gamays de Saône-et-Loire obtenaient par ce même jugement la possibilité de prendre l’appellation Bourgogne. Il y avait bien deux poids et deux mesures. Les vins des Hautes-Côtes déjà difficilement vendables étaient un peu plus mis de côté par les « gens » de la Côte. Le ressentiment était très vif dans les Hautes-Côtes.

 

 

Il a fallu attendre le lendemain de la seconde guerre, en 1945, pour voir les vignerons de la région s’attacher à nouveau à l’obtention d’une appellation digne de ce nom. Le premier acteur de cette renaissance est d’abord un modeste instituteur : Étienne Kayser, Secrétaire du Syndicat de Défense des Hautes-Côtes de Beaune recréé en 1945. Reprenant le formidable travail entamé dès 1922 par son prédécesseur, c’est lui le véritable organisateur du redressement spectaculaire des Hautes-Côtes en refusant ce terme blessant « d’Arrières-Côtes », en prônant une amélioration significative de la qualité des vins, en favorisant les pinots plutôt que les gamays. C’est lui encore qui a lancé plusieurs actions de promotions des vins des Hautes-Côtes, qui a su s’attirer les bonnes grâces des « gens » de la Côte, qui a su encourager les viticulteurs des Hautes-Côtes à se former et s’informer sur les nouvelles techniques vitivinicoles. C’est enfin lui qui a monté le dossier de demande d’appellation accepté le 4 août 1961… Il a été le porteur de projet d’un véritable « développement local ascendant ».

 

La dynamique des espaces viticoles sur la longue et la moyenne durée

 

Les terroirs bourguignons relèvent actuellement plus du mythe que de la réalité. Il faut comprendre par là que les connaissances scientifiques sur leur fonctionnement sont encore bien maigres...

 

 

Robert Laurent, Les vignerons de la Côte-d’Or au xixe siècle,… la suite ICI

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17 octobre 2021 7 17 /10 /octobre /2021 06:00

Emmanuel Macron, aligné dès le coup d’envoi face aux soignants du CHU de Poissy ce jeudi, a marqué sur penalty et disputé 70 minutes avec le Variétés CF.

Je ris dans ma barbe blanche : comment puis-je oser complimenter notre Président ?

La règle c’est de l’exécrer.

 

Tant pis pour moi, je fais une exception à la règle, je salue la prestation de Macron.

 

Ce jeudi, j’avais du temps à perdre, ce qui est chez moi la position dominante, j’ai visionné le match d’Emmanuel.

 

VOIR ICI 

 

Emmanuel Macron a chaussé les crampons, ce jeudi, lors d’un match caritatif organisé au profit de la Fondation des Hôpitaux.

 

Buteur, travailleur, rugueux… On a noté le match d’Emmanuel Macron à Poissy

 

C’était l’événement football de ce jeudi 14 octobre et Prolongation y était. Emmanuel Macron participait à un match de football, avec le « Variétés Club de France », au profit de la Fondation des Hôpitaux, présidée par Brigitte Macron, la Première dame. Le président de la République a joué 76 minutes dans l’axe droit du milieu de terrain. S’il s’est rendu coupable d’approximations techniques, il a montré une belle activité et a transformé un penalty. On a analysé et noté son match.

 

Les forces de l’ordre sont partout, à tous les coins de rue, ce jeudi 14 octobre à Poissy (Yvelines). Alors ça bouchonne, forcément. Il faut dire que ce n’est pas tous les jours qu’un président de la République en exercice joue un match de football. C’est même une première dans l’histoire de la Ve République.

 

Valéry Giscard d’Estaing avait ouvert la voie en 1973, où il avait joué avant-centre lors d’un match entre son équipe municipale de Chamalières et des commerçants de la ville, un an avant son entrée à l’Elysée. François Hollande avait, lui aussi, chaussé les crampons pour l’association France Alzheimer en 2008, quatre ans avant son accession au pouvoir. À sept mois des élections présidentielles 2022, l’opération n’était peut-être pas due au hasard. Toujours est-il que le Variétés Club de France ne pouvait rêver mieux pour fêter son 50e anniversaire et son 2 381e match.

 

« Sera-t-il à gauche ? À droite ? Au centre du jeu ? »

 

Dans un stade Léo-Lagrange baigné d’un radieux soleil d’automne, les 3 500 spectateurs de l’habituel antre de l’AS Poissy n’attendent qu’une chose : l’entrée sur le terrain d’Emmanuel Macron en territoire visiblement conquis. Ici, l’opposition se fait bien plus discrète. Il foule la pelouse peu après 17 h 15. Le speaker pose alors la question qui brûle les lèvres de tout le monde : « Sera-t-il à gauche ? À droite ? Au centre du jeu ? ». Clin d’œil ou pas, sur la composition d’équipe, le Président est annoncé milieu axial droit, alors que son nom circulait dans le couloir gauche de la défense…

 

Bien loin de ces considérations aussi politiques que tactiques, le pensionnaire de l’Elysée effectue quelques premières jongles aux côtes de Christian Karembeu, champion du monde 1998. Le ballon n’a pas l’air de lui brûler trop les pieds, mais ses passes sont parfois mal assurées. Il faudra régler la mire contre l’équipe des soignants de Poissy et de Saint-Germain-en-Laye, sans doute biberonnée aux exploits du PSG.

