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26 octobre 2021 2 26 /10 /octobre /2021 06:00

Willy Ronis, le petit parisien - Hervé GUILLERMIT Photographies

Willy Ronis le petit parisien

Petite histoire de la baguette de pain parisienne - Les Découvreurs

Cette question m’est posée par celles et ceux à qui j’offre une tartine de pain.

 

J’achète celui-ci soit à Ten Belles Bread 17-19 rue Breguet ICI  dans le 11e ou à Terroirs d’avenir 8 rue Paul Bert ICI 

 

Le bon pain, c’est du bon blé, de la bonne farine, du levain, du temps dans le parisien, pas d’additifs, une cuisson adaptée, tout le contraire des pâtons, livrées en loucedé au petit matin, vite enfournés, blanc comme de la dope, mous comme de la chique au bout de quelques heures.

 

Encore un truc de bobos vont ricaner les esprits supérieurs, sauf que votre serviteur a été nourri au bon pain du p’tit Louis Remaud, boulanger à la Mothe-Achard, on l’achetait dans le cadre de l’échange blé-pain, à la coche (tige de châtaignier, fendue en deux, c'était la coche de pain comptabilisant, dans le cadre de l'échange blé-farine-pain, le nombre de pains fournis. Nulle contestation possible puisque, la coche, l'entaille, se faisait en réunissant les 2 lattes fendues, celle du boulanger (suspendue dans l'arrière-boutique, portant le nom du bénéficiaire) et celle du paysan qui la présentait à chaque achat...)

 

un parisien 

 

Lorsque j’allais retrouver mon copain Dominique, l’aîné des Remaud, qui fera lui le pharmacien, je passais faire un tour au fournil pour voir tourner le pétrin, contempler les pâtons levant dans le parisien, l’odeur du pain chaud, croustillant…

 

Mon père, Arsène, possédait une batteuse qui faisait la tournée des métairies pour battre le blé, j’ai donc vu couler, dans les sacs de jute, des beaux grains dorés que les experts mâchouillaient, pour en évaluer le poids spécifique, sa qualité boulangère.

 

Bref, j’ai toujours eu une passion pour le pain

 

8 novembre 2005

 

La multiplication des pains

 

Mon petit détour chez nos amis les boulangers je le dois à une exposition à la Fondation Cartier " Pain Couture by Jean Paul Gaultier " c'était en septembre 2004. ICI Organisé sous l'égide de la Chambre Syndicale de la Boulangerie c'était dans le domaine du tout est possible lorsqu'on se laisse aller à la créativité : entre chouquettes, pain et croissant, le célèbre kilt de JPG en pâte à pain et autres sculptures, ça sentait bon et ça donnait envie...

 

Pain Couture by Jean Paul Gaultier par Jean Paul… - Fondation Cartier pour  l'art contemporain

Pain Couture by Jean Paul Gaultier par J.P.Gaultier: (2004) | libreria  Metamorfosi

Pain Couture by Jean Paul Gaultier | Fashion Mayann

 

Alors, chers amis du vin, à quand notre exposition à la Fondation Cartier haut lieu de rayonnement culturel international ?

 

Problème : où est la Chambre Syndicale des "faiseurs de vin" ?

 

Chacun dans son terroir et les bastilles seront bien gardées... Bon j'ai lancé l'idée à vous de me dire ce que vous en pensez... Quand même ça aurait plus de gueule que de continuer à se présenter comme un secteur assiégé par les barbares de l'extérieur ou les pisses froid de l'intérieur...

 

Chez moi, le pain était sacré on traçait une croix sur le plat du pain de 4 livres avant de le trancher, on donnait du pain au curé pour le pain béni, un sac de blé pour l’évêque de Luçon, Mgr Cazaux, celui qui m’a confirmé, jamais on ne jetait du pain, les miettes étaient pour les poules, comme j’étais sage comme une image on ne m’a jamais mis au pain sec.

 

Et puis, vitesse et précipitation, les agriculteurs des plaines du Nord et du Bassin Parisien, adeptes des hauts rendements, se sont mis à produire des blés pour nourrir les poules et les cochons, adieu le blé panifiable, il fallut aller chercher des blés de force ailleurs, au  Canada par exemple. Emboîtant le pas à la modernité le pain des villes comme celui des champs est devenu un produit de l’industrie, y compris chez beaucoup de boulangers dit artisans. Comme le disait défunt Jean-Pierre Coffe « C’est de la merde ! »

 

Dans les champs il y eut des résistants JE ME SOUVIENS DE LA « MÉTHODE LEMAIRE-BOUCHER » ICI

 

5 septembre 2019

 

Dans les fournils aussi, mais depuis quelques années une nouvelle génération s’est levée même Les Échos, journal qui ne doit pas plaire à Pax titre :

 

Пин на доске When legends were eating… (or just celebrities and cool  peoples)

La petite révolution du pain

SPECIAL FOOD - Céréales anciennes, levain et fermentation longue sont redevenus les ingrédients phares d'un aliment du quotidien remis sur un piédestal. Chefs et pâtissiers en font leur nouveau terrain de jeu et mettent tous la main à la pâte.

 

Par Clotilde Briard

 

Publié le 21 oct. 2021 à 15:29Mis à jour le 22 oct. 2021 à 1:11

 

Avant même son ouverture officielle fin septembre, Kopain, la boulangerie créée par Christophe Michalak, voyait déjà défiler les clients du quartier. Curieux de découvrir l'interprétation que le pâtissier allait faire, dans le Xe arrondissement parisien, de ce type de commerce, pilier du quotidien. Miches de compétition en vitrine, gros sacs de farine bio à l'entrée, viennoiseries revisitées comme le croissant bretzel ou la fougasse chocolat, cuisson devant le public, le « la » est vite donné.

 

Sur les étagères en bois, seules trois variétés de pains coexistent. Comme le classique, au levain maison, à la farine ancienne et à la longue fermentation. Ou la version aux figues, abricots, noisettes et cranberries. Le tout à acheter au poids, à la découpe. Un reflet des tendances émergentes. Quelques baguettes les accompagnent, mais en quantité limitée. Une concession pour ceux qui ne peuvent pas s'en passer.

« Je rêvais depuis longtemps de bâtir un univers autour de la boulangerie. J'y ai travaillé durant six mois et je réserve pour plus tard cinq ou six autres versions de pain que j'ai mises au point. Mais cela restera un lieu unique, il n'est pas question d'en avoir un autre du même genre », précise Christophe Michalak, qui reconnaît être comme un enfant face à ce nouveau terrain de jeu. Le pâtissier est loin d'être le seul nom bien connu du public à s'intéresser de près à ce qui a longtemps constitué la base de notre alimentation. Il reflète l'attirance croissante pour un produit remis sur un piédestal. Thierry Marx avait lancé le mouvement dès 2018 en commençant à créer, avec le fonds d'investissement FrenchFoodCapital, des boulangeries sandwicheries.

Mise en avant des pains spéciaux

 

Plus récemment, Mauro Colagreco , triplement étoilé au restaurant Mirazur à Menton, a ouvert en 2020 Mitron Bakery dans sa ville de prédilection puis a décliné le concept cet été à Monaco. Tout a démarré lorsque l'un de ses fournisseurs, dont la boutique bénéficiait d'un four à bois datant de 1906, lui a appris qu'il allait vendre. Ces années d'histoire ont conquis le chef, qui a repris la boutique, avec sa femme et un associé. « J'ai fait beaucoup de recherches, goûté de nombreux pains en France et en Italie », raconte-t-il. La rencontre avec Roland Feuillas, grand défenseur des blés anciens, boulanger et minotier à Cucugnan, une référence dans le milieu, a été décisive. Perfectionniste, Mauro Colagreco achète aussi un moulin dans lequel les céréales bios sont transformées en farine. « Il est important de redécouvrir le goût du vrai blé, celui qui va nous faire du bien. Les clients apprécient car ils perçoivent la différence », observe-t-il.

L'ébullition chez les chefs n'est que la partie émergée de l'iceberg. Tous les signaux sont au vert pour des produits de meilleure qualité. « Le pain vit une grosse révolution. Le Covid et le premier confinement ont remis en avant les pains spéciaux car ils se gardaient plus longtemps à une période où les gens sortaient moins. Les professionnels font davantage eux-mêmes leurs propres mélanges, mettent en oeuvre plus de technicité. Alors que les Français se montrent plus sensibles aux aspects nutritifs et aux savoir-faire », constate Estelle Levy, consultante et formatrice dans les métiers de la boulangerie . En parallèle, le bio gagne du terrain.

La composition des pains en vitrine

 

Si les « mix » avec de multiples additifs et « améliorants » proposés par des meuniers continuent à être utilisés par une partie non négligeable des acteurs, une liste d'ingrédients courte, à l'instar de celle qui fait le succès depuis toujours de la miche Poilâne cuite au feu de bois, est de plus en plus à l'ordre du jour. Comme à la Boulangerie des Enracinés à Paris. Signe des temps où chacun veut en savoir plus sur ce qu'il mange, la boutique affiche en vitrine la composition précise de ses pains. Pour le Paysan de Louisette, de la farine provenant d'un mélange de semences des champs de « Louisette » à Greneville dans le Loiret, de l'eau purifiée et redynamisée par osmose inversée, du sel marin de l'île d'Olonne et du levain naturel.

 

Car on assiste au grand retour du levain après des années de règne de la levure. Le levain, à base d'eau et de farine, produit une fermentation plus longue, développe mieux les arômes et facilite la digestion. Eric Kayser figure parmi les pionniers en la matière. Célébrant les 25 ans de sa maison et apposant son nom sur 300 points de vente dans 35 pays, avec six nouvelles contrées au menu de 2022, il en a fait, avec la fermentation longue, sa signature. Et a créé une machine, le fermentolevain permettant de conserver cet ingrédient phare à la bonne température.

La baguette bientôt au patrimoine ?

Si les pains spéciaux et miches vendues au poids sont aujourd'hui au coeur des attentions, la baguette reste le pilier des boulangeries. Même en se conservant moins longtemps, elle n'en constitue pas moins un achat réflexe pour les Français partagés entre le camp des « pas trop cuites » et celui des « bien dorées », entre la « tradition » et la « classique ». Et s'affiche comme un emblème de l'Hexagone. Au point que le ministère de la Culture présente la candidature des « savoir-faire et de la culture de la baguette de pain » à l'inscription au patrimoine immatériel de l'Unesco. Verdict à l'automne 2022 pour savoir si elle rejoint le repas gastronomique des Français ou les parfums de Grasse.

Du petit épeautre en vedette

 

Les farines font aussi l'objet de plus en plus de soins. Au Bristol, Eric Frechon capitalise depuis 2018 sur son concept de « pain vivant ». Après une rencontre avec Roland Feuillas, il décide même d'installer au sein du palace un moulin de meule de pierre pour produire de la farine fraîche aux blés anciens, à utiliser vite pour conserver au mieux les nutriments. Une initiative unique. Les miches arrivent aussi bien à la table trois étoiles de l'Epicure qu'au room service ou à l'épicerie dans laquelle les clients peuvent acheter celles qu'ils dégusteront à la maison. Les céréales utilisées se diversifient. Le petit épeautre, faible en gluten, joue les vedettes un peu partout. Chez Mitron Bakery, Mauro Colagreco mise particulièrement sur les pains mono céréales, avec des blés comme le rouge de Bordeaux ou le noir de Nice. Partout, les professionnels démultiplient les recherches. De nombreux tests sont réalisés avec des farines de pois chiche ou de lentilles pour un enrichissement en protéines.