 

Quelques secondes avant le coup d’envoi, Macron prend ses dernières consignes auprès de Rudi Garcia, ancien coach de l’OM, club de cœur du Président. Ce sera lui, son partenaire du milieu de terrain. « J’avais un avantage, c’est que je sais comment joue le Président, explique l’entraîneur également passé par Lille et Lyon. En 2017, le Président Macron était venu avec son équipe de sécurité faire un match contre mon équipe de l’OM. Ça s’était bien passé et je savais que c’est quelqu’un qui ne lâche pas l’affaire sur le terrain. Il est demandeur de communication. » Le VCF évolue en 4-5-1 avec une charnière Desailly - Wenger, Giresse en meneur de jeu et Sonny Anderson en pointe, entre autres anciens joueurs de renom. De quoi faire le spectacle…

 

Une première accélération foudroyante… et un penalty chanceux

 

Le coup d’envoi est donné. Emmanuel Macron touche son premier ballon à la 2e minute de jeu, et le stade se lève comme un seul homme. Le Président tergiverse, tourne sur lui-même façon Marco Verratti et finit par déclencher une accélération pour laisser son vis-à-vis sur place. L’assistance est médusée. Le président de la République nous aurait-il caché des talents footballistiques insoupçonnés ? On déchante quatre minutes plus tard à la suite d’une mauvaise passe synonyme de perte de balle.

 

Mais vient la 8e minute. Laure Boulleau est fauchée dans la surface adverse et l’arbitre siffle penalty. Au Variétés Club de France, on ne se fait pas des nœuds au cerveau pour choisir le tireur comme en équipe de France. Il est tout désigné, malgré ce que peut bien dire Arsène Wenger : « Non, il n’était pas désigné. Il a pris ses responsabilités et je l’ai trouvé très courageux. Je me suis dit, s’il le loupe, ça va se savoir (rires). »

 

Emmanuel Macron s’empare du ballon et le place sur le point des 11 mètres. Il s’élance et tire… au centre, sur le gardien. Celui-ci est coupable d’une maladresse et laisse curieusement filer le ballon. Y a-t-il eu corruption au plus haut sommet de l’État ? L’histoire ne le dit pas. Le Président célèbre avec ses partenaires sans effusion de joie.

 

 

Aérien, en bonne condition physique

 

Sur le terrain, Macron, démarche bondissante à la Peter Pan, est plutôt aérien. Il se veut généreux dans l’effort, mais est souvent victime de maladresse, avec ou sans le ballon. Les replacements défensifs sont assurés. À la 14e minute, l’ancien ministre de l’Économie la joue même « Joga Bonito » en contrôlant un ballon de la tête, avant d’être en retard sur une tentative d’intervention défensive (17’). La tentative de une-deux avec Robert Pirès est intéressante (23’), mais pas assez tranchante. Heureusement, Sonny Anderson, double-buteur, fait le travail en attaque (3-1).

 

Tout le monde s’en souvient, Emmanuel Macron avait un « projet ». Le projet de jeu, en revanche, est plus flou chez lui. Il discute avec Karl Olive, le maire de Poissy, peine à se positionner dans cet entrejeu très dense, ne sait trop quand attaquer ou défendre. Néanmoins, à sept mois des échéances présidentielles lors de laquelle il briguera un second mandat, sa condition physique paraît optimale. Sa première vraie récupération - nous parlons uniquement de football -, il la réussit à la 29e minute sur son côté droit, sortant intelligemment le ballon en touche.

 

Une chevauchée et une vilaine faute

 

À la 40e, à la suite d’un beau une-deux avec Anderson, il se montre un peu trop tendre dans le duel face à un défenseur qui, visiblement, n’a pas peur d’aller à l’épaule avec son Président. Un nouveau but de Benoît Cheyrou, et la mi-temps est sifflée. Emmanuel Macron reste faire quelques photos avec ses adversaires, alors qu’une ola est partie dans les tribunes de Léo-Lagrange.

 

Le président de la République jouera encore 21 minutes en seconde période. Au petit trot, pour le leader d’En Marche ! Après une belle passe à Christian Karembeu, il tentera même d’y aller seul à la 55e, sous les hourras de jeunes Pisciacais massés le long de la main courante. Mais sa chevauchée fantastique se terminera par une faute, le chef de l’État n’hésitant visiblement pas à laisser trainer le pied… Ses adversaires politiques sont prévenus.

 

 

Football. Penalty d’Emmanuel Macron, sept buts… Revivez les temps forts du succès du Variétés CF

 

Emmanuel Macron a chaussé les crampons, ce jeudi, lors d’un match caritatif organisé au profit de la Fondation des Hôpitaux. Le Président de la République a parfaitement honoré l’invitation du Variétés Club de France, présidé par Jacques Vendroux, puisqu’il a inscrit le premier des six buts de son équipe et ainsi participé à la victoire face aux soignants du CHU de Poissy (6-1). Revivez les temps forts de la rencontre.

 

Ce n’était pas une soirée comme les autres, ce jeudi, au stade Léo-Lagrange de Poissy. Le rendez-vous n’avait rien de diplomatique mais Emmanuel Macron a tenu être là. Le Président de la République a répondu favorablement à l’invitation du Variétés Club de France, présidé par un certain Jacques Vendroux, pour disputer une rencontre caritative de football face aux soignants du CHU de Poissy. Le chef de l’État était titulaire, positionné au poste de milieu récupérateur aux côtés entre autres de Rudi Garcia et d’anciennes gloires du football.

 

Dans ce match, disputé au profit de la Fondation des Hôpitaux, Emmanuel Macron s’est particulièrement illustré. Crampons aux pieds, maillot bleu ciel sur les épaules et numéro 3 dans son dos, il s’est d’abord mué en buteur égalisateur, en transformant un penalty en tout début de rencontre. Il a ensuite contribué au succès de son équipe (6-1) en étant impliqué sur le quatrième but et en ne comptant pas ses efforts durant 75 minutes.

 

Le Président de la République a cédé sa place dans les derniers instants, sorti sous les applaudissements du stade Léo-Lagrange et remplacé par le journaliste Smaïl Bouabdellah.

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16 octobre 2021 6 16 /10 /octobre /2021 06:00

Peut être une image de nature

Sur Face de Bouc le 11 octobre :

 

Éric Texier est à Charnay, Rhône-Alpes, France.

  · 

Mildiou, mildiou, Plasmopara viticola, Peranospera.

 

2021 sera souvenu par les vignerons français pour le gel d'avril et sa pression énorme de mildiou. Et nous fera encore face que vinifera n'a presque aucune défense contre lui.

 

Malgré la tendance aux approches bienveillantes de l'agriculture que je croise très souvent parmi les jeunes fantastiquement enthousiastes qui vont faire pousser des vignes et faire du vin dans un avenir proche, vinifera NE PEUT PAS supporter le mildiou dans les millésimes comme 2021 sans l'aide et le soin du vigneron. nes.

 

La vigne imaginée ici a été formée par des membres de Vignenvie, dans le cadre de l'agriculture naturelle (Fukuoka) et des principes biodynamiques depuis sa plantation en 2007. Elle pousse sous une culture de couverture permanente, sans labourage, et a extrêmement bien géré le gel.

 

Mais mildiou nous a laissé moins de 1/4 d'une récolte normale. Et comme c'est contre les principes Vignenvie de vendre une bouteille à plus que le prix d'un sandwich jambon-beurre, 2021 nous laissera une sacrée perte financière substantielle mais beaucoup de moments de joie 😊

 

VIGNE EnVie Guérard | Accueil - VIGNE EnVie

C Vignenvie oordonnées
ASSOCIATION VIGNEENVIE

Adresse :
485 RTE DES CARRIÈRES
69380 CHARNAY

Tel : 04 78 47 94 22

Objet : 

 

Effectuer directement, ou en participation avec d'autres entités, des opérations dans le but de préserver le paysage de vignes, promouvoir une viticulture environnementale et durable, préserver les métiers de la vigne et la culture du vin.

 

Activités : 

  • DÉFENSE DE DROITS FONDAMENTAUX, ACTIVITÉS CIVIQUES (défense des droits des enfants)

 

  • REPRÉSENTATION ET DÉFENSE D'INTÉRÊTS ÉCONOMIQUES

 

Commentaires

Alice Olivier de Moor

Franchement Eric, YAKAFOKON augmente ...le prix du sandwich Jambon-beurre. Nous avons de grosses questions à nous poser. En tout cas, bon courage !

 

Eric Texier

Alice Olivier de Moor dans le cadre d'une assos ( Vignenvie ), on peux se permettre bien des choses, y compris voir comment une vigne gère une forte pression de mildiou sans cuivre et vendre des bouteilles aux adhérents actifs ( ce sont eux qui font tous les travaux viti- vini) au prix d'un jambon beurre et encore, pas Gare de Lyon ni dans le 11eme... Sisi😉

N'empêche, même dans ce cadre, pas de cuivre en 2021 = on ne couvrira pas les coûts, plutôt réduits pourtant, de production. Alors dans le cadre d'une activité professionnelle...

 

Eric Texier

Précision de mise: Laurence et moi sommes 2 membres parmi pleins d'autres. Les décisions y sont prises collectivement (d’où Biody, vous m'imaginez touiller une 501 au petit matin..., mais je revendique la non culture et le couvert).

 

Alice Olivier de Moor

Je comprends désormais, ce sont les vignes proches de chez toi. Tu m'avais parlé d'un Chardonnay. Je suis un peu long à la détente. J'espère que tu t'en tire pour le reste. Bon courage à vous.

 

 

Le mildiou

Le mildiou

 

Francisation phonétique de l’anglais downy mildew ICI qui évoque la substance collante sécrétée par les pucerons. Originaire d’Amérique, le mildiou est présent partout dans le monde où la vigne est cultivée et où les conditions climatiques sont favorables.

 

C’est encore  l’une des principales maladies de la vigne qui occasionne chaque année d’énormes dégâts, en culture dites traditionnelle, nécessite dans tous les cas plusieurs traitements fongicides (entre 5 et 10 traitements par an). On traite avec des cadences resserrées, en fonction de la fréquence des précipitations (en règle générale tous les 10 jours).

 

À l’origine, une algue-champignon microscopique

 

Le mildiou (Plasmopara viticola) a pour agent pathogène, les oomycètes, algues-champignons microscopiques qui appartiennent au groupe des stramenopiles* (regroupant également les algues brunes), des algues ayant perdu la capacité de faire la photosynthèse. Elles sont responsables du mildiou de la vigne aux épidémies potentiellement fulgurantes ; une maladie qui se développe sur tous les organes verts : rameaux, feuilles, grappes, vrilles. Elle infecte la plupart des espèces du genre Vitis. Les cultivars de l’espèce vinifera y sont très sensibles alors que les espèces sauvages y sont relativement résistantes.