Levain, céréales et temps de fermentation ne constituent qu'une partie des ingrédients nécessaires à la réalisation d'un bon produit. « Avec le pain, aucune journée ne ressemble à une autre. C'est une matière vivante qui ne donne jamais la même chose selon la température, le taux d'humidité, la qualité de l'eau mais aussi l'humeur du boulanger. S'il est heureux ou énervé, on perçoit tout de suite la différence. Il faut une dizaine d'années pour avoir une bonne maîtrise », estime Gauthier Denis, chef enseignant en boulangerie à l'Institut d'arts culinaires et de management hôtelier Le Cordon Bleu Paris. Il est bien placé pour connaître les exigences de la profession. Il fait partie de l'équipe représentant la France à la fois à la Coupe d'Europe de boulangerie ce mois-ci et à la Coupe du monde en janvier prochain. Et s'entraîne de manière intensive jusqu'à 15 à 16 heures par jour pour y réaliser une pièce artistique.

Un métier qui attire... après une autre vie

Il a aussi un bon poste d'observation pour constater un phénomène émergent : l'arrivée de nouveaux profils. Bien sûr, l'apprentissage mené dès le plus jeune âge fournit le gros de bataillons auxquels il manque quelque 9.000 salariés. Mais le secteur attire de plus en plus de gens ayant eu une première vie professionnelle. « Les reconversions s'accélèrent. Des avocats, des architectes, des personnes ayant fait des écoles de commerce décident de revenir à des métiers manuels. La crise sanitaire leur a donné de nouvelles envies », note Dominique Anract, président de La Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française (CNBPF).

 

Je vais proposer à des personnes en reconversion de les former et de les aider à formuler leur projet

A Quetteville, dans le Calvados, Thomas Pastourel illustre ces nouveaux chemins. Cet ancien spécialiste de l'informatique appliquée à la finance de marché a pris le virage à son retour de Montréal. Au Canada, le pétrissage, la fermentation longue étaient devenus sa passion. En France, soucieux de mener une nouvelle vie, il s'est lancé dans la création de Fournil 1672, autour d'un four à bois de 70 tonnes construit de toutes pièces en pleine campagne, passant un CAP en candidat libre. Avec des partis pris forts. « Je réalise une fournée par semaine, le vendredi. Tous les pains sont fabriqués, à partir de farine locale, à la commande, faite par SMS. Cela évite le gaspillage alimentaire. Chez nous, les gens se croisent et recréent de vrais liens sociaux », précise-t-il. Une deuxième fournée par semaine devrait venir compléter l'offre. Mais Thomas Pastourel compte bien faire aussi fonctionner le fournil à des fins pédagogique. « Je vais proposer à des personnes en reconversion de les former et de les aider à formuler leur projet », ajoute-t-il.

 

Boîtes à pain connectées

 

Si la démarche reste très personnelle, de nouvelles habitudes commencent à se faire jour plus largement. « Des boulangers n'ouvrent qu'à 11 heures voire 14 heures pour avoir le temps de réaliser tranquillement leur fournée. Des acteurs ne proposent telle sorte de pain qu'un ou deux jours dans la semaine. Avant, le consommateur voulait tout tout de suite », observe Estelle Levy. Les grandes villes ne sont pas les seules touchées par l'évolution des pratiques. « De nouveaux services émergent, avec la digitalisation du métier. Certains boulangers installent des boîtes à pain connectées à distance de leur point de vente et sont ainsi avertis lorsqu'il faut les remplir », note Dominique Anract.

 

Le grand public veut mettre lui-même la main à la pâte, au-delà de l'utilisation des machines vendues en grandes quantités durant le confinement. Au Cordon Bleu, si les cours pour les professionnels, notamment cuisiniers et pâtissiers du monde entier font plus que le plein, il faut aussi souvent dédoubler les ateliers pour les particuliers tant la demande est forte. En librairie, l'institut sort sa bible, L'Ecole de la boulangerie, chez Larousse. La rentrée littéraire gastronomique fait en effet la part belle au sujet. Eric Kayser publie deux ouvrages coup sur coup, l'un pour les juniors La boulangerie des petits, l'autre pour les grands, Le Grand Livre du pain, là aussi chez Larousse. En parallèle, il donne des cours sur sa propre chaîne Youtube.

 

Certains boulangers installent des boîtes à pain connectées à distance de leur point de vente et sont ainsi avertis lorsqu'il faut les remplir

Le pilier de notre alimentation n'a pas fini d'être sous les feux des projecteurs. La liste des nouveaux venus va encore s'allonger. Merouan Bounekraf, qui a participé à « Top Chef » , est en train de poser ses valises dans le XVe arrondissement parisien dans une boulangerie à la devanture ancienne, annonçant son arrivée par une grande photo de lui. La célébration du pain prend une multitude de formes. A Noël, la bûche du restaurant La Scène, signée par la cheffe Stéphanie Le Quellec et le pâtissier Pierre Chirac, s'intitulera Epi d'Hiver. Composé notamment d'un biscuit moelleux au pain et d'un crémeux au levain naturel de seigle, il prend la forme d'une baguette. De quoi alimenter les conversations à la table du réveillon.

Le pain en chiffres

35.000 boulangeries artisanales relevant de 33.000 entreprises contre 55.000 dans les années 1970

8% des Français ont toujours du pain chez eux

52% en dégustent plusieurs fois par jour

105g mangés par personne et par jour en semaine en 2021 contre 114 g en 2015

66% des gens perçoivent une amélioration de la qualité.

7% des consommateurs disent acheter souvent du pain bio, la majorité le faisant de manière occasionnelle

Sources : CNBF, Sondage de l'institut QualiQuanti pour la FFB

Clotilde Briard

Histoire baguette de pain parisienne

Petite histoire de la baguette parisienne ICI 
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25 octobre 2021 1 25 /10 /octobre /2021 06:00

Le Mythe des Danaïdes | Superprof

Les Danaïdes étant mortes, elles arrivent aux enfers où elles sont envoyés dans le Tartare (le lieu le plus bas des Enfers où sont envoyés les criminels) par Zeus qui, lui non plus, n'avait pas oublié les meurtres. Elles sont condamnés à remplir, éternellement, une jarre percée. C'est un châtiment éternel.

Ce châtiment a donné l'expression : « tonneau des Danaïdes » qui signifie « une tache absurde, ridicule, sans fin ».

Les enragés de 68 vannaient le vieux stalinien de Normale Sup « Althusser à rien ! »

 

Je suis tenté par cette réponse à ma question mais en France on adore empiler les structures coûteuses qui servent à faire vivre, hormis leurs salariés, une floppée de dirigeants professionnels dont la représentativité est sujet à caution. Le monde du vin est sur le podium des structures inutiles.

 

L’interprofession à la française avec ses fameuses CVO (cotisations volontaires obligatoires), un concept que nos partenaires européens ont eu du mal à comprendre, les pauvres je les comprends, ce machin est une pompe à finances pour conforter le pouvoir d’une poignée de chefs auto-proclamés réunis en des collèges : Production- Négoce, pour faire court, dont la représentativité n’est pas la qualité première. Je sais de quoi je cause, du côté production la vieille maison FNSEA est experte à placer ses pions.

 

Bref, je n’écris pas que les interprofessions du vin ne servent complètement à rien, je dis simplement que le bel argent collecté avec le bras armé de l’État est très mal utilisé et beaucoup de vignerons qui font la notoriété de leur région n’ont pas voix au chapitre.

 

Les interprofessions font Ronron, pépères comme les anciens ronds de cuir de l’Administration chers à Courteline. L’imagination n’est pas au  pouvoir mais comme il me reste encore une once de charité chrétienne je ne pousserai pas plus loin le bouchon.

 

Cas d’école : le CIVL, Comité Interprofessionnel des Vins du Languedoc) conglomérat hétéroclite des appellations languedociennes.

 

C’est dans Vitisphère, si vous y comprenez quelques choses n’hésitez pas à me faire une explication de texte :

 

En crise, l'interprofession des vins languedociens prône la (ré)conciliation

Vendredi 22 octobre 2021 par Michèle Trévoux

 

Christophe Bousquet tenant sa première conférence de presse en tant que président du CIVL.

 

Christophe Bousquet tenant sa première conférence de presse en tant que président du CIVL.

 

Pour sortir de la crise qui oppose différentes familles au sein du Conseil Interprofessionnel des Vins du Languedoc (CIVL), l’interprofession indique avoir tenté la conciliation.

 

Sans succès à ce jour.

 

Silencieux depuis le début de la crise qui le secoue, le Conseil Interprofessionnel des Vins du Languedoc (CIVL) a pris la parole ce jeudi 21 octobre. Lors d’une conférence de presse à Narbonne, Christophe Bousquet, nouveau président, et Olivier Legrand, nouveau délégué général, ont fait le point sur la situation de l’interprofession languedocienne, confrontée à une fronde des Metteurs en Marché Directs (MMD).

 

« Malgré les dissensions concernant la représentation au sein de notre interprofession, nous fonctionnons normalement, les missions sont poursuivies, nos équipes sont au travail », ont tenu d’emblée à indiquer les deux dirigeants, qui déplorent cependant l’impact de cette affaire en termes d’image.

 

Depuis l’Assemblée Générale de juillet dernier, les MMD (producteurs qui commercialisent plus de 50 % de leur récolte en direct) ne décolèrent pas de leur éviction soudaine, par l’Union des Entreprises Viticoles Méditerranéennes (UEVM), du collège des négociants. « Depuis plus de 20 ans, il existe un accord tacite entre l’UEVM et les MMD, qui accorde 30 % des sièges du collège négoce aux MMD. Mais cet accord n’est qu’officieux. Rien dans les textes n’officialise cette présence des MMD au sein de ce collège. Lorsque nous avons reçu la liste des nouveaux représentants de ce collège, présentée par l’UEVM, qui excluait les MMD, nous n’étions pas légitimes pour intervenir. La désignation des délégués est du seul ressort des Organismes de Défense et de Gestion (ODG) pour le collège producteurs et de l’UEVM pour le collège négociant. Tenus par des délais très serrés, nous avons donc envoyé les convocations aux nouveaux représentants indiqués par l’UEVM », explique Olivier Legrand. (NDLR propos jésuitique de ce garçon que je connais bien)

 

Une décision que contestent les MMD qui, ont porté l’affaire devant la justice début septembre, attaquant le CIVL pour défaut de convocation et non-respect des statuts.

 

De plus, quatre ODG - Faugères, Fitou, Corbières et Malepère - qui contestent cette éviction des MMD, ont annoncé officiellement leur intention de quitter l’interprofession languedocienne aux termes des accords triennaux qui les engagent jusqu’en décembre 2023. S’ils deviennent effectifs, ces retraits priveraient le CIVL de 25 % de son budget, via les Cotisations Volontaires Obligatoires (CVO).

 

Offre de conciliation

 

Pour sortir de cette crise, début octobre, le CIVL a tenté la conciliation, proposant à l’UEVM et aux MMD d’ouvrir la discussion pour trouver des solutions. L’invitation a été acceptée par l’UEVM, mais déclinée par les MMD, qui ont indiqué vouloir attendre le jugement que le tribunal de Narbonne doit rendre après son audience du 16 décembre prochain. Une décision que déplore l’équipe du CIVL. « La décision de justice portera sur la validité de notre assemblée générale, mais ne réglera en rien le problème de représentation des MDD au sein de l’interprofession. L’intégration des MDD au sein de l’interprofession est une piste envisageable. Nous sommes prêts à l’étudier. La meilleure façon, c’est d’engager la discussion, comme nous avons commencé à le faire avec l’ODG Faugères », indique Christophe Bousquet.

 

Concernant le non versement des CVO que prônent certaines de ces quatre ODG, le CIVL rappelle que ces cotisations sont obligatoires : « Les ODG qui encouragent leurs adhérents à ne pas payer ces cotisations, les appellent à l’illégalité. Nous mettrons en œuvre les moyens nécessaires pour que la loi s’applique », a précisé Olivier Legrand.  (Rires enregistrés) À ce jour, moins de 1 % des entreprises adhérentes ne sont pas à jour de leur CVO, a-t-il été précisé.