 

Tous les oomycètes (anciennement classés avec les champignons), sont des micro-organismes aquatiques proches des algues brunes qui parasitent entre autres la vigne mais aussi les animaux. Ils ne sont pas au sens strict des champignons.

 

*Au sein du groupe des stramenopiles, il existe d’après l’INRA : environ 800 espèces saprophytes (micro-organisme vivant aux dépens des matières organiques) ou parasites d’oomycètes. Ces derniers ont longtemps été classés dans les phycomycètes ou « champignons inférieurs » (eumycètes). Cette classification a été révisée il y a quelques années car leur ultra structure, leur biochimie et leurs séquences moléculaires indiquaient qu’ils appartenaient à un groupe d’organismes incluant surtout des algues (vertes et brunes), des diatomées (micro-algues unicellulaires). Source  INRA : ICI 

 

La suite ICI 

 

Mildiou

Masanobu-Fukuoka.jpg

« J'ai en horreur la confusion, savamment entretenue par beaucoup, entre méthodes d'agriculture bio ou «naturelle» et vins «nature» ou «naturels » ICI

 

Le 23/03/2009 je publiais anonymement, avec son accord, le texte d’un vigneron. Ce garçon discret m’avouait qu’il ne goûtait guère le côté place publique de la blogosphère, qu’il n’avait nulle envie de devenir un icône de tous les milieux alternatifs du microcosme de la viticulture française, qu’il ne souhaitait pas rejoindre telle ou telle micro mouvance, qu’il n'avait rien demandé à personne et n’avait aucune aspiration de la sorte.


 

J’avais donc choisi de conter à ma façon son histoire sans en changer le fond d’aucune manière. C’était sans compter sur notre amie Iris qui dans un commentaire écrivait « Merci, d'avoir repris ce texte d'Eric Texier, qu'il avait mis sur LPV il y a quelques jours, et de l'avoir romancé à votre belle manièrehttp://fdata.over-blog.com/pics/smiles/icon_biggrin.gif

 

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15 octobre 2021 5 15 /10 /octobre /2021 06:00

Comprendre le “wokisme” et le réfuter»https://resize.marianne.net/r/770,462/img/var/LQ6266267C/564059/075_cotA-notitle160707_np9lz-1.jpg

Longtemps j’ai cru que le woke était le wok, l’ustensile de la tradition culinaire en Chine : la cuisine au wok : on peut faire sauter, faire mijoter, faire cuire à la vapeur, et même frire !

 

La cuisson au wok : comment ça marche ?

 

Caramba j’avais tout faux : sur les réseaux sociaux les belligérants se bombardent à coup  de woke et de cancel culture

 

Philippe n'aime pas "le wokisme, la cancel culture et tout le tintouin"

 

Même notre barbu à l’unilatéral, l’homme au nom qui est un prénom, Édouard Philippe qui s’est fait lourdé de Matignon par son patron Macron, raille lors du lancement de son parti politique : Horizons, un de plus ! ICI 

 

D'où vient la "cancel culture" ou culture de l'annulation ?

 

Qu'est-ce que c'est concrètement et quels problèmes cela soulève-t-il ?

 

Explications.

 

Roman Polanski, J. K. Rowling, Autant en emporte le vent, le tunnel Léopold II à Bruxelles : voici quelques exemples de personnes, d'œuvres ou de monuments visés par la "cancel culture" (culture de l'annulation).

 

Où est né ce mouvement ?

 

En quoi consiste-t-il ?

 

Pourquoi est-il aussi critiqué ?

 

Un mouvement qui vient des États-Unis

 

La cancel culture s'appuie sur le mouvement américain "woke" ou encore le "wokisme". Être "woke", du verbe to wake, "se réveiller", c'est être "éveillé" et conscient des injustices qui pèsent sur les minorités. Une attitude qui se répand en 2013 avec le mouvement "Black Lives Matter" pour dénoncer les actes de ségrégation raciale et de discrimination à l’égard des Noirs américains. La pensée "woke" s'est ensuite popularisée sur les réseaux sociaux. Être woke, c'est avoir conscience du racisme, de la grossophobie, du sexisme, etc. On retrouve logiquement derrière cette pensée les militants antiracistes, féministes, anticolonialistes, ou encore LGBT+.

 

De la "woke culture" naît la "cancel culture", la culture de l'annulation, qu'on appelle aussi la "call-out culture", la culture de la dénonciation ; pour pointer du doigt, en particulier sur les réseaux sociaux, une personne qui aurait eu des propos ou comportements inappropriés. C'est la volonté de faire taire, voire d'effacer une œuvre ou une parole jugées non conformes à la défense d'une cause.

 

Une personne peut être "cancel" pour son comportement, comme c'est le cas pour Roman Polanski, condamné et accusé d'agressions sexuelles, et cible d'appels au boycott lors de la sortie de son dernier film, J'accuse, sur fond de dénonciation des violences sexuelles dans le cinéma. La "cancel culture" est aussi associée à la vague MeToo à l’automne 2017. Le mouvement invitait les victimes d’agressions sexuelles, de viols ou de pédophilie à s’exprimer publiquement et à dénoncer leurs agresseurs.

 

On peut aussi "cancel" quelqu'un pour un tweet, une déclaration jugée sexiste ou encore raciste. Par exemple, J. K. Rowling, autrice de la saga Harry Potter, sous-entend dans un tweet que les femmes transgenres ne sont pas des femmes. Un tweet jugé transphobe sur les réseaux sociaux où les appels à boycotter ses livres se multiplient.