 

Consensus collectif

 

« La base de nos interprofessions, c’est une organisation paritaire entre producteurs et metteurs en marché. La demande des MDD traduit une évolution des producteurs, mais en même temps, elle pose la question de la représentativité des producteurs au sein de leur collège. C’est donc une approche complexe qui touche à des équilibres entre les différentes familles. On peut engager la réflexion pour trouver un consensus collectif au-delà des intérêts particuliers. Mais dans tous les cas, nous avons intérêt à tirer dans le même sens », conclut Christophe Bousquet.

 

La porte reste ouverte pour des négociations.

 

Je note, mais pour sortir de cette crise, négocier doit se faire sous l’égide d’un médiateur et non sous la houlette du Président du CIVL, qui est issu d’un des collèges ou de son directeur qui, le pauvre, n’a guère de marges de manœuvre et qui n’est pas très doué pour ce genre d’exercice.

 

 

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24 octobre 2021 7 24 /10 /octobre /2021 06:00

 

Sur scène, Murat envoyait du bois, je suis allé le voir deux fois. Le gars n’était pas particulièrement sympa mais j’achetais ses œuvres, et je lui consacrais des chroniques :

 

«Devant une assistance piaffant d’impatience, comblée d’avance dans une salle plus haute que profonde, l’artiste, accompagné de ses « fidèles » musiciens (toujours très pros et attentifs aux éclairs du génie), commence en douceur, avec des ballades qui lui ressemblent, sensuelles et hypnotisantes. Le quart d’heure noisy approche. Avec un mélange de quelques chansons de son répertoire actuel (couvrant les 3-4 derniers albums), Murat s’amuse et nous embarque, nous trimballe… En perpétuelle innovation, il va même interpréter « Pauline à cheval », dernière collaboration musicale de Jean-Louis avec le 7ème art (pour le film « Pauline et François »), dans une version entrecoupée de solos saturés et vivifiants. « Mousse noire », chef d’oeuvre de l’album « Tristan » (2008), prend toute son ampleur sur scène et renvoie aux plus belles heures de Neil Young période Crazy Horse, idole facilement devinable du terrible auvergnat. Murat continue d’alterner calme et tempête avec un tranchant « 16h qu’est-ce que tu fais », l’immersif et expressif « Chanter est ma façon d’aimer », le voyageur « Taormina », l’émouvant « Se mettre aux anges », et l’inédit « Yes sir », pop vintage qui se découvre uniquement sur scène. Une raison de plus d’assister au concert d’un artiste amoureux des mots et qui n’a rien à envier aux poètes historiques dont il s’inspire. »

 

Ghyslain Fribourg le  10 novembre 2010 M comme Murat, M comme Magique : un Rocker nommé Jean-LouisICI  et ICI 

 

Marcel Duchamp | Fashion Mayann

 

Et voilà que Murat, dans Paris-Match, organe bien connu pour son soutien aux révoltés, fait une déclaration d'amour à Michel Onfray et Éric Zemmour

 

C’est son droit me direz-vous, j’en conviens mais c’est aussi le mien de tirer la chasse d’eau sur lui. Je m’explique :

 

Face à ses déclarations qui le soutien : l’immonde François Desouche, héraut de l’extrême-droite la plus xénophobe…

 

« Il est de retour !

 

À bientôt 70 ans, Jean-Louis Murat s’apprête à revenir sur le devant de la scène. Dans un entretien accordé à Paris Match, l’artiste a accepté d’évoquer son nouvel album, mais s’est également exprimé sur des personnalités qu’il apprécie beaucoup.

 

Interrogé sur la possibilité de soutenir Éric Zemmour aujourd’hui, il a ainsi expliqué :

 

« Pas du tout ! La politique, je m’en fous, je n’ai jamais voté. Je lui étais rentré dedans lors d’une émission et j’avais vu qu’il avait du répondant. Ça m’avait bien plu. J’ai toujours bien aimé ce genre de mecs qui provoquent le clash, le débat. »

 

Michel Onfray | La lettre patriote

 

Évoquant Michel Onfray, Jean-Louis Murat a déclaré : « Dans le même ordre d’idées, comme j’ai arrêté l’école en première parce que mes parents ne pouvaient plus payer l’internat, je n’ai pas pu faire de philo. Alors quand Michel Onfray a lancé son université populaire, je me suis jeté dessus. Et j’ai fait vingt ans de philo en l’écoutant sur les ondes. Je lui voue une reconnaissance éternelle. »

 

Alors que Michel Onfray est très critiqué pour certaines prises de position ainsi que sa proximité parfois idéologique avec l’extrême droite, Jean-Louis Murat a expliqué :

 

« Dès que tu sors des sentiers battus, on te balance ça : ‘Ah, tu flirtes avec l’extrême droite.’ Mais moi, si je votais, je voterais pour le candidat soutenu par Onfray. Grâce à lui, je suis devenu un spécialiste d’Empédocle, je suis allé en Sicile pour essayer de trouver des chemins sur lesquels il aurait pu marcher. Merci M. Onfray. Et en plus, c’est gratis. Que demander de plus ? »

 

https://images.midilibre.fr/api/v1/images/view/617029f2d286c24d1526b084/large/image.jpg?v=11

 

Enfin, la star a ajouté : « Moi, j’aime le talent. Zemmour, ce qui me plaît, c’est son côté fuck the system, un peu punk. Cela dit, je préfère la virilité stoïque d’Onfray. » (…)

 

The Art of the bidet and the urinal.

 

Jean-Louis Murat sera bientôt de retour sur scène

 

Souhaitant retrouver son public, le chanteur sera en tournée partout en France à partir de février 2022. Alors que le journaliste de Paris Match lui a fait remarquer qu'il prenait moins de risques dans ses textes, il a révélé : « Ah, dans mes disques posthumes, je ne prends pas de gants, j'ai trois chansons sur l'incendie de Notre-Dame par exemple. Dans les albums officiels, je fais attention. Ce que nous vivons dans notre pays est historique et révolutionnaire. À cause de la nullité intrinsèque de ce qu'est la chanson, un chanteur doit fermer sa gueule. Mais si je publie ce que je pense, je suis mort. C'est aussi simple que cela. »

 

Notre nouveau bloc sanitaire à la Duchamp - Parenthèses imaginaires

 

Murat, qui ne fait pas de politique, qui n’a jamais voté, est emblématique de cette partie du pays, ramenarde à peu de frais, invertébrée, encore une victime de l’Université populaire de cette vieille ganache d’Onfray, qui se la joue avec Zemmour en osant adhérant à son côté fuck the system, un peu punk (sic), pour lui la vieillesse est bien un naufrage mais dans le fond du bidet.

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23 octobre 2021 6 23 /10 /octobre /2021 06:00

Spécial "Emmanuel Macron, LE maître des horloges..." - Image n° 3/3 !... -  LE BLOG DES IMAGES DRÔLES, INSOLITES,...(By DéLiRiUs illustrateur) !...

« … dans le monde des collectionneurs John Arnold et l’horloger suisse Abraham Breguet sont considérés comme les inventeurs de la montre mécanique moderne. » voir la suite plus bas.

John Arnold, un horloger et inventeur qui inspire le monde de l'horlogerieAbraham-Louis Breguet - Fondation de la Haute Horlogerie

 

Sous mes airs de sage, je suis un peu foutraque, plus encore en ce moment de ma vie où le malheur d’un être qui m’est cher me fait lâcher les brides de ma retenue coutumière.

 

Pour thérapie je lis, pas les poubelles de La Bête&Navet, « Le traître et le néant », mais des livres écrit avec de belles plumes et non des ballets de chiottes.

A Le traitre et le neant de Davet, Gérard, Lhomme, Fabrice | Livre | neuf

 

En ce moment c’est OMBRES PORTÉES d’Ariana Neumann

Amazon.fr - Ombres portées - NEUMANN, Ariana, Peronny, Me Nathalie - Livres

 

Ma présente chronique ne traite pas du fond de cette enquête familiale bouleversante, mais du goût immodéré du père de l’auteur pour les montres et l’exactitude.

 

 

« Mon père répare inlassablement ses montres. Il veut qu’elles soient exactes à la seconde près. Cela s’apparente davantage à un besoin vital qu’à une simple lubie. Il conserve la plupart de ses modèles dans sa chambre : certains sont exposés dans une vitrine Louis XV, d’autres soigneusement rangés dans les tiroirs d’un coffre en bois de tulipier du XIXe siècle tapissé d’un épais velours bordeaux. Il les ressort chaque semaine pour en examiner les rouages, les ressorts, les leviers et les carillons. Si une rectification doit leur être apportée, il les emporte dans son atelier, une longue pièce aveugle dont j’ai gardé le souvenir précis, situé tout au fond du couloir, près de la cuisine. Celle qui a la forme d’un wagon de train. Celle qui demeure invariablement fermée, et dont la clé reste en permanence dans la poche de mon père, au bout d’une chaînette en or fixée à l’un des passants de son pantalon Il s’y installera face à l’établi où sont disposés ses minuscules outils. Il enfilera l’une de ses loupes visières suspendues aux crochets du mur. En fonction du modèle de montre posé devant lui, il actionnera le levier, ou bien il ouvrira directement le boîtier pour examiner l’intérieur. Sa première tâche consistera à vérifier le bon fonctionnement de l’échappement et du train. Ce dernier devrait toujours être en mouvement ; c’est essentiel pour fournir de l’énergie au mécanisme des heures durant. En général, les trains comportent quatre rouages : un pour les heures, un pour les minutes et un pour les secondes, le quatrième étant relié à l’échappement. Celui-ci est constitué de minuscules crans, d’un levier et de deux rouages supplémentaires, l’un pour le dégagement et l’autre pour l’équilibre. Cela permet de propulser le train à intervalles précis, avec juste la puissance qu’il faut pour permettre le déplacement correct des aiguilles. C’est lui qui créé le tic-tac et permet l’exactitude… Le train et l’échappement sont des composants essentiels du mouvement. Ils doivent fonctionner ensemble de manière parfaitement huilée, sans quoi l’heure ne sera pas exacte… »

 

À méditer, c’est plus intéressant que les pluches de La Bête&Navet

 

L’expression maître des horloges est donc ainsi ressortie de sa naphtaline :

 

Collection Cristophel © Hal Roach Studios

Collection Cristophel © Hal Roach StudiosCollection Cristophel © Hal Roach Studios • COLLECTION CRISTOPHEL HAL ROACH STUDIOS

 

«Je resterai le maître des horloges, il faudra vous [les médias, nldr] y habituer, j'ai toujours fait ainsi. »

«Faut-il y voir une sorte de réappropriation de la métaphore voltairienne du grand horloger ?»

 

En effet, en 1772, dans l'une de ses distiques publiées dans les Cabales, l'auteur avait repris la figure de l'horloger en référence à Dieu, «le créateur de l'univers» : «L'univers m'embarrasse, et je ne puis songer, que cette horloge existe et n'ait point d'horloger.» Cette comparaison entre Dieu et l'horloger avait déjà été faite par René Descartes dans Essais philosophiques, suivis de la métaphysique.

 

Le Maître des horloges Modernité de l'action publique - Philippe Delmas -  Achat Livre ou ebook | fnac

En 1992, l'énarque Philippe Delmas, docteur en économie et en mathématiques, reprend la métaphore voltairienne pour parler du rôle de l'Etat sous la Ve République et parle alors de… «maître des horloges». «L'Etat est le gardien des horloges, le pourvoyeur de la lenteur nécessaire, inaccessible aux marchés parce que contraire à la rapidité qui leur fait force», précise-t-il dans le Maître des horloges, modernité de l'action publique.