 

 

Enfin la "cancel culture" peut aussi s’attaquer à des œuvres cinématographiques, littéraires ou artistiques en elles-mêmes. Par exemple, en juin 2020, le film Autant en emporte le vent est retiré provisoirement du catalogue de la plateforme en ligne HBO Max, car des historiens avait qualifié le film de "révisionniste" et "porteur de préjugés racistes".

 

Un mouvement aussi critiqué

 

La "cancel culture" est souvent critiquée pour son manque de nuance ou le harcèlement qu'elle provoque sur les réseaux sociaux. En juillet 2020, 150 écrivains et intellectuels, de J. K. Rowling à Margaret Atwood, publient une tribune dans "Harper’s Magazine" pour dénoncer "l’intolérance à l’égard des opinions divergentes, un goût pour l’humiliation publique et l’ostracisme". L'universitaire et féministe américaine Loretta Ross dénonçait en juillet 2020 le manque de nuance d'une pratique qui est parfois utilisée pour "faire honte et humilier publiquement des gens".

 

Le terme de "cancel culture" est aussi parfois utilisé de façon péjorative par ses opposants afin de décrédibiliser le mouvement en l'associant à de la censure. Début mai, des articles et des personnalités disent que la "cancel culture" veut supprimer la scène du baiser dans le dessin animé Blanche-Neige et les Sept Nains parce que l'héroïne endormie ne donne pas son consentement au prince charmant. Il s'agit en réalité d'une critique publiée par deux journalistes de SF Gate, la version en ligne du quotidien San Francisco Chronicle, qui donnent leur avis sur la nouvelle attraction du parc Disneyland au moment de sa réouverture. Quelques lignes qui enflamment les réseaux sociaux, mais qui n'ont rien à voir avec le mouvement.

La statue d'Egerton Ryerson abattue par des manifestants - Nouvelles Du  Monde

Plutôt de la dialectique que du marbre blanc

LA CHRONIQUE D'AURÉLIEN BELLANGER par Aurélien Bellanger

 

Je me souviens d’un beau livre de Cocteau, qui tentait peut-être de faire oublier son amitié avec Arno Breker, un livre à la gloire des statues détruites sous l’occupation nazie.

 

Ça ressemblait à la Porte de l’Enfer de Rodin, avec des morceaux de bras et de tête dans tous les sens.

 

Ce chaos, entreposé je ne sais plus où, était essentiellement destiné à être fondu, moins à la demande de l’occupant, d’ailleurs, qu’à celle de Vichy qui voyait là l’occasion idéale de faire sa révolution nationale tout en fayotant avec l’Allemagne, question matière première.

 

Les fascistes d’aujourd’hui, on l’entend, s’en prendraient aujourd’hui à Voltaire, à Colbert ou à Jules Ferry — tous des héros nationaux, tous des personnages qui entretiennent des rapports peu clairs à l’esclavage et la colonisation.

 

Et après tout, pourquoi pas : le seul vrai bien, dans un pays démocratique, c’est la dialectique. Arracher ces statues au néant où elles survivent péniblement, et les rendre à l’histoire en train de se faire, pourquoi pas. Ce n’est pas spécialement pire que les pluies acides ou que la corrosion due à la fiente de pigeon, et ça a la mérite de remettre les personnages historiques ainsi représentés sur l’échiquier politique contemporain — la tête de Nixon, dans Futurama, échangerait volontiers un corps contre un nouveau Watergate.

 

Étonnante surprise, pour les adversaires autoproclamés de la soit disant cancel culture, qui se fantasment en démocrates exemplaires : l’espace public, au sens géographique redevient sous leurs yeux un espace public, au sens politique.

 

Mais ce qu’ils reprochent, n’est-ce pas plutôt l’absence de débat, et que n’importe qui peut renverser la statue de son ennemi politique du moment ?

 

C'est Gradiva qui vous appelle

 

Convenons peut-être d’abord que la statuaire urbaine est un art plutôt en déclin — contrairement, par exemple, au street art, qu’on a vu plusieurs fois, notamment à l’occasion de panthéonifications, accéder au statut d’or officiel.

 

En vérité, les statues nous ennuient, comme les kiosques à musique ou les discours du 11 novembre : plus personne ne les regarde vraiment et il faut en général ou bien Jeff Koons, ou bien des attentats à la peinture rouge pour qu’on s’y daigne s’y intéresser encore. Combien de militaires oubliés ont vu leur carrière relancée d’avoir été pris un instant pour le capitaine ACAB en personne…

 

 

Les statues, c’est un fait, étaient depuis longtemps sorties de l’espace public du regard : elles dormaient. Mais leur sommeil était plus agité qu’il n’en avait l’air. Car ce que les débats les plus vifs du moment, sur le général Bugeaud, en France, ou sur Christophe Colomb, en Amérique, ont révélé, c’est que ces statues à défaut d’être vraiment regardées, nous empêchaient de voir.

 

On connaît la fameuse réflexion de Benjamin, dans ses Notes sur le concept d’histoire : “si l’ennemi triomphe, même les morts ne seront pas en sécurité.”

 

Mais Bugeaud et Colomb ont eu leur siècle de gloire, tandis que leurs victimes demeuraient, éclipsées dans leur cône d’ombre.

 

On dit de notre façon d’envisager l’histoire qu’elle est victimaire : il s’agît, tout au plus, de laisser s’exprimer, après les idéaux aux yeux crevés de ces conquérants, la plainte de leurs victimes oubliées.

 

Et ces statues qu’on renverse, c’est en dernier lieu ce souffle, leur dernier souffle comme un vent venu des profondeurs de l’histoire qui s’en charge.

 

Ainsi, chaque statue qui tombe aujourd’hui vient nous rappeler que la porte du temps n’est jamais tout à fait fermée. Et alors que les forces historiques se déchaînent à nouveau autour de nous, cette façon, très lente, qu’ont les statues de revenir à la vie juste le temps qu’on les achève, le temps qu’elles tombent de leur piédestal, nous procure l’une des rares joies politiques de la période : nous pourrions bien mourir, être cancellés par un Papacito quelconque, mais nous savons que la main imparable du temps est déjà posée sur l’épaule de notre éphémère vainqueur.

 

 

 

 

 

 

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14 octobre 2021 4 14 /10 /octobre /2021 06:00

 

Sur Face de Bouc le 24 octobre

 

Laura Vidal se sent chanceuse.

 

C'est pas un secret pour beaucoup, mais je suis sober depuis + de 2 ans now and it's freaking amazing! Oh... I still taste ans spit and carry a spitoon around with me wherever I go

 

Le lien avec l’AVIS du Vin du Figaro ne fonctionne plus alors je vous livre l’info :

 

Laura Vidal, elle, a choisi, après d’innombrables soirées de fête qui tournaient au vinaigre, d’arrêter complètement de boire, et ce depuis deux ans. Le constat d’une vie plus apaisée, d’un sommeil plus profond, d’une énergie retrouvée, l’a convaincue de ce choix radical. L’accès à la cave est trop tentant, le stress trop intense. D’autres acteurs de la restauration ont fait ce choix, comme David McMillan, à Montréal, qui a beaucoup parlé du versant sombre de l’alcool dans le milieu de la restauration et qui a fait aussi le choix de rester sobre. ICI 

 

Laura Vidal est sommelière au restaurant La Mercerie à Marseille ICI 

 

Laura Vidal fut Première femme sommelière de l’année 2020 Gault & Millau ICI 

Zéro alcool : quand les professionnels du vin arrêtent de boire

« Les critiques de vins sont-ils tous alcooliques ? », Antonin Iommi-Amunategui en était arrivé à la conclusion que, si certains d’entre eux sont « bien rougeauds », d’autres pouvaient rester « plusieurs jours sans boire une goutte ». Le métier de critique n’aurait rien à voir avec le fait de boire pour s’enivrer, mais plutôt d’étudier son objet par petites touches, comme des coups d’œil furtifs à un tableau avant de révéler les secrets du peintre. Il y aurait donc les moments d’étude, sérieux, où le plaisir jouxte l’analyse, et des moments de détente, où le jugement du critique est suspendu le temps d’un repas, et où l’on boit pour boire. Vraiment ? N’y a-t-il pas des moments de dégustation où, le liquide roulant dans la bouche avec sa belle suavité, l’idée de le cracher apparaît comme un sacrilège ? Je me rappelle d’un dilemme particulièrement cornélien où, découvrant pour la première fois « Pulpes » de Sylvie Augereau, l’idée de cracher l’adorable venin au fond de son chai me semblait surhumain. C’était une cuvée particulière, oxydée par accident (un oubli d’ouillage pendant une nuit avait permis ce miracle), et j’ai préféré garder discrètement le liquide en moi, comme une denrée d’or.

 

Comme je ne suis ni critique, ni caviste, ni négociant, ni acheteur de GD, qui eux doivent choisir ce qu’ils vont revendre, je n’exprime ici que l’opinion d’un consommateur de vin, nu exclusivement. Chacun est libre de choisir la sobriété et, l’alcoolisme règne en maître dans le milieu du vin et de la restauration.

 

Pour moi, je le répète cochon de payant de consommateur, un vin doit être bu et non craché, pour ce faire reportez-vous à cette chronique :

 

PUBLIÉ LE 14 MAI 2010 PAR MISSGLOUGLOU

Crachons le vin, c’est bon pour lui (et pour nous) ICI

 

Afterwork du taulier : Des rafales de chiffres pour les vins de France à  l'export... - Le blog de JACQUES BERTHOMEAU

 

Ma réponse furibarde :

15 mai 2010

Lettre ouverte au Président de l’Université du Vin de Suze-la-Rousse à propos de Miss Glou Glou...

 

Monsieur le Président et cher Jérôme Quiot,

 

 

 

Vous avez accueilli récemment dans votre beau château Miss Glou Glou – Ophélie Neiman dans le civil – qui commet des chroniques sur blog le Monde « Les tribulations vinicoles de Miss Glou Glou » Cette charmante personne s’est payée une semaine de vacances pour «apprendre à boire du vin, « genre t’as besoin de cours pour apprendre à picoler », m’a perfidement glissé une amie sur mon profil Facebook. On verra bien. » Elle a vécu s’enthousiasme-t-elle « une semaine incroyable » ce qui me réjouit vraiment d’autant plus qu’elle a pris « un pied pas possible lors des dégustations ». Son objectif initial est atteint puisqu’elle a structuré sa façon de goûter le vin « apprendre à analyser chaque détail, les arômes, l’alcool, l’acidité, les tanins, la fin de bouche... » Fort bien car elle est heureuse de mieux comprendre pourquoi un vin lui plaît et de pouvoir analyser son potentiel d’évolution. Pour faire court, c’est comme si après une retraite de préparation au mariage elle comprenait mieux pourquoi son fiancé lui plaît.