 

Le maître des horloges a donc désigné, selon les cas, Dieu ou l'Etat. «Il est clair que l'expression renvoie à l'idée que l'action publique s'inscrit dans le temps long, par opposition à l'immédiateté. Le "maître" est une image très forte en matière de gouvernance, quant aux horloges elles donnent une petite teinte désuète au discours. Si on ajoute l'autre métaphore d'Emmanuel Macron, celle du "président jupitérien", référence à Jupiter, le maître des dieux dans la mythologie romaine, on se demande s'il n'est pas temps de redescendre sur Terre. Emmanuel Macron, c'est droite et gauche et dieu et maître…»

Delphine Gaston-Sloan Pourquoi et le Comment de nos expressions françaises (Larousse, 2016)

« … Arnold était particulièrement réputé par la précision de ses montres, au point qu’elles pouvaient même servir à la navigation. Il a été le premier à concevoir un modèle à la fois exact et pratique. Ce type de montre s’appelle un chronomètre. En Suisse, le pays qui comporte le plus grand nombre d’horlogers au monde, des critères très rigoureux définissent quel type de montres  peut entrer dans la catégorie des chronomètres. Ceux-ci doivent être certifiés par une autorité indépendante. Aux yeux d’une béotienne comme moi, cette montre à gousset n’a rien d’exceptionnel, avec son boîtier sans fioritures et ses chiffres romains ordinaires. Pourtant c’est une pièce de collection, précisément grâce à son exactitude. » 

Calibre Tourbillon Chronomètre N°36 © Arnold & Son

Le « tourbillon » ou le destin croisé d’Abraham-Louis Breguet et John Arnold ICI
MARDI, 13 FÉVRIER 2018

Swatch ICI

 

Dans les années 1980, l’industrie horlogère suisse était «sur son lit de mort». Elle fut sauvée par Nicolas Hayek et la modernité de ses montres Swatch
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22 octobre 2021 5 22 /10 /octobre /2021 06:00

L'écrivain, homme de télévision et critique Pierre Dumayer en 1993 à Paris.

Disparu en 2011, pionnier parmi les pionniers, Pierre Dumayet fut de ceux qui au lendemain de la guerre participèrent à la naissance de la télévision française (O.R.T.F) où tout était à inventer. Son nom reste attaché aux titres d'émissions aussi fameuses que Cinq Colonnes à la Une et Lectures pour tous.

 

Quand vient l’automne, ses feuilles mortes que l’on ne ramasse plus à la pelle, ses bourrasques de vent devenues alertes météo tellement elles sont violentes, ses flambées interdites en ville pour cause de pollution aux parties fines, ses jours gris, c’est le temps de se caler dans un vieux fauteuil, de chausser ses besicles lorsqu’on est vieux, de sucer son tuyau de pipe car fumer est interdit, de siroter une tasse de verveine préparée par Claire, d’ouvrir un nouveau livre fraîchement acquis chez son libraire préféré, et non sur Amazon, ou de choisir un déjà lu au temps de sa jeunesse.

 

« Relire c’est une façon de connaître, quand on connait quelqu’un on ne le va pas le connaitre qu’une fois. [….] On peut être avec les livres dans les mêmes rapports qu’avec des amis ou des gens qu’on aime, c'est à dire que les voir n’aurait pas de sens si on n’était pas assuré de les revoir plusieurs fois […] Revoir plusieurs fois un livre c’est le relire tout bêtement. Mais on ne peut pas relire un livre comme on l’a lu la première fois. »

 

Si vous préférez le vin chaud (15 novembre 2005 Nouveau Produit : le vin chaud ICI à la verveine de Claire vous pouvez aller à ICI MÊME vous achetez une boutanche de Pompadour le nectar de l’iconique coopé d’Embres&Castelmaure, des bâtons de cannelle et de la cassonade, et suivez les bons conseils de votre Taulier préféré, plongez-vous dans la lecture, que vous soyez retraités ou actifs, tel Jean-Yves Bizot qui écoute chanter le moût dans ses barriques du côté de Vosne-Romanée.  

 

L'Inspecteur Sadorski libère Paris

  • Détente : L’Inspecteur Sadorski libère Paris Romain Slocombe Robert Laffont 21 euros
  •  

R.Slocombe -L'étoile jaune de l'inspecteur Sadorski- interview - Ernest Mag

Jeudi Polar

 

Romain Slocombe : «Je considère mon personnage comme un acteur qui joue le rôle du méchant»

 

L’écrivain publie «L’inspecteur Sadorski libère Paris», le cinquième tome des aventures de son flic collabo, «une personnalité complexe mais pas une ordure absolue» selon lui.

 

Par Alexandra Schwartzbrod

 

Publié le 23 septembre 2021

 

 

 

À 8 ans, Ariana Neumann voulait devenir détective. Elle s’entraîne un jour en fouillant le bureau de son père, dans leur maison de Caracas. Originaire de Prague, Hans Neumann a émigré au ­Venezuela en 1949, bien avant la naissance d’Ariana, et n’évoque jamais le passé ni sa jeunesse en Europe. Assise sur le tapis, l’enfant fait alors la découverte qui l’amènera, quarante ans plus tard, à ce formidable livre : une boîte grise contenant un petit carton, avec la photo de son père à 22 ans. « Je ne l’avais jamais vu si jeune, sans […] ses rides ou ses cheveux blancs. » Mais le document, daté d’octobre 1943, porte un nom et une date de naissance inconnus, ainsi qu’un timbre à l’effigie d’Adolf Hitler… Cette mystérieuse trouvaille entrouvre une porte qu’Ariana Neumann enfonce aujourd’hui, au terme d’une décennie d’enquête vertigineuse entamée seulement après la mort de son père. Il lui a alors laissé cette même boîte grise, débordant cette fois de photos, lettres et documents, l’autorisant ainsi à exhumer le terrible passé de sa famille, dont il n’avait jamais rien dit.

 

Empreint d’une rigueur implacable, Ombres portées est un récit à l’incontestable valeur historique, retraçant le destin d’une famille pragoise et l’aventure insensée d’un jeune homme qui survécut, la peur au ventre, au cœur de la bête : à Berlin. C’est aussi — et cette incarnation en décuple la valeur — le bouleversant voyage d’une fille à la rencontre de son père adoré et mystérieux, prospère homme d’affaires hanté par de terribles cauchemars qui la réveillaient parfois, petite fille, dans une langue qu’elle ne comprenait pas. Ce père qui, un jour, à Prague, sanglota comme un enfant, agrippé aux grilles d’une gare, sans rien pouvoir expliquer. Dans ce récit parfaitement maîtrisé, la tragédie monstrueusement banale des Neumann se lit comme un thriller sans effet de manches, alimenté par de précieux documents et photos, par des rencontres aux quatre coins du monde et par quelques fragments écrits par Hans lui-même. Un poignant témoignage d’amour filial, doublé d’un périple intime au cœur de l’Histoire, dédié à « celles et ceux qui n’ont pas pu raconter » la leur.

 

 When Time Stopped. A Memoir of My Father’s War and What Remains, traduit de l’anglais par Nathalie Peronny, éd. Les Escales, 384 p., 22 €.

 

Juliette Bénabent

 

Télérama n°3740

Créé le 14/09/2021.

 

 

- Un livre qui  touche au cœur « Enfant de salaud » : les blessures de Sorj Chalandon Grasset 20,50 euros

Couverture du roman de Sorj Chalandon, "Enfant de salaud", août 2021 (GRASSET)

"Enfant de salaud" de Sorj Chalandon: la vérité sur son père dévoilée dans l'ombre du procès Barbie

 

Le nouveau roman de Sorj Chalandon raconte comment un fils découvre enfin l'histoire vraie de son père mythomane, au même moment que se déroule le procès de Klaus Barbie. 

Article rédigé par

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Laurence Houot

France Télévisions  Rédaction Culture

 

Après avoir fait dans Profession du père (2015), le récit romancé de son enfance avec un père mythomane et violent, l'écrivain et journaliste Sorj Chalandon publie Enfant de salaud, un roman encore plus ouvertement autobiographique dans lequel il raconte comment il a découvert la vérité sur son père. En jouant la fiction sur la temporalité, il entremêle habilement son histoire personnelle avec un événement historique majeur : le procès de Klaus Barbie, en 1987. Son roman est paru aux éditions Grasset le 18 août 2021 et figure dans la première sélection du Goncourt 2021.

 

L'histoire : Un héros, c’est l’image qu'un fils a de son père, qui l’abreuve depuis l’enfance des récits épiques de ses exploits de résistant, entre autres. "Il faut que tu saches", lâche son grand-père, un jour de colère, lui annonçant de but en blanc que son père avait été "du mauvais côté" pendant la guerre; ajoutant qu'il l'a aperçu vêtu de l'uniforme allemand place Bellecour à Lyon. D’enfant de héros, le fils passe à "enfant de salaud".

 

Quelques phrases, quelques mots lâchés sans plus d'explication, ouvrent une brèche dans le récit paternel. Le doute s'imisce dans la tête de l'enfant. Il a dix ans, et n'a désormais plus le droit de voir son grand-père. Le père, lui, continuera à "fabriquer d'autres vies pour illuminer la sienne".

 

Plus tard, en 1987, le fils devenu adulte et journaliste couvre pour son journal le procès du criminel de guerre nazi Klaus Barbie, chef de la Gestapo pendant la guerre à Lyon. "Tu crois que je pourrais assister au procès ?", lui demande son père. Pendant les témoignages des victimes, le père baille, ou sourit. C'est le moment que choisit le fils pour ouvrir le dossier judiciaire de son père exhumé à sa demande des archives départementales du Nord. Le fils y découvre stupéfait que son père a été condamné pour activité anti-française à cinq ans d'indignité nationale après la Libération. Un collabo aux mille vies, changeant d'uniforme cinq fois en quatre ans : engagé à 17 ans dans l'armée française, puis dans l'armée d'armistice de Pétain, puis dans la Légion tricolore, une milice d'extrême-droite, puis dans l'armée allemande, carrément, et enfin la dans la Résistance, à la toute fin, pour se racheter une conduite.

 

"Le salaud, c'est le père qui m'a trahi"

 

Ce dernier roman de Sorj Chalandon résonne comme le dénouement de toute une vie, celle de "l'enfant devenu journaliste pour comprendre, pour chercher la vérité. Pour qu'on arrête de me mentir", a confié Sorj Chalandon à franceinfo.

 

Le fils découvre dans ce dossier judiciaire une vie de roman, et la détresse d'"un gamin égaré, qui rêvait d'uniformes de carnaval et de fusils trop lourds", un gamin sans éducation, un génie du mensonge. Ce père-là, le fils aurait pu le pardonner s'il avait dit la vérité. "Oui, je suis un enfant de salaud", mais le salaud n'est pas celui "des guerres en désordre", le salaud, c'est celui qui a trahi, celui "qui a jeté son fils dans la vie comme dans la boue".  Toute sa vie, le fils a attendu la vérité, celle qui lui aurait permis de se construire et de rencontrer son père.

 

"Tu m'aurais avoué tout ça, le soir, en confident secret. Peut-être n'aurais-je pas compris, mais tu m'aurais parlé, enfin. Enfin tu te serais débarrassé de ces oripeaux militaires et tu aurais endossé un bel habit d'homme. Un costume de père." 

 

Sorj Chalandon "Enfant de salaud", page 261

 

Rendez-vous manqués

 

Pendant que le fils tente de faire dire à son père la vérité, Barbie, lui, a décidé de déserter le box des accusés. Deux dénis, deux histoires, la grande, et l'intime,  s'entrechoquent, sur la scène de ce procès historique. En faisant coïncider sa guerre, celle qu'il a dû mener contre un père mythomane, "le premier de ses traîtres", avec le procès d'un grand criminel de guerre, qu'il a suivi à l'époque pour le journal Libération et qui lui a valu le Prix Albert Londres, Sorj Chalandon questionne à la fois sa propre histoire et celle de la France de Vichy, et l'insondable mal qui a conduit pendant la guerre des individus comme Barbie à torturer avec sadisme les résistants, ou à conduire sans ciller les enfants d'Izieu, et tant d'autres, vers les camps de la mort. En choisissant cette temporalité, Chalandon propulse son récit autobiographique dans une dimension bien plus vaste, celle de la mémoire collective.

 

Écrit comme un journal de bord scandé par les dates qui bornent le procès Barbie, et déployé dans une langue aux accents de tragédie, Enfant de salaud est un chant de désespoir adressé à un père qui n'a pas su aimer son fils, l'histoire aussi d'un double rendez-vous manqué, celui d'un fils avec son père, et celui, tant attendu par les victimes de Barbie, dignes, venues courageusement témoigner au procès, auxquelles leur bourreau, condamné à la perpétuité, s'est lâchement dérobé, incapable lui aussi d'endosser un "habit d'homme".

 

Le journaliste et écrivain Sorj Chalandon, août 2021 (JF PAGA)

Le journaliste et écrivain Sorj Chalandon, août 2021 (JF PAGA)

Il ne faut pas révéler l’aboutissement de cette quête, écrite dans une langue magnifiquement dépouillée. Juste indiquer ce que peut être la douleur d’un enfant qui cherche à se libérer et à libérer son père de l’emprise du mensonge. « Oui je suis un enfant de salaud. Mais pas à cause de tes guerres en désordre (…). Non. Le salaud, c’est l’homme qui a jeté son fils comme dans la boue. Sans traces, sans repères, sans lumière, sans la moindre vérité. (…) Le salaud, c’est le père qui m’a trahi. »

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21 octobre 2021 4 21 /10 /octobre /2021 00:06

Assiette de spaghettis pour un.

"Le repas fait maison d'une personne, avec du levain auto-cuit sera le KFC d'une autre, ou encore quelque chose sur du pain grillé d'une autre." Photographie : Romas Foord/The Observer

Bashung toujours, dans la tête…

 

Et il vaut mieux lire la presse anglaise plutôt que la nôtre, on évite de mauvaises rencontres, tel l’odieux Zemmour le nouveau sauveur de la France éternelle…

 

« Je me souviens quand on cherchait quelqu’un pour le “non” dans les débats sur le référendum européen, on avait pensé à lui, mais Aphatie n’était pas d’accord. » « On m’a proposé de faire une télé pour comparer Trump et Zemmour, j’ai refusé. » « Je ne suis pas sûr qu’il se maîtrise autant qu’il le prétend. » « Au Figaro, il ne partageait rien avec personne, à part son bureau avec Ivan Rioufol. » « Il n’est pas désagréable du tout. Il est puant, mais charmant. » « Assis à côté de lui pendant une conférence de presse de Sarkozy, j’avais l’impression qu’il commentait le match. » « Il n’a jamais dirigé la moindre équipe, pas même lui-même. » « Je ne l’aimais déjà pas en journaliste, alors en politique… » « On ne l’a jamais vu en conférence de rédaction. » « Il y a dix ans, il pouvait encore prendre le métro. » « Il n’était pas du tout en lutte contre la parole politique. » « Heureusement que je n’ai jamais déjeuné avec lui. »

Société.

 

Les plaisirs sous-estimés des repas en solitaire ICI 

 

Manger seul n’est pas nécessairement triste, assure cette journaliste britannique dans The Guardian, alors que les recettes pour une personne se multiplient. Les confinements liés à la pandémie de Covid-19 ont provoqué une prise de conscience. Mieux encore, les repas en tête-à-tête avec soi-même peuvent même être libérateurs : c’est le moment où jamais de n’écouter que soi.

 

 Medi

 

« Pour nous, c’est une crise de solitude. Pour les Français, c’est une crise du savoir-vivre; pour les Chinois, une crise familiale. Partout dans le monde, on pense qu’il est mieux de manger à plusieurs, et que manger seul n’est pas normal », analyse Mukta Das, anthropologue à la School of Oriental and African Studies de l’université de Londres. Elle se passionne pour les changements d’habitudes qui entourent le repas : ce qui était autrefois un moment convivial et partagé s’est transformé en une activité souvent solitaire.

 

Au Royaume-Uni, 8 millions de personnes vivent seules et, d’après l’indicateur de bien-être publié en 2019 par [Oxford Economics], près d’un tiers des adultes britanniques mangent seuls « à chaque repas ou presque ». Le confinement a sans doute accentué ce phénomène, puisque les personnes qui vivent seules n’avaient alors pas d’autre choix que de manger en solitaire. Mais l’évolution s’est amorcée il y a longtemps déjà, précise Mukta Das, à la faveur de « la transformation de notre société, jusqu’alors centrée sur la famille, vers une culture plus individualiste ».

 

Confinement et “cookie solo”

 

Elle détaille : « Le déclin du mariage, la baisse du taux de natalité, la hausse des divorces, les contraintes de la vie de bureau, l’allongement de l’espérance de vie… Tous ces facteurs socio-économiques et démographiques ont entraîné la modification [de nos habitudes alimentaires] et suscité une impression de crise dans la plupart des sociétés qui considèrent les repas en famille comme une institution. »

 

Comment le fait de manger seul influence-t-il notre perception du repas, et le plaisir que nous y prenons?

 

La pandémie a souvent exacerbé notre rapport à la nourriture. Ceux qui se sont confinés avec leur famille ou leurs amis ont sûrement partagé avec eux leurs trois repas quotidiens, tandis que ceux qui vivaient seuls mangeaient chaque jour en solitaire. Dans les deux cas, les repas sont souvent devenus les temps forts de la journée.

 

Quand le confinement s’est prolongé, des recettes pour cuisiniers solitaires ont commencé à voir le jour, la plus célèbre d’entre elles étant sans doute le cookie solo de Nigella Lawson. « J’adorais choisir une recette, prendre le temps de soigner la présentation, m’a confié un ami qui s’est confiné seul. Je viens d’une famille nombreuse, et chez nous les repas ont toujours été l’occasion de passer du temps ensemble. J’ai donc été surpris de découvrir à quel point j’aimais me retrouver en tête à tête avec mes plats. »

 

Faire son pain ou manger KFC

 

D’après Mukta Das, le confinement a transformé notre perception des repas en solitaire. « [Nous nous sommes] rendu compte que la solitude peut parfois être salutaire et revigorante. »

 

Aujourd’hui encore, manger seul est parfois considéré comme un déshonneur, explique l’autrice et historienne de la gastronomie Bee Wilson.

 

Quand on représente des personnes heureuses autour d’un repas, on montre souvent de grandes réunions familiales. J’ai peur que cela accentue le sentiment de solitude que peuvent ressentir les personnes qui mangent seules.”

 

Pour illustrer ses propos, Bee Wilson raconte ses repas en solitaire dans les premiers mois qui ont suivi son divorce, lorsque ses enfants étaient chez son ex-mari. « Au début, quand je cuisinais juste pour moi, je trouvais ça terriblement sinistre et triste. Ce n’est pas du tout la même chose de manger seul de temps en temps ou régulièrement, de choisir ou de subir la solitude. »

 

Les repas solitaires peuvent cacher des situations bien différentes : parents, veufs ou encore colocataires qui ne font que se croiser et dont le lait, le pain et le fromage sont étiquetés à leur nom. Tandis que certains se prépareront un repas maison, avec du pain au levain fait à la main, d’autres préféreront aller chez KFC ou manger une tartine garnie de ce qui leur tombe sous la main.

 

La solitude du grand âge

 

Ma grand-mère a perdu son mari juste avant le premier confinement. Après soixante et onze ans à cuisiner pour son mari et à manger avec lui, elle s’est subitement retrouvée à faire ces choses seule. La tartine garnie est devenue son plat de prédilection. Quel intérêt, disait-elle, à se donner plus de mal? Nous avons certainement tous éprouvé cette sensation au moins une fois au cours des dix-huit derniers mois, mais c’est une situation particulièrement difficile à vivre pour les personnes âgées.

 

D’après Age UK [une organisation caritative qui vient en aide aux personnes âgées], chez les plus de 65 ans environ une personne sur dix souffre de malnutrition ou risque d’en souffrir, car elles se sentent seules ou ne sont plus capables de faire leurs courses. “Comme vous pouvez vous en douter, ce chiffre a augmenté [pendant la pandémie]”, déplore Lesley Carter, chef de projet chez Age UK, spécialisée dans la malnutrition.

 

Les difficultés financières ne sont pas le seul facteur explicatif, précise Lesley Carter. Le “manque d’enthousiasme et d’idées” entre aussi en ligne de compte.

 

Beaucoup de seniors ont un ordinateur ou une tablette, mais ils ne savent pas vraiment s’en servir pour se renseigner sur des ingrédients inconnus, trouver de nouvelles recettes ou faire leurs courses en ligne.”

 

Ma grand-mère n’a pas pu découvrir l’innovation des recettes en kit proposées par les restaurants, la facilité offerte par Deliveroo, ni même le réconfort d’un cake à la banane. Alors que les jeunes utilisent les réseaux sociaux pour “partager” des photos de plats et trouver l’inspiration, sa génération a grandi dans un univers où la nourriture n’était pas du “contenu” mais un moyen de communication, où les repas en famille faits maison étaient la règle.

 

Écouter ses propres envies

 

Si ma grand-mère continue d’observer le rituel du thé de l’après-midi qu’elle a toujours pratiqué avec mon grand-père, désormais elle ne prépare plus de gâteaux, à moins d’avoir de la visite. Le reste du temps, c’est [le supermarché britannique] Sainsbury’s qui cuisine pour elle — un aveu que je trouvais déprimant jusqu’à ce que je lise les réflexions de Nigella Lawson sur les repas en solitaire.

 

COOK EAT REPEAT

 

Dans son dernier livre Cook, Eat, Repeat [“Cuisinez, dégustez, recommencez”, inédit en français], elle écrit : “Même si l’on aimerait qu’il en soit autrement, la cuisine reste avant tout le fardeau des femmes. Il ne faut pas minimiser le plaisir qu’il y a à cuisiner pour les autres, mais — et c’est peut-être contre-intuitif — l’ego est moins sollicité lorsqu’on cuisine pour soi. C’est vraiment libérateur, on cuisine alors pour se faire plaisir, à soi et à personne d’autre. Pas besoin d’anticiper les goûts de ses invités ni de s’excuser pour ses propres préférences.”

 

Dans ce passage, Nigella Lawson évoque la cuisine, mais sa réflexion s’applique aussi au fait de manger seul. Il est bien beau d’idéaliser les repas en famille, explique Mukta Das, mais “dans la plupart des foyers du monde entier, ce sont surtout les femmes qui se chargent de la cuisine”. Elle ajoute :

 

Alors quand elles sont seules, elles trouvent une certaine liberté dans le fait de ne pas avoir à nourrir les autres. Elles peuvent choisir d’aller au restaurant, de cuisiner ou d’acheter des plats tout prêts.”

 

Cette analyse se vérifie auprès de ma grand-mère – dont le gâteau préféré est véritablement le chausson aux pommes de chez Sainsbury’s –, et de Signe Johansen, l’autrice de Solo: The Joy of Cooking for One [“Le Plaisir de cuisiner pour soi”, inédit en français]. Cette dernière raconte avoir été contactée par un nombre remarquable de lectrices lui expliquant “à quel point il est agréable de ne penser qu’à leurs envies, sans s’occuper des autres”.

 

Retour en grâce des “tables pour une personne”

 

Bien sûr, il y a encore mieux : ne pas se soucier du tout de la cuisine, et aller dîner dehors sans autre compagnie que sa petite personne. Au Lyle’s [un restaurant londonien], les femmes viennent plus souvent dîner seules que les hommes. “C’est ce que je dirais, dans l’ensemble”, témoigne le chef, James Lowe — un constat qui aurait encore étonné il y a une dizaine d’années. “Aller dans un beau restaurant avec un bon livre, c’est vraiment très agréable”, s’enthousiasme Elli Jafari, qui dirige l’hôtel The Standard, à Londres, et va elle-même souvent seule au restaurant.