 

 

 

Je plaisante bien sûr.

 

 

 

Tout cela et bel bon me direz-vous. J’en conviens sans problème sauf qu’en ouvrant l’édition du Monde électronique du vendredi 14 mai je découvre ce titre accrocheur, racoleur et étonnant : « Crachons le vin, c’est bon pour lui (et pour nous) »

 

La suite ICI 

 

Pour finir je signale que Miss Glou Glou reçut alors le soutien de François O 13, le Pape des vins anciens ICI  qui crache son vin au restaurant dans une timbale en argent.

 

Académie des vins anciens | Wine-dinners.com et l'Académie des vins anciens  | Page 20

22 juin 2010

Un «enchaîné» de la dégustation crache son vin dans une timbale d’argent au restaurant tel Clint Eastwood son jus de chique dans «Impitoyable» ICI 

« Je suis mille fois d’accord avec miss glou glou. Cette idée, je l’ai depuis longtemps, et j’essaie d’en convaincre les autres. Enchaînant les repas avec de nombreux vins les uns après les autres, c’est un atout pour la santé. J’ai un gobelet en argent (mais l’argent n’est pas obligatoire bien sûr) qui me permet de le faire avec une discrétion totale, puisque quelqu’un à ma table m’a demandé : « mais pourquoi buvez-vous le vin dans cette timbale au lieu de le boire dans votre verre ». Donc, c’est discret. Ensuite, je quitte le repas l’esprit léger, même quand on s’est partagé nettement plus d’une bouteille par personne en moyenne. Enfin, on goûte mieux quand on recrache car l’air qui pénètre en bouche exacerbe le final. De plus, ça devrait intéresser les vignerons, car on boit beaucoup plus quand on recrache : on ouvre toujours une bouteille de plus. Si on veut avoir le délicieux picotement du vin que l’on avale, eh bien, on avale une fois sur trois et on a l’excitation du vin sans la lourdeur. Oui, je recommande l’extension de cette pratique qui n’a que des avantages. » François Audouze

Moderniser les rouges du Languedoc me dit-on, mais jusqu'où ira-t-on dans  la tambouille au chai pour retrouver la faveur des marchés ? - Le blog de  JACQUES BERTHOMEAU

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13 octobre 2021 3 13 /10 /octobre /2021 06:00

 

 

 

Aujourd’hui c’est «Le Procès du siècle » (2017)

 

 

Pourquoi ce film ?

 

Vous vous rendez compte, un film très contemporain ! Vieux d’à peine 4 ans !

 

Il infirme les préjugés de Ciné papy à propos d’une soit disant sédimentation par le temps pour qu’émergent les bons films. Rien que pour cela c’est déjà une excellente raison.

 

Parce que le sujet est grave mais traité, avec une infinie délicatesse. Ce n’est pas un film à thèse. On y voit que des faits, rien que des faits.

 

Au regard de la tragédie qu’il sous-tend, on a du mal à utiliser le mot enchantement. Mais c’est bien de cela qu’il s’agit. Comme au bon vieux temps, une fois la projection terminée, chacun, pour des motifs aussi divers que personnels, reste songeur.

 

Deborah Lipstadt: «Les génocides ne commencent pas avec des balles, mais  avec des mots» - Le Temps

 

Quelle est l’histoire ?

 

Ce  paresseux de Ciné papy cède la place à Wikipédia.

 

Deborah Lipstadt, historienne américaine et auteur reconnu, enseigne l'histoire et la mémoire de la Shoah. Elle se voit confrontée à un écrivain extrémiste, avocat de thèses négationnistes sur le régime nazi, le Britannique David Irving, qui la met au défi de prouver l'existence de la Shoah. Deborah Lipstadt ayant dénoncé dans un livre les manipulations et les préjugés idéologiques de David Irving, celui-ci l'assigne en justice pour diffamation. Elle se retrouve dans la situation incroyable de devoir prouver que ce qu'elle a écrit sur Irving est vrai et fondé, notamment qu'il ment sciemment en niant notamment l'existence des chambres à gaz. Comment, en restant dans les limites du droit, faire face à un négationniste prêt à toutes les bassesses pour obtenir gain de cause, et l'empêcher de profiter de cette tribune pour propager ses théories nauséabondes ?

 

Elle est d’autant désappointée que, assignée en Grande Bretagne, c’est là que va se dérouler la procédure et qu’elle n’y connaît rien en droit anglais. Les verdicts sont rendus par un juge unique ou collégial qui se prononce sur les faits, en son âme et conscience et des jurisprudences existantes. Cette affaire passionnante va se dérouler sur de plan. Les points de procédure d’une part et les faits d’autre part.

 

Le Procès du siècle, négationnisme à la barre

 

Réalisation

 

Inconnu jusqu’à la rédaction de cette fiche. À cette occasion Ciné papy apprend que ce réalisateur/producteur anglais est le metteur en scène de « Bodyguard » 1952 avec Kevin Costner et Whitney Houston dont c’est le premier film. C’est un énorme succès mondial tout comme la chanson « Will Always Love You » (signée musique et parole par Dolly Parton) et la bande originale. Elle est signée d’un des plus grands noms de compositeur de musique de film contemporain : Alan Silvestri

 

Qui fait quoi ?