 

Tout est meilleur quand on est seul et qu’on est dans un bon état d’esprit.”

 

Les dîners en solitaire connaissent une hausse indiscutable : plus 160 % en quatre ans au Royaume-Uni, d’après [le site de réservation en ligne] Open Table. Ces données datent de 2019, mais les responsables du site constatent que “partout dans le monde, les restaurants accueillent de plus en plus de clients solitaires.”

 

Si ces derniers suscitaient autrefois la pitié et l’agacement des chefs de salle, qui voyaient les “tables pour une personne” comme un manque à gagner, ils sont désormais reçus avec autant de plaisir que les réservations de groupe. “Je pense que les comportements ont changé, analyse James Lowe. Nous avons plus d’interactions avec les clients seuls, donc ils passent un meilleur moment, et nous, nous sommes contents.” Les clients qui viennent seuls sont là pour la cuisine, constate le restaurateur. “Ils montrent qu’ils n’ont pas besoin des autres pour s’amuser, qu’ils ont choisi notre établissement et qu’ils sont là parce que ça leur fait plaisir. C’est un vrai compliment.”

 

“Plaisir volé et clandestin”

 

Au Lyle’s, qui fait partie des 50 meilleurs restaurants du monde depuis 2017, la hausse des clients solitaires est étroitement liée à l’essor du “tourisme culinaire”, qui consiste à dresser une liste de restaurants réputés puis à les tester un par un. C’est une activité de niche, réservée aux plus riches, mais cette pratique révèle un autre avantage des dîners en solitaire : la possibilité de se laisser tenter par des restaurants et des plats que nos compagnons de tablée pourraient ne pas aimer ou trouver trop chers. C’est précisément pour cela qu’Elli Jafari commande des huîtres uniquement lorsqu’elle va seule au restaurant. “Quand mes amis sont dégoûtés par les huîtres, ça enlève tout le plaisir.”

 

Erchen Chang a parfaitement réussi à saisir l’essence de ce plaisir volé et clandestin dans l’illustration qui a donné naissance à Bao, la célèbre chaîne [londonienne] de restaurants taïwanais qu’elle dirige avec Wai Ting et Shing Tat Chung. Le logo représente un homme seul, de profil, qui mange discrètement un bao [petit pain asiatique, farci et cuit à la vapeur], un sourire presque imperceptible sur le visage. Ce dessin est à l’origine de toute la marque : “Pour nous, le repas en solitaire est très respectable”, affirme Erchen Chang — à tel point que les trois fondateurs ont conçu un menu spécial pour les clients solitaires, et un magazine consacré aux repas et aux activités idéales à tester seul.

 

À première vue, l’homme [du logo] paraît triste, mais en y regardant de plus près on se rend compte qu’il n’est ni triste ni embarrassé. Il cache son bao parce qu’il l’apprécie. Il profite de l’instant pour méditer et se faire plaisir.”

 

Ces derniers temps, la plupart des recettes que je cuisine chez moi sont tirées du chapitre “À déguster seul” de Crave [“Fringales”, inédit en français]. Cet ouvrage d’Ed Smith, publié il y a quelques mois, est organisé “par saveurs pour s’adapter à votre humeur et à votre appétit”. En consacrant un chapitre de son livre aux repas en solitaire, Ed Smith a voulu “combattre le préjugé selon lequel ‘il n’y a pas d’intérêt à cuisiner juste pour soi’, car quitte à cuisiner pour soi, autant rendre cela festif si on en a les moyens. Vos invités n’apprécieront peut-être pas à sa juste valeur la burrata qui vous a coûté une fortune chez le traiteur du coin, mais vous si.”

 

L’occasion de faire des “mélanges bizarres”

C’est pour cette raison que Nigella Lawson ne commande jamais de caviar au restaurant et qu’elle n’en sert jamais aux autres, mais s’en achète parfois, comme elle l’explique sur le blog cuisine du New York Times. Sa vision des choses, et celle de Signe Johansen, vient contredire une idée préconçue que j’ai longtemps eue : un repas s’apprécie toujours mieux à plusieurs. Lorsqu’on est seul, “on peut faire des choix avec plus d’assurance”, explique Signe Johansen. “Je peux utiliser toute une boîte d’anchois, ou quatre gousses d’ail.” On peut s’adonner à des mélanges bizarres, comme la banane et le bacon, ou les Weetabix [sortes de biscuits secs au blé] beurrés, deux des 50 associations étranges mises au jour par une étude menée l’an dernier auprès de 2000 adultes pour Ocado [entreprise de commerce alimentaire en ligne]. Comme le dit Signe Johansen : “Quand on est seul, on peut faire ce qu’on veut.”

 

Portée par cette phrase, je me tourne à nouveau vers Crave. La recette des nouilles soba à la sauce sésame est alléchante. Je double la quantité de nouilles, car je pourrais en manger sans fin, je mets un peu plus d’ail, et j’ajoute quelques petits pois, parce que ça va avec à peu près tout. Je mange mon plat en regardant Le Journal de Bridget Jones, un film qui, lorsque j’étais plus jeune, a aggravé ma peur de vivre seule. Les repas solitaires de Bridget Jones se composent de vodka, de vieux fromages et de müesli. Prendre le temps de cuisiner quelque chose pour satisfaire mes envies et mes extravagances ressemble à une renaissance : finie la “crise de solitude”, je suis simplement seule, et sereine.

 

Clare Finney

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20 octobre 2021 3 20 /10 /octobre /2021 06:00

 

Dressé pour tuer (Samuel Fuller - 1982) - Page 9 - Dvdclassik : cinéma et  DVD

Aujourd’hui c’est Dresser pour tuer

 

 

Pourquoi ce film ?

 

Pour continuer la série des films racontant une histoire et donc divertissants en ce sens mais aussi pour entrer, par la petite porte, dans le monde d’un fabuleux metteur en scène ?

 

Samuel Fuller est un homme hors norme comme seuls les USA, semble t’ils peuvent produire. Mais aussi parce que le film, encore une fois, est tiré d’un roman de Romain Gary « Chien blanc » Gallimard 1970.

 

Ce film ne sera jamais projeté aux États Unis. Sommé de le remanier Fuller refuse et s’enfuit au Mexique avec les négatifs.

 

Dressé pour tuer (White Dog) (1982) de Samuel Fuller - Shangols

Quelle est l’histoire ?

 

Wikipédia nous dit : À la période du mouvement américain des droits civiques, Julie Sawyer heurte accidentellement un chien de berger blanc. Après que le vétérinaire l'a soigné, Julie l'héberge dans sa propriété afin de retrouver ses maîtres. Un intrus essaie de l'agresser, mais le chien lui porte secours. Elle décide de devenir sa maîtresse, mais son petit ami Roland Graele ne le supporte pas. On apprendra que le chien a été dressé par un mystérieux propriétaire raciste blanc pour tuer les gens de couleur. Le chien sort dans la nuit hors de la propriété et tue un camionneur noir. Au studio, Julie emmène le chien avec elle et il blesse une actrice noire devant des gens. Julie transfère le chien chez un professionnel nommé M. Carruthers qui insiste pour euthanasier le chien. Un autre dresseur noir de chiens, nommé Keys, cherche à éduquer le chien : il porte une protection et séquestre le chien à l'intérieur d'un grand enclos, ce sera Keys qui le nourrira et non Julie.

 

Réalisation

 

C’est l’immense Samuel Fuller qui est aux commandes notons qu’il est également le scénariste comme il le sera pour tous ses films. Américain il est né aux USA en 1912 et où il mourut 85 ans plus tard en 1997.

 

Ce phénomène à presque tout fait pendant toutes ses années. De grouillot dès 12 ans dans les grands journaux de New York , il devient vite « pisse copie » pour les ainés puis pleinement journaliste. A 17 ans il sera le plus jeune chroniqueur judiciaire de l’histoire de la presse. La fréquentation de ce milieu lui inspirera « Violence à Park Row » 1952 considéré aujourd’hui comme un des meilleurs films de Fuller. En parallèle il ne cesse d’écrire des récits, des nouvelles ou comme nègre. À partir de 1936 il entre en contact avec Hollywood à qui il fournit des scénarios. Pendant la seconde guerre mondiale Il sert dans la 1re division d'infanterie américaine la célèbre « Big Red One ». Il y est à la fois soldat et reporter de guerre. Pendant ce temps, sa mère lui trouve un éditeur pour son premier roman. C’est un polar qui attire l’attention d’une maison de production qui en achète les droits. Non seulement Fuller combat mais il tourne des documentaires ce qui ne fait pas de lui un planqué pour autant. Il sera blessé deux fois au combat. Il recevra la Bronze Star, la Silver Star et la Purple Heart, "pour conduite héroïque".

 

Cette expérience du front lui permet de réaliser des films comme «Au-delà de la gloire» (1980), témoignage autobiographique au sujet du front européen. Ce film est moins connu que d'autres grands films de guerre, un peu trop « son et lumière » comme « Apocalypse Now »,1979 ou « Platoon » 1986 Ce film n’a rien à envier à« Full Metal Jacket » 1987, ou « Voyage au bout de l'enfer.»1978. En effet, pour les vrais amateurs de films de guerre « Au-delà de la gloire » est considéré, comme l'un des meilleurs films dans cette catégorie.

 

Après la guerre, il devient salarié de la Warner Bros comme scénariste. Cependant peu de scénarios passe au stade de la production qui, souvent même, ne va pas jusqu’au bout. C’est avec son troisième long métrage, « J'ai vécu l'enfer de Corée » 1951 que viendra la reconnaissance et que sa carrière de cinéma démarre. C'est le premier film sur la guerre de Corée dans lequel le silence est également brisé sur les camps d'internement pour les Nippo-Américains durant la seconde guerre mondiale C'est un succès financier aussi, avec un budget de 100 000 dollars, le film en rapporte 2 000 000 nous dit Wikipédia. Fuller signe alors un contrat avec la 20th Century Fox et Darryl Zanuck avec lesquels il devient coproducteur, scénariste, metteur en scène de ses films.

 

C’est de cette époque que date « Le Port de la drogue » 1953, qui recevra un Lion d’Or à Venise. « La Maison de bambou » 1956 date de la même période. En effet, peu après il fonde sa propre société de production. Ce qui lui permet de financer un western, « Le Jugement des flèches ». 1957

 

La reconnaissance de Fuller en Europe, notamment par les Cahiers du Cinéma démarre avec ce film et se confirme avec un film de guerre « Porte de Chine », 1957 puis « Quarante Tueurs »1957 Il renoue avec la Warner Bros pour « Les Maraudeurs attaquent » 1962 Mais surtout deux films aujourd’hui cultes qui vont lui valoir les foudres des critiques et mis au ban des sociétés de production. Il s’agit de « Shock Corridor »1963 et de « Police spéciale » 1964. Bien sûr, il ne reste pas inactif. Il se consacre à la télévision et continue, çà et là être acteur.

 

À l’occasion de ses séjour en France, on le voit tenir son propre rôle dans « Pierrot le fou » 1965 de Jean-Luc Godard. Plus tard on le verra dans des longs métrages de Wim Wenders et de Claude Chabrol. Il poursuit également sa carrière d’écrivain. Tous croient sa carrière finie. Mais ce diable d’homme trouve quand même de quoi financer un film qui lui tient à cœur depuis 1956 : « Au-delà de la gloire » qui relate son histoire au sein de la première division d'infanterie américaine « The Big Red One » 1980 au cours de la Seconde Guerre Mondiale. C’est un succès aussi grand que « J’ai vécu l’enfer de Corée » Il rentre en grâce à Hollywood et réalise alors « Chien blanc ». Ce sera la rupture définitive avec « La fabrique de rêves »

 

Il finit par s’installer à Paris, toujours actif et tournera « Les voleurs de la nuit » 1984 en France. « Sans espoir de retour » 1988, ironie du sort, est son dernier film européen. Il ne retournera en Amérique qu’en 1994 pour y mourir 3 ans plus tard diminué par un AVC.

 

Qui fait quoi ?

 

Les acteurs, dans l’ensemble, sont des acteurs de films plus ou moins de série B. Bien sûr ils sont connus aux USA. Les nombreux films tournés et/ou les séries leurs assurent une notoriété certaine mais qui ne dira rien aux spectateurs français de film mais peut-être un peu plus aux amateurs de séries. Pour la petite histoire on pourra noter que Kristy McNichol : qui tient le premier rôle, Julie Sawyer, a tourner avec le cinéaste français Edouard Molinaro une bluette : « Just the Way You Are » 1984 dans lequel elle tient le premier rôle : Susan Berlanger

Dressé pour tuer de Samuel Fuller - Olivier Père

Temps forts

 

Il n’y a pas, à proprement parler, de temps fort. Le suspense est quasi constant. Une scène de répit ne l’est jamais vraiment car on ne sait quand va se dérouler la prochaine scène violente. On ne sait même pas si « la scène de répit » ne va pas brusquement évoluer en scène de violence.

 

C’est tout l’art de Fuller de nous mener comme il veut, là où il veut et nous faire comprendre la folie qui s’empare de ces dresseurs de « chiens blanc »

 

Remarque : De tout temps, Fuller fut un homme d’action. C’est sur ses expériences qu’il a bâti une œuvre. Il n’a eu de cesse de dénoncer sur tous les sujets toutes les hypocrisies des discours qui masquent la réalité. Sa vision pessimiste et sans concession de son pays s'exprime dans « Les Bas-fonds new-yorkais » 1960, le dernier film produit par sa société de production Globe Enterprises. Hollywood ne le considérait que dans la mesure où il rapportait beaucoup de dollars. C’est dans ses gènes comme on dit aujourd’hui. Souvenez-vous des paroles de Michael Cimino à ce sujet. Fuller fut toujours un homme libre doublé d’une grande gueule qui ne mâchait pas ses mots. C’était peut-être dans sa nature mais lui, au moins, a toujours payer comptant cette liberté et le droit de « l’ouvrir »

 

Pour terminer : On peut lire dans le livre « Je suis en train de me rendre compte que le problème noir aux États-Unis pose une question qui le rend pratiquement insoluble : celui de la Bêtise. Il a ses racines dans la plus grande puissance spirituelle de tous les temps, celle de la Connerie.»

 

Pour conclure« Qu’est-ce que j’ai à faire des noirs, je ne suis pas raciste »

 

Pax

Prochainement «Jeux d'espions (Hopscotch)»

 

 

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20 octobre 2021 3 20 /10 /octobre /2021 06:00

Critique] DRESSÉ POUR TUER - On Rembobine

Aujourd’hui c’est «Dresser pour tuer » (1982)

 

 

Pourquoi ce film ?

 

Pour continuer la série des films racontant une histoire et donc divertissants en ce sens mais aussi pour entrer, par la petite porte, dans le monde d’un fabuleux metteur en scène ?

 

Samuel Fuller est un homme hors norme comme seuls les USA, semble t’ils peuvent produire. Mais aussi parce que le film, encore une fois, est tiré d’un roman de Romain Gary « Chien blanc » Gallimard 1970.

 

Ce film ne sera jamais projeté aux États Unis. Sommé de le remanier Fuller refuse et s’enfuit au Mexique avec les négatifs.

 

Dressé pour tuer de Samuel Fuller - Olivier Père

 

Quelle est l’histoire ?

 

Wikipédia nous dit : À la période du mouvement américain des droits civiques, Julie Sawyer heurte accidentellement un chien de berger blanc. Après que le vétérinaire l'a soigné, Julie l'héberge dans sa propriété afin de retrouver ses maîtres. Un intrus essaie de l'agresser, mais le chien lui porte secours. Elle décide de devenir sa maîtresse, mais son petit ami Roland Graele ne le supporte pas. On apprendra que le chien a été dressé par un mystérieux propriétaire raciste blanc pour tuer les gens de couleur. Le chien sort dans la nuit hors de la propriété et tue un camionneur noir. Au studio, Julie emmène le chien avec elle et il blesse une actrice noire devant des gens. Julie transfère le chien chez un professionnel nommé M. Carruthers qui insiste pour euthanasier le chien. Un autre dresseur noir de chiens, nommé Keys, cherche à éduquer le chien : il porte une protection et séquestre le chien à l'intérieur d'un grand enclos, ce sera Keys qui le nourrira et non Julie.

 

Réalisation

 

C’est l’immense Samuel Fuller qui est aux commandes notons qu’il est également le scénariste comme il le sera pour tous ses films. Américain il est né aux USA en 1912 et où il mourut 85 ans plus tard en 1997.

 

Ce phénomène à presque tout fait pendant toutes ses années. De grouillot dès 12 ans dans les grands journaux de New York , il devient vite « pisse copie » pour les ainés puis pleinement journaliste. A 17 ans il sera le plus jeune chroniqueur judiciaire de l’histoire de la presse. La fréquentation de ce milieu lui inspirera « Violence à Park Row » 1952 considéré aujourd’hui comme un des meilleurs films de Fuller. En parallèle il ne cesse d’écrire des récits, des nouvelles ou comme nègre. À partir de 1936 il entre en contact avec Hollywood à qui il fournit des scénarios. Pendant la seconde guerre mondiale Il sert dans la 1re division d'infanterie américaine la célèbre « Big Red One ». Il y est à la fois soldat et reporter de guerre. Pendant ce temps, sa mère lui trouve un éditeur pour son premier roman. C’est un polar qui attire l’attention d’une maison de production qui en achète les droits. Non seulement Fuller combat mais il tourne des documentaires ce qui ne fait pas de lui un planqué pour autant. Il sera blessé deux fois au combat. Il recevra la Bronze Star, la Silver Star et la Purple Heart, "pour conduite héroïque".

 

Cette expérience du front lui permet de réaliser des films comme «Au-delà de la gloire» (1980), témoignage autobiographique au sujet du front européen. Ce film est moins connu que d'autres grands films de guerre, un peu trop « son et lumière » comme « Apocalypse Now »,1979 ou « Platoon » 1986 Ce film n’a rien à envier à« Full Metal Jacket » 1987, ou « Voyage au bout de l'enfer.»1978. En effet, pour les vrais amateurs de films de guerre « Au-delà de la gloire » est considéré, comme l'un des meilleurs films dans cette catégorie.

 

Après la guerre, il devient salarié de la Warner Bros comme scénariste. Cependant peu de scénarios passe au stade de la production qui, souvent même, ne va pas jusqu’au bout. C’est avec son troisième long métrage, « J'ai vécu l'enfer de Corée » 1951 que viendra la reconnaissance et que sa carrière de cinéma démarre. C'est le premier film sur la guerre de Corée dans lequel le silence est également brisé sur les camps d'internement pour les Nippo-Américains durant la seconde guerre mondiale C'est un succès financier aussi, avec un budget de 100 000 dollars, le film en rapporte 2 000 000 nous dit Wikipédia. Fuller signe alors un contrat avec la 20th Century Fox et Darryl Zanuck avec lesquels il devient coproducteur, scénariste, metteur en scène de ses films.

 

C’est de cette époque que date « Le Port de la drogue » 1953, qui recevra un Lion d’Or à Venise. « La Maison de bambou » 1956 date de la même période. En effet, peu après il fonde sa propre société de production. Ce qui lui permet de financer un western, « Le Jugement des flèches ». 1957

 

La reconnaissance de Fuller en Europe, notamment par les Cahiers du Cinéma démarre avec ce film et se confirme avec un film de guerre « Porte de Chine », 1957 puis « Quarante Tueurs »1957 Il renoue avec la Warner Bros pour « Les Maraudeurs attaquent » 1962 Mais surtout deux films aujourd’hui cultes qui vont lui valoir les foudres des critiques et mis au ban des sociétés de production. Il s’agit de « Shock Corridor »1963 et de « Police spéciale » 1964. Bien sûr, il ne reste pas inactif. Il se consacre à la télévision et continue, çà et là être acteur.

 

À l’occasion de ses séjour en France, on le voit tenir son propre rôle dans « Pierrot le fou » 1965 de Jean-Luc Godard. Plus tard on le verra dans des longs métrages de Wim Wenders et de Claude Chabrol. Il poursuit également sa carrière d’écrivain. Tous croient sa carrière finie. Mais ce diable d’homme trouve quand même de quoi financer un film qui lui tient à cœur depuis 1956 : « Au-delà de la gloire » qui relate son histoire au sein de la première division d'infanterie américaine « The Big Red One » 1980 au cours de la Seconde Guerre Mondiale. C’est un succès aussi grand que « J’ai vécu l’enfer de Corée » Il rentre en grâce à Hollywood et réalise alors « Chien blanc ». Ce sera la rupture définitive avec « La fabrique de rêves »

 

Il finit par s’installer à Paris, toujours actif et tournera « Les voleurs de la nuit » 1984 en France. « Sans espoir de retour » 1988, ironie du sort, est son dernier film européen. Il ne retournera en Amérique qu’en 1994 pour y mourir 3 ans plus tard diminué par un AVC.

 

Qui fait quoi ?

 

Les acteurs, dans l’ensemble, sont des acteurs de films plus ou moins de série B. Bien sûr ils sont connus aux USA. Les nombreux films tournés et/ou les séries leurs assurent une notoriété certaine mais qui ne dira rien aux spectateurs français de film mais peut-être un peu plus aux amateurs de séries. Pour la petite histoire on pourra noter que Kristy McNichol : qui tient le premier rôle, Julie Sawyer, a tourner avec le cinéaste français Edouard Molinaro une bluette : « Just the Way You Are » 1984 dans lequel elle tient le premier rôle : Susan Berlanger

 

Dressé pour tuer | Samuel Fuller, 1981 | Cinepsy - Cinéma et psychanalyse

 

Temps forts

 

Il n’y a pas, à proprement parler, de temps fort. Le suspense est quasi constant. Une scène de répit ne l’est jamais vraiment car on ne sait quand va se dérouler la prochaine scène violente. On ne sait même pas si « la scène de répit » ne va pas brusquement évoluer en scène de violence.

 

C’est tout l’art de Fuller de nous mener comme il veut, là où il veut et nous faire comprendre la folie qui s’empare de ces dresseurs de « chiens blanc »

 

Remarque : De tout temps, Fuller fut un homme d’action. C’est sur ses expériences qu’il a bâti une œuvre. Il n’a eu de cesse de dénoncer sur tous les sujets toutes les hypocrisies des discours qui masquent la réalité. Sa vision pessimiste et sans concession de son pays s'exprime dans « Les Bas-fonds new-yorkais » 1960, le dernier film produit par sa société de production Globe Enterprises. Hollywood ne le considérait que dans la mesure où il rapportait beaucoup de dollars. C’est dans ses gènes comme on dit aujourd’hui. Souvenez-vous des paroles de Michael Cimino à ce sujet. Fuller fut toujours un homme libre doublé d’une grande gueule qui ne mâchait pas ses mots. C’était peut-être dans sa nature mais lui, au moins, a toujours payer comptant cette liberté et le droit de « l’ouvrir »

 

Pour terminer : On peut lire dans le livre « Je suis en train de me rendre compte que le problème noir aux États-Unis pose une question qui le rend pratiquement insoluble : celui de la Bêtise. Il a ses racines dans la plus grande puissance spirituelle de tous les temps, celle de la Connerie.»