 

Le procès du siècle», classique et brillant | Tribune de Genève

 

Rachel Weisz                     Deborah Lipstadt

 

Une quarantaine de films pour cette actrice anglais naturalisée américaine depuis son mariage avec Daniel Craig. Selon l’expression consacrée elle a tournée et tourne avec les plus grands - Bernardo Bertolucci, Wong Kar-wai1.En 2005, elle joue dans The Constant Gardener, une adaptation cinématographique du roman homonyme de John le Carré dont l’histoire se déroule dans les bidonvilles kenyans de Kibera et Loiyangalani (glaçant !). Elle décrochera un Oscar pour son rôle

 

Tom Wilkinson                 Richard Rampton

 

«Le Procès du siècle», pour en finir avec le négationnisme - Le Temps

 

Un des deux avocats maniant tour à tour le sérieux de leur mission réservant une affectueuse bienveillance à Deborah. Il semblerait tenir le rôle de  « l’avoué »

 

Timothy Spall                   David Irving

 

Les lecteurs de Ciné papy connaissent à présent cet excellent acteur britannique. Il en a été question dans la fiche  « Le discours d’un roi ». Ici, il est hallucinant, totalement convaincu de la qualité de ses travaux d’historien. Imbu de sa personne, il n’a confiance qu’en lui-même. C’est sans doute pour cela qu’il compte assurer sa défense seul, malgré les mises en garde du magistrat

 

Andrew Scott                     Anthony Julius

 

Le second avocat qui mérite les mêmes commentaires que pour Tom Wilkinson ci-dessus. Son rôle serait celui de l’avocat qui plaide. Sous toute réserve, Ciné papy n’étant pas un spécialiste du fonctionnement de la justice britannique

 

Alex Jennings                         Sir Charles Gray

 

Une note particulière pour cet acteur qui interprète le « juge unique » de ce procès

 

Temps forts et bons moments

 

Quand les avocats de Deborah lui signifient que la parole ne sera pas donnée aux survivants de la shoah qui pensent que leurs témoignages seuls  confondraient Irving. Les reproches qu’elle doit endurer, elle dont le métier est d’enseigner l’histoire dont celle de la shoah.

 

La manière dont elle est acclamée par les mêmes quand, à la fin du procès, ils se rendent compte que justice leur a été rendue.

 

Le cheminement, serein mais déterminer des avocats fonctionnant en binôme. Si j’ai bien compris ils fonctionnent, comme autrefois en France. D’un côté l’avoué qui prépare le dossier et, de l’autre, l’avocat qui plaide.

 

Quand Deborah, en cours et en fin de procès, comprend le travail de ses avocats qui ne lui parlaient pas de l’affaire et pourquoi ils ne lui disaient rien.

 

Ou l’on voit que le thé ne semble plus être à la mode. Il semble que toute rencontre soit l’occasion de boire du vin qui est servi dans des grands verres. La bouteille est rangée dans l’armoire, comme pour éviter de se resservir la dose dans  le verre devant suffire.

 

Conclusion : Un film toute en intelligence et en équilibre pour aborder un sujet grave mais sans pathos. Il est tout en élégance Il sait illustrer les pires choses avec délicatesse et certaine légèreté. À voir et à revoir. Un très bon moment surtout avec un grand verre de vin à portée de main.

 

Pax

 

Prochainement « Dresser pour tuer »

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12 octobre 2021 2 12 /10 /octobre /2021 06:00

Recycler du papier pour faire des bouteilles de vin - étapes:

Je ne crois pas !

 

Les bibs sont déjà en carton ce qui n’altère pas le vin.

 

Les flacons de verre ne se justifient que par l’image qu’ils portent, ils ne sont que des costumes, le costume fait-il l’homme ? Bien sûr que non ! Même prévention que pour la capsule à vis au lieu du bouchon de liège, la conservation du vin n’est pas en cause.

 

Les producteurs bio devraient être pour, peut-être que le Grand Gégé,  toujours sur l’action, va y aller ? J’en doute !

 

Enfin, argument massue, les vins de GD ultra-majoritaires, vendus moins d’une petite poignée d’euros, devraient adopter la bouteille en papier.

 

Pour les GCC, les climats bourguignons et autres grands vins, la réponse est plus délicate mais pourquoi pas !

 

La bouteille en papier prête à conquérir le monde du vin ICI

 

Vendredi 08 octobre 2021 par Sharon Nagel

 

 

Les gros industriels rivalisent d’ingéniosité pour conditionner leurs produits dans des packagings susceptibles de réduire leur empreinte carbone. Mais c’est une entreprise britannique aux origines modestes qui entend révolutionner le conditionnement du vin avec sa Frugal Bottle en papier recyclé.

 

Fin 2020, un sondage auprès de 1 741 consommateurs britanniques de vins a révélé que près des deux tiers d’entre eux étaient disposés à acheter du vin conditionné en bouteilles en papier. Fait marquant : ce sont plutôt les 55-64 ans qui se montrent les plus réceptifs (67 %) à ce packaging novateur, qui pèse seulement 83 g, soit cinq fois moins qu’une bouteille en verre, offre une empreinte carbone jusqu’à six fois inférieure, se fabrique sans chimie à partir de carton recyclé et se démonte entièrement pour être recyclé.

 

La suite ICI

 

 

Une bouteille de vin en papier débarque sur le marché européen ICI

Les bouteilles de vin en papier recyclé, est-ce l'avenir

La bouteille de vin en papier

 

 

testée en Angleterre

 

 

ICI

 

 

Par Agathe Petit

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