 

Pour conclure« Qu’est-ce que j’ai à faire des noirs, je ne suis pas raciste »

 

Pax

Prochainement «Jeux d'espions (Hopscotch)»

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20 octobre 2021 3 20 /10 /octobre /2021 06:00

Critique] DRESSÉ POUR TUER - On Rembobine

Aujourd’hui c’est «Dresser pour tuer » (1982)

 

 

Pourquoi ce film ?

 

Pour continuer la série des films racontant une histoire et donc divertissants en ce sens mais aussi pour entrer, par la petite porte, dans le monde d’un fabuleux metteur en scène ?

 

Samuel Fuller est un homme hors norme comme seuls les USA, semble t’ils peuvent produire. Mais aussi parce que le film, encore une fois, est tiré d’un roman de Romain Gary « Chien blanc » Gallimard 1970.

 

Ce film ne sera jamais projeté aux États Unis. Sommé de le remanier Fuller refuse et s’enfuit au Mexique avec les négatifs.

 

Dressé pour tuer de Samuel Fuller - Olivier Père

 

Quelle est l’histoire ?

 

Wikipédia nous dit : À la période du mouvement américain des droits civiques, Julie Sawyer heurte accidentellement un chien de berger blanc. Après que le vétérinaire l'a soigné, Julie l'héberge dans sa propriété afin de retrouver ses maîtres. Un intrus essaie de l'agresser, mais le chien lui porte secours. Elle décide de devenir sa maîtresse, mais son petit ami Roland Graele ne le supporte pas. On apprendra que le chien a été dressé par un mystérieux propriétaire raciste blanc pour tuer les gens de couleur. Le chien sort dans la nuit hors de la propriété et tue un camionneur noir. Au studio, Julie emmène le chien avec elle et il blesse une actrice noire devant des gens. Julie transfère le chien chez un professionnel nommé M. Carruthers qui insiste pour euthanasier le chien. Un autre dresseur noir de chiens, nommé Keys, cherche à éduquer le chien : il porte une protection et séquestre le chien à l'intérieur d'un grand enclos, ce sera Keys qui le nourrira et non Julie.

 

Réalisation

 

C’est l’immense Samuel Fuller qui est aux commandes notons qu’il est également le scénariste comme il le sera pour tous ses films. Américain il est né aux USA en 1912 et où il mourut 85 ans plus tard en 1997.

 

Ce phénomène à presque tout fait pendant toutes ses années. De grouillot dès 12 ans dans les grands journaux de New York , il devient vite « pisse copie » pour les ainés puis pleinement journaliste. A 17 ans il sera le plus jeune chroniqueur judiciaire de l’histoire de la presse. La fréquentation de ce milieu lui inspirera « Violence à Park Row » 1952 considéré aujourd’hui comme un des meilleurs films de Fuller. En parallèle il ne cesse d’écrire des récits, des nouvelles ou comme nègre. À partir de 1936 il entre en contact avec Hollywood à qui il fournit des scénarios. Pendant la seconde guerre mondiale Il sert dans la 1re division d'infanterie américaine la célèbre « Big Red One ». Il y est à la fois soldat et reporter de guerre. Pendant ce temps, sa mère lui trouve un éditeur pour son premier roman. C’est un polar qui attire l’attention d’une maison de production qui en achète les droits. Non seulement Fuller combat mais il tourne des documentaires ce qui ne fait pas de lui un planqué pour autant. Il sera blessé deux fois au combat. Il recevra la Bronze Star, la Silver Star et la Purple Heart, "pour conduite héroïque".

 

Cette expérience du front lui permet de réaliser des films comme «Au-delà de la gloire» (1980), témoignage autobiographique au sujet du front européen. Ce film est moins connu que d'autres grands films de guerre, un peu trop « son et lumière » comme « Apocalypse Now »,1979 ou « Platoon » 1986 Ce film n’a rien à envier à« Full Metal Jacket » 1987, ou « Voyage au bout de l'enfer.»1978. En effet, pour les vrais amateurs de films de guerre « Au-delà de la gloire » est considéré, comme l'un des meilleurs films dans cette catégorie.

 

Après la guerre, il devient salarié de la Warner Bros comme scénariste. Cependant peu de scénarios passe au stade de la production qui, souvent même, ne va pas jusqu’au bout. C’est avec son troisième long métrage, « J'ai vécu l'enfer de Corée » 1951 que viendra la reconnaissance et que sa carrière de cinéma démarre. C'est le premier film sur la guerre de Corée dans lequel le silence est également brisé sur les camps d'internement pour les Nippo-Américains durant la seconde guerre mondiale C'est un succès financier aussi, avec un budget de 100 000 dollars, le film en rapporte 2 000 000 nous dit Wikipédia. Fuller signe alors un contrat avec la 20th Century Fox et Darryl Zanuck avec lesquels il devient coproducteur, scénariste, metteur en scène de ses films.

 

C’est de cette époque que date « Le Port de la drogue » 1953, qui recevra un Lion d’Or à Venise. « La Maison de bambou » 1956 date de la même période. En effet, peu après il fonde sa propre société de production. Ce qui lui permet de financer un western, « Le Jugement des flèches ». 1957

 

La reconnaissance de Fuller en Europe, notamment par les Cahiers du Cinéma démarre avec ce film et se confirme avec un film de guerre « Porte de Chine », 1957 puis « Quarante Tueurs »1957 Il renoue avec la Warner Bros pour « Les Maraudeurs attaquent » 1962 Mais surtout deux films aujourd’hui cultes qui vont lui valoir les foudres des critiques et mis au ban des sociétés de production. Il s’agit de « Shock Corridor »1963 et de « Police spéciale » 1964. Bien sûr, il ne reste pas inactif. Il se consacre à la télévision et continue, çà et là être acteur.

 

À l’occasion de ses séjour en France, on le voit tenir son propre rôle dans « Pierrot le fou » 1965 de Jean-Luc Godard. Plus tard on le verra dans des longs métrages de Wim Wenders et de Claude Chabrol. Il poursuit également sa carrière d’écrivain. Tous croient sa carrière finie. Mais ce diable d’homme trouve quand même de quoi financer un film qui lui tient à cœur depuis 1956 : « Au-delà de la gloire » qui relate son histoire au sein de la première division d'infanterie américaine « The Big Red One » 1980 au cours de la Seconde Guerre Mondiale. C’est un succès aussi grand que « J’ai vécu l’enfer de Corée » Il rentre en grâce à Hollywood et réalise alors « Chien blanc ». Ce sera la rupture définitive avec « La fabrique de rêves »

 

Il finit par s’installer à Paris, toujours actif et tournera « Les voleurs de la nuit » 1984 en France. « Sans espoir de retour » 1988, ironie du sort, est son dernier film européen. Il ne retournera en Amérique qu’en 1994 pour y mourir 3 ans plus tard diminué par un AVC.

 

Qui fait quoi ?

 

Les acteurs, dans l’ensemble, sont des acteurs de films plus ou moins de série B. Bien sûr ils sont connus aux USA. Les nombreux films tournés et/ou les séries leurs assurent une notoriété certaine mais qui ne dira rien aux spectateurs français de film mais peut-être un peu plus aux amateurs de séries. Pour la petite histoire on pourra noter que Kristy McNichol : qui tient le premier rôle, Julie Sawyer, a tourner avec le cinéaste français Edouard Molinaro une bluette : « Just the Way You Are » 1984 dans lequel elle tient le premier rôle : Susan Berlanger

 

Dressé pour tuer | Samuel Fuller, 1981 | Cinepsy - Cinéma et psychanalyse

 

Temps forts

 

Il n’y a pas, à proprement parler, de temps fort. Le suspense est quasi constant. Une scène de répit ne l’est jamais vraiment car on ne sait quand va se dérouler la prochaine scène violente. On ne sait même pas si « la scène de répit » ne va pas brusquement évoluer en scène de violence.

 

C’est tout l’art de Fuller de nous mener comme il veut, là où il veut et nous faire comprendre la folie qui s’empare de ces dresseurs de « chiens blanc »

 

Remarque : De tout temps, Fuller fut un homme d’action. C’est sur ses expériences qu’il a bâti une œuvre. Il n’a eu de cesse de dénoncer sur tous les sujets toutes les hypocrisies des discours qui masquent la réalité. Sa vision pessimiste et sans concession de son pays s'exprime dans « Les Bas-fonds new-yorkais » 1960, le dernier film produit par sa société de production Globe Enterprises. Hollywood ne le considérait que dans la mesure où il rapportait beaucoup de dollars. C’est dans ses gènes comme on dit aujourd’hui. Souvenez-vous des paroles de Michael Cimino à ce sujet. Fuller fut toujours un homme libre doublé d’une grande gueule qui ne mâchait pas ses mots. C’était peut-être dans sa nature mais lui, au moins, a toujours payer comptant cette liberté et le droit de « l’ouvrir »

 

Pour terminer : On peut lire dans le livre « Je suis en train de me rendre compte que le problème noir aux États-Unis pose une question qui le rend pratiquement insoluble : celui de la Bêtise. Il a ses racines dans la plus grande puissance spirituelle de tous les temps, celle de la Connerie.»

 

Pour conclure« Qu’est-ce que j’ai à faire des noirs, je ne suis pas raciste »

 

Pax

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19 octobre 2021 2 19 /10 /octobre /2021 06:00

Vignerons essentiels : entre tradition et innovation

Piqûre de rappel : la classification lors des confinements commerces essentiels et non-essentiels...

Un franc succès !

« Vignerons essentiels » : A la rencontre de vingt-six artistes de la vigne ICI

 

C’est le néo-vigneron naturiste in Bojolo Fabrice Le Glatin qui a extrait des profondeurs de la Toile cet article :

 

L’ouvrage du journaliste et expert Jérémy Cukierman et du photographe Leif Carlsson s’intéresse à l’apport de ces génies anonymes du monde entier.

Par Stéphane Lauer

Publié le 17 décembre 2019

 

« La table de triage utilisée n’en est pas moins redoutable. Ils ne sont que vingt-six élus dans cette anthologie nécessairement subjective. Un vingt-septième, pas assez disruptif, a même disparu au moment du bouclage… Pour rassurer les sceptiques, rappelons le profil des auteurs : Jérémy Cukierman est Master of Wine, un titre prestigieux que seuls sept Français ont décroché en soixante-six ans d’examen, et Leif Carlsson excelle depuis vingt ans pour saisir une lumière rasante sur un coteau ou capter le clair-obscur des plus belles caves. »

 

La Gaffelière photo by Leif Carlsson

 

Je ne connais ni l’un ni l’autre mais le titre de Master of Wine ne constitue pour moi un gage de compétence pour trier le bon grain de l’ivraie.

 

Je n’ai pas les moyens, 65 euros, ou plus exactement mon budget livre, le plus important poste de mon budget consommation, est consacré à des « livres essentiels », j’ironise bien sûr !

 

Dans les noms cités, je connais Aubert de Villaine et Marie-Thérèse Chappaz, pour autant sont-ce :

 

« Des rebelles à leur façon » ?

 

À chacun d’entre vous de juger moi je ne m’aventurerai pas sur ce terrain, je m’en tiens à la définition de :

 

  • Par le Larousse :

 

Essentiel, essentielle adjectif (bas latin essentialis, qui a trait à l'essence)

 

1. Qui est indispensable pour que quelque chose existe : L'air est essentiel à la vie.

 

Synonymes : constitutif - foncier - intrinsèque - vital

Contraires : accidentel - contingent - inutile - superflu

 

2. Qui est d'une grande importance ; principal, capital : Le point essentiel du procès.

 

Synonymes : capital - fondamental - important - primordial - principal

Contraires : accessoire - secondaire

 

  • Par le CNRTL ICI 

 

« La belle humeur essentielle aux méridionaux comme le soleil à leur pays »

A. Daudet, Tartarin Alpes, 1885, p. 166.

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